You are on page 1of 10

RESEAU LIBRE SAVOIR :

DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR


TEL : 77-621-80-97

INTRODUCTION GENERALE A LA PHILOSOPHIE :


QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE ?

CHAPITRE I
LES ORIGINES ET LA SPECIFICITE DE LA PHILOSOPHIE

LECON 1 : LA REFLEXION PHILOSOPHIE

INTRODUCTION
L’introduction générale à la philosophie sera divisée en trois chapitres. Dans le premier, nous analyserons les
origines et la spécificité de la philosophie. Dans le deuxième, nous examinerons les grandes interrogations
philosophiques que sont la métaphysique, l’anthropologie et l’axiologie. Et dans le troisième, nous aborderons les enjeux et
perspectives de la philosophie. Dans le premier chapitre, nous allons tenter de définir la philosophie et poser le problème de
ses origines. Il s’agit, en effet, de deux questions inséparables. Car dire les origines de la philosophie suppose que l’on ait
une idée de ce qu’elle est. Inversement, définir la philosophie, c’est déterminer les raisons qui l’ont vu naître. Pour les
historiens, la philosophie serait apparue au 6ème siècle avant Jésus Christ dans la Grèce antique. Il y avait, dans la cité
grecque, certaines conditions politiques, économiques et sociales qui favorisaient la réflexion philosophique et son
apparition. Après avoir dégagé les conditions d’émergence de la philosophie, nous retracerons brièvement son histoire en
évoquant quelques figures emblématiques et des courants philosophiques qui ont marqué l’histoire de cette discipline.

I-) QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE ?


1-) Tentative de définition de la philosophie
La question de savoir qu’est-ce que la philosophie a suscité une vive polémique au niveau de l’histoire de la pensée
humaine, entrainant ainsi des réponses diverses, variées, multiformes et différenciées. Cependant, aucune de ses définitions
ne peut à priori être considérée comme vraie ou fausse. Toute définition émise peut faire l’objet de controverse et de
discussions. Il serait donc vain, voir superflu de vouloir assigner à la notion de philosophie une seule et unique définition.
Mieux chaque définition revêt un cachet particulier. Dès lors, il convient de noter que le concept de philosophie pose
problème à sa définition. Il n’admet pas de définition nominale. La notion de philosophie devient donc une notion
polysémique, ambigüe et pleine d’équivoque. L’échec à donner une réponse acceptée par tous est révélateur de sa
particularité et de sa spécificité.
Si l’histoire, les Mathématiques, la sociologie tirent leur définition de leur objet d’étude, il n’en est pas de même en
philosophie. La philosophie n'a pas d'objet d’étude spécifique ou propre. Elle s’intéresse à tout. Elle se veut un savoir total,
une connaissance du tout. C’est pourquoi, il est plus commode de tenter des approches de définitions plutôt que d’essayer
de la définir ; ce qui revient au sens strict à l’assigner des limites. Ainsi, les philosophes eux-mêmes n’arrivent pas à
s’entendre en ce qui concerne la définition de la philosophie. L’histoire de la philosophie apparait donc comme un champ
de bataille ou viennent s’affronter les opinions et les idées les plus contradictoires. Karl JASPERS déclare déjà : « On
n’est ni d’accord sur ce qui est la philosophie ni sur ce qu’elle vaut ». Il considère la philosophie comme un Kampflatz
c’est-à-dire un : « Terrain de bataille où se livrent des combats sans fin » et où il n’y a ni de vainqueur ni de vaincu.
Néanmoins on ne saurait tirer de cette assertion un aveu d’incapacité. La définition de la philosophie demeure donc un sujet
controversé, car il y a autant de courants philosophiques que de philosophes, ce qui rend impossible une définition
unanime, acceptée par tous. Les difficultés à définir la philosophie sont, en outre, de nature épistémologique, car il est
difficile de délimiter rigoureusement les méthodes, les thèmes et les objets de la philosophie. La philosophie n'a jamais
réussi à développer une méthode qui aurait réussi à s’imposer parmi les philosophes comme la méthode expérimentale s'est
imposée en physique et en chimie. Cependant, même s’il est difficile de dire ce qu’est la philosophie, on peut tout de même
donner quelques définitions générales. L’histoire de la philosophie présente une multiplicité de systèmes philosophiques au
point que l’on se demande si cette diversité ne serait pas un argument contre la philosophie. Chaque philosophe vante sa
conception, prétendant qu’elle vaille mieux. Mais aucune philosophie n’a pu enterrer l’autre, et c’est ce que dit Georges
GUSDORF dans Traité de métaphysique : « Aucune philosophie n’a pu mettre fin à la philosophie bien que ce soit le
vœu secret de toute philosophie ». Cette diversité de points de vue n’est pas pour autant un handicap pour la philosophie.
Au contraire, elle lui permet de s’enrichir de nouvelles idées. En réalité, chaque point de vue enrichit le débat
philosophique car comme le montre HEGEL : « Quelle que soit la diversité des philosophies, elles ont ce trait commun
d’être de la philosophie. » Phénoménologie de l’esprit.
En dépit de toutes ces difficultés, on a pu trouver une définition étymologique du mot philosophie Philo-Sophia que l'on
traduit généralement par : « Amour de la sagesse ». Dans cette expression, l’amour désigne une recherche, une quête
permanente, un désir etc. Le mot sagesse a deux significations : d’une part, il désigne la connaissance et d’autre part la
vertu morale. Par sagesse, DESCARTES entendra : « Une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut
savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l’invention de tous les arts. » Lettre
préface des Principes. Le philosophe apparait ainsi dans une posture de recherche de sagesse sans prétendre
nécessairement l'atteindre. Le bonheur que recherche le philosophe réside dans l’ataraxie, c’est à dire la paix de l’âme. Par
la suite, elle a été définie comme Etude ou la recherche de la sagesse. Cela veut dire que la philosophie n’est pas la
possession du savoir, mais c’est la recherche. L’étymologie ainsi formulée de la définition ne règle pas tout le problème.
Par conséquent la philosophie pourrait être définie comme une activité consciente et méthodiquement conduite de
production et de mise en forme logique d’idées, de concepts et de représentation, bref une activité qui tente d’expliquer le
réel. Tenter donc de définir la philosophie, c'est déjà philosopher. Tout le monde est un philosophe potentiel : nul besoin de
s'appeler Socrate, Platon ou Aristote pour philosopher, seul compte l'amour de la réflexion, de la remise en question et du
questionnement.
2-) Origine de la philosophie
On confond souvent l’origine avec le commencement. Si le commencement peut être délimité avec précision d’un
point de vue spatio-temporel, l’origine quant à elle est multiple. Elle s’entend de deux manières : on parlera soit d’une
origine historique ou chronologique, soit d’une origine logique ou causale. L’origine historique ou chronologique suppose
un processus historique qui a abouti à l’émergence du discours philosophique, alors que l’origine causale suppose une étude
des différents éléments qui se sont conjugués pour élaborer un discours neuf, une innovation radicale qui est apparue
tardivement dans l’histoire de l’homme. Ainsi, répondre à la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », c’est forcément
remontrer dans l’histoire pour saisir les différentes causes qui se sont combinées et qui ont favorisé l’émergence de la
philosophie. D’abord, nous allons dégager les conditions historiques qui expliquent l’émergence de la philosophie. Ensuite,
nous nous pencherons sur les causes logiques.
a-) Origine historique ou chronologique
Certains attribuent à la philosophie une origine orientale en disant qu’elle est née en Egypte, et c’est la conviction de
Cheikh Anta DIOP. Dans son livre Civilisation et barbarie, l’historien sénégalais soutient que les Grecs n’ont fait que
recopier les œuvres égyptiennes. Il écrit à ce sujet : « Les Grecs initiés en Egypte s’approprient tout ce qu’ils apprennent
une fois rentrés chez eux ». Mais la thèse la plus répandue est celle qui la situe en Grèce. Les Grecs n’ont jamais nié avoir
appris des Egyptiens, mais ils ont utilisé leurs connaissances dans le but d’une perspective radicalement nouvelle. Au 6 ème
siècle, il s’est produit ce que les historiens appellent le « miracle grec », c’est à dire la floraison des connaissances en terre
grecque. C’est pourquoi selon Pierre HADOT : « C’est en eux, c’est à dire les Grecs que réside véritablement l’origine
de la philosophie, car ils ont proposé une explication rationnelle du monde ». Pierre HADOT d’ajouter que ceci a
marqué « un tournant décisif dans l’histoire de la pensée ». HEIDEGGER confirme ces propos soutenant que la « la
philosophie parle grec ». Par conséquent, nous pouvons avoir des repères dans l’étude de l’origine de la philosophie. Le
premier repère remonte à la tradition orientale, soit en Inde ou en Egypte. En effet, les cosmogonies orientales ont influencé
les cosmogonies grecques qui, à leur tour, ont fortement influencé les présocratiques qui vont finalement apporter une
explication rationnelle du réel. Ces derniers entameront la rupture qui va conduire Platon à systématiser la philosophie.
b-) Origine causale ou logique
Selon Platon, c’est l’étonnement qui est à l’origine de la philosophie. L’étonnement est une réaction de surprise,
d’émerveillement devant ce qui est nouveau, inhabituel, inconnu, extraordinaire. Mais l’étonnement ne dure qu’un instant.
Après s’être étonné, l’homme s’interroge. Il lui faut alors trouver des réponses aux questions angoissantes. Dans la
Métaphysique, chapitre 2, ARISTOTE écrit : « C’est, en effet, l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les
premiers penseurs aux spéculations philosophiques ». La philosophie est donc fille de l’étonnement ; c’est ce que
SOCRATE affirme dans le Théétète. L’étonnement philosophique devrait être compris d’abord comme l’admiration ou la
fascination de l’homme devant les phénomènes de la nature. Mais les hommes ne s’étonnent que devant un phénomène
qu’ils ne comprennent pas. Or, les phénomènes qui sont les plus communs nous échappent souvent, et le sentiment de
connaître ce que l’on voit n’est souvent qu’une illusion. L’homme met en œuvre ainsi son ignorance et c’est pour cette
raison que ARISTOTE a dit : « Apercevoir une difficulté et s’étonner, c’est reconnaitre sa propre ignorance ».
Toutefois, il faut faire la différence entre l’étonnement du philosophe et l’étonnement du sens commun. L’étonnement du
sens commun est paralysant, handicapant alors que l’étonnement philosophique signifie arrêt admiratif de l’homme devant
une chose qu’il ne comprend pas. Ce n’est donc pas la stupéfaction devant une chose inhabituelle, mais devant une chose
habituelle. La plupart des hommes ne s’étonnent que devant un phénomène extraordinaire qu’ils ne comprennent pas. Or
les phénomènes qui sont les plus communs nous échappent souvent, et le sentiment de connaitre ce que l’on voit n’est
qu’une illusion. Selon le philosophe allemand Arthur SCHOPENHAUER : « Avoir l’esprit philosophique, c’est être
capable de s’étonner des évènements habituels et des choses de tous les jours, de se poser comme sujet d’étude ce qu’il y
a de plus général et de plus ordinaire ». On peut donc dire que l’étonnement se produit devant ce qui est habituel et dont la
nature nous offre chaque jour le spectacle. On retrouve la même idée chez Bertrand RUSSEL qui dit : « Dès que nous
commençons à penser conformément à la philosophie, au contraire, nous voyons que même les choses les plus
ordinaires de la vie quotidienne posent des problèmes auxquels on ne trouve que des réponses incomplètes ». Pour les
Milésiens, chez qui la philosophie est née, c’est l’étonnement qui engendre la philosophie. L’étrangeté d’un phénomène, au
lieu de susciter le sentiment du divin, éveille plutôt l’esprit en forme de questions. La philosophie tente donc chaque jour de
rendre compte de ce qui est, en donnant un sens aux choses. Karl JASPERS a dit à cet effet : « L’étonnement engendre
l’interrogation et la connaissance ».
3-) Histoire de la philosophie
Faire l’histoire de la philosophie revient à étudier les doctrines passées. Nombre de penseurs en appellent aux
philosophies antérieures pour les appuyer, pour s'en inspirer ou encore pour les critiquer. L’histoire de la philosophie
consiste à tenter de reconstruire, de comprendre, d’interpréter, voire de critiquer les positions et thèses de penseurs comme
PLATON, DESCARTES, KANT, HEGEL etc. Il s'agit de savoir ce qu'ils ont vraiment dit et de resituer leurs pensées
dans leurs contextes d'apparition. Ce travail d'étude porte également sur des courants philosophiques ou des questions
débattues au cours de l’histoire comme le dualisme de l’âme et du corps etc. L’histoire de la philosophie peut être divisée
en trois époques : la philosophie antique, la philosophie médiévale et la philosophie moderne.
a-) Philosophie antique
La philosophie grecque a connu trois grandes périodes.
 La première est dite période présocratique. Elle tire ses origines dans la pensée Ionienne. La question fondamentale
qui occupait les philosophes présocratiques était la question du principe de toute chose. Ainsi, les premiers philosophes
mentionnés par l'histoire furent :
 Thalès qui tenait l'eau pour le principe de toute chose.
 Anaximandre, disciple de Thalès, soutenait que le principe premier dont dérive toute chose est une substance infinie
qu'il appelait apeiron.
 Anaximène, désignait l'air comme l'élément dont est composée toute chose.
 Héraclite affirma que le feu constitue l'élément fondamental de l'Univers.
 Pythagore à qui on attribue la paternité du mot Philosophie enseignait que l'âme est prisonnière du corps.
 Anaxagore suggéra que toutes les choses sont composées de particules. Sa conception de particules élémentaires a
conduit au développement de la théorie atomistique de la matière.
 Parménide adopta une position contraire à celle d'Héraclite sur la relation entre la stabilité et le changement, soutenant
que l'Univers est une entité sphérique et immuable, et que changement n’existe pas.
 Empédocle soutenait que toute chose est composée de quatre éléments irréductibles : l'air, l'eau, la terre et le feu qui,
tour à tour, sont combinés et séparés par deux forces opposées, à savoir l'amour et la haine.
 Leucippe et son disciple Démocrite, développèrent cette conception atomiste de l’univers.
Dans l’ensemble, ce sont ces premiers philosophes qui étaient des penseurs qui étaient surtout orientés vers l’origine,
l’explication, la formation et le fonctionnement de l’univers à partir des phénomènes naturels comme l’eau, l’air, le feu et
la Terre. Ils ont permis de franchir le premier pas décisif menant de l'explication mythologique à l'explication scientifique
des phénomènes naturels. Ils accordent un double processus à l’émergence de la philosophie : une phase appelée origine et
une autre phase qui coïncide avec l’avènement de la pensée de Socrate ou la philosophie prend date avec l’histoire.
Pour la question de l’origine, la pensée grecque même si elle avait dépassé les modes traditionnelles de savoirs (mythe,
magie, religion) était particulièrement orientées vers la recherche du principe explicatif de l’origine du monde : D’où vient
le monde ?
 La réponse à cette question était élucidée dans la deuxième période qui est dite Grecque
classique. Elle commence avec Socrate à Athènes et se poursuit avec Platon, Diogène et Aristote. Cette période est
également marquée par les sophistes qui sont un groupe d’intellectuels, enseignant aux jeunes de la cité la rhétorique, l’art
de bien parler, l’art de l’argumentation, de la persuasion, de l’éloquence dans les jutes oratoires des assemblées politiques
(Protagoras, Gorgias, Mippias, Lycon, Anytos).
Cette phase des Sophistes marque la transition entre les autres modes traditionnels de savoir et une nouvelle pensée induite
de rationalité initiée par Socrate. La pensée de Socrate marque une rupture dans l’évolution de la pensée Grecque
traditionnelle. Socrate illustre légendairement la posture du philosophe.
 Il élabore la rationalité
 Il invente la conceptualisation.
Donc c’est grâce à Socrate et à son disciple Platon que la philosophie connaitra une première forme de systématisation.
Socrate délimite l’objet de la philosophie qui devient l’homme et crée la Maïeutique. L’homme devient, dès lors l’élément
autour duquel s’articule toute la réflexion philosophique, d’où le sens de sa maxime : « Connais-toi, toi même ». C’est dans
ce sens qu’il est tout à fait justifié de considérer l’étonnement et le doute comme la source de la philosophie.
 Enfin, la troisième période est dite hellénistique. Elle est marquée par les
Épicuriens, les stoïciens et les sceptiques. Pendant plusieurs siècles, ces trois courants furent les principales écoles
philosophiques qui se développèrent dans le monde occidental. Durant cette période, l'intérêt pour les sciences naturelles
diminua progressivement et ces écoles s'occupèrent principalement d'éthique et de religion.
b-) Philosophie médiévale
La philosophie médiévale est constituée de penseurs musulmans et chrétiens qui, en cherchant des arguments
convaincants, vont faire appel à la philosophie antique. La scolastique est née à cette époque. La scolastique est la période
où les ouvrages de Platon, d'Aristote et d'autres penseurs grecs furent traduits par des érudits arabes et attirèrent l'attention
de philosophes en Europe occidentale. Philosophes islamiques, juifs et chrétiens interprétèrent et clarifièrent ces écrits dans
un effort pour concilier la philosophie et la foi religieuse, et pour fournir des fondements rationnels à leurs convictions
religieuses.
c-) Philosophie moderne et contemporaine(15e –20e siècle)
La philosophie moderne et contemporaine est l’époque, qui va de la Renaissance jusqu’après le siècle des lumières,
de MACHIAVEL à Emmanuel KANT. Cette ère est marquée par le 18ème 19ème et 20ème siècle. Les philosophes les
plus connus de cette époque sont Descartes, John Lock, Leibniz, Spinoza, Spinoza, Kant, Hegel, Nietzsche, David
Hume, Jean Paul Sartre etc. Cette période se caractérise par l’émergence de certaines doctrines et de certains auteurs qui
se sont surtout signalés au plan politique et au plan scientifique.
Au plan politique
 Ici le débat est inauguré par Nicolas Machiavel (1469-1527), qui était un homme d’Etat italien
et aussi un théoricien politique. Ayant eu l’occasion d’observer pendant longtemps les gouvernants, Machiavel s’est forgé
une pensée politique qu’il résume dans son livre « Le Prince ». L’idée dominante de cette pensée, c’est que le dirigeant
doit être lucide et volontaire, mais surtout il ne doit pas avoir de scrupule dans la mesure où les valeurs morales ne jouent
aucun rôle dans la politique. En somme, le dirigeant doit réaliser ses objectifs inexorablement quels que soient les moyens
utilisés : « Le prince doit se faire lion et renard à la fois ». Le souverain ne doit pas hésiter à user de la force ou de la ruse.
 Cette période verra également l’apparition des théories du contrat, dont les plus éminents
interprètes sont Thomas HOBBES (1588-1679) et Jean Jacques ROUSSEAU (1712-1778). Les théories du contrat
expliquent la formation de l’Etat social grâce à un pacte établi entre les hommes. Selon le philosophe anglais Thomas
HOBBES, les hommes ont voulu sortir de la situation de guerre perpétuelle qui caractérise l’Etat de nature et que Hobbes
analyse ainsi : « L’homme est un loup pour l’homme ». Pour cela, ils ont signé entre eux un contrat par lequel ils se
dessaisissent de tous leurs droits au profit d’un souverain que HOBBES se signale comme un théoricien de l’absolutisme.
Les thèses seront rejetées par ROUSSEAU. C’est en raison de leur accroissement et pour être plus efficace vis à vis de la
nature que les hommes ont établi un contrat par lequel chacun se départisse d’une partie de ses droits la délègue à son
souverain qui reste sous le contrôle des autres.
 Derrière cette position de ROUSSEAU, se dessine l’idée d’une limitation des pouvoirs de la royauté. Les vues
politiques de ROUSSEAU vont connaître un sort historique considérable car elles seront considérées comme la préparation
de la dimension théorique de la révolution de 1789. Au-delà des théories du contrat, il faut également signaler la
contribution importante de MONTESQUIEU (1689-1755). Dans son ouvrage principal intitulé De l’esprit des lois, il
montre que la loi traduit : « les rapports nécessaires dérivant de la nature des choses ». En d’autres termes, Montesquieu
se présente comme le créateur de la théorie libérale des trois pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire qui mettent un
frein à l’absolutisme.
 La période comprise entre le 15eme et 20eme siècle verra également se manifester au
plan politique les pensées d’auteurs incontournables tels que Karl MARX (1818-1883) et Jean Paul SARTRE (1905-
1980). Ils seront d’ailleurs à la base des deux principales tendances de la philosophie contemporaine : Le marxisme et
l’existentialisme.
Au plan scientifique
L'autre grande caractéristique de la philosophie moderne est l'importance qu'y joue la science. S’agissant du contexte
scientifique, il faut évoquer ici la pensée de DESCARTES (1596-1650) dominée par des découvertes importantes sur le
plan de la science. C’est pourquoi cette période est justement appelée celle de la renaissance.
Enfin, en ce qui concerne la théorie de la connaissance, il est traditionnel de distinguer deux grands courants : le
rationalisme (avec Descartes, Leibniz et Spinoza) et l'empirisme (Hume et Locke). De façon très schématique, les
« rationalistes » affirment l'existence d'une connaissance indubitable. Les empiristes, eux, affirment que toute
connaissance procède de l'expérience sensible. Le philosophe allemand KANT défend une position originale dans cette
discussion en avançant que toute connaissance empirique est subordonnée à des formes de la sensibilité a priori ou
intuitions pures (espace, temps) qui rendent possible cette expérience. Kant distingue ainsi la connaissance a priori établie
indépendamment de toute expérience de la connaissance a posteriori fondée au moyen l’expérience.

II-) CARACTERISTIQUES DE LA REFLEXION PHILOSOPHIQUE


1-) Philosophie comme sagesse
Avec cette maxime de Socrate « Connais-toi, toi-même », l’homme doit mesurer le degré de son ignorance et essayer
de comprendre ce dont il est capable de savoir. Le programme Socratique de la philosophie c’est d’apprendre, de chercher à
se connaitre soi-même. Bref, l’homme devant des situations doit toujours faire une introspection (Etude de soi par soi,
étude de sa propre intériorité). La philosophie comme sagesse pratique se veut d’abord un effort pour élaborer une règle de
vie, une conduite conforme aux exigences de la raison et dégager des mobiles naturels pour guider l’homme. La sagesse
cherche à trouver chez l’homme, un type de comportement, une ligne de conduite qui le permettra de vivre de manière
équilibrée et sereine. L’idéal du sage étant une maitrise parfaite de la conduite grâce à sa pensée rationnelle ; son but étant
de donner un idéal de bonheur à travers la connaissance du bien, de la justice, de la vertu bref de toutes les valeurs et
qualités humaines. Nous comprenons par là que la philosophie n’est pas seulement amour de la sagesse, mais aussi un
effort pour acquérir une conception d’ensemble de l’univers ou l’étude de Dieu, de l’au-delà de l’âme. PLATON atteste en
disant « Philosopher c’est apprendre à mourir par le cœur par le coeur ». Chez PLATON, la philosophie devient une
ascèse, donc doit renoncer au plaisir grâce à qui le philosophe du monde sensible accède au monde intelligible par le biais
de la dialectique. La philosophie s’est donc comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme
une réflexion théorique. Autrement dit, être philosophe, c’est vivre et agir d’une certaine façon. L’idée que la philosophie
est une manière de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer qu’ils devaient guider les autres et les aider à
mener correctement leurs existences.
2-) Philosophie et sens commun
Le sens commun est un ensemble d’opinions, de croyances et de certitudes tenues pour vraies et supposées
indiscutables. La philosophie s’oppose au sens commun. Les certitudes du sens commun sont partagées par la majorité de
la société, mais elles peuvent se révéler fausses comme les préjugés, les illusions et les dogmes. Relevant de la naïveté et du
dogmatisme, le sens commun pense tout simplement que la philosophie est pure spéculation, bavardage, théorie, verbiage.
C’est la critique que Calliclès a adressée à Socrate en lui reprochant de toujours se consacrer à la réflexion philosophique
alors que le plus important est la recherche des richesses matérielles et du pouvoir. Cette priorité accordée aux biens
mondains peut être résumée dans cette célèbre formule : « Vivre d’abord, philosopher ensuite ». Le sens commun reproche
également à la philosophie d’être un discours essentiellement critique, subversif et qui remet tout en question. C’est ce qui
explique le conflit qui existe entre la philosophie et la religion. La religion est fondée sur des vérités absolues que le
croyant admet sans en douter, alors que c’est le doute qui constitue le fondement de la philosophie. L’homme du sens
commun ne se pose pas de question, il pense que le monde est évident. Il prend les choses telles qu’elles sont et n’a pas
besoin de se poser des questions. Comme le dit Bertrand RUSSEL l’homme du sens commun c’est celui qui « n’a reçu
aucune teinture de philosophe » et il est : « prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyances habituelles à
son temps ou à son pays ». RUSSEL dégage ici l’identité de l’homme du sens commun. Ce dernier ne critique pas et ne
s’interroge pas sur ce que tout le monde a dit. Contrairement à lui, le philosophe encourage l’esprit critique. Il s’arme du
doute pour examiner et analyser tout ce qu’on lui dit. Il se méfie des traditions, des coutumes et remet tout en cause. En
d’autres termes, pour le philosophe, rien n’est évident. Le but de la philosophie est de corriger les fausses certitudes, les
illusions et erreurs du sens commun ou de la philosophie elle-même. Elle est une critique de tous les savoirs, opinions,
croyances, réflexions philosophiques etc. L’esprit critique se manifeste par une remise en question ou, du moins, une
« mise à questions » de toute affirmation, de tout jugement. La critique est une exigence fondamentale de la philosophie.
Elle constitue, selon Marcien TOWA (philosophe camerounais contemporain), le début véritable de l’exercice
philosophique. Il dit à ce sujet : « La philosophie ne commence qu’avec la décision de soumettre l’héritage philosophique
et culturel à une critique sans complaisance. Pour le philosophe, aucune donnée, aucune idée si vénérable soit-elle,
n’est recevable avant d’être passée au crible de la pensée critique ».
3-) Philosophie comme mode de vie
La philosophie s’est comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme une réflexion
théorique. Autrement dit, être philosophe, c’est vivre et agir d’une certaine façon. L’idée que la philosophie est une manière
de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer qu’ils devaient guider les autres et les aider à mener
correctement leurs existences. Ceci explique en partie la naissance, dans l’Antiquité, d’écoles philosophiques comme
l’épicurisme, le stoïcisme, le scepticisme.
 L’épicurisme
Epicure, fondateur de cette école, soutient que le but de la vie est d'atteindre le maximum de plaisirs et d’éviter le
maximum de douleur. Pour lui, le plaisir résulte de la satisfaction des besoins qui sont de trois types : les besoins naturels et
nécessaires (manger, boire et dormir), les plaisirs naturels et non nécessaires (les plaisirs sexuels) et les besoins ni naturels
ni nécessaires (fumer, se droguer etc.). Les épicuriens disent que l’homme doit chercher la satisfaction des besoins naturels
et nécessaires et éviter les excès.
 Le stoïcisme
Fondé par Zénon, le stoïcisme rejette les biens matériels. Les stoïciens enseignaient qu’on ne peut atteindre la liberté et la
tranquillité qu'en étant insensible au confort matériel et à la fortune extérieure et en se consacrant à une vie de raison et de
vertu. Ils enseignent que chaque être humain est une partie de Dieu et que tous les hommes constituent une famille
universelle. Ils font également la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Ils recommandent
à l’homme d’accepter ce qui lui arrive ne dépendant pas de lui comme la mort, la maladie, la vieillesse, les traits physiques.
 Le scepticisme
Selon les sceptiques, l'Homme ne peut atteindre ni la connaissance ni la sagesse. Le chemin du bonheur passe donc
par une suspension complète du jugement. Avec ces trois écoles et tant d’autres, la philosophie grecque était dominée par
l'éthique, par la question « comment bien vivre ? » et plus particulièrement par celle de la vertu et du bonheur. La
philosophie était comprise comme une façon de vivre et non pas uniquement comme un discours théorique. Mais en plus
d’un mode de vie auquel elle peut renvoyer, la philosophie peut également signifier conception du monde ou vision des
choses. Sous ce rapport, elle se comprend comme un système d’idées, de représentations d’un individu ou d’une société
pour analyser le monde. Une telle vision du monde peut s’exprimer dans l’art, la littérature, la poésie, la religion etc.
4-) Philosophie et société
La question des rapports entre la philosophie et la société se pose parce que la philosophie est victime de préjugés
souvent négatifs. Ces rapports sont parfois caractérisés par une violente attitude de rejet, car le philosophe est souvent perçu
comme un homme marginal qui a des comportements atypiques. Méfiante vis-à-vis des traditions, critique envers toute
forme de préjugés, la philosophie n'a pas manqué de connaître des heurts plus ou moins durs avec la société. C’est le cas
d’Anaxagore qui a été chassé d'Athènes sous le coup d'une accusation d'athéisme. Socrate a été condamné à mort sous les
chefs d'accusation de corruption des mœurs de la jeunesse et d’impiété, mais aussi de rejet des lois de la cité. En 1600,
Giordano Bruno est supplicié sur le bûcher pour son rejet de la transsubstantiation de la trinité, son blasphème contre le
Christ, sa négation de la virginité de Marie. Spinoza a été excommunié pour avoir défendu la théorie de l’immanence de
Dieu. Galilée a failli être condamné à mort pour avoir soutenu que la terre ronde. Heureusement pour lui, il a abjuré pour
échapper à la mort. C’est dire que bien des philosophes ont souffert pour avoir défendu des positions que l’Eglise ne
partageait pas.
5-) La Philosophie comme totalité de la connaissance
Historiquement la philosophie était considérée comme un savoir suprême qui englobait en son sein l’ensemble des
branches de la connaissance humaine. Elle nourrissait ainsi l’ambition d’une connaissance totale de la totalité du réel.
Aristote disait déjà « Tous les hommes ont, par nature, le désir de connaître » Métaphysique. C’était une tentative de
percer le mystère de l’univers, un effort de procession du monde par la raison. C’est dans cette perspective que
ARISTOTE déclare que :« Le philosophe est celui qui détient la totalité du savoir dans la mesure du possible et dans les
limites du possible ». Cette perspective encyclopédique de la philosophie est perceptible dans le champ de la pensée
Cartésienne. En effet, la métaphore de l’arbre Cartésien considère la philosophie comme étant une discipline intellectuelle
qui s’intéresse à tous les domaines du savoir et de l’action. C’est ainsi que RENE DESCARTES affirme « Toute la
philosophie est comme un grand arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique, et les branches qui
sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui ramènent à trois principales à savoir la médecine, la mécanique et
la morale ». Par conséquent, la philosophie apparait comme la connaissance par excellence qui embrasse la totalité du
savoir humain. C’est conformément à cette conception bien au-delà du 6ème siècle que des penseurs continuaient à
confondre la philosophie et la science. Il est donc aisé de comprendre la thèse selon laquelle la philosophie est mère des
sciences, car pendant longtemps il n’existait qu’un seul corps de science appelé philosophie et regroupant les
mathématiques, la physique, la chimie, la morale, l’astronomie et la métaphysique. Cependant, au cours de l’histoire de la
pensée humaine avec le développement et la spécialisation des sciences, la philosophie a rompu avec son ambition
encyclopédique pour devenir un questionnement, une interrogation, et surtout une réflexion critique.
III-) LE SENS DE L’INTERROGATION PHILOSOPHIQUE
1-) La philosophie comme réflexion critique
La philosophie a pour point de départ l’étonnement. L’étonnement traduit l’incompréhension, l’inquiétude,
l’émerveillement d’où le désir de savoir. Dès lors, la philosophie reste d’abord une réflexion ; mais dire qu’elle est
réflexion revient à dire qu’elle commence par une prise de conscience de certains problèmes à côté desquels l’homme passe
le plus souvent sans y prêter attention. La réflexion devient une critique des idées admises, car réfléchir, c’est d’abord
s’interroger. Ainsi la philosophie peut être définie comme une réflexion critique sur la totalité de l’expérience humaine.
C’est dans cette mouvance que le professeur Assane SYLLA déclare : « La philosophie est une réflexion critique tendant
à atteindre le maximum de clarté, de cohérence et de profondeur dans la compréhension et l’explication des
phénomènes concernant les êtres naturels et leurs créations culturelles au niveau de leur existence, de leur essence, de
leur légitimité et de leur valeur ». Le Docteur Komokon KEITA s’engage dans la même dynamique quand il considère la
philosophie comme : « Une réflexion critique une recherche, une tentative de saisie totale par la pensée de toutes les
formes d’activités et leur signification par l’amélioration de leurs conditions humaine ». Cependant force est de préciser
que la réflexion philosophique n’est pas spontanée. Elle est régie par des critères et obéit à des exigences méthodologiques
appropriées :
 La réflexion philosophique se doit d’abord de formuler une concision et d’une précision sur le ou les problèmes qui
vont guider sa réflexion. Car, Karl MARX dit : « Un problème bien posé est à moitié résolu. »
 La philosophie en tant que discours rationnel se fonde sur une démarche rigoureuse, logique et cohérente. C’est sous ce
rapport que WITGENSTEIN dit : « La philosophie est la clarification logique de la pensée ».
 La réflexion philosophique est radicale, c’est-à-dire le philosophe dans le cadre de son déploiement ne doit pas se fixer
des limites dans sa manière d’expliquer le monde. Mieux le philosophe doit aller au bout de sa réflexion. Ni l’autorité, ni le
pouvoir politique, ni le pouvoir religieux ne doit servir d’écran à la réflexion à la réflexion philosophique. C’est sous ce
rapport que Prospère Issiaka LALLEYE déclare : « La philosophie ne doit jamais se refermer sur elle-même, même
décrétant pour toujours résolu un problème auquel le philosophe s’est attelé avec succès ».
 La réflexion philosophique est existentielle. Le discours philosophique doit s’enraciner dans la vie concrète de
l’homme. Elle ne se détache jamais totalement du monde. C’est sous ce rapport que Karl MARX a raison de dire
que : « Les philosophes ne sortent pas de terre comme des champignons. Ils sont les fruits de leurépoque, de leur peuple
dont les énergies les plus subtiles s’expriment dans des idées philosophiques ».
 Enfin, la réflexion philosophique se structure par sa démarche critique, car le philosophe ne doit jamais adhérer à une
thèse sans pour autant s’interroger sur sa valeur et sa portée. C’est d’ailleurs dans cette perspective que Vladimir
JIANKELEVITCH affirme que « Philosopher, c’est se comporter à l’égard de l’univers comme si rien n’aller de soi. »
La Mauvaise Conscience.
 Exemple de philosophie comme réflexion critique
 La Maïeutique Socratique
La célèbre « maïeutique » de Socrate est l’art d’« accoucher les idées». C’est une méthode, une attitude, qui à poser
des questions jusqu’à ce que l’interlocuteur arrive à fonder définitivement son discours sur des bases irréfutables ou bien
prenne conscience de ce manque afin de ne pas imposer la vérité, mais pour permettre à chacun de la faire sienne. Socrate
prend la position de celui qui ne sait rien. La Maïeutique Socratique est donc un jeu de questions réponses consistant à
accoucher les esprits des hommes en vue de faire découvrir des vérités qu’ils portent en eux. Socrate par le biais de cette
méthode aide ses interlocuteurs à réfléchir et à prendre conscience. SOCRATE soutient que « Mon art d’accoucheur
comprend donc toutes les fonctions que remplissent les sages-femmes ; mais il diffère du leur en ce qu’il délivre des
hommes et non des femmes et qu’il surveille leurs âmes en travail et non leurs corps ». Socrate n’enseigne rien mais avait
pour ambition de guider les hommes vers la direction du vraie de la même manière qu’on oriente le regard de quelqu’un
pour qu’il puisse voir ce qu’on lui montre. En même temps il faisait comprendre à ses interlocuteurs qu’ils croyaient savoir
alors qu’en réalité qu’ils ne savaient pas ; d’où l’ironie Socratique : « Tout ce que je sais,je ne sais rien ». Cette profession
de foi assigne à la philosophie sa noble mission de participer à l’éveil des consciences, conscience représentant le seul
moyen pour l’homme de se connaitre soi-même. Platon dit déjà : « Une vie sans examen ne mérite pas d’être vécue ».
 Le doute Cartésien ou la dictée de la raison
La réflexion philosophique peut aussi se mesurer à travers à travers le doute Cartésien. Cette méthode utilisée par
Descartes consiste à opérer une conversion de l’esprit en rupture avec l’enfance et la tradition, afin de parvenir à des
entreprises grandioses. C’est pourquoi DESCARTES commence son itinéraire philosophique par une remise en question
des préjugés reçues et des pseudos certitudes. C’est en ce sens qu’il affirme : « Il fallait que je rejetasse comme
absolument faux tout ce dont je pouvais imaginer, le moindre doute, afin de voir s’il ne restait point après cela quelque
chose à ma croyance qui fut entièrement indubitable ». Néanmoins, force est de préciser que le doute Cartésien se
différencie fondamentalement du doute sceptique. Il s’agit plutôt d’un doute méthodique, rationnel, provisoire. C’est une
inspection de l’esprit permettant au philosophe de suspendre son jugement jusqu’à l’acquisition d’idées claires et distinctes.
Philosopher aux yeux de Descartes, c’est soumettre la pensée à un examen critique, afin de parvenir à l’élaboration d’un
savoir exclusivement dicté par la raison. La méthode cartésienne, se résume par certains principes, certaines règles parmi
lesquelles on peut citer d’abord :

1-) la règle de l’évidence :


« Il ne faut admettre aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ». Il s’agit ici d’une
mise en garde contre la précipitation et les préjugés. Il ne faut donc tenir pour vrai ce qui est « clair et distinct » c’est à dire
ce que je n’ai aucune possibilité de mettre en doute. Il faut préciser que chez DESCARTES, l’évidence n’est pas ce qui
saute aux yeux mais ce dont je ne peux pas douter malgré tous mes efforts.
2-) la règle de l’analyse :
« Diviser chacune des difficultés que j’examinerais, en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour
les mieux résoudre ». Lorsqu’on a un problème à résoudre, il convient de réduire la difficulté en décomposant mentalement
un tout en ses éléments constituants en idées plus simples.
3-) La règle de la synthèse ou de l’ordre :
« Il faut conclure par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à
connaître pour monter peu à peu comme par degré à la connaissance des plus composés ». Pour construire un savoir
selon un ordre rigoureux, il faut partir des éléments simples qu’on a découverts par analyse et qui, en dernier ressort sont
saisis intuitivement pour déduire de ce simple le complexe.
4-) La règle du dénombrement :
« Faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien
omettre. » Il s’agit de s’assurer que dans le raisonnement on n’a rien oublié.
La méthode de DESCARTES sera perçue comme le triomphe du rationalisme. En effet, elle affirme l’indépendance de la
raison qui est la seule structure à nous fournir des idées claires et distinctes. Pour DESCARTES l’activité intellectuelle
doit commencer par la contestation méthodique des opinions reçues. Il va donc remettre en question toutes ses
connaissances et croyances. Il s’agit de douter de tout et même de l’existence du monde extérieur parce que nos organes de
sens nous ont déjà trompés. C’est donc un doute systématique, provisoire et volontaire mais qui cherche à aboutir à la vérité
contrairement par exemple au doute sceptique. Cependant, il y a une chose dont je ne peux pas douter c’est que je suis
entrain de douter c’est à dire de penser. Le fait de penser est donc indubitable et pour penser il faut que j’existe. C’est ainsi
que DESCARTES peut tirer du Discours de la méthode « je pense donc je suis ». La preuve de notre existence est donc
faite à partir de notre pensée.
2-) Philosophie comme questionnement
La philosophie se veut un questionnement perpétuel, une remise en question permanente du réel. Elle est aussi une
interrogation incessante sur le monde. Karl JASPERS déclare : « La philosophie n’a pas de destination sociale.
Philosopher, c’est être en route. En philosophie les questions sont plus essentielles que les réponses et chaque réponse
devient une nouvelle question ». Par conséquent, philosopher c’est suspendre son jugement, c’est rechercher l’essentiel
inaperçu, c’est rompre avec les apparences et les certitudes. C’est d’ailleurs pourquoi Vladimir JANKELEVITCH
affirme : « La fonction de la philosophie est de contester et son destin est d’être contester…. La philosophie aspire à une
connaissance générale et achevée de l’experience humaine dans sa totalité et dans cette entrprise, elle a comme
instrument la raison et comme démarche principale le doute ».Tout se passe comme si la philosophie est une
interrogation pérenne sur l’ensemble des problèmes que se pose l’homme. Ce faisant la philosophie ne saurait être assimilé
à un dogme. Elle serait plutôt un effort ardent d’explication et d’interrogation C’est donc en s’interrogeant sur les différents
problèmes qui interpellent l’humanité qu’est née la philosophie. Une telle thèse est justifiée par PLATON pour qui : « La
philosophie est fille de l’étonnement ». Cela est d’autant vrai que l’étonnement engendre chez l’homme l’interrogation et
le désir de mieux connaitre. S’étonner dit Karl JASPERS : « C’est tendre à la connaissance. En m’étonnant je prends
conscience de mon ignorance,je cherche à savoir, seulement pour savoir et non pas pour contenter de quelques
exigences ordinaires ». A la lumière de ce propos il apparait que l’étonnement a permis aux hommes de mieux s’interroger
sur l’univers et sur eux même C’est dans cette perspective que Aristote affirme : « c’est l’étonnement qui poussa les
hommes aux premières spéculations philosophiques ». Cette préoccupation originelle de la philosophie est toujours
d’actualité, car au fur et à mesure que l’humanité évolue des problèmes ne cessent de fleurir et l’homme est condamné de
les cerner et d’y apporter des ébauches de solution.
En tant que questionnement perpétuel, la philosophie est hostile à la contrainte morale et au dogme. Ainsi elle se positionne
comme une réflexion ouverte débouchant sur des vérités partielles et relatives. C’est dans cette perspective que Karl
JASPERS déclare que « La philosophie se trahit elle-même lorsqu’elle dégénère en dogmatisme, c'est-à-dire en un
savoir, ni en formule définitive, ni complète ». ALAIN s’engage dans la même dynamique quand il écrit : « En
philosophie toute vérité devient fausse au moment où l’on s’en contente ». C’est pourquoi Merleau PONTY compare le
philosophe à un homme qui boîte quand tout le monde marche normalement. Ainsi la philosophie apparait comme le lieu
par excellence de la contestation et du refus de l’absolu. Cela veut dire que l’esprit philosophique doit sans cesse se
renouveler. La philosophie apparait ainsi comme une quête du savoir, un mode de pensée qui se fait et se défait à travers les
âges. Elle est soumise à des mutations profondes incessantes. C’est pourquoi l’histoire de la philosophie est l’histoire d’une
révolution permanente d’une lutte âpre et acharnée entre les différents systèmes philosophiques. Chaque philosophe s’est
fixé pour ambition de battre en brèche les théories de ses prédécesseurs mais cela n’a fait qu’enrichir la philosophie. KANT
disait : « En philosophie chaque penseur bâtit ainsi dire son œuvre sur les ruines de ses prédécesseurs, mais jamais
aucune n’est parvenu à devenir inébranlable en toute ses parties. ». GUSDORF atteste la véracité des propos précédents
quand il suggère qu’« aucune philosophie n’a pu mettre fin à la philosophie bien que ce soit le vœu secret de toute
philosophie. » Traité de métaphysique.
Ainsi la philosophie, loin d’être une possession est en fait une recherche perpétuelle. Un savoir qui est toujours remis en
question est une vertu qui doit présider à tous nos comportements. La modestie dont fait preuve Pythagore traduit un fait ;
c’est que la philosophie est une activité de réflexion fondée à la fois sur une grande rigueur et aussi une grande tolérance.
Pour l’essentiel, les définitions proposées par des philosophes sur leur propre pratique recoupent les exigences de
l’approche pythagoricienne. Dans Les leçons de l’histoire de la philosophie, l’auteur allemand HEGEL (1770-1831)
écrit : « La philosophie est une activité libre…elle fortifie, élève, affermit l’esprit en soi. ». Il y a là une évocation de
l’activité réflexive et de l’influence positive qu’elle exerce sur l’esprit. De plus, le même auteur voit dans la philosophie
l’oiseau du soir. C’est en ce sens qu’il est amené à dire : « La philosophie est la chouette de Minerve qui ne prend son vol
qu’à la tombée de la nuit. ». Cet aspect crépusculaire de la philosophie est pour montrer que sa fonction consiste à
formuler avec cohérence les significations des faits qui se déroulent. C’est donc une tâche d’interprétation qui oblige la
philosophie à être très attentive à tous les faits de l’existence. Une telle position au-delà de son aspect audacieux a le mérite
de montrer que si la philosophie est critique, elle est aussi autocritique. PLATON dit dans la République ce qu’il faut pour
qu’une société soit bien gouvernée. Pour lui, chaque classe sociale doit respecter sa place et que les philosophes soient rois
ou bien que les rois soient des philosophes. KANT dit dans son ouvrage Critique de la raison pure : « Il n’y a pas de
philosophie que l’on puisse apprendre, on ne peut apprendre qu’à philosopher ». Il s’agit ici d’inviter les penseurs
africains à cesser d’idéaliser leur propre passé, à mettre en évidence ses aspects négatifs de manière à pouvoir mieux
assumer les nombreux aspects positifs. Au fond la philosophie cherche à construire une explication cohérente des choses et
des phénomènes en utilisant cet instrument qui fait l’originalité, la particularité et la pertinence de l’humain à savoir la
raison. Mais cette dernière doit prouver sa légitimité et son efficacité en opérant à un retour sur elle-même. Il s’agit donc
pour l’humain de s’auto-interroger et selon une certaine tradition, c’est cela le début de toute philosophie. C’est la raison
pour laquelle on voit en SOCRATE (470-399) le véritable père de la philosophie pour avoir énoncé la double affirmation
suivante « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » ; « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien ».
Derrière ces propos se cachent l’humilité, la tolérance et la rigueur qui doivent caractériser le philosophe. Le premier souci
de ce dernier est de reconnaître qu’il n’a pas le monopole de la vérité. C’est l’idée exprimée par Karl JASPERS
« L’essence de la philosophie c’est la recherche de la vérité non sa possession…faire de la philosophie c’est être en
route ». Toute la philosophie est donc l’expression d’une personnalité donnée. Mieux toute philosophie est historiquement
conditionnée. Chaque philosophe est tributaire d’une époque, d’un climat économique, politique, social voir culturel.
HEGEL dit déjà : « Le philosophe est l’homme de son temps ». La philosophie en tant que réflexion sur la condition
humaine ne saurait faire abstraction à l’idéologie. Mieux toute philosophie défend d’une manière ou d’une autre les intérêts
d’une classe sociale bien déterminée. Ainsi, le philosophe doit au contraire participer au processus de transformation du
monde. Karl MARX l’aurait bien compris quand il affirme dans sa 11èmeThèse sur Feuerbach que : « Les philosophes
n’ont fait qu’interpréter le monde de différents manière, ce qui importe c’est de le transformer ».
Par conséquent, la valeur et la portée historique d’une philosophie doivent être calculées en fonction de son efficacité.
PLATON dit dans la République ce qu’il faut pour qu’une société soit bien gouvernée. Pour lui, chaque classe sociale doit
respecter sa place et que les philosophes soient rois ou bien que les rois soient des philosophes. A partir de ce moment la
philosophie n’est pas conçue comme un ensemble de concepts rationnels, mais c’est une alliance logique entre la pensée
radicalement critique et une activité hautement révolutionnaire. Pour pouvoir assimiler une telle mission la philosophie se
doit de chercher constamment sa nourriture spirituelle dans la pensée scientifique. C’est pourquoi il s’avère nécessaire de
nous interroger sur l’utilité féconde des rapports entre la philosophie et la science.
VI-) QUELQUES FIGURES EMBLEMATIQUES DE LA PHILOSOPHIE
Socrate
La plus grande personnalité de l'histoire de la philosophie occidentale fut sans doute Socrate, le premier martyre de la
philosophie. Né en 469 av. J.-C., Socrate poursuivit son enseignement sous forme de dialogue avec ses disciples jusqu'à sa
condamnation à mort, qu'il accepta en absorbant la ciguë. Contrairement aux sophistes, il refusait toute rétribution pour ses
enseignements, affirmant qu'il n'avait aucune connaissance à offrir, si ce n'est la conscience du manque de connaissances.
Socrate enseignait que chacun possède l'entière connaissance de la vérité absolue, inhérente à son âme, et qu'il doit
seulement être incité à la réflexion consciente pour la reconnaître. Sa devise est « Connais-toi toi-même ». Dans ses
dialogues avec ses interlocuteurs, SOCRATE affirmait souvent : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». Cette
formule n’est pas un aveu d’incapacité intellectuelle, mais un moyen pour Socrate de faire comprendre à son interlocuteur
qu’il doit lui-même trouver la réponse à la question posée, par le seul procédé de la réminiscence. Dans ses dialogues, en
disant qu’il ne sait rien, Socrate veut faire savoir à son interlocuteur que tout homme a, en lui, un savoir qui sommeille en
lui. C’est pour cette raison qu’il a élaboré une méthode appelée la maïeutique, c’est à dire l’art d’accoucher les esprits. Il
s’agit, par une série de questions et de réponses, d’amener son interlocuteur à extérioriser ses connaissances.
Platon
Selon Platon, chez une personne, la vertu réside dans la relation harmonieuse entre les facultés de son âme (raison,
courage et appétits sexuels). La philosophie de Platon repose sur un dualisme, c’est à dire la conception qui divise l’univers
en deux domaines distincts : le monde sensible et le monde intelligible. Le monde sensible étant celui de l’illusion, de
l’erreur, du changement et de l’apparence ; le monde intelligible étant celui des essences, des Idées du bien, du vrai, du
beau et de la vérité. Ramenant cette dualité à l’homme, Platon distingue deux parties : l’âme et le corps. Le corps étant la
partie sensible, matérielle, mortelle alors que l’âme est immortelle. L’âme est aussi le principe de vie. Après la mort qui
correspond à la destruction du corps, l’âme s’échappe et rejoint le monde intelligible pour contempler les Idées. Pour
Platon, le corps constitue le tombeau de l’âme. C’est pourquoi il dit que l’âme doit lutter contre les plaisirs et s’élever vers
le monde intelligible. Cette montée de l’âme est appelée dialectique ascendante. C’est pourquoi PLATON dit que
« philosopher, c’est apprendre à mourir », c’est à dire faire des efforts pour s’échapper des plaisirs mondains, des
influences du corps. Dans la vie courante, Platon estime que la justice sociale consiste en l'harmonie entre les classes de la
société. Pour lui, l’État idéal implique que les individus les plus sages gouvernent les masses. On comprend, dès lors,
pourquoi il souhaite que dans une société, les rois soient philosophes ou bien que les philosophes deviennent rois.
Aristote
ARISTOTE, qui commença ses études à l'Académie de Platon à l'âge de 17 ans, fut le plus prestigieux disciple de
Platon et compte avec son maître parmi les penseurs les plus influents du monde occidental. Après avoir étudié plusieurs
années à l'Académie de Platon, il fonde le Lycée, école qui, comme l'Académie de Platon, allait demeurer pendant des
siècles un des grands centres intellectuels de la Grèce. En créant la science de la logique, il élabora le syllogisme.
Dans sa métaphysique, Aristote critiqua la séparation opérée par Platon de la Forme et de la matière.
La philosophie politique et éthique d'Aristote repose également sur l'examen critique des principes platoniciens. Pour lui,
les règles de la conduite individuelle et sociale doivent être trouvées dans l'étude scientifique des tendances naturelles des
individus et des sociétés plutôt que dans un monde divin constitué de pures Formes. Dans sa théorie de la connaissance,
Aristote rejeta la doctrine platonicienne de la connaissance innée et insista sur le fait qu'elle ne peut être obtenue que par la
généralisation à partir de l'expérience.
Les Sophistes
Ils se définissent comme des enseignants itinérants qui prétendent tout savoir. Ils enseignent, contre rétribution, la
rhétorique, l'argumentation juridique et la culture générale. Ils ont acquis la mauvaise réputation d'être trompeur et
démagogue. Socrate mettait souvent leurs prétendues connaissances à l’épreuve, et c’est pourquoi ils l’avaient déclaré leur
ennemi. Au départ le terme de Sophiste signifiait les détenteurs d’une Sophia au sens de compétence, savoir-faire, culture.
C’est par la suite que le mot en vint à désigner l’homme, la ruse, l’astuce de l’homme qui fait de la parole son gagne-pain.
Les sophistes étaient des intellectuels de métier dont les prestations (conférences, plaidoiries, leçons) sont tarifiées. Ce que
cherche leur clientèle, ce n’est pas une vision du monde mais une technique de la parole. En effet, dans la Grèce antique les
responsabilités, le prestige et la richesse dépendaient essentiellement de l’habileté à parler. Aussi les sophistes ont
commencé à réfléchir sur les conditions de leur art afin d’élaborer les règles qui gouvernent la bonne expression, la
discussion, l’argumentation. C’est ainsi que naquit la rhétorique qui devenait officiellement une profession. Les sophistes
ont poussé à l’extrême l’enseignement d’Héraclite en prétendant que puisque tout change en permanence, la connaissance
certaine n’est pas possible. Puisque toutes les qualités sont contraires, sont présentes à la fois dans toute chose, la vérité
n’est jamais absolue. Donc dans un débat par exemple on peut défendre tous les points de vue même les plus
contradictoires. Cela signifie qu’en soi rien n’est jamais vrai, qu’il y a autant de mondes que de visions du monde, que tout
dépend de la situation particulière d’un homme particulier. C’est alors dans ce contexte que PROTAGORAS a pu
affirmer : « L’homme est la mesure de toute chose ». Les sophistes vont ainsi développer un scepticisme moral et
intellectuel qui ouvre la porte à la remise en question de toutes les valeurs. Il n’y a ni bien, ni mal tout est relatif. Les
sophistes vont surtout pratiquer l’éristique qui, toute thèse, peut être réfutée qu’elle soit exacte ou fausse. C’est ce genre de
pratique qui va contribuer à discréditer les sophistes qui seront alors présentés par leurs adversaires comme de vulgaires
marchands de paroles.
CONCLUSION
Au terme de notre réflexion, il convient de noter que notre question initiale de savoir qu’est-ce que la philosophie n’a
pas pu trouver une réponse définitive. Cependant en la comparant à tout ce qu’elle n’est pas (mythe, magie, religion,
science), nous avons pu au moins établi sa spécificité, sa particularité ainsi que la singularité de sa démarche. Mais il faut
signaler que le mythe et la religion apparaissent comme des modes qui vont précéder l’avènement de la science ainsi que la
constitution du discours philosophique.

You might also like