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EGR 360 RAP 002 v03 ConstrCalage2D
EGR 360 RAP 002 v03 ConstrCalage2D
Date : 24/11/2008
Modélisation bidimensionnelle
La modélisation hydraulique mise en œuvre dans le cadre de l’Etude Globale du Risque Inondation sur
l’Agglomération de Nevers, doit permettre :
En phase I : d’obtenir un diagnostic global de l’aléa inondation dans la disposition actuelle du
système d’endiguement, ainsi qu’en cas de submersion des vals à la suite de rupture des digues ;
En phase II : de proposer et d’étudier des aménagements visant à réduire cet aléa inondation.
Le modèle global et le modèle local sont utilisés conjointement pour l’étude des différents scénarios
hydrologiques, de manière à tirer le meilleur profit de leurs capacités respectives.
Le présent rapport décrit les spécifications techniques du modèle hydraulique bidimensionnel mis
en œuvre et son calage par SOGREAH.
Les résultats attendus de la modélisation bidimensionnelle se traduisent ainsi par une plus grande
précision dans la caractérisation de l’aléa dans les secteurs particuliers à fort enjeu humain que
constituent les vals endigués de Nevers, en termes de hauteur d’eau maximale, vitesse
d’écoulement maximale et durée de submersion.
Par ailleurs, les conditions aux limites du modèle local 2D sont directement déterminées à partir
des simulations avec le modèle global 1D à casiers afin de garantir la meilleure cohérence possible
des résultats issus des deux types de modélisation sur la traversée de Nevers.
Le système TELEMAC est développé par le Laboratoire National d’Hydraulique et Environnement (EDF-
R&D) en collaboration avec divers organismes universitaires ou de recherches, et en respect des
procédures d’Assurance Qualité en vigueur à EDF. Sa diffusion commerciale, coordonnée par SOGREAH,
est assurée par des sociétés d’ingénierie ou des laboratoires spécialisés en hydraulique.
Système TELEMAC
Maillage MATISSE
Paramétrage FUDAA-PREPRO
Les différents modules de simulation du système TELEMAC utilisent des algorithmes performants basés
sur la méthode des éléments finis ou des volumes finis. Tous les algorithmes sont rassemblés dans une
bibliothèque unique commune à tous les codes de calculs, ce qui facilite l’utilisation des différents
logiciels et permet notamment le couplage interne ou externe entre les différents modules. Les outils
de pré- et de post-traitement sont communs à tous les modules.
Nous décrivons ci-après les principales caractéristiques des logiciels de la chaîne TELEMAC utilisés pour
la présente étude.
Avec MATISSE, mailleur intégré du système TELEMAC, le domaine à modéliser est discrétisé sous forme
d’un maillage non structuré composé de facettes triangulaires de tailles et de formes variables. Le
modélisateur représente ainsi avec une grande souplesse l’emprise d’un domaine d’écoulement, même
complexe, et il peut affiner localement le maillage en fonction des difficultés de calcul rencontrées et
de ses intérêts.
La triangulation du domaine d’étude effectuée par MATISSE, dite de « Delaunay sous contraintes »
respecte les discontinuités du terrain naturel (bathymétrie ou topographie) : berges d’une rivière,
seuils ou digues, rupture de pente au voisinage d’un talus continental, etc. Elle permet en outre
d’affiner le maillage par application d’une "fonction de taille" des éléments triangulaires construite à
partir des indications fournies par le modélisateur.
Les données relatives au terrain, bathymétrie ou topographie, doivent être disponibles aux
intersections -ou nœuds- de ce maillage. Les résultats de simulation sont également connus en ces
nœuds.
TELEMAC-2D
TELEMAC-2D résout, par une méthode aux éléments finis sur des maillages non structurés triangulaires,
les équations de Barré de Saint-Venant complètes à deux dimensions horizontales d'espace. Ces
équations expriment en tout point du domaine de calcul la conservation de la masse d'eau (équation de
continuité) et la conservation de la quantité de mouvement dans les deux directions d'espace
horizontales (équations dynamiques).
TELEMAC-2D permet donc de calculer, en tout point de la zone d’étude (aussi bien dans le lit ordinaire
que dans la plaine inondable), les évolutions au cours du temps de la hauteur d’eau et de la vitesse de
l’écoulement, à la fois en direction et en intensité. A partir de ces résultats, il est bien entendu
possible de calculer de nombreuses autres grandeurs, telles que les évolutions au cours de la crue du
niveau d’eau en tout point, du débit transitant par un cours d’eau, par un ouvrage ou dans sa plaine
inondable, des volumes stockés dans le lit majeur, etc.
3. Construction du modèle
bidimensionnel
3.1. Domaine d’intérêt de l’étude et emprise
à modéliser
Le domaine d’intérêt de la modélisation hydraulique bidimensionnelle couvre l’intégralité du lit
majeur endigué de Nevers. Ce secteur est caractérisé par l’existence de « cellules hydrauliques » plus
ou moins indépendantes, aussi appelées vals, délimitées par des digues de protection contre les crues
et par des infrastructures (routières / ferroviaires) en remblai (cf. Figure 2).
Afin de limiter l’influence des éventuelles incertitudes aux limites sur les résultats de simulation à
l’intérieur du domaine d’intérêt, l’emprise à modéliser doit donc englober la totalité de ce domaine
d’intérêt et être étendue vers l’amont et vers l’aval jusqu'à des secteurs où les conditions aux limites
(répartition de débit, niveaux d'eau et courants) sont suffisamment connues.
Remarque :
Les frontières amont et aval de la Loire ont été placées sur des tronçons présentant peu de courbure et
perpendiculaires à la vallée, de façon à faciliter l’imposition des conditions aux limites dans la
modélisation. Ce choix conduit notamment à ce que la frontière amont ne soit pas localisée en aval
immédiat de l’ancienne ligne américaine, mais un peu plus en aval. La distance est cependant
suffisante par rapport à la zone d’intérêt du modèle (deux tests de sensibilité sont présentés en
annexe).
Ainsi la zone modélisée couvre un linéaire de Loire d’environ 8 km et une superficie de 20 km2 (cf.
Figure 2).
L’ensemble de ces données a été rassemblé dans un SIG (MapInfo), rattaché aux systèmes de
coordonnées suivantes :
En planimétrie : Réseau Géodésique Français (RGF) Lambert 93,
En altimétrie : Nivellement Général de la France (NGF) IGN 69.
Pour compléter ces données, plusieurs reconnaissances du site d’étude ont été effectuées, afin
d’observer ses particularités topographiques et bathymétriques et d’en comprendre le fonctionnement
hydraulique en crue.
Plusieurs MNT sont mentionnés dans le Tableau 1 ci-dessous. Nous en explicitons ci-après les
caractéristiques principales :
MNT Laser : ce semis de points topographiques à haute résolution a été obtenu par laser aéroporté
en avril 2002. Le « Produit 3 » est un semis de point décrivant le terrain. Il résulte d’un traitement
des données brutes : projection dans les systèmes planimétrique Lambert RGF 93 et altimétrique
IGN69, puis filtrage par suppression des points « non-sol » (eau, végétation et bâti). Pour le secteur
de Nevers, la densité moyenne est d’environ 1pt/4m2. La précision planimétrique du semis est
inférieure à 50cm. La précision altimétrique varie suivant l’occupation du sol :
o En zones dégagées, les écarts moyens sont pour 40% inférieurs à 15cm, pour 45% compris
entre 15 et 30cm, et pour 15% supérieurs à 30cm.
o En zones boisées, les écarts moyens sont pour 40% inférieurs à 15cm, pour 35% compris entre
15 et 30cm, et pour 25% supérieurs à 30cm (dont 8% supérieurs à 50cm).
Ce MNT Laser – Produit 3 a fait l’objet d’un double traitement de la part du cabinet Geomexpert :
o D’une part, la création d’un semis allégé de points à pas régulier (10m par défaut, et 1m
autour des éléments structurants du secteur d’étude). Le nombre de points du semis
résultant est divisé par 2 environ par rapport au semis source.
o D’autre part, l’extraction des lignes de rupture de pente caractéristiques des éléments
structurants.
Le MNT Laser – Produit 3 a également fait l’objet d’un traitement expérimental par la DIREN Centre
pour la création d’un semis allégé de points TIN (réseau irrégulier triangulaire) par extraction des
points sources « importants ». Ce traitement s’appuie sur une méthode de densification de maille
cherchant à respecter un écart maximal de 20cm par rapport au MNT Laser source. Le nombre de
points du semis résultant est divisé par 4,5 environ par rapport au semis source.
Nous précisons dans les paragraphes relatifs au maillage les données utilisées pour la construction du
modèle bidimensionnel.
Pour représenter au mieux tous les détails topographiques essentiels, nous avons utilisé un maillage
aux éléments finis, c’est-à-dire composé de facettes triangulaires de taille et de forme variables. Un
tel maillage permet d’une part d’obtenir une meilleure adaptation à la géométrie complexe d’un site
et d’autre part d’affiner la résolution du modèle dans les zones d’intérêt.
Les valeurs maximales suivantes ont été imposées pour les tailles des mailles, la taille réelle à l’issue
du processus de génération du maillage étant en général inférieure aux tailles maximales imposées :
5 à 10 m sous les ponts,
15 à 20 m sur les levées et les infrastructures en remblai,
20 m sur les ruisseaux drainant la plaine (Nièvre naturelle, Eperon, Crot de Savigny, Gougnière,
Peuilly, Saint-Antoine, Vieille Loire),
25 m dans les zones urbaines denses,
30 à 35 m sur le canal de dérivation et les bras secondaires de Loire,
40 m sur la Loire,
150 m au maximum en dehors des zones d’intérêt.
Ainsi, le maillage construit pour la présente étude compte 84758 éléments triangulaires, et 45977
nœuds. En chacun de ces points de calcul, aussi bien dans le lit ordinaire que dans la plaine inondable,
TELEMAC-2D calcule les évolutions au cours du temps de la hauteur d'eau et de la vitesse d'écoulement.
Pour cette variable, le calcul restitue à la fois l'intensité de la vitesse et la direction du courant.
Nous précisons dans les paragraphes suivants les principaux choix de modélisation que nous avons
retenus pour adapter au mieux le maillage du modèle au secteur d’étude.
Pour représenter les éléments structurants pour l’écoulement que sont les digues (obstacle) ou les lits
des cours d’eau (drain), le maillage s’appuie sur des « lignes de contrainte » dessinant des mailles de
forme allongée, comme sur les schémas de la Figure 5 ci-après :
Les levées de la Loire et les infrastructures en remblai dans le lit majeur, de forme trapézoïdale,
sont décrites dans le maillage par au moins 4 points de calcul : deux points en pied de talus et deux
points en crête.
Chaque section du lit mineur de la Loire est représentée par au moins 12 points de calcul en
travers, celui du Canal de Dérivation est quant à lui représenté par au moins 5 points en travers.
Pour les autres cours d’eau secondaires drainant la plaine, et étant donné le peu de données
disponibles, chaque section du lit mineur a été représentée par 3 points : deux points hauts et un
point bas pour le thalweg.
Sur ce type d’éléments structurants, le critère de taille de maille indiqué dans le § 3.3.1 précédent
correspond à la longueur de la maille suivant les lignes de contrainte.
Les caractéristiques géométriques des éléments structurants (localisation, forme, altimétrie) sont
déterminées à partir des données collectées (cf. § 3.2) suivantes :
Pour les éléments de type « obstacle » : points de semis et profils topographiques des digues, lignes
de rupture de pente complétées manuellement sur les secteurs présentant des lacunes, élévations
des ouvrages inférieurs.
Pour les éléments de type « drain » : profils bathymétriques et élévations des ouvrages principaux.
Remarque :
L’A77 et les deux voies ferrées Nevers/Imphy et Nevers/Saincaize sont également des infrastructures
en remblai. Cependant, elles sont considérées comme insubmersibles, même pour les crues les plus
fortes. C’est pourquoi, elles n’ont pas été représentées sous forme maillée comme pour les autres
infrastructures, mais sous forme d’obstacle hors du maillage, comme pour les zones bâties denses (cf.
ci-après).
La représentation des zones urbaines est une des difficultés des modélisations mathématiques,
notamment unidimensionnelles. Les représenter finement demanderait de prendre en compte une
échelle de détail importante et donc nécessiterait un nombre conséquent de mailles de calcul. Si l’on
veut garder son caractère opérationnel au modèle (en termes de coût de construction du modèle,
durée de simulation, et temps nécessaire à son exploitation), il n’est pas possible d’identifier chaque
immeuble ou chaque ruelle des zones urbanisées. Il est donc nécessaire de mettre en œuvre certaines
simplifications.
Deux approches ont été adoptées dans le cas présent, que nous décrivons plus en détail ci-dessous, et
qui sont synthétisées sur la Figure 6 ci-après.
Dans les zones urbaines denses, nous avons fait le choix de représenter explicitement les bâtiments.
Ainsi, les grands axes de circulation favorisant les écoulements sont maillés de manière à pouvoir y
calculer les hauteurs d'eau et les vitesses. Les zones bâties sont regroupées en « blocs de maisons
équivalents » et pris en compte dans le maillage sous la forme d’obstacles insubmersibles et
imperméables. La Figure 7 ci-après présente un exemple de maillage résultant.
Dans les zones d’habitat individuel dispersé, nous avons adopté une approche simplifiée sans
représentation explicite des bâtiments dans le maillage. Deux effets induits par le bâti sur
l’écoulement doivent cependant être représentés fidèlement :
la diminution de la capacité de stockage de l’eau du fait du volume occupé par le bâti,
la difficulté de l’écoulement à passer à travers une surface parsemée d’obstacles.
Pour le premier effet, un coefficient de « porosité » défini par zones homogènes est pris en compte
dans les équations. Ce coefficient est calculé sur la zone considérée par le ratio de la ‘surface au sol,
libre de tout bâtiment’ par la ‘surface totale de la zone’. Ce terme de porosité induit une mise en
vitesse de l’écoulement avec conservation de la charge hydraulique (donc diminution de la hauteur
d’eau).
Par ailleurs, pour tenir compte du deuxième effet évoqué plus haut, un coefficient de rugosité
spécifique est appliqué sur ces mêmes zones induisant donc une perte de charge supplémentaire dans
l’équation de continuité.
Les caractéristiques géométriques des zones d’habitat dense et dispersé (localisation, forme,
altimétrie) sont déterminées à partir des données collectées (cf. § 3.2) suivantes :
Les contours des zones sont définis à partir du cadastre et des ortho-photographies aériennes.
L’altimétrie des contours des bâtiments a été interpolée à partir du semis allégé TIN.
Les ouvrages significatifs connus sur le secteur d’étude ont été représentés dans le modèle (cf. Figure
9). Les principales caractéristiques de ces ouvrages, récapitulées dans le Tableau 2 ci-après, ont été
déterminées à partir des différents documents collectés (la colonne ‘Source’ renvoie au Tableau 1).
Nous précisons également en avant-dernière colonne de ce tableau la manière dont ils sont pris en
compte dans le modèle.
Remarque :
Les ouvrages de type seuil dans le canal de dérivation de la Nièvre ont également été pris en compte
dans le maillage du modèle, de manière équivalente aux digues (cf. § 3.3.2).
Pour tous les ouvrages ci-dessus, un coefficient de frottement de Strickler a été affecté aux mailles
décrivant l’ouvrage, représentatif de l’état de surface du terrain dans l’ouvrage et à ses abords (voir
aussi § 4.4). Ce coefficient est donné pour mémoire dans la colonne ‘Modélisation’ du Tableau 1).
« Orifice » : Tous les autres petits ouvrages de franchissement (buse, dalot, voûte, etc.) sont pris en
compte dans le modèle sous la forme de lois d’orifice classiques. Quatre régimes différents sont pris
en compte en fonction des caractéristiques géométriques de l’ouvrage (largeur, hauteur, section,
cotes de F.E. aux deux extrémités), ainsi que des niveaux d’eau en amont et en aval : seuil dénoyé
[1] ou noyé [2], orifice dénoyé [3] ou noyé [4] (cf. Figure 8 ci-après). Numériquement, le débit ainsi
calculé est prélevé au point amont par un terme ‘puits’ et réinjecté au point amont par un terme
‘source’. Les valeurs retenues pour les coefficients de perte de charge en entrée et en sortie de
l’orifice sont standard (Ce=0,5 et Cs=1,0).
Remarque :
La station de relèvement des eaux de la Nièvre naturelle au Pont Mal Placé est également représentée
dans le modèle par un orifice particulier fonctionnant uniquement dans le sens Nièvre Loire et de
débit maximal limité à 12 m3/s.
4
2
1
3
2
1 : seuil dénoyé
2 : seuil noyé
3 : orifice dénoyé
4 : orifice noyé
1
Maillage
420m l entre culées droites
Pont avec piles
O01 C05 Loire 6 piles de 3m l
(acier / béton) Ks_min = 30
7 travées de 55m à 70m l
Ks_maj = 20
O06 D10 Buse Rau de Peuilly Ø 0,3m - F.E. = 178,0m à 179,0m Orifice n.d.
RD907 (ex-RN7)
ID Source Type d’ouvrage Emplacement Caractéristiques Modélisation Photo
Maillage
O11 D07 Pont arche Nièvre 12,0m l x 8,05m h - F.E. = 175,50m
Ks = 30
O12 D07 Voûte à pieds-droits Bras 2ndaire Nièvre 2,0m l x 2,15m h - F.E. = 174,34m Orifice n.d.
O14 D07 Voûte à pieds-droits Rau de l’Eperon 2,1m l x 2,25m h - F.E. = 173,75m Orifice
Maillage
7 arches de 40m à 44m l + 1 arche : 10m l
avec piles
C01 Pont à arches (passage routier en RD)
O16 Loire Ks_min = 37
C02 (acier / pierre) 6 piles de 5m l
Ks_maj =
1 pile de 7m l (rectangulaire)
10/20/25
O18 D05 Voûte à pieds-droits Chemin piétonnier 1,6m l x 2,1m h - F.E. = 173,82m Orifice
O20 D05 Voûte plein-cintre Rau de Peuilly 3,05m l x 2,0m h - F.E. = 171,68 m Orifice
Entre le Rau de
O21 D05 Voûte à pieds-droits Peuilly et la Route 0,7m l x 1,21m h - F.E. = 172,70m Orifice
des Brouères
O24 D05 Voûte plein-cintre Rau de la Riolle 2,92m l x 1,5m h - F.E. = 172,93m Orifice
O25 D05 Voûte à pieds-droits Fossé rue L. Bonnet 0,61m l x 0,73m h - F.E. = 173,11m Orifice
O26 D05 Buse Rau des Prés Rollet Ø 1,9m - F.E. = 172,16m Orifice
Voie ferrée
O30 - Pont - Hors modèle
Nevers / Imphy
Faubourg du Grand
O31 - Pont - Hors modèle
Mouësse (RD 978)
Canal de l’Embranchement
ID Source Type d’ouvrage Emplacement Caractéristiques Modélisation Photo
Canal de
Maillage
O36 B05 Pont l’Embranchement 8,1m l - F.E. # 173,00m
Ks = 30
sous la RD 13
En dehors des zones particulières précédemment décrites, les mailles dans le lit majeur sont plutôt de
forme équilatérale et leur taille est variable, dépendant essentiellement des critères de maillage
alentour imposés sur les éléments structurants, les zones bâties ou les ouvrages.
Dans ces secteurs, l’altimétrie des points du maillage est déterminée par interpolation à partir du
semis allégé TIN. Ce semis a été retenu (plutôt que le semis allégé à pas régulier) du fait du nombre de
points plus réduit sans dégradation sensible de la donnée source.
Dans la réalité, les courants fluviaux, mêmes modérés, occasionnent sur les fonds des rivières un
transport de matériaux. Les modifications morphologiques qui en résultent sont plus ou moins rapides,
et résultent de l’adaptation mutuelle, au cours du temps, de l’écoulement et de la topographie des
fonds : érosion des sédiments depuis le fond, charriage par les courants et dépôt lorsque la force
tractrice de l’écoulement devient trop faible.
Dans le cas présent, le type de modélisation mis en œuvre suppose intrinsèquement que le fond du lit
est fixe, c’est-à-dire qu’il ne peut pas évoluer sous l’action de l’écoulement. Cette hypothèse devra
donc être gardée à l’esprit pour l’évaluation des résultats issus du modèle.
Le logiciel TELEMAC-2D mis en œuvre dans la présente étude résout les équations bidimensionnelles
régissant la dynamique des écoulements à surface libre.
Si, dans la réalité, les écoulements peuvent passer en charge au droit d’un ouvrage particulier, soit
parce que la voûte de l’ouvrage est basse, soit du fait de la formation d’un embâcle de bois ou de
glace, ce phénomène ne pourra pas être pris en compte directement par la simulation. Il serait
cependant possible d’ajouter dans le modèle une perte de charge locale au droit de l’ouvrage afin de
reproduire ce phénomène.
Le pont de la RD907 (ex-RN7), ouvrage ancien comptant 14 arches, est le seul sur le secteur d’étude
susceptible de passer en charge en cas de très forte crue de la Loire. Une étude spécifique de cet
ouvrage a été réalisée dans le document EGR_360_RAP_004_v02. Il apparaît ainsi que, même pour la
crue la plus forte envisagée, l’ouvrage ne passerait pas en charge, le tirant d’air restant étant évalué à
1m environ.
D’après les études antérieures consultées et l’étude spécifique sur le pont routier de Nevers, tous les
grands ouvrages présents sur le secteur d’étude sont donc supposés ne pas passer en charge pour les
débits étudiés. L’hypothèse de les représenter comme des ouvrages « à ciel ouvert » est donc tout à
fait valable1.
1
Nous avons bien entendu vérifié a posteriori que les résultats des simulations avec le modèle local 2D ne contredisent pas cette
hypothèse.
Enfin, la modélisation mise en œuvre considère les hypothèses suivantes sur les conditions aux limites :
Les limites latérales du modèle sont représentées par des parois imperméables, c’est-à-dire qu’il
n’y a pas de débordement possible au-delà de ces frontières quel que soit l’événement considéré.
En particulier, nous considérons que les remblais des voies ferrées et autoroutières, les blocs de
bâtiments et les piles des ponts sont des obstacles insubmersibles et imperméables.
A la limite amont du modèle sur la Loire et le canal de dérivation de la Nièvre, le débit est réparti
proportionnellement à la profondeur d’eau sur la largeur inondée. Sur les autres petits cours d’eau
modélisés (ruisseau de Peuilly par exemple), l’introduction de débit est imposée sous la forme d’un
point source de débit.
A la limite aval du modèle sur la Loire, le niveau d’eau est horizontal sur la section en travers du
modèle.
De plus, les conditions aux limites amont et aval sont issues des résultats de simulation du modèle
global 1D à casiers.
Le principe du calage consiste donc à reproduire aussi fidèlement que possible les écoulements
naturels observés, par l’ajustement de la rugosité du terrain, qui traduit le frottement plus ou moins
important de l’eau sur le sol en fonction de l’état de surface du terrain.
Enfin, le calage du modèle hydraulique constitue une étape essentielle de la modélisation car il
conditionne la qualité et la validité des résultats ultérieurs du modèle.
Pour chacun de ces événements, une série d’observations du niveau d’eau proche de l’instant du
maximum de la crue a été relevée (cf. Tableau 3).
Tableau 3 – Observations du niveau d’eau maximum relevées pour les événements de calage
Le relevé de ces niveaux d’observation a été effectué par la DIREN Centre pendant le déroulement de
l’événement, sauf pour ce qui concerne la station de la Jonction dont un enregistrement a aussi été
réalisé par la Banque Hydro.
La Figure 10 ci-après montre la localisation de ces sites de mesure dans l’emprise modélisée. Les
observations des crues de calage aux points n°6137, 6139 et 6146, localisés sur la figure ci-après, ne
sont pas disponibles.
2
Cette observation a été relevée le 08/05/2001.
Le Tableau 4 ci-dessous récapitule les valeurs maximales de débit amont et de niveau aval sur la
période simulée pour chaque événement de calage.
Les graphes de la Figure 12 ci-après présentent les hydrogrammes imposés sur les frontières amont
pour chaque événement de calage.
Il convient de noter que les simulations avec le modèle global 1D à casiers ont été menées sur une durée
de 400 heures environ (# 17 à 21 jours). Cette durée de simulation n’est pas envisageable avec le
modèle local 2D, étant donné sa complexité (plus de 46000 points de calcul). Nous avons donc pris le
parti de réduire la période simulée avec le modèle local à une centaine d’heures environ (# 3.5 à 5
jours), centrée sur la pointe de la crue de l’événement considéré.
De ce fait, les simulations avec le modèle bidimensionnel débutent à partir d’un état hydraulique
initial établi correspondant à un écoulement en deçà des premiers débordements importants en lit
majeur. Cet état initial, déterminé à partir des résultats du modèle global 1D, est défini par un débit
de la Loire en amont de 860 m3/s, un niveau de la Loire en aval de 171.47 m/s et un débit nul sur la
Nièvre. La première heure de simulation, qui n’est pas analysée en tant que telle, permet d’ajuster
progressivement l’état hydraulique du modèle 2D compte tenu de l’écart à l’état hydraulique initial
issu du modèle 1D.
Crue de décembre 2003 - conditions aux limites du modèle 2D Débit Loire lit majeur et Nièvre
Débit Loire lit principal (m3/s)
2000 (m3/s) 400
Débit Loire amont - lit principal
Débit Loire amont - lit majeur RG Période simulée avec le modèle local 2D
1500 300
1250 250
1000 200
750 150
500 100
250 50
0 0
50 100 150 200 250 300 350 400 Temps (h) 450
1500 75
1250
1000 50
750
500 25
250
0 0
0 50 100 150 200 250 300 350 Temps (h) 400
Crue de mai 2005 - conditions aux limites du modèle 2D Débit Loire lit majeur et Nièvre
Débit Loire lit principal (m3/s)
2000 (m3/s) 40
Débit Loire amont - lit principal
Débit Loire amont - lit majeur RG Période simulée avec le modèle local 2D
Débit Canal Nièvre amont
1750 35
1500 30
1250 25
1000 20
750 15
500 10
250 5
0 0
0 50 100 150 200 250 300 350 Temps (h) 400
En première approche, le coefficient de rugosité est imposé a priori par zones homogènes d’occupation
du sol, définies à partir des données disponibles. En lit majeur, nous avons ainsi utilisé les ortho-
photographies aériennes les plus récentes afin de définir les zones de végétation et d’urbanisation. En
lit mineur, ces photographies nous ont également permis de distinguer les bancs de sable émergés
partiellement végétalisés du reste du lit en eau. Les valeurs à prendre en compte pour les simulations
initiales sont ensuite déterminées à partir de notre expérience, tout en en restant cohérent avec les
valeurs adoptées dans le modèle global 1D à casiers.
Notons cependant ici que les valeurs de rugosité utilisées dans la modélisation bidimensionnelle
diffèrent des valeurs utilisées dans la modélisation unidimensionnelle. Les valeurs plus faibles des
rugosités de Strickler utilisées en modèle filaire ou maillé compensent en effet les approximations
induites par la simplification sous-jacente des équations de l’hydraulique, la modélisation
bidimensionnelle étant en revanche bâtie sur un système d’équations qui inclut moins d’hypothèses.
Au cours des différents calculs constituant l’étape du calage, on procède à l’analyse des résultats du
calcul et à la comparaison avec les éléments de calage disponibles. Dans une moindre mesure, les
lignes d’eau calculées par la modélisation 1D sont également considérées lors de cette démarche. La
valeur des coefficients de Strickler et l’extension des zones sont alors ajustées par essais successifs
afin de reproduire au mieux les événements de crue.
Remarque : En l’absence de données de calage exploitables à l’intérieur des vals endigués pour des
événements largement débordants, il n’a pas été possible de suivre la même démarche pour ajuster les
coefficients de rugosité dans les zones urbaines. Les coefficients adoptés ici sont en fait le résultat de
notre expérience passée (notamment, études de Toulouse et Carcassonne).
Coefficient de rugosité
Nature du terrain de Strickler (m1/3.s-1)
Lit mineur Loire 27 à 37
Nièvre, canaux et ruisseaux 30
Bancs émergés végétalisés 25
Lit majeur Zones de végétation herbacée à arbustive 20
Zones urbaines (bâti représenté par des îlots) 20
Zones urbaines (bâti représenté par de la porosité) 12
Zones boisées 10
Tableau 6 – Comparaison des niveaux d’eau maxima calculés et observés aux repères de crue
Pour les trois crues de calage, la moyenne des écarts entre les niveaux d’eau maxima calculés et
observés est de l’ordre de +/-5cm. De plus, toutes les valeurs sont inférieures à +/- 10cm, à
l’exception de l’observation de « Maison Rouge » sur la commune de Saint-Eloi pour la crue de
décembre 2003 qui dépasse légèrement ce seuil. Ces valeurs sont similaires à celles obtenues avec le
modèle global 1D à casiers sur la même zone d’étude.
En complément, nous présentons sur les Figure 15 à Figure 17 une comparaison des limnigrammes
calculés aux différents sites précédents avec les niveaux d’eau observés, en tenant compte de l’instant
exact d’observation.
Cette comparaison montre bien évidemment des écarts globalement plus importants, d’une part du fait
que la plupart des observations ont été relevées légèrement avant le pic réel de la crue, et d’autre
part du fait de la forme de l’hydrogramme de chaque crue, plus ou moins ‘pointue’. Ainsi, la moyenne
des écarts entre les niveaux d’eau calculés et observés au même instant est de l’ordre de +/-3cm pour
la crue de décembre 2003, +/-9cm pour la crue de mai 2001 et de +/-13cm pour la crue d’avril 2005.
La comparaison de l’extension réellement inondée avec celle calculée par le modèle local 2D au même
instant (cf. Figure 19) montre de très grandes concordances, mêmes sur les secteurs faiblement
inondés, comme par exemple le long du ruisseau de Peuilly entre la voie ferrée Nevers-Saincaize et la
Vieille Loire ou bien encore à l’intérieur du val Saint-Antoine.
Pour finir, les figures à la suite (Figure 20 à Figure 28) présentent, pour chaque événement de calage,
les cartes des maxima des variables hydrauliques calculées par le modèle local 2D : niveau d’eau,
hauteur d’eau et vitesse d’écoulement.
La première simulation (Test 01) considère une répartition de débit conforme à la méthode explicitée
ci-avant pour définir un état de référence. Deux autres simulations sont réalisées considérant une
répartition de débit sur la frontière amont modifiée comme suit :
Test 02 : le débit du lit majeur de RG est augmenté de 5% du débit total, celui du lit principal est
diminué de 5% du débit total ;
Test 03 : le débit du lit majeur de RG est augmenté de 10% du débit total, celui du lit principal est
diminué de 10% du débit total
Le Tableau 7 ci-dessous et la Figure 29 en page suivante présentent les répartitions de débit testées de
ces trois simulations.
Les autres conditions aux limites sont identiques pour les trois simulations tests, et résultent de la
simulation sur le modèle global 1D à casiers, comme explicité au § 4.3 :
Le limnigramme calculé par le modèle global 1D à casiers sur le profil de la Loire n°34 (au droit du
lieu-dit Le Saulay) est imposé à la limite aval du modèle 2D la plaine inondable de la Loire, sur une
largeur variable suivant la crue considérée. Dans le cas présent, la cote maximale atteint 174.53 m
IGN69.
L’hydrogramme calculé par le modèle global 1D à casiers sur le profil du canal de dérivation de la
Nièvre à l’aval de la RD978 est imposé à la limite amont du modèle 2D sur la largeur du canal. Dans
le cas présent, le débit de pointe atteint 91.17 m3/s.
Ce profil en long montre un écoulement nettement différencié entre le lit mineur de la Loire et le lit
majeur de RG jusqu’au PK 998, correspondant à l’extrémité aval de la levée de Gonière. Au-delà, il n’y
a plus de différence marquée des niveaux d’eau entre le lit mineur et le lit majeur.
Par ailleurs, ce graphe permet de vérifier que les modifications dans la répartition de débit sur la
frontière amont du modèle local 2D n’induisent pas de différence notable en aval de l’A77. Ces
différences sont cependant sensibles en amont de la déviation de Nevers, les maxima étant observés
sur la frontière amont :
Au plus -2 cm pour le Test 02 et -4 cm pour le Test 03 sur la ligne d’eau au centre du lit mineur de
la Loire par rapport au Test 01 de référence ;
Figure 30 – Annexe : Comparaison des lignes d’eau calculées en lit mineur et en lit majeur
Pour compléter notre analyse, le Tableau 8 ci-dessous présente les débits maximaux transitant au
travers des trois ouvrages de l’A77 pour chaque simulation testée. On constate que les différences de
débit dans les ouvrages de décharge entre les trois tests sont inférieures à 1% du débit total de la
Loire.
Dans tous les cas, cette influence apparaît comme négligeable sur le domaine d’intérêt du modèle
local bidimensionnel.