Professional Documents
Culture Documents
Fasc.5 - ETAT DE CONTRAINTES DANS LES SOLS
Fasc.5 - ETAT DE CONTRAINTES DANS LES SOLS
Fascicule V
Géotechnique – RC 2007
FASCICULE 5
___________________________________________________________________________
Tables de matières
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 3
{1.1} σV = γh
σv= γh h
σΗ P
M
Figure 1
εΗ = 0
0)
σv
σv
=
σΗ = σV
(εh
u= 0
K0
ai
e ss
εΗ = 0 σΗ
σΗ
0
a b
Figure 2
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 4
{1.2} σ 'H
K0 =
σ 'V
• le coefficient K0 est généralement inférieur à 1, sauf dans les sols très surconsolidés ;
• il s'agit d'une caractéristique intrinsèque du squelette solide, qui ne s'applique donc
qu'aux contraintes effectives. Dans un sol en place saturé :
Par exemple :
Sols K0
Sable de Fontainebleau (γd = 1,60) 0,48
Limon d'Orly 0,45
Argile verte (σ’p/σ’0 =1,7) 0,61
Vase de Martrou 1,00
Tourbe de Bourgoin 0,45
Dans le cas des sables, il existe une formule empirique, due à Jaky, entre K0 et l’angle
de frottement interne φ.
Formule de Jaky :
{1.4} K0 = 1 − sin ϕ
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 5
Nous donnerons deux définitions de la poussée et de la butée : l’une ayant trait aux
contraintes développées dans le sol, l’autre aux forces exercées par le sol sur un écran.
Soit un sol homogène, sans eau, à surface horizontale non chargée, dans une
représentation bidimensionnelle. Dans le cas où il n’y a pas de possibilité de déplacement
latéral, les contraintes effectives verticale et horizontale sont (Figure 3a) :
{1.5} ⎧σ 'V = γ .h (u = 0)
⎨
⎩σ 'H = K 0 . γ .h
K0 étant le coefficient de pression des terres au repos et σ’V la contrainte principale
majeure. Cet état de contrainte est représenté par le cercle de Mohr de diamètre AB sur la
figure 3d.
Examinons de quelle façon il peut y avoir rupture dans la masse du sol.
Si nous permettons au sol une expansion latérale (εH > 0), la contrainte verticale σ’V
restera principale et égale à γh et la contrainte horizontale σ’H va diminuer. Sur la figure 3d, le
point B se rapproche du point C. En C, il y a rupture du sol et cette rupture a lieu en tous les
points. Les plans de rupture en chaque point enveloppent un réseau de surfaces de glissement
planes dont l'inclinaison est déterminée à partir des points de contact I et G du cercle de Mohr
à la rupture avec la courbe intrinsèque. Il est facile de vérifier que cette inclinaison est la
même en tout point du sol. Ce mode de rupture est appelé rupture par poussée.
Il est également possible de provoquer la rupture du massif de sol par compression
latérale (εH < 0). Dans ce cas, le point B ( σ 'H = K 0 . γ .h ) sur la figure 3d se rapproche
d'abord du point A. En A, il y a un état de contrainte isotrope ( σ 'H = σ 'V = γ .h ) puis, la
contrainte latérale augmentant, le point B atteint le point D où il y a rupture. Cette rupture a
lieu en même temps en tous les points du sol et l'inclinaison sur l’horizontale des plans de
glissement est plus faible que dans le cas de la poussée. Ce mode de rupture est appelé rupture
par butée.
γh
h
MINEURE K0 γ h MAJEURE
expansion compression
latérale εΗ = 0 latérale
Plans de glissement Plans de glissement
a
b c
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 6
τ
J
I
0 C
B
A
γh
D
σ
G
H
Figure 3
Considérons maintenant la force exercée par le sol sur un écran vertical, maintenu
fixe, derrière lequel il y a eu remblaiement (Figure 4).
déplacement déplacement
poussée 0 butée
écran
a b
Fp
butée
F0
poussée
Fa déplacement
≅ H/1000 0 ≅ H/100
c
Figure 4
Tout mouvement étant interdit, la force exercée par le sol est F0. Si nous permettons
un déplacement horizontal du sommet de l'écran, la force F varie comme l'indique la figure
4c. Suivant le sens du déplacement, la valeur de F diminue jusqu'à un minimum ou croît
jusqu'à un maximum.
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 7
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 8
La théorie de Rankine permet de déterminer l'état des contraintes dans un sol en butée
ou en poussée derrière un mur de soutènement, donc de calculer les forces s'exerçant sur ce
mur.
2.1. Hypothèses
h σ= γh h σ= γh
M M
α α
σ= γh.cosα σ= γh.cosα
h h
M M
Figure 5
Sur un plan parallèle à la surface, la contrainte reste verticale et égale à γh (γh.cosα
dans le cas d'un sol à surface inclinée) (Figure 6).
{2.1} Fg = Fd
W
R = W = γ .h.l ⇒ σ = = γ .h.cos α
l cos α
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 9
α
D
A
W Fd
Fg
h o sα
l/c C
B
R
Figure 6
Figure 7
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 10
On obtient :
D’où :
{2.4} ⎛π ϕ '⎞
Ka = tg ² ⎜ − ⎟
⎝4 2 ⎠
τ ’ tg
ϕ’
τ=σ
0 ϕ’
π/2+ϕ’ π/2−ϕ’ σ
(σ ’Η )a A σ’V= γh B (σ ’Η )p
Figure 8
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 11
{2.5} ⎛π ϕ '⎞ 1
Kp = tg ² ⎜ + ⎟ =
⎝4 2 ⎠ Ka
τ τ ’ tg
ϕ’
τ =σ
c’
0’ ϕ’ 0 π/2+ϕ’ π/2−ϕ’ σ
H= c ’.c otgϕ’ (σ ’Η )a σ’V= γh (σ ’Η )p
Figure 9
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 12
{2.11} (σ H ) a = γ h − 2cu
(σ H ) p = γ h + 2cu
cu
0 σ
(σΗ )a σV= γh (σΗ )p
Figure 10
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 13
π
d’angle β + . Le point B est sur la droite symétrique de OA par rapport à l’axe Oσ et par
2
suite la direction de la contrainte p fait l’angle β avec l’horizontale. Elle est la parallèle à la
surface.
Supposons maintenant que, par déformation latérale (extension ou compression), nous
amenions le sol à la rupture. La contrainte verticale f reste identique, seule la valeur de la
contrainte p varie. Les extrema de p sont donnés par les cercles de Mohr tangents à la droite
intrinsèque, soit (R1) et (R2) sur la figure 11.
Le cercle (R1) correspond à la poussée et la contrainte de poussée pa est donnée par le
point B, tandis que le cercle (R2) correspond à la butée et la contrainte de butée pp est donnée
par le point C.
β f= γh.c osβ h
p M
P
τ tg ϕ
τ=σ
A (R)
2
(R)
σ
1
β+π/2
0 β
B
pa
D
C
OA= γh.c osβ pp
Figure 11
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 14
Dans le cas d’un sol à la fois frottant et cohérent, on pourrait utiliser le théorème des
états correspondants.
⎛π ϕ'⎞ ⎛π ϕ'⎞
{2.15} H
1
Fa = ∫ p dh
0
a =
2
γ H ²tg ² ⎜ − ⎟ − 2c '.H .tg ⎜ − ⎟
⎝4 2⎠ ⎝4 2⎠
1
soit : Fa = γ H ² K a − 2c '.H . K a
2
⎛π ϕ'⎞ ⎛π ϕ'⎞
{2.16} H
1
Fp = ∫ p dh = 2 γ H ²tg ² ⎜⎝ 4 +
0
p ⎟ + 2c '.H .tg ⎜ + ⎟
2⎠ ⎝4 2⎠
1
soit : Fp = γ H ² K p + 2c '.H . K p
2
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 15
Lorsque la paroi n’est plus verticale, il faut utiliser le cercle de Mohr pour déterminer
les valeurs des contraintes s’exerçant sur le mur.
{2.17} 2cu
γ z0 = 2cu ou z0 =
γ
A la profondeur 2.z0 (point D), la contrainte a pour valeur 2cu et la force qui
s’exercerait sur un écran placé suivant AD et qui serait par exemple collé au sol, pour pouvoir
supporter des contraintes de traction, serait nulle comme on peut s’en apercevoir par la
formule donnant Fa :
{2.18} 1
Fa = γ H ² − 2cu .H = 0
2
cu
A B D
σ
−2c u 0 2c u= γz0 4c u
A −2c u
B
z0
Hc
2z0
+ 2c u D
Figure 12
Géotechnique – RC 2007
Etat de contraintes dans les sols 5— 16
De manière similaire on peut montrer (Figure 13) que, pour une courte période, une
tranchée à parois verticales, taillée dans un sol fin saturé, est stable tant que la profondeur est
inférieure à la profondeur critique :
{2.19} 2.cu
Hc =
γ
τ
Hc
σV= γh cu
σΗ = 0
0 σ
σΗ σV= γh
Figure 13
La figure 8 montre que, pour un sol non cohérent à surface horizontale, les plans de
rupture derrière le mur de soutènement font avec l’horizontale :
π ϕ'
• un angle de + dans le cas de la poussée ;
4 2
π ϕ'
• un angle de − dans le cas de la butée ;
4 2
Poussée Butée
Figure 14
Comme nous l’avons vu, les contraintes sur la paroi du mur sont horizontales, ce qui
impose la valeur du coefficient de frottement entre le mur et le sol et ne tient pas compte de sa
valeur réelle.
Géotechnique – RC 2007