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Université Moulay Ismail

Faculté des Sciences et Techniques Errachidia


Département de Biologie

Parcours BCG-S3
Biologie Végétale :
Les thallophytes

Pr. Fatima JAITI Pr Abdessamad IMOULAN


INTRODUCTION GENERALE
La diversité du vivant est une expérience quotidienne qui s’observe à plusieurs échelles : celle
des écosystèmes (depuis les pôles jusqu’à l’équateur et du cœur des continents aux océans),
celle des espèces : on a décrit quelques 1,7 million d’espèces sur le globe mais l’inventaire est
incomplet et les évaluations donnent des estimations de plusieurs millions (voire dizaine de
millions). Enfin à l’intérieur même d’une espèce, la diversité des allèles est grande : il existe
quelques 2 000 variétés de pommes par exemple !

1. LA PHYLOGÉNIE
1.1. La notion d’espèce
a) Classer le vivant
Dès le plus jeune âge, nous apprenons à distinguer un chat d’un chien ou d’un renard. Nous
appelons chien, des individus très différents en taille, couleur de pelage alors même que nous
donnons un autre nom, renard, à des individus proches. La notion d’espèce est donc, à
l’origine, une notion intuitive.
Depuis Carl von Linné (1707-1778), les scientifiques nomment les individus d’une même
espèce par un nom de genre suivi d’un nom d’espèce : c’est la nomenclature binominale.
Elle utilise le Latin, langue parlée au XVIe siècle dans les pays européens et qui représentait la
langue commune pour les scientifiques. Ainsi le chien est désigné par Canis familiaris, le
renard par Vulpes vulpes et l’hêtre est nommé Fagus sylvatica. Les espèces ont été rangées
depuis cette époque dans sept niveaux hiérarchiques : règne, embranchement, classe, ordre,
famille, genre et espèce (figure 1) que l’on appelle rangs formels.

Figure 1 Les rangs formels.

La classification de Linné est fixiste. Elle intégrait monde vivant et minéral. Elle était
hiérarchisée avec 7 rangs (nombre supposé parfait à l’époque –classification = ordre
divin). Maintenant, on a multiplié les rangs intermédiaires.
Depuis la mise au point de la classification phylogénétique (1950), cette hiérarchie est encore
utilisée par tradition mais elle a perdu de son intérêt car elle est trop rigide. C’est la proximité
dans l’arbre phylogénétique qui indique l’apparentement et les nœuds renseignent sur la
hiérarchie.
b) Reconnaître l’appartenance à une espèce
Une espèce regroupe sous le même nom un ensemble monophylétique d’individus qui, dans
leur milieu naturel non perturbé, se reconnaissent comme partenaires sexuels et donnent une
descendance féconde.
Pour que deux populations soient de la même espèce, il ne suffit pas qu’elles se ressemblent :
les variations morphologiques peuvent être importantes au sein d’une même espèce et au
contraire faible entre deux espèces. Les populations doivent en plus être capables de se
reproduire entre elles pour donner une descendance fertile : c’est le critère d’interfécondité.
Mais deux autres critères apparaissent dans la définition ci-dessus :
• d’abord le milieu de vie car toute perturbation peut entraîner des changements d’habitudes,
de comportements qui peuvent être à l’origine de croisements entre espèces ;
• ensuite le temps : les individus de la même espèce ont un ancêtre commun (« ensemble
monophylétique » de la définition) dont elles peuvent déjà légèrement différer.
Si la notion d’espèce paraît intuitivement simple, on voit que dans l’application elle est plus
délicate, en particulier chez les végétaux. Ainsi, chez les filicophytes, il existe de nombreux
exemples d’hybridations interspécifiques associées éventuellement à des polyploïdisations ; le
blé cultivé est un hexaploïde issu d’hybridation entre des ancêtres diploïdes.

2- La Biologie Végétale
La biologie végétale ou la botanique est la partie de la biologie qui traite des plantes et, par
tradition, des procaryotes, des champignons et des algues. Elle était une branche de la
médecine: réservée principalement aux médecins qui se servaient des plantes dans des buts
médicaux. Actuellement, elle englobe de nombreux domaines d’études :
1- La physiologie végétale: étudie comment les plantes fonctionnent, c’est-à-dire comment
elles captent et transforment l’énergie et comment elles croissent et se développent.
2- La morphologie végétale: étudie les formes des plantes
3- L’anatomie végétale: étudie leur structure interne.
4- La taxonomie et la systématique des plantes interviennent pour leur donner un nom et les
classer.
5- La cytologie: étudie la structure et le fonctionnement des cellules et les cycles de
développement.
6- La génétique est l’étude de l’hérédité et de la variation.
7- La biologie moléculaire: étudie la structure et la fonction des molécules biologiques.
8- La botanique économique est l’étude de l’utilisation des plantes par l’homme dans le passé,
le présent et l’avenir.
9- L’écologie étudie les relations entre les organismes et leur environnement.
10- La Paléobotanique étudie la biologie et l’évolution des plantes fossiles.
........
3- Les grands groupes du vivant
Le monde vivant a été pendant longtemps divisé en 2 règnes :
* Le règne animal
* Le règne végétal (incluant bactéries, cyanophytes et champignons)
Par la suite (et encore souvent), on l’a divisé en 5 règnes :
* Procaryotes (Bactéries et Cyanophytes)
* Protistes (eucaryotes unicellulaires chlorophylliens ou non)
* Végétaux (Plantae)
* Champignons (et Lichens)
* Animaux
Actuellement, les scientifiques subdivisent le monde du vivant en deux grands empires avec 6
règnes :
• Empire des procaryotes (unicellulaires sans noyau) : comprends les Eubactéries
(dont les cyanobactéries) et les archées
• Empire des eucaryotes (avec noyau) : comprends 4 règnes :
* Protozoaires : unicellulaires non chlorophylliens, mobiles, phagocytes
* Plantes : uni ou pluricellulaires autotrophes (chlorophylliens)
* Champignons (et lichens) : uni ou pluricellulaires hétérotrophes avec paroi
* Animaux : pluricellulaires hétérotrophes

4- Caractéristiques des végétaux


Les végétaux sont tous eucaryotes donc compartimentés (organites). Chaque organite joue un
rôle dans la cellule. Il y a spécialisation des organites pour une certaine fonction, cette
spécialisation permet une meilleure efficacité.
4-1 Les cellules végétales :
Elles sont caractérisées par (figure 2):
* une paroi qui se situe l'extérieur de la membrane faite de polysaccharide (La cellulose) et
est en général rigide, permettant le maintien du végétal (qui est sans squelette). Cette paroi
possède des petits orifices : les plasmodesmes qui permettent la communication et les
échanges intercellulaires. Elle fait partie intégrante de la cellule et contient diverses enzymes
et elle joue un rôle important dans l’absorption, le transport et la sécrétion de substances chez
les plantes. Elle peut également, comme la vacuole constituer le site d’activité de digestion.
Un autre élément essentiel des parois de nombreux types de cellules est la lignine, qui donne
à la paroi cellulaire sa résistance à la compression et sa rigidité. La lignine est un polymère de
phénols hydrophobe, on la trouve dans les parois des cellules végétales qui ont une fonction
mécanique ou de support.
La lignification a joué un rôle primordial au cours de l’évolution des plantes terrestres.
Bien que les parois cellulaires non lignifiées puissent résister à de sérieuses forces de tension,
elles sont très sensibles aux forces de compression dues à la pesanteur. Avec l’adjonction de
la lignine aux parois, les plantes terrestres ont acquis la capacité d’accroître leur taille et de
développer un système de ramification capable de supporter de grandes surfaces
photosynthétiques.

* les plastes sont des organites spécifiques des végétaux (chloroplastes, amiloplastes
(amidon), chromoplastes (pigments).

* les vacuoles : Ce sont des régions délimitées par une membrane (tonoplaste) et qui sont
remplies par le suc vacuolaire: solution aqueuse qui contient divers sels, sucres, pigments
anthocyaniques et d’autres substances. Elles jouent un rôle important dans la croissance des
cellules et dans le maintien de la rigidité des tissus. De nombreuses vacuoles interviennent
dans la dégradation des macromolécules et dans le recyclage de leurs composants
Figure 2 : caractéristique de la cellule végétale

4-2 Les tissus végétaux


Les cellules d'un végétal se différencient et se spécialisent pour former différents tissus. Le
regroupement de ces tissus en vue d'assurer les différentes fonctions a donné naissance aux
organes.
La formation des organes et des tissus résultent de l'activité des méristèmes et a lieu tout au
long de la vie de la plante. Ceci est une des caractéristiques des organismes végétaux puisque
chez les animaux, la formation des organes et des tissus a surtout lieu durant l'embryogénèse.
Exemples de tissus :
• les méristèmes
• les tissus superficiels
• les tissus vasculaires
• les tissus assimilateurs et de réserve
• les tissus de soutien

4-3 l’autotrophie et la photosynthèse


Les végétaux sont autotrophes : Ils synthétisent leur matière organique à partir de substances
minérales qu'ils puisent dans le sol (eau et sels minéraux) et dans l'air (carbone sous forme de
CO2). L'énergie requise à cette synthèse, apportée par le soleil, est captée par les pigments
assimilateurs (chlorophylles) au cours de la réaction de photosynthèse que l'on peut résumer
par la formule suivante:
La photosynthèse est un phénomène physiologique d'une importance capitale car il est
indispensable à toute forme de vie animale et humaine.

Les plantes possèdent donc un métabolisme Iaire qui leur permet la synthèse de toutes les
molécules indispensables à leur croissance et développement

Cependant, elles sont caractérisées également par un métabolisme IIaire qui leur permet une
meilleure adaptation à leur environnement

Cas particuliers du métabolisme des plantes :


* Plantes insectivores : elles sont autotrophes mais elles ont un complément azoté et minéral à
partir de la digestion d'insectes
* Végétaux parasites : elles vivent aux dépens d'un autre être vivant, elles n’ont pas de
chlorophylle donc pas de photosynthèse (ex. cuscute)
* Végétaux semi ou hémi-parasites : elles possèdent de la chlorophylle donc font la
photosynthèse mais elles n’ont pas de racines (ex. gui)
* Symbiotes: plantes qui font des associations symbiotiques avec d’autres êtres vivants
Une symbiose est une "association à bénéfices réciproques" entre deux ou plus de deux êtres
vivants (ex. orchidées, légumineuses)
- 80% des Angiospermes réaliseraient une symbiose avec des champignons au niveau
de leurs racines (Mycorhizes) (figure 3)
- Association : Legumineuses _rhizobium (figure 4)

Figure 3 : Différents types de mycorhizes

Figure 4 : Symbiose: légumineuses-Rhizobium.: fixation de l’azote


4-4 La multiplication végétative
La multiplication végétative est une reproduction permettant, sans gamètes ni fécondation, la
création d’organismes à partir d’un seul organisme parental de même espèce. Elle est aussi
appelée reproduction agame, reproduction asexuée ou encore apomixie (du grec apo = à
l’écart, hors de et de mixis = mélange). Le principe général illustré par la figure 5 est très
simple : un fragment s’isole d’un individu parent (la souche) et reforme un individu complet.

Figure 5 : Principe général de la multiplication végétative naturelle.

4-5 La reproduction sexuée


La reproduction sexuée met en œuvre deux processus fondamentaux : la méiose et la
fécondation. Lors de la fécondation, l'union de deux gamètes haploïdes donne naissance à un
zygote diploïde (n->2n) dont le patrimoine génétique est le résultat de la recombinaison au
hasard des deux génomes parentaux qu'apportent chacun des gamètes.

La méiose donne des spores haploïdes qui ne sont pas directement des gamètes. Les spores
subissent donc une phase de développement et de croissance. Une fois apparu, le gamétophyte
produira des gamètes.
Il y a donc développement d’un gamétophyte qui est haploïde. Il est issu d’une méiospore et
va produire les gamètes. Les méiospores viennent du sporophyte qui est diploïde et qui, en
subissant la méiose, va donner les méiospores. On trouve une part respective au sporophyte
et une respective au gamétophyte.

Alternance de phases chromosomiques et alternance de générations


L'alternance méiose-fécondation introduit un cycle dans le développement d'un organisme
caractérisé par une alternance de phases chromosomiques, l'haplophase et la diplophase.
Chez les animaux, hormis quelques protozoaires, seuls les gamètes sont haploïdes, toutes les
autres cellules : le zygote, l'embryon et l'adulte sont diploïdes. Les animaux ne présentent
donc au cours de leur cycle biologique qu'une seule génération diploïde (une seule forme
biologique) et la phase chromosomique haploïde est réduite aux gamètes.
Chez les végétaux, à l'alternance de phases chromosomiques se superpose une alternance de
formes biologiques ou de générations. Toute espèce vit typiquement et successivement sous
deux formes biologiques distinctes, l'une haploïde correspondant à l'haplophase, l'autre
diploïde correspondant à la diplophase.
Les cycles biologiques des végétaux
Il existe plusieurs types de cycles définis par l'importance relative des périodes séparant la
méiose de la fécondation et la fécondation de la méiose.
• Les cycles digénétiques : alternance de deux générations,
• Les cycles monogénétiques : disparition de l'une ou l'autre des deux générations,
• Les cycles trigénétiques : apparition d'une troisième génération.
5- Evolution du règne végétal
Cette évolution est caractérisée par la colonisation progressive du milieu terrestre (figure 6).
Cela a été possible grâce à la formation de tissus et d'organes permettant :
* d'aller chercher l'eau dans le sol
* de l'acheminer dans le reste de la plante
* de contrôler l'évaporation
*d'assurer la reproduction hors de l'eau
* d'assurer la dispersion de l'espèce
NB : Au niveau des grands groupes végétaux, tout caractère permettant une meilleure
adaptation au milieu aérien est considéré comme un critère d'évolution

5-1 Formation de nouveaux tissus


* tissus de revêtements imperméables limitant l'évaporation :
- épiderme (recouvert d'une cuticule)
- suber (paroi imprégnée de subérine)
* tissus de soutien formant un squelette :
- sclérenchyme (paroi imprégnée de lignine)
- collenchyme (paroi cellulosique)
* tissus conducteurs de sève :
- bois et liber
5-2 Mise en place de nouveaux organes
*racines : eaux + sels minéraux dans le sol
*tiges : concurrence pour la lumière
* feuilles : synthèse organique (photosynthèse)
stomates : structures bi-cellulaires régulant échanges gazeux et évaporation

Figure 6 : évolution du règne végétal


6- Subdivision simplifiée des végétaux
Les végétaux sont subdivisés en deux grands groupes : Les thallophytes et les cormophytes.
Les thallophytes: ce sont des plantes initialement aquatiques ou vivant en milieux humides.
Elles ont un appareil végétatif (partie d’une plante qui assure la réalisation de ses fonctions
métaboliques vitales), toujours peu différenciés appelé thalle.
Les cormophytes: ce sont des végétaux dont la plupart sont terrestres. Par opposition aux
thallophytes, ils présentent un appareil végétatif appelé cormus qui se caractérise par
l’acquisition progressive de tiges, de feuilles et de racines véritables.

La structure des organes reproducteurs fournit la possibilité d'opposer thallophytes et


cormophytes (figure 7) :
Au moment de la reproduction, les thallophytes eucaryotes produisent des spores et des
gamètes. Ces spores et ces gamètes sont logés respectivement dans des sporocystes et des
gamétocystes issus d'une cellule-mère. Le noyau de celle-ci subit plusieurs divisions
successives et chaque noyau fils sera celui d'une spore ou d'un gamète. Chez les thallophytes,
le sporocyste ou gamétocyste, renfermant les spores ou les gamètes, est donc limité par la
paroi de la cellule-mère.
Chez les cormophytes, au cours des premières divisions d'une cellule-mère, une (ou
plusieurs) assise(s) pluricellulaire(s) limitant l'organe au sein duquel se produiront spores ou
gamètes est (sont) mise(s) en place. Les sporanges et les gamétanges sont donc limités par
une ou plusieurs couches de cellules.

Figure 7 : Structure des organes reproducteurs des thallophytes et des cormophytes (y


compris les Bryophytes)
LES THALLOPHYTES
PARTIE I : LES ALGUES
CHAPITRE-1
GENERALITES SUR LES ALGUES

Les algues sont des végétaux inférieurs dont l’appareil végétatif est un thalle, c’est à dire ne
possédant ni tige, ni feuille, ni racine et sans vaisseaux conducteurs. Elles sont
photosynthétiques grâce à la chlorophylle associée à d’autres pigments.
Leur reproduction se fait par des spores ou des gamètes formés dans des sporocystes ou
gamétocystes.
Selon la structure de leurs cellules, les algues se répartissent en deux groupes :
• Les algues procaryotes
• Les algues eucaryotes
CARACTÈRES DISTINCTIFS

PROCARYOTE EUCARYOTE

Pas de noyau Existence d'un noyau

Division cellulaire par mitose et par


Division cellulaire par scissiparité
méïose

Nombreux organites (mitochondries,


Pas d'organites subcellulaires reticulum, dictyosomer, et plastes chez les
végétaux)

Paroi glycoprotéique Paroi pectocellulosique chez les végétaux

Pas de cytosquelette Cytosquelette (actine, microtubules)

A- LES CARACTERES MORPHOLOGIQUES DES ALGUES


EUCARYOTES:
Chez les algues l’organisation de l’appareil végétatif est très variée. En effet, il existe de
nombreuses espèces d'algues unicellulaires et se présentent en général comme des organismes
de petite taille ou de taille moyenne (quelques mm à quelques dizaines de cm); certaines
espèces peuvent atteindre des dimensions beaucoup plus importantes, jusqu'à plusieurs dizaines
de mètres (algues brunes comme le Macrocystis pyrifera). De même que la taille, la couleur
(verte, brune ou rouge) et la forme des algues sont extrêmement variées (Figures 8 et 9).

Figure 8 : Différentes formes d’algues


Figure 9 : Différentes tailles et couleurs d’algues

I- LES TYPES MORPHOLOGIQUES :


1- LES ARCHETHALLES :
Ce sont des formes généralement unicellulaires solitaires ou coloniales et rarement en forme
pluricellulaire filamenteuse non fixée.
Un archéthalle est constitué de cellules végétatives toutes semblables, qui toutes sont
susceptibles de se diviser individuellement par bipartition et de se transformer directement en
sporocyste ou en gamétocyste émettant des spores ou des gamètes.
a- Archéthalles unicellulaire :
Ce sont des thalles constitués par une cellule solitaire ou plusieurs qui vivent en colonies.
Selon la modalité de la multiplication on distingue :
a1-Multiplication par simple division (par bipartition) :
# Archéthalle dissocié : beaucoup d’archéthalles sont dissociés en cellules distinctes: après
chaque bipartition cellulaire, les cellules filles se séparent et se comportent comme des
individus unicellulaires indépendants (Cosmarium) (Figure 10).
# Archéthalle dissocié monadoïde : thalle ayant une cellule flagellée (Chlamydomonas,
Euglène) (Figure 10).
# Archéthalle dissocié cocoïde : thalle ayant une cellule immobile (Figure 10).
# Archéthalle coloniale monadoïde ou cocoïde : thalle formé de plusieurs individus mobiles
ou immobiles (Figure 10).

Figure 10 : Morphologie des archétnalles se multipliant par bipartition


a2- Multiplication par sporulation :
Certains archéthalles demeurent unicellulaires parce que les cellules sont incapables de
bipartitions végétatives. Chaque cellule se transforme en un sporocyste produisant des
zoospores (spores mobiles grâce à des flagelles) ou des spores immobiles (autospores), ou
parfois en gamétocyste producteur de gamètes.
# Archéthalle coccoïde : (Chlorella) (Figure 11).
# Archéthalle cénobial mobile ou immobile : thalle unicellulaire, colonial ou cénobial, c’est
à dire formé de plusieurs individus constituant une colonie avec un nombre d’individus bien
défini et dont la forme de la colonie est bien déterminée (Figure 11).

Archéthalle unicellulaire sporulant

Archéthalle coccoïde

Figure 11 : Morphologie des archéthalles se multipliant par sporulation

b- Archéthalles pluricellulaires :
Archéthalle palmelloïde = Archéthalle massif : Les cellules végétatives ayant toutes les mêmes
potentialités peuvent rester unies en un amas de formes variées et les divisions cellulaire se font
dans toutes les directions de l’espace (Figure 12)

Figure 12 : Archéthalles pluricellulaires palmélloïdes massifs


Archéthalles linéaires : Lorsque les divisions cellulaires ont lieu toutes dans la même direction.
A la limite, les Archéthalles linéaires deviennent filamenteux; ils prennent alors l’aspect de
filaments n’ayant ni base, ni sommet = Archethalle filamenteux trichoide, qui ne sont pas fixés
et flottent dans l’eau, formés d’une file de cellules toutes semblables entre elles, qui toutes
peuvent se multiplier par des bipartitions transversales (Figure 13).

Figure 13 : Archéthalles filamenteux

2- PROTOTHALLE OU NEMATOTHALLE :
Le protothalle dérive d’un archéthalle générateur qui est souvent unicellulaire et réduit à une
unique cellule archéthallienne.
Un protothalle est par définition un thalle constitué par un ensemble de filaments rampants
et/ou dressés. Ce sont des formes filamenteuses pluricellulaires ou parenchymateuses en lame
pourvu d’un organe de fixation. Toutes les cellules du thalle sont semblables (organisation
homogène). Les filaments ont une croissance illimitée théoriquement.

a- Organisation : (Figure 14)


- Protothalle Hétérotriche (complet) : dans ce cas le thalle présente deux parties : partie
dressée et la partie rampante.
- Protothalle prostré : lorsque le thalle est réduit à sa partie rampante alors que la partie
dressée est absente ou très réduite.
- Protothalle érecté : la partie dressée est très développée et la partie rampante est réduite à la
cellule basale.
Figure 14 : différents types de prothalle

b- Structure des filaments : (Figure 15)


Chez les protothalles, le thalle peut avoir une structure variable selon son organisation qui est
filamenteuse ou parenchymateuse. Les filaments sont cloisonnés et constitués d’une file unique
de cellules (haplostique). Les filaments peuvent être également non cloisonnés (hemisiphonnés
ou siphonnés): chaque compartiment peut avoir plus d’un noyau (organisation en article) ou
bien le thalle présente une organisation avec un compartiment unique contenant de nombreux
noyaux libres indépendant dans le cytoplasme.
Les filaments polystiques : caractérisent généralement les formes parenchymateuses ou
massives d’organisation variée. Dans ce cas les cellules ne sont plus rangées en une file unique.
La structure polystique dérive d’une structure primordiale haplostique par le jeu de bipartitions
cellulaires qui transforment chaque cellule du filament haplostique en un article pluricellulaire.

Figure 15 : Structure des prothalles


Les filaments polystiques peuvent conserver l’aspect de filaments ou prendre ceux:
- d’une lame foliacée monostromatique (une seule couche de cellules),
distromatique (deux couches de cellules) ou polystromatiques (plusieurs couches
de cellules) (Figure 16).

Figure 16 : Prothalle polystique organisé en lame foliacée


- d’un tube ou d’une vésicule à paroi monostromatique (Enteromorpha) ou
polystromatique (Figure 17).
Figure 17 : Prothalle polystique organisé en tube

3- THALLE A CLADOME OU CLADOTHALLE :


Correspond à un appareil végétatif des algues plus développés et dérive d’un protothalle dit
protonéma.

a- Organisation :
C’est un thalle complexe avec un appareil végétatif différencié est représenté par un système
de filaments, les uns à croissance indéfinie (cladome Iaire, IIaire) et les autres latéralement à
croissance définie = Pleuridies.
b- Types de cladomes : (Figure 18)
- Cladome uniaxial avec la partie centrale constituée d’un axe à une file (rangée) de cellule
(Antithamnion).
- Cladome multiaxiale : la partie axiale est constituée de plusieurs files de cellule (Codium).
- Cladome différencié : c’est une organisation plus complexe et plus évoluée représentée par
différentes formes, cordon cylindriques, des rubans, des lames ou feuilles avec des nervures.
Figure 18 : Cladothalles

II- Types de ramification :


Les cladothalles présentent différents types de ramification comme illustré dans la figure
suivante (Figure 19)

Figure 19 : Ramification des cladothalles

III- Organisation de la fixation :


Les algues peuvent être fixées grâce à des organes de fixation qui sont de différents types
(Figure 20):

- Cellule basale : organe de fixation obtenu par transformation de la cellule basale du thalle.
- Rhizoïdes : organe de fixation caractéristique des formes filamenteuses obtenu par
développement de filaments rampants.
- Disque : organe de forme circulaire pourvu d’un faible pouvoir de fixation. Il caractérise les
formes en tubes ou en lames.

- Crampons : organe plus complexe ayant un fort pouvoir de fixation. Il caractérise les thalles
différenciés.

Figure 20 : Organisation de la fixation

B- LES CARACTERES CYTOLOGIQUES :

I- Appareil cinétique :

1- Formes des flagelles :


Chez les algues, l’appareil cinétique est représenté par des flagelles de formes et de types
variables selon les espèces. Ces derniers sont portés par certains algues unicellulaire mobiles
ou bien zoospores (planospores) ou zoogamètes (planogamètes). On distingue généralement
les formes suivantes (Figure 21):
Flagelles lisses (diamètre constant), en fouet (diamètre plus gros à la base qu'au sommet)
rigide à la base et souple au sommet. Ils peuvent porter des prolongations ou appendices
latérales (mastigonèmes) sur un seul côté (structure pectinée) ou sur les deux côtés (structure
pennée ou plumeuse).
Figure 21 : Appareil cinétique

2- Nombre des flagelles :


Il est de 1 ou 2 en général -parfois 4 - rarement plus. Lorsque les flagelles sont de même
longueur et de structure identique, la cellule est dite isokontée (grec isos = égal). Lorsqu’ils sont
de structures différentes et, en général, de longueurs inégales, elle est dite hétérokontée (grec
hétéros = l’autre). Enfin, lorsque les flagelles sont nombreux et répartis en couronne ou sur
toute la surface de la cellule, celle-ci est dite stéphanokontée (Figure 22 et 23).

Figure 22 : Nombre de flagelles


Figure 23 : Nombre et structure de flagelles

3- Modes d’insertion des flagelles


Quand on oriente la cellule mobile dans le sens du déplacement, les flagelles, peuvent être
insérés à la partie antérieure: disposition acrokontée, à la partie postérieure: disposition
basikontée ou latéralement: disposition amphikontée (Figure 24).

Figure 24 : Mode d’insertion des flagelles


III- Appareil plastidial :

De structure homogène chez les végétaux supérieurs, il présente chez les algues des variations
très diverses aussi bien dans sa structure que dans la nature des pigments présents dans les
plastes.
a- structure et ultrastructure: (Figure 25)
L’appareil plastidial des algues est formé de plastes contenant les pigments
photosynthétiques qui élaborent parfois des inclusions protidiques appelées pyrénoïdes.
Les plastes des algues sont, comme ceux des végétaux supérieurs, entourés d’une
double membrane et présentent une structure lamellaire, quelquefois pourvue de granums
différenciés (structure granaire chez certaines algues vertes ; de nombreuses Algues brunes et
dorées et chez les algues rouges).

Selon le niveau de l’emplacement des plastes, on distingue 2 types :

- Plastes focaux : qui se caractérisent par une position axiale et une forme
étoilée. Dans ce cas la cellule ne présente que 1 ou 2 plastes par cellule.
- Plastes pariétaux : avec une position latérale généralement organisé en forme
de lames entières, perforées ou réticulées.

Figure 25 : structure des plastes chez les algues


b- Les types d’appareil plastidial :

Les types d’appareil plastidial rencontrés sont groupés en 3 types différents (Figure 26):
- Archéoplastidié : nombre de plaste est réduit (1, 2, 3, 4) et la taille des plastes
est petite. Ils sont de disposition focale ou pariétale, de différentes formes
(étoilée, lame simple ou lame perforée).
- Mésoplastidié : l’appareil plastidial se présente en fragments reliés par des
tractus cytoplasmiques. Ils sont de forme réticulée et de disposition pariétale.
- Néoplastidié : Dans les groupes les plus évolués, les plastes sont au contraire
nombreux, de petites tailles, de forme lenticulaire ou de forme très voisine:
type néoplastidié. Ils peuvent être munis d’un pyrénoïde synthétisant de
l’amidon (Bryopsis) ou n’en plus posséder, l’amidon pouvant selon les cas être
synthétisé encore dans les chloroplastes (Codium) ou ne l’être que dans des
plastes spécialisés, les amyloplastes (Caulerpa). Ces différents exemples
montrent que dans les groupes d’algues considérées comme les plus évoluées,
l’appareil plastidial ressemble fortement, et par plusieurs caractères, à celui des
végétaux supérieurs.

Figure 26 : Formes des plastes chez algues


CHAPITRE-II.
PROPAGATION ET REPRODUCTION DES
ALGUES

Le maintien des algues est assuré par leur pouvoir reproducteur. Cette reproduction peut être
sexuée ou asexuée.

I- LA REPRODUCTION ASEXUEE :

C’est une modalité qui ne fait pas intervenir la fécondation. On distingue 3 types de
multiplication végétative :

1- La bipartition : C’est une multiplication végétative caractéristique de certaines


algues unicellulaires ou coloniales. La bipartition est une simple division ou
scissiparité qui permet à une cellule de donner 2 cellules identiques (ex Euglène)
(Figure 27).

Figure 27 : Multiplication par bipartition

2- La Fragmentation mécanique :
Rencontré chez les formes pluricellulaires et se réalise par fragmentation ou détachement d’un
fragment pluricellulaire capable de régénérer un nouveau thalle. La fragmentation peut avoir
lieu à partir d’éléments quelconques du thalle (bouturage au sens étroit du terme) ou à partir
d’éléments spécialisés appelés thallospores (résultent de la transformation d’une ou plusieurs
cellules d’un filament en organe de résistance et/ou de déssimination) (Figure 28).

Figure 28 : Multiplication par bipartition


Kystes et Akinétes: le mode de formation est le même que celui des
Chlamydospores; des cellules végétatives épaississent leurs parois après avoir accumulé
des réserves. On parle de Kystes chez les algues unicellulaires et d’Akinètes chez les
algues pluricellulaires.
Propagules: elles sont fréquentes chez les algues marines et souvent formées,
comme chez les Sphacélariales, par de petits rameaux spécialisés qui se détachent de la plante
mère et se développent en un nouvel individu.

3- La Sporulation :
La sporulation se fait grâce à des cellules spécialisées appelées sporocystes et qui sont
capables de donner de nouveaux thalles (Chlorella) (Figure 29).
Figure 29 : Sporulation chez les algues

II- LA REPRODUCTION SEXUEE :

La reproduction sexuée est un phénomène de multiplication qui fait intervenir la sexualité,


c’est à dire la fécondation d’un gamète femelle par un gamète mâle pour avoir un œuf ou
zygote qui va évoluer directement en un nouveau thalle.

1- Les modalités de la fécondation : (Figure 30)

a- Sans différenciation des gamètes:


* Hologamie: dans ce cas, la fécondation se fait entre 2 cellules végétatives
transformées totalement en gamètes; c’est à dire-il y a fusion totale des 2 cellules qui va
donner un œuf.
* Cystogamie: c’est une modalité rencontré chez certains algues unicellulaires ou
filamenteuses, avec dans ce cas fusion seulement des contenus cellulaires de 2 cellules
végétatives qui sont considérés comme des gamétocystes.

b- Avec individualisation des gamètes:


Selon la morphologie des gamètes on distingue plusieurs modalités de fécondations:
* Isogamie: c’est une fécondation entre deux gamètes de forme identique mais de sexe
différent.
* Anisogamie: la fécondation se fait entre un gamète femelle de grande taille et un
gamète mâle de petite taille.
* Planogamie: On parle de Planogamie lorsque les gamètes sont flagellés ou mobiles.
* Oogamie: La fécondation d’un gamète femelle immobile (oosphère) par un gamète
mâle mobile (anthérozoïde ou spermatozoïde).
* Trichogamie: C’est une modalité de fécondation caractéristique de certains algues
rouge avec fécondation du carpogone prolongé de trichogyne pour faire passer son noyau à
travers le trichogyne vers le carpogone.
* Atrichogamie: C’est la fécondation d’un carpogone dépourvue de trichogyne par
une spermatie mobile (cette modalité se rencontre également chez certains algues rouges).

Figure 30 : Modalités de fécondation chez les algues

2- Cycles de développement:
a- Alternance de phases nucléaires:
Dans un cycle de développement le nombre de chromosomes est maintenu dans la ou
les générations grâce à deux phénomènes:
* La Fécondation: qui assure le dédoublement de nombre de chromosomes (pour
avoir la diploïdie). La fécondation se déroule en trois étapes et qui sont la copulation, la
plasmogamie et la caryogamie.
* La Méiose: qui permet la réduction du nombre de chromosome (pour avoir
l’haploïdie).
Nous avons dans le cycle la phase haploïde dite Haplophasique et la phase diploïde dite
diplophasique.

b- Alternance morphologique des générations:

b1- Notion de génération:


Une génération est un individu ou plante, obtenu par germination d’un organe de
reproduction (zygote ou spores ou meïospores) et qui se termine par formation d’un nouvel
organe de reproduction (ex. Gamètes).

* Une génération est dite Sporophyte, si elle donne des spores ou meïospores.
* La génération est Gamétophyte, si l’individu donne des gamètes.
Remarque: de manière générale le Sporophyte est (à 2n chr) diploïde et le Gamétophyte est
(n chr) haploïde.

b2- Notion de Monœcie et Diecie:


* Espèce monoïque: lorsqu’un thalle est capable de donner à la fois des gamètes
mâles et femelles.
* Espèce dioïque: si les gamètes mâles et femelles proviennent de deux thalles de
sexes différents mais qui appartiennent à la même espèce.

c- Variation des cycles de développement :


L’alternance méiose-fécondation introduit un cycle dans le développement d’un organisme caractérisé
par : Alternance de phases chromosomiques Haplophase et Diplophase.

Il existe plusieurs types de cycles définis par l’importance relative des périodes séparant la méiose de
la fécondation et la fécondation de la méiose :

Les cycles digénétiques : alternance de deux générations


Les cycles monogénétiques : disparition de l’une ou l’autre des deux générations
Les cycles trigénétiques : apparition d’une troisième génération

C1- Les cycles digénétiques


Il y a alternance de deux générations ;
• l’une sexuée représentée par le gamétophyte (n) qui fournit les gamètes.
Il existe des gamétophytes mâles et femelles.
• l’autre asexuée représentée par le sporophyte (2n) qui fournit les spores.

Le végétal qui présente un tel cycle est un haplodiplonte ou un diplohaplonte


ex : Ulva lactuca (algue verte)
Cycle digénétique

Gamète -
Zygote (2n)
Gamète +

Gamétocyste
Fécondation

Gamétophyte Sporophyte
(n) (2n)
Méiose

Sporocyste

A partir des cycles digénétiques, il existe de nombreuses variations qui résultent de la réduction
progressive de l'une des deux générations au bénéfice de l'autre :

- cycles digénétiques hétéromorphes


Haplodiplophasique
Diplohaplophasique
Cycle digénétique diplohaplophasique (sporophyte dominant) Laminaria sp.
C2- Cycles monogénétiques
Il existe un seul type de thalle qui peut être:
• haploïde (n chromosomes) : Cycle monogénétique haplophasique
• diploïde (2n chromosomes) : Cycle monogénétique diplophasique

Cycle monogénétique haplophasique


• Phase chromosomique diploïde réduite au zygote
• La méiose a lieu directement dans le zygote
Ex : Chlamidomonas, Spirogyra (algue verte)
Cycle monogénétique diplophasique
• Phase chromosomique haploïde réduite aux gamètes
• Les cellules méiotiques (spores) se transforment directement en gamètes
• cycle typique du règne animal (sauf qq. protozoaires)
Ex : Diatomées, Fucus (algue brune)
C3- Les cycles trigénétiques
il y a alternance de trois générations ;
1ère génération: gamétophyte haploïde (n) --------------> gamètes (n)
2ème génération: sporophyte diploïde (2n) –-mitose---> spores (2n)
{Toujours parasite du gamétophyte}
3ème génération: sporophyte diploïde (2n) –- méiose---> spores méiotiques (n)

Ex : Anthithamnion plumula (algue rouge)


CHAPITRE-III
CLASSIFICATION ET UTILISATION DES
ALGUES EUCARYOTES

I- Parois cellulaire :

Pour les algues mobiles, les cellules sont dépourvues de paroi cellulaire, mais ils ont des
enveloppes qui aident la transformation de la forme de la cellule. Par contre la majorité des
algues sont à paroi cellulaire de composition variable.
* pour toutes les cellules végétatives à paroi cellulaire on rencontre la cellulose et les
composés pectiques.
* Les xylanes et mannanes sont des composées des parois cellulaires rencontré chez
les algues verts.
* Les alginates et sels alginiques sont des substances rencontrées dans les parois
cellulaires des algues brunes.
* La gélose et carraghéamine, ils sont abondant dans les parois cellulaires de certains
algues rouge.
* La silice c’est un sel minéral qui constitue le Frustule (squelette) d’un groupe
d’algue qu’on appelle Diatomées.
* Le carbonate de calcium se rencontre dans la paroi cellulaire de certains algues
rouge ce qui leur confère un organisation calcarisé (solide).
II- APPAREIL CINETIQUE :

Tout d’abord, la présence ou l’absence puis la nature des cellules flagellées sont
caractéristiques des grands groupes d’algues.

- Pour les algues vertes (Chlorophycophytes) : les flagelles pour les formes unicellulaire
sont de type isokontée, acrokontée ou bien stéphanokontée.

- Pour les Algues Brunes (Chromophycophytes) : les cellules flagellées sont de type
hétérokontée avec une insertion amphikontée.

- Pour les algues rouges ( Rhodophycophytes) : il n’y a jamais de cellules flagellées.


III- Les pigments des plastes :

La répartition des algues et leurs métabolismes, sont assurés par la nature de leurs
pigments. Il existe 3 groupes biochimiques différents chez les algues (voir tableau).
Planche
IV. UTILISATION
1. Utilisation humaine des algues (Valorisation alimentaire)

- Consommation de type légume

70% des algues récoltées dans le monde le sont pour la consommation de type légume, en
grande partie en Asie. Dans cette partie du monde, la consommation d'algues est trop
importante pour être assurée par la ressource naturelle. Depuis, de nombreuses années la
culture a donc pris le relais, jusqu'à assurer environ 90% de la consommation.
On peut, entre autres, évoquer la Porphyra, ou Nori, qui est l'algue alimentaire la plus
consommée dans le monde. Cette algue de composition intéressante (riche en acides gras
polyinsaturés, en vitamines F et B12, ainsi qu'en provitamine A. De plus, les espèces
japonaises ont une teneur en protéine atteignant 40%)est produite par culture au Japon, mais
pas en occident. En Europe, la première algue de consommation type légume est l'ulve, à
l'inverse des marchés asiatiques, où les algues vertes sont les moins représentées.

- Autres utilisations alimentaires

Dès le XVII°, on sait que en faisant chauffer du Chondrus crispus dans du lait, on obtient du
flan aux algues.
Cette propriété de gélifiant chez de nombreuses algues (les gélifiants algaux sont appelés
phycocolloïdes) est utilisée comme agent de texture dans l'industrie alimentaire (aussi en
cosmétique...). Les algues représentent une alternative à l'utilisation des gélatines d'origines
animales, moins utilisées depuis les scandales liés à la maladie de creutzfeldt Jacob.

On retrouve ces gélifiants algaux sous les appellations E400 à E407 dans notre alimentation
quotidienne. Il y en a 3 grands types :

Les alginates (E400 à E405), extraits des algues brunes laminaires et fucales, comme la
Laminaria digitata. La grande teneur en iode de cet algue présente également un intérêt pour
la préparation de compléments alimentaires.
LAMINARIA DIGITATA

Les agars (E406) sont extraites d'algues rouges telles la gelidium ou la Gracilaria verrucosa.
Cette dernière est exploitée à une hauteur de 370 000 tonnes fraiches par an, dont 130 000
tonnes par la culture, essentiellement réalisée en Asie (Vietnam, Thaïlande) et en Amérique
(Chili, Caraïbes). Cette algue est également utilisée comme fourrage dans l'aquaculture de
poissons et de mollusques, et comme amendement en agriculture.

GRACILARIA

Les carraghenanes (E407) sont extraits du Chondrus crispus. En France, la récolte manuelle
de cette algue est réglementée (de mai à octobre), et porte sur environ 5500 tonnes par an en
frais.
CHONDRUS CRISPUS

- Utilisation cosmétique et pharmaceutique

En dehors de leurs intérêts texturants certains alginates présentent d'autres intérêts. Ils sont,
entre autres, utilisés pour des fonctions cicatrisantes et de pansements gastriques. De plus, les
gélules pharmaceutiques contiennent de l'alginate, qui a pour avantage, d'être rapidement
biodégradable et digeste.
A l'heure actuelle, de nombreuses recherches sont menées pour utiliser les algues à des fins
médicinales, en particulier dans la lutte contre le cancer.

- Utilisation dans l'agriculture

L'utilisation des algues comme amendement naturel riche en sels minéraux et oligo-éléments
se fait depuis très longtemps.
Depuis la fin du XVIII° siècle, on utilise également le Lithothamnium calcareum, ou maërl,
pour réduire l'acidité des sols. Cette algue est récoltée morte, quand il ne reste plus que son
« squelette » de carbonate de calcium. Cette espèce a une croissance très lente (2 à 4mm/an),
et s'accumulent pour former des bancs sédimentaires épais de plusieurs mètres. La forte
exploitation et la faible croissance de l'algue induisent la disparition de nombreux bancs.

MAERL

Les algues sont également utilisées pour nourrir des animaux (fourrage dans l'aquaculture
Enfin, les algues pourraient un jour remplacer les produits agro-chimiques. Des molécules
extraites d'Ascophyllum et de Laminaria induisent en effet chez les végétaux supérieurs des
mécanismes de défense (production de substances protectrices).

ASCOPHYLLUM
LES ALGUES PROCARYOTES : LES CYANOPHYTES –
ALGUES BLEUES
Les cyanobactéries sont sans doute les premiers organismes à évoluer qui étaient capables
d’effectuer la photosynthèse et produire de l’oxygène. Elles seraient donc à l’origine des
premières accumulations d’oxygène dans l’atmosphère terrestre. Nommées ‘’Algues bleu-
vert‘’, Cyanophycées, Shizophycées, Myxophycées ou Cyanobactéries.
Trois caractères donnent à cet Embranchement son originalité :
1. Cellules procaryotes.
2. Dépourvues de plastes.
3. Pas de reproduction sexuée.

Caractéristiques généraux
Les Cyanobactéries se distinguent par la présence de pigments. Le complexe de pigments
comprend la chlorophylle a , des caroténoïdes : B-carotène, zéaxanthine, l’oscillaxathine, la
myxoxanthophylle et l’aphanizophylle et des phycobiliprotéines . Phycoérythrine et
phycocyanine des chromoprotéines hydrosolubles.
- La présence simultanée de ces différents pigments –en proportion variable – leur confère
toutes les gammes possibles du vert et bleu.
Certaines espèces présentent une adaptation chromatique à la vie en eau profonde grâce àdes
variations du rapport phycoérythrine / phycocyanine.
Caractéristiques cytologiques :
Paroi : membrane cellulaire complexe, composée d’une couche de peptidoglycane ou
muréine (paroi des bactéries à Gram négatif) qui tapisse le cytoplasme et d’une épaisse
couche externe mucilagineuse faite d’acides pectiques et de polysaccharides.
Cytoplasme : présente deux parties distinctes :
- Une partie centrale ou centroplasme = appareil chromatique.
- Une zone périphérique de la cellule = chromoplasme avec des thylakoides isolés, contenant
des pigments.

Thylakoides : sont le plus souvent en disposition pariétale concentrique chez les formes
cylindriques ou sphériques : plus rarement en disposition radiale.
Substances de réserves : Cyanophycine analogue à l’amidon, la volutine, des globules
lipidiques et lipoprotéiques.
Equipement enzymatique spécial : il y’a présence de l’enzyme Nitrogénase capable
d’utiliser l’azote atmosphérique pour le transformer en azote organique.
Mobilité : Les Cyanophytes n’ont pas d’appareil locomoteur mais certains possèdent la
capacité de mouvement par reptation.
Autres caractéristiques structurales :
Une gaine gélatineuse enrobe de nombreuses cellules individuelles, des colonies et des
filaments. Sa couleur dépend des conditions prédominantes du milieu environnant (par
exemple, en milieu fortement acide la gaine est rouge, et en milieu alcalin elle est bleue)

Caractéristiques écologiques des cyanobactéries :


- Les cyanophytes sont très résistantes aux conditions extrêmes de toxicité (sols hypersalés et
sulfureux) de température et d’humidité (capacité de reviviscence remarquable)
- Capable de se développer sur des milieux variés (sous forme planctonique ou benthique) :
les roches humides, eau salée, douce, chaude, froide et même thermale (90° c)
- Elles se développent particulièrement bien dans certains milieux pollués par des activités
humaines (forme planctonique)
- Les Cyanobactéries peuvent être soit à l’état libre soit en symbioses ou des parasites.

✓ Cyanophytes libres
a- Espèces aquatiques ou hydrophytes : soit fixées (Spirulina, Microcoleus ) ou planctoniques
(Aphanizomenon, Anabaena, Microcystis..)
b- Espèces aérophytes des terres humides et des rochers : Pionniers des sols nus qu’elles
enrichissent en azote atmosphérique. Certaines sont très tolérantes aux alternatives de
sécheresse et humidité (Nostox, Rivularia..)

✓ Cyanophytes symbiotiques :
Les cyanophytes hétérocystées peuvent réaliser des symbioses avec de nombreux organismes
et notamment des fougères et les champignons ainsi que certains végétaux supérieurs.
- Anabaena azollae avec Azolla filiculoides.
Les espèces de cyanophytes réalisent des symbioses avec les champignons et plus
particulièrement avec des ascomycètes mais très rarement avec les basidiomycètes, le tout
constitue un organisme appelé lichen.
- Ces Algues jouent un rôle important dans le cycle de l’azote, en étant capable de transformer
l’azote atmosphérique en nitrates d’ammonium assimilables par les plantes.

Morphologie des cyanophytes


- unicellulaires solitaires
- unicellulaire coloniales informe
-filamenteux, le filament est appelé trichome qui peut être simple, ramifié ou présentant des
fausses ramifications.
Autres structures présentes chez les Cyanophytes : Les Hétérocystes ce sont des cellules
spécialisées dans la fixation de l’azote.

Division et développement des cyanophytes


Les Cyanophycées se reproduisent par simple division végétative et par spores de type divers.
Ces spores sont parfois mobiles, mais ne possèdent jamais de flagelles. La reproduction
sexuée est inconnue chez les Cyanophycées.
Thallophytes
Partie 2 : Les Mycètes
CHAPITRE-1.
APPAREIL VEGETATIF DES CHAMPIGNONS.

I\ Généralités.
C’est une espèce immobile qui a longtemps été classée chez les végétaux mais qui a des
similitudes avec les animaux (mode de vie, paroi cellulaire en chitine).
Maintenant, les champignons ont un règne propre : les Fungi. C’est un vaste ensemble
d’organismes eucaryotes (300.000 espèces connues) mais on estime la totalité à 1,5 millions
d’espèces. Ils sont souvent sous forme filamenteuse pluricellulaire.
Les champignons ou mycètes, sont des végétaux eucaryotes thallophytes, non chlorophylliens
Leur reproduction se fait selon un mode asexué, mais aussi sexué dans certaines conditions.
Dans la nature les champignons macromycètes bien visible à cause de leur carpophore
(organe reproducteur) abondent dans les sols à certaines saisons. Les espèces filamenteuses
microscopiques (micromycètes appelées couramment « moisissures » recouvrent des substrats
divers fruits, aliments murs,…)
Les champignons établissent avec les espèces végétales ou animales des interrelations qui
vont du saprophytisme au para*sitisme, en passant par la participation dans des symbioses.

II\ Structure de l’appareil végétatif :


Le thalle est l'appareil végétatif des champignons où l'on ne peut distinguer ni racine, ni tige,
ni feuilles. La plupart des cas, ce thalle est constitué par des filaments, ramifiés dont
l’ensemble forme un mycélium. Ces filaments peuvent être cloisonnés, on les appelle hyphes,
ou non cloisonnés, ce sont alors des siphons ou coenocytes. Cette différence des morphologies
au niveau du thalle permet de distinguer (Figure 1):
• les septomycètes qui possèdent un mycélium cloisonné (chez les ascomycètes et les
basidiomycètes)
• les siphomycètes possèdent des siphons.
Il existe aussi des champignons à thalle unicellulaire comme les levures et à thalle plasmodial
comme les myxomycètes.

Figure 1 : Différents types de champignons

Chez certains basidiomycètes et ascomycètes, au moment de la reproduction sexuée, le


mycélium s’organise en carpophore souvent constitué d’un pied et d’un chapeau (Figure 2).
Figure 2 : Champignon à carpophore
III- Modifications morphologiques des filaments végétatifs
- Les agglomérats à hyphes :
- Les rhizomorphes ou cordons (ressemblent à une racine) ; hyphes :
cherchent les nutriments dans le sol, les parties anciennes s’agglomèrent pour
former les hyphes (Figure 3).
- Les sclérotes : ce sont des amas d’hyphes dont des cellules de la périphérie
se réunissent et les filaments centraux donnent la « moelle » riche en
réserves nutritives (Figure 3). On les trouve chez les ascomycètes et chez les
basidiomycètes. (Exemple : ergot du seigle).

Figure 3 : cordons et sclérotes chez les champignons

- Les coussins conidifères : ce sont des agglomérats de conidiophores


(corémie ; sporodochium)(Monilia laxa) (Figure 4 et 5).

Figure 4 : Les coussins conidifères


Figure 5 : conidiophore agrégé en corémie

- Les acervules : ce sont les moins organisés. On les trouve sur les
champignons de plantes. Les conidiophores s’accumulent sous l’épiderme du
vaisseau (conidiophore) (Figure 6).

Figure 6 : Acervules portés par un rosier

- Les pycnides sont des structures en forme de bouteille avec un col qui forme
un orifice (Figure7).
Figure 7 : Pycnides d’Ascochyta rabiei

- Les carpophores : ce sont des amas de filaments septés donnant un pied et


un chapeau. Les hyphes sont serrés et forment un réseau lâche de filaments
(Figure 2).
- Les stolons : ce sont des filaments qui poussent en ligne droite (stolon) puis
qui se courbent. Une fois au contact de substrat forme des rhizoïdes qui
émettent une touffe de sporocystophores puis un nouveau stolon (Figure 8).

Figure 8 : stolons formant des sporocystophores


Le thalle peut former des structures adaptées au substrat, on distingue :
- Rhizoïdes (Figure 9) qui assurent la fixation du thalle au substrat,

Figure 9 : rhizoïdes permettant la fixation d’un thalle

- Appressoria (Figure 10 et 11) qui permet la fixation d’un champignon sur une plante,
- Suçoirs (Figure 11) qui seuls pénètrent à l’intérieur des cellules pour sucer l’eau et les
sels minéraux, le reste du mycélium restant intercellulaire.

Figure 10 : Appressorium
Figure 11 : Appressorium et suçoir

B\ Aspect cytologique du thalle fongique.

1. Composition de la paroi.
Elle est faite de 80% de polysaccharides (la chitine, le chitosane, le glucane), 10% de
protéines et 10% de lipides.

Ces substances sont réparties différemment selon les groupes de Champignons:


- # Basidiomycètes et Ascomycètes: chitine ou chitine + callose.
- # Zygomycètes Mucorales: chitine + cellulose.
- # Phycomycètes: cellulose associée ou non à de la callose ou de la chitine. Chitine seule
dans un ordre (Blastocladiales).
Les parois cellulaires peuvent en outre renfermer des substances non glucidiques: des protides
tels que la kératine ou des pigments tels que la mélanine noire (dérive d’acides aminés
phénoliques).
La paroi paraplasmique est, chez les champignons, constituée des mêmes couches que chez les
algues; on trouve des synapses uniquement dans deux classes: les Ascomycètes et les
Basidiomycètes.

2. L’appareil cinétique (Figure 12).


- Les flagelles présentent, chez les Champignons, les mêmes caractéristiques que chez les
Algues (voir description précédente).
- Les cellules mobiles par les flagelles, appelées zooïdes (zoospores ou zoogamètes)
n’existent que chez les Champignons du groupe des Phycomycophytes (myco =
Champignon, Phyco = Algue; donc, Phycomycophytes = Champignon-Algue). Sans entrer
dans le détail, signalons qu’il existe deux grandes séries de Phycomycophytes, les
uniflagellés et les biflagellés dont nous donnons quelques exemples ci-dessous.
Sens du déplacement

Figure 12 : Appareil cinétique chez Phycomycophytes

- De nombreux Champignons ne possèdent, à aucun moment de leur cycle, des cellules


mobiles, même comme cellules reproductrices: ce sont les Mycomycophytes. Ils sont
considérés comme plus évolués que les précédents et englobent deux classes très
importantes: les Ascomycètes et les Basidiomycètes.

3. Croissance chez les champignons.


Il n’y a jamais de croissance intercalaire ➔ Il y a toujours croissance apicale (Figure 13).

L’apex contient l’activité mitotique du filament et possède des propriétés biologiques


particulières. Le diamètre d’un filament est constant. La paroi est rigide (indéformable) et il
existe une polarité en direction de l’apex (mouvements de cytoplasme avec accroissement
de la pression de turgescence).

Figure13 : Sens de la croissance chez les mycètes


4. Organes de fixations (Figure 14).
La fixation est souvent assurée par des filaments végétatifs banaux qui s’insinuent dans les
irrégularités ou les fentes du support (entre les particules de terre dans le cas des fructifications
massives des Champignons Basidiomycètes - entre les cellules pour les Champignons qui
vivent sur des débris organiques ou sur des êtres vivants). Ces filaments sont parfois très
abondamment ramifiés à la base de l’axe, de taille plus petite que l’axe il s’agit alors de
rhizoïdes (ex.: Mucor mucedo, Allomyces arbusculus).

Certains champignons développent des appressoriums qui sont des organes de fixation et de
pénétration constitués d’une expansion en forme de ventouse ou d’un étalement du mycélium
en palmette ou en rhizoïdes.

Figure 14 : Organes de fixation

5. Organes d’absorption (Figure 15).


L’absorption se fait en général par toutes les cellules qui sont capables de puiser l’eau et les sels
minéraux dans le milieu ambiant, sans nécessiter d’organe particulier.
Les espèces parasites possèdent souvent des suçoirs qui seuls pénètrent à l’intérieur des
cellules, le reste du mycélium restant intercellulaire. Les suçoirs sont des expansions ramifiées
ou globuleuses (haustoria).
Figure 15 : Organes d’absorption
CHAPITRE-2
PROPAGATION ET REPRODUCTION DES
CHAMPIGNONS

Les champignons peuvent se reproduire de plusieurs façons :


✓ Le premier mécanisme, le plus simple, est celui du bouturage (Figure 16). Dans ce cas,
le thalle végétatif se fragmente et les articles libérés, contenant les noyaux, font office
de spores. Ils se dispersent et peuvent se fixer sur un substrat favorable. Ce mécanisme
reste limité dans la nature, peut-être en raison de la fragilité des articles;

Figure 16 : Bouturage

✓ Le deuxième mécanisme de reproduction amène la formation de spores de


reproduction. Les spores sont les éléments naturels les plus efficaces permettant la
dispersion du champignon dans la nature. Elles assurent aussi à ce dernier un rôle de
conservation, ce qui contribue à la survie de l’espèce dans le milieu extérieur.
I. La multiplication végétative ou reproduction asexuée (Figure 17).

Téléomorphe
+
++++

Reproduction
Conservation sexuée

Reproduction Dispersion
asexuée

++++
+

Anamorphe

Figure 17 : Reproduction asexuée

Téléomorphe : la forme ou le stade de reproduction sexuée d’un champignon

Anamorphe : la forme ou le stade de reproduction asexuée d’un champignon

Elle est basée sur la production de spores dites asexuées. Dans ce mécanisme, la cellule mère
de l’organe producteur de spores se divise par mitose. Un tel processus de division sans
remaniement du nombre de chromosomes donne deux cellules filles génétiquement identiques
(Figure 18).
Figure 18 : conformité génétique lors de la multiplication par mitose
Les spores sont produites par des structures différenciées, ou spécialisées, issues du thalle.
Ces structures varient selon les groupes de champignons. On distingue:
1. Sporocyste :
Les spores se différencient à l’intérieur d’organes fructifères clos appelés sporocystes. Elles
sont libérées par déchirure mécanique de la paroi du sporocyste, ou par lyse enzymatique. Ce
sont des endospores elles peuvent être nombreuses dans un sporocyste mais toujours en
nombre limité (Figure 19).

Figure 19 : Sporocyste de Mucor

Les spores endogènes peuvent être mobiles par des flagelles (planospores=zoospores=zoïdes)
ou immobiles. Les spores mobiles existent chez les formes aquatiques; elles ne peuvent vivre
et se déplacer que dans l’eau (Figure20).
Figure 20 : Zoospore

2. Conidiophore :
Les conidiospores sont formées d’une manière continue par bourgeonnements successifs au
sommet d’une phialide. Le noyau de la phialide subit une mitose; l’un des noyaux fils
s’engage dans la spore en formation, l’autre reste dans la phialide et s’y divise à son tour. Les
conidies ont donc une origine exogène (ce sont des exospores) et leur production est
pratiquement illimitée (Figure 21).

Figure 21 : Conidiophore de Penicillium

II. La reproduction sexuée


1- La fécondation
Elle consiste en l’union de deux cellules à n chromosomes appelés gamètes. Les modes de
fécondation sont très variés chez les thallophytes, mais impliquent toujours la fusion des
cytoplasmes (Plasmogamie) et celle des noyaux (Caryogamie). Lorsque la plasmogamie et la
caryogamie ne sont pas simultanés on a formation d’un dicaryon (Figure 22)

I. Plasmogamie
Mycélium (anastomose) Mycélium
haploïde dicaryotique
(n) et (n') (n,n')

III. Méiose II. Caryogamie


(division réductionnelle) (fusion des noyaux)
Mycélium
diploïde
(2n)

Figure 22 : Les étapes de la fécondation chez les mycètes

2- Modalités de la fécondation.
Les modes de fécondation existants sont divers :
- La planogamie.
Les gamétocystes (mâles ou femelles) donnent des gamètes flagellés qui sont émis à
l’extérieur et qui vont fusionner. Cette fusion donne un planozygote qui se fixe.
- L’oogamie.
Le gamétocyste mâle (ou spermatocyste) donne des gamètes flagellés (spermatozoïdes)
qui vont aller féconder le gamète femelle (oosphère) dans le gamétocyste femelle (oocyste).
L’œuf est contenu dans l’oocyste : c’est l’oospore.
- L’oogamie siphonogame (Figure 23).
Le gamétocyste mâle ne donne pas de spermatozoïdes. Il doit venir s’accoler au
gamétocyste femelle puis émettre des siphons copulateurs qui perforent la paroi de l’oocyste.

Figure 23 : Oogamie siphonogame


- Cystogamie (ou zygogamie) (Figure 24).
1 2 3 4
Figure 24 : Cystogamie
1 : progamétocystes + et - ;
2 : gamétocystes et suspenseurs ;
3 : fusion des gamétocystes ;
4 : zygospore.

Dans ce cas, on n’a besoin que de deux thalles compatibles, sans besoin de gamète. Il va
y avoir émission d’un diverticule latéral (progamétocyste). Ensuite, apparaît une cloison
latérale qui est le gamétocyste et le suspenseur.
Il va ensuite y avoir mélange des noyaux puis formation du zygote à paroi échinulée.
- La trichogamie (Voir cours algues).
Dans ce cas, le gamète mâle est une spermatie (non flagellé), émise par un filament. L’organe
femelle est un ascogone (cellule globuleuse surmontée d’un trichogyne). Il va y avoir fusion
des parois puis injection du noyau mâle à l’intérieur de l’ascogone. Pendant le parcours du
noyau mâle, ce dernier va se multiplier. Il y aura ensuite appariement sans fusion (dicaryon).
On a alors des asques, aussi appelés, méiogamétocystes.
A partir de ce schéma général, il existe chez les champignons de nombreuses variantes.
Dans la plupart des cas, plasmogamie et caryogamie sont simultanées, cependant chez les
champignons ascomycètes et basidiomycètes, la fusion des cytoplasmes n’est pas
immédiatement suivie de celle des noyaux. Chez ces organismes, il existe donc au cours du
cycle de développement, des phases cytologiques, de durée parfois très longue, qui ne sont ni
haploïdes, ni diploïdes: ce sont les phases mictohaploides et dicaryotiques, c’est le cas des
modalités de fécondation suivantes :
- La somatogamie ou perittogamie (Figure 25)
Il va y avoir fusion entre deux thalles compatibles ou l’union de deux cellules
végétatives et formations de dicaryons (ex. Coprin (Basidiomycète))
Figure 25 : Perittogamie chez le coprin

- Autogamie : (Figure 26)


Les ascogènes ou gamétocystes se comportent comme s’ils avaient été fécondés, sans pourtant
avoir reçu des noyaux fécondants et cela parce que leurs propres noyaux se comportent
comme s’ils étaient les uns mâles, les autres femelles.

Figure 26 : Autogamie
Conclusion : les spores produites lors de la multiplication asexuée et de la
reproduction sexuée sont :
• Multiplication asexuée : soit des endospores soit des conidies.
• Reproduction sexuée : sont soit
- des oospores : L’oospore résulte de l'union de deux gamétocystes (contenant les
gamètes) morphologiquement distincts (hétérogamétangie), l’anthéridie et
l’oogone (Figure 27)
Figure 27 : Oospores de Phytophtora
- zygospores : La zygospore résulte de l'union de deux gamétocystess
morphologiquement identiques (isogamétangie) (Figure 28)

Figure 28 : Zygospores
- ascospores : L’ascospore est une endospore haploïde caractéristique du phylum
des Ascomycota, prenant naissance typiquement, au nombre de huit, dans un
asque, formé au sein d'une fructification ascogène (ascocarpe : cleistothèce
(ascocarpe clos s’ouvrant à maturité par éclatement) ; périthèce (ascocarpe fermé
ayant un ostiole de sortie) ; apothécie=pézize (ascocarpe ouvert) ; pseudothèce)
(Figure 29).
Figure 29 : Ascospores
- soit des basidiospores (Figure 30): La basidiospore est une spore exogène qui
naît sur une baside, laquelle produit typiquement une tétrade de basidiospores
haploïdes. Basides et basidiospores sont caractéristiques du phylum des
Basidiomycota.

Figure 30 : Basides et basidiospores


Conclusion : caractéristiques de l’appareil végétatif et de la multiplication chez les différents
groupes de champignons
3- Cycle de développement
a- Sexualité et compatibilité : (Figure 31)
Si la reproduction sexuée suppose la formation de gamètes des deux sexes, elle exige en
outre la compatibilité : les gamètes mâles et femelles doivent avoir le pouvoir de s’unir
Dans certains cas, la fécondation n’est possible que si les gamètes proviennent de thalles
différents notés selon les cas A/a ou +/-, il existe donc deux types de thalles, d’où le nom
d’hétérothallisme donné à ce phénomène. Lorsque, en revanche, la fécondation est possible
entre des gamètes provenant d’un même thalle, il y a homothallisme.

Figure 31 : Compatibilité et sexualité

b- Alternance morphologique des générations:


b1- Notion de génération:
Une génération est un individu ou plante, obtenu par germination d’un organe de
reproduction (zygote ou spores ou meïospores) et qui se termine par formation d’un nouvel
organe de reproduction (ex. Gamètes).
* Une génération est dite Sporophyte, si elle donne des spores ou meïospores.
* La génération est Gamétophyte, si l’individu donne des gamètes.
Remarque: de manière générale le Sporophyte est (à 2n chr) diploïde et le Gamétophyte
est (n chr) haploïde.
b2- Notion de Monœcie et Dioecie:
* Espèce monoïque: lorsqu’un thalle est capable de donner à la fois des gamètes mâles
et femelles.
* Espèce dioïque: si les gamètes mâles et femelles proviennent de deux thalles de
sexes différents mais qui appartiennent à la même espèce.

4. Variation des cycles de développement :


* Cycle monogénétique : ex Mucor mucedo (Figure 32 et 33).
Figure 32 : Cycle de développement du Mucor

Figure 33 : Cycle conventionnel

* Cycle digénétique : ex Allomyces arbusculus (Figure 34 et 35)


Figure 34 : Cycle de développement

Figure 35 : Cycle conventionnel

* Cycle trigénétique : Ex les Pezizes (Figure 36, 37, 38 et 39)


Figure 36 : Cycle de développement des pezizes (Ascomycètes)

Figure 37 : Détail d’une plasmogamie


Chez les ascomycètes, la génération gamétophytique est représentée par un mycélium
primaire haploïde. La plasmogamie donne naissance à une structure très particulière, un
mycélium myctohaploïde qui représente la première génération sporophytique.
De cette première génération sporophytique est issue la seconde génération sporophytique
constituée d'un mycélium dicaryotique.
Au niveau des cellules mères des asques, a lieu la fusion des noyaux ou caryogamie suivie
d'une méiose et d'une mitose complémentaire pour engendrer huit spores méïotiques
endogènes, les ascospores. Chaque ascospore sera à l'origine d'un mycélium primaire haploïde
(génération gamétophytique).

Les caractéristiques du cycle des ascomycètes


Les deux filaments sont sexués, l’un forme un gamétocyste femelle « receveur » ou
ascogone, l’autre un gamétocyste mâle « donneur » ou anthéridie.
 Les deux filaments s’unissent au niveau de l’ascogone femelle qui fusionne avec
l’anthéridie grâce à un filament mycélien le trichogyne. C’est la plasmogamie. La fécondation
est de type trichogamie.
 Les noyaux s’apparient dans l’ascogone et donnent le mycélium dicaryotique qui élabore
le carpophore.
 Les asques se forment au niveau de l’hyménium du carpophore.
 Une mitose parallèle des deux noyau à l’extrémité d’une hyphe dicaryotique isole une
cellule dicaryotique et deux cellules uni-nucléées.
 Dans la cellule dicaryotique les noyaux fusionnent : c’est la caryogamie. Elle est donc très
décalée dans le temps de la plasmogamie.
 Ensuite le zygote ainsi formé entre immédiatement en méiose et donne quatre ou huit
spores haploïdes enfermée dans le sporocyste ou asque.

Figure 38 : Schéma de la formation d’une asque. Figure 39 : Asques de Sordaria


Figure 40 : Cycle de développement d’un basidiomycète (Coprin)
Figure 41: Cycle conventionnel
CHAPITRE-3
METABOLISME ET INTERET DES
CHAMPIGNONS

I-METABOLISME

Les champignons sont dépourvus de chlorophylle et, à la différence de la plupart des


végétaux, sont donc incapables de réaliser la photosynthèse. Comme les animaux, ils sont
hétérotrophes, c’est-à-dire qu’ils ont besoin, pour leur nutrition, d’aliments de nature
organique.
Certains vivent sur des matières organiques inertes ou mortes, qu’ils contribuent à dégrader,
ils sont dits saprophytes. D’autres se nourrissent aux dépens des organismes vivants (plantes,
animaux et Homme), ils sont dits parasites. Mais il existe des champignons qui vivent en
association avec d’autres êtres vivants. Ce phénomène est la symbiose (association
d’algues et de champignons donnant des lichens, association de champignons et de racines
d’arbres donnant des mycorhizes).

Les champignons sont vraiment partout sur terre. Ils absorbent leur nourriture en sécrétant des
enzymes digestives dans leur environnement immédiat. Ces enzymes catalysent la
décomposition de grosses molécules alimentaires en molécules suffisamment petites pour être
absorbées par la cellule du champignon. Pour cette raison, les champignons se développent
généralement dans ou sur leur source de nourriture.
Ce mode d’absorption de la nourriture vaut aux champignons des louages comme des
malédictions. D’une part ; les champignons sont extrêmement utiles parce que les enzymes
digestives qu’ils sécrètent sont responsables de la décomposition des plantes et des animaux
morts, ce qui permet le recyclage des éléments chimiques. Cependant, les champignons
sécrètent également des enzymes qui digèrent des substances qui nous sont utiles, provocant
des moisissures sur la nourriture, des taches sur les textiles, la pourriture sèche du bois et des
maladies fongiques chez l’homme. L’utilisation commerciale des champignons et de leurs
enzymes est à l’origine de vin, de la bière, de certains fromages et de divers antibiotiques
II- INTERETS

Les champignons dans l’alimentation humaine :


• Les champignons à carpophores peuvent se cueillir à certaines saisons mais ne sont pas
tous comestibles. En outre on consomme également des champignons cultivés.
• Les levures sont certainement les champignons les plus utilisés dans l’alimentation:
cultivées en anaérobiose sur des sous-produits de l’industrie, elles sont utiles à la
transformation de la nourriture des hommes et du bétail. Les pains (panification),
fromages (roquefort, camembert…), des boissons (vins, bières…) sont produits grâce à
leur pouvoir fermentaire.
• L’industrie emploie de plus en plus les champignons pour en extraire des métabolites tels
que des acides organiques (acide citrique), des polyalcools (glycirine), des lipides et des
vitamines

Les champignons et leurs applications pharmaceutiques :


On peut citer par exemple la fabrication d’antibiotiques (pénicilline, griséofulvine) qui sont
des substances antibactériennes ou antifongiques à application thérapeutique.

Autres applications
On commence à utiliser des champignons dans la lutte biologique contre des insectes
ravageant des cultures. Exemple: Beauveria densa contre la larve de hanneton.

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