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I. 5-Généralités Sue Les Apatites Sédimentaires
I. 5-Généralités Sue Les Apatites Sédimentaires
La revue bibliographique que nous nous sommes proposés de mener permet d’établir un
état de l’art. Elle concerne un aperçu de l’une des étapes clé de la mise en forme des
phosphates, tel que le traitement thermique par calcination et par mélange à chaud dans des
conditions spécifiques. Ces derniers consistent des opérations unitaires au cours de laquelle le
milieu va être se déshydrater, se griller de la matière organique et des carbonates avec
libération d’autres impuretés inutiles. A l’issue de ces opérations, les particules vont avoir
subies une modification des propriétés thermo-hydro-chimio-mécaniques (THCM) des entités
constitutives. Ces propriétés vont aussi évoluer tant à l’échelle des particules qu’à celle du
milieu dans sa globalité, ainsi qu’à l’échelle industrielle. Ce sont ces différents aspects que
nous nous proposons donc d’analyser et de développer dans les paragraphes suivants. Ce
première chapitre, à pour but aussi de poser les problématiques associées aux phosphates lors
de sa valorisation. Elle s’appuie aussi sur les études les plus récentes dans le domaine dont la
lecture critique a permis de dégager les principaux arguments sur lesquels nous nous
appuyons notre approche méthodologique pour la formulation des phosphates comme milieux
granulaires.
La grande partie des sédiments est marine. Ils proviennent de la désagrégation des
continents, y compris les dépôts formés à partir des restes des êtres vivants. Les sédiments se
présentent presque toujours sous la forme de boues gorgées d'eau. Pour devenir des roches
cohérentes ils doivent subir une suite de transformations, dite «diagenèse».
Les sédiments ont deux origines: endogène ou exogène.
- L'origine endogène de la sédimentation provient de la production autochtone du milieu.
Cette production primaire engendre des débris de macrophytes (plantes aquatiques, cadavres
de microphytes et d'animaux).
- L'origine exogène où les sédiments sont issus du ruissellement des fleuves, des effluents ou
de l'atmosphère. Cet apport peut être d'origine naturelle (érosion des sols, décomposition de la
matière végétale), ou anthropique (apports de matière en suspension, de matières organiques,
de nutriments ou de micro-polluants en raison des rejets agricoles, industriels et domestiques)
[53].
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Les apatites sont des minéraux de formule générale: Me10(XO4)6Y2; «Me = Ca2+, Ba2+,
Pb2+, …» représente le plus souvent un cation divalent, «XO4» un groupement trivalent (X =
P, V, Si) et Y = F-, Cl-, HO-, …un anion monovalent, ils permettent l’incorporation d’un
grand nombre d’éléments au sein de sa structure cristalline. Il découle d'après la formule
théorique de l'apatite que le rapport idéal Me/XO4 vaut 1,667. En chimie du solide, ce rapport
permet de définir la famille des apatites. La valeur des paramètres de maille, la position des
ions, leur répartition entre les sites, la déformation des angles et des longueurs de liaison sont
bien évidemment reliées à la nature des ions de substitution: rayon ionique, charge,
polarisabilité, électronégativité, ... etc. Les grandeurs thermodynamiques comme la solubilité,
l'enthalpie de formation vont, elles aussi, dépendent de ces substitutions [74].
Le tableau I. 2 donne un aperçu non exhaustif des différentes substitutions pouvant être
relevées sur les sites Me, XO4 et Y.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Me XO4 Y
Ca2+ PO43- OH-
Cd2+ AsO43- F-
Sr2+ VO43- Cl-
Ba2+ MnO43- Br-
Pb2+ ... I-
... … ...
Tableau I. 2: Exemples non exhaustifs de substitutions dans la structure des apatites
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
difficultés surviennent quant à la valorisation des phosphates dus aux grands nombres des
composants atomiques, sa composition hétérogène et facteurs variables. Il est lié fortement au
composant organique et influe sur la cinétique de leur traitement car tous les composants ne
réagissent pas à la même vitesse. La présence ou non d’impuretés sur les grains modifierait
également de façon significative la cinétique de traitement à l’échelle granulaire. Les
phosphates de calcium apatitiques se comportent différemment à haute température selon leur
composition chimique de départ [82].
Une série de relations systématiques entre les francolites ont été établit par divers
auteurs qui ont employé la diffraction des rayons X (DRX), l'analyse chimique et les
méthodes statistiques pour montrer que les teneurs en calcium (Ca), sodium (Na), magnésium
(Mg), phosphore (P), anhydride carbonique (CO2) et fluor (F) peuvent décrire de manière
adéquate la plupart des francolites [83; 84]. Les francolites ayant une importante substitution
carbonate sur phosphate sont les plus fortement réactives et sont les plus appropriées pour
l'application directe comme engrais ou amendement.
Plus important, le carbonate remplace le phosphate dans un rapport 1:1 (figure I. 6), et
la quantité maximale de substitution est de 6% à 7% de CO2 en poids. Les substitutions de
cations et d'anions compensent les déséquilibres nets de charge. L'incorporation de CO2 dans
la structure de la francolite s'accompagne d'une teneur accrue en fluor. Dans les francolites, la
valeur "a" du paramètre cristallographique diminue de 9,369 ± 0,001 Å à approximativement
9,320 ± 0,001 Å avec la substitution maximale de carbonate (figure I. 7). Les PN
sédimentaires des dépôts insulaires et de grottes contiennent souvent des apatites carbonatées
qui ont une teneur en F inférieure à celle de la fluorapatite stoechiométrique et peuvent
contenir des quantités significatives d'hydroxyle dans leurs structures. L'indice de réfraction
diminue également systématiquement avec l'augmentation de la substitution de carbonate.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Figure I. 6: Francolites avec excès de fluor, corrélation des moles de CO32− avec PO43− en
poids des formules [75]
La teneur de CO2 dans les francolites avec excès varie selon les ages géologiques. En
effet, les roches sédimentaires plus anciennes contiennent généralement des francolites avec
une quantité limitée de substitution carbonatée alors que des PN sédimentaires plus jeunes
peuvent avoir des compositions qui englobent le modèle francolite (figure I. 8).
Figure I. 8: Variation de la teneur en CO2 dans les francolites avec excès de fluor de divers
âges géologiques [75]
I. 6. 2- les phosphates magmatiques;
Les gisements magmatiques (ignés) sont d’origine volcanique. Ils ont fourni environ
10% à 20% de la production mondiale des dix dernières années. Ils sont exploités en Russie,
au Canada, en Afrique du Sud, au Brésil, en Finlande et au Zimbabwe mais se trouvent
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Les phosphates naturels sont des minerais complexes, leurs compositions changent d'un
dépôt à l'autre. Les dépôts de qualité supérieure des phosphates naturels sont épuisés jour par
jour dans le monde, les sources actuelles seront dérivées des sources de qualité inférieure
contenant diverses impuretés qui peuvent se rencontrer selon trois origines principales: (i)
celles liées aux éléments substitués dans la structure de l’apatite, (ii) celles provenant des
autres phases présentes dans les phosphates, (iii) celles dépendant des conditions
physicochimiques lors de la formation des phosphates. Les phosphates sont en association
avec une grande variété de minéraux accessoires et/ou d'impuretés [90]. Ces impuretés sont
parfois géologiquement bien isolées sous forme de couches bien séparées (exogangue) ou
intimement mélangées au minerai (endogangue), les teneurs de ces éléments changent
considérablement parmi les sources de PN et même dans le même gisement. Les séries
caractéristiques de minerais accessoires sont de diverses origines et histoires géologiques.
Elles incluent, dans diverses combinaisons et concentrations, de la matière organique, de
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
quartz, des minéraux argileux, des carbonates, des éléments radioactifs et des oxydes de
métaux…etc. En effet, les carbonates précipitent généralement dans le milieu marin et sont
principalement représentés par de la calcite, de la dolomite, de la ferrifère et de l’ankérite. Ils
introduisent donc Ca, Fe et Sr comme principales impuretés non localisées dans la structure
CFA. Le quartz peut se rencontrer en tant que grains détritiques ou en tant que variétés
microcristallines. Les autres silicates trouvés dans les PN sédimentaires peuvent comprendre
des feldspaths et des micas (biotite et muscovite). La teneur en silice des phosphates va
dépendre principalement de la proportion de quartz et de minéraux des argiles détritiques ou
néoformées (muscovite, illite, kaolinite, montmorillonite …) pendant la diagenèse qui peuvent
représenter une proportion importante de la matrice des phosphates. Les minéraux argileux
trouvés dans les PN sédimentaires comprennent l'illite, la kaolinite, les smectites et la
palygorskite/ sépiolite. Des zéolites, y compris la clinoptilolite et la heulandite, sont de temps
en temps trouvées dans des PN.
Les PN contiennent également des éléments dangereux comprenant des métaux lourds,
par exemple le cadmium (Cd), le chrome (Cr), le mercure (Hg) et le plomb (Pb). Ainsi que
des éléments radioactifs, comme l'uranium (U). Les teneurs de ces éléments dangereux
changent aussi considérablement parmi les sources de PN et parfois dans le même gisement.
La présence ou non d’impuretés sur les grains modifierait également de façon significative la
cinétique du traitement à l’échelle granulaire. Par conséquent, les problèmes surviennent
lorsqu’on valorise les phosphates dus à la composition hétérogène et aux grands nombres des
composants atomiques qui ne réagissent pas à la même vitesse [6]. En outre, la matière
organique peut être responsable des teneurs élevées en U, As et Ba, et beaucoup moins en Pb,
Cd et Zn. Les teneurs en U dépendent également fortement de l’intensité des conditions
réductrices [6].
Les impuretés et les minerais accessoires associes aux PN affectent la qualité des
phosphates. L'ensemble des impuretés, aussi bien majeures qu'à l'état de traces, manifeste des
effets néfastes lors des différentes étapes de transformation des phosphates en ces dérivées
ainsi que sur l’écosystème [91]. Dans le domaine industriel phosphatier, la matière organique
et les carbonates posent de sérieux problèmes. Elles agissent, très fortement, sur le
ralentissement des cinétiques de la cristallisation des cristaux de dihydraté (DH) et influencent
sur la forme des cristaux de hémi-hydraté (HH) qui ont un rôle direct sur la filtrabilité et la
perméabilité des acides phosphoriques lors de sa fabrication car elles provoquent la formation
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
organique et les carbonates. Par conséquent, elles peuvent être réduits par voie thermique
selon le taux d’élimination de la matière organique et des carbonates.
La plupart des études réalisées sur les métaux lourds ont montré qu’ils sont parmi les
éléments les plus toxique, dont les effets de leur toxicité concernent les systèmes nerveux, le
sang ou la moelle osseuse, et sont aussi généralement cancérigènes pour les êtres vivants. En
effet, dans le but d’éviter ce fléau, il y a un effort considérable qui se fait pour développer des
technologies efficaces pour éliminer ces métaux lourds ou au moins atteindre des
concentrations très faibles dans les effluents industriels ou dans les eaux destinées à la
consommation des êtres vivants. Divers procédés ont été utilisés pour l’élimination des
différents polluants souvent rencontrés dans les eaux naturelles ou usées. Citons par exemple,
la précipitation chimique, l’extraction liquide-liquide, l’échange ionique et l’adsorption sur
des supports synthétiques ou naturels. Plusieurs matériaux ont été déjà utilisés pour la
sorption de ces entités polluantes. De nombreux travaux sur d’autres matériaux comme les
zéolites, le charbon actif et la silice ont, en effet, révélé leurs aptitudes à éliminer des métaux
lourds en solution aqueuse. Le phénomène d’adsorption des métaux lourds par différents
matériaux a été développé, et notamment le plomb, le cobalt, le cadmium et le cuivre.
D’ailleurs, beaucoup des points gênent l'utilisation des PN. Par exemple la taille du
gisement potentiel du PN assurant la fourniture, le coût de l'exploitation, du broyage et de la
distribution, le rapport coût/bénéfice pour tous les participants dans la chaîne
d'approvisionnement, l'impact sur l'environnement, le social, l'économie ainsi que la politique
du gouvernement. Dans l'analyse finale, ces points détermineront si un gisement sera ou non
mis en exploitation. Notant que, la plupart des législations traitant des PN pour l'application
directe incluent trois caractéristiques principales: teneur en P2O5 total du PN, solubilité et la
granulométrie.
L’intérêt des phosphates, dont plus de 80% de la production mondiale est utilisée par
l’agriculture, tient au fait que toutes les plantes, cultivées où non, a un besoin incontournable
de phosphore pour leur croissance et leur existence. Le phosphore est l’un des 19 éléments
strictement indispensables aux organismes vivants quelles que soient la place qu’ils occupent
dans l’arbre de l’évolution. Ainsi, aucun organisme vivant, et «voulant» le rester, n’échappe à
l’utilisation de phosphore [96]. Le phosphore intervient dans la majorité des grands cycles
biogéochimiques, il entre dans la composition des os, des dents, il est essentiel pour l’ADN,
les nerfs, et pour le fonctionnement des muscles; il est aussi nécessaire à la croissance des
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
D’autres métaux se trouvent présents dans les phosphates. Il en est ainsi de l’aluminium,
du fer, du magnésium qui ne trouvent pas d’emploi, et du cadmium qui fait partie des métaux
dits lourds et peut rendre le minerai impropre à un usage agricole. C’est pourquoi la
commission européenne a approuvé le 31 mai 2002 l’interdiction des engrais phosphatés à
forte teneur en cadmium.
L'acide de voie humide doit être, selon l'usage prévu, partiellement ou totalement purifié
[100]. Ainsi pour l'acide superphosphorique -passage obligé pour la fabrication d'engrais
liquides- il faut réduire les teneurs en impuretés métalliques, surtout MgO, et fluorées. Un tel
traitement diminue la viscosité de l'ASP et évite la tendance à la post-précipitation, voire
même à la prise en masse, de l'ASP et des engrais liquides qui en dérivent [12]. En ce qui
concerne les détergents, on doit éliminer la couleur et la tendance au mottage des phosphates
sodiques obtenus par neutralisation de l'acide [100]. Pour les usages techniques, par exemple
en métallurgie, l'acide doit être débarrassé de ses impuretés métalliques, en particulier le
plomb [100]. Pour l'alimentation animale, il s'agit d'éliminer le fluor et les métaux lourds (Cd,
Pb, As). Enfin pour l'alimentation humaine, il faut avoir un acide très pur, comparable à
l'acide de voie thermique [100]. Pour répondre à ces différentes exigences de qualité,
plusieurs procédés de purification sont préconisés. En ce qui concerne la purification partielle
de l'acide, des traitements physicochimiques basés notamment sur l'échange d'ions et sur la
technique de précipitation sont proposés [101- 103]. La purification poussée de l'acide est
réalisée industriellement, presque exclusivement, par extraction liquide- liquide.
Pour économiser les ressources naturelles, il faudra dans un futur proche agir à la fois
sur la réactivée des phosphates lors de son réaction et sur la consommation de phosphore et
sur la valorisation du phosphore perdu dans les sols, au fond des océans, ou dans les
décharges. Ainsi, le phosphore des effluents représente une quantité non négligeable. La
valorisation du phosphore peut se faire sous différentes formes, notamment sous forme d’un
précipité de phosphate de calcium.
Par ailleurs les phosphates bruts renferment, outre du phosphore, raison de leur
exploitation, différents corps simples. Parmi ceux-ci, l’uranium accompagne la plupart du
temps les phosphates sédimentaires quelle que soit leur localisation géographique. Bien
qu’étant présent à faible dose, quelques centaines de ppm (partie par million), l’uranium des
phosphates peut être récupéré à l’occasion de la fabrication d’acide phosphorique (H3PO4).
Cette récupération est apparue économiquement rentable depuis une vingtaine d’années.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Ainsi, en 1980, 12% de l’uranium utilisé dans le monde provenait du traitement des
phosphates.
Les phosphates naturels sont extraits, enrichis puis transformés en acide phosphorique
selon différents procédés. L'acide produit peut être directement transformé en engrais
phosphaté ou concentré. Ce dernier est commercialisé ou transformé en engrais binaire ou
complexe ou en d'autres sels.
Alors que des acides minéraux courants tels que les acides sulfurique, nitrique et
chlorhydrique ont pour base de production industrielle des matières premières simples et
pures ou faciles à purifier (soufre, azote de l'air, chlorure de sodium.....), leur homologue
phosphorique est produit exclusivement à partir de phosphates minéraux complexes [100]. La
nature complexe de la matière première engendre au cours de sa transformation de nombreux
problèmes -inhérents à la présence d'impuretés- avec pour résultante une production moins
aisée et une multitude de procédés.
Deux grands modes de fabrication, se distinguant fondamentalement par leur principe et
par la qualité de l'acide produit, sont utilisés industriellement pour la transformation des
phosphates minéraux naturels en acide phosphorique: la voie sèche (ou thermique) et la voie
humide [104]. De part son principe de base, la voie humide -notamment le procédé au
dihydrate- conserve la plupart des impuretés présentes initialement dans la roche phosphatée
dans l'acide phosphorique produit [105]. Mis à part le minerai de phosphate comme source
principale d'impuretés, l'acide sulfurique d'attaque, l'eau de process, la corrosion et l'érosion
des équipements des ateliers de fabrication d'acide phosphorique sont aussi des sources
secondaires de pollution de l'acide. La première, limitée au cas où le phosphore élémentaire
est demandé, consiste en la combustion du phosphate dans un générateur électrique
(abandonnée pour sa consommation énergétique élevée). La voie humide est celle utilisée
actuellement pour la production industrielle d’acide phosphorique. Elle est basée sur l’attaque
acide des phosphates.
L’attaque des phosphates à l'acide sulfurique est la voie la plus utilisée dans le monde
pour la production industrielle d'acide phosphorique.
Ca ( PO4 ) 2 + 3 H 2 SO4 + 3 X H 2O → CaSO4 + 2 H 3 PO4
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Les conditions de température et de vide sont variables selon le procédé retenu. Il est à
noter qu'avec la concentration de l'acide phosphorique de voie humide, la majorité des
impuretés se retrouvent dans l’acide concentré: magnésium, fer, aluminium…. Alors que le
fluor et le chlore s’échappent partiellement avec la vapeur d’eau et les incondensables.
Il est à préciser que le fluor se dégage sous forme de tétrafluorure de silicium et se
combine avec les fluorures pour donner des fluosilicates selon les réactions suivantes:
SiO2 + 4 HF → SiF4 + H 2 O
SiF4 + 2 HF ←→ H 2 SiF6
3 SiF4 + 2 H 2 O ←→ 2 H 2 SiF6 + SiO2
Le tableau I. 4 donne une composition chimique moyenne de l’acide phosphorique
marchand.
Elément Teneur en %
P2O5 52.3 - 56.5
CaO 0.02 – 0.05
H2SO4 1.0 – 2.0
F 0.30 – 0.40
SiO2 0.01 – 0.05
Fe2O3 0.35 – 0.45
Al2O3 0.75 – 0.85
Tableau I. 4: Composition chimique moyenne de l’acide phosphorique marchand
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
C’est un engrais phosphaté simple de grande solubilité dans l’eau, utilisé directement
dans le sol ou mélangé à d’autres engrais. Il s’agit du phosphate monocalcique obtenu par
attaque du phosphate naturel à l’acide phosphorique suivant:
Ca 3 ( PO4 ) 2 + 4 H 3 PO4 → 3 Ca ( H 2 PO4 ) 2
On distingue deux procédés de fabrication du TSP. Le procédé par voie humide consiste
à attaquer le phosphate broyé avec l’acide phosphorique dilué produit; la bouillie de TSP
obtenue est injectée dans un sécheur granulateur. La réaction se termine au cours du stockage.
Le procédé par voie sèche retient de l’acide concentré comme agent d’attaque du phosphate
finement broyé. Au tableau I. 5 est rapportée une analyse type des TSP produits par les deux
voies.
Voie humide Voie sèche
P2O5 Total 47 % 40 %
P2O5* 43 % 37 %
Humidité 4% 6%
* P2O5 soluble eau
Tableau I. 5: Analyses type des TSP produits par les deux voies
ii) les phosphates d’ammonium MAP - DAP
Les engrais de phosphate d’ammonium, mono ou di, ont connu ces dernières
décennies un grand développement en raison de leur apport double en éléments fertilisants:
l’azote et le phosphore. Le DAP (18 – 46 – 0) se présente sous forme de granules de grande
solubilité dans l’eau. Il est produit par neutralisation à l’ammoniac de l’acide phosphorique:
H 3 PO4 + NH 3 → NH 4 H 2 PO4 Mono Ammonium Phosphate
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Ce sont des engrais solides renfermant les trois principaux éléments fertilisants: l’azote,
le phosphore et le potassium. Ils sont obtenus par mélange des sels correspondants suivant des
ratios donnant les formulations désirées dont les plus connues sont le 15-15-15 et le 17-17-17.
Les phosphates monocalcique MCP et bicalcique DCP entrent dans la composition des
aliments pour bétails. Ils sont obtenus par neutralisation de l’acide phosphorique au carbonate
de calcium selon les réactions chimiques suivantes:
2 H 3 PO4 + CaCO3 + H 2 O → Ca ( H 2 PO4 ) 2 . 2 H 2 O + CO2
H 3 PO4 + CaCO3 + H 2 O → CaHPO4 . 2 H 2 O + CO2
Dans le tableau I. 6 sont consignées des analyses types des sels de phosphate de
calcium.
MCP DCP
P2O5 Total 52 % 41 %
CaO 21 % 31 %
Humidité 3% 3%
Tableau I. 6: Analyses types des sels de phosphate de calcium
Les sels les plus connus sont les polyphosphates de sodium ou STPP de formule
chimique Na5P3O10. Ils sont utilisés dans la fabrication des détergents et sont obtenus par
neutralisation à la soude de l’acide phosphorique préalablement prétraité, suivie d’une
polymérisation du composé obtenu.
En mécanique des matériaux granulaires la température ordinaire n’a aucun effet sur les
propriétés du milieu. Par contre, à haute température ces propriétés varient d’une manière
médiocre.
Le transfert thermique au sein du milieu granulaire se fait suivant trois modes différents
[136], Les transferts de chaleur au sein de ces milieux sont complexes car ils sont, d’une part,
conditionnés par la structure granulaire du matériau et, d’autre part, peuvent se trouver
couplés à des transferts de masse. Il y a transfert de chaleur entre deux points où règnent des
températures différentes: le transfert s'effectue toujours de la température la plus élevée à la
température la plus faible. La différence de température est la force motrice du transfert de
chaleur.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Les propriétés thermophysiques des milieux granulaires, importantes d’un point de vue
industriel, présentent certaines caractéristiques spécifiques qui ne sont pas bien connus, non
encore maîtrisées même si la première tentative de mesure des propriétés physiques date de
1895. Elles sont étudiées par pas mal des auteurs [137 – 142].
D’ailleurs, les gisements de PN contiennent, de plus les apatites, des minéraux
accessoires et des impuretés de gangue qui se différent également selon les conditions de
sédimentations. Ces impuretés incluent la silice, les minéraux argileux, les carbonates, les
éléments radioactifs et les oxydes hydratés des métaux. Ces impuretés se trouvent sous
diverses combinaisons et concentrations dont certaines peuvent avoir une influence marquée
sur l'efficacité d'un PN utilisé en application directe [106]. Bien que des quantités
considérables de minéraux accessoires et d'impuretés soient enlevées pendant
l'enrichissement, le minerai enrichi contiendra toujours une certaine quantité d’impuretés
d'origine qui sont parfois géologiquement bien isolées, sous forme des couches bien séparées,
ou intimement mélangées aux minerais de phosphates.
Parmi les opérations d'enrichissement des phosphates, le traitement thermique qui a
pour finalité d’obtenir des qualités de produits dites thermo-phosphates dont le profil
chimique et minéralogique dépend du mode du traitement. Il représente industriellement un
coût énergétique considérable. Le comportement du minerai à haute température a un impact
direct sur la marche des procédés du traitement, car il conditionne le fonctionnement du
procédé et sa stabilité. La description fine de ces mécanismes et de leurs interactions requiert
la détermination pour ces matériaux d’un ensemble de données thermodynamiques,
cinétiques, hydrodynamiques, thermoconvectives, thermodiffusives,…. Les différents aspects
de traitement mécanique et/ou thermique tel que le lavage, tamisage, séchage, calcination,
décarbonatation, séparation magnétique et flottation ont été étudiés par de nombreux auteurs
[107 – 109]. Cependant, la connaissance au préalable de la matière organique et des
carbonates contenus dans le minerai phosphaté est très importante car elle permet de
déterminer exactement le type de traitement approprié. En fonction de sa teneur en BPL
(%BPL = 2,185*%P2O5), le minerai peut être classé en quatre catégories: le phosphate très
basse teneur (TBT), le phosphate basse teneur (BT), le phosphate moyen teneur (MT) et le
phosphate haute teneur (HT). Les phosphates HT et MT ont des teneurs en BPL supérieures à
68% et sont considérés comme des produits marchands, pour lesquels on utilise des méthodes
conventionnelles telles que le séchage, ou quelque autres techniques de séparation physique.
Par contre, pour les phosphates BT et TBT, quelques autres techniques spéciales peuvent être
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
aussi appliquées telles que la calcination, dont l’un des effets essentiels est l’élimination d’une
partie de la matière organique. D’ailleurs, même si la teneur en P2O5 du phosphate s’adapte
au procède de fabrication des acides phosphoriques, l’existence de la matière organique
provoque des problèmes néfastes sur la qualité et l’environnement, et par conséquent, le
traitement thermique paraît encore comme un traitement physique approprié à tous type des
phosphates carbonatés.
Il ressort de la plupart des travaux [3; 5; 110], que l’élimination de la matière organique
et des carbonates par les procédés de calcination à base de lit fluidisé nécessite un apport
énergétique important. La calcination qui se fait généralement à une température élevée suivie
d’un refroidissement jusqu’à la température ambiante correspond à une perte d’énergie assez
considérable. On est donc confronté à un problème d’optimisation du traitement thermique
qui a pris ces dernières années une importance particulière en raison du coût élevé de l'énergie
et des impératifs d'économie qui en découlent.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
D’une façon générale, le traitement des phosphates par calcination se fait par plusieurs
techniques qui sont actuellement disponibles. Les procédés de traitement proprement dit
commencent au préalable par des prétraitements avec les gaz récupérer de la sortie de la
calcination. Dans l’objectif d’améliorer l’efficacité et le rendement industriel et de diminuer
l’énergie des combustibles consommés et par conséquent le coût global. Malgré ceci, il y’a
une perte importante lors de cycle de refroidissement.
Notre approche consiste à récupérer cette perte on procédons un nouveau protocole par
mélange à chaud pour récupérer cette énergie perdue et ainsi à diminuer leurs coûts de
production ainsi que leurs besoins en combustibles fossiles. Ceci permettant de réduire la
consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette approche
puissante qui exige un effort plus grand que les autres approches. Elle livre cependant un
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
bénéfice plus grand qui peut réduire jusqu'à 33% la facture énergétique d'un procédé
industriel de traitement thermique des phosphates.
Dans le cas de solides, l'homogénéité n'est jamais parfaite, elle est proportionnelle à la
finesse de la granulométrie des poudres. On s'attache alors à avoir une répartition aléatoire des
grains des deux composants, la granulométrie devant être sensiblement identique pour les
deux poudres.
i) loi des masses
En cas de miscibilité, un certain nombre de propriétés extensives suivent une loi dite «des
masses»: si la propriété P du solide s1 vaut P1 et que celle du solide s2 vaut P2, et que l'on
mélange une masse m1 du solide 1 avec une masse m2 du solide 2, alors la propriété P du
mélange vaut:
ms1 × Ps1 + ms 2 × Ps 2
P= (I. 17)
ms1 + ms 2
La valeur de P est la moyenne des valeurs pour chaque solide pondérée par les masses.
Cependant, cette loi ne s'applique pas à toutes les propriétés extensives pour tous les
systèmes. En effet, il peut se produire des réactions chimiques ou physiques modifiant les
valeurs; ainsi, cette loi des masses est en général respectée pour des propriétés telles que le
volume ou la capacité calorifique, mais pas toujours. Les propriétés intensives, quant à elles,
ne suivent pas une loi de ce type (par exemple la température, la pression... ne suivent pas la
loi des masses).
ii) Température de mélange des solides
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Dans le cas d'un mélange dit «idéal» de deux solides de température T1 et T2, l’énergie
calorifique apportée par chacun des solides est mise en commun. La température finale T peut
donc se calculer par:
(ms1 ×cs1 + ms2 × cs2 ) T = ms1cs1Ts1 + ms2cs2Ts2
Où ci est la capacité calorifique du solide «i». Dans certains cas, les interactions entre les deux
solides «absorbent» ou au contraire «génèrent» de la chaleur; cette loi devient donc fausse, et
l'écart de chaleur est appelé «Enthalpie de mélange».
m s 1 c s 1T s 1 + m s 2 c s 2 T s 2
T = (I. 18)
m s 1 c s1 + m s 2 c s 2
Le vocabulaire utilisé est analogue à celui employé pour décrire les fluides. Ainsi, on
peut parler de mélange par convection, par diffusion ou de mélange par cisaillement.
Les différents mécanismes de mélange sont décrits de la façon suivante:
Mélange par convection: les particules subissent un mouvement en bloc lors de leur
mise en mouvement.
Mélange par diffusion: lorsque les particules se déplacent, elles subissent des chocs
responsables du caractère «aléatoire» de leur déplacement. Au contraire de la diffusion
moléculaire, une énergie extérieure doit être dans ce cas apportée aux particules.
Mélange par cisaillement: si un milieu granulaire subit une action mécanique, un
brassage des particules se produit au niveau des plans de glissements entre couches
adjacentes.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Les malaxeurs présentent l’avantage de pouvoir opérer avec des poudres dont la
distribution granulométrique est très large, et de permettre une bonne distribution des liants
très visqueux [144]. Ceci est d’autant plus vrai dans le cadre de l’utilisation de mélangeurs à
haut cisaillement qui se différencient des mélangeurs à faible cisaillement par une vitesse de
rotation des mobiles très supérieure (>10 m.s-1). De nombreux types de malaxeurs sont
utilisés industriellement [145]. A l’échelle du laboratoire, en revanche, le type le plus souvent
retenu est le mélangeur à mouvement planétaire, apprécié pour sa souplesse d’utilisation. Le
rôle du malaxeur peut en fait être schématisé par la figure V. 7.
Il a pour double mission (i) de bousculer l’ordre des constituants afin de former des
volumes unitaires contenant chacun une partie homothétique des entités présentes dans la
cuve et (ii) de les rapprocher afin de donner au matériau des propriétés homogènes.
Il existe de nombreuses géométries de mélangeurs et de nombreux systèmes d’agitation
(mélangeurs à pales, à vis, à haut cisaillement, à tambour, en lit fluidisé, en silo…). Les
mouvements induits par ces appareils sont souvent trop «systématiques» pour permettre une
bonne dispersion et un mélange à faible échelle d’une part et d’autre part, leur développement
est toujours basé sur des méthodes intuitives. C’est pourquoi il y a un réel besoin de relier les
caractéristiques des produits, les mécanismes de mélanges et le système d’agitation. Dans ce
contexte, l’apport d’outils du génie des procédés comme les corrélations entre nombres
adimensionnels devrait sans doute apporter une avancée considérable. De ce point de vue, les
mélangeurs utilisés dans l’industrie sont de trois principaux types, selon que l’agitation est
produite par un mobile interne (mélangeurs convectifs), par la rotation de la cuve (mélangeurs
à tambour), ou bien encore par l’écoulement propre du matériau (mélangeurs statiques). On
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
peut employer aussi bien des procédés de mélange en continu qu’en discontinu, le choix
s’effectuant selon les contraintes de production classiques et l’usage des différents secteurs
d’activité. Les règles de dimensionnement de ces appareils sont toutefois essentiellement
basées sur l’empirisme et restent, dans une large mesure, l’apanage des constructeurs
d’équipements.
Les mélangeurs sont caractérisés par les différents nombres adimensionnels (Nombre de
Froude ou le Nombre de Puissance…), caractérisant ainsi les différents régimes du
mélangeur, dans lesquels interviennent des caractéristiques d’écoulement du solide dans le
mélangeur utilisé. Ainsi, la littérature est assez pauvre sur ce sujet, on peut cependant citer
Miyanami [147] et les corrélations de Sato et al. pour un mélangeur à tambour horizontal
[148], ou à ruban, d’Entrop [149] pour un mélangeur à vis, de Werther [150] pour un lit
fluidisé, … etc.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
première année. Par ailleurs, l’innovation pour ce type d’unités est plutôt mal récompensée
comme cette même enquête l’a montré. Une telle installation n’atteint que très peu les
performances prévues dès lors que le nombre d’étapes nouvelles, c’est-à-dire d’étapes n’ayant
pas de passé d’utilisation commerciale, est important [121]. De plus, son temps de mise en
régime d’exploitation sera d’autant plus important qu’elle comporte des étapes innovantes ou
qu’elle traite de la matière divisée.
Lors de la mise au point et développement d’un nouveau procédé, un des problèmes, qui
mérite beaucoup d’attention et qui s’avère souvent difficile, est celui de l’extrapolation de
l’échelle de pilote à l’échelle industriel. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux
processus rencontrés dans les industries des phosphates. Néanmoins les problèmes à résoudre
sont de même nature pour tous les procédés de transformation de la matière.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Cette méthodologie met en œuvre les méthodes générales d’analyse des systèmes
complexe. En effet un procédé de transformation de la matière est typiquement un système
complexe, en ce sens qu’il est formé d’un grand nombre d’éléments, interconnectés entre eux
par des variables nombreuses.
Un système, tel que nous considérons, est caractérisé par un assemblage d’éléments
reliés entre eux par des flux communs de matière, d’énergie et d’informations. La
caractérisation détaillée d’un système est obtenue à travers l’ensemble des variables d’état
(température, pression, débits, concentrations, … etc.) en chaque point du système.
Un système complet peut souvent être décomposé en sous-systèmes plus simples
(Figure I. 12).
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
élément qui nécessitera une étude particulière est le réacteur. Néanmoins, nous venons de
voir qu’il ne peut pas être étudié seul, puisqu’il est inclus dans un sous-système non scindable
en parties indépendantes.
De ce fait la taille de l’équipement dans lequel se déroule le processus a un effet
différent suivant le phénomène considéré. On peut facilement connaître l’influence de la taille
sur quelques géométries. L’influence de certains paramètres pouvant être très forte sur les
phénomènes importants du processus (par exemple, vitesse linéaire sur tous les phénomènes
de transfert). On comprend que globalement l’échelle puise avoir une influence marqué sur le
processus.
C’est là la place privilégiée de l’intervention de l’ingénieur de procèdes unitaires, il
établit (calcule, prévoit,...) une série de bilans que l’on peut classer en deux catégories: ils
sont de matières ou massiques et thermiques ou énergétiques. Par ailleurs, la vitesse de
chacun des processus est un élément fondamental à considérer. Plus l’ensemble des processus
réactionnel conduisant aux produits recherchés est rapide et moins les inventaires seront
importants [124]. Pour analyser plus en détail le comportement des systèmes considérés, on
est amené à construire un modèle mathématique décrivant ces systèmes sous divers aspects
qui nous intéressent. Ces modèles sont à la base constitués d’équations de bilans traduisant
trois lois fondamentales de la physique, à savoir: la conservation de la masse, conservation de
l’énergie et conservation du moment cinétique.
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
La combustion des matières organiques apporte une grande part de l’énergie nécessaire
à la décomposition des carbonates, à l’élimination de l’eau de constitution à la formation des
silicates, et à la combustion des sulfures, le supplément est apporté par un carburant. Sachant
que le calcinateur engendre plusieurs réactions chimiques on distingue: les réactions
exothermiques et les réactions endothermiques
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
séchage, pyrolyse,…).
Le résidu solide est ensuite récupéré à la sortie du cylindre et peut être dirigé vers divers
systèmes de post-traitement. Les fumées sont également récupérées en sortie du four et sont
traitées pour répondre aux normes d’émissions en espèces polluantes.
ii) Les différents types de tube tournant;
Les dimensions et la géométrie du tube rotatif sont des caractéristiques techniques
particulièrement importantes pour le dimensionnement des installations industrielles. Ils
conditionnent, avec les valeurs des paramètres opératoires, les temps de séjour, les taux de
remplissage mais aussi la gamme de débit que va pouvoir traiter l’installation.
La majorité des fours industriels est constituée d’un tube cylindrique revêtu sur sa paroi
interne d’un matériau réfractaire.
Les fours sont souvent équipés de révélateurs placés à l’intérieur du tube pour assurer le
mélange et pour éviter le glissement du lit des produits. La taille et la forme de ces révélateurs
ont assez peu d’influence sur le temps de séjour et sur les taux de remplissage du produit
[125]. Néanmoins, des diaphragmes de dimensions variables sont souvent utilisés pour
augmenter le temps de séjour du produit dans le four. Dans plusieurs utilisations industrielles,
les diaphragmes sont seulement placés en entrée et/ou en sortie du tube. La géométrie des
diaphragmes est assez variée, selon leur utilisation: circulaire, conique, cylindrique, ou en
créneau. La géométrie du tube rotatif est généralement cylindrique, toutefois dans l’industrie,
des tubes coniques sont également utilisés, ils favorisent l’écoulement du produit dans le sens
axial et de ce fait diminuent les temps de séjour.
Il existe également des fours de conception encore plus spécifique, certains tubes sont
par exemple conçus de manière à permettre l’injection de gaz sur toute la longueur.
iii) Les différents systèmes de chauffage des fours tournants;
On distingue principalement deux modes de chauffage, le chauffage direct et le
chauffage indirect.
- Le chauffage direct consiste à envoyer des gaz chauds à co-courant ou à contre-courant du
sens de la progression du solide. Un ou plusieurs brûleurs est (sont) donc placé(s) à l’entrée
ou à la sortie du four et les gaz chauds qu’ils produisent parcourent l’intérieur du tube afin de
chauffer le solide. Sur des fours de très grandes longueurs, une série de brûleurs est disposée
tout au long du tube rotatif.
- Le chauffage indirect consiste à chauffer les parois du tube rotatif. Dans l’industrie,
plusieurs moyens sont utilisés: des rampes de brûleurs pour chauffer la paroi externe du tube, de
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
l’air chaud qui circule au sein d’une double enveloppe, des résistances électriques boudinés
autour de la paroi. Cette dernière technologie est particulièrement adaptée aux fours de petites
dimensions. Le chauffage indirect a l’avantage de permettre un meilleur contrôle du profil de
température au sein du four.
iv- Etudes théoriques du transport du solide granulaire dans les fours tournants;
L’étude de l’écoulement du solide granulaire à travers le cylindre rotatif revêt une
grande importance parce que le type de mouvement va fortement influencer le mélange, ce qui
conditionnera l’intensité des transferts de chaleur et de masse et finalement aura un impact
considérable sur le rendement de la calcination.
a- Description qualitative du régime d’écoulement;
Des différents modes de transport existants ont été étudié et identifié qualitativement
par divers auteurs [126; 127]. Ces différents mouvements peuvent être regroupés en trois
grandes classes [128].
b- Description théorique du régime d’écoulement;
Après la description qualitative, des auteurs ont proposé des méthodes de calcul des
transitions entre les différents types de mouvement [126; 127]. Ainsi l’utilisation des nombres
sans dimension suivants s’est avérée pertinente [127].
c- Estimation théorique du temps de séjour;
La littérature nous livre une quantité impressionnante de relations aussi bien
expérimentale que théorique, donnant accès à des grandeurs très importantes soit pour la
conduite du four en générale ou tout simplement pour la compréhension des phénomènes qui
se réalisent à l’intérieur, comme le temps de séjour, la vitesse axiale, le profil de chargement,
le taux de remplissage volumique et le débit volumique du four. Les relations permettant
d’estimer empiriquement ou semi-empiriqement le temps de séjour à partir d’autres
paramètres de fonctionnement du four ont été signalés par N. Descooins [128].
d- Les phénomènes physiques présents dans les fours tournants pendant la calcination;
Pendant la calcination, plusieurs phénomènes physico-chimiques ont lieu simultanément
dans le tube cylindrique: le solide suit un mouvement dynamique complexe pendant
l’écoulement et des échanges de chaleurs se réalisent entre ces particules en mouvement et la
paroi du four à différents niveaux. L’écoulement du lit conditionne directement l’efficacité
des transferts de chaleur, ce qui influence instantanément la calcination du solide pendant
l’opération.
Les transferts de chaleur dans un four tournant s’effectuent par trois modes de
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
Figure I. 13: Représentation selon une section transversale des flux thermiques mis en jeu
dans le four tournant [128]
La montée en température du produit se traduit par l’apparition de nombreuses
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
réactions chimiques hétérogènes qui dégradent une partie de la matière solide en gaz. Un
important transfert de masse s’en suit, et l’apparition de nouvelles espèces chimiques dans la
phase gazeuse s’accompagne de réactions qui peuvent être causées par des phénomènes
d’oxydation. La phase solide est aussi le siège de nombreux phénomènes de transfert de
chaleur et de masse, que ce soit entre particules, dans la porosité externe et interne.
Il faut noter que la complexité et le nombre de phénomènes mis en jeu pendant la
calcination fait que le savoir-faire industriel en four tournant est essentiellement empirique et
difficilement accessible par l’expérience. Techniquement, la mise en place des systèmes de
mesures permettant la quantification et le contrôle de ces phénomènes est problématique.
Les fours tournant pilote sont constitués avec respect des paramètres de marche à
l’échelle industriel.
Avant les expériences de calcination, comme pour tout nouveau produit, des essais à
froid ont été réalisés afin d’étudier le comportement du solide pendant son écoulement dans le
four. Cette étape préliminaire consiste à vérifier l’écoulement du solide dans le cylindre.
L’objectif est de déterminer les différents paramètres de fonctionnement du four pour se
rapprocher de l’écoulement «rolling» selon le diagramme de Mellmann [127].
Les paramètres du four pour l’obtention du mode d’écoulement sont le débit de
chargement, la vitesse de rotation et l’inclinaison du four sont des essais préliminaires avant
la calcination.
Les essais réalisés, par J. Ramaroson [130], ont pour objectif d’étudier les évolutions
des propriétés physico-chimiques du milieu granulaire pendant la calcination en fonction des
paramètres de fonctionnement du four.
Pour l’influence de la température sur la calcination en four tournant, deux options de
chauffage ont été choisies pour les expériences:
- Chauffage uniforme: le four est chauffé d’une manière constante et uniforme sur toute sa
longueur, ce choix de chauffage est généralement typique des fours tournants électriques, où
l’intérêt est de garder la même température sur toute la longueur du cylindre.
- Chauffage non uniforme: le chauffage du four est différent sur la longueur du four Ce type
de chauffage est semblable à la configuration chauffage «contre-courant» fréquemment
rencontrée en industrie, où le brûleur du four se situe à la sortie du cylindre. Ensuite, le four
est aussi chauffé d’une manière décroissante sur: la température est plus élevée à l’entré du
four et progressivement réduite vers la sortie. Ce choix de chauffage est typique des fours
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
industriels chauffés en mode «co-courant», dans ce cas, le brûleur est placé à l’entrée du
cylindre.
La fluidisation est l’opération par laquelle les particules d’un solide divisé (on dit aussi
un matériau granulaire ou plus simplement une poudre), sont mises en suspension par un gaz
ou un liquide.
Le lit fluidisé offre, entre autres avantages, de pouvoir réaliser la combustion dans des
conditions qui diminuent la production de polluants dans les fumées et, aussi, de pouvoir être
alimenté par des combustibles, voire des déchets, qui ne sont pas valorisables dans des
technologies plus anciennes. D’ailleurs, La calcination sur lit fluidisé est une technique efficace et
peu polluante. Un courant d’air est injecté sur les matériaux dans le sens de la réception. Elle consiste
à mélanger les matières primaires, concassés dans la plupart des cas, avec des matériaux
inertes pour former un lit qui brûle à une température de 800 à 850°C. La température
relativement basse du procédé donne la garantie que les cendres ne sintérisent pas et donc que
les métaux lourds ne sont pas liés en grandes quantités. La combustion donne un mélange
turbulent de gaz et de solides (lit fluidisé). Ce lit fluidisé encourage les réactions chimiques et assure
un transport efficace de la chaleur. La technologie de calcination sur lit fluidisé a été mise au point en
particulier pour contrôler l'émission de polluants dans des conditions telles que les mesures
extrêmement coûteuses de prévention, par exemple par lavage, sont superflues ou réduites à un
minimum.
L'agitation particulaire et le brassage hydrodynamique, par des trains de bulles
gazeuses, font, de ces couches fluidisées, des volumes dans lesquels les solides divisés sont
rigoureusement mélangés. Ils peuvent y échanger de la chaleur et de la matière avec une
grande efficacité, par contact direct, à grande surface spécifique, avec le gaz ou avec un
échangeur immergé. La couche fluidisée constitue alors un volume ouvert, pratiquement
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Chapitre I: Situation du problème et généralités sur les milieux granulaires, les phosphates et leurs procédés de traitement
isotherme, du fait de la forte capacité thermique massique des solides par rapport à celle du
gaz, ainsi que par leur renouvellement au contact des surfaces d'échange.
Il existe deux grandes catégories de systèmes de calcination sur lit fluidisé: les systèmes
à air atmosphérique (FCB) et les systèmes fonctionnant sous pression (PFBC). Ce dernier
consiste à injecter une pression élevée pour provoquer un courant d’air pressurisé entraînant
une turbine à gaz. L’air chaud produit par la chaleur du lit fluidisé est dirigé pour préchauffer
les matériaux. Il s’agit donc d’un système fermé d’une grande efficacité (Figure. I. 14).
Il existe trois possibilités pour le lit fluidisé:
- Lit fluidisé stationnaire;
- Lit fluidisé rotatif;
- Lit fluidisé circulant;
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