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2410712028 08:00 Du ten poltique au ten socal: es lies OpenEdition P Journals Rives méditerranéennes 32-33 | 2009 Du lien politique au lien social : les élites, Du lien politique au lien social : les élites Introduction LUCIEN FAGGION p.721 httpsiidoi.org/10.4000/rives.2934 Entrées d’index Mots-clés : histoire, élites, social, politique Géographie : Europe Chronologie: fpoque moderne, Epoque contemporaine + significations qui constituent autant de points de vue et historique multiple et différenciée'. Quoique souvent tive, en opposition avee les valeurs contemporaines de ratie et de solidarité, les mots élites ou élite soulignent es par les historiens depuis les années 1970-1980, les tle discours repose sur Vexcellence, le talent, le prestige, se -, sont aussi examinées, depuis plus d’un siécle?, par zerner sur le plan & la fois social et économique, politique 5 de lecture en mesure d’éclairer le réle joué par Vélite ou le terme renvoie a I'élite dirigeante ou gouvernementale, Personnaliser res de décisions, préoceupée par les affaires publiques, npétition politiques. Le pluriel se rapporte aux individus rante dans plusieurs espaces d’activité, leur importance se et les fonctions assumées. Il ‘agit, alors, d'une société itps:oumals.openeation orgirwosi2934 ane 2410712028 03:00 Du ten potique au en social tos tes diversifiée et d'un régime pluraliste’, Les questions « qui dirige » et « qui gouverne » devraient permettre de mieux qualifier élite, le principal critére retenu étant celui du pouvoirs, Sil a été possible de distinguer, au prix de controverses qui perdurent, deux lites, Pune gouvernementale, Pautre non gouvernementale, privilégiant une acception politique de ce groupe d'individus aux dépens des autres élites existantes, il n'en demeure pas moins que T’élite politique, quel que soit le mot finalement employé, détient Pautorité supréme au sein de la Cité. La prééminence et Yexcellence censées la caractériser doivent cependant reposer sur le principe de la Iégitimité”. Les rapports de force rendus perceptibles par les systémes de pouvoir et les pouvoirs des institutions® contribuent 3 saisir les liens tissés entre les individus et tat dans la longue durée®. Les élites dans la Cité : la noblesse, Varistocratie, l’oligarchie 2 Quel que soit le mot désignant les groupes dirigeants — patriciat, aristocratie, noblesse, oligarchie, gérontocratie, ploutocratie, gouvernants, dominants, classe dirigeante, notabilités -, ceux-ci détiennent une légitimité accordée par la naissance, la compétence, qui leur donnent Lace’s & la seéne publique (détention de charges municipales, d’Etat, activité intellectuelle, mécénat). 3 Lithique nobitiaire et les changements sémantiques qu’a connus ce concept, pergu & travers le prisme social et culturel, permettent d’évaluer un systéme de valeurs propres & ce groupe, dont lacception classique trouve son origine dans une division idéalisée et théorisée de la société médiévale en trois ordres ou états". La raison d’étre de la noblesse fut celle de composer la classe des bellatores (defensores) et d’étre caractérisée par un style de vie articulé sur la possession de terres, de privileges et de prérogatives (sociales, politiques, fiscales, judiciaires). Habituellement conféré par la naissance, ce statut repose sur un nombre élevé de critdres distinetifs: le défendre et le préserver par un mode de vie adéquat. A partir des années 1970-1980, les chercheurs paraissent avoir redécouvert le second ordre, jadis délaissé au profit d'autres groupes sociaux, considéré sous V'angle du déclin, des priviléges et de la préservation, prétendue victime d'un processus historique irréversible face & Etat moderne -, et traité comme un phénoméne historique. Une telle approche a été souvent dirigée vers les relations sociales, politiques et religieuses des noblesses, aux rapports entre le pouvoir central et le pouvoir local, au patronage culturel, de de ta noblesse a longtemps souffert d'un discrédit da d@ -e économique et capitaliste face & la montée des groupes €, A Vidée de société démocratique et d’industrialisation. ginalité et de la spécificité des lois, des statuts et de la ont définies les ville, les régions et les Etats de Europe Ie sidcle. La diversité des situations earaetérise l'talie : & par Ie service rendu a un souverain, réeompensée par des Jaux et en privileges, s'ajoute une autre élite, distincte, ins, chaque groupe sillustrant dans des parcours qui titutionnelles et politiques d'une entité étatique propre une échelle pyramidale, dont les traits varient selon la - Ason extrémité figure un nombre restreint de familles at Taristoeratie, le « gouvernement des meilleurs » selon Ie sicle, le terme d'aristocratie est utilisé pour qualifier es sociaux et politiques, qui témoignent d'un réel clivage et « inférieure ». Expression de divisions internes, la et verticale qui segmente le second ordre souligne hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ 22 2410712028 03:00 Du len politique au en socal tes éhtes Yexistence de difiérences de status, de puissance et de richesse. L'identité nobiliaire est cependant suffisamment forte pour que le groupe se sente solidaire et se renforce dans le cadre des clientéles, du patronage, des liens personnels, des réseaux agissant, de fagon verticale, au sein des élites nobles. La relation établie, des hautes sphéres de la noblesse & celles médianes ou inférieures, contribue eréer des chaines de liens oi domine la réciprocité (mariage avantageux, octroi de terres, accés a V'armée, dans le gouvernement ou le clergé, possibilité d'avancements), le patron dispensant Ia sécurité sociale et les faveurs professionnelles 8 un autre noble, de statut et de richesse inférieure, lequel Tui exprimait sa loyauté et son soutien. De tels liens étaient entretenus avec les noblesses régionales en France. 4 Dans la Politique, Aristote affirmait également que, & la démocratie, & la tyrannie et & Varistocratie s'ajoutait Voligarchie, selon le principe de la cooptation, de Phérédité et de la fortune. La diver villes of Ia concentration du pouvoir est entre les mains d'un nombre limité de familles participant aux affaires publiques & celles qui connaissent un régulier renouvellement des membres du corps municipal, Pourtant combattus par les statuts citadins, les liens du des situations caractérise ce systéme de gouvernement en France, des sang expliquent les alliances tissées entre les membres influents et riches de la Cité : la cooptation, le réle prééminent des familles, les liens de parenté, les affinités et les solidarités créées orientent Vissue des scrutins ayant lieu dans les conseils munieipaux. Pour les contemporains, Vhonneur compte souvent davantage que V'appat du gain, méme lorsquils sont appelés, par le processus de Vélection aux postes, a gérer les affaires publiques. L'accés aux responsabilités est dil la conservation d’une tradition familiale, a la satisfaction de ses ambitions, a la quéte de reconnaissance sociale et de réussite pour soi et les siens : une fois au pouvoir, individu parvient & entrer dans le monde des offices et, aussi, dans celui des affaires. Jadis associée & la confiscation, & laccaparement et & usurpation du pouvoir, Voligarchie a été décrite de fagon péjorative du milieu du XIXe au milieu du XXe siecle, mais, encore dans les années 1970-1980, idée d’un monde urbain @Ancien Régime géré par des oligarques assoiffés de pouvoir fut privilégiée. A Tinstar de la noblesse et des élites, le mot oligarchie et ses dérivés ont connu une aceeption négative. ‘lites. Pergu comme un processus évolutif et variable d'une ville 8 Vautre, le concept doligarchie Certains historiens préférent méme aux mots oligarchie et oligarques celui d’ connait un usage particulier par les historiens : il est en effet question, le plus souvent, de « processus de fermeture », de « logique doligarchisation », de « classe sociale (ou politique) » ou de « petit groupe dirigeant ». Aussi les consuls, les jurats, les échevins, les canitanle les. stettmeicters santeils associés un groupe politique censé préparer fe au début de 'époque contemporaine. Les recherches, d@ “une oligarchie urbaine, puissante, riche, détentrice & la ortants locaux, alors quil s’agit aujourd'hui de cerner la siques (présumés, réels) du recrutement réalisé dans ses familiales urbaines. Le passage est ainsi effectué de Saires et aux alliances matrimoniales qui rendent compte ‘icales et de réseaux horizontaux, des parents proches > a un intermédiaire. L'expression de sentiments et e, Vantagonisme, la jalousie, la rancceur au sein des privées qui rompent la solidarité familiale, ne peut pas stingue en oligarchie sociale ou familiale, toutes deux vice du roi et du bien public, attachées a la détention des Ce systéme n'exclut pas, cependant, les hommes jour a la fois fambiguité et lacceptation difficile d’une ée par les d'une société jugée exclusive, fermée, domi ance de quelques patronymes. hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ 2410712023 03:00 Du ten poltique au ten socal: es lies 5 Dans I'talie moderne, de la fin du XIIIe sigcle au milieu du XIXe sidcle, Pantagonisme entre la féodalité et les patriciats caractérise les anciens Etats et les iles, et explique le clivage géographique de l'idéologie nobiliaire. Il existe deux modéles : lun est le modéle féodal et chevaleresque (Montferrat, Ferrare, le Frioul, Sud de la péninsule), Pautre est dominé par la noblesse civique (Italie du nord et du centre). L’ambiguité de la noblesse italienne est grande, car elle est partagée entre une économie aristocratique et les marchés, et une idéologie propre & chaque Etat, provinee, ville, Das les années 1980, les recherches ont dégagé une approche conjointe des noblesses : la circulation des hommes, cn Italie comme en Europe, la richesse (mécénat, patronage), les idées et les valeurs culturelles (académies, bibliothéques, cours) de l'ensemble du monde italien. L’étude de la vie urbaine en Italie méridionale s'est conjuguée & celle des groupes dirigeants et des patriciats existants. La fortune sémantique des noblesses civiques semble soulever Vhypothése de V'application « passive » du « systéme patricien » au monde méridional. Ainsi Salerne ct Bari, a Tinstar de Naples, rendent perceptible existence de deux types de noblesse citadine, Tun qui est un groupe de gouvernement (ceto di governo), Tautre, profitant des priviléges de la noblesse, qui est écarté du pouvoir local. A Bari, Varistocratisation et la modification profonde du groupe nobiliaire sont marquées par une ouverture sociale extraordinaire, mais en déclin dés le XVIle sidcle. La fermeture est ‘manifeste par la quéte de légitimation que le patriciat ne parvint pas & trouver dans le pouvoir de l'état, mais dans la eréation de liens de clientele et de faction avec les familles féodales les plus influentes des Pouilles. Aprés Ta révolution de 1647-1648 et la peste de 1656, la noblesse urbaine reconstruit Ie lien social, autrefois tissé avec la féodalité, et la légitimation politique au sein de la cité. En revanche, & Salerne, la configuration sociale de la noblesse est due a la consolidation de Etat centralisé et absolutiste, et a Vadministration locale ot trois groupes se distinguent dans la compétition politique itadine : les bureaucrates et la noblesse de robe (ceto togato), les petits nobles provineiaux liés au cercle des Sanseverino et les étrangers. Les liens entre Naples et Salerne, ville de province peu éloignée de la capitale, sont forts. Les membres du monde ministériel (nobles, bureaucrates, affairistes) qui ne réussissaient pas a entrer dans les ‘Seggi napolitains s'intégraient dans le patriciat et cherchaient a s'insérer, & nouveau, dans la métropole : la noblesse urbaine est ainsi la partie d’une entité hétérogéne, une « fraction dominante » et moins une « classe dirigeante ». Le systéme « patricien » s'avére complexe et différencié. Quil s'agisse de Génes ou de Venise, les deux villes connaissent un systéme fondé sur une égalité de droits et de devoirs Ae tons les natriciens en réalité illusoire, ear les distinctions sont nombreuses et les iwoir politique effectif, la richesse et les généalogies d@ té méridionale et des ftats pontificaux, In féodalité se le Frioul: le fief servait les intéréts des souverains, tels “éer une noblesse de service dés le XVIe sidele, Mais & ce 2 s'en ajoute un autre déterminant histoire des élites et 6riaux rend compte d'un pouvoir supranational simitaire VEspagne. A partir du XVIe siéele, le systéme féodal, ceurs et de la richesse figurent comme des piéces du ‘ouronne espagnole. Cependant, ces univers en principe hétiques, mais complémentaires, voire identiques. it que ceux-ci exercent sur les patriciens génois fortunés, ne (des Seggi), le patriciat florentin. Fchanges, relations uuent done une clef de lecture pour comprendre les élites Scieux pour détenir les rénes du pouvoir : léchange de ‘tla diffusion de textes de nature juridique, la circulation urtenant au clergé (moines, évéques), puis les hommes de hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ ana 2410712028 03:00 Du len politique au en socal tes éhtes Ioi, Tes juges, les professeurs de droit -, ont été a Yorigine d'une civilisation commune, malgré les spécificités liées & chaque espace culturel européen, Le recours outil juridique destiné a organiser et & garantir la vie politique est indispensable pour les élites, quel que soit leur espace dactivité. La forme juridique donnée aux décisions politiques, institutionnelles et stratégiques's est fonctionnelle, opératoire, régulidrement actualisée dans les villes. Praticien de la norme, il stabilise les régles et la technique juridique, assume le réle de médiateur et d'arbitre entre les hautes spheres du pouvoir et la base de la société, participe & Texercice des affaires publiques par T'laboration des lois, Ia rédaction de consitia sapientis, ‘intervention dans 'administration de la justice". Le droit ‘a pu contribuer & Vaffaiblissement de la noblesse entre les XIIe et XVe sicles, a défaire les alliances existantes, 4 favoriser le développement des oligarchies citadines par la construction d'une « idéologie de Pintérét public » il sert Pidentité culturelle de la Cité. 8 Létude des milieux intellectuels contribue aussi & concevoir Vhistoire des élites, celle des intellectuels, du point de vue social et des idées, des milicux saisis dans espace urbain, od se déploie, en France comme en Italie, la culture’. Les échanges, les partages Gintéréts, Factivité intellectuelle permettent de tisser des relations sociales de groupes G'intellectuels qui composent sous la protection d'un prince, d'un mécéne, sur la base une recherche commune, d'une pratique, qu'elle soit scientifique et/ou professionnelle. Réseaux d’échanges et/ou de patronage, formation, composition, organisation, lieux de la sociabilité, évolution des intellectuels dans le monde curial ou dans ses franges, processus Gautoreprésentation ou d'autolégitimation, de professionnalisation, de probable formation du personnel politique de I'Etat, stabilité, savoirs, rapports entre intellectuels et pouvoirs, reconfiguration de ees mémes groupes aident & lire un monde d'intellectuels marqués par des intéréts communs, mais par des nécessités et des contextes parfois Aivergents. Groupe social composite caractérisé par une diversité inévitable, dans sa conflictualité comme dans sa capacité & inclure ou a exclure, les milieux intellectuels se nourrissent d’échanges qui eréent le lien social, exprimé dans des espaces de sociabilité spécifiques : les académies — lieu de la parole socialisée —, les colleges, les universités participent de cette collaboration entre savants, mais il yen a d'autres qui jouent aussi un role important, favorisant, stimulant et consolidant les relations intellectuelles, tels les salons, les bibliothéques, les cafés, les cabinets de lecture, Le clientélisme et le lien social ge et & Pépoque moderne, le clientélisme ne se trouvait d @ alors que le mot amitié caractérisait, le plus souvent, un antre Ie patron et le client rendent ainsi perceptible fondée sur Vinégalité entre les deux sujets : Pun est once 4’galité paraissant modifier Te contenu émotionnel censé reposer sur un échange de services, le lientélisme vabituelles attribuées a Vamitié, marquée par la stabilité, \ismes interpersonnels participant la prise de décision, > Targent, Le clientélisme révele les liens étzoits ave la es réunies par des intéréts divers et entretenus dans le enté et les clients connaissaient des relations similaires iens reposent sur Taltérité, le clientélisme pouvant étre > fondée sur la hiégrarchie inégalitaire (patron ~ client) et ant vers des relations de type dyadique, caractérisées par ), par leur caractére éphém@res (change de don contre iance politique entre notables) ou par Yobligation igneur), par labsence de la réciprocité, mettant au jour hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ 2410712028 03:00 Du len politique au en socal tes éhtes existence d'un systtme d'extorsion ou de favoritisme (rapport de dépendance et de contrainte). Néanmoins, 'amitié peut aussi surgir dans le rapport établi par le systéme de clientéle. 10 _Liintervention étatique instaure un autre type de rapport, régulé sur des mécanismes impersonnels (sélection réalisée selon des critéres d’ancienneté ou d’examens) : Etat a pu ainsi faire passer des principes particuliers & des principes généraux, méme si le lientélisme n'a pas été affaibli par sa construction, Au contraire, il parait plus comme un facteur qu'une victime de I'ftat moderne. 1 Le lien offre des avantages, variables en fonction du patron, du contexte politique et social, et de la relation elle-méme. L’allégeance s‘exprime sous forme de rétribution et de protection, alors que le patron regoit le service et lobéissanc Gun office public, de sources de revenus, de protections contre des poursuites judiciaires, la disgrace, la violence, tandis que les dispensateurs de protection et de faveurs obtenaient de leurs clients des renseignements et une soumission & leur autorité. 11 en résulte que le systéme de clientéle figure comme un convertisseur de ressources, les deux parties intervenant dans leurs propres espaces de pouvoir dans lintention de recevoir des avantages grace a la présence de leurs amis. Le convertisseur était ainsi un amplificateur censé mesurer, gérer et maintenir le contrOle de nouvelles ressources, mais les conflits pouvaient également affaiblir le lien existant entre le patron, le client et leurs réseaux. Les Glites du pouvoir sont portées a développer le elientélisme, car elles sont earactérisées par une hiérarchie interne et des liens avee des personnes moins puissantes, appartenant & autres spheres sociales. Peu nombreuses, celles-ci accordent une grande importance aux relations bilatérales, et les stratégies de groupe ou de classe s’annoncent peu pertinentes. La diversité régne dans un tel systme interpersonnel, fondé sur la dépendance (voulue ou subie) et l'unité (formelle, codifiée, affective), mettant & jour lexistence d'un clientélisme Glargi ou étroit. Dans le premier cas, il s'agit d'un réseau visible, reconnu, de grande ampleur, reliant les grands seigneurs & de nombreux clients, leurs familles et leurs propres clients, alors que, réduit dans sa dimension, il exprime un rapport exclusif, bilatéral créé entre le patron et Ie client, qui est isolé, en quete de faveurs spécifiques. Les différences épendent des liens établis entre le patron et le client, ainsi que des valeurs rattachée: famille, & Phonneur et aux institutions. La Curie romaine offre 'exemple d'un systéme de dlientéle élargi reposant sur les parentés, dont témoignent les réseaux d'influence puissants et entretenus par les souverains pontifes, et les nombreux cercles de pouvoir qui attirent les faturs cardinaux. Les grands dignitaires de la Curie et des tats pontificaux cont des natrans areessihles dant la fonetion témoigne du besoin d’hommes de confiance Rome pouvait rendre la situation instable, renverser la d @ scessité d'entretenir des réseaux de connaissance, afin de wvancement de tel ou tel client lors du choix d'un cardinal . Les élites étaient assurées we prestigieux et trés bien rémunéré. Le collége des frontements entre factions opposées, de coalitions de alliances et de manceuvres électorales, les réseaux se 's contextes politiques, les possibles soutiens et accords prélats annongant la restructuration des solidarités et aussitdt recomposées, afin d’équilibrer les rapports de ‘ment autorisait la pérennité et !'harmonie du systéme. s liens de parenté, les communautés « nationales », x et & un parti (frangais, espagnol), sont a Torigine d'une patrons et les clients possibles, et de leur permettre de se dyadiques composaient ces vastes regroupements, dont ax XVe et XVIe siécles, puis décline. Le patronage et la s instruments efficaces de I’élévation de leurs familles et, + sévéres, étaient une entrave sérieuse A la promotion de hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ 2410712028 03:00 Du ten potique au en social tos tes Ja parenté et au fonetionnement des relations de patronage : 1a méritocratie endiguait et justifiat le systéme de ctientéles. Les oligarchies dominaient l'espace politique républicain, La plupart des magistratures des anciennes cités-Gtats connaissaient une réelle instabilité, car elles étaient amenées & lutter contre l'élite des riches artisans, leurs propres chefs désireux de saisir les rénes du pouvoir et d’ériger un gouvernement monoeratique et contre les princes aspirant a étendre leurs territoires par Vannexion de villes. Le lientélisme fonetionnait selon le principe d'une synergie des relations familiales et de voisinage, comme Florence et & Génes, moins & Venise : les élites du pouvoir étaient composées de quelques grandes Maisons, dont les membres cherchaient vivre prés de la demeure du chef de famille. Il en était de méme pour leurs clients, les hommes de loi, quiconque bénéficiant d'une protection. A cette autorité s'ajoute le fondement garanti par les institutions religieuses locales, dont les confréries, les chapelles familiales autorisaient Vinsertion du clan, et le parrainage contribuait & encadrer et & gagner la confiance d'un certain nombre d'individus. La compétition politique earactérise ces élites urbaines, mais celles-ci concluaient également des accords politiques et des alliances matrimoniales reposant sur des réseaux denses de relations bilatérales. L’accés & Pespace des élites dépendait de la richesse, & Vorigine d'une mobilité sociale ascendante forte, et du renouvellement des membres dirigeants, de devoirs & rendre aux patrons, de la participation & Vune des factions citadines, les réseaux trouvant appui dans le systéme Glectoral (Venise, Genes, Florence). Le clientélisme servit & encourager les changements institutionnels, mais aussi, paradoxalement, a renforcer et & stabiliser Tes structures de pouvoir déja établies, malgré un équilibre initial précaire. Dans les monarchies, le prince et le grand seigneur jouent un réle décisif avec les élites u pouvoir et le systéme de clientéle. Le patronage princier ne peut étre que bénéfique : pourvoyeur d’un nombre élevé doffices destinés & influencer le cours de la justice, les relations personnelles font partie de sa manidre de gouverner. Les traits personnels et familiaux du gouvernement étaient moins régulés qu’au sein de VEglise ou dans les Républiques. Les capacités variables des princes créer et & conserver un pouvoir politique par 'emploi du patronage expliquent lalternance de périodes de stabilité et de crise au sein de la monarchie, mais les seules relations personnelles établies entre le roi et ses clients n’expliquent pas tout. Une période de régence ou de choix politiques mal pensés peut aussi soulever mécontentements et oppositions de type politique. Le role dévolu au grand seigneur associe deux fonctions liées au pouvoir, le contréle sur la terre (droit féodal ov allodial) et la détention d'une charge (cour, office), qui se confondent et sont a origine Ae dene tones de relations entre le patron et le client, les relations courtisanes et les + du prince, parfois a la téte dlinstitutions restreintes au d@ ns détiennent des titres liés & leurs charges. Fondée sur et a accéder auprés du prince lui-méme, leur autorité es agents de médiation entre le souverain et les clients, ronage princier de fagon parcimonieuse, mais avec la récle. Les offices importants de la monarchie aux mains de créer des réseaux & leur service. Patron des élites atorité lorsquil peut détenir celle conférée par la terre, la plus important est que la chaine de loyauté entre le propres clients, ne se brise pas, faute de quoi les erises inition du lien. space et le temps, deux composantes essenticlles & son ine Ie maintien ou Vaffaiblissement des fidélités, et rend cour et le pays, le pouvoir central et le pouvoir ales sont sollcitées par le patron pour maintenir son 2 rend aussi facile les liens de clientéle : une relation de nurs d'Ttalie tout comme a celle des rois de France, des hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ m2 2410712028 03:00 Du ten potique au en social tos tes Valois aux Bourbon. Le facteur temporel intervient également dans Ta promotion des clients, ainsi que dans les conflits opposant des personages établis, influents, imbus de leur autorité, et les hommes nouveaux en quéte de reconnaissance sociale et politique. Le systéme repose sur des rivalités constantes mises en lumigre par Norbert Elias, le clientélisme générant des serviteurs dévoués — ou contraints de V'étre, s‘ils étaient des hommes nouveaux. L’élargissement du pouvoir, la légitimité politique, le contrdle de la violence forment les champs d'action et d'intéréts personnels du souverain, filtrés par les relations de patronage. Le développement de I’Btat, la modernisation des techniques de patronage changent I'état des réseaux de clientéles, permettent la formation d'un réseau autour du monarque et Vaffaiblissement, voire la marginalisation, des autres réseaux. Ainsiunifiées, les élites sont appelées a établir un seul réseau équilibré, quoique Vharmonie recherchée puisse étre troublée par de fortes dissensions dont le souverain figure comme le régulateur. Les incertitudes liges au temps et & la distance sont en mesure de eréer des configurations sociales et politiques propiees a l'établissement de nouvelles institutions, admission d’hommes nouveaux, & des changements dans les cercles de pouvoir. Le clientétisme, quels que soient sa configuration et ses traits propres, fonctionne selon des forces centripétes, que I'Etat cherche & contréler, et centrifuges : d’abord, individu le plus puissant est (et demeure) le patron le plus sollicité ; puis, les relations individuelles sont difficiles & gérer dans le cadre de réseaux élargis. Le clientélisme est ainsi protéiforme, congu par le systéme politique et Ie contexte social de Vtat, dot la difficulté d'envisager une définition unique de ce type de relations modifiables, ouvertes, sujettes réguliérement une recomposition sociale. Les familles, les individus, les objets 15 Les recherches conduites ces derniéres années sur le rdle de Ia parenté et Ie systéme familial, appréhendés comme moteur d’organisation du groupe et modéle de comportement social a reproduire, notamment fondés sur la primogéniture, le fidéicommis ou le statut de célibataire des cadets, ont donné un nouvel éclairage aux sroupes composant les élites, que celles-ci dominent les villes, entrent au service de I'Etat, interviennent en tant qu'agents médiateurs auprés des populations, occupent les postes du haut clergé ou sillustrent dans le mécénat et le collectionnisme, cernées comme un groupe composite fortement stratifié, dépendant d'une série d'interactions entre les stratégies An &-—tng réalisées dans des milieux multiples, de espace local a un cadre étatique et supranational. A la sensibilité aux ute celle relativement récente, orientée vers les histoires tant l'étude des comportement &la fois privés et publics, ille et les réponses que individu donne a ces contraintes prété a la famille aristocratique, Vautorité patriarcale et . et dont les rapports s'annoncent asymétriques, sources ‘tant au jour le réle de personnes qui n’avaient jamais été cur du groupe. Parcours individuel, logique familiale, es rendent manifeste une réalité nuaneée, en contraste, srminée par les rapports entretenus avec les élites, les 4, aux contours peut-étre peu précis, mais en mesure de ités affectives, parfois diserétement exprimées, de 2s et dyadiques qui brisent la dynamique verticale des ‘le de la femme acquiert une dimension que les élites ne 2s tensions, les ltiges judiciaires, les réseaux, V'amitié lui probablement privilégié, d’une ampleur insoupeonnée, xt rend compte le jeu des échanges sociaux entre les hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ 2410712028 03:00 Du len politique au en socal tes éhtes hommes et les femmes. La parenté matrilinéaire, au sein de la noblesse et des autres groupes de la société, joue un réle fondamental dans le tissu familial et social, encore sous~ estimé par les historiens. Dans le cas des oligarchies urbaines en France, une famille en voie extinction peut néanmoins se perpétuer grice aux gendres, ce qui accorde a la descendance ‘féminine un réle jusque-la négligé'®, Appréhendés par les sociologues, les anthropologues, les psychologues, les philosophes, enfin par des historiens tels Frangois-Joseph Ruggiu®®, Vindividu, Yidentité, voire désormais la pluralité d'identité®, ouvrant ainsi les possibles des figures plurieles, font partie, ces demnigres années, du champ historique et témoigne d'un renouveau de Thistoire sociale. Dés 1990, le mot a intégré, au-dela de sa dimension collective, celle individuelle qui souligne a la fois les stratégies et les choix personnels, & Vorigine dune histoire de la société et des entités sociales qui privilégient les individus. Associer, ds lors, identité singuliére et groupes dans lesquels une personne s'intégre permet de prendre en compte les nombreux contextes différenciés qui redéfinissent Vindividu et les appartenances collectives. 18 La découverte que la consommation établit des hiérarchies sociales et de genres tout comme étude de la culture matérielle, au détriment de la notion de « consommation » jugée obsoléte, les rapports entre les individus et les objets — accessoires rituels dont le but est de donner du sens -, permettent de cerner Ia société sous un angle différent qui ne peut pas, cependant, ignorer Vhistoire de Yoflre et de la demande, des circuits commerciaux, des marchés, des contextes sociaux. Les objets expriment la pérennité, & la fois Ie lien social recherché et Tes hiérarchies habituelles remises en question par emergence des biens, Ia fonction et la place prises dans Venvironnement quotidien de individu, le point central étant l'identité individuelle et celle des groupes sociaux : le bien passe ainsi du statut de marchandise a celui d’objet individualisé, est nouveau traité comme un simple objet, peut quitter espace de Péchange pour celui de Vinalignable. Les ‘groupes sociaux composant lespace urbain, en occurrence celui de Rome au XVI sidcle étudié par Renata Ago*, trouvent dans la matérialité des objets la possibilité de concevoir des signes de leur propre identité et de leur rang au sein de la société : ils donnent ainsi une signification a des choses et leur transmettent un caractére identitaire propre. Selon R. Ago, accumulation de biens ~ marque concréte de Tidée de soi - ne s‘inscrit pas dans une optique d’imitation des grandes familles de Varistocratie romaine, fascinées par les arts et caractérisées par le mécénat. Aussi bien les riches que les pauvres n’adoptent pas le méme type de rapport avec les objets, et personne ne rend compte des mémes attitudes. Au lieu d'une quelconque rivalité ou émulation, il s‘agit en réalité du godt des choses qui se tronve exnrimé nar Ia société romaine au XVI siécle, notamment par les membres du avocats, les marchands et les artisans, Mais Vattention d@ différenciée du genre, instrument danalyse sans doute itions sociales et leurs articulations par le biais des objets révélateurs de comportements divers*. Les femmes, du le de la thésaurisation et de la conservation des biens, et 1 style de vie qui donne un autre saisissant éclairage Ta oupe, de Fidentité, de genre, de la parenté charnelle et Uélargir et de modifier considérablement les approches et » considérées dans la longue durée avec les autres actives dans la culture, le mécénat, économie, la religion ohie, genre pourtant déerié jusque dans le dernier tiers du 5, qui a connu cependant une période faste en Europe dans approfondir la perception d'un groupe dont la mobilité, les on et d’exclusion, la légitimité 4 la fois politique et sociale, idéologies », varient selon les temps et les lieux, et se sropre espace d'origine. Quil sagisse des gouvernants en hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ 249712028 0800 Du ten pole a en sci tes ites tant que tel, des famille riches et de leur volonté de s'inscrire dans Thistoire d'une ville et aun Stat, des milieux intelletuels, tous sont incités 4 s‘exprimer, parfois de fagon perceptible, dans des systémes de vie et de pensée qui ne sont jamais figs : le lien social consttue ains la clef de lecture indispensable & la compréhension des ites, Notes 1 Gf Jacques COENEN-HUTHER, Sociologie des éltes, Paris, A. Colin, 2004. 2 Voir Jacques Coenen-Huther qui cite Alain Mine, J. COENEN-HUTHER, op. cit, p. 3. 43 Vilfredo Pareto est sans doute le premier & avoir été sensible & la différence pouvant résulter de Yemploi du mot élite, au singulier ou au pluriel. V. PARETO, Les Systémes socialistes, Paris, Giard et Brigre, 1902-1903, 2 vol. ; Id. Traité de sociologie générale, Euures complates, éd. G. Busino, LXIT, Gendve, Droz, 1968 [1ére 6d. it, 1916) 4 J. COENEN-HUTHER, op. cil, p. 5-6. Laut 1 évoque a la fois Giovanni Busino et Harold Lasswell, qui éerivit en 1965 + « Si influence est également partagée, chaque participant & une situation appartient a élite» 5 Ibid. p. 6. ‘6R. PUTNAM, The Comparative Study of Political Elites, Englewood Clifis, Prentice Hall, 1976, que cite J. Coenen“Huther, op. ct, p.7. 7 Eara N. SULEIMAN, Les Elites en France. Grands corps et grandes écoles, Paris, Le Seu, 1979 {ut 6d. américaine, 1978] ; Ibid, p. 45. Cl. également Piesre BOURDIEL, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, fd, Minuit, 1979 ; Pierre BOURDIEU, Jean-Claude PASSERON, Les héritiers. Les étudiants et la euture, Pari, Ba. Minuit, 1964, Sur la Iégitimité du pouvoir : Antonio PADOA-SCHIOPPA (dir), Justice et legislation, Paris, PUF, 2000 ; Wolfgang REINHARD (di), Les dltes du pouvoir et la construction de "Etat en Europe, Paris, PUF, 1996 ; Aledo VIGGIANO, Governanti e governati. 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URL hitp:tjoumals.openedition orgitives/2934 ; DO! : https /idoi.org/10.4000/rives.2934 Cet article est cité par + Fournier-Plamondon, Anne-Sophie. (2021) Transfert du pouvoir épiscopal. French Historical Studies, 44. DOI: 10.1215/00161071-8806440 Auteur Lucien Faggion Lucien Faggion est mattre de conférences en histoire modeme a Université de Provence, membre du laboratoire TELEMME (MMSH), co-responsable du programme « Figures et expressions dela régulation, Echelles, dynamiques et pratiques ». Il consacre ses recherches la République de Venise au XVIe sidcle (histoire rurale et urbaine, société, justice civle et pénale, institutions, biographie) ot est auteur de : Les Seigneurs du droit dans la République de Venise. Collége des Juges et société & Vicence a lépoque modeme (1630 env.-1730), Geneve, Slatkine, 1998, ainsi {que le co-directeur, avec L. Verdon, de Quéte de soi, quéle de vérité du Moyen Age & I'époque ‘modeme, Aix-en-Provence, PUP, 2007, et, avec A. Mailoux et L. Verdon, de louvrage intitulé Le nota, entre métier et espace public en Europe (Ville-XVile siécle), Aix-en-Provence, PUP, 2008, Articles du méme auteur Laetitia Levantis, Venise, un spectacle d’eau ot de piorres. Architecture ot paysage dans los récits de voyagours francais, 1756-1850 [Text intégal] Grenoble, ELLUG, 2018, 290 p. aru dans Rives méditeranéennes, 57 |2018 Lraccommodement a Valdagno (Vénéti Para dans Rives médileranéennes, 40 |2011 territoire de Vicence, 1563-1564) [Texte intégral) Les élites de la Terre Ferme ot IEtat vénitien aux XVle et XVlle sidcles [Text intégral Para dans Rives méditeranéonnes, 2-33 | 2008 Utilisation Commerciale - Partage dans les Mémes NC-SA4.0 Iby-ne-sald.0) hitps:jourals.openedtion orgirvesi293¢ sane

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