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PROJET 3 

: L’APPEL « Argumenter pour faire agir »


Séquence : Comprendre l’enjeu de l’appel / inciter son interlocuteur à agir.
Techniques d’expression : Texte exhortatif.
Thèmes : Divers.
Documents de support : textes, affiches publicitaires, déclarations et manifestes.

Le discours injonctif : fiche synthétique


Le discours injonctif a pour vocation d’interpeller, apostropher, faire agir un destinataire. Voici un tableau
synthétique des différents indices de l’injonction.

Un discours injonctif : une recette poétique


« Prenez un mot prenez-en deux
Faites cuire comme des œufs
Prenez un petit bout de sens
Puis un grand morceau d’innocence
Faites chauffer à petit feu
Au petit feu de la technique
Versez la sauce énigmatique
Saupoudrez de quelques étoiles
Poivrez et puis mettez les voiles
Où voulez-vous donc en venir ?
À écrire
Vraiment ? À écrire ??? »
Raymond Queneau, « Pour un art poétique », le Chien à la mandoline, 1965.

Séance 1 : L’oral.


C’est quoi l’appel ? Quand l’émet-on ? Pourquoi l’utilise-t-on ? Comment le formule-t-on ?
Un appel est un discours qui a pour but d’éveiller la conscience ou l’attention de la personne
(destinataire) à qui le message est destiné. Ce message dépend du statut social du destinateur
(émetteur) et du destinataire (récepteur). C’est pourquoi le message prend la forme soit d’une
prière, d’une demande, d’un conseil, d’une prescription, d’une exhortation ou d’un ordre.
L’exemple le plus clair d’un texte injonctif est le message publicitaire. Donnons quelques
exemples :
*A propos d’un savon de toilette. *A propos d’une nouvelle voiture.

Vous peau vous démange. Le levier de vitesse de votre voiture


Vous grattez souvent. passe difficilement.
Vous avez des points rouges sur le visage. Votre voiture ne monte pas les pentes
Alors, n’attendez pas. Achetez notre comme il faut.
savon « Prestina » à la lavande. Vous Pour mettre fin à des obstacles, faites vite.
pouvez vous rapprochez de nos boutiques Achetez notre nouvelle voiture « Bingo »
pour vous renseigner. Venez visiter notre stand à la foire.

Que constatez vous ?


Remarquez !
Il y a deux volets (parties) dans chaque spot :
-Un volet : on dresse un tableau de la situation ; des obstacles à franchir.
-Un volet : on donne des solutions sous forme d’incitation, d’encouragement.
Voyons d’autres exemples :
-Que dira un élève à son camarade : « S’il te plaît, prête-moi ton stylo »
-Un général à ses soldats : « Je vous ordonne d’avancer »
-Un professeur à ses élèves : « Je vous conseille de travailler avec attention. Je vous incite à mieux lire les
détails »
-Un père à son fils : « Il faut que tu réussisses. Tu peux le faire. Tu dois le faire pour la famille qui t’attend. »

Vous voyez ces exemples : c’est sur le comment présenter un message.


1-Les pronoms personnels : je, tu / nous, vous.
2-L’impératif (le présent)
3-Les verbes performatifs (du plus faible au plus fort) : prier, demander, conseiller, inciter, encourager,
exhorter, ordonner.
4-Les verbes de modalités : falloir, pouvoir, devoir.
5-Le texte est au présent de l’indicatif de manière générale.
6-Un enjeu, un but.

Tous les discours de spécialistes, de savants, de politiciens sont souvent injonctif : ils ont pour but de faire
agir le public auquel il est adressé. Une lettre ouverte publiée dans un journal a le même objectif : faire
agir le récepteur.
« Monsieur le Wali,
Notre village est devenu au fil des ans une ville. Le nombre d’intellectuels est, de façon
relative, le plus élevé de tout l’Ouest algérien. Nous avons des spécialistes dans nombre de disciplines. Les
enfants du terroir partent sans que nous puissions profiter de leurs richesses à cause de l’absence de
structures adéquates.
A cet effet, nous vous demandons de faire en sorte qu’une université voie le jour et que le
projet soit pris en considération dans la future planification de la wilaya. L’université nous permettra de
retenir tous les cadres potentiels. Ainsi, nous pourrons jouir pleinement de la réussite de notre ville.
Citoyens de Youb »

Séance 2 : Lecture analytique 1.


Textes :
(1) Appel au peuple algérien.

Extrait du premier appel adressé par le Secrétariat Général du Front de Libération Nationale au peuple
algérien, le 1er novembre 1954.

Peuple algérien
Militants de la cause nationale,

« A vous qui êtes appelés à nous juger (le premier d’une façon générale, les seconds tout
particulièrement), notre souci, en diffusant la présente proclamation, est de vous éclairer sur les raisons
profondes qui nous ont poussées à agir en vous exposant notre programme, le sens de notre action, le bien-
fondé de nous vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. Notre désir
aussi est de vous éviter la confusion que pourraient entretenir l’impérialisme et ses agents administratifs et
autres politicailleurs véreux.
Algérien ! Nous t’invitons à méditer notre charte ci-dessus. Ton devoir est de t’y associer pour sauver
notre pays et lui rendre sa liberté ; le Front de libération Nationale est ton front, sa victoire est la sienne.
Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes sentiments anti-impérialistes, nous donnons le
meilleur de nous-mêmes à la patrie. »
Questions.

Préambule : « Personnalisez...personnalisez. »
« Rien n’est plus contradictoire que la parole de l’anonymat. Parler rime avec personnaliser. Un message
efficace comporte des traces de ses destinataires comme de ses signataires. Il faut penser à les y déposer.
Certes, il arrivera qu’en certains cas un texte gagne à être neutre ou impersonnel. Ce sera l’effet d’un calcul,
d’une stratégie. On aura étudié les indices personnels à placer ou à ne pas placer dans tel texte. Toujours,
l’écrivain aura à se poser la question : « mon texte est-il bien personnalisé en fonction des effets que je
cherche à obtenir ? »
Outre l’emploi des noms propres, le premier signe linguistique de la personne est le pronom...
Personnel. Il possède la vertu de mettre en scène des protagonistes de la communication. Employer JE ou ne
pas l’employer, dire TU ou VOUS ou ne pas interpeller l’interlocuteur, cela change le lien instauré par la
parole. La publicité le sait, elle qui tente d’accrocher le lecteur ou l’auditeur :
« Pourquoi n’êtes-vous pas propriétaire ? En vous prêtant de l’argent, nous pourrions vous aider à le
devenir. »
« Apprenez à nouer un sari. Nos professeurs vous attendent. Ils vous dévoileront tous les mystères
d’un sari drapé comme il sied. »

*Rédigez pour convaincre : le temps et l’espace

« Le référendum »
« Au printemps dernier, l’économie de la France était en très bonne voie, les échanges extérieurs se
trouvaient équilibrés, l’Etat couvrait ses dépenses, le franc affirmait une solidité exemplaire. De ce fait,
l’augmentation réelle du niveau de vie des Français, déjà en cours depuis des années, devait se poursuivre à
coup sûr. Bien entendu, au milieu de l’extraordinaire transformation qu’accomplissait notre pays, beaucoup
de choses laissaient à désirer. Il s’agissait d’y remédier à mesure et sans secousses. C’est bien ce que nous
faisions et nous en avions les moyens.
Français ! Françaises ! C’est donc une grande décision nationale que vous allez avoir à prendre. Par la
force des choses et des évènements actuels, le référendum sera, pour la nation, le choix entre le progrès et le
bouleversement. Car c’est bien là l’alternative. Quant à moi, je ne saurais douter de la suite. Car aujourd’hui,
comme depuis bien longtemps et à travers bien des épreuves ! Je suis avec vous, grâce à vous, certain de
l’avenir de la France !
Vive la République !
De Gaulle, 10 mars 1969.

« L’écologie »
« Je présente ici un programme écologique, un mouvement écologique. Et d’abord, ce mot nouveau pour
beaucoup d’entre vous, qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas un mot gadget qui a été inventé pour les besoins de
la campagne, c’est u mot créé en 1866 par le biologiste allemand Ernst Haeckel qui étudie les rapports entre
les êtres vivants et le milieu où ils vivent.
Aujourd’hui, je viens de revenir en France pour étudier avec vous les problèmes très graves qui se posent.
Après avoir beaucoup étudié les problèmes de la faim dans le Tiers-Monde, j’estime aujourd’hui qu’il est
temps de s’occuper des problèmes de nos pays.
Mais nous les écologistes, on nous accuse d’être les prophètes de malheur. Mais la pollution est là et elle
se trouve dans les nuages qui nous dominent, dans les eaux d’égout que sont devenues nos rivières, nos
estuaires, nos littoraux marins.
On espérait tirer de ces eaux de la mer des ressources importantes, on pensait que ce serait le grenier de
l’humanité de demain, ces eaux, ces estuaires, ces plateaux continentaux. Ce sont aujourd’hui nos poubelles,
là où on jette tous nos détritus.
On a dit que j’étais un vieux professeur qui se baladait à vélo. Eh oui, le 16 mars, j’étais avec mes Amis
de la Terre, de la porte d’Orléans à la Concorde pour montrer que Paris pourrait être, au moins pour un jour
et dans quelques rues, le domaine de ces instruments de transport à deux roues qui ne polluent pas. On a dit
que j’étais un fantaisiste. Je crois que les 20 livres que j’ai écrits, la diffusion qu’ils ont eue, ôtent beaucoup
de poids à de tels arguments.
Faites en sorte que là où vous êtes, vous puissez défendre la nature, soit en utilisant votre vélo, soit en ne
jetant pas les quelques déchets n’importe où. Vous pouvez aussi participer à la propreté de l’eau. N’utilisez
plus ces produits chimiques avec lesquels on asperge les plantes !
René Dumont, campagne présidentielle de 1974.

Discours d’investiture de John Fitzgerald Kennedy

Élu en novembre 1960, John Fitzgerald Kennedy entre en fonction le 20 janvier 1961. Comme le prévoient les institutions, il prête serment de
fidélité à la Constitution américaine. Son discours, longuement préparé, est le plus court de l'histoire américaine après celui de Georges
Washington en 1793. Tenu par sa promesse de conquérir « une nouvelle frontière », Kennedy détaille son programme de gouvernement en
promettant d'œuvrer pour la paix et la liberté.

« Nous célébrons aujourd’hui, non pas la victoire d’un parti, mais celle de la liberté, symbole d’une fin et
d’un commencement, source de renouveau et de changement.

À nos vieux alliés dont nous partageons les origines culturelles et spirituelles nous promettons la loyauté des
amis fidèles.

Aux jeunes États que nous accueillons parmi les États libres, nous promettons que l’ordre colonial ne sera
pas remplacé par une tyrannie plus forte.

Aux républiques sœurs au sud de nos frontières, nous faisons une promesse spéciale, celle de transformer
nos bonnes paroles en bonnes actions, dans une nouvelle alliance pour le progrès, pour aider les hommes
libres et les gouvernements libres à repousser les chaînes de la pauvreté.

À l’assemblée mondiale des États souverains, aux Nations unies, notre dernier espoir à une époque où les
outils de guerre l’emportent de loin sur les outils de paix, nous renouvelons notre promesse de soutien, notre
promesse de l’empêcher de devenir un lieu d’invectives, de renforcer son bouclier pour protéger les
nouveaux venus et les faibles, pour étendre le domaine sur lequel ses décisions sont appliquées.
En fin de compte, aux nations qui voudraient se muer en adversaires, nous ne faisons pas de promesses, mais
nous leur adressons une requête : que les deux parties en présence entreprennent de nouveau la recherche de
la paix, avant que les sombres puissances de destruction engendrées par la science n’entraînent l’humanité
dans une destruction organisée ou accidentelle.
Nous ne les tenterons pas par notre faiblesse. Ce n’est que lorsque nos armes seront indubitablement
suffisantes que nous serons indubitablement certains qu’on ne les emploiera pas.
Mais aucun des deux puissants camps ne peut se satisfaire de la situation présente.

Que chaque camp formule, pour la première fois, des propositions sérieuses et précises pour assurer
l’inspection et le contrôle des armements, pour placer le pouvoir absolu de détruire sous le contrôle absolu
de toutes les nations.

Et si un début de coopération peut repousser la jungle des soupçons, que les deux camps inaugurent de
nouvelles tentatives, pas un nouvel équilibre de la puissance, un monde nouveau du droit, dans lequel les
forts seront justes, les faibles vivront en sécurité et la paix sera sauvegardée.
Tout cela ne sera pas terminé dans les cent premiers jours. Pas même dans les mille premiers jours ou
pendant la durée de mon gouvernement ou durant l’existence de notre planète. Mais commençons. »

Source : Kaspi (André), Kennedy, les 1 000 jours d'un président, Paris, Armand Colin, 1993.

*Surveillez votre image de marque :


« L’homme tranquille de la BEA vous attend à Orly. »
« Cet homme tranquille, sûr de lui et de ceux qu’il dirige, est un commandant de bord de la BEA.
Il est responsable de l’un des 17 vols quotidiens que la BEA met à votre disposition pour vous rendre
d’Orly en Grande-Bretagne (Londres, Birmingham, Manchester ou Glasgow).
Si vous allez à Londres, le commandant vous conduira en quarante minutes à Heathrow, l’aéroport le plus
pratique pour atteindre rapidement la capitale britannique ou repartir vers n’importe quel pays du monde.
Et tranquillement, cet homme fera de vous un passager heureux.
Le commandant de bord vous souhaite un voyage agréable. »

« Le Crédit Agricole »


« A la campagne, les gens ont toujours eu du bon sens et ils ont fait le Crédit Agricole à leur image.
Aujourd’hui, les citadins ont besoin d’air pur. Le Crédit Agricole leur apporte ses bonnes idées solides, sa
clairvoyance, son expérience.
Pour retrouver le bon sens, vous n’avez que quelques pas à faire jusqu’au Crédit Agricole. Vous pourrez
parler simplement de vos problèmes d’argent à des gens qui ont su rester simples.
Dans un monde compliqué, c’est agréable de retrouver des gens de bon sens près de chez soi. »

Séance : Ecriture 1.
Voici ci-dessous des exercices proposés pour gérer un appel.

Ex1 : Reconstitue l’appel suivant :


-Nous devons travailler ensemble.
-La forêt brûle. Les arbres disparaissent.
-Le braconnage est la cause principale de disparition des animaux.
-Prenons conscience du bien qui nous entoure. Le monde a besoin de ce legs naturel.
-Les gouvernants sont loin. Ils ne nous écoutent plus.
-Commençons par ne plus jeter nos déchets n’importe où.
-N’utilisons plus ces produits chimiques qui tuent autant les plantes que les insectes.

Ex2 : Complète les phrases ci-dessous. « La lutte contre l’analphabétisme »


a- Nous devons…………..à tous, hommes et femmes, l’alphabet de notre langue.
b- Nous les encouragerons à …………des textes qui ont un lien avec notre culture, notre passé.
c- Fondons un office qui sera capable d’amasser des ………….afin de réaliser une imprimerie nécessaire à
la production de livres.
d- A cause de notre mauvaise instruction éducative, nous ne…………..où nous allons.
c- Nos enfants sont les …………..de demain. Ils vont à l’école mais ils ne savent rien du tout.

Ex3 : Rédige un spot publicitaire pour vanter les mérites d’un nouveau roman et agir sur le destinataire afin
qu’il l’achète.

Séance : Grammaire/Vocabulaire.

Rappel : On sait qu’un texte (discours) appel, injonctif ou exhortatif se base essentiellement sur l’emploi du
présent de l’impératif comme expression la plus facile à utiliser car elle a seulement trois (03) personnes.
L’impératif exprime la prière, la demande, le conseil, l’ordre, l’incitation au travail, la permission etc.…

EX 1 : Dans les phrases suivantes, retrouvez les valeurs de l’impératif :


-Monsieur, permettez-moi de sortir.
-Redoublez d’efforts si vous voulez progresser.
-Ne reculez pas devant l’ennemi.
-Prête-moi tes livres, j’en ai besoin.
-Défendez votre religion et votre patrie.
-Allez, un peu plus de nerf, poussez, vous allez y arriver.

EX 2 : Les autres manières d’exprimer « l’impératif » dans son sens le plus large, ce sont :
Le subjonctif, l’infinitif (voir la prescription), le futur simple de l’indicatif, le présent de l’indicatif et la
phrase nominale quelque fois.
Dans les phrases qui suivent, retrouvez les expressions du subjonctif image de l’impératif.
-Nous demandons que vous participiez ce soir à la fête.
-Il est obligatoire que vous suiviez la ligne droite.
-Il faut que vous restiez vigilants.
-Il est souhaitable que vous obteniez sa permission.

EX 3 : Mettez les verbes entre parenthèses au présent du subjonctif.


-Partez avant qu’il (aller) voir la poste.
-Il vous demande s’il peut disposer. Qu’il (disparaître) de ma vue, dit le chef.
-Il est incertain que nous (changer) de direction.
-J’imagine que vous (pouvoir) partir.

EX 4 : La contre-face de toute cette grammaire se traduit grâce aux verbes performatifs et aux verbes de
modalité.
-Les verbes performatifs tels que : demander, conseiller, prier, recommander, prescrire, inciter à, pousser à ,
appeler, exhorter, suggérer, ordonner.
-Les verbes de modalité : pouvoir (la possibilité), devoir et falloir (l’obligation).
Exemples : 
-Je vous conseille de partir aujourd’hui.
-Ils vous incitent à garder la tête haute et de ne pas faillir à votre devoir.
-Nous devons vous avertir. Vous pouvez réussir.

Voici des phrases à l’impératif ou au subjonctif, transformez-les par l’emploi de verbes performatifs ou de
modalité.
-Vas-y, courage, tu peux atteindre cette hauteur.
-Il faut que nous nous engagions dans ce concours pour honorer notre région.
-Un entraîneur à ses athlètes : « Ne leur laissez pas le temps de souffler. Gardez le ballon aussi longtemps
qu’il le faut. Suivez mes consignes. Vous pouvez gagner. »
-Un imam devant l’assistance : « Ne trichez pas, ne mentez pas, ne faites pas de mal aux autres et gardez
votre langue. »

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