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— La poétique du roman (Source principale: Vincent Jouve, La poétique du roman, Ed. SEDES, 1997) L’intrigue et les personages La narratologie s’intéresse aux structures du récit (le contenant) : « Qui raconte le roman ? » « Qui voit ? » La sémiotique narratologique étudie ce qu’on raconte (le contenu) et veut également dégager dans ce domaine les structures du récit (structure profonde / structure de surface). Son champ d’analyse est large : littérature, cinéma, bandes dessinées, etc. L'histoire, de fagon minimale, peut se définir comme une suite d’actions prises en charge par des acteurs (I'intrigue + les personnages). L intrigue : voir ci-dessous le modéle de Propp (les 31 fonetions du conte merveilleux) et le modéle quinaire de Paul Larivaille (5 étapes fondamentales dans chaque histoire). Les personages : modéle sémiolo, lecteur (Eco) oir ci-dessous trois approches 1) le modéle sémiotique (Greimas) 2) le 1¢ (Hamon) 3) le modéle sémio-pragmatique = |’effet de lecture sur le Les idées de Propp (1928) : Toutes les histoires se ressemblent, Un personnage cherche & réaliser un but et doit, pour ce faire, affronter une série d’ obstacles. Prop a été inspiré par le modéle de Chomsky (une structure profonde! mais différentes manifestations syntaxiques” dans la structure de surface”). C’est un modéle achronique et transculturel* . Voici les étapes les plus importantes du conte selon Propp : l’interdiction, la transgression, la réparation et le mariage (p. 46), Le schéma quinaire (Paul Larivaille, 1974) Les 5 étapes de toute histoire sont 1) Etat intial (équilibre) 2) Provocation- déclencheur 3) Action 4) Sanction-conséquence 5) Etat final (équilibre) Etape 1 + 5 = équilibre, étape 2,3,4 = transformation. Voir les exemples et les remarques concemant les tentatives de déconstruction dans le roman contemporain (photocopies pp. 47- 50). — Exercice : Essayez.d’appliquer ce schéma sur un livre que vous avez lu, par exemple Un sac de billes, Létranger, La vie devant soi, Madame Bovary, Le pére Goriot, « Un amour de Swann », L‘amant. NB : le modéle s’applique moins bien sur les romans contemporains et a &46 critiqué par les Nouveaux Romanciers en tant que « conservateur », Jouve écrit pourtant & ' structure profonde = djupstruktur ° Ordet 'syntaxique’ = syntaktisk har lénats fri lingvistikens omrdide och appliceras i SverfGrd bemarkelse pi litteraturanalysen. Propp anviinder ven ordet "morphologie” fen botanikens och grammatikens virld, for sin analys av sagomas grundliggande byggstenar. "Analyse morphologique” = I's * structure de surface = ytstruktur “ achronique et transculturel “tilts och grinsl6s ce propos : « les lecteurs sont rapidement perdus lorsque le schéma classique est perturbé » et «Le Nouveau Roman a connu une existence assez breve ». (P. 50) Les personnages 1) le modéle sémiotique (Greimas) Le personnage est le deuxiéme objet d’étude privilégié par la sémiotique. L'idée de Greimas : Tout récit étant fondé sur un conflit, on retrouve dans linfinie pluralité des récits le méme systéme de personnages. I y a toujours au moins le sujet et son adversaire, ‘A la place de la notion de « personage », Greimas utilise les notions suivants : actant, acteur, réle thématique. Les 6 actants sont selon le modele actantiel de Greimas : Sujet — Objet Opposant — Adjuvant Destinateur - Destinataire Les trois niveaux du texte : le niveau profond, le niveau de surface, le niveau de manifestation, Le niveau profond= la structure élémentaire, Le niveau de surface = la composante narrative + la composante thématique. C’est le niveau de I'actant, Le niveau de la manifestation = le texte tel qu’il se présente a la lecture, I’histoire dans son déroulement linéaire, C'est le niveau de 'acteur. Ex. L’acteur qui assume le role du sujet (un des 6 actants selon Greimas) est dans L “étranger Meursault, Voir aussi les photocopies p. 52. Le réle thématique L’acteur a comme « porteur de sens » ses catégories psychologiques (Ia femme infidéle, Phypocrite, le liche, ete.) et ses catégories sociales (le banquier, l’ouvrier, linstituteur, etc). L’acteur vehicule du sens et des valeurs et est chargé d’au moins un réle actantiel et d’au ‘moins un rdle thématique. Jouve résume ainsi ’intérét de 'approche de Greimas pour I’analyse littéraire : elle permet analyser la fagon dont le roman véhicule une idéologie et la transmet au lecteur. Cela se manifeste p ex dans les valeurs qui animent le sujet lors du choix de lobjet et a travers les moyens mis en ceuvre pour l’obtenir. Le programme narratif (PN) d’un personage comporte selon Greimas 4 phases : 1) la manipulation 2) la compétence 3) Ia performance 4) la sanction. 1) Un destinateur cherche a transmettre un devoir au sujet de la quéte. Quelles sont les normes qui le font agir ? 2) La phase de acquisition du pouvoir-faire nécessaire & l’action (mais parfois le sujet subit un échec). Ex. : la fortune d’Edmond Dantés (Le Comte de Montechristo) lui permet de se venger. 3) L’action proprement dite. 4) Phase de cléture oi I’action est interprétée est évaluée. Importante pour l’analyse des valeurs. Quelles valeurs sont cautionnées par le récit ? Les résultats sont-ils, convaincants ? Le modéle conflictuel présente le récit comme la dramatisation d’un conflit de valeurs. (p. 55) 2) le modéle sémiologique (Philippe Hamon) L'approche sémiologique vise a faire du personage une notion théorique rigoureuse tout en ‘chant d’éviter certaines réductions de la sémiotique narrative de Greimas (malgré l’ajout tardif de la notion du « réle thématique »), Il ne faut pas s*intéresser seulement aux actions du personage mais aussi ce qu’il est, son nom, son portrait, son étre, Hamon (p. 57) : le personnage se constitue progressivement a travers les notations éparses délivrées par le texte. II n’aceéde a une signification qu’a la demiére ligne. Les trois champs de I’analyse selon Hamon : 1) Pétre (le nom, dénomination, portrait) 2) le faire (role et fonction) 3) importance hiérarchique (statut et valeur) 1) L’étre du personnage : On peut analyser le nom, le corps, I’habit, la psychologie, la biographie du personnage. Voir les photocopies pp. 57-59. Pour les divers personnages, seulement certains champs sont retenus. (p. 59) Le portrait peut avoir quatre fonctions : ornementale, explicative, évaluative, symbolique. (Voir la photocopie, p. 59). 2) Le faire du personage : L’étude des actions du personage. Hamon retient de Greimas le role thématique et le réle actantiel. Quelles actions sont les plus importantes pour l’analyse ? Critéres selon Hamon s actions les plus récurrentes) (les actions les plus déterminantes) ~ la synonymie (les actions les plus facilement homologables) (lustrer par des exemples de L 'étranger.) Hamon parle des « axes préférentiels » d’un texte . p ex Ie sexe (personages sexués/asexués, hommes/femmes, hétérosexuelsshomosexuels. (Ex. A la recherche du temps perdu) Autre exemple : axe préférentiel = origine géographique : étrangers/intrus - autochtones. (Ex Robinson Crusoé, Plein Soleil + la tilogie corse de Marie Susini) Jouve cite aussi l'exemple des Liaisons dangereuses (le désir et l'amour = axe préférentiel) La notion des roles actantiels utilisée par Hamon : 1) Quelle est le programme narratif du personnage ? 2) Quel est son rdle dans le programme narratif des autres personnages ? (opposant, adjuvant, objet, ete.) 3) La notion de J'importance hiérarchique selon Hamon (p. 61). Le héros se distingue par une sétie de traits référentiels concernant -la qualification (la qualité et la nature des caractéristiques attribuées au personage, Ex. les personages exceptionnels de Hugo) - la distribution (le nombre d’apparitions du personnage) ~ autonomic (1"indépendance du personnage ; rencontre-t-il tous les autres personages ? ~ la fonctionnalité (Ie héros accomplit les actions décisives (parfois échec) Voir aussi les photocopies pp. 61-63. Encore deux facteurs qui nous permettent de distinguer le héros, selon Hamon : 1) lapré-désignation conventionnelle (P ex Ia jeunesse et la vaillance du héros dans le roman populaire, le héros taciturne et solitaire dans le roman noir, le preux chevalier dans les chansons de gestes, le jeune homme tout juste sorti de I’adolescence dans les romans de formation (Bildungsroman) 2) le commentaire explicite du narrateur (« notre héros », etc. Voir la photocopie, p. 63.) 3) Le modele sémio-pragmatique (Eco) Eco, Lector in fabula (The Role of the Reader): le personnage comme effet de lecture. I sagit de dégager les procédés par lesquels le texte programme la réaction du lecteur au personnage (p. 66) : « L’image que le lecteur a dune figure romanesque, les sentiments quelle tui inspire (affection, sympathie, rejet, condamnation) sont trés largement déterminés par la fagon dont elle est présentée, évaluge et mise en scéne par le narrateur. » Les effets-personnages : 1) Veffet-personnel (le personnage en tant qu’instrument textuel ; les réles actantiels et les réles ‘thématiques eréent du sens. I] y a un jeu d’anticipation. Le lecteur s’attend & certaines choses de certains personnages.) 2) effet-personne (le personnage suscite chez le lecteur des réactions affectives; le lecteur a Pimpression qu'il s’agit d'un étre vivant. Effet oréé par le nom, la vie intérieure, des structures de suspens, Pillusion d”autonomie.) 3) Lreffet-prétexte (Le personnage en tant que prétexte pour telle ou telle scéne.) La synthese de Jouve p. 71, voir photocopie. Le discours du roman : Pénoneiation (V. Jouve, chap. 4) Le sens et la portée d’un discours n’est pas séparable de son énonciation, c’est-i-dire les circonstances dans lesquelles il a été prononeé (p. 73). II faut tenir compte des facteurs suivants : = le locuteur (qui est le sujet de I’énoneiation) ~Pallocutaire (celui auquel le locuteur s’adresse) ~ la situation/ le contexte A quoi sert, selon Jouve, I’étude de l’énonciation dans le texte littéraire ? 1) a dégager la subjectivité qui imprégne le récit 2) A dégager les valeurs que le texte tente de transmettre 11 sera question plus loin de certaines interférences discursives qui brouillent/compliquent le sens : ’intertextualité, ironic, L’effet-sujet (p. 73) L’ « effet-sujet » produit par un récit (la subjectivité de son énonciateur) se laisse appréhender sur les plans sémantique (le contenu), syntaxique (U’organisation) et pragmatique (Ia fagon dont le destinataire est pris & part.) Le niveau sémantique 1) La sélection et l'organisation des themes (p. 74) « Choisir de parler de tel sujet plut6t que de tel autre témoigne de préférences qui, nécessairement, renvoient a des valeurs. (Ex. la marquise de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses qui consacte de longues lettres a Iégitimer 'hypocrisie sociale.) 2) Le registre lexical et les figures du style Quel vocabulaire est utilisé par le narrateur ? Le registre de la langue d°un personnage renseigne sur la nature de son rapport au monde et aux autres. (Ex. Momo dans La vie devant soi, Meursault dans 'Etranger.) La dimension stylistique d°un discours, surtout si elle s’appuie sur des réseaux métaphoriques, éclaire les obsessions du locuteur et son univers imaginaire. (Ex. Merteuil/Valmont et les métaphores de la tactique militaire.) 3) Les expressions évaluatives Repérer des formules affectives (verbes d’opinion, adjectif’ subjectifs, substantif’s mélioratifs ou péjoratifs) Le niveau syntaxique (p. 77) 1 convient, d’une part, de dégager Ie type d’enchainement choisi (simple succession, recours 4.un modele narratif, organisation argumentative, etc) et, d°autre part, de s*interroger sur intention et la vision qui s'y attachent. Analyser 1) la micro-organisation (qui régittelle ou telle prise de parole) 2) la macro-organisation (qui structure ensemble d’un discours). La micro-organisation (p. 77) le parataxe = disposer cdte & c6te deux propositions sans marquer le rapport de dépendance qui les unit Vhypotaxe = grouper et ordonner logiquement les idées ou les faits le parataxe = indice dune vision du monde éclatée et chaotique ot prime l’affectivité (ex. Joyce, Ulysse) Phypotaxe = indice d’une vision du monde cohérente, construite, voire systématique, ot la rationalité Pemporte sur laffectivité La macro-organisation Analyser le type d’enchainement qui régit ensemble dun discours et sur 'intention et la vision qui s’y attachent. Tout discours évolue entre deux poles, 'un narratif(ex. certaines lettres de Mme de Sévigné), autre argumentatif (ex. certaines lettres de Mme de Merteuil) Le niveau pragmatique L'identité de Vallocutaire Il west pas indifférent que le locuteur s’adresse & tel destinataire ou A tel autre. Comment établir qui est l’allocutaire ? Dans un dialogue il est facile A repérer, mais parfois c’est plus difficile (& qui s’adresse tel monologue, tel discours intérieur ?) Si le personnage s’adresse & Jui-méme, il vise souvent au-deld de lui-méme un autre destinataire. — Discussion : Quel est le destinataire dans Manon Lescaut, Les lettres de Mme de Sévigné, La vie devant soi, Un sac de billes, L'Etranger, L'amant ? Analyser 3 stratégies pour s’orienter sur autrui (pp. 78-79) : ~ le Jogos (ensemble de procédés fondés sur l'argumentation logique et faisant appel a la raison du destinataire) ~ le pathos (ensemble de techniques qui permettent d’émouvoir en jouant sur Vaffectivité) + Péthos (ensemble de signaux qui, donnant du locuteur une image fiable, assurent sa erédibilité) Iest important d°établir qui est & Vorigine de l’énonciation. I faut en tenir compte non seulement pour la reconstitution des valeurs manifestées par les différents personages, ‘mais aussi pour dégager |’idéologie d’ensemble proposée par le texte. » (Ex. Voltaire, Candide, Prévost, Manon Lescaut, Mme de Lafayette, La Princesse de Cleves) L’intertextualité ‘Tout texte se construit, explicitement ou non, a travers la reprise d’autres textes. Les textes portent des traces des lectures faites par l’auteur, ’intertextualité peut brouiller le repérage de la voix énonciative. A travers le texte qu'on sous les yeux, c'est parfois un autre texte qui se fait entendre. (Ex. Duras, L'amant de la Chine du Nord, « 11 y a longtemps que je aime. Jamais je ne t oublierai », réplique qui reprend les paroles d°une chanson eélébre.) Le terme « intertextualité » fut introduit par Julia Kristeva dans Sémiotiké, 1969, Genette (Palimpsestes) se sert i la place du terme « transtextualité », Il distingue 5 types intertextualité, paratextualité, métatextualité, hypertextualité, architextualité Dans la terminologie de Genette, intertextualité = citation, allusion, plagiat. paratextualité proprement dit) itre, notes, préfuce, postface (les textes qui encadrent l’ouvrage littéraire métatextualité = commentaire de textes (textes critiques, commentaires d’autres romans & Pintérieur d'un roman, I’auto-commentaire par le narrateur de son propre récit. (Ex. la mise en abyme dans Gide, Les Fawx-Monnayeurs ou Butor, L 'emploi di temps.) Iypertextualité = les transformations d’un texte en un autre texte (I’hypotexte = le texte premier, hypertexte = le développement du texte premier. (Ex. Duras L‘amant, Lamant de la Chine du Nord) Varchitextualité = les relations du texte avec les autres textes du méme genre. L’appartenance du texte a un genre particulier est déterminant pour sa forme, son contenu et Phorizon d’attente du lecteur. (Ex. romans autobiographiques. Le pacte ‘autobiographique selon Philippe Lejeune). Jouve (p. 82) : Quelques fonctions de Vintertextualité (ou de la transtextualité) = lafonetion référentielle (le récit, se référant a un texte connu du lecteur, donne illusion qu’ se reporte a la réalité. Ex. Paul et Virginie dans Madame Bovary.) ~ la fonction éthique (le renvoi, témoignant de la culture du narrateur, renforce son ethos, c’est-a-dire sa crédibilité) = la fonction argumentative (la référence un texte reconnu et faisant autorité peut servir de justification a un propos ou a une attitude) = la fonction herméneutique (le renvoi & un intertexte fait toujours sens et, dés lors, précise ou complique les sens du texte lu. Ex. Joyce, Ulysses.) = la fonction ludique (le jeu de décodage de la part du lecteur sus. connivence culturelle entre l'auteur et son public). ~ la fonction critique (Vintertexte peut étre malmené de différentes fagons. Ex. la parodie) = [a fonction métadiscursive (le regard du texte sur un autre texte est parfois une fagon oblique de commenter son propre fonetionnement. Ex. le film Boogie-Nights, oit le metteur en scéne explique son réve de faire un film qui garderait le spectateur cloué sur place jusqu’a la scane finale.) G'il réussit) une L'ironie comme discours polyphonique (p. 84) Duerot : « Parler de fagon ironique, cela revient pour un locuteur, L, a présenter I’énonciation comme la position d’un énonciateur, E, position dont on sait par ailleurs que le locuteur L n’en prend pas la responsabilité et, bien plus, qu’il la tient pour absurde. » Liironie est done une sorte de citation implicite. L”énonciateur fait entendre dans son propos une voix qui n’est pas la sienne et dont il montre qu’il se distancie (par une série d’indices qui tiennent parfois au seul contexte.) (~ Discussion : la fonction de l'ironie dans La vie devant soi, dans Candide.) Les signaux de Vironie = Te mélange de deux registres de langue = une série d’emphases stylistiques = des contradictions évidentes dans le propos ~ un décalage entre affirmation et fats rapportés Jouve donne un exemple tiré de Candide (p. 85). Lironie et l'évaluation des personages I1s’agit de dégager le regard que l’auteur porte sur ses personages. Cautionne-t-il leur action ? Se désolidarise-t-il deux ? Les considére-t-il avec affection ? sympathie ? respect ? distance ? Présence ou absence de signaux ironiques dans la fagon dont le narrateur présente l’action, les paroles ou les pensées de différents acteurs de son récit. Sur Pironie comme systéme de communication, voir Philippe Hamon, Le Grand Atlas des littératures. Son schéma resemble au systéme actantiel de Greimas (p. 86). Le swiet & Vorigine du discours (« l'ironisant ») prend pour ober (pour cible) un « ironisé ». Le destinataire est dédoublé : une instance naive, recevant le texte au niveau littéral, Pautre «complice », comprenant lintention véritable de l"émetteur. L'opposant = la norme (sociale, politique, culturelle) L’adjuvant= la norme selon laquelle on dénonce la norme en vigueur. Pour illustrer ce schéma, appliquons-le & Candide : L 'ironisant = le narrateur L ironisé (la cible) = le fanatisme religieux Le destinataire naif= est convaincu que les autorités ont raison Le destinataire complice = recommait une dénonciation du fanatisme L opposant = la norme politique de I’ Ancien Régime L ‘adjuvant = la norme nouvelle, proposée par les philosophes Oe ee Eee Logs /s30 95 °° 7 ews ~p mily pod tome pan vi ssougos xnop $2] 131 -2dgs inb soed siuao anenb onbjonb soj step gnof ys2,s mb 20 ino} 110% snod ‘sumuay Bf anod 1039p anb eanoxdg,x oBeuuosiad augur “Sof wwowroye39 ieredde ofgpou np axnmpidioyar mayen vy “yemedsyp “seid -woooe azanio Uos sto} sun ‘Inb sjodse,p snauiod afssou 9p sii0s aun aunwio> sure yeredde auuong “seferdos suoneorpuaaer sap rnyz9 anb ued anne un = tr sus svyuusogs Jonna IUOA SzBTUFEp S99 ‘I = 2OBID "SINOUTUT Sop a0Ua!9SUOI Sp astid x touted inb opigare tos 39,0) “suteng,p snbnsixo afer 21 2042p “fap ue aur anreutn wuxgy% .S“Vo9t Un,p suonualLt S91 qusuoureyo zosse sIsTos 2p ‘onbasimay roqes 91a 1B amioismy,| sp spuojoxd onby8o) uopsadig vy susuoa sunsug S27 10} ayn] aug, Samaunu s9p 3.3 suotage snou ‘Joupuuay @ ajepour 20 suonbyrdde sou 1S TWUPLLIOD op a4yDuIMb vuigy{2s 277 syouaro% muafsuody aD “aA Ung Z {uns quaurannefar 189 woNTgId “pity dog "W pL anof ne amour snod sowouye 580 919A “aureu eottanb9s Bj ap siduioo axpual snod euro, gsodaxd ‘oqgpou 2) ‘auquyinbg ~ jou 10 ‘souanbpsuog ~ ue anayousy29q ~ snasouoigq’ ‘augytinbg - 1% = noay (1) éaxraujnb wuss» jayespuel “ueamns afepour ne iexpu0d; ‘ap wou af snos siosgad “bue,1 red aytnnsuosas asta sade buys ap spmnsuo: ainor: resodum,s zed ray = nb ‘np anbySoy-oydsow oeAreue 7») DSyreauser] (eed 2p 2[apour 9} 2s9,2 ‘sayaaapr snd sof Seyosoyoes So] Tuned ‘ujeuynb ewigyos of! suoneunsoy sap 21801 jumunod 382 auraanns ef Wasi mb sto] sop weuress $9 spa {“anbuopsroy ‘axreqndod stuoo mp auyewop a1 s =I80K af ‘enbrumog ty “ssuo} S=p opm: i a}8ojoydiow ap Ou dd sor pear voy uoysoo0 susp ‘9 “ep aMbyPTEsuONS eH CD Sroggp ‘ourotas 2ouyTaAUsIg 360 P.O { AOU,P s3ox9 190 nb ‘9p «anoure,p s2ox9,> sonboag,p WEA mMoyEMET 9| NO ENS 199 Sp FTUOP 480 aypaniiou np aidwoo 9] ns 2s;u uousonb-opnasd ap o[dwox2 UP, ‘o1gDepsIA STORCH 'A cea << yoamassmoyag axdoad wos osnaxo 29 aeiqeoe oqo ‘sd sonbs sos anu p aud eu aurea WORDS: PT > + onbrmou8 auosgud me ‘ameams oBessed 21 sup enna 1 Uo YeRoLnd psuao 182 1na192 2} onB sopoigup® spnpa 2p WoHD0N9 1 scoqnrereg, ance op aseyd oxgnuiaud wy ayeuuos opuout 21 nox.» : meet wos 7949 2eoddns [E.nb lone of astogud 1s “wioy smyd nod un «'Sosnfeur-y un 29suad ‘ soi + Gmaroer np sroaqun,{ yuowronbygo wameyo9 som ‘argq ue snyd oumMOD aprgprsuOD ANNE un @ Hodder sed syTegs oun suessruygp) SorBoqeue yo suosrereduioo soy — # mloAps wos op dureyp 919 Tox -rajno oBeaq uos mas ruou8yesuax snow ‘maydoo9x np sued spsoddns foaxe) 9p wor svaaan © sna109I np sextoT|duNy UlOWN ¥ Sostd soy ~ souuga 9p worwo0a9,1 SI0KEN jourgpmop oop fouosied urouoxd ne ‘uoystogid ene sues ‘seouen959x 501 — ‘omereunsop uuos ap soqjamyndo1o0s sonbasnpiseme> seq ans ener np suorstogud s9] — ‘Care ‘«ariqnd Jouyo> “«za8H] aur ynb SA04> ‘eamayooy rare» adéa up spououp sof) anaioot ne soigaxtp sossaxpe so] — + siueamns siuowip[9 sop stusjax op asodord aout PTE ‘guuop oro) un sep axreesteu np ararnonzed amy eI ZomnsUCOST MOT onlnfiagds auyoypssou aT ‘oxdoad arerexmew vos ammnsuoo ined ‘uemios un,nb sonbrstapioeze9 829 op satersnyd no 2umn, | 1UegTPOUE to 189, 'su2s oq 9p 12 2ouDti;dx0,p onbueur ua — + oje908 no onbyZoqoyoed guuopr,p coussqe oun — ‘anroguyyasmooy bj Jecsedgp e Syoedvou un — sanmearns ‘a1 mos «oxpz pxop» arerExTeM np soma Soq ‘spMEBOU SHEN sop 9199 NC “ayqyssod -aimioay ap sed 1s9,u 1 soffanbsoy sues (ssononbgsuoo 39 sgsoddnspid xobRep ¥ goedeo “og mp aneunuTes8 ey op Sourssreuuoo ‘eanaidg amno} arrowptn) soqfersooToIure91|MoUs SoszoAIp — ‘ (gsrtan apoa wp WoIstioyoidmoa v|AMaroo] UOS 29 ‘ssoddns 1993 4001) znareave np sae] sop 19 onue| vl 9p asesteE sun — " tapuoner uo ‘Sopmnde sop 9109 Nc] “ssREsgH Yo symsod SEN ap 19s ‘oun sed suygp 98 amEELIeU 9| “OIxSn np WoIs\gud anon ep souasqe,| Ue 049% 9480 » BunDyDLAOU 7 9 BNTTONEW Tf THIOST Mayo] 29 ap. 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La 'comtesse Natalie de Mancrville est ainsi le narrataire-personnage de» cotte Tongue lettre que constitue Le‘Lys dans ta vailée (1836). De méme, L'Emploi du temps (Butor, 1956) peut étre Iu comme un mi adressé & Ann Bailey. Le second type de narrataire est le narrataire invoqué. Il s’agit de ce lecteur ano- nyme, sans identité veritable, apos- ‘ophé par Ie narrateur dans le cours du récit. Il apparaft incidemment chez Stendhal ou Balzac, Diderot Gaacques le fataliste, 1796) Pullise, dens une visée parodique, pour ‘mettre en évideice Ie catactére acbitraire des'récits et tourner en dérision les attentes codées du lec- teur. Le narrataire invoqué, q a’est pas un personnage (jl n'inter- ‘vient pas comme acteur dans Phi toire), est done particliement apprécié par le roman auto-paro- dique. Le dernier type de narratare, lenarrataireeffaeé, est consubstan- ticl & Pact d’énonciation, Aussi le retrouve-ton dans tout roman, soit seul soit voisinant avec le narra- taire-personnage ou le narrataire invoqué. Le narrataire effacé n'est ni décrit ni nommé, tis implicite- iment piésent & travers le savoir et Jes valeurs que le narrateur suppose chez, le destinataire de son texte, Si laépartition des types de hamataire selon les genres est In plus opéra- toire, on peut cependant dégager certaines tendances au‘fil'de THis: toize, Le xx sidcleréaliste privilé- aie ‘ainsi le narrataire effacé (le roman naturaliste gomine autant ‘qu'il le peut les signes de la fiction) alors gue le roman contemporain renowe volontiers avec le narrataire- personnage (pilier du ana ap 1 ‘puande anod “anp-7-90,9 — sanoodsred auso step apsATeAry “o[fouRWs axfon “spansge Fou art103 soa $9] S2gur bf astiad anb 29 y auomarqeqoad sen puod ws “uonworunamo> 8 2p PaHpHPS MD IA <0, ¢ oles of aygagn ab nm IRD St “9b ‘sanoodsrod oun suyp ‘orpmag inb snofour o2ArT "uonDuoy Sn] ‘9p 12 sanne=uanyy sfoanas sap orBoyodAa oun esodoud |! 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