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Chap 2 Part 1
Chap 2 Part 1
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CHAPITRE II :
On peut légitimement se demander s’il est bien utile de s’attarder sur des
variables qui ne sont pas du ressort direct de l’école. Après tout, que gagne-t-
on à vérifier si les filles ou les ruraux réussissent moins que les autres, si le
niveau de vie à la maison ou l’aide que les élèves y trouvent modifient leurs
résultats ? Car l’école subit ces éléments sans pouvoir les modifier…
2. C’est le moyen, ensuite, de connaître les milieux qui ont le plus besoin
d’aide. Par exemple, si le niveau scolaire est particulièrement bas en
milieu rural, on peut chercher à cibler sur ce milieu des moyens pédago-
giques éprouvés (que nous allons étudier particulièrement au chapitre
IV).
3. Enfin, c’est une étape nécessaire pour une analyse causale des fac-
teurs de réussite des élèves. En effet, variables extra-scolaires et va-
riables scolaires agissent toujours conjointement sur les résultats des
élèves. Ne pas prendre le temps d’identifier les effets des premières,
c’est s’empêcher de bien distinguer les effets des secondes.
Les trois sections qui suivent développent successivement ces trois points à
partir des données recueillies par le PASEC.
p. 40 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire
Lorsqu’on considère les variations des progrès entre les élèves, on constate
qu’elles peuvent venir de trois sources :
scolaris. scolaris.
33% 27%
individu
individu
67%
73%
p. 42 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire
Congo Mali
scolaris.
individu
30%
38%
scolaris. individu
62% 70%
scolaris. individu
34% 35%
individu scolaris.
66% 65%
Cameroun Sénégal
scolaris.
scolaris. 26%
individu
45%
55% individu
74%
4
Une 25ème variable utilisée dans le modèle indique si l’élève a déjà redoublé une
classe. Comme elle risque de recouvrir des aspects scolaires (politique de redouble-
ment de l’école) et extra-scolaires (caractéristiques cachées des redoublants), elle
n’est pas prise en compte dans la présente décomposition.
p. 44 Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire
environ
nem ent
environ
18% nement
30%
école école
82% 70%
environ environ
nement nement
27% 28%
école école
73% 72%
environ
environ
nement
nement
34%
39% école
école
66% 61%
Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p. 45
environ
nement
environ 13%
nement
35%
école
65% école
87%
Prises ensemble, ces variables expliquent en général (suivant les années et les
pays) 5 à 10% des différences de progressions individuelles. Cela peut paraî-
tre peu. Il faut voir en fait que les différences totales sont très importantes, et
que 10% reste beaucoup. A quoi renvoient les 90% restant ? Ils peuvent
correspondre pour partie à des facteurs explicatifs généraux pertinents que
l’analyse n’a pu déceler, mais aussi à des traits individuels spécifiques à cha-
que élève, hors de visée pour une analyse qui recherche des régularités, ainsi
que tout simplement à un “ bruit ” aléatoire qui fait que le test ne mesure
qu’imparfaitement les progrès réels. Quoi qu’il en soit, c’est un trait général
des modèles empiriques en éducation : une faible part de la variance est expli-
quée. Mais cette part est décisive ; elle est même l’objet de tous les efforts
des pédagogues…
• Les élèves d’un milieu donné sont-ils en moyenne plus faibles que les
autres ? C’est l’effet brut de ce milieu ; par exemple, les enfants de
milieu rural ont en moyenne environ 30 points5 de moins que les élèves
de milieu urbain. C’est un effet brut, purement descriptif, au sens où il
ne dit pas si cette différence est due au milieu rural ou s’explique par
d’autres raisons, par exemple parce que les élèves en milieu rural sont
plus pauvres et que les élèves plus pauvres réussissent moins bien en
moyenne.
• Un milieu donné constitue-t-il un handicap spécifique pour un élève par
rapport au même élève situé dans un autre milieu ? C’est l’effet net, ou
“ toutes choses égales par ailleurs ” de ce milieu. Il permet une analyse
causale. Nous nous y intéressons dans la section suivante.
Pour l’instant, envisageons les effets bruts. Ils vont déceler les milieux parti-
culièrement défavorisés sur le plan scolaire dans les différents pays. Les gra-
phiques ci-dessous se fondent sur les différences de score moyen enregis-
trées lors des tests de mathématiques et de français en début d’année. En
prenant bien garde que l’échelle diffère d’un graphique à l’autre, on observe
d’importantes différences selon les milieux. Ainsi, le handicap moyen des élè-
ves ruraux est considérable (de l’ordre de 30% d’écart type, soit l’équivalent
de 10 places dans une classe de 1006 ). Les filles ont un léger désavantage ;
d’ailleurs, si on affine l’analyse, on constate que les filles réussissent plutôt
mieux en français et moins bien en mathématiques (un trait commun à beau-
coup de pays).
0%
-10%
% d'écart type
-20%
-30%
-40%
-50%
Burkina Faso Cameroun Côte d'Ivoire Madagascar Sénégal
5
Il s’agit dans tout ce qui suit de points d’écart type. Pour davantage d’explications, voir
l’encadré technique du chapitre IV.
6
Voir encadré technique du chapitre IV.
Les facteurs de l’efficacité dans l’enseignement primaire p. 47
10%
5%
% d'écart type
0%
-5%
-10%
-15%
-20%
Burkina Faso Cameroun Côte d'Ivoire Madagascar Sénégal
40%
30%
% d'écart type
20%
10%
0%
-10%
Burkina Faso Cameroun Côte d'Ivoire Madagascar Sénégal
2ème année
AVANTAGE MOYEN DES ELEVES AIDES A LA MAISON
5ème année
50%
40%
% d'écart type
30%
20%
10%
0%
-10%
Burkina Faso Cameroun Côte d'Ivoire Madagascar Sénégal