You are on page 1of 91

Etat d’Israël

MASHAV CINADCO

MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DU


CENTRE DE COOPERATION DEVELOPPEMENT RURAL
INTERNATIONALE CENTRE DE COOPERATION INTERNATIONALE
POUR LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE

SERVICE DE VULGARISATION
SERVICE DE L’IRRIGATION ET DES SOLS

LA FERTILISATION COMBINEE A L’IRRIGATION


(IRRIGATION FERTILISANTE)

par

ROBERTO NATHAN, Ingénieur (M.Sc)


2004
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 1

INTRODUCTION 3

CHAPITRE 1 Avantages et Limites 5

CHAPITRE 2 Critères de sélection du matériel 9

CHAPITRE 3 Matériel d'injection 13

CHAPITRE 4 Composants du matériel de sécurité 37

CHAPITRE 5 Gestion de l'irrigation fertilisante 45

CHAPITRE 6 Critères de classification des engrais 55

utilisés dans l'irrigation fertilisante

CHAPITRE 7 La qualité de l'eau et son influence 59

sur la fertilisation par irrigation

CHAPITRE 8 Disposition du matériel 65

CHAPITRE 9 Planification de l'irrigation fertilisante 67

ANNEXE - tableaux, définitions et équations 79

LISTE DES SYMBOLES 83


Remerciements

- A ma famille, pour son soutien et sa patience.


- A l’équipe de CINADCO de Shefayim, et au Ministère de l’Agriculture et du
Développement rural.
- A Dan Scheuer, ingénieur, pour avoir relu le manuscrit ainsi que pour ses
judicieuses remarques.
- A Moshe Sneh, ingénieur, ancien directeur du Service de vulgarisation
agricole du Service de l’Irrigation et des Sols, Ministère de l’Agriculture et du
Développement rural, pour avoir lu ce manuscrit et pour ses précieuses
observations. Au Dr Albert Avidan, pour avoir lu le manuscript et pour ses
remarques importantes. A toutes les sociétés commerciales mentionnées
dans ce manuel pour leurs contributions.

- A la Société de transfert technologique (Haigud), pour son soutien logistique


et financier.

1
INTRODUCTION
Le terme « Fertilisation par irrigation » est utilisé pour décrire l’application de
différents produits agrochimiques par le système d’irrigation, afin de distribuer les
produits chimiques dans le sol de la zone irriguée par l’eau d’irrigation.

D’autres termes, plus spécifiques, sont employés pour décrire l’application de


matières données par irrigation et indiquant le type de matière appliquée : l’irrigation
fertilisante, le traitement fongicide par irrigation, le traitement insecticide par
irrigation, le traitement herbicide par irrigation, etc.

La fertilisation par irrigation inclut également l’introduction de chlore, d’acides et


autres produits chimiques destinés au traitement de l’eau ou au nettoyage des
composants du système d’irrigation. Parmi les avantages de la fertilisation par
irrigation citons son aspect économique, la facilité d’applications fréquentes,
uniformes et précises - répondant aux besoins des récoltes saisonnières - ainsi que
la réduction du compactage et des effets néfastes de l’utilisation de machines sur les
récoltes, etc.

L’irrigation fertilisante permet une plus grande souplesse d’application d’engrais par
rapport aux méthodes traditionnelles, en raison des possibilités de fertilisation à tout
moment, lors de l’irrigation. Elle peut s’adapter à tous les modes d’irrigation sous
pression tels que l’aspersion, le goutte-à-goutte, la micro aspersion, l’aspersion par
pivot central, etc. Cette méthode répond également parfaitement aux besoins des
agriculteurs, du point de vue financier et technique, car elle comporte beaucoup
d’avantages par rapport aux méthodes traditionnelles.

De nombreux accessoires ont été conçus pour contrôler et rendre plus efficace le
processus de fertilisation par irrigation. Ces accessoires, de plus en plus
sophistiqués et spécialisés, demandent des compétences toujours plus avancées et
un savoir-faire particulier pour effectuer les opérations nécessaires.

C’est dans cet état d’esprit que la présente publication a été rédigée et nous
espérons qu’elle profitera à la fertilisation par irrigation ainsi qu’à la planification et à
la mise en place de l’irrigation.

3
CHAPITRE 1 Avantages et limites
Les avantages de l’application d’engrais et autres produits chimiques par le
système de micro-irrigation ne sont plus à démontrer

Avantages

Une plus grande efficacité


L’engrais est appliqué de façon plus régulière et uniforme car il se dissout dans
l’eau d’irrigation.
Chaque plante reçoit exactement les éléments nutritifs qui lui sont nécessaires.
L’engrais pénètre immédiatement et mieux dans le sol.
Il est possible de répartir la quantité annuelle d’engrais en plusieurs petites
applications, augmentant ainsi sa disponibilité.
Les pertes en éléments nutritifs à la surface du sol, dues à la volatilisation, sont
moins importantes (exemple, l’azote).
La possibilité d’adapter la fertilisation à chaque phase du stade phénologique
de la récolte telle que la croissance végétative, la floraison, la nouaison, etc.
L’irrigation fertilisante permet d’appliquer des éléments nutritifs en fonction des
besoins des cultures, en modifiant les proportions.
La répartition des doses recommandées en petites portions permet de réduire
d’un tiers la quantité totale d’engrais à appliquer.
Dans les systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte, l’irrigation fertilisante
s’impose car cette méthode n'irrigue qu’un faible pourcentage du volume du sol.

Contrôle et dosage
Les systèmes de contrôle automatiques permettent d’appliquer les quantités
exactes d’engrais, suivant un calendrier pré-établi.
La possibilité de contrôler l’ensemble du processus permet l’application de
micro-éléments par le système d’irrigation. Les micro-éléments sont en général
très coûteux leur application répétée à faibles doses, sur une longue période,
permet d’augmenter considérablement leur disponibilité. Ce principe peut
souvent remplacer les applications foliaires.
L’irrigation fertilisante s’adapte aisément aux systèmes automatiques de
contrôle de l’irrigation et en accroît la précision.

5
Contrôle de la profondeur de pénétration et minutage de l’application
Les applications fréquentes de faibles doses évitent les pertes d’engrais. Elles
réduisent les pertes dues au lessivage sous la zone d’enracinement. Dans de
nombreuses régions tropicales aux précipitations élevées, l’irrigation fertilisante
est pratiquée dans ce but.
Dans certains cas, suivant le type de sol, d’engrais et de récolte, il est important
d’appliquer l’engrais vers la fin du cycle d’irrigation, afin d’éviter les risques de
lessivage.
L’irrigation fertilisante permet de maintenir un niveau d’éléments nutritifs
approprié dans les sols pauvres, à faible capacité de rétention, permettant ainsi
la mise en culture de sols marginaux.
Par ailleurs, le contrôle de la profondeur de pénétration et le minutage de
l’irrigation permettent d’éviter que les produits chimiques n’atteignent la nappe
phréatique et, de ce fait, ne la polluent.

Économie de travail et efficacité


Mise en fonctionnement rapide et simple.
Permet une économie de travail et d’énergie.
Ne requiert aucun équipement particulier d’application des engrais.
Une seule personne suffit pour faire fonctionner l’ensemble du système, à partir
de la tête de contrôle.

Compactage du sol
Plus besoin de tracteurs tirant de volumineux distributeurs d’engrais sur la
surface à irriguer.
Plus de dommages du sol dus à la compaction, ce qui augmente la production.

Applications supplémentaires
Il est possible d’appliquer d’autres produits chimiques par le système
d’irrigation.

Limites et précautions

Toxicité
De nombreux systèmes d’irrigation sont reliés à un réseau de distribution d’eau
potable. L’eau dans laquelle les produits agrochimiques ont été injectés est
impropre à la consommation pour les humains ainsi que pour les animaux
domestiques. Tous les ouvriers, de même que les passants, doivent être
avertis, à l’aide d’une signalisation appropriée, des risques de consommation
de cette eau. Parallèlement un réseau de distribution d’eau potable devra être
mis en place.

6
Contamination de la nappe phréatique
Si les systèmes de surveillance ne sont pas utilisés de façon suffisamment
précise, les produits chimiques appliqués par le système d’irrigation peuvent
atteindre facilement la nappe phréatique.

Engrais approprié
L’irrigation fertilisante convient aux engrais liquides comme aux engrais
solubles. Les engrais qui ne sont pas entièrement solubles ne pourront pas être
utilisés pour l’irrigation fertilisante.

Interaction entre les produits chimiques injectés et l’eau d’irrigation


Tous les produits chimiques à injecter dans le système d’irrigation doivent être
vérifiés afin de garantir qu’ils ne provoqueront aucune réaction chimique
indésirable. Ainsi, les sources de chlore sont habituellement des agents
oxydants entraînant une précipitation de calcium et de carbonate de
magnésium ainsi que la création d’oxydes de fer (rouille), etc.
Les engrais phosphatés tels que le superphosphate peuvent réagir au contact
du calcium dans l’eau d’irrigation et créer des précipités.
Il existe de nombreux engrais augmentant le pH de l’eau d’irrigation et
entraînant une augmentation de la précipitation.

Le risque de corrosion
La corrosion des composants du système d’irrigation et d’injection peut être un
grave problème. Toutes les pièces entrant en contact avec les solutions
concentrées et/ou le produit chimique injecté doivent être fabriqués avec des
matériaux résistant aux produits chimiques afin de limiter leur corrosion.
Le système d’injection de produits chimiques ainsi que le système d’irrigation
doivent être entièrement nettoyés après toute injection de produits chimiques
(autres que les acides et le chlore). Dans une certaine mesure, tous les engrais
sont corrosifs.

Consignes de sécurité
De nombreux engrais ont une forte réaction acide ; il est donc nécessaire de les
manipuler avec précaution.
Le matériel de la fertilisation par irrigation doit être équipé d’un dispositif de
prévention de retour d’eau, en amont du point d’injection. Ce dispositif sert deux
objectifs : empêcher un retour de l’eau d’irrigation (avec ou sans produits
chimiques) dans la source d’eau et interrompre tout retour d’eau polluée causé
par une panne ou un arrêt du système.

7
Investissement initial élevé
Un équipement important est nécessaire pour pratiquer l’irrigation fertilisante,
entraînant un investissement initial élevé.
Bon fonctionnement de l’ensemble du système
Si l’un des composants du système ne fonctionne pas convenablement,
l’irrigation fertilisante dans son ensemble ne fonctionnera pas correctement.
Le bon fonctionnement du système est essentiel.

8
CHAPITRE 2 Critères de sélection du matériel
Le matériel nécessaire à l’irrigation fertilisante est disponible en différents types
et modèles se distinguant par leurs propriétés et leurs prix et présentant chacun
ses avantages et ses inconvénients.
Par ailleurs, les conditions et les besoins peuvent varier suivant la zone à
irriguer. Il est donc très important de considérer avec précision tous les
paramètres avant toute prise de décision.

Débit de l’injecteur
Connaître la capacité du dispositif d’injection nous permet de calculer la
quantité de solution d’engrais à injecter dans le système d’irrigation au cours de
la période disponible. Pour calculer la quantité à injecter nous utilisons
l’équation suivante (1) :

Equation 1
q = A * Fv / t

q = Débit de l’injecteur [ litre/hectare ]


A = Surface [ hectare ]
Fv = Dose d’engrais [ litre/hectare ]
t = Durée de la fertilisation [ heure ]

Exemple 1:

Nous désirons appliquer un dose d’engrais (Fv) de 150 l/ha d’une solution
d’engrais, sur une parcelle de 2,5 ha (A). L’irrigation fertilisante dure trois
heures (t), le débit de l’injecteur d’engrais devrait donc être :
q = 2,5 ha * 150 l/ha / 3 h = 125 l/h

Calcul de la capacité du réservoir


Le volume minimum de la solution d’engrais contenue dans le réservoir pour un
seul tour d’irrigation fertilisante est calculé suivant l’équation suivante (2) :

Equation 2
Tv = Fv * A

Tv = Volume du réservoir [ litre ]


Fv = Dose d’engrais [ litre/hectare ]
A = Surface [ hectare ]

9
Exemple 2:

Quel est le volume minimum du réservoir (Tv) nécessaire à l’irrigation d’une


parcelle de 0,5 ha (A), pour appliquer 200 litres de solution par hectare (Fd) ?

Tv = 200 l/ha * 0,5 ha = 100 l

Fiabilité et précision
Il est important de s’assurer que le matériel fonctionne comme prévu, sans
l’intervention de l’opérateur.

Fonctionnement
L’opérateur doit être formé de façon à pouvoir faire face à la complexité et à la
sophistication du nouveau matériel.

Energie
Une source d’énergie est nécessaire à l’injection. Il peut s’agir d’énergie
hydraulique, fournie par la pression du système d’irrigation, d’énergie électrique
ou d’un moteur à combustion interne. Le choix du type de source d’énergie
dépendra du prix et du niveau d’accessibilité.

Rapport de dilution ou concentration de la solution d’engrais


Il s’agit du rapport (en pourcentage) entre le volume de la solution d’engrais
concentrée et le volume total de la solution, calculé à l’aide de l’équation
suivante :

Equation 3

Fc(%) = 100 * q / (q x Q)

Fc(%)= Concentration d’engrais dans le système d’irrigation [%]


q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]
Q = Débit du système d’irrigation [ m3/heure ]

10
Exemple 3:

100 l/h d’engrais liquide (q) dans 1,9 m3/h d’eau (Q) constitue un rapport de
dilution de :

Fc(%) = 100 * 100 l / ( 100 l x 1,9 l ) = 5 %

Le matériel choisi doit pouvoir s’adapter à ce rapport de dilution.

Capacités d’automatisation
Le matériel choisi doit pouvoir être automatisé dans le futur.

Applications supplémentaires
Le matériel peut s’adapter à d’autres applications telles que l’injection d’acide
pour traiter l’eau d’irrigation et prévenir le phénomène de précipitation qui
obstruerait les goutteurs.

Garantie et service après-vente


La garantie et le niveau de service après-vente fournis par le fabricant ou son
concessionnaire local, la disponibilité des pièces détachées, etc. sont autant de
données à considérer.

Normes
Il est nécessaire de s’assurer que tous les accessoires sont produits par des
fabricants reconnus et sous le contrôle d’organismes agréés se conformant aux
normes officielles.

Expérience de terrain
Des résultats reconnus sur le terrain devraient être une condition essentielle
pour choisir l’équipement le mieux approprié.

Le prix
S’exprime en tant que dépense annuelle se basant sur le coût d’acquisition
ainsi que sur la maintenance et la durée de vie escomptée du matériel.

11
Chapitre 3 Matériel d’injection
L’application d’engrais dans le système d’eau sous pression consiste en
l’injection de la solution d’engrais dans le système, surmontant ainsi la pression
du réseau. Différentes méthodes sont utilisées :
Pression différentielle ou système de réservoir de charge : Une partie du
flux de la conduite principale est détournée à travers un réservoir de charge
pouvant contenir un réservoir souple stockant le produit chimique à injecter.
Phénomène d’aspiration selon le principe de Venturi : lorsqu’un
étranglement se produit dans une conduite, dans des conditions données
d’entrée et de sortie, l’augmentation de la vitesse d’écoulement à cet endroit va
entraîner un vide.
Injection à l’aide d’un moteur hydraulique : avec l’eau du système
d’irrigation.

Les dispositifs d’irrigation fertilisante et leur emplacement au niveau de la


tête de contrôle

1 - Emplacement du matériel
Le matériel nécessaire à l’irrigation fertilisante (réservoir de charge, injecteur
Venturi ou pompe) doit être installé en aval du robinet doseur et avant le filtre
(Fig. 1).

Figure 1. Représentation schématique d’une tête de contrôle


d’irrigation sur laquelle tout type d’injecteur peut être relié

13
2 – Matériel d’injection

Choix de l’injecteur
Pour choisir l’injecteur chimique et le réservoir de solution chimique appropriés,
il est important de prendre en compte les données suivantes :
Le type du système d’irrigation.
Le type de culture.
Le débit du système d’irrigation.
Le débit d’injection.
Le type de produit chimique à injecter.
Déterminer se dosage de la fertilisation par irrigation sera quantitatif ou
proportionnel.
La source d’alimentation.
La durée de l’opération.
Les prévisions d’expansion.
Les considérations de sécurité.

Certains de ces points ont déjà été traités dans le Chapitre 2.

Le système de réservoir de charge


Le principe de l’opération consiste en une soupape d’étranglement (Fig. 2),
détournant une partie du flux de la conduite principale vers un réservoir de
charge, contenant éventuellement un réservoir souple qui stocke le produit
chimique à injecter.

Figure 2. Réservoir de charge

14
Le réservoir de charge est connecté en boucle parallèle à la conduite principale.
Les matériaux de construction du réservoir et de ses raccords, ainsi que de
l’installation elle-même, doivent pouvoir assurer en toute sécurité le
fonctionnement du système à la pression de service de la conduite principale.
Le détournement du flux de la conduite principale s’effectue à un gradient
hydraulique de 0,1 à 0,2 atm. L’eau d’irrigation pénètre dans le réservoir par
une canalisation de 1/2”-3/8” de diamètre, atteignant presque le fond. Le
réservoir est rempli d’engrais solide soluble ou d’une solution d’engrais
préparée à l’avance puis fermé hermétiquement. Une seconde conduite sort du
réservoir, retournant vers l’aval de la conduite principale, à partir de la soupape
d’étranglement (Fig. 2). L’eau d’irrigation s’écoule dans le réservoir et l’eau
additionnée de la solution chimique s’écoule dans la conduite principale. Plus la
pression différentielle à travers la soupape d’étranglement est élevée, plus le
débit d’injection d’engrais est élevé (Tableau n°1).

Table 1. Débit d’injection par un réservoir de charge en fonction du


gradient de pression et du diamètre des conduites d’entrée et de sortie

Diamètre de la D = 1,27 D= 0,95


conduite cm (½”) cm (3/8”)
Gradient Débit d’injection [ l/h ]
hydraulique
[atm]
0,1 660 320
0,2 990 500
0,3 1 200 650
0,4 1 350 760
0,5 1 500 850
0,6 1 650 940
0,7 1 800 1 030

Lors de l’irrigation, la concentration de la solution d’engrais dans le réservoir


diminue progressivement, en raison de sa dilution dans l’eau. Si un engrais
solide a été versé dans le réservoir, la concentration reste plus ou moins
constante tant qu’il reste encore de l’engrais solide dans le réservoir.
La durée de l’irrigation fertilisante dépend du volume du réservoir et de son
débit. Elle peut être calculée grâce à l’équation suivante :

15
Equation 4

t= 4 x Tv / q

t = Durée de la fertilisation [ heure ]


Tv = Volume du réservoir [ litre ]
q = Débit du réservoir [ litre/heure ]

Cette équation se base sur le principe suivant :


Quatre volumes d’eau d’irrigation doivent traverser le réservoir pour apporter la
solution d’engrais dans le système d’irrigation.

Exemple 4:

Si le volume du réservoir (V) est de 120 litres, alors :

4 x 120 = 480 litres d’eau

sont nécessaires pour injecter 95 % de la solution d’engrais dans le système


d’irrigation.

Un manomètre et un petit robinet doseur permettent de régler le gradient de


pression et le débit afin d’appliquer la solution d’engrais dans le temps
disponible et selon le principe décrit ci-dessus.
Le réservoir doit être suffisamment grand pour contenir la quantité de solution
nécessaire à une opération complète.

Avantages
Assemblage et mode de fonctionnement d’une grande simplicité.
Coût relativement peu élevé.
Grande expérience de terrain. Ce type d’équipement est utilisé depuis plus de
30 ans.
Ne requiert aucune source d’énergie externe ; il utilise l’énergie de l’eau
d’irrigation.
Est mobile et résiste aux variations de pression et de débit.
Permet un rapport de dilution plus étendu.

16
Limites
Peu ou pas de contrôle sur le débit d’injection de produits chimiques et sur la
concentration de produits chimiques dans l’eau d’irrigation.
Les matériaux de construction du réservoir et de ses raccords, ainsi que de
l’installation elle-même, doivent pouvoir assurer le fonctionnement du système
en toute sécurité, à la pression de service de la conduite principale.
Chaque tour d’irrigation requiert un réapprovisionnement en produits chimiques.
Coûts élevés des grands réservoirs
Les étranglements provoquent des pertes de pression.
Tous les composants du système d’injection entrant en contact avec la solution
chimique doivent être fabriqués dans des matériaux résistant à l’action
corrosive des produits chimiques contenus dans les solutions.
Peut être utilisé dans des systèmes automatisés au moyen d’un compteur d’eau
résistant aux produits chimiques et équipé d’un dispositif de débit électronique.
Les réservoirs sont fabriqués en capacités de 60 à 220 litres ; des capacités
plus importantes sont disponibles sur commande.

Séquence de fonctionnement
Les tuyaux de dérivation sont reliés à la conduite principale par deux petites
vannes.
Si l’on doit déplacer le matériel d’une parcelle à l’autre, il faudra installer des
raccords facilement détachables.
Il est possible de remplir le réservoir de trois façons différentes :

(a) Directement avec la solution d’engrais liquide.

(b) En dissolvant les engrais solides à l’avance, dans un autre réservoir, et en


les filtrant lors du remplissage du réservoir de charge .

(c) En versant de l’engrais solide dans le réservoir de charge, la dissolution


complète devant s’effectuer lors de l’irrigation.

Le réservoir doit être entièrement rempli, sinon l’engrais risque de s’écouler. Il


est nécessaire d’ajouter à l’entrée du réservoir un dispositif de prévention de
retour d’eau et de vide pouvant gêner l’écoulement du flux.
Avant de démarrer le système d’irrigation, veillez à ce que les vannes reliées au
réservoir soient fermées et la soupape d’étranglement entièrement ouverte.
Les vannes de connexion sont ouvertes ensemble tandis que la soupape
d’étranglement est progressivement fermée, tout en surveillant le gradient
hydraulique à l’aide d’un manomètre, jusqu’à ce qu’il atteigne le niveau requis.

L’injecteur Venturi
Cet injecteur fonctionne d’après le principe de Venturi selon lequel l’obstruction
de l’écoulement d’eau dans une conduite, dans des conditions données

17
d’entrée et de sortie, créé un vide du fait de l’augmentation de la vitesse
d’écoulement à cet endroit.
Le débit d’injection pouvant être atteint avec l’injecteur Venturi dépend de la
pression différentielle régnant. Elle se situe entre 5 % et 75 %, selon le type
d’injecteur.

Figure 3. Spécifications de l’injecteur Venturi

Avantages
Son fonctionnement ne requiert aucune source d’énergie externe puisqu’il est
actionné à l’aide de la pression du système d’irrigation.
D’un fonctionnement simple, il n’est équipé d’aucune pièce mobile et enregistre
un taux de dépréciation et un niveau de dysfonctionnement minimum.
Il convient à une injection de 2 m³/heure ainsi qu’à la fertilisation par irrigation
de grandes surfaces, à partir d’une tête de contrôle centrale.
Ses coûts sont relativement peu élevés par rapport aux autres dispositifs.
La solution chimique peut être stockée dans un réservoir ouvert (non
pressurisé).
Il est léger et se transporte facilement.
Montage simple.
Il se relie facilement aux systèmes de contrôle électroniques (convient à tout
niveau d’automatisation) et dispose d’un compteur d’eau résistant aux produits
chimiques, équipé d’un dispositif de débit électronique.
Maintient une concentration constante d’éléments nutritifs dans l’eau
d’irrigation.
Résiste aux matières corrosives.
Inconvénients
Fortes pertes de pression. Nombre de modèles perdent au moins un tiers de la
pression d’entrée. Dans le cas de systèmes à basse pression tels que la micro-
irrigation, il se peut qu’il n’y ait pas assez de pression pour actionner l’injecteur
Venturi.
Les débits d’injection des produits chimiques subissent des variations de
pression. Il est alors nécessaire d’installer une pompe de surpression au niveau
de la prise d’eau.
Chaque modèle dispose d’une portée de fonctionnement limitée.
Il est nécessaire d’assurer un débit d’eau minimum par l’injecteur afin de
respecter le principe d’aspiration Venturi. Ce débit dépend de la force de la
pression d’entrée.
Nous pouvons donc en conclure que pour profiter de tous les avantages de
l’injecteur Venturi, il est essentiel de remplir les conditions suivantes :

18
La pression doit être suffisamment élevée pour pouvoir actionner l’injecteur.
Il faut veiller à assurer une pression constante (différents moyens possibles).
Les injecteurs Venturi doivent être fabriqués avec des matériaux résistants aux
produits chimiques tels que le cuivre, le plastique et l’acier inoxydable. Pour
être utilisés dans la fertilisation par irrigation, ils doivent mesurer de 3/8” à 2” de
diamètre. Leur niveau de qualité et leur prix varient selon le fabricant.

Caractéristiques de l’injecteur Venturi


Pour être en mesure de choisir le modèle approprié, il est important d’en définir
les propriétés :
L’intervalle de pression à l’entrée d’eau : L’intervalle de pression optimal pour
chaque modèle est indiqué par le fabricant.
Les pertes de la pression : Le gradient entre l’entrée d’eau et la sortie d’eau (P1
– P3) s’exprime en pourcentage de pression d’entrée. Chaque modèle doit
atteindre un gradient minimum donné pour être en mesure d’aspirer. Pour la
plupart des modèles, ce gradient correspond à 1/3 de la pression d’entrée.
Néanmoins, certains modèles perdent jusqu’à 50 % de la pression d’entrée.
Des nouveaux modèles ont été conçus récemment, ne perdant que 10 % de la
pression d’entrée. La perte de charge varie selon la pression différentielle
d’entrée.

Figure 4. Principe de fonctionnement de l’injecteur Venturi

Le taux d’aspiration s’exprime en litres par heure. Il dépend de la pression


d’entrée, de la perte de charge et de la taille de l’étranglement. Le taux
d’aspiration se règle à l’aide de différents accessoires (étrangleurs).
Portée d’écoulement de l’eau : La pression d’entrée et la buse (dans certains
modèles, elle peut être remplacée par une buse d’un diamètre différent) influent
sur l’écoulement d’eau à travers l’injecteur. Le fabricant définit la portée de
fonctionnement. Un débit minimum à travers l’injecteur est nécessaire à la mise
en marche de l’aspiration.
Le fabricant va indiquer, sous forme de tableaux et de graphiques, toutes les
données concernant l’injecteur ainsi que les consignes d’installation, de
fonctionnement et d’entretien.
La portée du taux d’aspiration est très étendue, de 2 à 2 000 l/h (modèles
Netafim). Pour chaque injecteur, il existe une pression d’entrée minimale
nécessaire à son fonctionnement optimal, allant de 14 à 98 mètres (avec des
tuyaux d’aspiration de 12 mm de diamètre).

19
Les types d’injecteurs Venturi
Le Venturi simple : Comprend le modèle de base, sans accessoires
supplémentaires.

Figure 5. Injecteurs Venturi simples


Le tuyau d’alimentation entre le réservoir de produits chimiques et l’injecteur
Venturi doit être équipé d’un clapet de retenue à fermeture rapide pour
empêcher un retour d’eau dans le réservoir. Ce dispositif doit être situé tout
près de l’arrivée d’eau de l’injecteur Venturi. Ce même tuyau doit également
être équipé soit d’une électrovanne fonctionnelle, normalement fermée, reliée
au dispositif de verrouillage du système, soit d’une vanne à commande
hydraulique, normalement fermée, s’ouvrant uniquement lorsque la pression de
la conduite d’eau est suffisante.
Les injecteurs peuvent être installés en ligne (lorsque le débit du système est
faible ou lorsque la perte de pression ne représente pas un problème) ou en
dérivation.

Figure 6. Installation en ligne de l’injecteur Venturi

20
Installation en dérivation Dans les systèmes en dérivation, il est possible
d’aligner les deux valves sur le réservoir de produits chimiques. Un clapet de
retenue est installé dans la conduite de dérivation, immédiatement en amont de
la prise d’eau de l’injecteur Venturi et soit une électrovanne normalement
fermée soit une vanne hydraulique est installée immédiatement en aval du
dispositif de sortie d’eau de l’injecteur Venturi.

Figure 7. Installation de l’injecteur Venturi sur un dispositif de


dérivation, autour d’une soupape d’étranglement manuelle
Il est également possible d’installer une pompe de surpression sur le dispositif
de dérivation menant à l’injecteur Venturi. La pompe de surpression doit être
reliée au dispositif de verrouillage du système de la pompe d’irrigation de
manière à ce qu’elle s’arrête automatiquement lorsque la pompe du système
d’irrigation s’arrête ou lorsque la pression de l’eau tombe en dessous d’un
niveau qui affectera la distribution de produits chimiques et/ou d’eau. Cette
installation est recommandée essentiellement pour les serres et dans le cas de
cultures isolées.

Figure 8. Injecteur Venturi dans une boucle en dérivation dont la


pression est augmentée à l’aide d’une petite pompe centrifuge

Il existe un certain nombre de réseaux bouclés en dérivation ; un réseau bouclé


peut se situer autour d’un filtre et d’un régulateur de pression (le filtre contribue
à créer une différence de pression créée par le régulateur), d’une soupape
d’étranglement ou d’un régulateur de pression.

21
Figure 9. Injecteur Venturi sur une boucle en dérivation autour d’un
filtre et d’un régulateur de pression

Cette méthode est utilisée lorsque la différence de pression créée par le


régulateur de pression n’est pas suffisamment basse et qu’une chute de
pression supplémentaire est nécessaire, générée dans ce cas par le filtre.
Le dispositif combine la chute de pression dans le filtre avec celle créée par le
régulateur de pression pour activer l’injecteur. Cette méthode est
particulièrement adaptée aux systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte. Il
convient de s’assurer que la pression aval est suffisante pour activer le système
d’irrigation.

Figure 10. Installation de l’injecteur Venturi sur un dispositif de


dérivation, autour d’un régulateur de pression

Cette méthode est utilisée lorsque le régulateur crée une chute de pression
suffisante sans avoir recours à des dispositifs complémentaires.
Dans tous les cas, un filtre doit être placé à l’extrémité du tuyau d’aspiration, à
l’intérieur du réservoir contenant les produits chimiques. En général, il s’agit
d’un filtre de 1’’ à 1,5’’ de diamètre, équipé d’un tamis 120 mesh.
Le taux d’aspiration peut être réglé de différentes façons : A l’aide d’un orifice
de dosage, d’une vis, de buses de rechange, d’un robinet à aiguille et, dans

22
certains modèles de Netafim, à l’aide d’égouttoirs installés sur le tuyau
d’aspiration, réglant ainsi le taux d’aspiration.
Il est conseillé de vérifier régulièrement que le tuyau d’aspiration n’est pas
bouché. Tout tuyau bouché devra être nettoyé. L’injecteur doit être placé au-
dessus du réservoir de produits chimiques de manière à éviter que la solution
ne s’écoule dans le système d’irrigation.
Le dosage et le réglage des injecteurs Venturi sont semblables à ceux des
pompes de l’injecteur. Ils sont décrits dans le Chapitre 8.

Injection avec pompes


Le dispositif d’injection de produits chimiques est considéré comme le cœur du
système de fertilisation. Une grande variété d’équipements est disponible. Ils se
présentent sous différents modèles, tailles et matériaux. Ils peuvent être
répartis en deux catégories : actifs, signifiant qu’une source d’alimentation
externe est nécessaire, ou passifs, signifiant qu’aucune source d’alimentation
externe n’est nécessaire.
Les injecteurs de type actif comprennent des pompes refoulantes positives
telles que les pompes à membrane, les pompes à piston, les pompes à galet et
les pompes à engrenages, alimentées par une source d’énergie externe.
Les injecteurs de type passif utilisent l’énergie fournie par l’eau sous pression
du système d’irrigation pour injecter les solutions chimiques. Les principaux
injecteurs de type passif fonctionnent sur le principe Venturi, comme cela a été
expliqué plus haut.

Principe de fonctionnement
La solution chimique est aspirée dans le réservoir et injectée dans le système
d’irrigation par une pompe qui crée une pression supérieure à la pression
existant dans le système d’irrigation lui-même. Les pompes doivent être solides
avec des composants internes et externes résistants à la corrosion. Les
dispositifs injecteurs actifs comprennent des pompes refoulantes positives telles
que les pompes à membrane, les pompes à piston, les pompes à galet et les
pompes à engrenages. Les pompes à piston et les pompes à membrane sont
les plus communément utilisées en raison de leur fiabilité et de leur précision.
Leur connexion aux régulateurs automatiques est relativement simple. Les
pompes à galet sont assez précises mais très sensibles à la saleté, aux
précipités et aux produits chimiques corrosifs. Les pompes centrifuges sont
moins sensibles à la saleté et relativement peu coûteuses. Elles sont utilisées
lorsqu’il est nécessaire d’appliquer une grande quantité de solution d’engrais.
Ces pompes sont imprécises à des taux d’injection peu élevés.
Les pompes à injection peuvent fonctionner manuellement ou
automatiquement. Le réservoir à produits chimiques doit être fait à base de
matériaux résistant aux produits chimiques (en général du plastique). Son
volume varie entre une capacité de quelques centaines de litres et 10 mètres
cube.

23
Avantages
• Les pompes à injection disposent d’un grand nombre de réglages
possibles permettant de fournir dans l’eau d’irrigation une
concentration uniforme et continue de produits chimiques. Il est
très important de pouvoir maintenir, quand cela s’avère
nécessaire, une concentration constante des produits chimiques
injectés dans l’eau d’irrigation.
• Les pompes à injection permettent un contrôle complet du
processus d’injection de produits chimiques tel que le minutage de
l’injection et elles peuvent être entièrement automatisées.
• Les dispositifs d’injection permettent une fertilisation centralisée :
Un seul opérateur suffit pour contrôler l’intégralité du processus, à
partir d’un point unique central.
• Il n’y a aucune perte de pression dans le système.

Inconvénients
• Le fonctionnement de l’équipement est relativement compliqué.
• Les coûts initiaux sont élevés par rapport aux autres systèmes (à
réservoir de charge et à injecteur Venturi).
• Il n’est possible d’injecter que des solutions d’engrais.
• Dans le cas de pompes non hydrauliques, une source d’énergie
externe est nécessaire.
• En cas d’arrêt de l’écoulement d’eau, l’injection se poursuivra si
les pompes sont activées par une source d’alimentation externe.

C1) Pompes hydrauliques


Les injecteurs hydrauliques sont considérés comme des injecteurs actifs bien
qu’aucune source d’énergie externe ne soit nécessaire. L’énergie de l’eau sous
pression dans le système d’irrigation est utilisée pour actionner l’injecteur.
Les pompes refoulantes positives actionnées hydrauliquement fonctionnent par
l’écoulement de l’eau dans un piston.
Les taux d’injection sont vérifiés avec précision. De nombreux modèles
permettent le réglage des taux d’injection proportionnellement au flux et à la
pression d’irrigation de la conduite principale. La pompe fonctionne dans un
intervalle de pression défini par le fabricant. Le débit dépend de la pression de
l’eau, mais il peut être réglé par différents dispositifs. Si l’écoulement de l’eau
cesse, l’injection s’arrêtera immédiatement. Ces pompes à injecteur ont prouvé
leur efficacité sur le terrain et sont devenues très courantes. Certains modèles
évacuent l’eau utilisée pour actionner la pompe, nécessitant certains moyens
permettant de récupérer et de recycler ou d’écouler l’eau de drainage.

24
C1.1) Pompes à membrane
Une pompe hydraulique à membrane est présentée ci-dessous.

Figure 11. Pompe à membrane pour engrais, modèle T.M.B. (250 l/h)

Principe de fonctionnement
C’est une pompe à double membranes, l’une supérieure, l’autre inférieure,
reliées par un arbre central vertical. L’un des blocs comporte un sas à eau et un
sas à engrais, tandis que l’autre consiste en un sas pour l’eau uniquement.
L’eau provenant de la conduite principale entre dans les deux sas à la fois –
poussant l’arbre central et augmentant la pression de la solution d’engrais
jusqu’à deux fois la pression de la conduite principale. Le remplissage et la
vidange des deux sas sont le fait de la souplesse de la membrane ou d’un
ressort, selon le type d’injecteur.
Lors de la phase d’écoulement vers le bas, les produits chimiques entrent dans
la pompe par le clapet de retenue d’aspiration, tandis que le clapet de retenue
de distribution reste fermé, empêchant ainsi le retour d’eau du système
d’irrigation dans la pompe. Lors de la phase d’écoulement vers le haut, le clapet
de retenue de distribution s’ouvre et les produits chimiques sont injectés dans le
système d’irrigation tandis que le clapet de retenue d’aspiration reste fermé,
empêchant ainsi les produits chimiques de retourner dans le réservoir.
Une soupape casse-vide empêche les produits chimiques d’être aspirés dans le
système d’irrigation par gravité.

25
Figure 12. Installation d’une pompe à membrane sur le terrain

Avantages
Les pompes à membrane sont plus chères que les pompes à piston, mais elles
offrent plus d’avantages.
Elles n’ont que peu de pièces mobiles ;
Seule une surface limitée de ses composants est exposée aux produits
chimiques injectés. Cela réduit le risque de corrosion, d’usure et de fuite, réduit
les coûts d’entretien et améliore la sécurité de l’environnement.
Le taux d’injection se règle facilement lorsque la pompe est en fonctionnement.
Les pompes à membrane sont disponibles en plusieurs modèles, avec un taux
d’injection de 3 à 1 200 l/h et une plage de pression de service allant de 2 à 8
atm. Les pompes à membrane TMB sont conçues pour produire un volume
maximum de 50, 250 ou 600 litres de solution de produits chimiques par heure,
selon le modèle. (Se reporter au Chapitre 9)
Le rapport entre la solution injectée et l’eau de drainage est 1:2 (pour chaque
litre de solution injectée, deux litres d’eau sont injectés). Il n’y a pas de perte de
pression dans la conduite principale et aucun étranglement n’y est nécessaire.
Deux filtres de 40 mesh doivent être installés : le premier dans le tuyau d’eau
d’entraînement, le second dans la prise d’eau de la vanne d’aspiration.

26
Dosage et réglage
Le contrôle du nombre de courses par minute s’effectue à l’aide d’une vanne de
réglage. Il est ainsi possible de régler la concentration de produits chimiques
dans l’eau d’irrigation.
Le dosage de l’eau s’effectue en amenant la pompe en amont, à partir de la
vanne de réglage, à l’aide d’un robinet doseur qui se ferme une fois que le
volume d’eau prédéfini à été distribué.
La quantité de solution à injecter dans le système peut être mesurée au niveau
du dispositif de sortie d’eau, à partir du réservoir de produits chimiques.
L’automatisation est possible grâce à un micro-commutateur électronique
spécial, relié à la pompe. Ce dispositif compte les courses et transmet cette
information à l’ordinateur d’irrigation qui les traduit alors en litres de solution
injectée.

Figure 13. Courbe de débit d’une pompe à membrane TMB de 250 l/h

27
C1.2) Pompes à piston
Les pompes à pistons sont disponibles en deux modèles : à tête d’injection
unique ou à tête d’injection double. Les unités activées par piston ont besoin
d’eau provenant du système d’irrigation sous pression pour actionner le piston.
La quantité d’eau expulsée du piston correspond en général à trois fois le
volume de la solution injectée. L’une des pompes à pistons les plus utilisées est
la pompe Amiad.

Principe de fonctionnement
Le moteur de type alternatif (ou à piston) situé dans le caisson du cylindre
consiste en deux pistons et une vanne pilote principale. La pompe, reliée au
corps du moteur, extrait la solution chimique du réservoir et l’injecte dans la
conduite. Le bouton interrupteur fait partie intégrante de l’unité d’arrêt
automatique. Le dispositif d’arrêt bloque le fonctionnement de la pompe lorsque
le niveau de produits chimiques tombe en dessous du niveau de la tête
d’aspiration. Deux clapets de retenue sont fixés sur la conduite de refoulement
et un troisième sur la conduite d’admission. Ils ont pour fonction d’empêcher
l’eau de la conduite principale de s’écouler dans le réservoir de produits
chimiques ainsi que d’empêcher les produits chimiques de retourner dans le
réservoir.
Un purgeur d’air est activé manuellement pour évacuer l’air du système,
principalement pour amorcer la pompe. Si à la suite d’une interruption de
l’alimentation d’eau un vide se créé dans la conduite principale, la bille située
dans le purgeur d’air ouvre automatiquement l’évent d’évacuation et l’air
contenu dans la canalisation s’échappe dans l’atmosphère. Lorsque la pompe
se situe sous le niveau des produits chimiques, dans le réservoir, il est
nécessaire d’installer un clapet de retenue supplémentaire ainsi qu’une valve
anti-siphonnement. Une telle installation assure qu’aucun retour de produits
chimiques dans la conduite principale ne se produira.
La base d’aspiration consiste en une lourde plaque ronde et un filtre contenant
une bille en plastique.
Quatre modèles de pompes sont disponibles :
1. La pompe est située au-dessus du niveau du liquide, dans le réservoir
d’engrais, et la tête d’aspiration étant située au fond du réservoir.
2. La pompe est située en dessous du niveau du liquide, dans le réservoir
d’engrais, et l’aspiration s’effectue à partir du fond du réservoir, à travers le
filtre.
3. Une unité à injecteur double, constituée de deux injecteurs montés en
parallèle sur un seul support. Conçue pour l’injection de grandes quantités
de produits chimiques, entre 100 et 700 l/h.
4. Une pompe automatique commandée par un ordinateur ou par tout autre
système de commande électronique.
Ces pompes injectent 33 cm³ de solution d’engrais par course, le débit pouvant
atteindre 320 l/h, étant fonction de la pression dans le système d’irrigation.

28
Figure 14. Pompe hydraulique de type Amiad installée au-dessus du
niveau du liquide, dans le réservoir (alimentation par succion)

Figure 15. Pompe hydraulique de type Amiad installée en dessous


du niveau du liquide, dans le réservoir (alimentation par gravité)

Ces pompes fonctionnent dans une gamme de pression de 0,5 à 8 bars (de 0,7
à 115 psi).

29
Contrôle, réglage et surveillance
Bien le débit dépende de la pression du système, il est possible de le régler par
des régulateurs de débit et d’obtenir un débit allant de 10 à 80 l/h. Les
régulateurs de débit sont insérés entre les deux sections du connecteur, sur le
tuyau d’injection de produits chimiques.
Une unité d’aspiration, équipée d’une soupape d’arrêt automatique, se ferme
lorsque le niveau de solution chimique tombe en dessous de la charge à
l’aspiration. Si le réservoir a été rempli à l’avance avec le volume de solution
chimique requis, l’unité s’arrête automatiquement de fonctionner lorsque
l’intégralité de la solution a été injectée.
Lorsque l’opération est peu pratique (lors d’un pompage à partir d’un grand
réservoir, par exemple), il est possible d’installer un robinet doseur sur le tuyau
d’alimentation d’eau pour actionner la pompe, en aval de la vanne de régulation
manuelle de ¾”. Il devra être réglé à exactement trois fois le volume de produits
chimiques à injecter. L’utilisation de régulateurs de débit permet d’éviter cela.
En actionnant manuellement le bouton d’arrêt.
En utilisant une soupape d’arrêt hydraulique à la place d’une unité d’arrêt automatique.
Le dispositif d’arrêt hydraulique est actionné par la pression d’eau qui peut être
déclenchée de façon électronique, volumétrique ou sur une base horaire.

Figure 16. Unité à injecteur double de type Amiad

30
Modèle Duplex (4-03)
Cet injecteur a été conçu pour injecter des volumes plus importants d’engrais
ou de produits chimiques dans le système d’irrigation.

Bien que le modèle Duplex soit constitué de deux unités d’injection, il ne


dispose que d’un dispositif de poussée hydraulique, d’une conduite
d’alimentation de produits chimiques et d’une sortie d’eau à injection.
Le modèle Duplex et ses accessoires utilisent les mêmes composants que
l’injecteur standard.

Figure 17. Pompe automatisée Amiad

Ces pompes injectent 33 cm³ de solution d’engrais par course, le débit pouvant
atteindre 320 l/h, étant fonction de la pression dans le système d’irrigation.

31
Figure 18. Quantité de produits chimiques injectés en fonction de la
pression du système d’irrigation Amiad à pompe unique
Ces pompes fonctionnent avec une gamme de pression de 0,5 à 8 bars (de 0,7
à 115 psi).
Contrôle, réglage et surveillance
• Bien le débit dépende de la pression du système, il est possible de
le régler par des régulateurs de débit et d’obtenir un débit allant
de 10 à 80 l/h. Les régulateurs de débit sont insérés entre les
deux sections du connecteur, sur le tuyau d’injection de produits
chimiques.
• Une unité d’aspiration, équipée d’une soupape d’arrêt automatique,
se ferme lorsque le niveau de solution chimique tombe en
dessous de la charge à l’aspiration. Si le réservoir a été rempli à
l’avance avec le volume de solution chimique requis, l’unité
s’arrête automatiquement de fonctionner lorsque l’intégralité de la
solution a été injectée.
• Lorsque l’opération est peu pratique (lors d’un pompage à partir
d’un grand réservoir, par exemple), il est possible d’installer un
robinet doseur sur le tuyau d’alimentation d’eau pour actionner la
pompe, en aval de la vanne de régulation manuelle de ¾”. Il devra
être réglé à exactement trois fois le volume de produits chimiques
requis à injecter. L’utilisation de régulateurs de débit permet
d’éviter cette option.
• En actionnant manuellement le bouton d’arrêt.
• En utilisant une soupape d’arrêt hydraulique à la place d’une unité
d’arrêt automatique. Le dispositif d’arrêt hydraulique est actionné
par la pression d’eau qui peut être déclenchée de façon
électronique, volumétrique ou sur une base horaire.
Par ailleurs, une pompe manuelle peut être transformée en pompe automatique
en l’équipant d’un transmetteur d’impulsions. Il s’agit d’un dispositif électronique
fixé à l’injecteur et capable de convertir ses courses en signaux électriques. Par
le biais de ce dispositif, les informations concernant la quantité de produits
chimiques injectés dans la conduite principale peuvent être transmises à un
système de contrôle électronique. Les transmetteurs peuvent produire des
pulsations chaque 33 cm³, 100 cm³, 1 litre, 10 litres ou 3,78 litres (1 gallon).

32
La vanne hydraulique de (¾”) (normalement fermée) possède une variété
d’applications pour la surveillance des solutions chimiques et le débit d’eau. Le
système de surveillance est entièrement séparé des produits chimiques,
permettant ainsi la surveillance de l’écoulement de solutions coûteuses par de
l’eau sous pression. La fermeture de la vanne garantit qu’en cas de
dysfonctionnement du système de surveillance ou de dommages sur le conduit
de surveillance, la vanne restera fermée.

C1.3) Les pompes hydrauliques qui n’évacuent pas l’eau de drainage


Tous les modèles de pompes hydrauliques n’évacuent pas l’eau de drainage
lors de leur fonctionnement. Les pompes hydrauliques n’évacuant pas l’eau de
drainage fonctionnent à l’aide d’un moteur hydraulique, d’un piston et d’un
sélecteur de circuit qui inversent la direction du flux et transfèrent la pression
hydraulique vers la partie supérieure du piston puis vers sa partie inférieure. Le
piston effectue un mouvement cyclique de va-et-vient.
Toute quantité d’eau actionnera le processus ci-dessus ; le nombre de courses
par unité de temps est fonction de l’écoulement d’eau à travers le moteur.
La partie inférieure du piston est reliée à l’unité d’aspiration qui se déplace dans
un cylindre ; ainsi, il est possible de régler la longueur de la course afin de
contrôler la quantité de solution injectée dans le réservoir de mélange à chaque
course du piston.

Figure 19. Représentation schématique de la pompe Dosatron

La pompe est installée en ligne dans le système d’irrigation, faisant ainsi


dépendre du débit du système la vitesse du moteur et du taux d’injection des
produits chimiques dans l’eau d’irrigation. L’eau n’est pas évacuée du système.
Une injection continue d’engrais dans le réservoir de mélange où se trouve
l’eau d’irrigation, garantit une injection proportionnelle, sans aucun accessoire
électronique. Tout le dispositif fonctionne de façon hydraulique. Il s’agit là de
l’atout principal de ce système.

33
Installation
La pompe peut être installée de trois manières différentes :
• En ligne. Le débit du système doit alors être situé à l’intérieur de
l’intervalle autorisé, selon les spécifications du modèle.
• Deux pompes installées en parallèle. Ces deux pompes sont
utilisées lorsqu’il faut injecter simultanément deux solutions
différentes.
• En dérivation. Cette installation permet une irrigation et une
irrigation fertilisante en alternance lorsque le débit de la conduite
principale se situe au-dessus de la capacité de la pompe. Une
valve à étranglement est utilisée pour forcer une partie de l’eau à
s’écouler à travers la pompe. Dans ce cas, son avantage principal
est perdu.

Le modèle D8R dispose d’un débit maximum de 8 000 litres/heure, avec une
pression de service de 0,15 à 8 atm. Pour chaque m³ d’eau, entre 2 et 20 litres
de solution chimique peuvent être injectés. Le modèle DI210 possède un débit
de 10 à 2 500 l/h, une pression de service de 0,5 à 4 atm, avec une
concentration de solution allant de 20 à 100 litres pour chaque m³ d’eau.
Pompes électriques
Lorsque l’électricité est disponible sur le terrain, il est plus facile d’utiliser des
pompes électriques pour l’irrigation fertilisante. Elles sont peu coûteuses et
fiables. Il est possible de les faire fonctionner à moindre coût et il est facile de
les associer à du matériel pour une automatisation du processus.
Une grande variété de modèles et de types sont disponibles : des petites
pompes à membrane, capables de n’injecter que quelques litres par heure, à
des pompes plus volumineuses, reliées à des vannes volumétriques, conçues
pour une injection proportionnelle. Étant donné qu’une source d’énergie externe
est nécessaire, en général de l’électricité, ces pompes sont installées dans des
serres ou près de puits.

D1) Pompes à membrane


Les pompes de dosage à membrane ne fuient pas et sont spécialement
conçues pour des matières corrosives ou toxiques. Selon le type de système
choisi, la membrane peut être utilisée à des pressions atteignant 10 bars. Les
pompes à membrane sont fournies avec un sas de séparation qui, en cas de
rupture de la membrane due à l’usure, empêche les produits chimiques
d’inonder la pompe elle-même ou d’autres composants du système. Toute fuite
est évacuée par gravité, à travers un tuyau, de manière à drainer ou à
récupérer le contenu du réservoir. Du fait de leur conception, les pompes de
dosage à membrane dépendent davantage de la pression que les pompes à
piston.
D’autres pompes fonctionnent avec une pompe volumétrique, activée par un
moteur monophasé C.A. comme moteur primaire. Un moteur synchrone,
protégé contre les surcharges, actionne la pompe. Un système précis
excentrique/à poussoir/ à ressort transforme les révolutions du moteur, par une
boîte de vitesses, en courses d’injection et d’aspiration sur la membrane. Ainsi
un volume fixe (volume systolique) de la solution est injecté, via le clapet

34
d’aspiration, dans la tête de dosage et transporté dans le système, à travers la
vanne de pression. Les vannes d’aspiration et de pression sont des vannes à
double bille. La capacité est réglée de façon linéaire en modifiant la longueur de
la course avec le bouton de réglage de la course, dans un rapport de 1 :10.

Figure 20. Présentation schématique d’une pompe à membrane


Alldos

D2) Pompes à piston


Ces pompes fonctionnent de façon similaire aux pompes à piston hydrauliques.
Elles sont très précises et dépendent moins de la pression que les pompes à
membrane. A la différence des pompes à membrane, le dosage change suivant
la longueur de course et peut être contrôlé de manière à réduire le rendement
au maximum. Les pompes à pistons multiples ou jumeaux conviennent
particulièrement aux applications précises de mélange pour lesquelles il est
nécessaire de mesurer des doses constantes et entièrement réglables de
différents liquides.
Par le biais de moteurs à vitesse variable, la concentration reste constante
tandis que la quantité injectée s’adapte au débit variable du système
d’irrigation.
Les pompes à piston fonctionnent à une pression allant de 2 à 10 bars, avec un
débit de 55 à 270 l/h.

35
CHAPITRE 4 Les composants de l’équipement de sécurité
L’injection de produits chimiques dans un système d’irrigation constitue un danger
potentiel pour la santé publique. Le système d’irrigation fonctionne comme une
interconnexion entre le réservoir de solution chimique et la source d’eau potable.
L’interconnexion peut être reliée à une conduite principale de la zone d’irrigation, à
une conduite d’eau municipale, à un lac, à une rivière ou à la nappe phréatique.
Une interconnexion est une connexion ou une structure aménagée entre un système
d’eau potable et tout système d’eau non potable ou source de produits chimiques
dans laquelle un retour d’eau peut se produire. Tout dispositif temporaire ou
permanent dans lequel peut se produire un retour d’eau est considéré comme une
interconnexion. Le retour d’eau n’est généralement pas prévisible. Les probabilités
de contamination de l’eau potable dans le cas d’une interconnexion sont très élevées
et la seule question qui se pose est vraiment est de savoir quand cela va-t-il se
produire ? La source d’eau peut être exposée aux produits chimiques injectés dans
le système d’irrigation par deux types de retour d’eau, la contre-pression et le retour
d’eau polluée.

Exemples d’interconnexion
6 Une conduite d’eau avec une extrémité immergée dans un réservoir ou un
réservoir de polluants.
6 Une conduite d’eau reliée au fond d’un réservoir contenant des polluants.

6 Une conduite d’eau reliée à un système d’eau traitée aux produits chimiques
(inhibiteurs de développement d’algues, matières anti-corrosives, etc.).
6 Une seule conduite d’eau pour deux sources d’eau différentes ; l’une étant une
source d’eau non potable (eaux usées, etc.).
6 Une conduite d’eau reliée à un système d’irrigation dans lequel on a injecté des
produits chimiques tels que des herbicides, des engrais ou des acides.

Retour d’eau polluée


Il est provoqué par une basse pression ou une diminution de la pression dans les
canalisations du réseau d’alimentation. Les causes principales d’un retour d’eau
polluée sont les suivantes :
6 Un gradient hydraulique élevé en raison d’une tuyauterie trop petite dans la
conduite d’alimentation.
6 Une rupture dans la conduite principale du secteur, inférieure au point de service
du client.
6 Une diminution de la pression dans la conduite principale causée par un soutirage
d’eau important dû à une lutte contre l’incendie ou une purge.
6 Une diminution de la pression de l’alimentation dans la conduite principale causée
par une panne de la pompe ou une panne d’électricité.

Contre-pression
Le phénomène de contre-pression a lieu lorsque le système de l’utilisateur fonctionne
à une pression supérieure à celle du réseau d’alimentation en eau. Les sources
principales de la contre-pression sont les suivantes :
6 Une utilisation de pompes de surpression dans le système de l’utilisateur pour
augmenter le débit et la pression dans les canalisations.

37
6 Une interconnexion avec d’autres systèmes de canalisation fonctionnant à des
pressions élevées.
6 Une connexion à des systèmes sous pression tels que les chaudières.
6 Dans les systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte, la contre-pression peut être
provoquée par une différence dans l’élévation topographique du système ou par
des pompes d’injection de produits chimiques.

Sélection d’un dispositif de prévention de retour d’eau (BPD)


Le dispositif de prévention du retour d’eau est constitué d’un clapet de retenue, d’une
soupape d’admission et d’un robinet de vidange à basse pression installé entre le
point d’injection de produits chimiques et la source d’eau, afin d’empêcher tout risque
de pollution de la source d’eau par les produits chimiques injectés.
6 Il est possible d’éviter le retour d’eau par la séparation physique (séparation par
courant d’air) entre le réseau d’alimentation d’eau potable et l’eau contenant les
polluants. Cette méthode constitue le moyen de prévention le plus efficace pour
lutter contre le retour d’eau.
Une séparation par courant d’air est possible en empêchant une connexion directe
entre le réseau d’alimentation d’eau et le consommateur, à chaque jonction, dans
le réservoir d’eau.
Le diamètre de la séparation verticale avec l’extrémité de la conduite en amont de
l’eau située dans le réservoir doit être au moins le double de celui de la conduite
d’alimentation mais ne pas être inférieur à 25 millimètres. Cette séparation
constitue une solution simple et sûre pour empêcher le retour d’eau. Ce système
ne requiert aucune maintenance.
6 La pression de l’eau fournie étant généralement donnée, il se peut que cette
solution ne soit pas applicable. L’un des dispositifs décrits ci-dessous pourrait être
plus approprié :

Il existe de nombreux types de dispositifs de prévention du retour d’eau. Certains ne


protègent que contre le retour d’eau polluée et d’autres aussi contre la contre-
pression.
En fonction de la source d’eau, les systèmes de fertilisation par irrigation doivent
utiliser soit un dispositif à double clapet de retenue (conformément à la loi
israélienne) soit un dispositif de retour d’eau à pression réduite.

Dispositif casse-vide atmosphérique (AVB)


Le dispositif casse-vide atmosphérique permet à l’air de pénétrer dans la conduite
aval lorsque la pression tombe à une pression manométrique inférieure ou égale à
zéro. Il doit être installé en aval, après la dernière valve d’arrêt (aucune valve ne doit
être installée en aval du dispositif casse-vide atmosphérique), à une hauteur
minimum de 15 centimètres au-dessus de la sortie d’eau la plus élevée du réseau
d’alimentation en eau non potable. Le dispositif ne doit pas être utilisé sur un
système où la pression de service est maintenue en continu pendant plus de 12
heures par 24 heures. En effet, la soupape de décharge pourrait rester bloquée en
position fermée et entraîner un dysfonctionnement.

38
Dispositif casse-vide à pression (PVB)
Ce dispositif, muni d’une soupape et actionné, à l’intérieur, par un ressort, permet à
l’air de s’échapper dans l’atmosphère. Le ressort facilite l’ouverture de la soupape et
le dispositif peut ainsi être installé en amont de la valve d’arrêt et utilisé là où le
système fonctionne en permanence à une pression de service. Un dispositif casse-
vide doit être installé à 30 centimètres au-dessus de la sortie d’eau la plus élevée,
sur le réseau d’alimentation en eau non potable (système de fertilisation par
irrigation, asperseur, goutte-à-goutte, etc.).
Il existe d’autres utilisations possibles des PVB et des AVB : lorsque l’eau non
potable est pompée dans un système d’irrigation interconnecté à un secteur
d’irrigation, à un réseau de municipal de canalisations ou à d’autres dispositifs non
équipés d’un système de fertilisation par irrigation.
Les applications les plus courantes sont les systèmes d’arrosage souterrains
automatiques, pour usage particulier ou industriel, et les systèmes d’irrigation à
aspersion ou au goutte-à- goutte qui n’utilisent pas les systèmes de fertilisation par
irrigation.
Le PVB doit être installé à un endroit visible.
Dans les systèmes de fertilisation par irrigation sur lesquels sont installés des
injecteurs fonctionnant à l’énergie externe et non à l’énergie hydraulique, le PVB ne
pourra remplacer les dispositifs à double clapet de retenue au risque de provoquer
une réaction de contre-pression dans le système.
Les dispositifs casse-vide ne sont efficaces que contre le phénomène de retour d’eau
polluée et ne peuvent être utilisées en cas de contre-pression.

Figure 21. Le dispositif casse-vide à pression est placé sur un point élevé du
système d’irrigation afin de prévenir tout risque de contre-pression et de
retour d’eau polluée.
Montage à double clapet de retenue (DCVA) :
Le DCVA consiste en deux clapets de retenue, munis d’un ressort ou d’un poids,
installés entre deux valves d’arrêt solidement fermées. Le DCVA est efficace pour
lutter contre le phénomène de retour d’eau provoquée par une contre-pression ou un
retour d’eau polluée et assure la protection des systèmes de fertilisation par
irrigation. Le DCVA doit être installé en amont du système d’injection de produits
chimiques et doit être d’accès facile pour les personnes chargées d’effectuer les
contrôles et les tests (Fig. 4.2).

39
Le DCVA doit également être installé en surface, à une distance permettant
l’entretien et les vérifications aisées. Il devra être contrôlé et vérifié après son
installation de manière à garantir la conformité de son installation puis avant chaque
saison d’irrigation. Éviter d’installer le DCVA dans un puits car tout robinet de test de
fuite deviendrait une interconnexion si le puits était inondé. Si cela est inévitable, il
est alors absolument nécessaire de prévoir un équipement d’évacuation d’eau. Des
robinets de test devront également être installés pour réduire les risques de fuite en
cas d’inondation. La voûte devra être suffisamment grande pour permettre un accès
facile aux opérations de vérification et de réparation du dispositif. Les DCVA d’une
taille supérieure à 6,45 cm devront être équipés de blocs de support pour empêcher
tout dommage du dispositif. Un tamis, muni d’une prise d’eau d’échappement, devra
être installé en amont du DCVA.
Le DVCA doit être purgé en automne et protégé du gel.
Les canalisations devront être soigneusement nettoyées avant leur installation. La
plupart des défauts de fonctionnement au moment des tests sont dus à
l’encrassement des sièges des premiers ou des seconds clapets de retenue.

Figure 22. Dispositif casse-vide à pression (à ressort), situé sur le point le


plus élevé du système d’irrigation (mais non au niveau de la tête de contrôle)
Dispositif de prévention de retour d’eau à pression réduite (RPBD)
Le RPBD est constitué de deux clapets de retenue indépendants, avec charge
interne, séparés par une zone de pression réduite. Un RPBD différentiel (Fig. 4.3),
est constitué de deux clapets de retenue à ressort, indépendants, normalement
fermés, et d’une soupape de décharge à ressort , une chambre séparant ces deux
éléments. Les clapets de retenue sont conçus de manière à ce que la pression dans
la zone de pression réduite soit inférieure, d’au moins 0,14 atm, à la pression du
niveau de la prise d’eau et supérieure, d’au moins 0,07 atm, à la pression du niveau
de la sortie d’eau, dans des conditions de débit régulier et une situation statique.

40
Lorsque la pression à la prise d’eau monte à un niveau proche de la pression de la
sortie d’eau, les deux clapets de retenue restent fermés, empêchant ainsi tout risque
de retour d’eau. En cas de dysfonctionnement du dispositif empêchant la fermeture
des clapets de retenue, la soupape de décharge s’ouvre et évacue l’eau en entrant
dans la chambre, à partir de la zone de pression réduite. Par ailleurs, en cas de
défaillance de la soupape de décharge, le dispositif s’ouvre, libérant dans
l’atmosphère l’eau entrant dans la chambre et provenant que la zone à pression
réduite. De plus, en cas de défaillance, il s’ouvre, drainant l’eau entrante et évitant
tout risque possible de retour d’eau.
Le RPDB est l’accessoire fournissant le maximum de sécurité parmi tous les
dispositifs mécaniques empêchant le retour d’eau.

Figure 23. Montage à double clapet de retenue


Les caractéristiques du RPDB :
6 Le RPDB évite totalement les risques de retour d’eau causés par les phénomènes
de retour d’eau polluée et de contre-pression.
6 Il a été conçu pour être utilisé dans des conditions considérées comme très
dangereuses.
6 En cas de dysfonctionnement, le RPDB alerte l’opérateur en faisant écouler l’eau
du système par la soupape de décharge. Cette fonctionnalité est unique et le
différentie de tous les autres dispositifs du réseau de distribution d’eau et de
prévention de retour d’eau.
6 Le RPDB ne permet pas d’équilibrer la pression entre la prise d’eau, la chambre
intermédiaire et la sortie d’eau. En effet, le RPDB commence à libérer l’eau par la
soupape de décharge lorsque les deux pressions s’équilibrent et que le gradient
hydraulique tombe à un niveau inférieur à 0,14 atm.
6 En raison de cette structure et de ces caractéristiques hydrauliques, on constate
une perte de charge importante dans le système (de 0,5 à 0,8 atm).
Installation et maintenance du RPDB
Pour atteindre une efficacité maximum, il est obligatoire d’observer des consignes
d’installation :

41
6 Le RPDB doit être installé en surface, à une distance permettant l’entretien et les
vérifications aisées. Il devra être contrôlé et vérifié après son installation, pour
garantir la conformité et le bon fonctionnement de l’installation.
6 Le RPDB doit être installé à au moins 30 cm au-dessus du sol.
6 Éviter, de préférence, de l’installer dans un puits, en dessous du niveau du sol.
Une inondation du puits entraînerait directement une interconnexion dans la
soupape de décharge. Si cela est inévitable, il est alors absolument nécessaire de
prévoir un équipement d’évacuation d’eau.
6 Les valves devront être installées avant et après le RPDB pour une vérification à
chaque saison d’irrigation.
6 Les RPDB d’une taille supérieure à 6,45 cm, devront être équipés de blocs de
support pour empêcher le drainage.
6 Il est recommandé d’effectuer une installation horizontale.
6 Il faut procéder à une mesure hydraulique du système pour éviter toute perte
excessive de pression.
6 En raison de la nature du dispositif de prévention du retour d’eau à pression
réduite, les variations de pression, un débit extrêmement bas ou statique pourront
provoquer des dommages, un suintement voire un encrassement du dispositif.
6 Le drainage du RPDB devra être prévu au moment de son installation dans une
structure.
6 Un tamis, muni d’une prise d’eau d’échappement, devra être installé en amont du
RPDB.
6 Le RPDB doit être purgé en automne et protégé du gel.
6 Les canalisations du RPDB doivent être nettoyées soigneusement avant son
installation. La plupart des défauts de fonctionnement au moment des tests sont
dus à l’encrassement des sièges du premier ou du second clapet de retenue.

Figure 24. Dispositif de prévention du retour d’eau à pression réduite

42
Figure 25. Section d’un RPDB

Figure 26. Tête de contrôle de l’irrigation avec dispositif de prévention du


retour d’eau, clapet de retenue et soupape casse-vide

43
Chapitre 5 Gestion de l’irrigation fertilisante
Des pratiques de gestion de l’irrigation adaptées sont essentielles pour assurer
l’efficacité de l’irrigation/irrigation fertilisante. La programmation et le dosage de
l’irrigation doivent être établis à partir d’un calendrier scientifique. Une application
d’eau trop abondante sur la zone racinaire constitue non seulement un gaspillage
d’eau mais également un facteur de lessivage des produits chimiques et des
nutriments de la zone racinaire de la culture.
On assiste ainsi à un double effet négatif : le gâchis de produits chimiques fort
onéreux et une augmentation des risques de pollution de l’eau souterraine.
Les applications de produits chimiques doivent être programmées en fonction du
calendrier d’irrigation et non l’inverse. Les applications d’eau doivent être planifiées
selon les besoins des cultures et non selon un calendrier d’application de produits
chimiques pré-établi. Les quantités d’eau d’irrigation à appliquer et la durée
d’application sont autant d’informations de base à connaître pour garantir un
calibrage approprié et un fonctionnement efficace du matériel d’injection.
Pour déterminer les quantités d’engrais à appliquer l’agriculteur va s’appuyer sur des
tables de données, des résultats d’analyses de laboratoire sur le tissu végétal et le
sol et des conseils d’experts en irrigation. Les données reçues sont réparties en
différentes unités : volume ou poids de l’engrais, quantité d’éléments nutritifs à
appliquer par surface unitaire, concentration d’éléments nutritifs dans l’eau
d’irrigation, concentration d’engrais dans l’eau d’irrigation, etc.
Pour être en mesure d’utiliser ces données, il est essentiel de les convertir en
applications pratiques, adaptées au matériel dont dispose chaque exploitation. C’est
dans ce contexte que le calibrage est nécessaire.

Calibrage
Le calibrage des systèmes de fertilisation par irrigation est relativement simple, bien
qu’il requière du temps, du matériel et des calculs précis pour atteindre le taux
d’application chimique approprié.
Le calibrage comprend un certain nombre d’étapes de base :
1. Déterminer la surface à irriguer (à fertiliser), en hectares ou en toute autre unité de
superficie.
2. Déterminer la quantité d’engrais à appliquer par surface unitaire. Si la quantité
recommandée a été donnée en kilos de nutriments par hectare, nous utiliserons
l’équation 5.

EQUATION 5

Fw = 100 x Nw /Nc (%)

Fw = Dose d’engrais (poids) [ kg/hectare ]


Nw = Dose de nutriments (poids) [ kg/hectare ]
Nc = Concentration de nutriments dans l’engrais [%]

45
EXEMPLE 5

La quantité recommandée est 200 kg/ha d’azote (Fw) et l’engrais doit être du sulfate
d’ammonium contenant 21 % d’azote (Nc) :

Fw = 100 x 200 kg/ha / 21 % = 950 kg/ha

3 - Déterminer le volume d’engrais à appliquer par surface unitaire, avec l’équation 6.

EQUATION 6

Fv = Fw / Sw

Fv = Volume d’engrais [ litre/hectare ]


Fw = Poids d’engrais [ kg/hectare ]
Sw = Poids spécifique [ kg/litre ]

Exemple 6

La quantité recommandée est 65 kg/ha de nitrate d’ammonium liquide (Fw). Le poids


spécifique (Sw) du nitrate d’ammonium liquide durant les mois d’été est égal à 1,3
kg/l.

Fv = 65 kg/ha / 1,3 kg/l = 50 l/ha

4 – Déterminer la quantité totale d’engrais nécessaire pour un seul cycle d’irrigation.


Lorsqu’une certaine quantité d’engrais doit être appliquée en un seul cycle
d’irrigation, indépendamment de la durée d’injection ou du rapport de dilution, utiliser
l’équation 7.

EQUATION 7

Ft = Fd x A

Ft = Fw * A
Ft = Fv * A

Ft = Quantité d’engrais par cycle d’irrigation [ litre ou kg ]


Ft = Dose d’engrais (poids) [kg/ha]
Fv = Dose d’engrais (volume) [ l/ha ]
A = Surface fertilisée par cycle irrigation [ ha ]

46
Exemple 7

Soit une surface de 0,8 ha et une dose d’engrais (Fv) de 120 litres/ha. Quelle sera la
quantité totale d’engrais pour un cycle d’irrigation ?

Ft = 120 l/ha x 0,8 ha = 96 litres par cycle

Si l’engrais est appliqué par un réservoir de charge ou un injecteur Venturi, il s’agit


de la quantité exacte d’engrais à introduire dans le réservoir de produits chimiques.
Dans un système automatisé où les unités de commande telles que les ordinateurs
d’irrigation activent les injecteurs, ces données devront être fournies pour
programmer l’irrigation fertilisante. Cependant, avec des pompes d’injection à course,
il est indispensable de convertir la solution de volume d’engrais en pulsations, selon
le volume de produits chimiques injectés par pulsation (se reporter au chapitre 3) ou
le nombre de pulsations par signal transmis au système de contrôle.

Débit du réservoir de charge


La quantité d’eau devant s’écouler par le réservoir de charge pour injecter l’engrais
dilué est égale à 4 fois le volume du réservoir. Considérons donc l’équation suivante :

EQUATION 8

q = 4 x Tv / t

q = Débit du réservoir [ litre/heure ]


Tv = Volume du réservoir [ litres ]
T = Durée de l’irrigation fertilisante [ heures ]

EXEMPLE 8

Le réservoir de charge offre un volume de 120 litres (Tv) et une durée d’irrigation
fertilisante de 20 minutes (t) :

La conversion de minutes en heures sera :

20 min / 60 min/h = 0,333 h

q = 4 x 120 l /0,333 h = 1 455 l/h = 1,455 m3/h

Débit de l’injecteur (hydraulique ou électrique)

47
EQUATION 9

q = Fc(v) x Q

q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]


Fc(v) = Concentration d’engrais (volume) [ litre d’engrais/m3 d’eau ]

Q = Débit du système d’irrigation [ m³ d’eau/heure ]

EXEMPLE 9

Pour chaque mètre cube d’eau, deux litres de solution sont nécessaires, le débit
étant égal à 15 m³/h.
Le débit de l’injecteur sera :

q = 2 litres d’engrais/m3 d’eau x 15 m3 d’eau/h = 30 litres d’engrais/h

Débit de l’injecteur pour un dosage quantitatif


Le débit requis est calculé comme suit :

EQUATION 10

q = Ft/t

q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]


Ft = Solution d’engrais à injecter au cours d’un cycle d’irrigation [ litre ]
t = Durée de l’irrigation fertilisante [ heure ]

EXEMPLE 10

Sur une parcelle de 5 hectares, il faut appliquer 100 l/ha. Si la durée nette de
l’injection est de 5 heures (le temps nécessaire au remplissage des conduites et à
l’écoulement de l’eau non compris), le débit de l’injecteur se calculera comme suit :

Nous calculons en premier lieu Ft, à l’aide de l’équation 7 :


Ft = Fv x A
= 100 l/ha x 5 ha = 500 litres

Puis nous calculons q :

q = 500 l/5 h = 100 l/h

48
Poids d’engrais solide par mètre cube d’eau d’irrigation
Pour chaque recommandation donnée en ppm (parties par million, se reporter à
l’annexe), le calcul s’effectue comme suit :

EQUATION 11

Fc(w) = 100 x Nc(w) / Nc(%)

Fc(w) = Concentration d’engrais (poids) [ g/m³ ]

Nc(w) = Concentration de nutriments dans l’eau d’irrigation [ ppm ]

Nc(%) = Concentration de nutriments dans l’engrais [%]

EXEMPLE 11

Une concentration de 90 ppm d’azote dans l’eau d’irrigation est recommandée, Nc(w)
et l’engrais à utiliser est le sulfate d’ammonium avec une teneur en azote de 21 %,
Nc (%). La quantité d’engrais par mètre cube d’eau d’irrigation Fc(w) est calculée
comme suit :

Fc(w) = 100 x 90 ppm / 21 % = 429 grammes/m3 ou 0,429 kg/m3

Volume d’engrais liquide par mètre cube d’eau d’irrigation


Le volume est calculé de la même façon que le poids à la seule différence que dans
le cas d’un engrais liquide, il est nécessaire de prendre en compte le poids spécifique
de l’engrais.

EQUATION 12

Fc(v) = 100 x Nc(w) / (Nc(%) x Sw)

Fc(v) = Concentration d’engrais (volume) [ litre/m3 ]


Nc(w) = Concentration de nutriments dans l’eau d’irrigation [ ppm ]

Nc(%) = Concentration de nutriments dans l’engrais [%]

Sw = Poids spécifique de la solution d’engrais [ g/cc ]

49
EXEMPLE 12

Si nous appliquons une solution de nitrate d’ammonium liquide, avec une


concentration d’azote à 21 %, Nc (%) et un poids spécifique (Sw) de 1,3 g/cc, pour
obtenir une concentration d’azote de 90 ppm dans l’eau d’irrigation, il nous faudra
utiliser la formule suivante :

Fc(v) = 100 x 90 ppm / ( 21 % x 1,3 g/cc) = 330 cm³/l ou 0,33 l/m3

Débit de la solution d’engrais


Lorsque le système d’irrigation et le débit de la pompe sont constants, le taux de
concentration se calcule comme suit :

EQUATION 13

Qr = q / Q

Qr = Débit [ litre/m³ ]
q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]
Q = Débit du système [ m3/heure ]

EXEMPLE 13

Si le débit du système est égal à 14 m³/h (Q) et le débit de l’injecteur est égal à 20 l/h
(q), la concentration de la solution d’engrais dans l’eau d’irrigation se calculera
comme suit :

Qr = 20 l d’engrais /h /14 m3 d’eau/h = 1,43 l d’engrais /m³ d’eau

Pourcentage de dilution de la solution d’engrais


Il est parfois nécessaire de diluer la solution d’engrais concentrée dans le réservoir à
engrais, avant l’injection.

EQUATION 14

D(%) = 100 x Fc(v) / Qr

D(%) = Pourcentage de dilution [%]


Fc(v) = Concentration d’engrais (volume) [ litre/m3 ]
Qr = Débit [ litre/m³ ]

50
EXEMPLE 14

Soit une concentration recommandée de 60 ppm d’azote dans l’eau d’irrigation,


Nc(w). L’engrais à utiliser est le nitrate d’ammonium liquide, avec une concentration
d’azote de 21 % Nc (%) et un poids spécifique de 1,3 g/cc (Sw). Le débit du système
(Q) est égal à 105 m³/h et le débit de l’injecteur (q) à 150 l/h.

Pour calculer le pourcentage de dilution D (%) :

Nous calculons d’abord la concentration d’engrais requise dans l’eau d’irrigation, à


l’aide de l’équation 12 :

Fc(v) = 100 x Nc(w) / (Nc(%) x Sw)


= 100 x 60 ppm / ( 21 % x 1,3 g/cc ) = 220 cc/m3
= 0,220 l d’engrais/m3 d’eau

Puis nous calculons le débit (Qr), à l’aide de l’équation suivante 13 :

Qr = q / Q
= 150 l d’engrais/h / 105 m³ d’eau/h = 1,43 l d’engrais/m³ d’eau

Enfin, pour obtenir le pourcentage de dilution (Dr), nous utilisons l’équation 14 :

D(%) = 100 x Fc(v) / Qr


= 100 x 0,220 litre d’engrais/m³ d’eau / 1,43 litre d’engrais/m³ d’eau = 15,4 %

Il faut donc ajouter 15,4 litres de solution d’engrais concentrée à 84,6 litres d’eau
dans le réservoir d’engrais pour obtenir la concentration finale souhaitée de 60 ppm
d’azote au cours de l’injection.

Volume d’engrais dans le réservoir de produits chimiques (en litres)

Le volume d’engrais par cycle d’irrigation est calculé selon l’équation 15 :

EQUATION 15

Ft = Tv x D(%) / 100

Ft = Quantité d’engrais par cycle d’irrigation [ litre ou kg ]


Tv = Volume du réservoir [ litre ]
D (%) = Pourcentage de dilution [%]

51
Exemple 15

Soit un volume du réservoir de produits chimiques égal à 250 litres, avec une dilution
relative de 15,4 % :

Ft = 250 l x 15,4 % / 100 = 38,5 litres d’engrais

Ainsi, dans un réservoir de charge , avec un volume de 250 litres, il faudra mélanger
38,5 litres d’engrais à 211,5 litres d’eau, car :

250 l – 38,5 l = 211,5 l

Préparation d’un mélange d’engrais composé


Pour obtenir une concentration donnée de nutriments dans l’eau d’irrigation, il est
possible de mélanger des engrais simples et composés (se reporter au chapitre 6).
Nous calculons la quantité nécessaire de chaque engrais au moyen de l’équation
suivante :

Exemple 16

Soit une concentration recommandée totale de 60 ppm d’azote et 20 ppm de


phosphore (P), Nc(w). Pour obtenir ces concentrations dans l’eau d’irrigation, il est
nécessaire d’injecter du nitrate d’ammonium liquide et du phosphate d’ammonium
liquide.
Étant donné que la concentration de phosphore dans les engrais de commerce
s’exprime selon la formule chimique P2O5, il nous faut convertir P en P2O5. Cette
conversion s’effectue à l’aide du facteur 2,29 (se reporter à la table en annexe).

Nous commençons par convertir les unités d’engrais :

P2O5 = 2,29 x P

20 ppm de P correspondent à 20 x 2,29 = 45,8 ppm de P2O5

Ensuite, nous calculons la concentration de phosphore requise, à l’aide de l’équation


11 :

Fc(w) = 100 x Nc(w) / Nc(%)


= 100 x 45,8 ppm P2O5 / 24 % P2O5 = 191 g/m³

191 g de phosphate d’ammonium seront donc nécessaires dans chaque m³ d’eau


d’irrigation.

52
Pour convertir cette quantité d’engrais en volume, nous utilisons l’équation 6 :

Fv = Fw / Sw
= 191 gr/m3/1,3 gr/cm3 = 147 cm³/m³ ou 0,147 l/m³

L’équation 11 va nous permettre de calculer la concentration d’azote contenu dans le


phosphate d’ammonium liquide :

Fc(w) = 100 x Nc(w) / Nc(%). Donc :


Nc(w) = Fc(w) x Nc(%)/100
= 191 g/m3 x 8 %/100 = 15,28 g/m³ = 15,28 ppm

Pour compléter la quantité de concentration d’azote requise (60 ppm), il faudra :

60 – 15 = 45 ppm = 45 g/m³.

Qui seront fournis par le nitrate d’ammonium liquide. Avec l’équation 11 :

Fc(w) = 100 x Nc(w) / Nc(%)


= 100 x 45 ppm / 21 % = 214,29 g/m3

Pour convertir ce poids en volume, nous utilisons l’équation 12 :

Fc(v) = 100 x Nc(w)/(Nc(%) x Sw)


= 100 x 45 g/m³ / (21 % 1,3 g/cm³) = 165 cc/m³ = 0,165 l/m³

Conclusion : Pour chaque mètre cube d’eau d’irrigation, 147 cm³ de phosphate
d’ammonium liquide et 165 cm³ de notre d’ammonium liquide seront nécessaires
pour répondre aux recommandations susmentionnées.

53
Chapitre 6 Les critères de classification des engrais
utilisés dans l’irrigation fertilisante

1. Structure chimique

Les engrais utilisés dans l’irrigation fertilisante se présentent sous deux formes
différentes : solides solubles et solutions.

A) Solutions d’engrais
Il s’agit de vraies solutions, prêtes à l’emploi dans les systèmes d’irrigation
fertilisante. Les engrais liquides peuvent être simples ou complexes. Les engrais
simples contiennent un seul composé chimique tel que l’acide nitrique, l’acide
phosphorique, etc. Les engrais complexes sont un mélange de deux ou plusieurs
composés. Les engrais complexes peuvent être complets ou incomplets. Les engrais
complets contiennent de l’azote, du phosphore et du potassium. Exemple : 7-3-7, 5-
3-8. Ils peuvent également contenir d’autres éléments nutritifs comme le magnésium
et un certain nombre de micro-éléments. Les engrais incomplets contiennent
uniquement un ou deux des trois éléments mentionnés ci-dessus, tel le phosphate
d’ammonium (8-24-0).

B) Engrais solides
Ils se présentent sous forme de granulés ou de poudre et doivent être entièrement
solubles. Comme les engrais liquides, ils peuvent être simples ou complexes. Les
engrais simples ne contiennent qu’un seul composé chimique, le sulfate d’ammonium
par exemple. Les engrais complexes contiennent des mélanges de deux ou plusieurs
composés. Les engrais complexes peuvent être complets ou incomplets. Les engrais
complets contiennent de l’azote, du phosphore et de potassium. Exemple : 20-20-20,
18-18-18. Ils peuvent contenir également d’autres éléments nutritifs comme le
magnésium et un certain nombre de micro-éléments. Les engrais incomplets
contiennent uniquement un ou deux des trois éléments mentionnés ci-dessus tels
que le monophosphate d’ammonium (MAP) ou le phosphate monopotassique (MKP).

2. Couleur
La plupart des engrais solides apparaissent dans une palette de couleurs variant du
blanc au gris. La plupart des engrais liquides sont incolores, bien que ceux qui
contiennent de l’acide phosphorique se présentent sous une couleur variant du
jaunâtre au brun, selon la concentration de l’acide.

3. Solubilité
La solubilité des produits chimiques dans l’eau varie en fonction de la température.
En général, plus la température est élevée, plus la solubilité croît. Les engrais utilisés
dans l’irrigation fertilisante doivent être entièrement solubles. Les engrais à basse
solubilité ne peuvent être utilisés pour l’irrigation fertilisante.
Le tableau 2 présente quelques exemples de solubilité d’engrais en fonction de la
température.

55
Tableau 2 : Influence de la température sur la solubilité de certains engrais
(en grammes d’engrais dans 1 litre d’eau distillée)

Température 0ºC 5ºC 10ºC 20ºC 25ºC 30ºC


Engrais Solubilité en grammes par litre d’eau distillée
Sulfate d’ammonium 700 715 730 750 770 780
Urée 680 780 850 1060 1200 1330
Chlorure de potassium 280 300 310 340 355 370
Sulfate de potassium 70 80 90 110 120 130
Nitrate de potassium 130 170 210 320 370 460
Monophosphate 227 255 295 374 410 464
d’ammonium
Phosphate 90 110 180 230 250 300
monopotassique

Les données du Tableau 2 représentent le taux de solubilité le plus élevé à


différentes températures. De nombreux engrais liquides précipitent en hiver. Cela
signifie que les solutions saturent et que l’excès de sel précipite. L’engrais doit donc
être dilué, généralement à environ 20 %, avant les premières chutes de
températures. Une fois la concentration réduite, le taux d’injection doit être accru.

4. Interaction entre les produits chimiques injectés et l’eau d’irrigation


Tous les produits chimiques à injecter dans l’eau d’irrigation doivent être testés afin
de déterminer si des réactions chimiques vont se produire.
6 Cela comprend les acides, les bio-acides et les éléments tels que le chlore,
utilisé pour l’entretien du système de micro-irrigation (Chapitre 7).
6 Les sources habituelles du chlore utilisé dans la micro-irrigation sont les agents
oxydants qui entraînent une augmentation du pH de l’eau. Cela peut provoquer
une précipitation des carbonates de calcium et de magnésium ainsi que des
oxydes de fer (rouille), etc.
6 Il n’est pas conseillé de mélanger des chélates à des solutions au pH inférieur à
3,5. En effet, à des niveaux d’acidité aussi élevés, les chélates se décomposent
et leurs ions métalliques sont libérés.
6 Les engrais phosphatés réagissent aux métaux en se transformant en composés
à basse solubilité qui précipiteront. Sous cette forme, les ions métalliques ne
seront pas accessibles aux plantes.
6 Les engrais contenant du polyphosphate réagissent aux ions calcium et aux ions
magnésium, formant des précipités qui vont obstruer les filtres et les goutteurs.
6 Dans l’eau riche en calcium, les engrais contenant du sulfate précipitent comme
le gypse. La solubilité du gypse baissant lorsque la température augmente, le
problème s’aggrave en été.
6 Les solutions alcalines telles que l’urée précipitent l’oxyde de calcium (la chaux),
à partir de l’eau enrichie en calcium et en ions bicarbonate (HCO3-). Il est alors
recommandé d’ajouter des acides afin d’éviter, ou tout au moins de limiter, la
précipitation qui pourrait obstruer les goutteurs.
6 Dans certaines régions humides, l’eau d’irrigation contient des métaux lourds et
des matières organiques qui réagissent aux engrais en solution, provoquant des
précipités dans les systèmes d’irrigation.

56
Pour toutes ces raisons, l’intégralité des produits chimiques à injecter, de même que
tous les mélanges, doivent être testés avec l’eau d’irrigation, à la fois à la
température de l’eau à la source et à la température qui devrait être atteinte dans les
tuyaux latéraux (ce point est particulièrement important dans le cas des tuyaux
latéraux de surface en polyéthylène). Il faut mélanger les solutions de base des
produits chimiques à l’eau d’irrigation dans un récipient en verre, à la concentration
souhaitée, puis les laisser décanter toute une nuit. Toute présence de précipité de
produit chimique est le signe précurseur de problèmes d’obstruction dans les
goutteurs. Il est alors nécessaire d’envisager l’utilisation d’autres produits ou le
traitement à l’acide de l’eau d’irrigation pour maintenir les produits chimiques sous
forme de solution.
6 La corrosion des composants du système d’irrigation et d’injection peut poser de
graves problèmes. La plupart des produits chimiques, solides et liquides,
attaquent ces pièces. Toutes les pièces entrant en contact avec les produits
chimiques et/ou la solution injectés doivent être fabriqués avec des matériaux
résistant aux produits chimiques afin de limiter leur corrosion. Le problème est
particulièrement grave dans les réservoirs de mélange où la concentration des
solutions d’engrais est particulièrement élevée.
6 Les injecteurs et le système d’irrigation doivent être soigneusement nettoyés à
grande eau après chaque injection de produits chimiques.

5. Volatilisation
Les engrais contenant de l’urée et/ou de l’ammonium perdront de l’azote, en raison
de la volatilisation de l’ammoniac. Ces engrais doivent être stockés dans des
conteneurs hermétiquement fermés. L’acidification de la solution peut réduire ces
pertes.

6. Réaction à l’engrais
Les solutions d’engrais ont un indice pH variant de 2 à 7 (voir Table 3). Une solution
au pH situé entre 6,5 et 7 est considérée comme neutre ; une solution au pH compris
entre 3,5 et 6,5 est considérée comme légèrement acide et une solution au pH
inférieur à 3,5 est considérée comme très acide. La valeur du pH des engrais solides
se mesure dans des solutions préparées en dissolvant un gramme d’engrais dans un
litre d’eau distillée. Les valeurs du pH des engrais solides sont utilisées pour
comparer les différents types d’engrais.

Tableau 3 : pH et conductivité électrique (EC) de certains engrais à une


concentration de 1g/l d’eau distillée.

Engrais pH EC
Chlorure de potassium 6,5 1,67
Sulfate d’ammonium 5,4 1,06
Urée 8,0 0,001
Nitrate d’ammonium liquide 6,6 0,87
Nitrate de potassium 8,5 1,0
Monophosphate d’ammonium (MAP) 4,0 1,0
Phosphate monopotassique (MKP) 4,5-5,0 0,75

57
7. Contribution à la salinité
À l’exception de l’urée, tous les engrais liquides sont des solutions salines. Ils
augmentent la salinité de l’eau d’irrigation. La concentration saline de l’eau
d’irrigation s’établit à l’aide d’un pont de mesure de la résistance électrique. La
conductivité électrique de la solution est mesurée entre deux électrodes standard,
d’une superficie d’un cm² chacune, séparées d’une distance d’un cm.
La conductivité électrique exprime l’activité ionique. Il existe un lien direct entre la
concentration des sels dissous, exprimée en milliéquivalent/litre (se reporter au
tableau A1 de l’annexe), et l’EC de la solution. Dix milliéquivalents de sel par litre
donnent un deciSiemen par mètre (dS/m ) de conductivité électrique. Les valeurs de
la conductivité électrique sont déterminées dans des solutions d’un gramme
d’engrais liquide dissous dans un litre d’eau distillée (Tableau 3). L’augmentation de
la conductivité électrique n’est pas proportionnelle à l’augmentation de la
concentration de la solution d’engrais. Les mesures s’effectuent pour comparer des
solutions aux niveaux de concentration indiqués.
La conductivité électrique d’une eau d’irrigation pourra être utilisée pour évaluer les
problèmes liés à la salinité du sol. Les sols sont définis comme salins lorsque la
conductivité électrique est supérieure à 4 dS/m. Il est important de garder à l’esprit
que des cultures plus sensibles au sel pourront subir de graves dommages sur des
sols présentant une conductivité électrique inférieure ou égale à 2 dS/m, suivant les
pratiques d’exploitation utilisées.

8. Hygroscopicité (absorption de l’humidité)


Les engrais solides ont tendance à absorber l’humidité atmosphérique, entraînant la
formation de mottes. Ce phénomène rend leur application difficile et irrégulière.
Certains fabricants ajoutent des additifs pour empêcher ce phénomène. Mais, lors de
la dissolution de ces engrais dans l’eau, des problèmes surviennent. En effet, la
plupart des additifs sont insolubles dans l’eau et peuvent obstruer les filtres et/ou les
goutteurs.

58
Chapitre 7 La qualité de l’eau et son influence sur la
fertilisation par irrigation

Analyses et interprétation
Les analyses laboratoires habituelles de la qualité de l’eau d’irrigation déterminent la
conductivité électrique (EC), la teneur totale en solides dissous et la concentration de
cations et d’anions individuels (calcium, magnésium, manganèse, bicarbonate de
sodium, bicarbonate, nitrate, chlorure, fer et sulfate). La concentration de bore, le pH
de l’eau et le rapport d’adsorption du sodium (SAR, de même que le rapport ajusté
d’adsorption du sodium, SARaj) devraient également faire l’objet d’analyses.
L’analyse de l’eau pour les micro-systèmes d’irrigation devrait prévoir l’évaluation des
polluants physiques, chimiques et biologiques, causes d’obturation des orifices. Le
Tableau 4, ci-dessous, récapitule les possibilités d’obturation des eaux d’irrigation
utilisées dans la micro-irrigation.

Tableau 4 : Obturation possible des eaux d’irrigation


destinées à la micro-irrigation

Niveau de gravité Léger Certain Élevé


Physique
Matières en <50 50-100 >100
suspension (ppm)
Chimique
pH <7,0 7,0-8,0 >8,0
Matières dissoutes <500 500-2 000 >2 000
(ppm)
Manganèse (ppm) <0,1 0,1-1,5 >1,5
Fer (ppm) <0,1 0,1-1,5 >1,5
Hydrogène sulfurique <0,5 0,5-2,0 >2,0
(ppm)
Biologique
Population bactérienne <10 000 10 000-50 000 >50 000
(nombre max. par ml)

pH
Le pH d’un échantillon d’eau est probablement l’indicateur le plus efficace pour
évaluer les problèmes potentiels. Le pH de l’eau indique la concentration d’ions
hydrogène (H+) et l’acidité relative de l’eau. Des valeurs du pH de l’eau supérieures à
7,8 indiquent en général des problème possibles liés aux ions carbonate (CO32-) ou
bicarbonate (HCO3-) se condensant dans les accessoires du système.

Conductivité électrique (CE)


L’évaluation de la conductivité électrique de l’eau d’irrigation permet une estimation
des problèmes éventuels liés à la salinité du sol. La salinité du sol est généralement
exprimée en termes de conductivité électrique mesurée sur un prélèvement de pâte
de sol saturé. En raison de l’évaporation à la surface du sol et de la transpiration des
plantes, la plus grande partie de l’eau appliquée est perdue dans le sol, laissant la

59
majeure partie des sels solubles derrière elle.
Dans les régions arides et semi-arides, il est nécessaire de lessiver le sol à l’eau afin
de maintenir sa productivité.

Sels dissous
De nombreux sels se dissolvent dans les eaux d’irrigation habituelles et une analyse
complète permettra d’évaluer la concentration des ions individuels.

Calcium et magnésium
Le calcium (Ca) et le magnésium (Mg) sont les cations bivalents principaux de l’eau
d’irrigation et de la solution du sol. Leur concentration va considérablement influencer
la structure du sol ainsi que le taux d’infiltration.
La concentration de calcium va également jouer un rôle essentiel dans la formation
de précipités provenant de l’eau aspergée sur le feuillage des plantes.

Sodium
La conséquence principale de la présence de sodium (Na) est son effet négatif sur la
structure du sol. Le sodium peut également avoir des conséquences directes sur les
plantes, en cas d’absorption excessive.

Potassium
Un niveau élevé de potassium dans les eaux d’irrigation n’est pas chose courante.
Dans certaines régions, on utilise des eaux à très faible concentration en sel et le K+
monovalent peut agir comme le Na+ et provoquer une rupture de la structure du sol,
entraînant une étanchéité de la surface.

Soufre et azote
L’eau est analysée pour déterminer sa teneur en soufre (S) sous forme de sulfate
(SO42-). Le sulfate est la forme de soufre absorbée par les plantes. L’eau d’irrigation
peut subvenir à une grande partie des besoins des plantes en sulfate.
Généralement, on analyse des échantillons d’eau pour déterminer l’azote des
nitrates (NO3-) qui, à haute concentration, peuvent contribuer sensiblement à fournir
aux plantes l’azote nécessaire.

Carbonate et bicarbonate
Les ions carbonate (CO32-) et bicarbonate (HCO3-) influencent considérablement le
pH du sol et de l’eau de même que les relations calcium/sodium. Les eaux de canal
transportent une grande quantité d’eau restituée et les puits profonds risquent de
présenter un niveau élevé de HCO3-. La concentration relative de carbone sous
forme de carbonate et de bicarbonate dépend du pH de l’eau. Dans un échantillon
d’eau à pH de 10,5, la concentration en carbonate et en bicarbonate est presque
égale. Plus le pH diminue, plus la teneur en bicarbonate augmente jusqu'à ce que
tout le carbone soit trouvé sous forme de bicarbonate et que le pH atteigne environ
8,5. Les eaux à forte concentration en bicarbonate entraînent une augmentation
constante du pH du sol, en raison de la précipitation du carbonate de calcium
(CaCO3). Un pH élevé peut conduire à des carences en oligonutriments, notamment
en fer.

60
Bore et chlorure
Dans nombre de surfaces irriguées, une concentration élevée de bore et de chlorure
peut présenter un danger pour certains ions.
Vous trouverez dans le tableau 5, ci-dessous, un guide d’interprétation des analyses
de la qualité de l’eau.

Tableau 5 : Guide d’interprétation des analyses de qualité de l’eau

Niveau de restriction de l’utilisation


Problèmes Unités Aucun De faibles à Graves
potentiels modérés
d’irrigation
Salinité, influence de
la disponibilité de
l’eau
EC(w) dS/m <0,7 0,7 – 3,0 >3,0
TDS mg/l <450 450 – 2 000 >2 000
Salinité, influence de
l’infiltration
SAR3 ECw =
Si 0 – 3 y ECw = >0,7 0,7-0,2 <0,2
Si 3 -6 y ECw = >1,2 1,2-0,7 <0,3
Si 6 -12 y ECw = >1,9 1,9-0,5 <0,5
Si 12 -20 y ECw = >2,9 2,9-1,3 <1,3
Si 20 -40 y ECw = >5,0 5,0-2,9 <2,9
Toxicité ionique
spécifique (affecte
les cultures
sensibles)
Sodium (Na)4
Irrigation de surface SAR <3 3-9 >9
Irrigation par meq/l <3 >3
aspersion
Chlorure (Cl)4
Irrigation de surface meq/l <4 4-10 >10
Irrigation par meq/l5 <3 >3
aspersion
Bore (B) mg/l <0,7 0,7-2,0 >3,0
Effets divers (affecte
les cultures
sensibles)
Azote (N-NO3)6 meq/l <5 5-30 >30
Bicarbonate (HCO3-) meq/l <1,5 1,5-7,5 >7,5
pH7 Normal Intervalle 6,5-8,4

(1) ECw = Conductivité électrique de l’eau d’irrigation. Mesure de la salinité de l’eau,


exprimée en deciSiemen par mètre, à une température de 25°C, ou en une unité
équivalente : millimhos par centimètre.

61
(2) TDS = Solides entièrement dissous, exprimés en milligrammes par litre ou en
ppm.
(3) SAR = Rapport d’adsorption du sodium. Applicable uniquement dans des zones
arides et semi-arides. SAR standard uniquement (non ajusté). La relation entre la
conductivité électrique, le SAR et l’infiltration ne s’applique généralement pas si le
pH du sol est inférieur à 7. Pour un SAR donné, plus la salinité augmente, plus le
taux d’infiltration augmente.
(4) La plupart des arbres et des végétaux ligneux sont sensibles au Na et au Cl. Pour
l’irrigation de surface, utilisez les valeurs du SAR indiquées dans le tableau. La
plupart des cultures annuelles ne sont pas sensibles. Pour l’irrigation de surface,
utilisez les tables de tolérance à la salinité d’Ayres et Westcot. Avec l’irrigation par
aspersion et une humidité peu élevée (<30 %), le Na et le Cl pourront être
absorbés à travers les feuilles des cultures sensibles.
(5) Pour convertir les ppm en meq, pour chaque composant, divisez la mesure en
meq par les valeurs suivantes : Na = 23, Cl = 35, HCO3 = 61, B = 11
(6) N-NO3 signifie azote des nitrates rapporté en termes de N élémentaire. Lors de
l’analyse des eaux usées, il faudrait inclure N-NH4 et N organique.
(7) L’irrigation fertilisante peut modifier le pH de l’eau et du sol et influencer le niveau
de toxicité potentielle des ions de l’eau d’irrigation.

Améliorer la qualité de l’eau

Dilution
La dilution de l’eau de basse qualité avec de l’eau de grande qualité s’avère, en
général, très efficace ; néanmoins, la dilution ne supprime pas complètement le
calcium, le bicarbonate et les autres matières toxiques. Elle ne fait qu’en réduire la
concentration.

Brûleurs au soufre
Les brûleurs au soufre ou générateurs de soufre sont utilisés pour améliorer la
qualité de l’eau. Comme pour le traitement des acides, le brûleur au soufre
fonctionne en éliminant le bicarbonate de l’alimentation d’eau. Un brûleur au soufre
brûle du soufre élémentaire pour produire de l’acide qui va neutraliser une partie du
bicarbonate (HCO3-) contenu dans la source d’eau, selon les réactions suivantes :
S + O2 → SO2
H2O + SO2 → H2SO3
H2SO3 → H+ + HSO3-
HCO3- + H+ → H2O + CO2

Dans la chambre à combustion, (1) le soufre brûle au contact de l’oxygène


atmosphérique, produisant du dioxyde de soufre gazeux (SO2). Comme nous
pouvons le constater dans la seconde équation, dans la chambre de lavage des gaz,
le SO2 se dissout dans l’eau d’irrigation, en passant par la chambre. Cette solution
concentrée de SO2 hydraté, souvent appelée acide sulfurique, réduit le pH de 2 à 3
unités et elle est modérément corrosive. Cependant, presque dès sa formation, cette
solution concentrée est injectée dans le système d’irrigation. A l’injection, la moitié de
l’acidité est libérée en ions H+ (troisième équation).

62
Ces ions H+ réagissent au contact du bicarbonate en solution et le convertissent en
H2O et CO2. Si une quantité suffisante de soufre est calcinée pour réduire le pH de
l’eau d’irrigation à une valeur de 6,3-6,5, la plus grande partie du bicarbonate et tout
le carbonate contenus dans l’eau seront supprimés. Il restera encore un peu de
bicarbonate dans l’eau et des risques de précipitation peuvent persister. Il est en
général recommandé de maintenir le pH de l’eau d’irrigation à environ 6,5 afin de
limiter les problèmes de corrosion.
En réduisant considérablement le niveau de bicarbonate contenu dans l’eau, les
risques de dépôt de chaux (bicarbonate) diminuent d’autant.
L’acidité restant, provenant du brûleur au soufre, atteint le sol sous forme de ions de
bisulfite (HSO3-). Une fois que les ions de bisulfite ont pénétré le sol, ils réagissent
chimiquement au contact de l’oxygène ou ils sont transformés en ions SO42- et en H+,
par les micro-organismes du sol. Ces ions H+ peuvent réagir au contact de la chaux
présente dans le sol et la dissoudre. Ce processus est important dans le cas de sols
où le sodium issu de l’eau d’irrigation a engendré des problèmes de solidification.
Les ions de calcium augmentent la concentration de Ca2+ de la solution du sol,
remplaçant le Na+ provenant des surfaces d’échange. L’acidification du sol peut être
bénéfique aux sols calcaires dans lesquels des micro-zones présentant un pH réduit
peuvent augmenter la présence d’oligonutriments tels que le fer.
L’acide ajouté au sol par les brûleurs au soufre peut avoir des effets négatifs sur les
sols acides ou les sols peu tamponnés dans lesquels le pH peut baisser brutalement.

Acidification de l’eau d’irrigation


Injecter des acides de manière à maintenir le pH de l’eau d’irrigation entre 6,5 et 5,5,
niveau d’acidité auquel le carbonate de calcium et le carbonate de magnésium
restent en solution, est une méthode qui permet souvent de résoudre les problèmes
liés à la précipitation des carbonates à l’intérieur du système d’irrigation. L’addition
d’acides va entraîner la suppression de bicarbonates, sous l’effet de la réaction
chimique décrite ci-dessus. L’acidification dissout les précipités qui se forment dans
le système, tels que les carbonates, les hydroxydes et les phosphates.
Nombre d’acides minéraux de qualité technique peuvent être utilisés, à condition
qu’ils soient propres et qu’ils ne contiennent aucune trace de particules solides, de
gypse, etc. En Israël, l’acide le plus couramment utilisé pour dissoudre les précipités
est l’acide chlorhydrique (HCl, 33 %), en raison de son prix peu élevé. Néanmoins, il
est également possible d’utiliser l’acide phosphorique, l’acide sulfurique et l’acide
nitrique. L’acide sulfurique est un acide très fort et très corrosif. C’est la raison pour
laquelle il doit être injecté à l’aide d’un matériel spécialement conçu et doit être
manipulé avec beaucoup de précautions.
La manipulation des acides doit être soumise à des procédures spéciales afin de
réduire les risques de déversement et d’éviter tout contact entre l’opérateur et l’acide.
Veillez à utiliser des gants, à protéger votre visage et à couvrir toutes les parties de
votre corps.

Ne versez jamais l’acide directement dans le réservoir. Versez d’abord l’eau


puis l’acide !

Dans des conditions normales d’utilisation, la concentration d’acide dans l’eau


d’irrigation est de 0,6 %. Lorsque l’eau d’irrigation est extrêmement calcaire
(concentration en carbonate de calcium et en carbonate de magnésium très élevée),
un taux de concentration acide de 1 % doit être appliqué. L’injection dure 10 minutes

63
environ puis, après l’injection, l’irrigation continue encore une demi-heure pour
assurer que tout l’acide a été évacué du système.
L’injection s’effectue par injecteur, tout type de pompe ou réservoir de charge.
Si l’injection s’effectue par réservoir de charge, les branchements doivent être
inversés afin de garantir un mélange parfait de l’eau et de l’acide. En effet, en raison
de sa gravité élevée, l’acide a tendance à rester au fond du réservoir.
Le réservoir est rempli au deux tiers d’eau, additionnée d’1,5 litre d’acide par mètre
cube de débit. Pour créer le gradient hydraulique nécessaire à l’injection, la soupape
d’étranglement doit être fermée jusqu’à ce qu’une déclivité de 8 à 10 mètres soit
atteinte. Cela va garantir une forte concentration d’acide dans le système d’irrigation.
Lorsque la pompe est utilisée, elle doit être utilisée à son taux d’injection maximum,
afin qu’une quantité suffisante de solution d’acide soit disponible pour une injection
continue pendant 10 minutes. La solution doit être préparée de manière à ce qu’un
litre d’acide par mètre cube de débit soit injecté. Pour obtenir le volume requis, il est
nécessaire d’ajouter suffisamment d’eau, en prenant en considération que l’acide doit
toujours être ajouté à l’eau et non l’inverse.
Exemple : si le débit du système est de 20 m³/h et la pompe utilisée est la pompe à
pistons de type « Amiad », avec un débit de 180 l/h, le volume de solution injectée en
10 minutes sera (1/6 d’heure), 180/6 = 30 litres. Le réservoir de produits chimiques
doit être rempli avec 10 litres d’eau additionnée de 20 litres d’acide (un litre par m³/h
écoulé par le système d’irrigation).

Traitements chimiques et biologiques


Les bactéries de fer précipitent le fer provenant de l’eau d’irrigation et obstruent les
goutteurs. Ce problème est généralement réglé grâce à un traitement au chlore. Le
chlore, injecté à un taux d’environ 0,64 fois la concentration de fer dans l’eau
d’irrigation, est capable de précipiter le fer avant qu’il n’atteigne les goutteurs.
L’injection s’effectue en amont du filtre. Les coudes, les soupapes et les raccords
créant des turbulences et générant un mélange participent à la formation de
précipités d’oxyde de fer, retenus par le filtre. L’installation d’un dispositif de
rétrobalayage à filtre automatique devrait être envisagée.
Les bactéries de sulfure d’hydrogène sont traitées par injection de chlore, à un taux
de 4 à 9 fois la concentration de sulfure d’hydrogène dans l’eau d’irrigation.
Les problèmes liés à la présence de manganèse sont traités par injection de chlore,
à un taux égal à 1,3 fois la concentration de manganèse dans l’eau d’irrigation.
Lorsque les algues et les populations bactériennes qui créent des dépôts gélatineux
dans le système commencent à proliférer, il est recommandé d’injecter du chlore
dans le système d’irrigation.
Il se peut que la nappe phréatique nécessite des traitements spéciaux tels que
l’injection d’acide pour contrôler le pH, l’oxydation pour précipiter le fer, l’injection de
biocides pour surveiller les bactéries, etc.
Pour surveiller la prolifération des algues et des populations bactériennes ainsi que
leurs sous-produits (dépôts gélatineux), nous conseillons d’injecter continuellement
du chlore de manière à maintenir une concentration résiduelle d’un ppm actif de
chlore à l’extrémité du raccord en Y. Il est également possible d’utiliser des doses de
charge de chlore de manière à atteindre une concentration de 10 ppm sans chlore
résiduel, aux extrémités des tuyaux latéraux, au cours des 30 à 60 dernières minutes
de l’irrigation.

64
Chapitre 8 Emplacement de l’équipement

L’équipement utilisé pour la fertilisation par irrigation peut être installé à l’un des
emplacements suivants :
1. A la « tête de contrôle » d’une parcelle.
2. A la tête d’une conduite de distribution
ou à une dérivation de la conduite principale.
3. Au niveau de la « tête de contrôle » centrale.
Le choix de l’emplacement est lié, en général, à des considérations économiques et
locales.
Les éléments suivants doivent être pris en considération :

1. A la « tête de contrôle » d’une parcelle


Il s’agit de l’emplacement idéal pour les petites unités d’injection. Le coût à l’unité est
relativement bas, bien qu’un certain nombre d’unités d’injection soit nécessaire pour
fertiliser plusieurs parcelles. Il se peut alors que le coût total augmente et devienne
supérieur à une seule unité d’injection située au niveau de la tête de contrôle
centrale. Envisager l’installation d’un équipement transportable peut permettre de
réduire les frais d’investissement initiaux mais augmentera les frais de main-d’œuvre
et rendra l’automatisation du système plus compliquée et donc trop coûteuse.

2. A la tête de la conduite de distribution


Il s’agit de la situation intermédiaire entre l’option décrite précédemment et l’option
suivante. Elle convient à l’irrigation fertilisante des cultures de plein champ.

3. Au niveau de la tête de contrôle centrale


Il s’agit, dans nombre de cas, de l’option la plus avantageuse, malgré la grande taille
de l’équipement, permettant de couvrir de grandes surfaces, et les coûts initiaux
élevés. Elle permet d’économiser de la main-d’œuvre et convient à l’automatisation.
Elle peut néanmoins manquer de précision lorsque plusieurs parcelles doivent être
irriguées simultanément, à des taux d’irrigation fertilisante différents.

65
Chapitre 9 Programmation de l’irrigation fertilisante
La programmation de l’irrigation fertilisante doit être intégrée à la programmation de
l’irrigation, beaucoup plus dynamique et dépendante de facteurs incontrôlables, tels
que le sol et le climat, qui influencent le développement des cultures et la
consommation de l’eau.
La programmation de l’irrigation fertilisante doit se baser sur les besoins en
nutriments des cultures, au cours de la saison de croissance, et sur la capacité du
sol à stocker ces nutriments.
La gestion de l’irrigation fertilisante avec un seul engrais pour une seule culture est
simple et élémentaire. Mais assurer la gestion de plusieurs cultures sur différentes
parcelles et savoir faire son choix, parmi la grande sélection de solutions d’engrais et
de modèles d’injecteurs, devient une tâche bien plus compliquée.
Ces thèmes dépassent la portée de la présente publication mais ils doivent toujours
être gardés à l’esprit pour gérer, de manière efficace, l’irrigation fertilisante.
Une fois que l’exploitant a décidé des quantités des différents nutriments qu’il prévoit
d’appliquer à chaque stade de développement et qu’il connaît la programmation de
l’irrigation, il doit déterminer de quelle manière il va gérer l’irrigation fertilisante.

Étape n°1 : Déterminer le laps de temps avant le début de l’irrigation


fertilisante.
La première étape consiste à calculer l’intervalle de temps entre le début de chaque
cycle d’irrigation et la stabilisation de la pression et du débit du système. Dans le cas
d’une serre où chaque goutteur est équipé d’un dispositif anti-fuite et où les
conduites restent remplies d’eau, cette première étape peut prendre quelques
secondes. Sur des grandes surfaces irriguées, ce processus peut durer de quelques
minutes à ½ heure, pour une seule culture irriguée, jusqu’à ce que chaque goutteur
ait atteint la pression et le débit définis, au cours du même cycle d’irrigation.
Cela consiste à enregistrer le temps nécessaire à la stabilisation de la pression
(mesurée à l’aide d’un manomètre fiable) à des points critiques du système
d’irrigation.
Les fertilisants sont des produits très coûteux qui peuvent endommager les cultures
lorsqu’ils sont utilisés en quantité excessive ; c’est la raison pour laquelle aucune
injection ne devrait être effectuée avant que le système ne se stabilise.

Étape n°2 : Définir le laps de temps à la fin du cycle d’irrigation.


Cette seconde étape consiste à décider à quel moment arrêter l’irrigation fertilisante.
Nombre de produits chimiques injectés dans le système d’irrigation peuvent
endommager un ou plusieurs de ses composants. Les composant les plus sensibles
sont probablement les membranes des goutteurs de compensation de pression et les
régulateurs de pression. De même, de nombreuses pièces métalliques peuvent être
endommagées.
Il est par conséquent souhaitable de laver à grande eau l’ensemble du système
d’irrigation, en évitant d’injecter des produits chimiques, avant d’arrêter le cycle
d’irrigation.
Une exception à cette opération : lorsqu’il s’avère nécessaire de laisser du chlore
résiduel dans les conduites afin d’éviter la prolifération d’algues et le développement
de micro-organismes qui risqueraient d’obstruer les goutteurs et les filtres.
L’exploitant doit mesurer le temps nécessaire à l’écoulement complet des produits

67
chimiques du système. Pour cela, il peut analyser certaines caractéristiques
chimiques telles que le pH, la conductivité électrique, la concentration de chlore, etc.
Cette étape peut être supprimée si la fréquence d’irrigation est très élevée (dans le
cas d’irrigation à pulsation, d’irrigation en serre, et de cultures dispersées) et si les
composants du système sont résistants aux produits chimiques injectés.

Étape n°3 : Calculer le temps disponible pour l’irrigation fertilisante.


Une fois les deux premières étapes réalisées, l’exploitant pourra calculer le temps
disponible pour l’irrigation fertilisante et déterminer la saison d’irrigation pour chaque
culture et chaque parcelle. Voir ci-dessous la représentation graphique de cette
étape (Figure 27).

Temps d’irrigation total


Remplissa Temps disponible pour Écoulement de
ge du l’irrigation fertilisante l’eau dans le
système système
d’irrigation d’irrigation
.

Figure 27 : Programmation de l’irrigation fertilisante durant un cycle


d’irrigation

Étape n°4 : Mesurer le volume de solution d’engrais.


L’étape suivante consiste pour l’exploitant à décider de quelle façon il va mesurer le
volume de solution d’engrais injectée. Pour cela, il versera le volume nécessaire de
solution d’engrais dans un réservoir de charge, en fixant des dispositifs de mesure à
l’injecteur.
Des débitmètres vont être installés sur les réservoirs de charge, dans lesquels un
flotteur va enregistrer le débit.
Les robinets doseurs de l’engrais sont fabriqués en matériaux résistants aux produits
chimiques injectés. Le modèle mécanique de ces robinets, installé sur le tuyau
d’aspiration, à partir du réservoir d’engrais jusqu’à l’injecteur, s’ouvre en tournant un
cadran étalonné jusqu’au volume de solution à injecter. Il se ferme automatiquement
une fois que le volume pré-défini a été injecté.

Figure 28 Dispositifs de mesure des injecteurs

68
Figure 29 Modèle mécanique du fertimètre Dishnon (Instrument de
mesure de l’engrais)

Figure 30 Schéma d’installation du fertimètre

Boîte 9.1 Notice d’installation des pompes hydrauliques équipées d’un


fertimètre.
Les pompes à pistons et les pompes d’injection à membrane envoient les produits chimiques
sous forme de pulsations discrètes.
Pour atténuer l’effet de ces changements soudains de débit qui pourraient fausser la mesure,
veuillez suivre les instructions ci-dessous :
Un) Le volume de la conduite d’amortissement doit être égal à 4 fois au moins le volume
de solution injectée à chaque course.
Deux) L’extrémité supérieure de la conduite d’amortissement, doit être située à 25 cm au
moins au-dessus du sommet du réservoir de solution d’engrais.
Pour que l’extrémité supérieure de la conduite d’amortissement reste propre, la conduite
devra être recourbée vers le bas de manière à permettre la libre circulation de l’air.

69
Un robinet doseur d’eau semblable, mais standard, pourra être installé sur le tuyau
alimentant la pompe hydraulique en eau sous pression. Étant donné que l’on mesure
l’eau et non la solution d’engrais, il sera nécessaire de s’assurer qu’une pompe à
pistons de modèle « Amiad » injecte un volume de solution pour 3 volumes d’eau
mesurée ou qu’une pompe TMB à membrane injecte un volume de solution pour 2
volumes d’eau mesurée. Le cadran devra être réglé en conséquence.
Les réservoirs de charge et les injecteurs Venturi injectent la solution d’engrais de
façon régulière ; la pompe hydraulique injecte la solution par pulsations discrètes.
Les émetteurs à pulsations magnétiques ont été conçus spécialement pour ces
pompes. A chaque course, l’aimant ferme un circuit électronique relié à un contrôleur
qui convertit les pulsations en volume et recueille les données.

Figure 31 Émetteur de pulsations magnétiques fixé sur une pompe


hydraulique de type « Amiad »

Il existe d’autres instruments de mesure des engrais qui fonctionnent sur le même
principe que le modèle électronique du système « Dishnon ».

Figure 32 Modèle électronique du fertimètre « Dishnon »

70
Boîte 9.2 Principe de fonctionnement du modèle électronique du fertimètre
« Dishnon ».

L’orifice de la prise d’eau est de forme carrée ce qui lui permet de diriger un jet de liquide
vers les palettes d’une roue dentée. La grande vitesse de cette roue est réduite par un train
d’engrenage fixé à un disque tournant à basse vitesse, équipé de deux aimants en
céramique.
A l’intérieur d’un petit boîtier, se trouve un détecteur de proximité (contact en ampoule),
sensible à un champ magnétique. A chaque révolution du disque, le circuit électrique se
ferme deux fois (une fois pour chaque aimant) et s’ouvre de nouveau lorsque l’aimant
s’éloigne du boîtier.
Le décompte électronique du nombre de fermetures du circuit revient à mesurer le volume
d’écoulement du liquide à travers le fertimètre.

Étape n°5 : Déterminer le nombre de solutions d’engrais et d’injecteurs à


utiliser.
L’exploitant doit maintenant décider du nombre de solutions d’engrais différentes
dont il souhaite disposer à tout moment sur son exploitation. Il doit également estimer
le nombre d’injecteurs nécessaires (un seul injecteur pourra-t-il injecter plusieurs
produits chimiques ou faudra-t-il, dans ce cas, plus d’un injecteur ?). Plus le nombre
de réservoirs et d’injecteurs utilisés est important, plus la gestion des systèmes
d’irrigation est compliquée et plus l’automatisation de l’irrigation fertilisante s’impose
comme une solution appropriée. Il s’agit certainement de la gestion la plus adéquate
pour l’irrigation fertilisante des serres.

Étape n°6 : Déterminer le mode de mise en marche et d’arrêt de l’irrigation


fertilisante
A ce stade, l’exploitant a déjà décidé à quel moment démarrer et arrêter l’irrigation
fertilisante (se reporter à l’étape n°3). Il doit maintenant déterminer de quelle manière
il va la démarrer et l’arrêter.
6 La méthode la plus simple est d’introduire le tuyau d’aspersion dans le réservoir,
avec la solution d’engrais (lorsque cela est nécessaire) et de le retirer une fois
que le volume voulu à été injecté.
6 Un ou plusieurs robinets pourront être ouverts manuellement, pour contrôler le
débit dans le réservoir de charge ou l’injecteur Venturi. Une fois que l’ensemble
de l’engrais a été injecté, le système continue de fonctionner, sans ajout
d’engrais à l’eau d’irrigation.
6 La deuxième méthode consiste à utiliser un clapet de pied à l’extrémité du tuyau
d’aspiration, à l’intérieur du réservoir. Ce dispositif arrête le fonctionnement de la
pompe hydraulique « Amiad » lorsque le niveau de la solution d’engrais est
inférieur au niveau de ce clapet.
6 Les systèmes d’irrigation sous pression les plus modernes dépendent des
vannes hydrauliques à travers lesquelles les produits chimiques s’écoulent sans
entrer en contact avec le mécanisme d’ouverture et de fermeture de la vanne.
Cela permet de protéger le mécanisme de l’érosion due aux produits chimiques
utilisés.
Il existe deux modèles de base de vannes hydrauliques : Normalement ouvertes
(NO) et normalement fermées (NC). Les vannes normalement fermées restent
fermées jusqu’à ce qu’une commande externe les actionne. Elles protègent ainsi

71
le système des dysfonctionnements, des déversements d’engrais ou des
injections accidentelles.

Figure 33 Vanne hydraulique normalement fermée, modèle Amiad ¾”

Les vannes hydrauliques peuvent être actionnées localement (manuellement) ou à


distance.
Certaines sont ouvertes manuellement et fermées automatiquement, comme les
robinets doseur mécaniques décrits plus haut (Étape n°4).
Le fonctionnement à distance est généralement sous le contrôle des « dispositifs
de commandes de l’irrigation fertilisante », disponibles dans de nombreux modèles
afin de s’adapter aux différents réservoirs d’engrais définis à l’étape n°5.

72
Figure 34 Dispositif de commande de l’irrigation fertilisante

Étape n°7 : Détermination du niveau d’automatisation


La taille de l’exploitation, le nombre de parcelles irriguées, la diversité des cultures en
croissance, la disponibilité d’engrais solubles et/ou de solutions d’engrais, la
formation technique des opérateurs sont autant de facteurs essentiels dont va
dépendre la détermination du niveau d’automatisation à utiliser.
Lorsque l’on examine les avantages relatifs de l’automatisation, il est essentiel de
prendre en compte les frais d’investissement initiaux pour l’achat du matériel ainsi
que les frais d’exploitation liés à la main d’œuvre et aux dépenses d’énergie. A ces
estimations, il faut ajouter les possibilités d’économie sur l’engrais mais aussi les
dépenses liées au savoir-faire nécessaire à l’entretien et à la maintenance du
matériel (y compris des dispositifs électroniques de pointe).
6 L’automatisation commence, au niveau le plus simple, avec les robinets doseurs
semi-automatiques, décrits ci-dessus (ouverture manuelle et fermeture
automatique), et se termine, au niveau le plus sophistiqué d’informatisation, avec
un contrôle complet des conditions de démarrage, d’interruption et d’arrêt de
l’irrigation fertilisante, en fonction des paramètres liés au temps, à l’écoulement
de l’eau et des engrais, à la pression du système ainsi qu’à des facteurs externes
(pluviométrie, thermométrie, vent, pH, conductivité électrique, etc.)
73
6 Les dispositifs de commande automatiques de l’irrigation fertilisante dépendent
d’un dispositif de rythme interne, des données fournies par les compteurs d’eau,
des doseurs d’engrais, des manomètres, etc., ainsi que des vannes hydrauliques
– s’ouvrant et se fermant en fonction des commandes du dispositif.
6 Avec des systèmes entièrement automatisés, l’irrigation fertilisante pourra
démarrer, dans les conditions suivantes :
* Un laps de temps pré-déterminé après le début de l’irrigation
* Après qu’un volume d’eau pré-déterminé a été enregistré par le compteur
d’eau
* Après qu’une pression minimum, pré-définie, a été atteinte au niveau de la
tête de contrôle
* En fonction des informations relayées à partir de la parcelle en cours
d’irrigation
* ou selon une combinaison quelconque des points ci-dessus.
6 L’arrêt de l’irrigation fertilisante s’opérera selon les mêmes considérations.

Étape n°8 : L’irrigation fertilisante de charge et l’irrigation fertilisante


proportionnelle
Le matériel une fois disponible, le mode d’irrigation fertilisante peut être choisi. Il
existe deux modes d’irrigation fertilisante : l’irrigation de charge et l’irrigation
proportionnelle.

Irrigation de charge : Ce mode d’irrigation se base sur le principe d’application d’un


volume donné d’engrais, selon le temps disponible défini dans la figure 27, quelle
que soit la concentration en produits chimiques de l’eau l’irrigation.
6 L’injection peut alors commencer, immédiatement après la stabilisation du
système d’irrigation. Cette méthode est recommandée pour l’injection de
nutriments à la mobilité dans le sol peu élevée, tels les ions orthophosphates
(H2PO4-).
6 Si le cycle d’irrigation est beaucoup plus long que le temps nécessaire à
l’irrigation fertilisante, l’irrigation fertilisante devra être effectuée vers la fin du
cycle d’irrigation. Cette option est recommandée lorsque des nutriments
facilement solubles, tels que le nitrate (NO3-), doivent être injectés. En effet, il
existe a toujours le risque que le nutriment n’ait été absorbé trop profondément
dans le profil du sol, au-delà du système racinaire le plus actif.
6 S’il reste du temps, deux ou plusieurs solutions d’engrais différentes pourront
être appliquées, l’une après l’autre (en gardant toujours à l’esprit les points
décrits plus haut).
6 Il est important de comprendre clairement qu’avec l’irrigation fertilisante de
charge, la concentration de nutriments restera constante dans le débit de l’eau
d’irrigation (de même qu’avec l’injecteur Venturi) ou diminuera avec le temps,
caractéristique de l’irrigation fertilisante avec le réservoir de charge.

74
Temps d’irrigation total programmé
Remplissag Écoulement
e du Temps disponible pour l’irrigation fertilisante de l’eau dans
système le système
d’irrigation. d’irrigation
Irrigation de
charge
A) L’irrigation fertilisante de charge démarre à la stabilisation du système, avec des
nutriments non lessivables.

Temps d’irrigation total programmé


Remplissag Écoulement
e du Temps disponible pour l’irrigation fertilisante de l’eau dans
système le système
d’irrigation. d’irrigation
Irrigation de
charge
B) L’irrigation fertilisante avec des nutriments lessivables est reportée à la fin du cycle
d’irrigation.

Figure 35 Programme d’irrigation fertilisante de charge

Irrigation fertilisante proportionnelle : Ce mode d’irrigation requiert le maintient


des nutriments à une concentration constante dans l’eau d’irrigation, tout au long du
processus d’irrigation fertilisante.
6 Il s’agit de la méthode la plus appropriée pour les serres et les cultures
dispersées où les racines ne disposent que d’un volume très restreint et où
l’irrigation est très fréquente.
6 L’irrigation fertilisante proportionnelle assure un niveau de contrôle du pH de
l’eau d’irrigation et de la conductivité électrique beaucoup plus élevé ainsi qu’un
équilibre entre les nutriments, en fonction des besoins spécifiques des cultures.
6 Tandis que le matériel est de plus en plus élaboré et que les exploitants
reconnaissent les avantages liés à l’irrigation fertilisante, l’irrigation fertilisante
proportionnelle est de mieux en mieux acceptée dans les vergers et l’horticulture.
6 La proportionnalité peut être acquise et réglée à l’aide des dispositifs de mesure
et de dosage décrits à l’étape 4, dans le cadre d’un travail indépendant ou sous
le contrôle des dispositifs de commande de l’irrigation fertilisante.
6 La plupart des pompes hydrauliques augmentent leur taux d’injection lorsque la
pression (et le débit) du système augmente et le réduisent lorsque la pression
baisse. La proportionnalité est maintenue tant que les variations de pression sont
limitées. Parmi les modèles décrits, la pompe « Dosatron » est la moins sensible
à ces variations.
6 Avec des dispositifs de commande élaborés, la proportionnalité est maintenue à
l’aide d’un processeur électronique fournissant, en continu, des données sur les
progrès du processus d’irrigation (données fournies par le compteur d’eau
électronique) et du processus d’irrigation fertilisante (à partir du doseur d’engrais
électronique). Le processeur envoie les signaux correspondants à la vanne
hydraulique, sur l’injecteur, concernant le taux d’injection par rapport au débit du
système d’irrigation. Le processeur est programmé à l’avance pour injecter x

75
litres de solution d’engrais A, y litres de solution d’engrais B, etc. pour chaque
mètre cube d’eau d’irrigation écoulée.
6 Le matériel doit être vérifié régulièrement.
6 Idéalement, la concentration des nutriments devra être constante pendant toute la durée de
l’irrigation fertilisante, mais d’autres facteurs devront être pris en considération
(l’injection d’acide ou de chlore pour l’entretien du matériel d’irrigation peut avoir
comme conséquence la réduction du temps disponible).
6 L’irrigation fertilisante proportionnelle durant le temps disponible. Chaque barre représente une
course de la pompe hydraulique.

Temps d’irrigation total programmé


Remplissage du Écoulement
système Temps disponible pour l’irrigation fertilisante de l’eau dans
d’irrigation. le système
d’irrigation

Figure 36 Irrigation fertilisante proportionnelle

Il est important de comprendre clairement que l’irrigation fertilisante de charge et


l’irrigation fertilisante proportionnelle doivent être combinées pour répondre aux
besoins de gestion d’une exploitation. Ainsi, sur un sol argileux-sableux, à forte
capacité de rétention d’ions ammoniaque échangeables (NH4+) et d’ions potassium
(K+), ces nutriments pourront parfois être appliqués en grandes quantités, par
charge, tandis que l’urée, très mobile dans l’eau d’irrigation, sera appliquée de façon
proportionnelle.

Figure 37 Comparaison de la concentration des différents produits


chimiques contenus dans l’eau d’irrigation, selon les différentes méthodes
d’injection de produits chimiques
76
Figure 38 Comparaison de la concentration des différents produits
chimiques contenus dans l’eau d’irrigation et distribution potentielle dans la
zone racinaire selon des méthodes d’injection différentes

77
Annexe. Tableaux, définitions et équations
Tableau n° 6 : Exemples d’ions et leur poids équivalent

Cations en poids équivalent (g) Anions en poids équivalent


(g)
Ca++ 20,04 Cl- 35,46
Mg++ 12,16 SO4 -
48,03
Na+ 23,0 -
HCO3 61,0
K+ 39,1 NO3- 62,0
NH4+ 18,0 H2PO4- 97,0

Tableau n° 7 : Taux de pH :

Taux Intervalle de pH
Modérément acide 5,6-6,0
Légèrement acide 6,1-6,5
Neutre 6,6-7,3
Légèrement alcalin 7,4-7,8
Modérément alcalin 7,9-8,4
Très acide 8,5-9,0

Tableau n° 8: Facteurs de conversion utiles

De à Multiplier par
P2O5 P 0,44
P P2O5 2,3
PO4 P 0,33
P PO4 3,076
K2O K 0,83
K K2O 1,2
CaCO3 Ca 0,4
Ca CaO 1,40
CaO Ca 0,71
Ca CaCO3 2,5
NO3 N-NO3 0,23
N-NO3 NO3 4,4
NH4 N-NH4 0,82
N NH4 1,28
Mg MgO 1,66
MgO Mg 0.60

79
GLOSSAIRE

- Poids équivalent : le poids en grammes de toute matière capable de


s’associer à un gramme d’hydrogène ou de le remplacer. Il est égal au poids
atomique de l’ion, divisé par sa valence.
Exemple : Poids atomique du calcium = 40,08 Valence = 2.
Poids équivalent = 40,08/2 = 20,04 grammes.

- Milliéquivalent (mEq): la millième partie d’un équivalent (poids équivalent).

- Partie par million (ppm): mg/l ou grammes/m³.

- pH : Notation utilisée pour indiquer l’acidité ou l’alcalinité relative des sols,


des liquides et autres matières. Un pH de 7,0 est neutre ; il est alcalin quand
il est supérieur à 7,0 et acide quand il est inférieur à 7,0.

- Alcalin : Terme chimique se référant à une réaction basique où le pH est


supérieur à 7,0. Dans une réaction acide, le pH est inférieur à 7,0.

- Élément nutritif assimilable : Quantité d’éléments nutritifs ou de composés


du sol pouvant être facilement absorbée et assimilée par les plantes qui y
poussent.

- Conductivité : Inverse de la résistivité. Mesure de la facilité avec laquelle


un courant électrique passe dans une pâte ou un extrait de sol. Directement
liée à la teneur du sol en sels. Mesurée en milliohms/cm, microhms/cm ou
decisiemen/m.

80
EQUATIONS

LISTE DES EQUATIONS (par ordre alphabétique)

D(%) = 100 x Fc(v) / Qr


Fc(%) = 100 * q / (q + 1,000 x Q)
Fc(v) = 100 x Nc(w) / (Nc(%) x Sw)
Fc(w) = 100 x Nc(w) / Nc(%)
Ft = Fv x A
Ft = Fw x A
Ft = Tv x D(%) / 100
Fv = Fw / Sw
Fw = 100 x Nw / Cn(%)
q = 4 x Tv / t
q = A * Fv / t
q = Fc(v) x Q
q = Ft / t
Qr = q / Q
t = 4 x Tv / q
Tv = Fv * A

LISTE DES EQUATIONS (par ordre numérique)

q = A * Fv / t
Tv = Fv * A
Fc(%) = 100 * q / (q x Q)
t = 4 x Tv / q
Fw = 100 x Nw / Nc(%)
Fv = Fw / Sw
Ft = Fw x A
Ft = Fv x A
q = 4 x Tv / t
q = Fc(v) x Q
q = Ft / t
Fc(w) = 100 x Nc(w) / Nc(%)
Fc(v) = 100 x Nc(w) / (Nc(%) x Sw)
Qr = q / Q
D(%) = 100 x Fc(v) / Qr
Ft = Tv x D(%) / 100

81
LISTE DES SYMBOLES
Et des équations dans lesquelles ces symboles sont utilisés.
A = Superficie [ ha ]
D(%) = Pourcentage de dilution [%]
Fc(%) = Concentration de l’engrais [%]
3
Fc(v) = Concentration de l’engrais, (par volume) [ l/m ](9,12,14)
Fc(w) = Concentration de l’engrais, (par poids) [g/m³]
Ft = Engrais par tour d’irrigation [ l ou kg ]
Fv = Dose d’engrais, (par volume) [ l/ha ]
Fw = Dose d’engrais (par poids) [ kg/ha ]
Nc(%) = Concentration des éléments nutritifs dans l’engrais [ % ]
Nc(w) = Concentration des éléments nutritifs dans l’eau d’irrigation [ ppm ]

Nw = Dose d’éléments nutritifs (par poids) [ kg/ha ]


q = Débit de l’injecteur [ l/h ]
Q = Débit du système d’irrigation [ m³/h ]
Qr = Débit [ l/m3 ]
Sw = Poids spécifique de la solution d’engrais [g/c³] [kg/l])

t = Durée de fertilisation [h]


Tv = Volume de la citerne [l]

83
Equation 1
q = A * Fv / t

q = Débit de l’injecteur [ litre/hectare ]


A = Superficie [ hectare ]
Fv = Dose d’engrais [ litre/hectare ]
t = Durée de fertilisation [ heure ]

Equation 2

Tv = Fv * A

Tv = Volume du réservoir [ litre]


Fv = Dose d’engrais [ litre/hectare ]
A = Superficie [ hectare ]

Equation 3

Fc(%) = 100 * q / (q x Q)

Fc(%)= Concentration d’engrais dans un système d’irrigation [%]


q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]
Q = Débit du système d’irrigation [ m3/heure ]

Equation 4

t= 4 x Tv / q

t = Durée de fertilisation [ heure ]


Tv = Volume du réservoir [ litre ]
q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]

84
Equation 5

Fw = 100 x Nw / Nc%)

Fw = Dose d’engrais (par poids) [ kg/hectare ]


Nw = Dose d’éléments nutritifs (par poids) [ kg/hectare ]
Nc(%) = Concentration des éléments nutritifs dans l’engrais [%]

Equation 6

Fv = Fw / Sw

Fv = Dose d’engrais, (par volume) [ litre/hectare ]


Fw = Dose d’engrais, (par poids) [ kg/hectare ]
Sw = Poids spécifique de la solution d’engrais [ kg/litre ]

Equation 7

Ft = Fw x A
Ft = Fv x A

Ft = Engrais par tour d’irrigation [ litre ou kg ]


Fw = Dose d’engrais, (par poids) [ kg/hectare ]
Fv = Dose d’engrais, (par volume) [ litre/hectare ]
A = Superficie fertilisée par tour d’irrigation [ hectare ]

Equation 8

q = 4 x Tv / t

q = Débit du réservoir [ litre/heure ]


Tv = Volume du réservoir [ litres ]
t = Durée de fertilisation [ heures ]

85
Equation 9

q = Fc(v) x Q

q = Débit de l’injecteur [ litre d’engrais/heure ]


Fc(v) = Concentration d’engrais, (par volume)
[ litre d’engrais/m3 d’eau]
Q = Débit du système d’irrigation [ m³ d’eau/heure ]

Equation 10

q = Ft / t

q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]


Ft = Solution d’engrais à injecter au cours d’un tour d’irrigation [ litre
]
t = Durée de la fertilisation par irrigation [ heure ]

Equation 11

Fc(w) = 100 x Nc(w) / Nc(%)

Fc(w) = Concentration d’engrais, (au poids) [g/m³]


Nc(w) = Concentration des éléments nutritifs, dans l’eau d’irrigation
[ ppm ]
Nc(%) = Concentration des éléments nutritifs dans l’engrais [%]

Equation 12

Fc(v) = 100 x Nc(w) / (Nc(%) x Sw)

Fc(v) = Concentration de l’engrais, (par volume) [ litre/m3 ]


Nc(w) = Concentration des éléments nutritifs dans l’eau
d’irrigation [ ppm ]
Nc(%) = Concentration des éléments nutritifs dans l’engrais [%]
Sw = Poids spécifique de la solution d’engrais [ g/cc ]

86
Equation 13

Qr = q / Q

Qr = Débit [ litre/m3 ]
q = Débit de l’injecteur [ litre/heure ]
Q = Débit du système d’irrigation [ m³/heure ]

Equation 14

D(%) = 100 x Fc(v) / Qr

D(%) = Pourcentage de dilution [%]


3
Fc(v) = Concentration de l’engrais, (par volume) [ litre/m ]
Qr = Débit [ litre/m3 ]

Equation 15

Ft = Tv x D(%) / 100

Ft = Engrais par tour d’irrigation [ litre ou kg ]


Tv = Volume du réservoir [ litre ]
D(%) = Pourcentage de dilution [%]

87

You might also like