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Pour citer cet article : Maugars Y, et al.

Les infiltrations ostéoarticulaires de corticostéroïdes : recommandations de la Société


Française de Rhumatologie. Revue du rhumatisme (2023), 10.1016/j.rhum.2022.09.022

Revue du rhumatisme 2023; xx: xxx

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www.sciencedirect.com

Recommandations
Les infiltrations ostéoarticulaires de
corticostéroïdes : recommandations de la
Société Française de Rhumatologie§

Yves Maugars 1, Hervé Bard 2, Augustin Latourte 3, Éric Senbel 4, René-Marc Flipo 5, Florent Eymard 6,
et un groupe d'experts français pluridisciplinaire en rhumatologie interventionnelle

Accepté le 21 septembre 2022 1. CHU Nantes, service de rhumatologie, Nantes, France


Disponible sur internet le : 2. Rhumatologie, Paris, France
3. CHU Lariboisière, service de rhumatologie, Paris, France
4. Rhumatologie, Marseille, France
5. CHU Lille, service de rhumatologie, Lille, France
6. CHU Henri-Mondor, service de rhumatologie, Paris, France

Correspondance :
Yves Maugars, CHU Nantes, service de rhumatologie, 1, place Alexis-Ricordeau,
44093 Nantes cedex, France.
yves.maugars@chu-nantes.fr

Mots clés Résumé


Infiltration
Injection Les infiltrations ostéoarticulaires de corticostéroïdes sont certes très largement répandues, mais de
Corticostéroïde pratiques très diverses, dans un contexte d'évolution des connaissances et des techniques, qui
Recommandation justifient une mise au point et l'élaboration de recommandations de bonne pratique. Sur un
modèle de consensus formalisé de la Haute Autorité de Santé en France (HAS), et à partir d'une
revue de la littérature qui a abouti à la réalisation d'un « livre blanc », 13 recommandations ont été
élaborées et discutées par un groupe d'experts. Puis ces recommandations ont été envoyées en
ligne à 48 spécialistes qui avaient donné leur accord pour les évaluer, dont 27 rhumatologues et
15 médecins généralistes. Ces recommandations ont été également présentées au 34e congrès de
la Société Française de Rhumatologie (Paris, décembre 2021) à un panel d'une centaine de
rhumatologues présents, qui ont pu voter en présentiel sur ces recommandations. Les résultats ont
été présentés sous forme d'une évaluation globale sur 10, d'une médiane sur 10, et sous forme de
tertiles. Dix de ces 13 recommandations ont un degré d'agrément excellent, avec des moyennes
de 8,5 à 9,1 sur 10, des médianes à 9 ou 10/10, et des degrés d'agrément de 91,7 % à 97,9 %,
c'est-à-dire consensuelles. Les 3 autres restent largement validées, mais ont fait l'objet de
discussions. L'une a trait à l'information (moyenne 7,3/10, médiane 8/10, tertile supérieur
72,9 %), avec des discussions quant au délai de réflexion ; une autre porte sur le compte-rendu
(moyenne 8,4/10, médiane 9, tertile supérieur 91,7 %), avec des discussions sur son contenu et la
nécessité de préciser le numéro du lot injecté ; une dernière sur les injections en péri-prothétique,
et la nécessité de concertation et d'obtention de l'assentiment du clinicien spécialiste (moyenne

DOI de l'article original :


10.1016/j.jbspin.2022.105515
§
Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais la référence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.

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10.1016/j.rhum.2022.09.022
© 2022 Les Auteurs. Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société Française de Rhumatologie. Cet article est publié en Open Access sous licence CC BY (http://creativecommons.org/licenses/by/
4.0/).
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REVRHU-5529
Pour citer cet article : Maugars Y, et al. Les infiltrations ostéoarticulaires de corticostéroïdes : recommandations de la Société
Française de Rhumatologie. Revue du rhumatisme (2023), 10.1016/j.rhum.2022.09.022

Y. Maugars, H. Bard, A. Latourte, É Senbel, R-M Flipo, F. Eymard

Recommandations
8,0/10, médiane 8, tertile supérieur 83,3 %) avec des réserves essentiellement de la part des
médecins généralistes. Au total, il existe un très fort consensus de la part des experts et des
spécialistes des injections de corticostéroïde ostéoarticulaires consultés, qui justifie qu'on les
prenne en compte pour en améliorer la pratique au quotidien.

Keywords Summary
Cortisone injection
Injection Musculoskeletal corticosteroid injections: Recommendations of the French Society for
Corticosteroids Rheumatology (SFR)
Recommendations
Musculoskeletal corticosteroid injections are widely performed, although the exact practice varies
greatly due to advances in knowledge and techniques. This justifies updating and drawing up
good practice recommendations. Using a consensus model formalized by the French National
Authority for Health (HAS) and based on a literature review that resulted in a "white book'',
13 recommendations were developed by a group of experts. These recommendations were then
sent online to 48 specialists for evaluation, 27 of whom were rheumatologists and 15 of whom
were general practitioners. These recommendations were also presented at the 34th annual
meeting of the French Society for Rheumatology (SFR) (Paris, December 2021) at a symposium
attended by a hundred or so rheumatologists, who voted on these recommendations in person.
The results are presented as an overall score out of 10, a median out of 10 and as tertiles. The
agreement was excellent for 10 of these 13 recommendations, with mean values of 8.5 to 9.1 out
of 10, median values of 9 or 10 out of 10 and agreement of 91.7% to 97.9%, which corresponds to
a consensus. The 3 other recommendations were broadly supported but were the subject of more
debate. One relates to patient information (mean 7.3/10, median 8/10, upper tertile 72.9%)
with discussion about the waiting period. Another related to the summary report (mean 8.4/10,
median 9, upper tertile 91.7%) with discussions about its content and the need to specify the lot
number of the injected product. The last one related to periprosthetic injections and the need to
consult and get approval from a specialist (mean 8.0/10, median 8, upper tertile 83.3%) with
mostly the general practitioners having reservations. In all, there is a very strong consensus
among the musculoskeletal corticosteroid injection experts and specialists consulted, which
justifies them being taken into consideration to improve our daily practice.

Introduction commercialisation de nouveaux produits à effet long retard, les


Les injections ostéoarticulaires, terme qui regroupe, d'une part, complications de certains produits et de certains types d'injec-
les injections intra-articulaires, et, d'autre part, les injections tions rachidiennes, la « courbe en U » avec une efficacité
extra-articulaires périphériques ou rachidiennes, sont extrême- différenciée entre le court et le long terme. Il nous a donc
ment fréquentes en France, et à partir d'une estimation sur des semblé propice de réaliser des recommandations spécifique-
bases réelles de pratique dans un département en France en ment dédiées aux ICO, sans qu'il n'y ait de recommandations de
2008, on peut en estimer leur nombre à environ 3 millions par ce type publiées dans la littérature à notre connaissance.
an, dont les 2/3 avec un corticostéroïde [1]. Environ 75 % des Nous nous sommes basés sur les recommandations de bonnes
injections ostéoarticulaires sont réalisées par des rhumatolo- pratiques de la Haute Autorité de Santé (HAS) en utilisant le
gues en France, le reste se partageant entre les radiologues, modèle de consensus formalisé (3 décembre 2010) [3]. En effet,
algologues, rééducateurs, médecins du sport, orthopédistes et il n'y a pas suffisamment de littérature à fort niveau de preuve
généralistes. Les pratiques restent très diverses avec toutefois pour répondre spécifiquement aux questions posées. De plus,
un excellent rapport bénéfices/risques globalement [2]. Toute- les pratiques sont souvent multiples et diverses. Une analyse de
fois, ces dernières années ont été émaillées de plusieurs évé- la littérature sur les ICO a servi de base de données à un groupe
nements qui ont pu modifier la perspective de ces infiltrations de travail pour établir des recommandations (Yves Maugars, Éric
de corticostéroïde ostéoarticulaires (ICO) : citons les pénuries Senbel, Hervé Bard, Florent Eymard, Augustin Latourte, René-
répétées de certains produits et la disparition d'autres, la non- Marc Flipo). Elle fait en parallèle l'objet d'un « livre blanc ».

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Recommandations
L'analyse de la littérature n'a volontairement pas exploité les Méthodologie
études comparant les CS locaux avec l'acide hyaluronique ou le Nous avons eu recours un premier cercle d'experts pour l'éla-
PRP, ou d'autres produits à visée anabolique, considérant que boration des recommandations (experts analystes), qui a été
la corticothérapie est utilisée à des fins anti-inflammatoires, élargi pour leur évaluation (experts proprement dits). Nous
sans que cela n'ait vraiment de sens de comparer des produits avons utilisé les principes d'une méthode dite DELPHI. Au sein
ayant une action à visée anabolique avec un CS qui aura une du premier cercle, 6 experts rhumatologues ont été choisis au
action anti-anabolique. D'autre part des domaines ne sont pas sein de la SIRIS (Section Imagerie et Rhumatologie Interven-
ou que peu explorés par une méthodologie de type « EBM », tionnelle de la Société Française de Rhumatologie) et de la SFR
comme l'intérêt des CS solubles, les « dose-ranging », les (Société Française de Rhumatologie). Ils ont défini le thème des
arthropathies microcristallines. Toutefois, avec un esprit cri- ICO, répertorié toute une série de questionnements, et élaboré
tique, les données disponibles permettent à la fois d'avoir une les recommandations à partir d'une analyse de la littérature (les
idée précise de la place des infiltrations de corticostéroïde auteurs de l'article). Un premier tri a été effectué après la
dans l'arsenal thérapeutique de la rhumatologie, et de plus de rédaction de 50 premières propositions, pour aboutir à la sélec-
mettre en exergue les besoins d'informations scientifiques tion de 24, puis de 13 items, qui ont été soumis au reste des
complémentaires. experts du premier groupe, comprenant notamment trois

TABLEAU I
Recommandations.

Recommandations Niveau de
preuve

1 L'indication d'une infiltration de corticostéroïde ostéoarticulaire doit reposer sur un diagnostic établi au préalable par un médecin IV
ayant une compétence clinique ostéoarticulaire.
2 Une infiltration de corticostéroïde ostéoarticulaire devra en général être précédée d'une imagerie comportant de manière courante IV
une radiographie standard et/ou une échographie.
3 Dans certaines indications, un guidage par imagerie peut apporter plus de précision et de confort. Ib

4 Le médecin demandeur et celui réalisant une infiltration de corticostéroïde ostéoarticulaire doivent informer au préalable le patient IV
sur l'indication de cet acte, sa procédure adaptée et ses risques. Son consentement doit être obtenu tout en respectant, hors
urgence ou demande du patient, un délai de réflexion.
5 Une injection locale de corticostéroïde peut être proposée en première intention dans certains cas où la balance bénéfice-risque est IV
plus favorable.
6 La réalisation rapprochée d'une seconde injection locale de corticostéroïde n'a pas lieu d'être en cas d'échec de la première III
injection dès lors qu'elle a été réalisée de manière satisfaisante, mais est possible en cas de résultat incomplet, d'absence de
guidage ou de rechute.
7 La répétition des injections locales de corticostéroïde doit être précédée d'une évaluation de la balance bénéfices/risques, en tenant IIb
compte, d'une part, de l'efficacité et de la tolérance des précédentes infiltrations et, d'autre part, d'un possible effet délétère local
à long terme des corticostéroïdes.
8 Il faut s'assurer systématiquement avant une infiltration de corticostéroïde ostéoarticulaire qu'il n'y a pas d'infection locale ou IV
générale, de diabète ou d'hypertension mal équilibrés, de risque hémorragique, et tenir compte des délais de sécurité avant une
chirurgie programmée.
9 Le type et la posologie du corticostéroïde injectable doivent être adaptés au site et à la pathologie traitée, en tenant compte de sa III
puissance anti-inflammatoire, de la durée d'action et de son pouvoir atrophiant, ainsi que des comorbidités du patient.
10 La réalisation d'une infiltration de corticostéroïde rachidienne doit tenir compte des risques de complications neurologiques graves III
qui restent exceptionnels, mais majorés an cas d'antécédent chirurgical, de localisation cervicale et/ou foraminale. Les situations
complexes justifient une concertation pluridisciplinaire.
11 Un compte-rendu doit être rédigé pour toute injection locale de corticostéroïde, mentionnant au minimum l'indication, la procédure IV
d'injection, le nom, la posologie et le numéro de lot du ou des produits injectés, et les conseils post-procéduraux.
12 Une infiltration de corticostéroïde ne justifie pas une immobilisation systématique de l'articulation concernée. IIb

13 Une infiltration de corticostéroïde périarticulaire est possible à proximité d'une prothèse articulaire sous réserve d'un guidage avec III
asepsie rigoureuse de type chirurgical et d'une indication posée en concertation avec le clinicien spécialiste.

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Y. Maugars, H. Bard, A. Latourte, É Senbel, R-M Flipo, F. Eymard

Recommandations
experts représentants chacun l'orthopédie, la médecine phy- rapide, mais non durable (traitement efficace à court terme).
sique et la médecine du sport, et 3 autres rhumatologues. Le Elles ne doivent pas constituer le seul traitement, mais être
représentant de la radiologie interventionnelle s'est désisté. accompagnées de mesures visant à réduire les risques de
Une réunion hybride, présentielle, en ligne et sur compte-rendu, rechute et à favoriser une réparation ou une cicatrisation
a permis de finaliser la rédaction précise de ces 13 items durable. La corticothérapie locale exige au même titre que tout
(tableau I), après discussion de chaque phrase et de chaque geste interventionnel des conditions rigoureuses de procédure
mot choisis. Des experts ont été sollicités pour évaluer ces (asepsie). Pour les gestes interventionnels ostéoarticulaires
recommandations dans chacune des spécialités sur proposition courants, un protocole d'asepsie doit comprendre : asepsie
de chacun des membres des experts « analystes ». Ces 13 items cutanée en 2 temps désinfection des mains, masque, matériel
ont été ainsi été envoyés en ligne à 61 autres experts. Sur les à usage unique, environnement contrôlé [1]. Pour des gestes
48 réponses, on dénombre 27 rhumatologues, 2 orthopédistes, interventionnels ostéoarticulaires plus complexes ou lorsque le
2 médecins physiques, 2 médecins du sport, et 15 médecins patient est jugé plus à risque, une désinfection en 5 temps et
généralistes. Chaque item a été côté de 1 à 10 en fonction de des gants stériles sont requis. Un geste sous échographie
leur degré d'approbation, avec leurs commentaires éventuels. requiert les mêmes précautions si l'on peut respecter la distance
Une médiane a été calculée, et une moyenne rapportée à l'équi- de 1 cm entre la sonde et l'aiguille. La sonde échographique doit
valent d'une note sur 10 (valeurs de 1 à 10 recalculées en base être soit désinfectée directement en fonction des recomman-
10). Nous avons également présenté les résultats en fonction dations du fabricant, soit protégée par un cache-sonde stérile.
des tertiles (recommandation appropriée/indécision/inappro- Un geste sous radioscopie requiert les mêmes précautions dans
priée) et avec une moyenne et une médiane sur 10, en consi- une salle bien régulièrement désinfectée.
dérant un désaccord pour les 3 premiers intervalles (1  x < 4), Les argumentaires des recommandations ont été rédigés par le
un accord mitigé pour des valeurs entre 4  x < 7, et un accord comité de pilotage et donnés aux experts qui ont évalué les
positif (approbation) pour des valeurs entre 7  x  10. Les 13 recommandations. Les schémas des résultats sont illustrés en
items ayant obtenu plus de 66 % d'approbation (définie par une Matériel S1 [voir le matériel complémentaire accompagnant la
note supérieure ou égale à 7 sur l'échelle de 1 à 10) ont été version en ligne de cet article].
validés. Les tertiles inférieurs et médians ont été retenus res-
pectivement pour des valeurs de 1 à 4 et de 4 à 6. Après le
premier envoi, les 13 recommandations ayant toutes atteint ce Recommandation 1 : L'indication d'une infiltration de
seuil de 66 % d'approbation consensuel dans le tertile supérieur corticostéroïde ostéoarticulaire doit reposer sur un diagnostic
défini a priori, sans opinion contradictoire significative, il n'a pas établi au préalable par un médecin ayant une compétence
été procédé à un 2e tour d'évaluation de ces recommandations clinique ostéoarticulaire.
pour les ICO. Un niveau de preuve de I à IV a été établi dans un
second temps par le comité des experts (tableau I).
Enfin, lors d'une présentation des premiers résultats lors du
congrès de la Société Française de Rhumatologie (décem-
bre 2021), les 13 recommandations ont également fait l'objet Un diagnostic précis, comme pour tout geste interventionnel, est
d'un vote par les participants à titre indicatif (n = 78 à 118 répon- une condition préalable indispensable pour la réussite d'une infil-
ses), avec un possible score en 5 réponses proposées : pas tration de corticostéroïde [4]. Nous ne nous mettons pas dans le
d'accord ou peu en accord (premier tertile incluant ces 2 premiè- cadre d'un éventuel test diagnostique, le plus souvent anesthé-
res réponses, 1  x < 2,3), moyennement d'accord (2e tertile sique, qui peut parfois précéder l'infiltration de corticostéroïde. Le
incluant la réponse médiane, 2,3  x < 3,7), d'accord ou tout degré de certitude diagnostique doit être fort, positif et différen-
à fait d'accord (3e tertile incluant les 2 dernières réponses, 3,7 tiel, sous peine d'échec ou de balance bénéfices/risques défavo-
 x  5). Les participants étaient essentiellement avec une pra- rable. La compétence clinique est capitale, car c'est la base d'un
tique libérale, et présents spécifiquement pour assister à cette diagnostic correct, et donc de la réussite de l'infiltration de corti-
session sur les recommandations pour les ICO. Un débat avec les costéroïde, par opposition à « l'infiltration d'une douleur » ou
experts présents a suivi sur certains points spécifiques qui ne « l'infiltration d'une image », les anomalies constatées avec
faisaient pas l'objet d'un consensus proche ou supérieur à 90 %. une imagerie de plus en plus performante étant devenues extrê-
mement fréquentes. Ainsi des constatations d'imagerie peuvent
Argumentaires et résultats des évaluations être complètement asymptomatiques, comme dans l'arthrose ou
des 13 recommandations par un groupe des calcifications d'apatite, et à l'inverse une imagerie ou un
d'experts examen complémentaire normal n'élimine pas un diagnostic de
Des principes généraux sont rappelés en préambule. Les ICO tendinopathie ou de syndrome canalaire par exemple. La qualité
constituent un traitement symptomatique dont l'action est de la démarche clinique (interrogatoire et examen physique) reste

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Recommandations
la base d'un bon diagnostic et donc de la bonne indication d'une préciser l'importance des signes inflammatoires locaux et ana-
infiltration de corticostéroïde. lyser la qualité des structures anatomiques ciblées [9]. Tous ces
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,7/10 avec une éléments associés au guidage peuvent ainsi contribuer à un
médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 93,7 %, meilleur confort au sens large du terme, tant pour le médecin
le médian à 0 % et l'inférieur à 6,3 %. Pour les participants à la qui pratique ces injections que pour le patient qui en bénéficie.
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 100 %/ Une meilleure efficacité des infiltrations grâce à l'échoguidage
0 %/0 %. reste discutée, en fonction des indications et des localisations
cibles (références [10–14] : études positives ; références [15–
17] : études négatives). Toutefois, même si l'échoguidage n'est
Recommandation 2 : Une infiltration de corticostéroïde à ce jour ni une pratique majoritaire ni une nécessité, son but est
ostéoarticulaire devra en général être précédée d'une imagerie d'aller dans le sens d'une amélioration des pratiques qui devra
comportant de manière courante une radiographie standard et/ être confortée par des études complémentaires.
ou une échographie. Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 9,1/10 avec une
médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 93,8 %, le
médian à 6,2 % et l'inférieur à 0 %. Pour les participants à la session
de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 100 %/0 %/0 %.
L'imagerie a un rôle de confirmation diagnostique, positif et
différentiel. Seules quelques pathologies cliniquement éviden-
tes peuvent s'en abstenir [5]. De même, une récidive, si elle est
Recommandation 4 : Le médecin demandeur et celui réalisant
typiquement calquée sur un épisode précédent, ne justifiera pas
une infiltration de corticostéroïde ostéoarticulaire doivent
nécessairement d'une nouvelle imagerie. L'expert évaluera son
informer au préalable le patient sur l'indication de cet acte, sa
intérêt en fonction des images disponibles et de leur ancien-
procédure adaptée et ses risques. Son consentement doit être
neté. La radiographie standard est surtout dédiée à la mise en
évidence de lésions ostéoarticulaires inflammatoires ou dégé- obtenu tout en respectant, hors urgence ou demande du
nératives, et de calcifications intra- ou périarticulaires. L'écho- patient, un délai de réflexion.
graphie montrera un épanchement, une ténosynovite, un kyste,
une tendinopathie. Les autres examens complémentaires ne se
justifient que devant des difficultés diagnostiques après un bilan
Les principaux éléments pertinents ayant trait à l'information et
clinique et ces explorations d'imagerie de première ligne.
au consentement du patient dans le contexte des infiltrations de
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,7/10 avec une
CS se recoupent quelle que soit l'origine de la recommandation.
médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 93,7 %,
Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il
le médian à 2,1 % et l'inférieur à 4,2 %. Pour les participants à la
conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 92 %/
état, les investigations et les soins qu'il lui propose en tenant
8 %/0 %.
compte de la personnalité du patient et en veillant à sa compré-
hension. La première recommandation de l'EULAR pour les
traitements intra-articulaires va dans le même sens [18] : le
Recommandation 3 : Dans certaines indications, un guidage par
patient doit être pleinement informé de la nature de la pro-
imagerie peut apporter plus de précision et de confort.
cédure, du produit injecté et des bénéfices et risques potentiels ;
le consentement éclairé doit être obtenu et documenté confor-
mément aux habitudes locales. Cette information est essen-
Un échoguidage n'est pas indiqué systématiquement. L'apport tielle, et elle doit être orale ou écrite, délivrée au cours d'un
de l'échographie est à discuter au cas par cas pour savoir si elle entretien individuel, souvent par des professionnels de santé
est susceptible d'apporter une réelle plus-value, qui peut être : de dans de nombreux pays [18]. Un consentement doit être
confirmer un diagnostic clinique insuffisamment solide ou précis, obtenu, sans que la signature soit requise dans tous les pays.
comme au niveau de structures complexes telles que le pied [6– Lorsque des documents écrits existent, il est recommandé de les
8] ; d'atteindre précisément une zone de petite taille difficile remettre à la personne. Cette information est recommandée
à repérer cliniquement (comme une poulie) ou profonde synthétique, compréhensible par le plus grand nombre, hiérar-
(comme la hanche) ou difficile d'accès (comme le hiatus chisée, reposant sur des données validées, présentant les béné-
sacro-coccygien) ou avec des structures anatomiques sensibles fices attendus de l'acte avant l'énoncé des inconvénients et des
(structure nerveuse ou vasculaire, variantes anatomiques) [6,9] ; risques éventuels [19]. Elle précisera les risques fréquents et
de générer moins de douleur dans les zones les plus riches en graves, les moyens mis en œuvre pour faire face aux compli-
fibres nociceptives, comme les articulations distales [6,9] ; de cations éventuelles ainsi que les signes d'alerte détectables par

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Y. Maugars, H. Bard, A. Latourte, É Senbel, R-M Flipo, F. Eymard

Recommandations
la personne. L'utilisation de supports multimédias pourra De manière générale, la réalisation rapprochée « systématique »
compléter cette information, sans s'y substituer. Des adresses d'une seconde injection n'est pas indiquée en cas d'échec de la
de sites internet pourront également être transmises au patient première infiltration. Néanmoins, quelques exceptions méritent
comme supports de l'information à condition d'avoir été validés d'être notées. C'est le cas notamment de l'absence de guidage
par des experts. Le dossier contenant les informations de santé radio ou échographique : en effet, près d'une injection sur cinq
relatives à la personne mentionneront les informations majeu- réalisées sous repérage clinique au genou serait extra-articulaire
res qui lui ont été délivrées, par qui et à quelle date, ainsi que les et près d'une injection sur trois à l'épaule [23,24].
difficultés éventuellement rencontrées lors de leur délivrance Par ailleurs, en cas de réponse partielle, mais jugée insuffi-
[19]. Ces mentions suffiront à servir de moyen de preuve en cas sante par le patient et/ou le praticien, la répétition de
de litige. Les droits des mineurs ou des majeurs sous tutelle gestes infiltratifs pourrait permettre d'optimiser le bénéfice
seront exercés, selon les cas, par les titulaires de l'autorité symptomatique comme cela a été montré dans une étude
parentale ou par le tuteur. sur les infiltrations épidurales foraminales dans les douleurs
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 7,3/10 avec une lombo-radiculaires [25] ou encore sur celles du canal carpien
médiane à 8/10. Le tertile supérieur des experts est à 72,9 %, le [26]. Cependant, dans l'étude sur le syndrome du canal
médian à 16,7 % et l'inférieur à 10,4 %. Pour les participants à la carpien, les patients, mauvais répondeurs à 3 semaines
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 63 %/32 %/ après une 1ere injection étaient moins susceptibles d'être
5 %. soulagés à 1 an, y compris en cas d'injections répétées,
comparativement à ceux qui étaient initialement bons
répondeurs [27]. De plus, les patients qui n'étaient pas assez
Recommandation 5 : Une injection locale de corticostéroïde soulagés après la première injection avaient tendance
peut être proposée en première intention dans certains cas où à moins bien répondre à une seconde injection que ceux
la balance bénéfice-risque est plus favorable. chez lesquels la première infiltration a été très efficace [27].
Enfin, la répétition systématique d'une seconde injection de
CS à 8 semaines au canal carpien n'améliorait pas les symp-
tômes à 40 semaines comparativement à une seconde
Il s'agit d'une règle générale qui n'est pas applicable de manière injection de sérum physiologique [26]. Ainsi, ces différents
similaire à l'ensemble des indications. En effet, certaines patho- résultats nous laissent à penser qu'une seconde injection de
logies avec une nette composante inflammatoire et/ou pour CS aurait principalement un intérêt après une première
lesquelles l'efficacité des injections de CS est considérée comme injection ayant apporté un bon résultat, mais de durée
importante justifieront une injection rapide (par exemple : poussée insuffisante, tandis qu'elle apporterait un bénéfice moindre
mono-articulaire d'un rhumatisme inflammatoire), tandis que lorsque la première injection n'a eu que peu d'effet ou
d'autres ne seront proposées qu'après une prise en charge pro- lorsqu'elle a été réalisée de manière systématique.
longée à la fois non pharmacologique et médicamenteuse (par Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,5/10 avec une
exemple : lombalgies) [20–22]. Pour autant, il apparaît raisonnable médiane à 9/10. Le tertile supérieur des experts est à 92,8 %, le
que l'ensemble des patients ait bénéficié au moins d'une prise en médian à 6,2 % et l'inférieur à 0 %. Pour les participants à la
charge médicamenteuse antalgique et/ou anti-inflammatoire par session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 84 %/
voie orale et/ou topique avant un geste interventionnel local. Bien 16 %/0 %.
sûr, en cas de contre-indications à ces traitements, l'injection locale
de CS pourra être avancée [22].
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,6/10 avec une Recommandation 7 : La répétition des injections locales de
médiane à 9/10. Le tertile supérieur des experts est à 95,8 %, le corticostéroïdes doit être précédée d'une évaluation de la
médian à 2,1 % et l'inférieur à 2,1 %. Pour les participants à la balance bénéfices/risques, en tenant compte, d'une part, de
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 100 %/ l'efficacité et de la tolérance des précédentes infiltrations et,
0 %/0 %. d'autre part, d'un possible effet délétère local à long terme des
corticostéroïdes.

Recommandation 6 : La réalisation rapprochée d'une seconde


injection locale de corticostéroïde n'a pas lieu d'être en cas
d'échec de la première injection dès lors qu'elle a été réalisée
de manière satisfaisante, mais est possible en cas de résultat Comme pour la recommandation 6, la répétition d'une injection
incomplet, d'absence de guidage ou de rechute.
locale de CS dans une même articulation est justifiée si la
précédente a apporté un bon résultat, mais de durée

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Pour citer cet article : Maugars Y, et al. Les infiltrations ostéoarticulaires de corticostéroïdes : recommandations de la Société
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Revue du rhumatisme 2023; xx: xxx

Recommandations
insuffisante, et en cas de rechute à distance de la précédente 2700 gestes, soit 0,037 %, un chiffre qui reste bien inférieur au
injection. Il faut réévaluer systématiquement la balance béné- risque septique post-arthroscopie, estimé à 0,14 % dans cette
fices/risques, notamment les risques de complication à court même étude [35]. Il faut donc s'assurer de l'absence d'infection
terme (sepsis, déséquilibre tensionnel ou glycémique, saigne- locale ou générale, et surseoir à l'injection au moindre doute. Il
ment, etc.). Il y a un possible effet délétère à long terme des CS faut s'assurer de l'absence d'allergie aux produits utilisés, règle
injectables sur le cartilage arthrosique. Une étude contrôlée générale pour toute prescription médicale.
randomisée dans la gonarthrose n'avait pas retrouvé d'effet Il y a un passage systémique des CS injectables, y compris après
délétère des injections intra-articulaires trimestrielles de CS épidurale [36]. Chez le diabétique, l'injection d'AT 40 mg chez
sur les radiographies standard, avec un suivi de 2 ans [28]. des diabétiques augmente transitoirement la glycémie
Un autre essai contrôlé randomisé plus récent a évalué l'injec- (+ 0,37 g/) pendant 3-7 jours, surtout après infiltration du
tion d'acétonide de triamcinolone (AT), 40 mg versus placebo genou, plus qu'au membre supérieur, notamment en cas
salin tous les 3 mois pendant 2 ans, dans la gonarthrose : l'AT d'HbA1 C élevée [37]. Il n'y a pas de seuil d'HbA1 C qui
était associée à une perte en cartilage plus importante en IRM, contre-indique formellement la réalisation d'une infiltration
mais la différence restait minime, avec un design d'étude assez de CS, mais elles ne sont pas recommandées en cas de diabète
éloigné de la pratique courante [29]. Une autre étude mal équilibré [38,39]. De plus, pour rappel, le diabète est un
observationnelle de patients gonarthrosiques qui avaient facteur de sévérité des infections ostéoarticulaires.
reçu une ou plusieurs injections intra-articulaires de CS a retro- L'hypertension artérielle est modérément déséquilibrée (+ 4 à
uvé qu'ils avaient un plus grand risque 5 mm Hg à J1 et J7) après infiltration de CS [40]. Celles-ci ne
d'aggravation radiographique à 4 ans [30]. D'autres études sont donc pas recommandées en cas d'hypertension mal
observationnelles, plus récentes, ne confirment pas ce sur- équilibrée.
risque sur une durée de suivi variant de 5 à 8 ans [31,32]. Enfin Les troubles de l'hémostase sont à rechercher avant toute
une étude cas-témoins où des genoux gonarthrosiques infiltrés injection locale de CS, et l'INR à vérifier chez les patients traités
avec un CS ont été suivis 3 ans par radiographie et IRM [33]. par AVK [41]. Pour les troubles de l'hémostase, le geste est à
L'épaisseur du ménisque interne et l'épaisseur du compartiment encadrer par une perfusion de facteurs de l'hémostase (hémo-
fémoro-tibial médial ont significativement diminué dans le philie) ou de desmopressine (Maladie de Willebrand), prescrite
groupe CS. Il n'y avait pas, en revanche, de retentissement idéalement par un spécialiste référent. Dans ce cas, il n'y a pas
sur le volume cartilagineux total. Il convient donc de rester de sur-risque hémorragique, avec seulement 2 cas d'hémar-
prudent et de limiter au strict nécessaire le nombre throse et 3 cas d'hématome après plus de 10 000 gestes réalisés
d'infiltrations, en informant le patient d'un possible risque [42]. Les antiagrégants et anticoagulants ne représentent un
délétère à long terme. risque de saignement que de 0 à 2 % [42]. La HAS en France a
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 9,0/10 avec une émis des recommandations spécifiques en 2013 [43]. Sous
médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 97,9 %, AVK, il n'y a pas de sur-risque hémorragique si l'INR reste
le médian à 2,1 % et l'inférieur à 0 %. Pour les participants à la inférieur à 2 ou 3. Quant aux anticoagulants directs, aucun
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de96 %/4 %/ événement hémorragique n'a été décrit dans une série de
0 %. 1050 gestes chez 483 patients [44]. La HAS conseille leur arrêt
24 heures avant une intervention à risque mineur [45], toutefois
avec l'aval du spécialiste concerné par leur indication.
Recommandation 8 : Il faut s'assurer systématiquement avant La chirurgie programmée prothétique (hanche, genou) expose
une infiltration de corticostéroïde ostéoarticulaire qu'il n'y a pas à un sur-risque d'infection postopératoire si une infiltration est
d'infection locale ou générale, de diabète ou d'hypertension réalisée dans les 3 mois précédant l'intervention [41,46,47]. Il
mal équilibrés, de risque hémorragique, et tenir compte des n'y a en revanche pas de sur-risque si l'infiltration est pratiquée
délais de sécurité avant une chirurgie programmée. plus de 3 mois avant le geste. Il est donc conseillé de surseoir au
geste lorsqu'une chirurgie prothétique est programmée dans les
3 prochains mois. Pour la chirurgie rachidienne, certaines études
ne montrent pas de sur-risque infectieux postopératoire
après injection épidurale de CS [43,45,48,49]. D'autres montrent
Les injections locales de CS étant des gestes invasifs, elles un risque plus élevé chez les patients ayant reçu des injections
exposent à un risque infectieux local et notamment d'arthrite épidurales de CS 6 mois avant une libération canalaire, notam-
septique. En France, la fréquence des infections post-infiltrations ment en cas d'arthrodèse.
a été estimée à 1 pour 77 300 gestes en région parisienne [34] Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 9,6/10 avec une
et plus récemment à 1 pour 38 000 gestes en Loire-Atlantique médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 97,9 %,
[1]. Une étude islandaise a rapporté un risque plus élevé, à 1 pour le médian à 2,1 % et l'inférieur à 0 %. Pour les participants à la

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Y. Maugars, H. Bard, A. Latourte, É Senbel, R-M Flipo, F. Eymard

Recommandations
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 100 %/ Il est reconnu depuis la publication de Laemmel que les CS
0 %/0 %. particulaires comportent un risque thrombogène au niveau
microvasculaire, pouvant expliquer les très rares, mais sérieux
accidents neurologiques rapportés après infiltrations rachidien-
Recommandation 9 : Le type et la posologie du corticostéroïde nes [56]. En fait, ces accidents restent exceptionnels, et encore
injectable doivent être adaptés au site et à la pathologie plus depuis les mesures de précaution et les recommandations
traitée, en tenant compte de sa puissance anti-inflammatoire, délivrées par les experts : pas d'infiltration foraminale lombaire
de la durée d'action et de son pouvoir atrophiant, ainsi que des ou interépineuse/interlamaire cervicale et pas d'infiltration d'un
comorbidités du patient. rachis opéré avec un produit particulaire [57,58]. L'association
corticoïde–anesthésique semble supérieure à la seule injection
de l'anesthésique, et il n'y a que très peu d'étude rigoureuse
avec un groupe placebo [59].
La voie du hiatus sacro-coccygien a été développée grâce au
Le tableau en Matériel S2 compare les corticoïdes injectables
repérage échographique et ne présente pas ce type de contre-
disponibles en France pour des injections intra-articulaires ou
indication tout en ayant des résultats superposables à ceux des
périarticulaires ou épidurales. L'impact du type et de la poso-
infiltrations péridurales classiques [60,61].
logie du CS injectable sur l'efficacité de l'injection locale n'a
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,7/10 avec une
fait l'objet que de peu d'études [50–52]. Dans l'arthrite de
médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 93,7 %,
genou, 40 mg d'AT sont équivalents à 80 mg à 3 mois ; pour
le médian à 4,2 % et l'inférieur à 2,1 %. Pour les participants à la
l'hexacétonide de triamcinolone (HT), 20 mg sont équivalents
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 94 %/
à 40 mg à 6 mois. Dans l'arthrite de poignet, 20 mg d'HT sont
6 %/0 %.
équivalents à 40 mg à 3 mois. Le volume de l'articulation ou de
la région périarticulaire à traiter n'a fait également l'objet
que de peu d'études [51,52]. Une étude suggère par ailleurs
Recommandation 11 : Un compte rendu doit être rédigé pour
que l'efficacité de l'HT est plus prolongée dans les petites
toute injection locale de corticostéroïde, mentionnant au
et moyennes articulations que dans les grosses
articulations [53]. minimum l'indication, la procédure d'injection, le nom, la
Il faut tenir compte des phénomènes inflammatoires locaux posologie et le numéro de lot du ou des produits injectés, et
[54,55]. L'efficacité de l'HT semble plus prolongée dans la les conseils post-procéduraux.
polyarthrite rhumatoïde que dans l'arthrose. L'IRM de genou
permet d'évaluer l'épaisseur de la synoviale et le volume de
l'épanchement articulaire, qui diminuent après une injection
intra-articulaire de CS. L'épaisseur de la membrane synoviale
pourrait prédire la réponse au traitement. Reste à répondre
clairement à la question de savoir s'il faut-effectivement des Cette recommandation peut avoir une valeur médico-légale. Il
posologies plus élevées en cas d'inflammation plus marquée. doit faire l'objet d'une attention particulière pour éviter les
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 9,1/10 avec une erreurs. Le compte rendu a également valeur de communication
médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 95,8 %, et d'information vis-à-vis du médecin demandeur et/ou traitant
le médian à 4,2 % et l'inférieur à 0 %. Pour les participants à la [62]. L'indication doit être précisée en préambule, même briè-
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 100 %/ vement. La procédure utilisée, notamment de guidage éven-
0 %/0 %. tuel, doit être décrite, éventuellement en faisant référence à des
procédures existantes. Les caractéristiques du matériel tech-
nique sont à préciser. Pour les actes sous scopie, la dose de
Recommandation 10 : La réalisation d'une infiltration rayonnement délivré doit être rapportée. Tout incident ou acci-
rachidienne de corticostéroïde doit tenir compte des risques de
dent doit être noté. La traçabilité est indispensable, s'il y avait un
souci de lot de produits défectueux, en relevant le numéro de lot
complications neurologiques graves qui restent exceptionnels,
du ou des produits utilisés. Les conseils post-injection auront pu
mais majorés en cas d'antécédent chirurgical, de localisation
faire l'objet d'une information préalable, et ils seront rappelés
cervicale et/ou foraminale. Les situations complexes justifient
après le geste interventionnel : modalités du retour à domicile,
une concertation pluridisciplinaire. information sur la survenue éventuelle de complications, type
de repos préconisé, consultation et examens de suivi éventuels.

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Revue du rhumatisme 2023; xx: xxx

Recommandations
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,4/10 avec une Depuis l'ancienne interdiction de toute injection à proximité
médiane à 9/10. Le tertile supérieur des experts est à 91,7 %, le d'une prothèse articulaire, y compris une injection intramuscu-
médian à 2,1 % et l'inférieur à 6,2 %. Pour les participants à la laire, les attitudes ont évolué grâce à la performance de l'ima-
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 51 %/ gerie des prothèses douloureuses et à la sécurité apportée par le
31 %/18 %. guidage dans des conditions d'asepsie maximale. Certains chi-
rurgiens prescrivent des infiltrations intra-articulaires, mais cela
reste exceptionnel et ne peut être mentionné dans ces recom-
Recommandation 12 : Une infiltration de corticostéroïde ne mandations. Par contre, des infiltrations péri-articulaires comme
justifie pas une immobilisation systématique de l'articulation pour les conflits cupule/psoas sont largement prescrites [70].
concernée. Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,0/10 avec une
médiane à 8/10. Le tertile supérieur des experts est à 83,3 %, le
médian à 14,6 % et l'inférieur à 2,1 %. Pour les participants à la
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 80 %/
L'immobilisation n'est pas recommandée dans les jours suivants 20 %/0 %.
une infiltration de corticostéroïde dans une méta-analyse
Cochrane datant de 2006 et dans deux autres études randomi-
sées depuis [63–65]. Les bandes de contention ou les orthèses Discussion
associées à une infiltration de CS ont fait l'objet de quelques Dix des 13 recommandations ont un degré d'approbation
études positives, mais difficiles à évaluer rigoureusement en proche de la consensualité (n8 1-2-3-5-7-8-9-10-12), 8 d'entre
l'absence de double aveugle [66–69]. Mais le port d'une orthèse elles avec une médiane d'approbation à 10 sur 10, et les
est bien moins efficace qu'une infiltration de CS dans le syn- 2 autres (n8 5 et 6) à 9/10 avec des degrés d'agrément
drome du canal carpien [69]. à 93,8 et 95,8 %. On peut les synthétiser de manière pratique
Il faut distinguer le temps d'action du CS, de plusieurs semaines, comme ci-dessous, mais il faut noter que chaque mot des
et celui de la réparation tendineuse, de plusieurs mois, afin de recommandations définitives a été discuté avant d'être défi-
réduire les risques de rupture, en particulier à certains sites, et nitivement retenu. La compétence clinique ostéoarticulaire
dont la cause n'est pas univoque : injection intratendineuse est requise pour poser l'indication d'une infiltration de corti-
malencontreuse sur un tendon fissuré ou partiellement rompu ; costéroïde, quel que soit le domaine de la spécialité associée
reprise des activités trop précoces, le soulagement de la douleur à cette compétence (n81). Ce point est important comme nous
n'étant pas synonyme de guérison ; effet délétère éventuel le verrons avec des évaluations des médecins généralistes en
à plus long terme des ICO répétées. Par ailleurs les ICO n'ont deçà de celles des autres experts. Une imagerie « simple » ou
qu'un effet symptomatique à court terme et elles doivent dite « courante », type échographie et/ou radiographie stan-
impérativement être suivies d'un protocole post-procédure dard, est requise au préalable, sans toutefois généraliser de
comme pour tous les gestes interventionnels, sous peine de manière absolue cette nécessité (n82). Il est clair que la place
récidives, de répétition inappropriée des ICO, de complications respective de l'échographie et de la radiographie préalables
ou de chronicisation. La recherche de facteurs favorisant ou reste à définir en fonction des différents cas de figure rencon-
fragilisant est importante de même que le traitement étiolo- trés, l'échographie prenant une place de plus en plus impor-
gique (technopathies, erreurs d'entraînement. . .) et l'indispen- tante, mais avec une exploration sonographique qui est
sable traitement de fond pour un rhumatisme inflammatoire stoppée par les structures calciques et osseuses. Le guidage
chronique. peut apporter une plus-value, tant pour le patient (confort)
Résultats : Le degré d'agrément moyen est de 8,9/10 avec une que pour l'opérateur (précision), mais là encore sans pouvoir
médiane à 10/10. Le tertile supérieur des experts est à 91,7 %, afficher cette recommandation comme une règle absolue
le médian à 8,3 % et l'inférieur à 0 %. Pour les participants à la (n83). On peut afficher moins de douleur du geste lui-même,
session de la SFR, ces tertiles sont respectivement de 84 %/ mais une efficacité supérieure doit encore être mieux évaluée
16 %/0 %. en fonction des différentes localisations et pathologies
ciblées. Il y a des exceptions à la réalisation d'une infiltration
de corticostéroïde en 2e intention, lorsque ce geste peut
Recommandation 13 : Une infiltration de corticostéroïde apporter en première intention une balance bénéfices/ris-
périarticulaire est possible à proximité d'une prothèse ques plus favorable (n85). Là encore, l'appréciation du clinicien
articulaire sous réserve d'un guidage avec asepsie rigoureuse en fonction du contexte et du patient reste prépondérante,
de type chirurgical et d'une indication posée en concertation à condition d'être justifiée. Les indications d'une seconde
avec le clinicien spécialiste.
injection de CS localement sont un résultat partiel, une impré-
cision possible du premier geste qui peut être corrigée par un

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Pour citer cet article : Maugars Y, et al. Les infiltrations ostéoarticulaires de corticostéroïdes : recommandations de la Société
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Y. Maugars, H. Bard, A. Latourte, É Senbel, R-M Flipo, F. Eymard

Recommandations
guidage, ou une rechute (n8 6). Il n'est plus de mise d'envi- apporter des éléments de preuve type « Evidence Based
sager une série systématique d'infiltration. Il faut de plus poser Medicine » :
l'indication d'injections de CS répétées en une même localisa-  Affiner la place des injections de corticostéroïdes dans la

tion en tenant compte des bénéfices escomptés, mais égale- stratégie thérapeutique de l'arthrose et des pathologies ten-
ment des effets potentiellement délétères à long terme (n87). dineuses, notamment en fonction des facteurs prédictifs de
C'est une des nouveautés de ces dernières années, avec la réponse au traitement
courbe en « U » rapportée tant pour des infiltrations tendi-  Préciser le risque lié à l'utilisation des CTC injectables dans

neuses qu'articulaires. Ce risque doit faire l'objet d'études certaines indications (fissure sous chondrale, ostéonécrose,
complémentaires pour en préciser l'importance sur le fissure, clivage ou rupture tendineuse. . .)
moyen–long terme, et l'utilité éventuelle de corticoïdes sans  Affiner les comorbidités contre-indiquant les injections de CTC :

action prolongée dans des situations à risque de rupture, avec déséquilibre diabétique, immunosuppression, hémodialyse. . .
des posologies que l'on pourrait adapter à chaque situation.  Définir dans quelles situations cliniques le guidage par ima-

Les contre-indications majeures à discuter sont résumées par gerie (échographie ou rayons X) peut améliorer significative-
un état infectieux ou une chirurgie programmée à court terme, ment les résultats cliniques
un risque hémorragique, un diabète ou une hypertension mal  Evaluer la dose efficace pour les principaux CTC offrant le

équilibrés (n88). Il faut noter qu'elles sont consensuelles, meilleur rapport bénéfice-risque pour les différentes
même si la littérature reste pauvre sur les effets tensionnels indications
notamment, et qu'elles ne sont pas définitives. Il faut avoir  Evaluer le rapport coût-efficacité des injections de CTC

une réflexion vis-à-vis de la posologie et du type de corticos-  Préciser le risque à long terme des injections répétées de CTC

téroïde injecté, en fonction de la localisation, de la pathologie (aggravation des lésions chondrales, risque de prothèse, etc.)
et du terrain (n89) bien qu'il n'y ait actuellement que très peu  Redéfinir la place des injections de CTC dans le contexte de

de données factuelles précises sur le sujet. Le choix d'une voie développement de nouveaux produits injectables (injections
d'abord ou d'un CS pour une infiltration de corticostéroïde séquentielles ou en association avec AH, PRP, cellules souches,
rachidienne doit être fait en lien avec les nouvelles et autres thérapeutiques en cours d'évaluation)
recommandations depuis la description d'exceptionnelles Trois autres recommandations ont fait l'objet d'études contrô-
complications neurologiques graves, avec concertation pluri- lées plus convaincantes, cotées Ib (n83) et IIb (n87 et 12). La
disciplinaire pour les cas complexes (n810). Toute l'informa- médiane d'approbation de ces 3 recommandations est de
tion sur le sujet a porté ses fruits, car on ne retrouve plus que de 100 %, avec des degrés d'agrément respectivement à 93,8–
très exceptionnels cas rapportés, dans la littérature ou en 97,9 % et 91,7 %. Il est clair qu'il y a une grande nécessité
pratique, depuis les recommandations des différentes sociétés d'études contrôlées avec des méthodologies très rigoureuses
sur le sujet. L'ancienne règle de l'immobilisation post-infiltra- compte tenu de l'effet placebo inhérent à la technique et de
tion de corticostéroïde n'est pas corroborée par les études l'évolution naturelle souvent spontanément favorable de la
contrôlées (n812). Les attitudes pratiques restent très diver- plupart des pathologies mécaniques.
ses, et il faut en rester à une attitude pragmatique et pratique Trois degrés d'agrément de ces recommandations méritent
sur le sujet. d'être discutés. La recommandation 4 a trait à l'information
Un groupe de travail de l'EULAR a récemment publié 11 recom- du patient. Elle est d'importance, car en France la grande majo-
mandations à propos des injections intra-articulaires [18], et rité des procédures de réparation d'un dommage corporel induit
bien entendu certaines de nos recommandations se recoupent, ont pour argumentaire un défaut d'information. Il y a 2 parties
sur l'information, l'expertise, et les précautions à prendre. Mais dans cette recommandation, vis-à-vis de sa nécessité, qui n'a
nos recommandations sont originales et à notre connaissance pas été discutée lors de la séance de questionnement, même si
les premières du genre, car ciblées sur la corticothérapie locale, l'on peut remarquer dans l'enquête que l'information écrite
intra-articulaire ou extra-articulaire, périphérique ou axiale, devrait être plus systématiquement utilisée, de même que
avec ses problématiques spécifiques. La valorisation scienti- l'utilisation du site internet dédié. C'est le délai de réflexion
fique de ces recommandations reste faible, de niveau IV qui a posé problème à certains experts et participants. Lorsqu'un
(recommandations n8 1-2-4-5-8-11) ou III (recommandations patient vient voir son spécialiste et que ce dernier porte l'indi-
n8 6-9-10-13), contrastant avec la force consensuelle de ces cation d'un geste à visée thérapeutique, il est clair que ce délai
recommandations de la part des experts. Ces recommandations de réflexion peut porter préjudice au patient qui souffre ou qui
fondées sur des avis d'experts, certes consensuels, laissent est potentiellement porteur d'une pathologie justifiant un trai-
encore une grande place à l'expérience et la pratique de cha- tement urgent. C'est pour cela que ces exceptions ont été
cun, et devront être la cible de futures études de méthodologie traduites avec les termes « hors urgence » et « demande du
et de validation rigoureuses. On peut ainsi énumérer certains patient » dans la recommandation 4. L'ajout « demande
sujets qui pourront faire l'objet d'un agenda de recherche pour expresse du patient » avait été au départ proposé, mais la

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Recommandations
simple demande du patient a été retenue, ne serait-ce que pour des agréments restent comparables (8,5/10 versus 8,8 pour les
des raisons de commodités s'il habite loin et que le geste est autres experts). Si l'on regarde les médianes, il y a une sous-
possible dans la prolongation de l'acte diagnostique, d'une part, évaluation nette de la part des médecins généralistes par
et pour lui faire gagner des jours ou semaines de douleurs rapport aux autres experts : respectivement 4 valeurs à 10/
persistantes, d'autre part. Enfin, on peut mettre dans le courrier 10 versus 10 pour les autres experts, et 6 valeurs les plus basses
cette « entorse » à ce délai de réflexion, avec l'assentiment du à 7 ou 8/10 versus 1 pour les autres experts. Il y a 3 recom-
patient. Ces explications aux experts et participants ont semblé mandations significativement évaluées de manière plus basse
répondre à leur questionnement. que l'ensemble des experts. La recommandation 1 (moyenne
La recommandation 11 concerne le compte-rendu. Deux points 7,7 versus 9,2 pour les autres experts) qui mentionne la néces-
ont été discutés. Le premier est son utilité, mais ce débat n'a pas sité de l'expertise, toutefois sans la spécifier autrement qu'en
lieu d'être. Sa traçabilité écrite a valeur médico-légale (iatro- compétence ostéoarticulaire, mais pour laquelle certains
génicité, complication, demande de réparation). Il est indispen- médecins généralistes se sont sentis exclus de principe. La
sable pour permettre au patient de bénéficier du recommandation 4 obtient une moyenne inférieure de
remboursement de la part de la caisse d'assurance maladie. 1,1point comparativement à celle des autres experts (6,5 versus
La description du geste peut faire partie intégrante d'un compte 7,6), concernant l'information du patient. Le degré d'agrément
rendu de consultation. Son contenu semble consensuel pour n'est pas atteint (53,4 %). Là encore des médecins généralistes
l'indication, le type de procédure, le nom et la posologie du ont pu se sentir exclus de principe, comme « généralistes » et
produit utilisé, et les conseils post-procéduraux, ces derniers non spécialistes, alors qu'un médecin généraliste peut acquérir
pouvant toutefois être inclus dans la procédure d'information. une bonne compétence ostéoarticulaire. Enfin, le degré d'agré-
Une discussion a eu lieu vis-à-vis de la nécessité de colliger le ment n'est que de 60 % pour la recommandation 13 évaluée
numéro de lot dans le compte rendu. En sa faveur, des produits par les médecins généralistes, concernant les injections au
contaminés en usine qui peuvent faire l'objet d'un rappel de voisinage de prothèses, probablement en restant sur les
tous les patients concernés, et c'est déjà arrivé aux États-Unis anciennes recommandations de grande prudence des ortho-
avec des cas d'infections iatrogènes. D'autre part, il est très pédistes, qui ont depuis ouvert leur pratique sous couvert
rapide de prendre cette habitude en rapportant le numéro de lot d'asepsie rigoureuse.
dans le compte-rendu. Toutefois les pharmacies des hôpitaux La totalité de ces recommandations fait l'objet d'un consen-
colligent déjà systématiquement les numéros de lots délivrés, sus très fort de la part des experts, et elles doivent être
bien que plusieurs types de lots puissent cohabiter. De même, le diffusées auprès de l'ensemble des médecins qui pratiquent
pharmacien en ville pourrait colliger ces numéros de lots, mais des infiltrations de CS ostéoarticulaires pour en améliorer la
ils ne sont pas notés nominativement sur l'ordonnance du pratique, compte tenu des nouvelles connaissances sur le
patient. Là encore, la cohabitation de plusieurs types de lots sujet et des évolutions techniques. L'analyse de la littérature
à la vente pourrait entraîner une confusion. En sachant que dans montre l'étendue des besoins en études extrêmement rigou-
la pratique ce n'est pas toujours le produit acheté par le patient reuses d'un point de vue méthodologique, compte tenu,
qui lui est en définitive administré (oubli du produit, change- d'une part, de l'évolution naturelle, certes longue, mais le
ment de choix de produit suite à l'imagerie préalable par plus souvent favorable des pathologies mécaniques, et,
exemple). En définitive, l'avis des experts à 91,7 % d'accord d'autre part, de l'effet placebo inhérent à la technique uti-
avec la recommandation 11 semble être prééminent compara- lisée. De plus de très nombreuses questions ont émergé à la
tivement aux 51 % d'accords seulement du panel de rhuma- lumière des nouvelles données scientifiques et de l'évolution
tologues présents lors de la présentation de ces des pratiques, que ce soit l'échoguidage, la place des produits
recommandations à la SFR, avec certainement la nécessité solubles ou la courbe en U par exemple, avec des possibilités
d'une information plus poussée sur le sujet. exploratoires de plus en plus précises, que ce soit l'IRM ou
La recommandation 13 concerne les actes interventionnels au l'échographie.
voisinage d'une prothèse, comme l'infiltration d'un conflit Les perspectives sont pleines de promesses, avec de nombreux
psoas–cupule de prothèse de hanche. L'assentiment reste satis- essais évaluant des thérapeutiques intra-articulaires, notam-
faisant, de 83,3 %, même s'il persiste des réserves en rapport la ment dans l'arthrose. Les cellules souches et certains facteurs
classique non-autorisation d'infiltration péri-prothétique, et ce de croissance sont à l'étude, et si les essais confirment leur
malgré la précaution de la nécessité de l'avis du spécialiste, en efficacité, la question devra être leur positionnement par rap-
sachant que l'alternative de mettre le terme de chirurgien avait port aux injections de corticostéroïde, qui garderont de toute
été discutée longuement lors de l'élaboration de la façon leur place pour passer le cap de la poussée inflammatoire,
recommandation. mais qui devront également être articulées avec ces produits
Les évaluations des 15 médecins généralistes ont pu être à visée de régénérescence tissulaire qui pourraient être admi-
individualisées et comparées au reste du panel. Les moyennes nistrés dans un second temps.

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Pour citer cet article : Maugars Y, et al. Les infiltrations ostéoarticulaires de corticostéroïdes : recommandations de la Société
Française de Rhumatologie. Revue du rhumatisme (2023), 10.1016/j.rhum.2022.09.022

Y. Maugars, H. Bard, A. Latourte, É Senbel, R-M Flipo, F. Eymard

Recommandations
Déclaration de liens d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de
liens d'intérêts.

Points essentiels
 Les infiltrations de corticostéroïde sont de pratique courante et
de plus en plus fréquente
 Le choix des corticostéroïdes et leur disponibilité font l'objet de
discussions récurrentes Matériel complémentaire
 L'évolution technique et de très rares complications justifient Le matériel complémentaire (Matériel
une mise à jour des pratiques S1 et S2) accompagnant la version en
 Un groupe d'expert pluridisciplinaire a élaboré ces
ligne de cet article est disponible sur
http://www.sciencedirect.com et
13 recommandations consensuelles

https://doi.org/10.1016/j.rhum.2022.
Il faudra définir leur place par rapports aux futurs
09.022.
thérapeutiques à visée régénérative

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