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217: 2020-2027 doi:10.1242/jeb.103283.
consécutive, de nombreux apiculteurs Le protocole défini par la FNOSAD
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des traitements de contrôle. Malgré les contre le varroa prévoit :
Physics 14: 1193-1198. contraintes, les participants ont mobilisé
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vibration signal and worker piping to ifluence queen behavior
during swarming in honey bees, Apis mellifera, Ethology 113 les récoltes de miel, des tests d’effica- naturelles de varroas pendant les
: 267–275.
cité des médicaments Apivar®, Api- 15 jours précédant l’application du
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site scouts triggers a honeybee swarm’s departure from the hive,
traz®, Apistan®, VarroMed® et Api- médicament acaricide à tester.
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bees: size and significance of the swarm fraction, Insect. Soc.
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duced volatiles change dynamically during reproductive swar-
ming and are associated with changes in honey bee (Apis mellife- lités testées, ils montrent que dans un grillagé permettant l’insertion
ra) worker behavior, Apidologie 46: 679-690. nombre conséquent de colonies et de ru- sous le grillage, de langes graissés
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bees signal ‘Time to go! », Animal Behaviour 75: 189-197.
vitesse d’action ne sont pas celles atten-

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le couvain restant, considérant cette pra- Comme chaque année, des incidents
tique inappropriée à une période où les climatiques, apicoles (désertion de colo-
colonies sont moins actives et leur com- nie, essaimage, mortalité) ont conduit
portement hygiénique moins manifeste. les apiculteurs à abandonner les tests
d’efficacité dans plus de 20 % des colo-
En outre, le contrôle de l’absence de nies en suivi. Suite à ces défections, les
couvain n’a pas été réalisé dans la grande résultats correspondant à 291 colonies
majorité des cas, en raison du refus de sont parvenus à la FNOSAD entre les
déranger la colonie à une période (fin no- mois de décembre et mars 2020.
vembre – décembre) où souvent les co-
lonies ont déjà formé la grappe. Parfois, Une première analyse des fichiers de
le dégouttement d’Oxybee® a été effec- données a conduit à écarter 115 colonies
tué de façon très précoce (novembre), pour lesquels des biais (traitement de
sans avoir la certitude qu’il n’y avait plus contrôle trop précoce, présence de cou-
de couvain. vain probable) ont été identifiés en rai-
son de leur incidence sur les comptages.
Ces deux principaux biais, constatés Par ailleurs, les résultats obtenus sur
dans ces tests d’efficacité de 2019, nous 10 colonies ont été retirés de l’étude en
ont conduits à écarter de nombreux jeux raison d’une infestation totale inférieure
de données pour le calcul de l’efficacité à 1003.
et de la cinétique de chute.
Finalement l’étude de l’efficacité des
Le calendrier des tests en 2019 médicaments testés en 2019 a pu être
réalisée sur un total de 166 colonies
Le protocole des tests d’efficacité (voir Tab. 1).
pour l’année 2019 a été élaboré en mai
2019 puis distribué aux OSAD et apicul- Médicament Nombre de colonies
teurs participants à partir de juin 2019.
Apivar® 46
Un dispositif de 291 colonies Apitraz® 27
Apistan® 35
Au total, 54 apiculteurs se sont mo- Apiguard® 19
bilisés pour éprouver l’efficacité de ces
VarroMed® 39
cinq médicaments conformément aux
protocoles reçus, compter les varroas Total 166

impactés et renseigner les fichiers de Illustration 2 : Calendrier des tests d’efficacité 2019.
données renvoyés à la FNOSAD. Un Tab.1 : Nombre de colonies retenues pour
l’étude de l’efficacité des médicaments
total de 380 colonies a ainsi été suivi. Des participants de 24 départements ciper à ces tests d’efficacité a été forte,
testés.
soulignant l’intérêt grandissant pour ces
3 – Seuil suggéré par le groupe de travail européen sur l’évaluation des traitements contre varroa - Standards for En 2019, les tests ont été organisés données de terrain et la préoccupation
experimental protocols http://www.apis.admin.ch/english/host/ pdf/alternativ/Guidelines.pdf. Dans ce texte il
est écrit « Only colonies where the inspection of debris indicates mite populations between 100 to 5 000 mites
dans 24 départements (Illustration 3). croissante quant aux nombreux échecs
should be used » - Seules les colonies dans lesquelles l’inspection des débris indique des populations d’acariens C’est donc une année où la mobilisation de traitements signalés ces dernières an-
compris entre 100 et 5 000 varroas devraient être utilisées.
des OSAD et des apiculteurs pour parti- nées.
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Niveaux d’infestation
  

 
  



 







 
 

 





 

 




  
 


 

 
  




 





*** *** ***
 

 

 





 


 










Illustration 4 : Évolution du niveau d’infestation.


Illustration 3 : Localisation des tests réalisés en 2019.
(***) La médiane du niveau d’infestation de 2019 est significativement supérieure à celles
Résultats Cette dispersion est constatée pour de 2017 (Khi² p=0,016555) et 2018 (Khi² p =6,341E-05).
chacun des médicaments testés en 2019,
Infestation des colonies comme il est possible de l’observer sur
les graphiques de l’illustration 5. Dans
L’infestation médiane (valeur qui ces histogrammes, la médiane est repré-
partage une distribution en deux parties sentée par le trait gras. 50 % des colo-
égales) de l’ensemble des colonies pour nies apparaissent dans les rectangles Distribution de l’infestation par médicament
lesquelles des résultats ont été retournés colorés délimités dans leur extrémité su-
à la FNOSAD s’élève en 2019 à 1 773 périeure et inférieure par les 3e et 1er
varroas. Les premier et troisième quar- quartiles. Les valeurs extrêmes sont
tiles s’élèvent à 709 et 3 094 varroas. Le symbolisées par les points isolés au-des-
maximum d’infestation toutes colonies sus des traits horizontaux qui représen-
confondues s’est élevé à 12 117 varroas. tent les 9e et 1er déciles.

Cette grande hétérogénéité des ni- Pour Apiguard®, la moindre disper-


veaux d’infestation des colonies est une sion s’explique par le fait que le médi-
constante remarquée toutes les années cament n’a été testé que dans 20 ® ® ® ® ®
depuis les premiers tests d’efficacité (Il- colonies d’un unique rucher.
lustration 4). Elle est notée dans toutes
les régions et parfois dans un même ru- Illustration 5 : Distribution de l’infestation totale par médicament.
cher où il arrive que 2 colonies voisines
présentent des niveaux d’infestation très
différents.

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Efficacité des 5 médicaments testés pourcentage de colonies gardant Le pourcentage d’efficacité 31 août). Il ne reste alors plus que 6 co-
en 2019 moins de 50 varroas résiduels. lonies (soit 25 %) pour lesquelles l’effi-
Ce critère de « 50 varroas rési- Pour Apivar® et Apitraz®, le seuil de cacité dépasse 90 %.
Les relevés d’informations faits par duels» est une donnée consen- 95 % d’efficacité est atteint par respecti-
les apiculteurs permettent de calculer suelle qui permet d’illustrer le vement 70 % et 63 % des colonies du Pour Apiguard®, testé cette année
trois paramètres caractérisant l’efficacité fait que les colonies doivent dispositif 2019 (Illustration 6). dans un seul rucher de 19 colonies, on
des médicaments : commencer la saison avec le obtient un ratio similaire, le seuil de
1. Le pourcentage d’efficacité qui moins de varroas possible afin Le pourcentage d’efficacité mesuré 90 % d’efficacité étant dépassé pour
est le rapport du nombre de var- d’atteindre le plus tardivement le avec Apistan® reste en 2019 nettement 5 colonies, soit 26 % des colonies.
roas tombés lors du traitement en seuil dommageable de 1 000 var- en dessous des seuils souhaités pour
test sur le nombre de varroas roas4. 43 % des colonies ce qui est proche de la Varroas résiduels
tombés au total (traitement + trai- 3. La cinétique de chute de la popu- moyenne mesurée entre 2007 et 2018
tement de contrôle). Ce pourcen- lation de varroas qui met en évi- (41 %). Compte tenu de la forte infestation
tage d’efficacité est le seul critère dence la rapidité d’action de mesurée dans les colonies du dispositif
pris en compte lors de la de- l’acaricide et permet entre autres Pour les médicaments contenant des de 2019, et du faible pourcentage de co-
mande d’AMM. de calculer le temps nécessaire substances d’origine naturelle, le seuil lonies pour lesquelles l’efficacité est éle-
2. Le nombre de varroas résiduels pour passer sous le seuil des d’efficacité fixé au niveau de l’Agence vée, on pouvait s’attendre à un grand
obtenu lors des traitements de 1 000 varroas. Européenne des Médicaments (EMA5) nombre de varroas résiduels6.
contrôle qui permet de calculer le est de 90 %.
C’est bien le cas cette année où la
Pour le VarroMed®, parmi les 39 co- médiane, tous médicaments confondus,
Efficacité® - 2019 lonies retenues pour réaliser l’analyse, 13 s’élève à 112 varroas.
(soit 33 %) ont une efficacité qui dé-
   passe 90 %. L’analyse par médicament met en
évidence que ce niveau de varroas rési-
 À noter que des apiculteurs ont fait le duels est nettement plus élevé pour les
  
 
choix d’entreprendre des traitements tar- médicaments contenant des « substances


 

difs, au-delà de fin août, ce qui est dé- d’origine naturelle » que pour ceux

conseillé par le fabricant. contenant des « substances de syn-
thèse ». Pour ces derniers, la médiane est
Néanmoins et contrairement à ce inférieure au seuil des 50 varroas rési-
 
qu’on pourrait attendre, ce pourcentage duels7 pour les médicaments Apivar® et
n’est pas amélioré si l’on soustrait les Apitraz® et sensiblement plus élevé pour
  15 colonies pour lesquelles le traitement Apistan®, respectivement 32, 31, 77 (Il-
 

a été tardif (dégouttement réalisé après le lustration 7).

 

5 – (EMA : European Medicinal Agency), l’Agence européenne des médicaments est une agence décentralisée de
l’Union européenne (UE) chargée de l’évaluation scientifique, de la supervision et du contrôle de la sécurité
Illustration 6 : Répartition des colonies par classe d’efficacité des médicaments dans l’UE.
pour les médicaments testés en 2019. 6 – Le nombre de varroas résiduels varie en effet en fonction de l’infestation initiale et du pourcentage d’efficacité
du médicament, mais aussi de la rapidité d’action du médicament et des ré-infestations d’origine externe.
7 – Pour mémoire, ce seuil de 50 varroas résiduels est considéré, de manière consensuelle, comme le nombre maxi-
mal de varroas qu’une colonie peut tolérer en fin d’hivernage, sans risquer d’effondrement avant la fin de la
4 – Selon des auteurs cités par FERA [6], une colonie est en souffrance dès lors que l’infestation avoisine les 1 000
saison apicole.
varroas.

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423 365

77 31 32

® ® ® ® ®

Illustration 7 : Distribution des varroas résiduels par médicament testé en 2019.

Le pourcentage de colonies pour les- dans l’illustration 8) est donc particuliè-


Illustration 9 : Cinétique de chute de varroas - Tests d’efficacité 2019.
quels le seuil de 50 varroas résiduels rement bas et même nul pour un des mé-
n’est pas franchi (portion verte des gra- dicaments. Cinétique de chute Mais en contrepartie, la cinétique de
phiques en camembert qui apparaissent ces médicaments contenant du thymol
Les courbes de cinétique de chute (Apiguard®) ou des acides organiques
qui sont obtenues à partir de la moyenne (VarroMed®) est plus intéressante. Ainsi
des données pour l’ensemble des colo- en moyenne le niveau de 70 % d’effica-
Varroas résiduels - 2019 nies suivies pour chaque médicament cité est dépassé pour les colonies traitées
sont des représentations permettant de avec Apiguard® et VarroMed® après
visualiser sur un même graphique l’effi- respectivement 25 et 27 jours alors qu’il
  
cacité moyenne finale obtenue à l’issue faut attendre 37, 42 et 52 jours pour les
 
 du traitement (70 jours pour Apivar®, colonies testées avec Apistan®, Apivar®
  



Apistan®, Apitraz®, 28 jours pour Api- et Apitraz®.
 



   

guard® et 30 jours pour VarroMed®), et

   la rapidité avec laquelle les varroas tom- Discussion
bent, ce qui traduit la rapidité d’action
du traitement. Écarts dans le suivi du protocole
  


 Une première observation de ces Entre 2007 et 2018, le compromis
courbes permet de remarquer que les choisi, accepté par les différentes parties
médicaments à base de substances (les fabricants, les apiculteurs, l’admi-



« d’origine naturelle » atteignent en fin nistration) était l’application, 9 jours
 de traitement une efficacité moyenne in- après le retrait des médicaments testés,
férieure aux médicaments contenant de d’une solution à base d’amitraze liquide
l’amitraze ou du tau-fluvalinate (Illustra- administrée sur un lange au fond des
Illustration 8 : Pourcentage de colonies par classe de varroas résiduels. tion 9). ruches. Une seconde application était

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réalisée 4 jours plus tard. Dès la période En 2020, afin d’éviter que cette si- 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Apivar® 76 % 86 % 82 % 81 % 78 % 85 % 89 % 81 % 76 % 94 % 53 % 46 % 70 %
hors couvain atteinte, il était suggéré aux tuation ne se reproduise, il est envisagé Apitraz® 80 % 75 % 75 % 63 %
participants d’entreprendre un dégoutte- que deux contrôles soient réalisés, le Apistan® 37 % 40 % 55 % 40 % 53 % 70 % 59 % 77 % 65 % 52 % 74 % 59 % 57 %
ment d’une solution contenant de l’acide premier avec des spécialités à action Tableau 2 : Évolution du pourcentage de colonies
oxalique. Il s’agissait de traitements de longue, et le second avec un dégoutte- pour lesquelles l’efficacité dépasse 95 % depuis 2007.
contrôle permettant une évaluation ri- ment d’une solution contenant de l’acide
goureuse et rapide du nombre de varroas oxalique (Apibioxal® ou Oxybee®), d’un niveau élevé, parmi les plus hauts Pour Apivar®, ce chiffre est signifi-
résiduels après les traitements. afin de limiter la période sans traitement mesurés depuis 2007 (cf. Illustration 4). cativement inférieur à 83 %, le pourcen-
de contrôle et donc la sous-évaluation tage moyen calculé pour les années 2007
À partir de 2018, les protocoles ont des populations de varroas résiduels. La médiane de l’infestation en 2019, à 2016, cette tendance défavorable
été modifiés afin de n’utiliser que des toutes colonies confondues est d’ailleurs constatée pour la première fois en 2017,
médicaments disposant d’une AMM Depuis 2007, des comptages réalisés significativement plus élevée que celle semble se confirmer pour la troisième
abeilles en France pour les traitements sur 2692 colonies dans 52 départe- calculée en 2018 : Khi 2 (1, N=467), année. Les différences observées entre
de contrôle. ments p=6,341e-5. les périodes 2007-2016 d’une part et
2017-2019 d’autre part, représentées
En conséquence, en 2019, pour les L’agrégation des données depuis La différence entre les médianes dans l’illustration 10, sont significa-
médicaments Apivar®, Apistan®, Api- 2007, année où la FNOSAD a entrepris 2017 et 2019 est également significa- tives. : Khi2(1, N=1485), p=1,3715e-18.
traz® et Apiguard®, le seul traitement de coordonner les tests d’efficacité, doit tive : Khi2 (1, N=400), p=1,2742e-9 8.
de contrôle a été réalisé par le dégoutte- être réalisée avec prudence en raison des Pour Apitraz®, les tests ayant débuté
ment du médicament Oxybee®, en pé- nombreuses variations climatiques cons- Pourcentage d’efficacité en 2016 seulement, le nombre de colo-
riode hors couvain. Cela a impliqué que tatées pendant ce laps de temps et l’hé- nies suivies sur plusieurs années est
les apiculteurs vérifient l’absence de térogénéité des niveaux d’infestation. Déjà constatée les deux précédentes moins important que pour Apivar®
couvain et s’il en restait de le griffer afin années dans les graphiques en camem- (159 colonies versus 1 485) mais une
que les varroas qui s’y trouvaient cachés, Dans les paragraphes qui suivent, les bert, présentant en vert les colonies qui tendance similaire est constatée, comme
deviennent phorétiques et soient atteints résultats de 2019 seront présentés et atteignent les seuils souhaités et en l’illustre le Tableau 2.
par le médicament de contrôle. comparés à ceux des années écoulées, rouge celles qui sont en deçà de ces
pour donner des indications sur l’évolu- seuils, une tendance défavorable semble Cette inflexion des résultats pour la
En pratique, les apiculteurs n’ont ja- tion de l’efficacité des différentes solu- se dessiner pour les médicaments conte- troisième année consécutive, à comparer
mais procédé au griffage du couvain tions thérapeutiques disponibles pour nant de l’amitraze (Illustration 10 et Ta- à une relative stabilité pour Apivar®
pour éviter d’affaiblir leur colonie et lutter contre la varroose. bleau 2). pendant les années 2007-2016, incite à
n’ont pas réalisé, dans la grande majorité la prudence. Peut-on encore parler de si-
des cas, le contrôle de l’absence de cou- Infestation des colonies Pour Apivar® et Apitraz®, le seuil tuation exceptionnelle ou est-ce que du-
vain, refusant de déranger la colonie à de 95 % d’efficacité est atteint par res- rablement les médicaments à base
une période (fin novembre – décembre) L’infestation médiane (valeur qui pectivement 70 % et 63 % des colonies d’amitraze n’atteignent plus le haut ni-
où souvent les colonies ont déjà formé partage cette distribution en deux parties du dispositif 2019. Ce pourcentage est veau d’efficacité mesuré jusqu’en 2016
la grappe. égales) de l’ensemble des colonies pour supérieur à celui de 2018 pour Apivar®, inclus ? À quoi est due cette apparente
lesquelles des résultats ont été retournés et sensiblement plus faible pour Api- diminution de l’efficacité ? Les popula-
Ces biais, constatés dans ces tests à la FNOSAD s’élève en 2019 à 1 773 traz® (Tableau 2). tions de varroas deviennent-elles moins
d’efficacité de 2019, nous ont conduits varroas. Les premier et troisième quar- sensibles à cet acaricide ? Est-ce lié à un
à écarter de nombreux jeux de données tiles s’élèvent à 709 et 3 094 varroas.
Après le niveau particulièrement bas 8 – Indicateurs de dispersion pour les années 2018 et 2019
pour le calcul de l’efficacité et de la ci- Année Moyenne Médiane 1er quartile 3e quartile Min. Max.
nétique de chute. constaté en 2018, il s’agissait en 2019 2018 1429 971 281 1875 106 9253
2017 1867 1193 548 2784 103 9602

290 LSA n° 298 • 7-8/2020 LSA n° 298 • 7-8/2020 291




 
  problème de libération de la matière ac- Pour Apiguard®, le seuil de 90 %
tive ? Autant de questions soulevées par d’efficacité n’a été atteint que pour 26 %
ces tests, mais qui ne trouvent pas de ré- des colonies sur lesquelles le médica-

  
  
ponse dans le cadre de ces essais de ter- ment a été testé. Ce résultat de 2019 est
 
rain. Face à ce questionnement et aux inférieur à celui mesuré entre 2009 et

 

constats inquiétants d’apiculteurs qui si- 2013 sur 39 colonies, pour lesquelles le


   gnalent des échecs de traitement, il serait seuil de 90 % d’efficacité était dépassé

  


primordial que la filière investisse dans dans 62 % des cas (Illustration 11).
des travaux de recherche tels que l’étude
 

    
     de la résistance des varroas aux acari- Varroas résiduels
     
 
   


 
   


cides présents sur le marché, à l’image
  
 
 


 des études que la FNOSAD a financées La médiane des varroas résiduels
 



 

 
sur fonds propres et à l’aide de dona- mesurée en 2019 s’est élevée à 112 var-
teurs, sur la résistance de populations de roas, alors qu’elle était proche de 19 var-

   

varroas aux acaricides actuels [3, 4, 5]. roas les années précédentes (respective-
ment 19,5 /19 / 14 / 33 pour les années

 
  Les résultats des tests d’efficacité 2018 / 2017 / 2016 et 2015 – Illustration
d’Apistan®, indiquent que le seuil de 12).
 

 

95 % d’efficacité est obtenu ou dépassé


pour 20 colonies parmi les 35 du dispo- Le test des médianes montre une dif-
  
  


sitif de 2019, soit 57 %, c’est équivalent férence significative entre la médiane de




au pourcentage moyen calculé pour les 2019 et celles des années précédentes :

 

   



   
années 2007 à 2018, qui laisse entrevoir Khi2 (5, N=1051), p value= 1,7061e-12 9.
 
  



 


de fortes variations d’une année sur l’au-
     
  
 


  
 


tre (Tableau 2). Le pourcentage de colonies pour les-
  
   ! quelles le nombre de varroas résiduels
Pour le VarroMed®, parmi les 39 co- est inférieur à 50 est le plus faible ob-
lonies retenues pour réaliser l’analyse, servé depuis le début des tests d’effica-
13 (soit 33 %) ont une efficacité qui dé- cité coordonnés par la FNOSAD, et ce,


passe 90 %. C’est donc un résultat sen- quel que soit le médicament.

 
siblement moins bon qu’en 2018 ou ce
ratio était de 50 % (16 colonies sur 32 – Il faut rappeler qu’en 2019, l’infesta-






 Tableau 3 et Illustration 11). tion des colonies du dispositif était beau-









coup plus élevée que les années

2009 2010 2011 2013 2018 2019


  VarroaMed® 50 % 33 %
    
     Apiguard® 57 % 75 % 83 % 20 % 26 %
      
    

 !
 



  Tableau 3 : Évolution du pourcentage de colonies
 

  


   

pour lesquelles l’efficacité dépasse 90 %.

Illustration 10 : Évolution du pourcentage de colonie par classe d’infestation pour les mé-
9 – En 2018 et 2019 les médianes des varroas résiduels sont respectivement 19,5 et 112. Ces médianes sont signi-
dicaments Apivar®, Apitraz® et Apistan® - Pour chaque médicament figure un test de si- ficativement différentes. Khi2 (1, N=342), p = 3,01556e-8
gnificativité des différences (Khi2).
292 LSA n° 298 • 7-8/2020 LSA n° 298 • 7-8/2020 293


   


 





 



 
 


 
 

    

  
   
       
       

 

     







Illustration 12 : Évolution du nombre de varroas résiduels à l’issue des tests d’efficacité



  
 coordonnés entre 2015 et 2019. Dans ce graphique, pour chacune des années, la médiane est représentée par le
trait gras. 50 % des colonies apparaissent dans les rectangles délimités dans leur extrémité supérieure et inférieure par les
3e et 1er quartiles. Les traits horizontaux supérieurs et inférieurs représentent les 1er et 9e déciles.






2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Apivar® 59 % 87 % 74 % 85 % 69 % 82 % 89 % 64 % 77% 94 % 51 % 65 % 59 %


 
 Apitraz® 60 % 73 % 83 % 59 %

Apistan® 30 % 40 % 36 % 40 % 42 % 67 % 52 % 60 % 59 % 33 % 63 % 52 % 37 %
VarroMed® 44 % 10 %
 


    Apiguard® 14 % 75 % 50 % 10 % 0%
 

   
  


  
  






 


 Tableau 4 : Évolution du pourcentage de colonies



  
 

    présentant moins de 50 varroas résiduels.

du parasite s’en trouve f avorisée. Cinétique de chute


Illustration 11 : Répartition des colonies par classe d’efficacité Concrètement cela signifie que, lors de
pour les médicaments Apiguard® et VarroMed®. nos suivis, dans un rucher traité avec Une lecture comparée du graphique
Apivar®, Apitraz® ou Apistan®, près de 2019 avec celui réalisé à partir des
antérieures. En présence d’un grand Il est important de rester prudent et d’une colonie sur deux n’est pas correc- données des tests d’efficacité 2016 (Il-
nombre d’acariens au début du traite- de ne pas tirer de conclusions hâtive- tement protégée. Cela implique que lustration 13) permet également de noter
ment, même un médicament ayant un ni- ment, mais il faut bien admettre que le l’apiculteur s’organise pour repérer ces que l’effet flash d’autres médicaments
veau d’efficacité élevé peut laisser un nombre de varroas qui persistent dans colonies en souffrance afin de leur ad- contenant des « substances natu-
grand nombre de varroas à l’issue du les colonies après la fin des traitements ministrer un traitement d’hiver sans quoi relles », à savoir le MAQS® et l’Api-
traitement. réalisés lors des suivis de 2019, et ce elles risqueraient de ne pas survivre. bioxal®10 qui avaient été testés en 2016
quel que soit le médicament, est bien est plus marqué encore.
Néanmoins, même lors des autres trop élevé. C’est un point d’autant plus
10 – L’Apibioxal® dont les résultats de suivis ont été présentés dans les revues La Santé de l’abeille nos 273, 279 et
années à forte infestation (2011, 2013, préoccupant que la persistance de cou- 285 a été testé trois années d’affilée en 2015, 2016 et 2017, en traitement de fin de saison. Compte tenu que
2014), les résultats étaient loin de ceux vain dans les colonies devient fréquente le principe actif de ce médicament est l’acide oxalique qui a une efficacité marquée sur les varroas phorétiques
et non pas sur les varroas présents dans le couvain operculé, le protocole de tests pour ce médicament avait
observés en 2019 (Tableau 4). durant l’hiver, en raison des tempéra- nécessité, avant le dégouttement, d’encager les reines pendant 23 jours. Cette efficacité moyenne très élevée
tures douces, de ce fait la multiplication de 96 % est donc le résultat d’une méthode de lutte (encagement de reine et traitement médicamenteux) et
pas seulement de l’effet du médicament.

294 LSA n° 298 • 7-8/2020 LSA n° 298 • 7-8/2020 295


Illustration 14 : Évolution de la cinétique de chute des varroas
avec le médicament Apivar®.

plus utilisés par les apiculteurs en cas depuis 2017 inclus – cela si-
France. gnifie que la mortalité des acariens
survient plus progressivement et
En moyenne, cette année, pour les cela peut se traduire par une pour-
46 colonies traitées avec Apivar®, l’ef- suite de la reproduction des var-
ficacité atteint 95 % (Illustration 14). roas sur vivants. À ter me cela
impacte négativement l’efficacité
S’il s’agit d’un résultat plus satisfai- globale du traitement.
sant que les moyennes obtenues en 2017
et 2018 (85 %), il faut cependant faire Avec le médicament Apitraz® (Illus-
deux remarques : tration 15), bien qu’il n’y ait pas le même
Illustration 13 : Cinétique de chute de varroas – Comparaison des ré- • C’est une moyenne, qui gomme les historique, car les tests de ce médicament
sultats des tests d’efficacité 2019 et 2016. disparités entre colonies et dépar- ne sont réalisés que depuis 2016, on re-
tements. marque cette année une eff icacité
Précisons cependant que pour l’Api- correspondant aux suivis de 2016 sont • Le profil de la courbe est, comme moyenne inférieure et surtout un profil
bioxal®, le test de ce médicament a né- très différentes de celles de 2019. Ces lors des deux exercices précédents, de courbe qui se rapproche également
cessité, avant le dégouttement, d’encager dernières sont presque linéaires et ne quasiment linéaire, ce qui diffère d’une droite. En 2019, en effet, on note
les reines pendant 25 jours. Cette effica- présentent plus la forme exponentielle par rapport aux années antérieures. que la pente de la courbe de cinétique de
cité moyenne très élevée de 96 % est constatée en 2016 et lors des tests d’ef- Plus l’inclinaison de la pente est chute à tendance à s’atténuer, ce qui peut
donc le résultat d’une méthode de lutte ficacité des années précédentes. forte (cas des années 2009 et 2016 se traduire par une diminution de la rapi-
(encagement de reine et traitement mé- par exemple et des autres années dité d’action de ce médicament.
dicamenteux) et pas seulement de l’effet Ce constat déjà réalisé avec le médi- de cet intervalle de temps qui ne
du médicament. cament Apivar® à l’issue des tests d’ef- sont pas représentées sur ce gra- À noter aussi que, dans le cadre des
ficacité 2018 et 2017, interroge et incite phique), plus le médicament fait tests d’Apitraz® réalisés en 2017, 2018
Ce deuxième graphique (Illustra- à la plus grande vigilance lors de l’em- chuter rapidement les varroas. et 2019, pour être sur la même base de
tion 13) montre aussi que les courbes ploi de ces médicaments qui sont les Lorsque la pente est plus douce – comparaison que les autres médicaments

296 LSA n° 298 • 7-8/2020 LSA n° 298 • 7-8/2020 297


cas d’Apiguard®, 30 jours pour Varro- varroas en mesurant les chutes naturelles
Med®). Ces derniers se terminent donc et d’utiliser des outils permettant d’ob-
à une période où les colonies sont encore tenir facilement et rapidement des indi-
actives, potentiellement sujettes aux ré- cations du niveau d’infestation des
infestations et où les varroas eux-mêmes colonies par des varroas phorétiques
sont en mesure de se multiplier. (test au sucre glace, au CO2, lavage à
l’alcool).
Accroître la vigilance des apiculteurs
et développer leur technicité Définir un itinéraire technique adéquat

Surveiller les varroas résiduels et les ré- Il est également indispensable que
infestations les apiculteurs soient en mesure d’inter-
préter ces indicateurs (varroas phoré-
Face à cette situation où les traite- tiques, chutes naturelles), et de choisir,
Illustration 15 : Évolution majuscule accentuée de la cinétique de ments sont indispensables, mais insuffi- le cas échéant, des traitements complé-
chute de varroas avec le médicament Apitraz®. sants pour 1 colonie sur 3 avec les mentaires permettant de diminuer la
médicaments à base d’amitraze, plus d’1 pression parasitaire exercée par les var-
sous forme de lanières, les lanières Api- un grand nombre de colonies, le seuil de sur 2 pour l’Apistan® et plus de 2 sur 3 roas :
traz ont été positionnées dans les colo- 95 % d’efficacité (ou de 90 % pour les pour les médicaments contenant des • en effectuant des traitements mé-
nies pendant 10 semaines alors que, dans médicaments contenant des substances substances d’origine naturelle testés en dicamenteux complémentaires en
le cadre de l’AMM, il est prévu un posi- d’origine naturelle) n’est pas atteint. 2019, il est indispensable que les apicul- période hors couvain,
tionnement pendant 6 semaines (cf. teurs organisent une surveillance active • en adoptant des méthodes biotech-
RCP11), comme cela avait été fait en Une année où l’infestation par le var- du nombre de varroas dans leurs colo- niques en cours de saison (retrait
2016, lors de la première année du test roa est élevée, comme ce fut le cas en nies à l’issue des traitements. C’est le de couvain mâle, constitution d’es-
de ce médicament dans 15 colonies. 2019, se traduit par des nombres de var- moyen de détecter les colonies en souf- saims…).
roas résiduels très élevés, bien au-delà france et celles qui le seront rapidement
En 2019, en moyenne, après 6 se- du seuil de 50, bien au-delà de ce qu’une en début saison apicole Renforcer le collectif
maines d’application d’Apitraz®, l’effi- colonie peut supporter sans s’effondrer
cacité ne s’élève qu’à 54 %. Elle était avant la fin de la saison apicole suivante. Plusieurs outils peuvent être utilisés Accompagner les apiculteurs en les for-
respectivement de 83 %, 91 % et 93 % par les apiculteurs pour organiser cette mant à ces pratiques indispensables
pour les années 2018, 2017 et 2016. Ces constats sont vrais pour l’ensem- surveillance après le traitement d’été,
ble des médicaments contenant des comme cela est indiqué dans l’article Surveiller les infestations, compléter
Une efficacité souvent insuffisante substances de synthèse testés dans cette paru dans La Santé de l’abeille n° 293 si besoin les traitements médicamenteux
étude. consacré à ce sujet12. par d’autres méthodes chimiothéra-
Qu’il s’agisse des pourcentages d’ef- piques ou biotechniques … On le voit la
ficacité ou des nombres de varroas rési- Pour les médicaments contenant des À noter en particulier l’importance lutte contre le varroa, désormais, im-
duels, les données obtenues lors des tests substances d’origine naturelle testés en d’équiper ses ruches de plateaux grilla- plique une grande technicité.
2019 ne satisfont pas aux attentes des 2019, le manque d’efficacité noté se gés et de langes qui permettent à tout
apiculteurs. Certes, en moyenne le pour- combine avec une durée relativement moment d’estimer les populations de
centage d’efficacité est élevé, mais pour courte des traitements (28 jours dans le
11 – RCP : Résumé des Caractéristiques du Produit. Pour l’ensemble des médicaments disposant d’une AMM 12 – [2] Évaluation du niveau d’infestation par Varroa destructor en automne – LSA 293 – https0//www.apiservi
abeille, les RCP peuvent être consultés sur le site http://www.fnosad.fr/REPO/RCP. ces.biz/documents/articles-fr/niveau_infestation_varroa_automne.pdf.

298 LSA n° 298 • 7-8/2020 LSA n° 298 • 7-8/2020 299


Les organisations sanitaires jouent teurs et les véritables agents de liaison Vous le voyez aussi, ces tests d’effi- [1] Jean-Marie Barbançon, Florentine
un rôle majeur dans ce domaine en ap- et de vulgarisation que doivent devenir cacité dont les résultats viennent d’être Giraud, 2018. Essai clinique d’un médi-
portant les informations justes et actua- les TSA. présentés, sont autant de pierres sur les- cament à base d’Amitraze. La Santé de
lisées pour mener cette lutte, en mettant quelles s’appuieront les stratégies de l’Abeille no 288 – Novembre-Décembre
2018.
en place des formations, en formant les Expliquer les tendances défavorables lutte contre le varroa des Organisations
nouveaux apiculteurs dans des ruchers- Sanitaires Apicoles. [2] Florentine Giraud, 2019. Évalua-
écoles notamment. Pour celles qui dé- C’est enfin par l’action collective tion du niveau d’infestation par Varroa
tiennent un agrément pharmacie et que les organisations sanitaires seront en En 2020, plus que jamais la FNO- destructor en automne. La Santé de
gèrent un PSE (la grande majorité), les mesure de : SAD sera au rendez-vous des tests d’ef- l’Abeille no 293 – Septembre-Octobre
visites de suivi de PSE, réalisées par des • Vérifier si les tendances de dimi- ficacité. Des protocoles tenant compte 2019. https://www.apiservices.biz/docu-
TSA qu’elles ont contribué à former, et nution de l’efficacité constatées ces des difficultés rencontrées en 2019 ont ments/articles-fr/niveau_infestation_var-
des vétérinaires, sont l’occasion d’ap- été préparés pour tester les traitements roa_automne.pdf.
dernières années sont passagères ou
porter des conseils personnalisés à tous durables. Et c’est bien une poursuite avec des médicaments AMM et pour en- [3] Romain Bonafos, 2011. Monito-
leurs adhérents, pour les faire gagner en de l’investissement dans les tests visager de nouvelles solutions de lutte ring de la sensibilité/résistance de Varroa
technicité. d’efficacité qui permettra de faire contre l’acarien. destructor aux acaricides. La Santé de
ces vérifications. l’Abeille no 245 pp. 427-435.
Définir des stratégies de lutte adaptées • Comprendre l’origine des défauts Ils sont envoyés aux OSAD et autres
au plus grand nombre et performantes d’efficacité constatés. À plusieurs partenaires de la FNOSAD ainsi qu’aux [4] Yann Sandon, 2017. Étude de la
reprises, la FNOSAD s’est impli- apiculteurs qui le souhaitent. sensibilité / résistance à l’amitraze chez
Varroa destructor. La Santé de l’Abeille
L’action collective est également in- q u é e , ave c l a p a r t i c i p a t i o n
no 277 pp. 47-56. https://www.apiser-
dispensable pour réfléchir aux stratégies d’OSAD et d’apiculteurs, pour La FNOSAD remercie les nombreux apiculteurs vices.biz/documents/articles-fr/etude_sen-
de lutte performantes et permettant de transmettre des populations de var- qui ont participé aux tests d’efficacité en 2019, pour sibilite_resistance_amitraz_varroa.pdf.
faire un usage le plus durable possible roas issues de colonies pour les- leur intérêt et leur contribution dans cette action col-
des quelques principes actifs disponi- quelles des défauts d’efficacité de lective de surveillance de l’efficacité des traitements [5] Yann Sandon, 2018. Étude de la
bles sur le marché pour lutter contre le certains traitements avaient été ob- sensibilité / résistance à l’amitraze chez
pour lutter contre le varroa. Varroa destructor. La Santé de l’Abeille
varroa. servés, afin de contribuer à des
études de recherche sur la résis- no 285 pp. 215-222. Mai-Juin 2018.
La FNOSAD remercie également les partenaires
Il faut en effet penser à l’alternance tance de varroa aux acaricides [313,
indispensables de ces tests à savoir les organisations [6] FERA, 2010. The Food and Envi-
des molécules pour ralentir voire empê- 4,5]. De telles actions doivent être ronment Research Agency, 2010. Mana-
cher l’acquisition de résistance des var- poursuivies. La FNOSAD conti- sanitaires apicoles, leurs administrateurs et vétérinaires
ging Varroa. RU. 44 p.
roas aux principes actifs, mais c’est nuera à le faire, avec l’aide des conseils ainsi que les entreprises Apinov, Bee-Vital,
d’une grande complexité, puisqu’on OSAD et des apiculteurs qui le Calier, Véto-pharma, Vita-Europe pour leur collabora- ■
s’adresse à des apiculteurs qui sont li- souhaitent. tion en particulier pour la fourniture des médicaments
bres de choisir les traitements à appli- à tester et l’appui logistique des participants.
quer dans leurs ruchers. Là aussi, la Vous le voyez, le rôle des OSAD Boostez votre propre site Internet apicole
persuasion passera par la formation et pour protéger les colonies contre la pres- Ventes

l’échange entre les OSAD, les apicul- sion parasitaire du varroa est primordial. 82%

13 – Sensibilité de 16 populations de varroas à 3 molécules acaricides : entre 2008 et 2013, la FNOSAD a été l’un 45500 300

200

des partenaires du laboratoire de « Protection des cultures et d’entomologie agricole » de Montpellier SupAgro Vissites 100

sur le projet d’étude de la résistance de varroa aux acaricides et de recherche de nouvelles molécules. Au cours
par un réf
éfférenc
érenceme
ent dans le site portail
des deux premières années, Montpellier SupAgro a pu mesurer la sensibilité de 16 populations de varroas
provenant de différents ruchers localisés en France. 5 des ces populations ont présenté un caractère de résis- APISE
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Le Te
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