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COURS DE BARRAGES

ENTP
(L3/GC)
PLAN DU COURS

I-INTRODUCTION

II-CHOIX DU SITE ET ETUDES PRELEMINAIRES

III-ETUDE DE LA RETENUE

IV-DESCRIPTION, TYPOLOGIE ET CHOIX DES BARRAGES

V-EVACUATEURS DE CRUES ET OUVRAGES ANNEXES


1. INTRODUCTION

4
Pourquoi construit-on un barrage?

• Au Sahel, pendant la longue période sèche, les


populations sont amenées à rechercher de l’eau.
• Un barrage permet de stocker, de façon
économique, un grand volume d ’eau, qui peut
être employée pour :
• l'irrigation des terres cultivées,
• l'alimentation en eau potable des collectivités,
• l’abreuvement des animaux,
• la réduction des débits maximaux des crues,
• le stockage de l' eau pour la production d'énergie
électrique,
• l'élevage des poissons,
• l'utilisation touristique et sportive d'
un plan d'
eau.

5
DIFFERENTES UTILISATIONS DE L’EAU

6
BARRAGE Un barrage est un ouvrage
artificiel qui coupe un cours d ’eau

• Un barrage doit résister à la poussée de


l’eau,
• Il est pourvu d'un déversoir qui laisse
passer l' eau que la retenue ne peut
stocker, en particulier celle des crues,
• Il est équipé d'une vidange de fond, qui
permet de vider la retenue,
• Il comporte une ou des prises d' eau qui
servent à assurer la fonction pour laquelle
il a été conçu.
7
Vue de la digue du barrage de Korsimoro

Vue du déversoir du barrage de Korsimoro Prise du barrage de Donsé

8
Barrages en terre
• Actuellement plus de 30 000 ouvrages de ce
type de part le monde (soit 30%), alors
qu’avant 1900 seulement un millier était
recensé. Pourquoi ?

• Ce développement est issu d’un véritable


saut technologique marqué par :
– le développement de la mécanique des sols,
– l’apparition d’engins de terrassement super
puissants,
– les recherches en hydrologie.
9
Barrages en terre
Exigences fondamentales

• Ne pas être submergé par une crue,


• Les infiltrations ne doivent pas provoquer
d’érosion interne (Renards),
• Les talus doivent avoir une pente telle qu’ils ne
glissent pas.

10
Situation des barrages en terre
au Burkina Faso
• Le Burkina Faso a fait beaucoup d’efforts en matière de
petite hydraulique ; les premiers barrages datent
néanmoins des années 20 et une centaine était réalisée
en 1960.
• Ils ont des dimensions très variables de quelques
dizaines de milliers de m3 à des millions. Ils servent à
l’approvisionnement en eau des populations et du bétail,
mais aussi pour l’agriculture depuis les années 70.
• Les constructeurs sont l’État et ses démembrements
comme l’ONBAH, l’ONEA, les Services du Génie Rural
et de l’Hydraulique, les sociétés parapubliques comme la
SOSUCO ; mais aussi les ONGs et les missionnaires.
11
Situation des barrages en terre
au Burkina Faso
C’est une réussite avec environ 1500 ouvrages :
• Les conditions géologiques sont plutôt favorables : la
disponibilité en matériaux latéritiques favorise la mise en
place des remblais et des protections.
• Mais surtout, la présence du socle précambrien sur la
quasi totalité du territoire du Plateau Central condamne
l’approvisionnement en eau de nappe.
• Les eaux de surface constituent alors fréquemment la
seule ressource facilement utilisable.

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Les grands Barrages au Burkina Faso

Hauteur Volume stocké


(m) (million m3)
Kompienga 50 2 050
Bagré 40 1 700
Ziga 16 200
O. Kanazoé 21 100
Comoé 32 38
Loumbilla 11 36
(42 avec le rehaussement
du seuil de 40 cm en 2004)
13
Étapes d’un projet « Barrage »

• L’étude d’un projet « Barrage » se décompose en :

– Choix d’un site


– Etude des besoins,
– Etude de la retenue,
– Etude des crues et de leur évacuation
– Etude des fondations au niveau de l’axe de l’ouvrage
– Etude de la digue et de ses protections
– Mode de gestion et d’entretien
– Principes de suivi

14
2. CHOIX DU SITE ET
ETUDES PRELIMINAIRES

15
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16
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L'
idée de projet peut provenir des populations, des autorités
administratives et politiques ou de sociétés d'
exploitation.

Recherche des solutions alternatives


• Solutions d'opportunité (analyses des variantes)
(Voir exemple tableau)

• Solutions d'options
Opter suivant une politique de développement socio-
économique basée sur les ressources en eau. Le projet
de barrage s'
inscrit alors dans les priorités définies par
le gouvernement.
17
18
19
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Si l'
alternative choisi ou l' option faite est le barrage, il
convient de rechercher le site le plus apte.
Éviter les opérations trop coûteuses pour l'
étude avant
d'
avoir la certitude que le site convient.
Deux phases importantes :
1. Travaux de bureau: Documents, cartes, photos
aériennes. Pour chaque site, estimation des
caractéristiques physiques, géométriques,
géomorphologiques du site du barrage et de la cuvette,
examen des voies de communication et les habitations.
Passer en revue rapidement l' estimation de la capacité de
la retenue, l'
hydrologie, la géomorphologie et la géologie
du bassin versant, les données météo locales.
20
2. Visites de terrain pour compléter les informations
générales:
• Équipe pluridisciplinaire: 1 GR/TS expérimenté en
barrages et aménagements hydrauliques, 1 géomètre, 1
géographe et des manœuvres.
• Contacts locaux pour s'informer sur les sites repérés, les
crues, les problèmes fonciers, etc..
• Examen des conditions physiques: accès, végétation,
morphologie de la rivière et du site, nature et épaisseur
des sols, affleurement rocheux, zones d'emprunt, etc..
• Repérer les difficultés particulières: arrivée d'
eau, pertes,
failles, karst, glissement des berges, tourbes, etc..
• Estimer l'
ampleur des travaux préparatoires:
débroussaillage, aménagement d' accès, levé topo, etc..
21
L'étude comparative des sites inventoriés (caractéristiques
techniques, avantages, insertion dans l' environnement
physique et socio-économique, etc…) permet de dresser une
liste restreinte de sites potentiels et le choix final.

Dans la pratique, la recherche de sites est limitée dans


l'
espace, et souvent le choix d' un site obéit plus à des
considérations purement sociales ou politiques.

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Choix du site et études préliminaires

• Si le diagnostic préalable oriente favorablement l’étude


vers le choix d’un site de barrage, l’adoption de cette
solution reste subordonnée à la vérification d’un certain
nombre de critères :
– d’ordre socio-économiques liées aux possibilités de
mise en valeur.
– d’ordre techniques tels que la topographie, la
géologie et la géotechnique, et l’hydrologie,
• Ces études, dites préliminaires, permettront de préciser
les premières constatations, de lever les incertitudes
pour se prononcer sur la faisabilité du projet afin
d’aboutir au dossier APS. Elles seront la base pour
lancer les études définitives (APD).

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Études préliminaires
Aspects socio-économiques
• L’enquête socio-économique préalable à la construction
d’un barrage en milieu rural s’attachera à examiner :
– l’organisation foncière, administrative ou coutumière (taille des
exploitations, mode d’accès à la terre, etc.),
– les conditions favorables à la bonne exploitation de l’aménagement,
– les conflits entre ou à l’intérieur de groupes sociaux,
– les stratégies de production agricole actuelles et futures,
– l’organisation du pastoralisme (le cas échéant),
– les possibilités d’écoulement des productions,
– les conséquences de l’inondation de la cuvette,
– l’estimation des besoins,
– les risques d’utilisation détournée de l’eau,
– la possibilité de valorisation complémentaire d’une partie de l’eau,
– les bénéfices attendus et recensement de la population concernée.
24
Études préliminaires
Géologie et géotechnique
• Elles viseront à apprécier l’étanchéité de la
fondation et de la cuvette et à s’assurer de la
disponibilité en matériaux de construction de
bonne qualité.
• On effectuera alors des sondages dans l’axe du
barrage, dans la cuvette et au niveau des
chambres d’emprunt.
• La perméabilité des sols, ainsi que leurs
caractéristiques physiques et mécaniques
seront étudiées au laboratoire et in situ.
25
Études préliminaires
Topographie
• Elles viseront à rechercher un site qui réponde à la
fois :
– aux besoins
– à de bonnes conditions d ’exploitation (proximité, altitude)
– aux critères de rentabilité avec la plus grande valeur
possible de (Vol retenue / Coût ouvrage)

• On établit un plan à une échelle précise (1/5000 à


1/1000) avec des courbes de niveau (0,5 à 1m).
Ceci afin de calculer l’emprise de la retenue, son
volume et construire la courbe hauteur-volume.
26
Études préliminaires
Hydrologie
Objectifs: conditions de remplissage de la retenue et
l'
estimation de la crue de projet.
Rassembler tous les documents sur le bassin versant
étudié (hydrographie, topographie, géologie, végétation, etc..)
Rechercher les stations de jaugeage sur le cours d'
eau
étudié et les cours d'
eau voisins.
Données hydrométriques, pluviométriques et
pluviographiques.
Reconnaissance de terrain: écoulements, lits, laisses de
crue, les ouvrages d'
arts, barrages voisins, etc..
Enquêtes au niveau des riverains: mémoires des crues
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Études préliminaires
Volume de la retenue

L
S l

S2 H

• La cuvette est assimilée à un cône renversé de hauteur H


et de base S (surface de la retenue) : V = 1/3 H * S

• On utilise la corrélation établie au Burkina Faso :


*+ , (, - ./012
avec L la plus grande longueur de la retenue et l la
longueur mouillée du barrage.
28
3. ETUDE DE LA RETENUE

29
Évaluation des besoins
• La construction d’un barrage répond à l’objectif
de constituer une réserve d’eau pour satisfaire
plusieurs besoins en eau.
• Si dans certains cas, comme pour les besoins
industriels par exemple, les besoins en eau
sont bien quantifiés, dans le cas de
l’alimentation humaine, du bétail ou
l’agriculture, ils méritent une évaluation qui
n’est pas toujours aisée.
• Les principes d’évaluation suivants sont
proposés.
30
Évaluation des besoins
Besoins agricoles
• L’agriculture autour des barrages concerne la
mise en valeur du pourtour de la cuvette et
l’irrigation des plaines par gravité ou par
pompage.
• L’évaluation des besoins en eau des cultures
tient compte de la surface, de l’infiltration et de
l’ETP.
• Calcul de l’ETP : la formule de Penman semble
être la plus adaptée pour l’Afrique de l’Ouest et
Centrale ; on lit les valeurs mensuelles de l’ETP
directement sur les atlas du CILSS et du CIEH.
31
Évaluation des besoins
Atlas pour le calcul de l’ETP

32
Évaluation des besoins
Besoins agricoles
• Les besoins sont approchés par les chiffres suivants :
– Riz 150 à 175 m3 / jour / ha
– Maraîchage 100 m3 / jour / ha
– Céréales 100 m3 / jour / ha
• Soit :
– Riz (saison des pluies) 13 000 m3 / ha
– Riz (saison sèche) 25 000 m3 / ha
(entièrement irrigué de décembre à mai)
– Maraîchage (saison sèche) 15 000 m3 / ha
(entièrement irrigué de novembre à avril)

33
Évaluation des besoins
Alimentation en eau potable
• Les barrages ne sont pas les ouvrages les plus économiques
pour alimenter les zones rurales en eau de boisson.
• On retient généralement les chiffres suivants :
– Centres urbains 150 l/jour/habitant
– Centres secondaires 70 l/jour/habitant
– Centres ruraux 40 l/jour/habitant
15 l/jour/habitant est un minimum en zone rurale
• Actualisation de la population :
– Pop a+n = Pop a (1 + ) n

Considérer la population située dans un rayon de 5 km autour du barrage.

34
Évaluation des besoins
Abreuvement du bétail
• On retient généralement les chiffres suivants :
– Bovins ou UBT 30 à 40 l/ jour
– Petits ruminants 5 l/ jour
– Chameaux 100 l/ 5 jours
1 UBT = 1 bœuf = 5 petits ruminants
• Il est difficile de quantifier les animaux concernés surtout
en zone de transhumance: Un animal s’abreuve à une
retenue s’il pâture à moins de 10km, soit 30 000 ha et
6000 UBT (densité = 1 tête pour 4 à 6 ha en zone
sahélienne).
• Il est nécessaire d’aménager les points d’abreuvement.

35
Estimation des pertes

• Pour concevoir et gérer correctement une retenue, il


faut aussi tenir compte des diverses pertes d’eau
inhérentes au site même.

• Il s’agit principalement des pertes par infiltration, par


évaporation et également les pertes de capacité de la
cuvette à la suite des dépôts solides.

• Contrairement aux besoins qui s’expriment en volume,


les pertes correspondent généralement à des
hauteurs d’eau.
36
Estimation des pertes
Infiltration dans la cuvette
• Sauf à rechercher l’alimentation de la nappe, on s’assure
de la bonne imperméabilité de la cuvette (épaisseur
minimale de matériaux imperméables de 0,5m avec une
perméabilité < 10-4 cm/s).
• L’infiltration diminue normalement avec le temps au fur et
à mesure du dépôt des argiles colloïdales.
• Il faut faire attention aux perméabilités en grand :
passées sableuses affleurantes ou cuirasses latéritiques.
• Les pertes sont souvent difficiles à quantifier, voir à
juguler par traitement ; mais elles peuvent être
économiquement acceptables si elles ne mettent pas en
danger l’ouvrage.
• Valeurs usuelles = 1 à 3 mm/j en moyenne ou 10% de la
hauteur utile de la retenue en phase d'
avant-projet. 37
Estimation des pertes
Quelques cas d’infiltration dans la cuvette

Cas d’un sol perméable en fond de cuvette sur une certaine


épaisseur (facile à détecter) :

38
Estimation des pertes
Quelques cas d’infiltration dans la cuvette

Cas d’un affleurement d’une zone sableuse quelque part dans


la cuvette et qui communique avec l’aval.

39
Estimation des pertes
Quelques cas d’infiltration dans la cuvette
Cas d’un affleurement de la cuirasse latéritique quelque part dans
la cuvette

40
Moyens de lutte contre les infiltrations dans les cuvettes de petites dimension

Si matériau de la cuvette a une granulométrie étendue


avec au mini 3 à 4% de fines (< 0.05 mm), on peut
scarifier le fond de la cuvette et compacter correctement
(avec ajout d' eau).
Si matériau de la cuvette ne contient pas assez
d'éléments fins ou si on veut recouvrir une zone sableuse
ou latéritique, on peut répandre et compacter de l' argile
sur environ 50 cm de profondeur.
Apport de "sol-ciment": coûteux et problème de dosage.
Apport de bentonite (argile spéciale): problème de coût et
dispositions constructives.
Recouvrement de la surface de la cuvette avec du film
plastique très fin (1/10 mm): problème de coût et
dispositions constructives.
Émulsion de bitume depuis la surface de l' eau pour
colmater les fissures du fond de la cuvette.
41
Moyens de lutte contre les infiltrations dans les ouvrages importants

Solutions de tapissage du fond de la cuvette impossibles


Tapis amont

1
L − l = l * ( − 1)
p

Avec p la réduction de débit de fuite

x
e(m) = 0.60 +
100
ou
L −l K'
e( m ) = x * *
E K

42
Parafouilles : écran étanche dans la fondation

Rideau de palplanches
Mur en béton/paroi moulée (lames métalliques 30 à 50 cm d'épaisseur)

43
Injections: Roches fissurées ou couches successives plus ou moins
perméables de grande profondeur.
Argile (petites fissures), Argile-ciment (moyenne fissures), sable-argile-
ciment (fissures importantes)

44
Estimation des pertes
Evaporation

• Les pertes par évaporation sont liées Evaporomètre de Piche


à la surface du plan d ’eau (donc
exprimées en mm) et dépendent de :
– La durée de l ’ensoleillement,
– l ’exposition au vent,
– le déficit de saturation de l ’air,
– la présence de végétation aquatique,
– la profondeur de la retenue.
• Les formules donnent des résultats
incertains, on préfère se servir de
données obtenues à l’évaporomètre
ou au bac « Classe A ».

45
Estimation des pertes
Evaporation

• Utilisation du bac d’évaporation Bac d ’évaporation


« Classe A » « Classe A »
– Il faut appliquer un coefficient
correcteur,
– Il varie de 0,5 à 0,68 en conditions
sahélienne et tropicale sèche,
– Il varie de 0,70 à 0,80 en régime
tropical.

• Pouyaud propose la formule:

Elac = 1.664E 0.602


bac A
avec r =0.93
corrélation

Dans les régions tropicales, l’évaporation varie entre 1500 à 3000 mm/an
46
Estimation des pertes
Les dépôts solides
Mécanisme de sédimentation dans un barrage

47
Conséquences
• Conséquences socio-économiques

- diminution de la capacité de la retenue baisse de la production d'énergie électrique.

- diminution des volumes d’eau stockée pénuries d’eau, baisse des


rendements agricoles

- dépôts dans les canaux ou conduites d'alimentation en eau ;

- obstruction des injecteurs d'irrigation par aspersion ou localisée ;

- apparition de taches quasi indélébiles sur les fruits qui sont ainsi dépréciés ;

- colmatage des échangeurs thermiques dans l'industrie ;

- perturbation du fonctionnement des stations de traitement des eaux urbaines ou

industrielles notamment lorsque les sédiments sont chargés en matières organiques

ou en résidus toxiques.

- développement de la végétation aquatique impact sur le tourisme et développement

de maladies (paludisme, onchocercose)

- surélévation du plan d'eau et inondations en amont


48
• Conséquences techniques

Dans le réservoir

- remontée du plan d'eau érosion des berges


- blocage, par consolidation des dépôts, des organes profonds d'évacuation
(vidange de fond, vannes, etc... ).
- poussées dues aux dépôts solides diminution de la stabilité des barrages

En amont

La formation d'un delta dépôts dans le lit de la rivière qui gêne la navigation,
et un exhaussement du niveau de l'eau et une divagation du lit de la rivière

En aval
L'eau ayant déposé ses matériaux dans le réservoir, sa compétence
augmente et donc son pouvoir d'érosivité. Cela provoque une érosion du pied
aval de l'ouvrage et le sapement des berges

49
Mesures
nasses ou pièges à sable : imprécise et ponctuelle
fosse à sédiments : fiable mais "lourde" à mettre en place
marquage des sédiments : peu fiable car sédiments difficiles à
retrouver dans la retenue après une crue ou saison (effacement, usure, etc..).
prélèvement en rivière par des bouteilles spéciales: ponctuelle et
difficile à mettre en œuvre sur le moyen et long terme.
néphélométrie: procédé optique de détection des "nuages" de
sédiments. Utilisation limitée et onéreuse.
datation des sédiments: convient bien à l'envasement historique et pas
à l'envasement actuel des retenues.
télédétection: élaboration de la topographie de la cuvette à partir de
photos aériennes et d'images satellites. Très onéreuse.
levés topographiques: mesures topo et/ou bathymétriques, profils en
travers ou courbes de niveau.
sondages: carottage ou pénétrométrie suivant un maillage.
Fastidieuse et moins précise.
50
Formules

Formule de FOURNIER

Formule de COLLET

Formule de MEYER-PETER

Formule de ENGELUNG HANSEN

Formule de WISCHMEIER et SMITH

Formule de GOTTSCHALK

D = 260* S −0.1 et V = D * S

D : dégradation spécifique annuelle (m3/km²/an)


S : superficie du bassin versant (km²)
V : volume annuel de dépôts solides (m3/an)
51
Formule de EIER - CIEH ( GRESILLON )
−2.2
P
D = 700* * S −0.1 et V = D * S
500
D : dégradation spécifique annuelle (m3/km²/an)
S : superficie du bassin versant (km²)
V : volume annuel de dépôts solides (m3/an)

Formule de GRESILLON modifiée ou formule de KARAMBIRI

−2.02
P
* 0.25 + 1.13* ( h + r )
−0.05 1.15
D = 137 * *S
700
et V = D * S
D : dégradation spécifique annuelle (m3/km²/an)
S : superficie du bassin versant (km²)
V : volume annuel de dépôts solides (m3/an)
h : paramètre anthro
r : paramètre morpho
52
Le paramètre h est défini comme suit :

• h ∈ [0.7 – 1] - Bassin versant comportant des grandes villes,


de gros villages ou situé à proximité de ceux-ci.
- Probabilité d' extension rapide de villes ou
villages sur le bassin.

• h ∈ [0.4 – 0.7] - Bassin versant comportant des petites villes,


des villages moyens ou situés à proximité de
ceux-ci.
- Probabilité d' extension moyenne de villes ou
villages sur le bassin.

• h ∈ [0.1 – 0.4] - Bassin versant comportant des petits villages ou


situés à proximité de ceux-ci.

• h ∈ [0 – 0.1] - Bassin versant relativement inhabité ou éloigné


de toute ville ou village.

Le paramètre r est défini comme suit :


• r ∈ [0.7 – 1] - Relief très accidenté, accusé.

• r ∈ [0.4 – 0.7] - Relief moyennement accidenté, accusé.

• r ∈ [0.1 – 0.4] - Relief peu accidenté, accusé.

• r ∈ [0 – 0.1] - Relief relativement plat et monotone.


53
Les moyens de lutte
Avant l’envasement
La conservation des eaux et des sols (CES)

Les barrages de décantation


Le court-circuitage du barrage

Pendant l’envasement
La constitution d’une tranche morte

La surélévation du barrage

La force vive des crues

Après l’envasement
Le soutirage
La chasse à retenue vide
Le dragage
Le décapage
Le siphonage 54
A retenir :

Il n’existe pas en réalité de méthode radicale de lutte


contre l’envasement. Toutes les méthodes ci-dessus
utilisées ne font que retarder l’échéance de la
sédimentation. Les dépôts retirés des barrages posent
un problème de stockage et de nos jours, plusieurs
solutions sont mises en œuvre :
- formation de plages "naturelles" d'épandage dans les
bassins limités par des gabions
- utilisation des dépôts pour l'enrichissement en fines
des terres cultivables
- confection de briques pour la construction
- etc…

55
Mesure des dépôts solides à l'échelle de quelques retenues au Burkina

Dégradation
Pluie spécifique annuelle
Barrages Surface Période Organisme moyenne 3
(km²) d'étude ou auteur annuelle m /km²/an t/ha/an
(mm) (densité de
1.2)
Volta 30 200 1977 ORSTOM 625 6.2 0.07
Blanche
Kompienga 5 800 1980 HER 905 53 0.67
Goundi 38 64 - 80 EIER 900 160 1.92
Samboendi 148 64 - 80 EIER 724 260 3.1
Vi 92 64 - 80 EIER 1000 52 0.64
Boulbi 102 60 - 83 MIETTON 850 75 0.95
Mogtédo 480 91 - 93 PMI - BF 730 137 1.64
Gouinré 151 67-96 KARAMBIRI 619 292 3.5
Nagréongo 72 68-96 KARAMBIRI 754 31 0.37
Ouaga n°2 65 62-97 KARAMBIRI 754 92 1.10
Salbisgo 160 61-97 KARAMBIRI 760 16 0.19
Thiou 328 81-89 KARAMBIRI 619 57 0.68
56
Répartition des tranches d'eau
dans la retenue

57
Calcul du volume de la retenue

S1
S2
S3
S4

Vn ,n +1 =
( S n + S n +1 )
*h
2
Cotes Surface Hauteur Surf. moy. Volume Volume cumulé
élémentaire
Cote fond 0 0 0 0 0
Cote fond + h S1 h S1 / 2 (S1 / 2) * h = V1 V1
Cote fond + 2h S2 h (S1 + S2)/ 2 (S1 + S2) * h/2 = V2 V1+V2
Cote fond + 3h S3 h (S2 + S3)/ 2 (S2 + S3) *h/2 = V3 V1+V2+V3

Cote fond + nh Sn h (Sn-1 + Sn)/ 2 (Sn-1 + Sn) *h/2 = Vn Vi


i
58
Courbes Hauteurs-Volumes et
Hauteurs-Surfaces

59
Courbe d’utilisation de la retenue
• On la trace pour vérifier l’adéquation de la capacité de
la retenue avec les besoins en eau. Elle permet
d'optimiser la gestion de la retenue et le choix des
spéculations culturales.

Cote de déversement

60
Étude des apports – Étude
hydrologique – prédétermination de
la crue de projet
(PM, voir cours d'hydrologie)
FAO, 1996. Crues et apports. Manuel pour l’estimation des crues
décennales et des apports annuels pour les petits bassins
versants non jaugés de l’Afrique sahélienne et tropicale sèche.
Bulletin n°54, Rome, 244 p.
Disponible sur : http://www.fao.org/docrep/W2570F/W2570F00.htm

H2 V < 5 5 à 30 30 à 100 100 à 700 > 700


Période de retour
100 500 1 000 5 000 10 000
(années)
H: hauteur du barrage (m), V: volume de la retenue (hm3),
d’après G. DEGOUTTE, 1997
61
3 4 54 056 4
5 - 47

62
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63
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64
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REMBLAI ETANCHE COMPACTE

HOMOGENE
MASQUE AMONT

TERRE NOYAU ETANCHE ARGILE


A ZONES
PAROI MOULEE

REMBLAI ENROCHEMENTS MASQUE AMONT


(SOUPLES)
NOYAU INTERNE

PAREMENT AVAL VERTICAL


GABIONS
PAREMENT AVAL EN GRADINS

PAREMENT AVAL INCLINE

MACONNERIE
BARRAGES-POIDS
BETON

RIGIDES A CONTREFORTS

A VOUTES

65
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Mini 5-10% fines < 0.08 mm


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Mini 20-30% fines < 0.08 mm


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69
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Définition: cade ayant la forme d' un parallélépipède rectangle en
grillage galvanisé (à mailles hexagonales ou carrées) et rempli de
matériau pierreux de granulométrie appropriée.
#

Catégorie:
- Gabion classique: épaisseur égale à largeur
- Gabion-semelle: épaisseur égale moitié de largeur
! ( !

- Matelas Reno: épaisseur très inférieures aux autres dimensions


- Gabions à cellules multiples: matelas Reno épaisseur de 0.5 m.
! !

70
Avantages de choisir les gabions

Avantages techniques:
#

• Flexibilité des ouvrages: la souplesse des gabions permet de


suivre les déformation du terrain (évacuateur, bassin de
dissipation, …)
• Facilité de mise en œuvre: construction et modification aisées
! ( !

• Effet drainant : permet d'éviter les sous-pressions

Avantages économiques:
• Proximité des zones d'emprunt de matériau de remplissage
• Facilité d'exécution des gabions sans matériel lourd et
! !

coûteux, mais main d' œuvre abondante.

Avantages sociales :
• Bonne implication des populations du fait de la simplicité des
technologies employées et des travaux d'entretien nécessitant
une HIMO
• La fabrication artisanale des gabions est créatrice d'
emplois.
71
! ! # : 9 !' ! & (&! (
• Simples et mieux adaptés à de faibles hauteurs de chute (< 3m).
• Employés souvent en rivière pour régulariser le cours d' eau, pour alimenter
#

les prises en dérivation ou pour régulariser le charriage de matériaux.


! ( !
! !

72
! : 9 !' ! & (!
• Les gradins dissipent l'
énergie de l'
eau, cela permet de réduire la longueur
du bassin de dissipation.
à 3 m3/s/ml).
• Ces déversoirs peuvent supporter de forts débits (jusqu'
#
! ( !
! !

73
! : 9 !' ! & ( (

• Pas de chute d'


eau, donc grillage des gabions moins sollicité lors des crues.
• Mais, ils ne dissipent pas efficacement l'
énergie des crues, donc bien
#

dimensionner le bassin.
! ( !
! !

74
! !
! 9

! :
! #

!%

Barrage de Balavé
(Burkina Faso)
75
! :& A !

! Amont

Aval
!

Aval

Amont
76
Critères de choix d’un barrage
Morphologie du thalweg et qualité de la fondation

• Morphologie du thalweg :
– La topographie d’un site influe sur le choix de l’ouvrage;
– Les barrages en béton sont réservés pour les vallées étroites;
– En zone soudano-sahélienne, les reliefs de plaine ou de plateau,
où les vallées sont très peu marquées, imposent le choix d’un
barrage en terre.
• Qualité de la fondation :
– Fondations rocheuses saines pour les ouvrages rigides;
– Les barrages en remblai acceptent de petites déformations;
– La fondation commande aussi le dispositif d’étanchéité à prévoir.

77
Critères de choix d’un barrage
Disponibilité en matériaux
• Selon les types d’ouvrages, il faut s’assurer de la
disponibilité en quantité et en qualité des matériaux.
• Barrage en terre : bonne disponibilité de matériau de
bonne qualité mécanique, sinon barrage à zone ou à
masque amont ; matériaux pour la protection et pour
drains et filtre.
• Barrage mixte : prévoir en plus des enrochements de
bonne qualité.
• Barrage en enrochements : disponibilité des
enrochements et de matériaux pour assurer l’étanchéité.
• Barrage en béton ou maçonnerie : sables et agrégats,
ciment, enrochements de bonne qualité (maçonnerie).
78
Critères de choix d’un barrage
Critères hydrauliques

• Les barrages en béton ou en maçonnerie offrent de


meilleures garanties de sécurité vis à vis des incertitudes
de l’hydrologie.
• Sans aménagement un barrage en terre ne supporte pas
un débordement par dessus la crête. Il est néanmoins
possible de l’aménager pour qu’il soit entièrement
déversant (utilisation de gabions, revêtement de la
digue…) .

79
Critères de choix d’un barrage
Critères socio-économiques
• Une main d’œuvre abondante est nécessaire pour les
ouvrages en maçonnerie ou en gabions. C’est
intéressant en terme d’appropriation.
• Il est indispensable de s’adapter au contexte du projet
pour rechercher un type d’ouvrage en rapport avec
l’utilisation prévue et ne pas uniquement aborder des
considérations d’ordre technique (particulièrement au
niveau des ouvrages annexes).
• L’entretien de l’ouvrage est à prendre en compte. On
recherchera de préférence des ouvrages simples ayant
une bonne longévité et un entretien limité surtout si le
site est isolé.
80
- 45
* 5 5
* 7

81
4

Le choix, l’emplacement, le dimensionnement de l’évacuateur


sont des questions essentielles pour la construction d’un
barrage (sécurité, longévité).
Le barrage, même s’il retient les écoulements, ne peut, en
général, contenir les crues exceptionnelles et il est aussi
intéressant de laisser passer de l’eau vers l’aval. C’est à cette
fin que l’on dimensionne sur tout ou partie de l’ouvrage un
évacuateur de crues.
Celui-ci doit être à même de fonctionner automatiquement pour
faire face à une montée brutale des eaux.
Il doit aussi pouvoir évacuer les débits les plus élevés du cours
d’eau.
En Afrique, la priorité est donnée aux évacuateurs à surface
libre.
En général, l’évacuateur n’occupe qu’une partie du barrage.
82
4 !

Après franchissement du seuil déversant, l’eau garde le plus


souvent sa direction dans le chenal, puis le coursier (entonnement
frontal).
Un ouvrage de dissipation de l’énergie de chute est à prévoir
avant de restituer l’eau au cours d ’eau.
L’évacuateur est souvent placé latéralement pour profiter de
l’appui que constitue le versant. On valorise la meilleure fondation
ou le trajet le plus court pour atteindre l’aval ou la bonne tenue des
sols en place.
En Afrique, les vallées très évasées et la forte érodabilité des
sols remettent en cause l’emplacement latéral du déversoir.
Pour les petits barrages et afin de limiter le coût d’un ouvrage en
position centrale, on cherche à le poser directement sur le remblai
au droit du thalweg.
83
B & ! ! !
D’une manière générale, dans le cas des petits barrages en terre,
l’évacuateur de crues est composé de :
Un déversoir ou seuil : généralement linéaire
Un chenal : entonnement latéral ou frontal
Un coursier : permet de rattraper le lit de la rivière
Un ouvrage de dissipation de l’énergie érosive de l’eau

Quelques termes techniques liés aux évacuateurs de crues:


• Bajoyers : murs verticaux en rives droite et gauche du déversoir. Ils
jouent le rôle de murs de soutènement face à la poussée des terres.
• Barbacanes : orifices à travers les structures en béton pour ramener la
pression sous ces structures à la pression atmosphérique.
• Joint waterstop : joint entre deux plots de béton pour empêcher les fuites
d’eau.
84
Différentes parties d'un évacuateur de crues

85
%% ! 89! B & ! ! !
Évacuateurs à surface libre

Déversoir poids en béton ou maçonnerie: très courant, bien maîtrisé,


souvent volume de béton très important.
• 2 types de profils : Creager et pseudo-Creager

Déversoir à entonnement latéral : si situé en rive, prévoir un coursier


long.

Déversoir en béton armé du type « bec de canard » : Entonnement de


type mixte (frontal et latéral) posé sur le remblai de la digue.

Déversoir en perré traité au mastic bitumineux : bon procédé peu


employé en Afrique.

Déversoir en gabions : simple et courant, mais demande une réalisation


dans les règles de l’art.

Déversoir-voile en béton armé


86
Déversoir à profil craeger

La forme épouse la
parabole décrite par une
goutte d'eau lancée dans
la zone de mise en vitesse
en amont du déversoir.

87
Déversoir trapézoïdal
Barrage de Yakouta (Burkina Faso)

88
Déversoir trapézoïdal
Barrage de Korsimoro (Burkina Faso)

89
Déversoir en bec de canard
Barrage de Kanazoé (Burkina Faso)

90
Déversoir en bec de canard
Barrage de Lumbila (Burkina Faso)

91
Déversoir en « bec de canard »

92
Déversoir en perré traité au mastic bitumineux
Barrage de Frondobo (Côte d’Ivoire)

93
Barrages et seuils en gabions

Barrage en gabions à parement aval vertical de Saouga 1 (Burkina Faso)


94
Déversoir-voile en béton armé

Vue en perspective d'un type de déversoir-


voile en béton armé. 1 : plan d' eau ; 2 : voile
en béton armé ; 3 : contrefort ; 4 : radier de
dissipation ; 5 : joint de dilatation ; 6 : talus ; 7 :
bajoyers ; 8 : becquet ; 9: joint waterstop.

Vue de l'aval du
déversoir-voile en béton
armé à contreforts de
Balavé (Burkina Faso)

95
; ! ! = 89! B & !

La nature de fondation
La conception du barrage
La disponibilité en matériaux
La disponibilité en main d’œuvre
Le coût par rapport au coût total du barrage
Les possibilités de suivi et d’entretien
L’utilisation de l’aval du barrage
Les questions environnementales et conditions
sanitaires
Les conditions hydrauliques (hauteur de chute, débit)
96
'! !' ! 8 (" ! !
& ! : % ! (# !

Loi de débit et calcul de la longueur déversante

Pour un ouvrage à surface libre, on cherche une solution


optimale sur la longueur du déversoir. Les calculs concernent
d’abord :

La prise en compte des crues les plus élevées,


La connaissance de la charge maximale
admissible sur l’ouvrage et ses annexes,
Le dimensionnement de la longueur déversante.

97
La prise en compte des crues les plus élevées :
Voir détermination du débit de projet

Charge maximale admissible conseillée sur les déversoirs

Type Hauteur max (m)

Déversoir en gabions 0,40 < hmax < 0,70

Déversoir en 0,40 < hmax < 0,70


maçonnerie
Déversoir en béton 0,70 < hmax < 1,00

98
Calcul de la longueur déversante :
Cas d'un seuil dénoyé

On applique la formule de débit sur un seuil dénoyé :

Q = m * L * 2g * h 3/ 2

avec
Q : débit sur le seuil (m3/s)
L : longueur déversante (m),
h : charge sur le seuil (m)
m : coefficient de débit du seuil (-)
g : accélération de la pesanteur (g = 10 m/s2)

99
Détermination du coefficient de débit m
m dépend de la forme du seuil, mais aussi de la charge.

Coefficient de débit d'un déversoir à profil rectangulaire.

100
Coefficient de débit d'un déversoir à profil Craeger

101
Calcul de la longueur déversante :
Cas d'un seuil noyé

Si les conditions d'évacuation à


h
l'
aval sont telles que le niveau h1
d'eau aval est supérieur à la cote
du seuil et lorsque h1 ≥ 2 h
3
alors le déversoir est noyé.

Q = k * m * L * h1 * 2 g (h − h1 )

avec k: facteur de réduction de m

102
Facteur de réduction k

103
!! ' 9 ! ! (B!%%! !(' !

Compte tenu de l’importance de la surface du plan d’eau, les


crues font monter le plan de PEN au PHE, constituant ainsi un
volume d’eau temporaire qui est déstocké progressivement. Il
s’agit du laminage de la crue.

L’effet de laminage dépend :


• de la forme de l’hydrogramme de crue,
• de la capacité d’évacuation du déversoir,
• de la capacité de stockage de la retenue, en particulier
selon la forme de sa partie supérieure.

Tenir compte de l’effet de laminage permet de réduire la


longueur du déversoir sans augmenter le risque de
submersion du barrage.
104
!! ' 9 ! ! (B!%%! !(' ! !
Le calcul de l’effet de laminage ne peut être conduit que si l’on connaît
avec précision :
• les caractéristiques de l’hydrogramme de crue,
• la courbe Hauteur / Volume de la retenue.

Équation différentielle du laminage

dz Qc (t ) − Qe [ z (t ) ]
= = f [t , z (t ) ]
dt S [ z (t ) ]

Résolution numérique manuelle


(méthode "x0" ou graphique) ou
automatique (exemple logiciel
CERES du CEMAGREF)

105
Méthode EIER-CIEH ou méthode du "x0"

L’effet de laminage est évalué sous la forme d ’un coefficient tel que :

Avec
Qemax Qcmax : le débit maximum de l' hydrogramme de crue
β= entrant (débit de projet) (m3/s)
Qcmax
Qemax : le débit maximum évacué (m3/s)

se lit sur un abaque en fonction de log10x0

Avec
m 2 gL12Qcmax tm3 L1 : est la longueur approchée du déversoir (m)
x0 = S : la superficie normale de la retenue (m2)
S3 m : coeff. de débit de l ’évacuateur (-)
tm : temps de montée des eaux (s)
Qcmax : débit de projet (m3/s)
g : accélération de la pesanteur (g = 10 m/s2)
106
Détermination du coefficient de laminage

107
Méthodologie pratique
• Calculer L1 sans tenir compte de l'
effet de laminage

Qcmax = m * L1 * 2 g * h3/ 2
m 2 gL12Qcmax tm3
• Calculer x01 puis log10x01 : x01 =
S3
• Lire 1 sur l'
abaque et calculer Qemax = 1 Qcmax

• Calculer L2 avec : β1Qcmax


= m * L2 * 2 g * h3/ 2

m 2 gL22Qcmax tm3
• Recommencer le calcul avec L2 : x = puis log10x02
02 3
S
• Calculer Qemax = 2 Qcmax et L3 : β 2Qc max
= m * L3 * 2 g * h3/ 2

et ainsi de suite par itérations successives, jusqu'


à obtenir une valeur
convergente de L. 108
Limites de la méthode du "x0"

La validité de ces calculs est limitée dans le cas de très forts laminages.
Lorsque = Qemax/Qcmax trouvé est inférieur à la valeur Q/Qcmax donnée
par l'
abaque ci-dessous, il y a lieu d'être prudent quant à la valeur de
Qemax. C'
est un cas de figure peu fréquent.

Abaque de validité de la
détermination de l'
effet du
laminage basé sur l'hydrogramme
schématique triangulaire.

109
Méthodes graphiques
La forme de l'
hydrogramme de crue est soit triangulaire (pointu), soit arrondi.

On associe à Qc, une hauteur fictive Zc sur le seuil : Qc = m * L * 2 g * Z c3/ 2

On associe à Qe, une hauteur Ze sur le seuil : Qe = m * L * 2 g * Z e3/ 2


On détermine:
Tm (s) = temps de montée de l' hydrogramme de crue de projet
A (m²) = surface du plan d'eau normal
a (m) = hauteur d'eau sur le seuil pour 2A

110
Deux de cas de calcul:
1er cas : On se fixe à priori une longueur de déversement.
On calcule les termes suivants:

A * Zc Zc Qe
et On lit sur l'
abaque le rapport
Qc * Tm a Qc

2ème cas : On se fixe à priori une hauteur de déversement.


On calcule les termes suivants:

A * Ze Ze Qe
et On lit sur l'
abaque le rapport
Qc * Tm a Qc

Attention aux unités!

Q (m3/s) Z (m)
A (m²) a (m)
Tm (s)
111
Crue à hydrogramme arondi:

1er cas

A* Z 2ème cas
- Abscisse :
Qc * Tm
Qe
- Ordonnées :
Qc
Z
- Courbes :
a 112
Crue à hydrogramme pointu :

1er cas

A* Z 2ème cas
- Abscisse :
Qc * Tm
Qe
- Ordonnées :
Qc
Z
- Courbes :
a 113
Valorisation de l'effet du laminage

Compte tenu du coût nettement plus faible du remblai par rapport


aux ouvrages en béton et lorsque la retenue bénéficie d’un bon
laminage, on peut significativement baisser le coût de l’évacuateur
de crues en valorisant au mieux le laminage par le choix d’une
charge élevée sur le seuil déversant.

Ce choix n’est pas contraignant pour la sécurité vis à vis des


incertitudes liées aux connaissances hydrologiques.

Il faut néanmoins tenir compte de l’augmentation des superficies


noyées et des difficultés supplémentaires pour dissiper l’énergie de
chute.

114
'! !' ! ! & ! !=!
Il consiste à l’application des débits trouvés pour le dimensionnement
(longueur, forme, profondeur) du chenal d' écoulement, du coursier et du
bassin de dissipation.

! ( ) (!' !
• Fait directement suite au déversoir, généralement rectangulaire
• Longueur faible, pente faible, écoulement fluvial

• Profondeur normale yn se détermine par Manning-Strickler :


Q = KSR 2 / 3 I 1/ 2 2 2/3
1 Q Q
yc = 3 = 0.47
Avec Q : débit (m3/s) g L L
S
R : rayon hydraulique (m) : R= Écoulement fluvial si yn>yc
I : pente du chenal (m/m) L + 2 yn
S : section mouillée (m²) : S = Lyn
K : coefficient de rugosité de Manning-Strickler
L : largeur du canal (m)
115
Quelques valeurs de K

État de surface K
Paroi très lisse (métal – ciment très 100
lisse)
Mortier lissé 85
Béton lisse avec joints 75
Maçonnerie ordinaire 70
Béton rugueux, maçonnerie vieille 60
Terre très irrégulière avec herbe 50
Chenal rempli de cailloux 40

116
!
• Fait suite au chenal d'
écoulement et généralement rectangulaire
• pente forte, écoulement torrentiel

117
• La longueur minimale L du convergent peut être calculée par :

L = 2.5(l1 − l2 )
l1 : largeur au plafond du bief amont
l2 : largeur au plafond de la section de contrôle

• La largeur du coursier peut être approchée par :

l = 2y (y le tirant d'
eau) (section économique par expérience)

l ≈ Q 0.4 (l en m et Q en m3/s) (en première approximation)

Calcul du tirant d'eau y


• A la section de contrôle: y=yc et le long du coursier y<yc

• On détermine y le long du coursier à partir d'


un abaque qui donne :
y Q
Le rapport en fonction de 3/ 2
Hs 2g *l * H s
118
• Hs : énergie spécifique (charge spécifique ramenée au radier du coursier)

• A la section de contrôle : H c = 1.5 yc


• Dans une section quelconque : H s = ∆H − pertes de charge
Pertes de charge = pertes de charge linéaires (j)
+ pertes de charge singulières (js)

Si les convergents sont dimensionnés de telle sorte que :


α
1 V
tgα avec F= js = 0
3F gy
Sinon, calculer js selon les formules usuelles. α

Pertes de charge linéaires : j = k * ∆H


- Si coursier court (longueur < 5 ∆H) j = 0.1* ∆H H s = 0.9 * ∆H

- Si coursier long (longueur > 5 ∆H) j = 0.2 * ∆H H s = 0.8* ∆H

119
120
• On détermine ainsi le tirant d'
eau y en différentes sections (en particulier à chaque
changement de pente) et on interpole linéairement le tracé de la ligne d' eau.

• Pour déterminer la largeur du coursier l = 2y


On procédera par approximations successives à partir d'
une première
valeur de l, puis en affinant progressivement.

Calcul de la revanche R

R = 0.6 + 0.05*V * 3 y Avec R(m), V(m/s), y(m)

Pour des raisons topographiques, le tracé du coursier est souvent courbe


Si r = rayon de courbure et V = vitesse moyenne de l'
eau
Il se produit une accélération centrifuge V2/r entraînant entre les 2 rives du coursier
de largeur l une différence de niveau ∆h telle que :

V 2 *l Dans les écoulements torrentiels, il est


∆h = conseillé d'adopter des tracés symétriques
g *r et rectilignes (augmenter les rayons de
courbure)
121
! 9
A la traversée du déversoir ou au bas du coursier, les eaux arrivent avec
une importante énergie cinétique qu'
il faut dissiper le plus possible dans le
liquide lui-même.

Les becs déviateurs ou "sauts de ski"


Le jet se désintègre et retombe à
une distance x du bec :

V2
x = 1.8 y + sin(2θ )
2g

θ ∈ [35° − 45°]
r ≥ 5y
y : tirant d'
eau (m)
V : vitesse au départ du bec (m/s)

122
Il est préconisé pour un ouvrage en béton ou maçonnerie de
plus de 5 m car plus économique qu'un bassin à ressaut.

y et V sont calculés par itérations successives (issues de la relation de


BERNOULLI) :

V02
V = 2 g 0.9 H + h + −y
2g
Q q
y= =
l *V V

l : longueur du seuil déversant ou largeur du coursier (m)

q : débit spécifique (débit par longueur du seuil ou largeur du


coursier) en m3/s/ml

123
Les cuvettes de dissipation submergées
De forme similaire au bec déviateur, une cuvette submergée dévie
l'eau vers le haut en restant noyé. Il se forme alors 2 rouleaux, l'un en
surface au dessus de la cuvette et l'autre au fond en aval du bord de la
cuvette tournant en sens inverse mouvements imbriqués et
dissipation de l'énergie de l'eau.
A réserver à des terrains peu affouillables.
Abaques de dimensionnement disponibles dans "Design of small dams".

124
Les bassins de type impact
Choc incident sur un écran vertical à la sortie d'un coursier ou d'une
conduite en charge.
Emploi limité à des vitesses inférieures à 10 m/s
Prévoir les armatures de l'écran en conséquence
Prévoir un parafouille aval et une protection en
enrochements (D>l/20) du chenal d'évacuation.

125
Les bassins de chute ou de plongée
Conviennent dans le cas de petites chutes.
Deux solutions sont envisageables : radier du bassin revêtu et non revêtu.

1er cas: Bassin avec radier revêtu


Le dimensionnement se fait par construction et à l'aide d'un abaque.

h = H + y1 − y2

yn

On estime Lp par : h = H + y1 − B − 0.06 L p − yn


126
Abaque de détermination des
caractéristiques d'une petite chute
seuil
2ème cas: Bassin avec radier non revêtu

Le principe est de laisser la lame d'eau


creuser le fond du lit pour constituer un
matelas d'eau suffisant pour absorber
l'énergie cinétique de l'eau.
La profondeur maximale d'affouillement
de la fosse après stabilisation est donnée
par :
Formule de VERONESE

y = 1.90 * h0.225 * q 0.54

Formule de SCHOKLITSCH

h0.2 * q 0.57
y = 4.74 * 0.32
d 90

Avec y (m) : profondeur maxi de la fosse


h (m) : hauteur de chute
q (m3/s/m): débit spécifique
d90 (mm) : diamètre des matériaux
Les bassins à ressaut
Moyen très efficace pour dissiper l'énergie de l'
eau et la rendre avec une
vitesse compatible avec la stabilité des berges à l'
aval.
La forme du ressaut et ses caractéristiques dépendent directement du
nombre de Froude :

V Avec y1: tirant d'


eau en régime torrentiel avant le ressaut
F=
gy1 V : vitesse de l'
eau

2
H0
yn

129
Dimensionner le bassin revient à lui donner une longueur supérieure à la
longueur L du ressaut, et une profondeur D telle que Z2 ≤ yn, soit y2 - D ≤ yn

Détermination de yn

• A l'
aide de la courbe de tarage si elle existe (cas rare)

• Si chenal assez long à l' aval du bassin, appliquer Manning-Strickler et


déterminer yn par itérations (cas le plus courant)

Q = KSR 2 / 3 I 1/ 2

Avec Q : débit (m3/s)


R : rayon hydraulique (m) :
I : pente du chenal (m/m)
S : section mouillée (m²) :
K : coefficient de rugosité de Manning-Strickler

130
Détermination de D
De manière pratique, si 0.05 ≤ h/H0 ≤ 0.7 et 0.1 ≤ yn/H0 ≤ 0.8, on peut
déterminer D à l' abaque suivant: (pour les déversoirs poids avec bassin
aide de l'
en béton!)

h/H0 = 0.3
D/H0 = 0.25

Yn/H0 = 0.25
131
De manière générale, on peut utiliser l'
abaque suivant en connaissant :

• Le débit linéaire q

• La différence de niveau h' entre le niveau


de la retenue et l'
écoulement aval

• La perte de charge dans le coursier αH


avec :
- α = 0 pour pertes de charge
négligeables (cas de bassin directement
(m3/s/ml)
à l'
aval du déversoir)
- α = 0.1 pour (chenal + coursier) court,
inférieur à 5 fois la hauteur de chute
- α = 0.2 pour (chenal + coursier) long,
supérieur à 5 fois la hauteur de chute
Détermination de V et y1

D étant déterminé, on calcule H = H0 + D

On détermine les valeurs de V et y1 par itérations successives :

ou

l : longueur du seuil déversant ou largeur du coursier (m)


q : débit spécifique (débit par longueur du seuil ou largeur du
coursier ) en m3/s/ml

Détermination du nombre de Froude F

A partir de V et y1, on calcule F :


133
Différents types de bassins en fonction de F:

1) Pour F = 1, y = yc, il n'


y a pas de ressaut

2) Pour 1 < F < 1.7, agitation de surface, il n'


est pas nécessaire de
construire un bassin de dissipation.

3) F = 1.7, y2 ≈ 2y1 et V2 ≈ V1/2, il suffit de bétonner le bassin sur une


longueur L de 4 à 6 fois y2.

4) 1.7 < F < 2.5, un ressaut commence à apparaître mais pas très
turbulent (pré-ressaut). Les déflecteurs et seuils pas encore
nécessaires. Veuillez à contenir le ressaut dans un bassin de
longueur minimale L (longueur du ressaut) donnée par les abaques
suivants :

134
Détermination des caractéristiques du ressaut
pour un nombre de Froude compris entre 1.7 et 2.5

135
5) Pour 2.5 < F < 4.5, phase
transitoire, ressaut instable
et difficile à contrôler.
Prendre bassin de type I

Pour amortir le mouvement


des vagues, prendre en
compte y'2 = 1.1y2

On peut prendre type II pour


être sûr de contenir le ressaut
6) Pour F > 4.5, le ressaut se
produit nettement.
Blocs de chutes et déflecteurs
(chicanes) pour raccourcir le
bassin et contenir le ressaut
4

Si vitesse d'entrée < 15 m/s,


prendre bassin de type II
Si vitesse d'entrée > 15 m/s,
prendre bassin de type III

Pour mieux stabiliser le ressaut,


prendre y'2 = 1.05y2

Pour tous les types de


bassins, la revanche
peut être prise égale à :
R = 0.1(y2+V1)
R (m), y2 (m), V1 (m/s)
Protection aval du bassin

Le bassin ne dissipe que 75% de l'


énergie de l'
eau, il faut donc protéger
l'
aval avec des enrochements et/ou gabions sur une certaine distance.
1. Déterminer la vitesse de début d'
entraînement (Ve)
- Pour les sols argileux, Ve varie de 0.8 à 1.2 m/s
- Pour les sols non cohérents (sables, graviers, …), lire l'
abaque
suivant :

139
2. Déterminer le diamètre minimum des enrochements nécessaires D :

3. Calculer l' enrochement Eenrochements ≥ 3*D


épaisseur de la couche d'

4. Calculer la longueur à protéger Lprotection ≥ 2*L

140
& ! !& !! !9 !

Les ouvrages de vidange


- Destinés à vider entièrement ou partiellement la retenue en cas de
danger ou nécessité
- Différents types: conduites en charge, conduites à écoulement libre,
batardeaux, etc..

Les ouvrages de prise


- Servent à l'
utilisation de la retenue (agriculture, adduction en eau,
pastoral)
- Différents types: conduites enterrées (en général en charge), siphon, etc.

141
Ouvrage de
prise/vidange
à commande
aval

Dimensionner
la profondeur
des écrans
anti-renards
par la règle
de LANE.

Ouvrage de
prise/vidange
avec tour

142
Ouvrage de vidange
à batardeaux intégré
au déversoir (barrage
de Keita, Niger)

Ouvrage de prise
par siphon

143
144
145
! ! (! %(
'! !' ! ! 9 % ((!
Au contact d’un ouvrage rigide, les infiltrations sous
l’ouvrage sont prédicables à sa pérennité. C’est pourquoi
on cherche à allonger les circulations de l’eau en
adjoignant des parafouilles.

Les parafouilles sont dimensionnées en utilisant la règle de


LANE :
1
Lv + Lh ≥ C * H
3
Avec
Lv : Longueur des cheminements verticaux (m)
Lh : Longueur des cheminements horizontaux (m)
H : hauteur d’eau en amont du déversoir (m)
C : Coefficient qui dépend de la nature du terrain 146
Valeurs du coefficient C de LANE

Nature du terrain C
Sables fins et limons 8.5
Sables fins 7
Sables moyens 6
Gros sables 5
Petits graviers 4
Gros graviers 3
Mélange de graviers et de gros 2.5
galets
Argile plastique 3
Argile consistante 2
Argile dure 1.8
147
!& !
Pour tous les types de déversoirs, il faut imposer une hauteur
supplémentaire au dessus du niveau des plus hautes eaux (PHE) afin de
mettre à l'
abri la crête du barrage des vagues et remous. Cette hauteur
appelée revanche permet de protéger la digue des risques de
débordement.
La revanche R (m) est estimée par la formule :

V2
R = A* h +
2g
Avec
1 2
h : la hauteur des vagues (m) : h= + f où f est le fetch en km.
2 3
3 2
V : vitesse de propagation des vagues (m/s) : V= + h
2 3
A : Coefficient de sécurité compris entre 1 et 2 (souvent A = 0.75)

Il existe d'autres formules dans le polycopié! 148

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