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Comment aborder la philosophie en terminale

Comment aborder la philo en terminale ?


LUTTEZ CONTRE LA PEUR

La peur devant cette matière inconnue peut vous faire dire deux choses :

 « La philosophie va me déstabiliser et je n’ai déjà pas beaucoup de certitudes en ce moment. »

Il est vrai que cette nouvelle discipline arrive à un âge où les questions sont nombreuses. Pourtant, cette
matière découverte en terminale va vous aider à préparer l’avenir. En philosophie, la douleur de
l’apprentissage est donc vite compensée par une grande joie : celle d’avoir mûri et trouvé son équilibre.

 « La philosophie nous tombe dessus dix mois avant le bac. Comment être opérationnel pour
l’examen ? »

Rassurez-vous, vous êtes déjà préparé à cette matière : les cours de français vous ont donné des méthodes
de dissertation et d’analyse de textes. Vous savez qu’il existe en littérature des courants, des écoles, des
problématiques. De la même manière, en philosophie, vous n’aurez qu’à entrer par thèmes dans les réflexions
de chaque auteur et de chaque époque.

NE SOYEZ PAS INDIFFERENT

L’indifférence peut aussi vous conduire à dire :

 « Je ferai mes exercices de maths pendant les cours de philo. Ce sera déjà ça de temps en moins de
perdu. »

C’est le discours de ceux qui ont entendu dire que la philosophie coupe les cheveux en quatre et que seul le
prof peut comprendre ce qu’il raconte… et encore.
On peut répondre que la philosophie, comme toute matière, a un vocabulaire précis et utile. En maths, on
serait bien handicapé en ignorant les mots soustraction, racine carrée, fonction, logarithme ou hyperbole. De
même en philosophie. Cette discipline demande un premier effort exigeant qui vaut le coup : la réflexion
permet de devenir un être libre qui ne se laisse pas ballotter au gré des modes ou des extrémismes.
Une fois ces a priori dépassés, il faut viser l’efficacité. A part les littéraires qui pourront approfondir cette
matière, vous devrez rationaliser le temps consacré à la philosophie.

COMMENT ETRE EFFICACE ?

 Travaillez les méthodes de dissertation et de commentaires de textes. Il faut savoir qu’au bac, les
brillantes idées ne donnent pas de points sans être présentées au long d’un devoir construit. Le plan, qui
doit être réfléchi, logique et cohérent, est la colonne vertébrale indispensable à votre copie. Rien ne sert
de se lancer dans la lecture des grands philosophes si vous oubliez cela.

 Habituez-vous à nourrir une vraie réflexion. Tirez parie de tous les événements de la vie : une maladie,
un conflit, un discours politique, un film, la beauté d’un paysage ou d’un visage, une relation amicale ou
amoureuse. Votre aptitude à vous émerveiller et à vous interroger sur la vie quotidienne sera tout
bénéfice pour la philosophie.

 Apprenez à situer les philosophes et les époques. Un élève parlant d’Aristote (384-322 av.J-C.) comme
vivant au XVIIè siècle. C’est grave ! Ce candidat n’a sans doute rien compris aux grands courants de
pensée. On n’a pas le droit le jour du bac, de confondre la Renaissance et l’esprit des Lumières. S’il le faut,
composez-vous des fiches pour avoir les idées claires.

Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 1


Top 20 des citations philosophiques à connaître
 Socrate : “Ce que je sais, c’est que je ne sais rien”
 Einstein : “Le vrai signe de l’intelligence, ce n’est pas la connaissance, mais l’imagination”
 Nietzsche: “Deviens ce que tu es”
 Nietzsche: “Dieu est mort”
 Nietzsche : “L’homme est un pont, non une fin”
 Platon : “L’homme est la mesure de toute chose”
 Voltaire: “Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer”
 Spinoza: “L’homme n’est pas un empire dans un empire“
 Locke: “La connaissance de l’homme ne peut pas s’étendre au-delà de son expérience propre”
 Marx: “Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, nous avons maintenant à le
transformer”
 Hobbes: “L’homme est un loup pour l’homme“
 Épicure : “La mort n’est rien pour nous“
 Epicure : “Si tu n’es pas Socrate, tu dois vivre comme si tu voulais être Socrate”
 Sartre: “L’homme est condamné à être libre”
 Pascal : “L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible des roseaux, mais c’est un roseau pensant”
 Leibniz : “Pourquoi y a t il quelque chose plutôt que rien?”
 Machiavel : “Tout n’est pas politique, mais la politique s’intéresse à tout”
 Schopenhauer : “L’homme est un animal métaphysique”
 Epictète : “N’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ; décide de vouloir
ce qui arrive et tu seras heureux”
 Heidegger : “Le Dasein est un être des lointains”

Citations sur Autrui


Entre autrui et moi-même il y a un néant de séparation. Ce néant ne tire pas son origine de moi-même, ni
d’autrui, ni d’une relation réciproque d’autrui et de moi-même; mais il est, au contraire, originellement le
fondement de toute relation entre autrui et moi. (L’Être et le Néant)
Jean-Paul Sartre
Ainsi la honte est honte de soi devant autrui; ces deux structures sont inséparables. Mais du même coup,
j'ai besoin d'autrui pour saisir à plein toutes les structures de mon être, le Pour-soi renvoie au Pour-autrui.
Jean-Paul Sartre

Celui qui ne se soucie aucunement d'autrui, qui pense n'en avoir nul besoin ou en est effectivement privé...
demeure dans son être sur le mode de l'être-avec-autrui. (L'Être et le Temps)
Heidegger

L'œuvre d'art, tout en ayant une existence sensible, n'a pas besoin d'avoir une réalité tangiblement
concrète ni d'être effectivement vivante.
Georg Wilhelm Friedrich Hegel

Il y a … un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui: c’est le langage. Dans
l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun…
Maurice Merleau-Ponty

La clef d’autrui est d’abord en nous mêmes, car nous ne faisons jamais que conjecturer autrui.
Ch. Blondel

Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 2


Celui qui ne se soucie aucunement d'autrui, qui pense n'en avoir nul besoin ou en est effectivement privé...
demeure dans son être sur le mode de l'être-avec-autrui. (L'Être et le Temps)
Heidegger

Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fit.


Anonyme

Tel blâme autrui qui soi-même condamne.


Anonyme

Mains blanches aiment le travail d'autrui.


Anonyme

Le bossu voit la bosse d'autrui, mais pas la sienne.


Anonyme

Ne demande pas à autrui ce qu'il voit et entend ; regarde et écoute.


Daniel Desbiens

La plus grande couardise consiste à éprouver sa puissance sur la faiblesse d'autrui.


Jacques Audiberti

Le devoir et le bonheur consistent également à vivre pour autrui.


Auguste Comte

La probabilité d'attirer les regards d'autrui est proportionnelle à la stupidité du comportement que l'on
adopte.
La Rochefoucauld

On ne peut assurément que suggérer des pistes à autrui, et non pas lui montrer le chemin.
Daniel Desbiens

Ne faites pas à autrui ce que vous pouvez faire le jour même.


Francis Blanche

Le meilleur moyen pour apprendre à se connaître, c'est de chercher à comprendre autrui.


André Gide

Le meilleur moyen pour apprendre à se connaître c’est de chercher à comprendre autrui.


André Gide

Ce n'est que lorsque les hommes vivent pour autrui, qu'ils commencent à vivre vraiment.
Albert Einstein

Nous n'avons pas toujours assez de force pour supporter les maux d'autrui.
(Emile Chartier) Alain

Nous n'avons pas toujours assez de force pour supporter les maux d'autrui.
Alain

Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 3


Citations sur Conscience
Il semble qu'à trop s'occuper de soi, la conscience trouble elle même son propre fonctionnement... cette
conscience cancéreuse emploie les processus de la conscience à renverser la fonction même de la
conscience... La conscience créatrice est un processus d'engagement, la conscience cancéreuse est un
processus d'évasion.
E. Mounier

Le bonheur est la conscience vécue et affective, mais il est aussi la conscience pour soi que l'on prend de
l'accord de soi même avec l'ordre du monde.
Polin

Le langage est aussi vieux que la conscience –il est la conscience réelle, pratique, aussi présente pour les
autres hommes que pour moi-même, et, comme la conscience le langage nait du seul besoin, de la
nécessité du commerce avec d’autres hommes.
Karl MARX

On a conscience avant, on prend conscience après.


Oscar Wilde

La conscience est la voix de l'âme. (Les passions sont la voix du corps). La conscience ne trompe jamais; elle
est le vrai guide de l'homme.
Rousseau

La conscience du temps, sous la forme la plus pure, c'est l'ennui, c'est à dire la conscience d'un intervalle
que rien ne traverse ou que rien ne peut combler.
Lavelle

Je ne sais pas ce que peut être la conscience d'une canaille, mais je sais ce qu'est la conscience d'un
honnête homme : c'est effrayant.
Abel Hermant

Si la thérapeutique analytique agit en "transformant l'inconscient en conscient", c'est que la conscience est
beaucoup plus qu'une qualité ajoutée qui ne change pas l'essence du psychique. Il est faux que la cure fasse
passer le "souvenir" pathogène de l'inconscient dans le conscient, elle conduit à former un "souvenir" là où
il avait "quelque chose" qui opprimait la conscience, "quelque chose qui était issu du passé mais qui était
un infra-souvenir et qui, sans doute, opprimait la conscience parce qu'elle ne pouvait plus former un
souvenir sur cette matière mnémonique (qui intéresse la mémoire) et affective de nature psychique.
Paul Ricoeur

Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience.
Karl MARX

Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c'est inversement leur être social qui
détermine leur conscience.
Karl MARX

Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 4


On pose en principe que la représentation ne peut se définir que par la conscience; d'où l'on conclut qu'une
représentation inconsciente est inconcevable, que la notion même en est contradictoire... Si donc il nous
est donné de constater que certains phénomènes ne peuvent être causés que par des représentations, c'est
à dire s'ils constituent des signes extérieurs de la vie représentative, et si, d'autre part, les représentations
qui se révèlent ainsi sont ignorées du sujet en qui elles se produisent, nous dirons qu'il peut y avoir des
états psychiques sans conscience, quelque peine que l'imagination puisse avoir à se les figurer.
Durkheim

La souffrance est l'unique cause de la conscience.


Fedor Mikhaîlovitch Dostoîevski

Le moi, voilà le point noir de la conscience.


Arthur Schopenhauer

Il ne peut y avoir révolution que là ou il y a conscience.


Jean Jaurès

Science sans conscience n'est que ruine de l'âme...


Rabelais

Sa conscience est en parfaite santé. Il rote du bonheur.


Félix Leclerc

La conscience et le monde sont donnés d'un même coup: extérieur par essence à la conscience, le monde
est, par essence, relatif à elle.
Jean-Paul Sartre

[...] écrire, c'est avoir une très haute conscience de soi-même, et c'est avoir conscience que l'on n'est pas à
la hauteur, que l'on n'y a jamais été.
Christian Bobin

Tout état de conscience en général est en lui-même, conscience de quelque chose... Par conséquent, il
faudra élargir le contenu de l'ego cogito transcendantal, lui ajouter un élément nouveau et dire que tout
cogito ou encore tout état de conscience "vise" quelque chose et, qu'il porte en lui-même, en tant "visé",
son cogitatum respectif.
Husserl

La conscience morale est elle même une autre forme de la conscience intellectuelle, en tant que l'ordre
qu'elle exige est un ordre qui dépend de nous.
Lavelle

Citations sur Inconscient


L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et .... Nous possédons de multiples preuves de
l'existence de l'inconscient.
Freud

Si la thérapeutique analytique agit en "transformant l'inconscient en conscient", c'est que la conscience est
beaucoup plus qu'une qualité ajoutée qui ne change pas l'essence du psychique. Il est faux que la cure fasse
passer le "souvenir" pathogène de l'inconscient dans le conscient, elle conduit à former un "souvenir" là où
il avait "quelque chose" qui opprimait la conscience, "quelque chose qui était issu du passé mais qui était
un infra-souvenir et qui, sans doute, opprimait la conscience parce qu'elle ne pouvait plus former un
souvenir sur cette matière mnémonique (qui intéresse la mémoire) et affective de nature psychique.
Paul Ricoeur
Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 5
L’inconscient est une méprise sur le Moi, c’est une idolâtrie du corps.
Alain

Toute la tâche du traitement psychanalytique pouvait être résumée dans la formule: transformer tout
l'inconscient pathogénique en conscient.
Freud

En somme il n'y a pas d'inconvénient à employer couramment le terme d'inconscient; c'est un abrégé du
mécanisme. Mais, si on le grossit, alors commence l'erreur; et, bien pis, c'est une faute.
Alain

L'idée de phénomènes psychologiques inconscients est contradictoire... l'hypothèse de l'inconscient est


absurde et contradictoire.
Rabier

Je devais être jugé sévèrement par tous les docteurs, du moment que je n'adorais pas à quatre pattes
l'inconscient, le subconscient, le seuil de la conscience, et autres articles de la philosophie simiesque.
Alain
Il faut éviter [...] de croire que l’inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses
ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu’il n’y a point de
pensées en nous sinon par l’unique sujet, Je ; cette remarque est d’ordre moral.
Alain

La psychanalyse existentielle rejette le postulat de l'inconscient: le fait psychique est, pour elle, coextensif à
la conscience. Mais si le projet fondamental est pleinement vécu par le sujet et, comme tel, totalement
conscient, cela ne signifie nullement qu'il doive être du même coup connu par lui, tout au contraire.
Jean-Paul Sartre

De même que Kant nous a avertis de ne pas oublier que notre perception a des conditions subjectives et de
ne pas la tenir pour identique avec le perçu inconnaissable, de même la psychanalyse nous engage à ne pas
mettre la perception de la conscience à la place du processus psychique inconscient qui est son objet.
Freud

J'ai encore constaté, dans l'analyse des rêves que l'inconscient se sert, surtout pour représenter les
complexes sexuels, d'un certain symbolisme qui, parfois, varie d'une personne à l'autre, mais qui a aussi des
traits généraux et se ramène à certains types de symboles, tels que nous les retrouvons dans les mythes et
dans les légendes.
Freud

S'il nous est permis de recourir à une comparaison: il est très possible qu'une pensée diurne joue le rôle
d'entrepreneur de rêve; mais l'entrepreneur ... ne peut rien faire sans capital; il lui faut recourir à un
capitaliste qui subvienne aux frais et ce capitaliste ... est toujours ... un désir venant de l'inconscient.
Freud

L'inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité. Sa nature intime nous est aussi inconnue
que la réalité du monde extérieur, et la conscience nous renseigne sur lui d'une manière aussi incomplète
que nos organes des sens sur le monde extérieur.
Freud

Il existe deux variétés d'inconscient: les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et
les faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la
conscience. Les faits psychiques latents ... sont des faits préconscients, et nous réservons le nom
d'inconscients aux faits psychiques refoulés.
Freud
Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 6
Le corps est l'ensemble de nos pouvoirs, son être n'est compréhensible qu'à partir de l'essence de la
puissance... La multiplicité des actes comme de leurs moyens immédiats n'est donc un problème que pour
la pensée qui prétend tout tenir et connaître dans l'espace qui est le sien et c'est en lui tournant le dos qu'il
faut tenter de saisir la puissance dans sa capacité indéfinie de reproduction, c'est à dire dans son essence
même... L'essence de la puissance n'est donc pas l'Inconscient mais le premier apparaître, la venue en soi
de la vie.
Michel henry

Citations sur Philosophie


Le langage encourt un risque là ou la littérature devient perméable à la philosophie, et la philosophie à la
littérature : ou la littérature parvient à la finesse de la pensée abstraite, ou la philosophie succombe aux
attraits de la musique verbale...
Menno Ter Braack

Ce que Votre Majesté me fait l'honneur de m'écrire sur la philosophie exaltée et exagérée des stoïciens, est
sans comparaison plus à mon usage que cette philosophie gigantesque et imaginaire.
Jean le Rond D'Alembert

Ce n'est pas avec la philosophie qu'on soutient les ministères.


René Daumal

La poésie n'a de rôle à jouer qu'au-delà de la philosophie.


André Breton

La philosophie, c'est l'art de se compliquer la vie en cherchant à se convaincre de sa simplicité.


Frédéric (dit San-Antonio) Dard

L'amour c'est comme la philosophie, on n'y comprend jamais rien.


Inconnu

Ce qu'on peut reprocher à la philosophie, c'est qu'elle ne sert à rien.


Paul Valéry

Philosophie : route qui mène nulle part à rien.


Ambrose Gwinnett Bierce

C'est une chose extraordinaire que toute la philosophie consiste en trois mots : "Je M'en Fou"
Inconnu

La philosophie épicurienne, ce lit étroit, mais propre. (Mémoires d'Hadrien)


Marguerite (Marguerite de Crayencour) Yourcenar

La vraie méthode pour former la notion de philosophie, c'est de penser qu'il y eut des philosophes.
Alain

Le vin a le pouvoir d'emplir l'âme de toute vérité, de tout savoir et philosophie.


Jacques Bénigne Bossuet

Toute philosophie n'est fondée que sur deux choses : sur ce qu'on a l'esprit curieux et les yeux mauvais.
Bernard Le Bovier de Fontenelle

La vraie philosophie consiste à suivre la diversité et la variété d'une chose à travers les époques.
Emmanuel Kant
Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 7
C'est le propre des malheurs de ramener à la philosophie, comme le joueur qui a tout perdu revient à sa
maîtresse.
Jean le Rond D'Alembert

La philosophie n’est autre chose que l’application de la raison aux différents objets sur lesquels elle peut
s’exercer.
Jean le Rond D'Alembert

... il y a quelque chose de calmant dans la philosophie, une manière de parler du vivant comme si on était
déjà mort ...
Christian Bobin

L'investigation et l'observation, la philosophie et l'expérience ne doivent jamais se mépriser ni s'exclure


mutuellement ; elles sont garanties l'une de l'autre.
Karl von Clausewitz

... la philosophie se convertit volontiers et souvent en une sorte de proxénétisme, spirituel si l'on veut.
D'autres fois, en opium pour endormir les chagrins.
Miguel de Unamuno

L'articulation des connaissances brise les secrets et les pouvoirs des sciences séparées ... Travail
essentiellement démocratique où la voix de la philosophie se fait de nouveau entendre.
Russ

La conscience - Cours de philosophie


La conscience
Les enjeux de la notion – une première définition

Commençons avec un peu d’étymologie. Le mot français conscience vient du latin conscientia qui est
formé de cum qui signifie « avec », et de scientia pour « science ». Être conscient lorsque nous agissons,
éprouvons quelque chose, réfléchissons, etc. c’est ainsi posséder simultanément une connaissance de ces
actes, sensations, réflexions. Cette connaissance peut avoir tous les degrés de clarté, depuis le sentiment le
plus vague jusqu’au savoir le plus évident. La conscience est donc comme un redoublement à l’intérieur de
nous-mêmes de ce que nous faisons ou pensons. Il devient ainsi clair que la distinction que nous faisons
communément entre une conscience du monde, comme attention ou sensibilité à ce qui se passe en dehors
de nous, et une conscience de soi ou conscience réflexive, comme état intérieur ou sentiment de notre
existence, n’est pas réellement pertinente car la philosophie nous apprend que la conscience que nous avons
de nous-mêmes est toujours conscience de nos rapports au monde, de nos relations avec les autres êtres, les
autres personnes, etc. Cela ne signifie cependant pas que la conscience soit un concept univoque qui aurait eu
un noyau de signification partagée par tous les philosophes. Tout au contraire, il y a une distinction très nette
(que l’on retrouve dans notre langage ordinaire) dans l’histoire de la philosophie entre la conscience conçue
comme « conscience morale », permettant de distinguer le bien du mal et ayant un but principalement
pratique, et la conscience comme source de connaissance de soi et du monde et ayant un but principalement
théorique.

Les Grecs et le concept de conscience

« Rien de plus misérable que l’homme qui tourne autour de tout, qui scrute, comme on dit, « les profondeurs
de la terre », qui cherche à deviner ce qui se passe dans les âmes d’autrui, et qui ne sent pas qu’il lui suffit
d’être en face du seul génie qui réside en lui, et de l’honorer d’un culte sincère. » Marc Aurèle, Pensées pour
moi-même.

La philosophie, on le sait, est né en Grèce. Les Grecs ont soulevé des problèmes fondamentaux de la
pensée qui, plus de 2000 ans après, sont encore l’objet d’ardents débats. On pourrait alors s’attendre à ce
Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 8
qu’ils aient formé, au moins dans ses grandes lignes, ce qui a été l’un des concepts essentiels de la philosophie
(et surtout de la philosophie moderne), le concept de conscience. Or, on ne trouve pas dans la langue grecque
de terme qui recouvre ce que le latin, le français, l’anglais ou l’allemand désigne comme étant la conscience.
Ajoutons qu’il serait tout à fait illégitime de considérer l’âme (psychè) des Grecs comme un équivalent de la
conscience. Les Grecs n’ont pas éprouvé le besoin de penser ce qui pour nous semble être une dimension
essentielle de notre existence. La grande importance, dans la Grèce antique, de la vie publique, des activités
politiques et le désintéressement à l’égard du repli sur soi, de la vie privée peut fournir une raison de cette
absence (bien que ce soit une raison historique ou anthropologique et non philosophique).

S’il n’y a pas de concept de conscience chez les Grecs, ceux-ci ont néanmoins développé diverses
considérations qui préfigurent les pensées qui prendront explicitement la conscience pour objet. Évoquons la
notion de suneidèsis qui signifie à l’origine le fait de se prendre comme témoin de soi-même. Ce terme évolue
dans la philosophie grecque et se réfère alors au savoir que l’on a de soi-même au sens où l’on se connaît en
évaluant la moralité de ses actes. Il y a donc ici les prémisses d’un retournement sur soi, d’un retour à
l’intimité de la personne. Ce sont les stoïciens qui les premiers souligneront l’importance de l’intériorité. Les
pensées pour moi-même de l’empereur Marc Aurèle sont la parfaite illustration de cette « citadelle
intérieure » que peut bâtir l’homme d’action. Cette tendance au souci de soi devient alors
prédominante comme en témoigne notamment la réinterprétation de la définition platonicienne de la pensée
comme « dialogue de l’âme avec elle-même » dans le sens d’un enfermement en soi.

Cette relecture des grandes figures de la philosophie grecque se poursuit dans la pensée chrétienne.
C’est ainsi que Saint Augustin interprète la révélation qui avait été faite à Socrate par l’oracle de Delphes :
« connais-toi toi même » comme l’exigence de l’introspection. Le soi est objet d’examen, de recherche car
c’est en lui que réside Dieu. On comprend que ce mouvement est solidaire de celui, déjà prôné par les
stoïciens, de se détacher des choses extérieures, des passions et désirs qu’elles font naître, de l’éloignement
de la vérité qu’elles suscitent irrémédiablement. On assiste ici à la naissance de la « voix de la conscience »,
c’est-à-dire à la conscience entendue comme conscience morale.

La conscience comme « conscience morale »

« Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné,
mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fait
l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions. » Rousseau, Émile ou de l’éducation.

La conscience morale est une voix qui parle en nous et qui nous permet, en notre for intérieur, de
distinguer le bien du mal, d’en fournir des normes, de mesurer la valeur des actions, de juger de notre
conduite et de celle des autres. Rousseau a pensé avec acuité le statut de la conscience morale. Il la définit
comme un juge qui ne peut être trompé par les préjugés, qui demeure le même, inflexible, quelles que soient
les vicissitudes de la vie. C’est un juge auquel on peut donc toujours se rapporter avec assurance. Rousseau
précise que la conscience morale ne peut être le privilège de certains hommes tandis que les autres seraient
comme portés par nature à l’immoralité, soumis irrémédiablement au vice. La voix morale qui est purement
intérieure, privée, n’en demeure pas moins commune et la même pour tous les hommes. Elle est universelle.
Les différences de moralité entre les hommes ne dépendent que de leur décision d’écouter ou non cette voix,
de lui porter ou non attention. La conscience morale est un instinct qui, cela est très important, ne nous
conduit pas aveuglément mais est au contraire le signe de notre liberté. Elle n’est donc aucunement l’œuvre
de la raison et de ses idées qui pour Rousseau viennent des choses extérieures mais du sentiment qui est « au-
dedans de nous ».
Kant poursuit les réflexions de Rousseau, auxquelles il a porté un grand intérêt, mais s’en sépare
radicalement. En effet, si pour Rousseau la conscience morale est sentiment, pour Kant elle est une
expression de la raison pratique. Certes elle se manifeste par un sentiment qui est le respect. Mais ce
sentiment est tout à fait différent de ceux qui font naître le désir car, tout au contraire, il dévoile la
soumission de l’homme à la loi morale, soumission qui est aussi sa liberté car elle témoigne de l’exercice
parfait de la raison pratique. Notons de plus que l’homme étant pour Kant un être fini, car il ne crée pas lui-
même les choses extérieures qui l’affectent, il pourrait à tout moment être détourné de la loi morale par ses
inclinations. C’est pourquoi cette loi doit se présenter à lui comme une exigence, comme un impératif
catégorique. La loi morale a pour Kant une valeur absolue c’est-à-dire que, à l’instar de Rousseau, il conçoit la

Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 9


conscience morale comme universelle, indépendante des variations des conditions de vie, du développement
culturel, etc.

Citons pour finir Alain qui dans la philosophie du 20ème siècle est l’un de ceux qui a le plus insisté sur
l’importance de la conscience morale. Il conçoit celle-ci comme un retour sur soi, un redoublement qui est
indispensable à la pensée car penser sans accepter de penser que l’on pense serait pour lui signe
d’immoralité. C’est pourquoi il affirme que la conscience a toujours une valeur morale car elle entraîne
nécessairement la délibération, le questionnement de soi-même. Alain s’oppose donc ici à des philosophies
qui poseraient que la nature de la conscience peut se résumer à sa fonction de connaissance, à sa fonction
théorique.

La naissance de la conscience

« Par le mot de penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons
immédiatement par nous-mêmes ; c’est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir,
est la même chose ici que penser. » Descartes, Principes de la philosophie.
La philosophie classique, sans abandonner l’idée de la conscience morale, a introduit une conception
de la conscience qui s’en distingue néanmoins nettement. Cette nouvelle conception de la conscience va
instituer cette dernière en fondement de la pensée philosophique, en source de toute connaissance. On
présente souvent Descartes comme l’initiateur de cette révolution philosophique. Or, Descartes n’emploie
que très rarement le terme de « conscience » et lorsqu’il le fait, c’est au sens moral. Cependant, le cogito (« je
pense ») cartésien est considéré comme étant l’équivalent de ce qu’on appellera plus tard « conscience ». Ce
que nous apprends Descartes, c’est que celui qui pense (en un sens étendu à la perception, la volonté, etc.) a
toujours la certitude d’exister, d’être une chose pensante. C’est le sens du célèbre « Je pense donc je suis ».
Nos représentations et idées des choses extérieures sont toujours incertaines, toujours susceptibles de
succomber à l’épreuve du doute qui est une mise en question radicale de l’existence des choses que dans la
vie courante nous supposons exister, car tout ceci pourrait n’être qu’illusion, œuvre d’un malin génie. Le
cogito est ainsi la seule chose qui résiste au doute car dès que je pense je ne peux manquer de me rappeler
que c’est moi qui pense et donc que le moi ne peut être une illusion. La vérité sur laquelle repose tout l’édifice
de la philosophie est ainsi le fruit de l’expérience que le sujet pensant a de lui-même.

Si Descartes a bien fourni des éléments essentiels à la philosophie de la conscience, on ne peut pas
penser pour autant qu’il en a donné une formulation complète. Car le cogito signale seulement que le sujet se
rapporte à soi en considérant comme siennes ces diverses activités de la pensée que sont le fait de concevoir,
de vouloir, d’imaginer de sentir, etc. Descartes n’a aucunement entrepris ce programme essentiel à toute
philosophie de la conscience et qui consiste en une investigation réflexive des propriétés ou des facultés du
sujet, du moi. C’est Locke qui le premier s’est livré à une telle tâche et il n’est pas inutile de mentionner qu’il a
pour cela eu besoin de former en anglais un néologisme, consciousness, en le distinguant du terme conscience
qui avait une connotation morale (une telle distinction n’existe pas dans la langue française). Il s’agit pour
Locke d’examiner en profondeur l’activité mentale ; la conscience ce n’est donc pas un simple rapport à soi
(comme le cogito cartésien) mais une réflexion sur soi, une connaissance des mécanismes de l’intériorité que,
de nos jours, la psychologie entreprend de dévoiler.

Dans la fondation du concept de conscience, une dernière figure est essentielle, c’est celle de Kant.
Une tendance se manifestait alors qui menaçait le statu de la réalité en se présentant comme un idéalisme.
Ainsi Hume affirmait que quand bien même nous désirions connaître les choses les plus éloignées de nous,
nous demeurions cependant nécessairement au sein de notre conscience. Kant craignait qu’ainsi on limite la
réalité à la seule conscience que nous en avions, à nos représentations, comme si rien n’existait
objectivement en dehors de nous. Kant demande qu’on distingue la conscience empirique, qui résulte des
expériences propres à chacun et qui est donc différente d’un homme à l’autre de la conscience au sens le plus
propre. Cette conscience, qu’il appelle aussi « Je pense » est ce qui accompagne toutes mes représentations
de choses particulières. Plus précisément, la conscience est une fonction qui permet de synthétiser les
multiples sensations de choses extérieures et de faire qu’il n’y ait pas un chaos d’impressions mais une
représentation distincte des choses. La conscience est en ce sens universelle, commune à tous les hommes.
Notons de plus que le « Je » ou sujet de Kant se distingue radicalement de celui de Descartes, car pour ce
second le « Je » est une chose tandis que pour le premier c’est une fonction ou encore un pouvoir. Pour finir,
signalons que le problème qui va occuper le plus fortement les successeurs de Kant, ce sera le problème

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extrêmement délicat de l’articulation de la conscience empirique et de la conscience au sens propre. Sont-ce
deux choses différentes ou bien les deux faces d’une seule et même chose ?

L’ « âge d’or » de la conscience

« La conscience, absolument parlant, est la relation du Je à un objet, soit intérieur, soit extérieur. Notre savoir
contient, d'une part, des objets que nous connaissons par des perceptions sensibles, mais, d'autre part, des
objets qui ont leur fondement dans l'esprit même. Les premiers constituent le monde sensible, les autres le
monde intelligible. » Hegel, Propédeutique philosophique.
À la suite de Kant, le concept de conscience va dominer la scène philosophique. Fichte critique ce qu’il
appelle le moi spéculaire de la philosophie qui fait du moi un objet de perception. Or, affirme-t-il, le moi ne
peut se reconnaître dans ce miroir qu’à la condition qu’il se connaisse déjà par un autre moyen. C’est dit-il
que le moi se connaît d’abord comme activité ou force productrice de la réalité. Le moi se pose lui-même et se
distingue ainsi du non-moi. Telle est la conscience de soi. Hegel quant à lui procède à une critique des
philosophies de la conscience, de Descartes à Fichte, qui ont toutes désiré penser la conscience pure et n’ont
pas su reconnaître que la conscience est toujours d’abord en relation avec quelque chose qui n’est pas elle-
même et que ce n’est que par un dépassement de cette altérité qu’elle parvient à la véritable conscience de
soi, qu’elle se fait esprit.

Un « recommencement » de la philosophie de la conscience est inauguré au début du 20ème siècle par


Husserl qui fonde la phénoménologie. Husserl entend reprendre la démarche de Descartes pour la pousser
plus loin encore que celui-ci ne l’avait fait. Au doute cartésien il substitue la méthode de l’épochè qui signifie
la suspension ou la mise entre parenthèse de tout jugement sur le monde. Ce qu’il retrouve alors à la source
de toutes choses, c’est l’activité de la conscience comme constituant le sens du monde et de ses objets. La
conscience, dit-il, est toujours conscience de quelque chose, autrement dit elle se réfère toujours à un objet
C’est ce qu’on appelle l’intentionnalité de la conscience. Notons que l’objet que vise la conscience, ce peut
être elle-même ou plus précisément certaines autres de ses visées (comme dans le souvenir que Husserl
appelle rétention). La phénoménologie de Husserl va profondément influencer la pensée allemande puis la
philosophie française et notamment l’existentialisme. Ainsi Sartre définit la conscience comme pour soi ; la
conscience se projette ou éclate dans le monde ; elle est dirigée vers l’avenir, vers un projet et en ce sens elle
se distingue de l’en soi des choses extérieures, figées et incapables de changer.

Les critiques de la conscience

« Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et
intellectuelle. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur
existence sociale qui détermine leur conscience. » Marx, Contribution à la critique de l’économie politique.
On débutera ici par les critiques qui ont été adressées à la conscience morale. Pour Montaigne, celle-ci
ne consiste en rien d’autre qu’en des règles quasi arbitraires, relevant d’opinions ou de préjugés et inculqués
dès la plus tendre enfance à l’enfant qui, devenu adulte, ne se souvient plus comment il a acquis ces
conceptions et suppose donc qu’il les a toujours possédées et qu’elles font partie de sa nature. Locke oppose
un argument similaire aux néo-platoniciens de Cambridge qui pensent que les principes et les sentiments
moraux sont innés. Plus proche de nous, Bergson conçoit la conscience morale comme l’effet d’un
conditionnement social. On peut ensuite citer quelques pensées qui vacillent entre l’amoralisme (indifférence
aux questions morales) et l’immoralisme (opposition aux valeurs morales). Ainsi Machiavel prétend qu’un
traitement adéquat des questions politiques exige qu’on se soustraie à toute considération d’ordre moral.
Sade quant à lui démontre que ce que la nature nous enseigne, ce sont les vices, les débordements de la
sexualité et de la violence. Nietzsche, enfin, entend constituer une généalogie de la morale en montrant que
nos conceptions du bien et du mal sont les interprétations et évaluations d’un homme-esclave qui craint la
puissance de la vie. On peut enfin relever une troisième voie de la critique de la conscience morale : Freud
montre que celle-ci n’est rien d’autre que l’intériorisation (introjection) par l’homme de l’autorité. C’est le
surmoi qui exerce une fonction de censure en retournant l’agressivité de l’individu contre lui-même.

Relevons à présent les critiques de la conscience comme rapport de connaissance qu’entretient la vie
psychique avec elle-même. Cette critique apparaît dès la naissance de la conscience avec Spinoza. Pour celui-
ci, nous subissons nécessairement l’action des choses extérieures, ce qui provoque en nous des affects. Or la
conscience n’est qu’un redoublement de ceux-ci ; elle ne permet en aucun cas de les comprendre ou d’influer
sur eux car elle ne saisit que les effets et jamais les causes, ce que seule la raison est en mesure de réaliser.
Par : DOMTCHUENG HERMANN PATRICK 11
Pour le comprendre, Spinoza nous invite à réfléchir à une pierre entraîner dans une chute ; cela ne changerait
absolument rien si cette pierre avait conscience de sa chute. Nietzsche lui aussi va développer une profonde
critique de la conscience et du moi. L’unité du moi n’est qu’illusion. En réalité, le moi est l’effet, la résultante
d’une multiplicité de forces ou d’instincts qui sont en lutte dans le corps. Quant à la conscience que l’on a des
choses extérieures, elle est conscience d’une apparence car que nous appelons l’essence des choses, ce ne
sont que les propriétés qui nous ont frappées le plus fortement. C’est au 20ème siècle que la dénonciation de la
conscience se fait la plus radicale. Heidegger, élève de Husserl, émet une critique sans appel de son maître et
plus généralement de toutes les philosophies de la subjectivité. Le structuralisme français (Lévi-Strauss,
Foucault, etc.), en réaction notamment à l’existentialisme tâche quant à lui de démontrer que l’autonomie de
la conscience est un leurre car celle-ci est toujours déterminée par des systèmes ou structures qui la
précèdent et la surplombent. Mais la pensée structuraliste va plus loin encore que Marx qui affirmait que ce
n’est pas la conscience qui détermine l’être social mais à l’inverse ce dernier qui détermine la conscience. Car
à présent, c’est l’idée même de l’existence de la conscience qui se révèle illusoire. Nous n’évoquons pas ici les
bouleversements qu’a induits le concept d’inconscient développé par Freud car ce sera l’objet d’un autre
cours. Pour conclure, on peut citer une parole célèbre de Rimbaud qui témoigne bien d’un certain état
d’esprit des critiques de la conscience: « Je est un autre ».

Ce qu’il faut retenir

- L’absence du concept de conscience chez les Grecs : Les Grecs n’avaient pas de terme pour désigner la
conscience bien que peu à peu (notamment avec les stoïciens), l’idée d’un souci de soi, d’une attention portée
à l’intériorité ait pris de plus en plus d’importance.
- La conscience comme conscience morale : La conscience fut tout d’abord entendue comme norme du
bien et du mal, comme instance de jugement. Elle est voix intérieure. Cette première conception est restée
prégnante dans toute l’histoire de la philosophie. La conscience morale peut relever du sentiment (Rousseau)
mais aussi de la raison (Kant).

- La conscience est une invention récente : L’idée de la conscience comme rapport de la pensée à elle-
même et comme fonction de connaissance des activités mentales, de la vie psychique, est née avec la
philosophie classique (Descartes et Locke notamment)

- La conscience comme fondement de la philosophie : À partir de Kant, les réflexions sur la conscience
dominent la scène philosophique. Les diverses conceptions de la conscience s’opposent, mais le primat de
celle-ci demeure incontestable.

- Les critiques de la conscience : La conscience morale a pu être contestée comme n’étant rien d’autre
qu’ensemble de préjugés, d’opinions, d’interprétations ou encore comme intériorisation de l’autorité. Le
concept de conscience né avec la philosophie classique a quant à lui été ébranlé par des philosophies mettant
en cause l’unité et l’autonomie de la conscience, dénonçant son impuissance ou contestant même son
existence.

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