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Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

Mise au point Tumeurs stromales gastro-intestinales :


définition, caractéristiques
histologiques, immunohistochimiques
et génétiques,stratégie diagnostique

Jean-Michel Coindre (1), Jean-François Émile (2), Geneviève Monges (3),


Dominique Ranchère-Vince (4), Jean-Yves Scoazec (5)

(1) Département de Pathologie, Institut Bergonié, 33076 Bordeaux cedex.


(2) Service d’Anatomie Pathologique, Hôpital Ambroise Paré, 92104 Boulogne cedex.
(3) Unité de Biopathologies, Institut Paoli-Calmettes, 13273 Marseille cedex 9.
(4) Département d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, Centre Léon Bérard, 69373 Lyon cedex 08.
(5) Service Central d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, Hôpital Édouard Herriot, 69437 Lyon cedex 03.

Coindre JM, Émile JF, Monges G, Ranchère-Vince D, Scoazec JY. Tumeurs stromales gastro-intestinales :
définition, caractéristiques histologiques, immunohistochimiques et génétiques, stratégie diagnostic. Ann Pa-
thol 2005 ; 25 : 358-85.

Summary (expression of KIT in 95%, usually associated with


Gastrointestinal stromal tumors: CD34 expression in 60%-70% of cases). The dem-
definition, histological, onstration of mutations in target genes is required
only in cases that are histologically suggestive but
immunohistochemical, and molecular
KIT-negative; beyond this indication, this is only
features, and diagnostic strategy undertaken in research protocols. The differential
Gastrointestinal stromal tumors (GISTs) are the diagnosis of GIST includes the other mesenchymal
most frequent mesenchymal tumors of the gas- tumors of the gastrointestinal tract, such as leiomyo-
trointestinal tract. Major advances in their definition mas and leiomyosarcomas, and the digestive loca-
and classification and the understanding of their tions of some sarcomas; it relies on both histological
molecular mechanisms have recently been made. and immunohistochemical arguments. The evalua-
These advances have resulted in the delineation of a tion of the prognosis is essential. According to the
treatment that has become a model of targeted ther- current concept, every GIST carries a risk of malig-
nancy, which may vary from very low to very high.
apy in oncology. GISTs are defined as tumors of the
Prognosis is based on a simple algorithm using two
gastrointestinal tract, but also of the mesentery and
histoprognostic parameters, i.e., tumor size and
peritoneum, constituted by a proliferation of usually
mitotic index. The treatment of localized GIST is
spindle-shaped, rarely epithelioid cells, usually, but
surgical resection, which must be complete; that of
not consistently expressing the KIT protein. Most
advanced or unresectable GIST is based on the use
GISTs are associated with molecular abnormalities
of a targeted therapy, imatinib, which is a pharmaco-
in two target genes: KIT (which encodes the KIT logical antagonist of the KIT protein. Proper under-
protein) and PDGFRA (which encodes the A chain standing and utilisation of the diagnostic criteria and
of the PDGF receptor). The diagnosis of GIST relies classification of GIST by pathologists are essential
on histological arguments (proliferation of spindle- for good patient management. ✦
shaped cells in 70% of cases, of epithelioid cells in
Key words: gastrointestinal stromal tumors, GIST, KIT,
20%; histological variants are rare and sometimes digestive tumors, sarcomas, immunohistochemistry, molec-
misleading) and on immunohistochemical arguments ular pathology.

Résumé conduit à la mise au point d’un traitement


qui constitue désormais un modèle de thé-
Les tumeurs stromales gastro-intestinales rapeutique ciblée en oncologie. Les GIST
Accepté pour publication (GIST) sont les tumeurs conjonctives les sont définies comme des tumeurs du tube
le 15 octobre 2005 plus fréquentes du tube digestif. Des digestif, éventuellement du mésentère ou
progrès considérables ont été récemment du péritoine, constituées par une proliféra-
Tirés à part : J.Y. Scoazec, réalisés dans leur définition et leur classifi- tion de cellules le plus souvent fusiformes,
voir adresse (5) en début cation et dans la compréhension de leurs plus rarement épithélioïdes, exprimant
d’article. mécanismes moléculaires. Ces progrès ont habituellement, mais non constamment, la

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GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

protéine KIT. La très grande majorité des GIST comes, et avec les localisations digestives de cer-
s’associent à des anomalies moléculaires dans tains sarcomes ; il repose sur des arguments
deux gènes cibles : KIT (qui code pour la protéine histologiques et immunohistochimiques. L’éva-
KIT) et PDGFRA (qui code pour la chaîne A du luation du pronostic est essentielle : selon le
récepteur du PDGF). Le diagnostic de GIST repose concept actuel, toute GIST comporte un risque de
sur les caractéristiques histologiques (la proliféra- malignité, qui peut aller de très faible à élevé ;
tion tumorale est formée de cellules fusiformes l’évaluation de ce risque est basé sur un algo-
dans 70 % des cas et de cellules épithélioïdes dans rithme combinant deux paramètres simples : la
20 % des cas ; les variantes histologiques inhabi- taille de la tumeur et son index mitotique. Le trai-
tuelles sont rares mais parfois trompeuses) et tement des GIST localisées repose sur leur exé-
immunohistochimiques (expression de KIT dans rèse chirurgicale, qui doit être complète ; celle
95 % des cas, habituellement associée à l’expres- des GIST non résécables ou métastatiques
sion de CD34, présente dans 60 à 70 % des cas). La repose actuellement sur un traitement ciblé, utili-
recherche de mutations dans les gènes cibles n’est sant un inhibiteur pharmacologique de KIT, l’ima-
nécessaire qu’en cas de tumeur d’aspect histologi- tinib. La bonne compréhension et l’utilisation
que évocateur mais KIT-négative ; en dehors de correcte par les pathologistes des critères de dia-
cette indication, elle n’est actuellement pratiquée gnostic et de classification des GIST sont essentiel-
que dans le cadre de protocoles de recherche de les pour une prise en charge adaptée des malades
transfert. Le diagnostic différentiel des GIST se atteints de ces tumeurs rares. ✦
pose essentiellement avec les autres tumeurs Mots-clés : tumeurs stromales gastro-intestinales, GIST, KIT,
mésenchymateuses du tube digestif, dont les plus tumeurs digestives, sarcomes, immunohistochimie, patholo-
fréquentes sont les léiomyomes et les léiomyosar- gie moléculaire.

tumeurs stromales gastro-intestinales GIST : définition


L(GIST)
ES
sont les plus fréquentes des
tumeurs mésenchymateuses du tube digestif
[1]. Elles sont considérées comme des Les GIST sont définies comme des tumeurs
tumeurs rares, même si leur incidence réelle mésenchymateuses du tube digestif, éven-
est probablement sous-estimée ; elles sont tuellement du mésentère, présentant des
cependant suffisamment fréquentes pour que caractéristiques histologiques évocatrices
tout pathologiste ayant une activité en patho- (prolifération de cellules le plus souvent fusi-
logie digestive y soit régulièrement confronté. formes, parfois épithélioïdes, rarement pléio-
L’intérêt actuel porté aux GIST vient des morphes) et exprimant habituellement, mais
progrès remarquables réalisés dans la com- non constamment, la protéine KIT, à un niveau
préhension de leurs mécanismes de surve- suffisant pour permettre sa détection par une
nue et dans les implications thérapeutiques technique immunohistochimique [6, 7].
découlant de ces découvertes [2-4]. La mise Comme on le voit, la définition des GIST
en évidence du rôle fondamental joué repose sur un ensemble d’arguments clini-
par l’oncogène KIT, un récepteur tyrosine ques (siège), morphologiques (histologie
kinase, dans la pathogénie des GIST forme conventionnelle) et immunohistochimiques
en effet la base rationnelle du traitement (expression de la protéine KIT) [8]. Chacun
de ces tumeurs par l’imatinib, un inhibiteur de ces arguments présente des exceptions
pharmacologique de la protéine KIT, qui a et des cas particuliers. Le siège d’abord : les
fait la preuve de sa très grande efficacité GIST sont typiquement des tumeurs du tube
dans les formes malignes de GIST et qui digestif (où elles peuvent survenir dans
constitue désormais un modèle de théra- n’importe quel segment, avec cependant
peutique ciblée en oncologie [5]. En raison des fréquences variables) ; on admet cepen-
de ces implications cliniques et thérapeuti- dant que des GIST primitives peuvent aussi
ques, il est donc nécessaire de savoir se développer dans le mésentère et l’omen-
correctement identifier et diagnostiquer tum, généralement à proximité de l’estomac
les GIST et de savoir les distinguer des ou de l’intestin grêle, mais sans connexion
autres tumeurs mésenchymateuses de directe avec le tube digestif [9, 10]. L’examen
siège digestif ou abdominal. Les objectifs macroscopique a un rôle essentiel dans le
de cette mise au point sont les suivants : diagnostic de GIST mésentérique primitive :
rappeler la définition actuelle des GIST, il n’est pas exceptionnel de rencontrer des
décrire leurs caractéristiques cliniques, GIST primitivement digestives mais avec un
épidémiologiques, histologiques, immuno- fort développement intra-abdominal qui
histochimiques et génétiques, et proposer rend difficile l’identification de leur point de
une stratégie diagnostique, soulignant les départ ; pour mémoire, rappelons qu’il a été
éléments importants pour leur identifica- décrit des cas exceptionnels de tumeurs
tion, leur diagnostic différentiel et l’évalua- présentées comme des GIST, de siège intra-
tion de leur pronostic. hépatique [11] ou intra-pancréatique [12-14].

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La présentation histologique : elle est en histochimiques propres et de l’absence


pratique très évocatrice dans un cas typi- d’expression de la protéine KIT [8, 21]. Le
que, où les cellules tumorales adoptent une caractère volontairement restreint de cette
morphologie fusiforme, la plus fréquente, définition n’est pas parfois sans poser pro-
ou épithélioïde, plus rare [6]; dans ces situa- blème, notamment devant des tumeurs de
tions, la morphologie conventionnelle suffit phénotype morphologique et/ou immuno-
à suggérer le diagnostic ; il existe cependant histochimique atypique ou complexe.
des aspects atypiques, voire trompeurs, sur En l’état actuel des connaissances, il est
lesquels nous reviendrons. donc difficile de donner une définition à la
Les caractéristiques immunohistochimiques : fois simple, complète, univoque et parfaite-
la très grande majorité des GIST expriment ment satisfaisante des GIST. Cette difficulté
de façon constante et intense la protéine illustre bien le fait que le diagnostic de GIST
KIT [6, 15] ; l’expression de KIT n’est cepen- repose sur la confrontation des données histo-
dant pas suffisante pour poser un diagnostic logiques et immunohistochimiques, éven-
de GIST : il faut insister sur le fait que ce tuellement appuyées par des arguments
marqueur n’est pas spécifique des GIST, y moléculaires. Un point est essentiel : les
compris au sein des tumeurs digestives données immunohistochimiques ne doi-
(nous y reviendrons dans le cadre du diagno- vent jamais être interprétées isolément mais
stic immunohistochimique et du diagnostic toujours dans le contexte de l’aspect histo-
différentiel) [15] ; l’expression de KIT n’est logique qui est un élément d’orientation
pas non plus nécessaire au diagnostic de déterminant.
GIST : il est maintenant largement admis que
de rares cas de GIST authentiques, présen-
tant un aspect histologique typique, ne pré-
sentent pas d’expression détectable de la Historique : émergence du concept
protéine KIT par les techniques immunohisto- de GIST et identification du rôle
chimiques conventionnelles [16, 17] ; dans
ces cas, il est cependant recommandé de
de la protéine KIT
confirmer le diagnostic de GIST par d’autres
arguments, notamment en recourant à des
techniques de biologie moléculaire [7]. Jusque dans les années 1980, les tumeurs
mésenchymateuses du tube digestif ont été
Il faut remarquer que la définition habituelle
classées dans deux grands groupes : les
des GIST, telle qu’elle est proposée ci-dessus,
n’inclut pas de référence aux données molé- tumeurs musculaires lisses, incluant plu-
culaires et génétiques. Il est cependant bien sieurs variantes morphologiques, et les
démontré aujourd’hui que la très grande schwannomes [22]. La distinction entre les
majorité des GIST s’associent à des anoma- deux groupes se faisait sur des arguments
lies moléculaires dans deux gènes cibles : morphologiques, peu sensibles et peu spé-
KIT (qui code pour la protéine KIT) [18] et cifiques. Malgré ses limites, le diagnostic dif-
PDGFRA (qui code pour la chaîne A du férentiel entre ces deux groupes de tumeurs
récepteur du PDGF) [19, 20]. Cependant, la était considéré comme important : en effet,
recherche de ces anomalies n’est pas actuel- les tumeurs classées comme musculaires
lement considérée comme nécessaire pour lisses étaient considérées comme potentiel-
le diagnostic (sauf dans le cas particulier lement malignes alors que les lésions classées
évoqué ci-dessus des GIST KIT-négatives) comme schwannomes étaient habituelle-
[7] et ne peut être réalisée que dans des ment bénignes. Au début des années 1980,
laboratoires spécialisés. Enfin, il faut insister la généralisation des techniques immuno-
sur le fait que les gènes KIT et PDGFRA sont histochimiques a permis d’espérer pouvoir
impliqués dans d’autres pathologies : ce qui disposer de moyens simples pour identifier
est spécifique des GIST n’est donc pas la et classer de manière précise et objective les
nature du gène impliqué mais le type et le tumeurs mésenchymateuses digestives, en
siège des anomalies moléculaires qui y sont se fondant sur leur profil d’expression de
observées, nous y reviendrons. marqueurs de différenciation cellulaire,
Enfin, il faut souligner que la définition musculaires lisses ou schwanniens [23-26].
actuelle des GIST exclut spécifiquement les Cet espoir a cependant été globalement
tumeurs musculaires lisses (léiomyomes et déçu, notamment en raison de l’hétérogé-
léiomyosarcomes), les schwannomes et les néité d’expression de ces marqueurs, de leur
neurofibromes, ainsi que quelques rares fréquente coexpression au sein d’une
autres types de tumeurs mésenchymateu- même tumeur (tumeurs dites « bi-phénoty-
ses, qui sont identifiées sur la base de leurs piques »), enfin de leur absence complète
caractéristiques histologiques et immuno- d’expression dans certaines lésions morpho-

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GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

logiquement typiques (tumeurs de phéno- d’origine musculaire, les cellules interstitielles


type dit nul). de Cajal [32]. Ces cellules sont les cellules
C’est dans ce contexte que le terme de pacemaker de la paroi gastro-intestinale : elles
tumeur stromale a été proposé pour la pre- sont localisées autour du plexus myentérique
mière fois en 1983, par Mazur et Clark [27] et sont responsables de l’induction et de la
pour désigner des tumeurs gastriques mor- régulation de l’activité péristaltique de la mus-
phologiquement classées comme léiomyo- culature lisse digestive [34, 35]. Les cellules de
mes, mais de phénotype nul, c’est-à-dire Cajal ont la particularité d’exprimer KIT : ces
sans marqueurs immunohistochimiques et analogies phénotypiques suggèrent que les
sans signes ultrastructuraux témoignant GIST pourraient dériver des cellules intersti-
d’une différenciation musculaire lisse ou tielles de Cajal [36, 37]. Une autre hypothèse
schwannienne. Le terme de « tumeur stro- est que les cellules tumorales des GIST pour-
male » a été repris par d’autres auteurs pour raient dériver du précurseur commun aux
désigner des tumeurs similaires dans le cellules musculaires lisses intestinales et aux
reste du tube digestif avant de s’imposer cellules de Cajal.
comme un terme générique pour désigner L’expression de la protéine KIT dans l’orga-
spécifiquement un groupe de tumeurs nisme n’est pas restreinte aux seules cellules
mésenchymateuses digestives [28]. de Cajal : KIT est en effet détectable sur les
La poursuite des études immunohistochimi- mastocytes (qui, du fait de leur distribution
ques des tumeurs mésenchymateuses diges- ubiquiste, fournissent d’excellents contrô-
tives a permis d’identifier des marqueurs les internes pour l’immunohistochimie), les
diagnostiques nouveaux. Les deux princi- cellules souches hématopoïétiques, les
paux marqueurs identifiés ont été successi- cellules germinales gonadiques, les mélano-
vement le CD34 en 1994 [29, 30], puis, en cytes, certaines cellules épithéliales (notam-
1998, la protéine KIT, encore appelée CD117 ment les cellules annexielles cutanées et les
selon la terminologie standardisée des anti- cellules ductulaires du sein) [32].
gènes leucocytaires [31]. L’identification de La biologie moléculaire a confirmé l’intérêt
ces deux marqueurs a grandement contri- de l’étude de la protéine KIT pour la compré-
bué à l’émergence et à la reconnaissance du hension des mécanismes moléculaires res-
concept de tumeur stromale gastro-intesti- ponsables de l’émergence des GIST. Des
nale. L’expression de CD34 a cependant été mutations du gène KIT ont en effet été mises
rapidement reconnue comme relativement en évidence dans des formes familiales de
peu sensible (puisqu’elle est présente dans GIST et dans de nombreux cas sporadiques
seulement 60 à 70 % des cas) et peu spécifi- [6, 38]. Il s’agit le plus souvent de mutations
que (car elle est présente dans de nombreux « gain de fonction », qui se traduisent par une
autres types de tumeurs mésenchymateu- activation constitutionnelle de la protéine
ses, y compris digestives). Il n’en a pas été correspondante, entraînant une induction
de même pour la protéine KIT, qui s’est révé- permanente de la prolifération cellulaire
[18]. Il a été montré par la suite que des ano-
lée non seulement comme un excellent
malies d’un second gène, PDGFRA, codant
marqueur diagnostique mais aussi comme
pour la chaîne A du récepteur pour un autre
une piste essentielle pour mieux compren-
facteur de croissance, le PDGF, pouvaient
dre la pathogénie de ces tumeurs et comme
être impliquées dans un petit nombre de cas
une cible thérapeutique extrêmement pro-
de GIST authentiques [19, 20].
metteuse.
Enfin, KIT s’est révélée une cible thérapeu-
La protéine KIT est un récepteur trans-
tique majeure. L’utilisation d’antagonistes
membranaire à activité tyrosine kinase, dont le
pharmacologiques de KIT, dont le prototype
ligand spécifique est un facteur de croissance, est l’imatinib, représente aujourd’hui une
le stem cell factor (SCF) [32, 33]. L’interaction approche thérapeutique très efficace dans la
de KIT avec son ligand entraîne la dimérisation prise en charge des formes métastatiques [7].
de la protéine, ce qui, à son tour, entraîne la
phosphorylation et l’activation de la fonction
tyrosine kinase de son domaine intracellulaire
[33]. L’activation de cette fonction permet à la Épidémiologie des GIST
protéine KIT de phosphoryler à son tour des
protéines intracellulaires effectrices qui assu-
rent la transmission du signal. La principale L’épidémiologie des GIST n’est encore que
conséquence de l’activation de la protéine KIT partiellement connue [39]. Elle ne peut se
est l’induction de la prolifération cellulaire. baser que sur des études rétrospectives
Dans la paroi digestive normale, l’expression avec reclassification des tumeurs « mésen-
de la protéine KIT est spécifiquement res- chymateuses digestives » au sens large. En
treinte à une sous-population de cellules effet, les critères actuellement utilisés pour

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le diagnostic de GIST, impliquant notam- gnité, sont sous-diagnostiquées en France.


ment la démonstration de l’expression de la Ces résultats justifient l’enquête prospec-
protéine KIT, sont récents, ce qui nécessite tive PROGIST en cours qui vise à recenser
une reclassification des tumeurs après en France les cas incidents sur une période
immunodétection de KIT [39, 40]. En outre, d’un an, de décembre 2004 à décembre 2005.
l’évaluation du potentiel évolutif et des fac-
teurs pronostiques des GIST ne peut repo-
ser aujourd’hui que sur des enquêtes Caractéristiques cliniques
rétrospectives. Les données des « registres
de cancer » ne sont pas utilisables, car la plu- des GIST
part des GIST ont été initialement classées
en tumeurs bénignes ou de pronostic
incertain et de ce fait n’ont pas été incluses Les seules données cliniques fiables dont
dans ces registres. nous disposons actuellement pour les GIST
L’étude la plus précise disponible à l’heure proviennent de grandes séries rétrospecti-
actuelle est celle de Nilsson et al. [39], ves ayant procédé à une reclassification
portant sur une population de 1,3 à 1,6 mil- histologique et immunohistochimique de
lions d’habitants, résidant dans la province l’ensemble des tumeurs mésenchymateuses
suédoise de Vastra Götland. Toutes les digestives.
tumeurs mésenchymateuses digestives, dia- Il n’existe pas de prédominance nette de
gnostiquées entre 1983 et 2000 dans cette sexe, même si une très légère prédomi-
région, ont été revues et reclassées. L’inci- nance masculine a été observée dans certai-
nes études [8]. L’âge moyen de découverte
dence annuelle des GIST a été estimée à 14,5
des GIST est de 55 à 65 ans selon les séries ;
par million d’habitants (95 %, 12,8-16,4 par
les GIST sont très rares avant l’âge de 40 ans
million) ; cette incidence paraît stable sur la
[8]. Les GIST de l’enfant sont possibles mais
période étudiée. La prévalence des GIST a
exceptionnelles [44-47], à tel point que cer-
été estimée à 129 par million. En fonction du
tains experts insistent sur le fait que le dia-
pronostic établi sur les critères proposés par
gnostic de GIST ne doit être porté devant
Fletcher et al. [6] et que nous détaillerons une tumeur digestive de l’enfant qu’avec la
plus loin, la prévalence des tumeurs de très plus grande prudence et après avoir éliminé
bas risque est estimée à 22,2 par million formellement un autre type de tumeur
d’habitants, celle des tumeurs de bas risque mésenchymateuse, notamment une tumeur
à 51,9 par million, celle des tumeurs de ris- myofibroblastique inflammatoire, plus fré-
que intermédiaire à 24,2 par million, celle quente et parfois trompeuse. D’exception-
des tumeurs de haut risque à 22,2 par mil- nelles GIST congénitales ont été rapportées
lion, et celle des tumeurs malignes à 8,7 par [48]. De rares cas de formes familiales de
million. Un chiffre comparable a été retrouvé GIST ont été décrites [49-57] ; chez ces mala-
pour les GIST malignes dans un travail des, les GIST sont habituellement multiples
récent, basé sur un registre de tumeurs mali- et sont associées à une hyperplasie des cel-
gnes, et portant sur 1 458 cas enregistrés lules de Cajal. Il pourrait en être de même
entre 1992 et 2000, sans reclassification et pour les GIST survenant chez les malades
sans immunodétection systématique : dans atteints de neurofibromatose de type 1
cette série, l’incidence des GIST malignes a (NF1) [58-61].
été évaluée à 6,8 par million d’habitants [41]. Dans toutes les études publiées, la localisa-
Des chiffres très inférieurs ont cependant tion la plus fréquente des GIST est l’esto-
été rapportés dans une étude à l’échelle mac, où siègent 60 à 70 % des cas [6, 8] ; les
d’un pays, l’Islande, mais portant sur un autres localisations sont, par ordre de fré-
petit nombre de cas [42]. quence décroissante, l’intestin grêle (20-
En ce qui concerne la France, les données 30 % des cas), le côlon et le rectum (environ
sont encore fragmentaires. Une enquête 5 % des cas), l’œsophage (moins de 5 % des
effectuée auprès des pathologistes français cas). Les formes extra-digestives, notam-
et portant sur les données recueillies au ment mésentériques, représentent moins
cours de l’année 2000 évaluait l’incidence de 5 % des cas (en insistant à nouveau sur le
globale des GIST en France à 7,8 par million : fait que le point de départ d’une tumeur
ce chiffre est très inférieur aux résultats intra-abdominale volumineuse peut être dif-
suédois [43]. Selon la même enquête, l’inci- ficile à identifier avec certitude).
dence des formes malignes pouvait être éva- Les circonstances de découverte des GIST
luée à 3,9, un chiffre encore inférieur aux sont relativement stéréotypées. Les petites
données de la littérature [41] : ceci laisse tumeurs sont souvent de découverte for-
penser que les GIST, et notamment les for- tuite, au cours d’une intervention chirurgi-
mes de très faible et faible risque de mali- cale pour une autre cause (intervention sur

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GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

la vésicule biliaire, intervention gynécologi- L’aspect microscopique le plus typique des


que, intervention colique) ou au cours d’un GIST est l’aspect fusiforme, observé dans
examen endoscopique, où elles se présen- environ 70 % des cas (figure 2a) [6, 8]. Il est
tent sous la forme de lésions apparemment caractérisé par une prolifération relative-
sous-muqueuses, parfois ulcérées en sur- ment dense de cellules fusiformes formant
face : c’est dans ces cas qu’un diagnostic sur des faisceaux enchevêtrés, pouvant parfois
biopsie ou sur matériel de ponction sous adopter une disposition pseudo-palissadi-
échoendoscopie pourra être effectué. Les que. Les cellules tumorales sont caractéri-
tumeurs plus volumineuses peuvent être sées par un cytoplasme peu abondant, non
responsables de symptômes ou de compli- éosinophile, et par un noyau régulier, à
cations conduisant à leur diagnostic ; les chromatine relativement dense. Le cyto-
hémorragies digestives aiguës ou chroni- plasme peut contenir une vacuole juxta-
ques sont le mode de révélation le plus fré- nucléaire. Le stroma est habituellement peu
quent, quel que soit le siège de la tumeur ; abondant, typiquement collagénique ; les
d’autres symptômes dépendent du siège de vaisseaux intra-tumoraux sont nombreux.
la tumeur : une dysphagie peut révéler une Le deuxième aspect microscopique typi-
tumeur œsophagienne, tandis qu’une obs- que des GIST est l’aspect épithélioïde
truction ou une perforation peuvent révéler (figure 2b), observé dans environ 20 % des
une tumeur intestinale ou colique. cas [6, 8]; l’aspect épithélioïde est parfois
associé avec des zones d’aspect fusi-
forme : ces formes dites mixtes représen-
tent environ 5 % des cas. Les cellules
Caractéristiques macroscopiques tumorales sont organisées en massifs rela-
et histologiques des GIST tivement volumineux. Elles sont de taille
moyenne et sont caractérisées par un
cytoplasme abondant, parfois vacuolisé,
Les GIST typiques constituent des lésions souvent clair, un noyau en position cen-
nodulaires développées dans l’épaisseur de trale à chromatine relativement dense.
la paroi digestive, s’étendant du côté séreux Des variantes histologiques rares existent et
lorsqu’elles sont volumineuses (figure 1). À la sont parfois trompeuses [6, 8]. La forme
coupe, les tumeurs sont bien limitées, non pléiomorphe (figure 2c) est caractérisée par
encapsulées, de consistance très ferme et de la présence de cellules tumorales de grande
couleur blanchâtre. Les lésions de petite taille, à noyau très volumineux, de forme irré-
taille sont habituellement homogènes. Les gulière, à chromatine nucléolée ; certaines
lésions les plus volumineuses présentent cellules peuvent être multinucléées ; le
souvent des remaniements nécrotiques ou stroma est abondant et souvent remanié. Un
hémorragiques, voire pseudo-kystiques. aspect pléiomorphe s’observe souvent de

FIG. 1. — Aspect macroscopique typique d’une GIST, ici gastrique : la lésion est nodulaire, bien limitée, blanchâtre à la coupe, avec des
remaniements hémorragiques et nécrotiques, ces derniers bien visibles sur la coupe montée correspondante.
FIG. 1. — Typical gross appearance of a GIST, here gastric: the lesion is nodular, limited and whitish, with hemorrhagic foci and necrotic
zones, clearly visible at very low magnification.

363
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a b

c d

FIG. 2. — Aspects histologiques des GIST: l’aspect fusiforme (a) est le plus typique et le plus fréquent (70 % des cas). L’aspect épithélioïde
(b) est plus rare (20 % des cas). Les rares formes pléiomorphes (c) ne doivent pas être interprétées à tort comme des sarcomes d’autre origine.
La présence de fibres skénoïdes, qui apparaissent sous forme de globules extracellulaires très éosinophiles, est typique des GIST de l’intestin
grêle (d). HES, grandissements originaux : a et b, x150, c et d, x230.
FIG. 2. — Histological features of GIST: The spindle-shaped appearance (a) is the most frequent (70% of cases). The epithelioid type (b) is
rare (20% of cases). The unusual pleomorphic cases (c) must not be confused with another sarcoma. Skenoid fibers are typical of the GIST of
the small intestine (d). HES, original magnifications: a and b, × 150; c and d, × 230.

manière focale, à proximité d’une zone rema- L’aspect histologique peut varier avec le
niée. La présence d’un tel aspect de façon dif- siège de la tumeur [8]. Les tumeurs de
fuse est inhabituel et doit amener, avant de siège œsophagien, colique et rectal sont
conclure au diagnostic de GIST pléiomorphe, habituellement de type fusiforme. Les
à éliminer formellement un autre sarcome ; tumeurs de siège gastrique ont un aspect
nous y reviendrons. La forme à stroma histologique plus variable, souvent fusi-
myxoïde est caractérisée par un stroma extrê- forme, parfois pseudo-palissadique (pouvant
mement abondant, d’aspect myxoïde, où évoquer un schwannome), assez fréquem-
sont dispersées des faisceaux de cellules ment épithélioïde (correspondant à l’ancien
d’aspect fusiforme. Les formes dites de type léiomyoblastome ou tumeur myoïde). Les
paragangliome ou de type carcinoïde sont tumeurs de l’intestin grêle contiennent
formées par une prolifération de cellules épi- parfois un matériel extracellulaire particu-
thélioïdes organisées en massifs ou en lobu- lier, correspondant à des globules de col-
les d’aspect endocrinoïde, séparés par un lagène, décrites par Min sous le nom de
stroma collagénique abondant. fibres skénoïdes (figure 2d) [62].

364
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

Caractères dilutions différentes et l’emploi, ou non, de


immunohistochimiques des GIST techniques de restauration antigénique.
Le recours, ou non, à une technique de
démasquage antigénique est le second
L’immunohistochimie a joué, comme nous problème technique majeur posé par
l’avons vu, un rôle essentiel dans l’émer- l’immunodétection de KIT. Le recours à une
gence et la validation du concept de GIST : technique de restauration antigénique a été
elle conserve aujourd’hui une importante prôné pour assurer une sensibilité satisfai-
fonction diagnostique. Nous étudierons suc- sante. Plusieurs auteurs ont fortement
cessivement : (a) les marqueurs caractéristi- contesté cette pratique, comme susceptible
ques des GIST : la protéine KIT (CD117) et d’être responsable de faux positifs si la dilu-
CD34, (b) les nouveaux marqueurs potentiels tion de l’anticorps primaire n’est pas adap-
des GIST, (c) les autres marqueurs immuno- tée. Le consensus international (2002) n’a
histochimiques susceptibles de compléter la pas donné de recommandation précise sur
caractérisation phénotypique des GIST : cer- ce point technique [6]. Le consensus de
tains d’entre eux datent de « l’ère pré-KIT » l’ESMO a recommandé de ne pas utiliser de
(comme l’actine musculaire lisse, la desmine technique de restauration antigénique [7].
et la protéine S100), d’autres sont d’introduc- Le consensus francophone pour la prise en
tion plus récente (comme la h-caldesmone), charge des GIST a adopté une position plus
(d) les marqueurs utiles pour l’évaluation du précise : conformément aux données de la
pronostic. seule étude comparative actuellement dis-
ponible [63], il propose d’utiliser l’anticorps
A4502 (Dako), soit à la dilution de 1/300 après
restauration antigénique (en l’occurrence,
La protéine KIT en tampon citrate pH6), soit à la dilution de
1/50 sans restauration antigénique.
La protéine KIT est actuellement le mar- La standardisation de l’immunodétection de
queur diagnostique fondamental des GIST. KIT reste toujours un point crucial et polé-
Le consensus international (2002) le recon- mique [64, 65]. Les variations inter-laboratoi-
naît expressément en recommandant de ne res dépendent autant des conditions pré-
considérer comme GIST que les tumeurs analytiques (comme la fixation et la techni-
KIT-positives, sauf cas exceptionnels [6].
que histologique) que de la technique
L’immunodétection de KIT pose cependant
immunohistochimique elle-même (incluant
quelques problèmes pratiques, dans sa réa-
la technique éventuelle de restauration anti-
lisation et son interprétation : nous les abor-
génique, le choix de l’anticorps et la techni-
derons successivement.
que de révélation). Il faut être conscient des
probables intérêts commerciaux qui moti-
Immunodétection de KIT : vent les pressions visant à imposer une
aspects techniques trousse unique pour l’immunodétection de
KIT. S’il est bien entendu nécessaire de ten-
Le premier problème pratique est le choix de dre à une standardisation des outils utilisés,
l’anticorps. Plusieurs anticorps dirigés contre il est aussi important que chaque laboratoire
la protéine KIT sont en effet actuellement travaille au mieux dans son propre environ-
commercialisés mais les études comparati- nement en prenant soin d’avoir des contrô-
ves, permettant d’évaluer objectivement leur les positifs et négatifs. Il faut souligner que
sensibilité et leur spécificité, sont rares [63]. les pathologistes ont déjà une très bonne
Les deux anticorps les plus fréquemment uti- reproductibilité dans l’immunodétection de
lisés sont l’anticorps polyclonal A4502 (Dako, KIT puisque pas plus de 2 ou 3 % des cas ont
Glostrup, Danemark) et l’anticorps monoclo- été déclarés inéligibles en raison d’un
nal SC168 ou C-19 (Santa Cruz, Santa Cruz, immunomarquage non reproductible dans
USA). D’autres anticorps sont commerciali- deux larges essais cliniques aux États-Unis,
sés : anticorps 566 (MBL), NCL-CD117 (Novo- portant sur plus de 900 cas.
castra), SC13508, SC1494 et SC168 (Santa Il faut insister sur le fait que les anticorps
Cruz), MS271 (Neomarkers). Beaucoup de disponibles ne permettent pas de distin-
variations dans les spectres de marquage de guer, sur coupe tissulaire, entre la forme
ces différents anticorps ont été observées. quiescente et la forme active, phosphorylée,
Plus qu’à des différences réelles de spécifi- de la protéine. Seules des techniques plus
cité ou de sensibilité des anticorps, ces diffé- sophistiquées d’immunoempreinte (Wes-
rences sont sans doute largement secondaires tern blot) peuvent permettre de répondre à
à des différences dans les techniques d’immu- cette question, dans le cadre de protocoles
nodétection utilisées, incluant l’utilisation de expérimentaux.

365
Jean-Michel Coindre et al. Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

Immunodétection de KIT : interprétation cellules interstitielles de Cajal qui servent


de témoins internes.
Avant toute analyse de l’immunomarquage, Un score semi-quantitatif a été proposé pour
le premier point à vérifier est la positivité prendre en compte ces différents aspects
des contrôles internes ; les plus utilisés sont (localisation, intensité, pourcentage de cel-
les mastocytes, toujours présents dans le lules marquées) et faciliter le diagnostic de
tissu péritumoral, notamment dans le cho- GIST dans des cas limites [67]. Ce score peut
rion de la muqueuse digestive, et souvent servir de guide pour l’interprétation d’un
présents au sein de la tumeur elle-même ; en cas difficile mais n’est pas utilisé en pratique
raison de leur distribution, les mastocytes courante.
peuvent servir de contrôles internes dans
tous les types de prélèvements, y compris Le cas particulier des GIST KIT négatives
les biopsies endoscopiques ; un deuxième
contrôle interne, utilisable uniquement sur
Si le terme de GIST doit être en théorie
pièce de résection chirurgicale, est consti-
réservé aux seules tumeurs KIT positives, il
tué par les cellules de Cajal, localisées existe cependant de rares exceptions de
autour du plexus myentérique. GIST authentiques où la protéine KIT n’est
L’interprétation de l’immunomarquage pas détectable par immunohistochimie. Les
(figure 3) peut présenter des difficultés liées GIST KIT-négatives représentent au maxi-
à trois facteurs principaux : (a) la localisation mum 5 % des cas de GIST [6, 17].
cellulaire du marquage, (b) l’intensité appa- Avant de proposer le diagnostic de GIST
rente du marquage, (c) le nombre de cellu- KIT-négative, des précautions doivent être
les positives. La localisation cellulaire typique prises pour éliminer l’hypothèse d’un faux
du marquage pour la protéine KIT dans les négatif. Plusieurs possibilités doivent être
GIST est cytoplasmique avec un renforce- recherchées :
ment membranaire habituellement bien • des lésions immunohistochimiquement
marqué. Un second type de marquage est inertes (problèmes de fixation, lames blan-
possible : c’est un marquage cytoplasmique ches trop longtemps stockées, etc.) ;
en grains périnucléaires, de type golgien • des erreurs techniques (mauvaise dilu-
(aspect en dots) ; ce marquage en grains tion de l’anticorps primaire, erreur de pro-
peut être isolé ou associé avec un marquage cédure…) ;
cytoplasmique diffus. Les deux types de • un problème d’échantillonnage dans une
marquage peuvent s’associer dans la même lésion présentant une expression hétéro-
tumeur. gène de KIT : c’est le cas notamment lors
L’intensité du marquage pour KIT dans les d’un diagnostic à partir d’une biopsie
GIST est variable. Le plus souvent, il est endoscopique ou de la microbiopsie d’une
intense et homogène. L’intensité est faible masse abdominale.
dans certains cas de GIST morphologique- Il faut également connaître deux cas particu-
ment typiques, sans qu’aucune signification liers :
particulière, notamment pronostique, puisse • le cas des GIST ayant perdu, partiellement
en être tirée [66]. ou complètement, l’expression de KIT,
Le pourcentage de cellules tumorales KIT notamment lors d’évolutions clonales, sou-
positives est également variable. La plu- vent observées à la suite d’un traitement par
part des GIST présente un positivité dif- l’imatinib [68], mais parfois aussi observées
fuse et homogène de la totalité ou de la dans les lésions métastatiques ;
quasi-totalité des cellules tumorales. Dans • le cas des GIST congénitales, qui n’expri-
certains cas, seule une minorité de cellules ment habituellement pas KIT, ni d’ailleurs
tumorales, de 10 à 20 %, sont KIT positives. CD34 [48].
Il n’y a pas d’indication claire sur la limite Ces causes de faux négatifs ou ces cas par-
inférieure du pourcentage de cellules ticuliers ayant été éliminés, il reste une très
positives nécessaire pour retenir le dia- faible proportion d’authentiques GIST, habi-
gnostic de GIST, et de quelle façon ces cel- tuellement typiques du point de vue mor-
lules doivent être positives pour que le phologique, effectivement KIT-négatives.
résultat soit significatif. Il faut cependant Ces tumeurs peuvent être appelées GIST
faire particulièrement attention à l’inter- KIT-négatives ou, de manière plus prudente,
prétation d’une positivité très focale « tumeurs stromales à cellules fusiformes ou
(moins de 10 % des cellules tumorales), épithélioïdes compatibles avec une GIST ».
restreinte à de rares cellules isolées ou à Il est fortement recommandé de pratiquer
des groupes de cellules dispersés. Il convient une étude moléculaire à la recherche de
de les différencier des mastocytes et des mutations de KIT ou de PDGFRA.

366
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

a b

c d

e f

FIG. 3. — Caractères immunohistochimiques des GIST : expression de KIT. Les différents profils d’expression de la protéine KIT dans les
GIST sont illustrés : marquage diffus et intense, le plus fréquent (a) ; marquage diffus d’intensité moindre (b) ; marquage cytoplasmique avec
renforcement ponctué « dot-like » (c) ; marquage ponctué « dot-like » presque exclusif, plus rare (d) ; marquage cytoplasmique et membra-
naire en théorie fréquent mais souvent difficile à différencier du marquage cytoplasmique (e) ; marquage composite et hétérogène (f). Immu-
noperoxydase, grandissement original : x200.
FIG. 3. — Immunohistochemical features of GIST: expression of KIT. The different expression patterns of KIT in GIST are illustrated: dif-
fuse and intense labeling, the most frequent (a); diffuse and moderate labeling (b); cytoplasmic labeling with dot-like features (c); pure dot-
like labeling, rare (d); cytoplasmic and membranous labeling (e); composite and heterogeneous labeling (f). Immunoperoxidase, original magni-
fication: × 200.

Spécificité de l’immunomarquage dilutions non adéquates [15, 32, 63, 69-72]. Les
principales tumeurs exprimant KIT [63] sont :
La protéine KIT n’est pas spécifique des GIST • les séminomes (84 % des cas) et les néopla-
et est exprimée dans d’autres néoplasmes. Le sies intra-tubulaires germinales (ITGCN) [73] ;
spectre des lésions susceptibles d’être KIT • les mélanomes (36 % des cas) ; il faut sou-
positives varie suivant les études, vraisembla- ligner que les composantes in situ des méla-
blement en raison d’un manque de standardi- nomes sont plus souvent positives que les
sation des procédures et en particulier de composantes infiltrantes [74] ;

367
Jean-Michel Coindre et al. Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

• les carcinomes folliculaires de la thyroïde cytes ; il est néanmoins peu probable que
(23 % des cas) [75] ; cette fonction soit retrouvée dans les cellu-
• les carcinomes à grandes cellules (17 % les mésenchymateuses. CD34 est exprimée
des cas) et les carcinomes neuro-endocrines à l’état normal par les cellules souches
à petites cellules du poumon et d’autres hématopoïétiques, les cellules endothélia-
localisations (7 %) [76] ; les et certaines sous-populations de cellules
• les oncocytomes (80 %) et les carcinomes fibroblastiques. CD34 est exprimée par de
chromophobes du rein (46 %) [77-79] ; très nombreuses tumeurs, notamment
• les carcinomes thymiques (86 %), mais pas mésenchymateuses.
les thymomes [80] ; La sensibilité de CD34 pour le diagnostic de
• certaines hémopathies, comme les leucé- GIST est inférieure à celle de KIT [31] :
mies myéloïdes chroniques et les patholo- seulement 60 à 70 % des GIST expriment
gies mastocytaires [75]. CD34, alors que KIT est exprimée dans 95 %
D’autres tumeurs ont pu être décrites des GIST. L’expression de CD34 est particu-
comme positives, notamment certains cas lièrement fréquente dans les GIST de siège
de tumeurs épithéliales ovariennes, de car- rectal et oesophagien (environ 90 % des cas)
cinomes endométriaux [75], de carcinomes [8]. Elle est beaucoup plus rare dans les GIST
mammaires (dont les tumeurs phyllodes) de l’intestin grêle (47 % des cas) [8]. Pour
[81], certaines tumeurs des glandes salivai- certains, l’absence d’expression du CD34
res [82-85]. Enfin, les carcinosarcomes expri- serait un facteur de mauvais pronostic mais
ment souvent KIT [86-88]. ce point a été très contesté et n’est pas
Certains sarcomes sont KIT positifs [69] ; accepté par tous.
c’est le cas notamment des angiosarcomes
(25 à 50 % des cas) [71], des chondrosarco-
mes myxoïdes extra squelettiques (10 % des
cas) [69], des tumeurs de type PNET/Ewing
Les nouveaux marqueurs potentiels
(20 % de cas, habituellement de façon focale) des GIST
[15, 69, 89]. Les taux plus élevés d’expression
de KIT rapportées dans des séries antérieures Deux marqueurs nouveaux des GIST ont été
de sarcomes sont probablement liés à des récemment proposés : la protéine DOG1 et
artefacts techniques. la protéine kinase C Θ (PKCΘ) .
Des polémiques se sont développées autour La protéine DOG1, isolée grâce à un travail
des fibromatoses intra-abdominales de type élégant d’analyse différentielle, est propo-
desmoïde : les résultats sont variables en sée comme un marqueur sensible et spéci-
fonction des études [70]. Il n’y a pas d’immu- fique des GIST [95]. Ce marqueur paraît
noréactivité avec les anticorps CD117, lorsque avoir un intérêt particulier pour le diagnos-
la technique est pratiquée selon les recom- tic des GIST associées à une mutation du
mandations actuelles [90, 91], mais des posi- gène PDGFRA, où la protéine KIT est indé-
tivités ont été décrites dans certaines études tectable dans plus de 60 % des cas, alors que
antérieures [92]. DOG1 y semble constamment exprimée. Il
De cette longue énumération, il faut retenir est cependant nécessaire de disposer d’étu-
que l’expression de KIT n’est pas spécifique des plus approfondies pour évaluer correc-
des GIST : cette absence de spécificité peut tement l’intérêt diagnostique de ce nouveau
être responsable de problèmes de diagno- marqueur.
stic différentiel, notamment si l’interpréta- La protéine PKCΘ est une protéine de signa-
tion du résultat immunohistochimique se lisation intracellulaire impliquée dans la
fait sans tenir compte des données histolo- transmission des signaux induits par l’activa-
giques ; nous y reviendrons. tion de KIT ou de PDGFRA. Plusieurs travaux
récents montrent que cette protéine est
La protéine CD34 surexprimée dans les GIST, y compris dans les
tumeurs KIT-négatives et dans les tumeurs
La protéine CD34 a été l’un des premiers associées à des mutations du gène PDGFRA
marqueurs diagnostiques ayant contribué à [16, 96-98].
l’émergence du concept de GIST au sein des
tumeurs mésenchymateuses digestives [29,
93, 94]. La fonction de la protéine CD34 n’est
pas complètement connue ; dans certains
Les autres marqueurs
types cellulaires, notamment les cellules immunohistochimiques des GIST
endothéliales, elle fonctionne comme une
protéine d’adhésion et sert de récepteur Un certain nombre de marqueurs peuvent
pour la L-sélectine, exprimée par les leuco- être utilisés pour compléter l’évaluation de

368
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

l’immunophénotype d’une GIST, même s’ils elle peut également être paradoxale, sou-
ne sont pas essentiels pour le diagnostic. vent plus forte voire présente même en
l’absence de SMA. La h-caldesmone est for-
tement exprimée par les tumeurs musculai-
Actine musculaire lisse res lisses (léiomyomes et léiomyosarcomes).
L’association d’une forte positivité de la h-
L’isoforme alpha de l’actine musculaire lisse caldesmone, de l’actine musculaire lisse et
est un marqueur des cellules musculaires de la desmine signe un diagnostic de tumeur
lisses normales et néoplasiques et de cer- musculaire lisse et non pas de GIST.
tains myofibroblastes. 30 à 40 % des GIST
sont positives pour l’isoforme alpha de
l’actine musculaire lisse (SMA) [8]. La positi- Protéine S100
vité avec l’anticorps anti-actine musculaire
lisse serait plus fréquente pour les GIST de Le terme de protéine S100 recouvre un
l’intestin grêle, mais plus rare pour les GIST ensemble de protéines intracellulaires de
du rectum et de l’œsophage. Il a été dit que fonctions encore mal connues, mais très uti-
les tumeurs CD34+ sont souvent SMA–, et lisées dans l’arsenal diagnostique. Environ
inversement ; certaines GIST ont un aspect 5 % des GIST (jusqu’à 10 % dans certaines
en mosaïque, avec une alternance de séries) présentent une positivité avec l’anti-
zones CD34+ et SMA-, et inversement. Il corps anti-protéine S100 ; cette positivité est
peut être parfois difficile de distinguer les le plus souvent focale ; l’expression de la
cellules tumorales des cellules musculaires protéine peut être cytoplasmique ou
lisses normales de la musculeuse digestive, nucléaire [8]. Il convient de reconsidérer le
SMA+, trappées au sein de la prolifération diagnostic de GIST si la protéine S100 est
tumorale. fortement exprimée : dans ce cas de figure,
Il ne faut pas oublier que les tumeurs mus- il faut évoquer notamment un schwannome
culaires lisses expriment l’actine musculaire (où KIT est négative) ou une métastase de
lisse de façon diffuse (en association avec la mélanome, parfois très trompeuse du point
h-caldesmone et la desmine), de même que de vue histologique, d’autant plus qu’elle
les lésions myofibroblastiques, les fibroma- peut exprimer KIT [74].
toses intra-abdominales ou les tumeurs
myofibroblastiques inflammatoires.
Autres marqueurs

Desmine Les GIST expriment la vimentine : l’utilisa-


tion de ce marqueur est parfois utile pour
La desmine est un filament intermédiaire, préciser les rapports de la tumeur avec la
exprimé par les cellules musculaires lisses, musculeuse digestive ou avec la musculaire
les cellules musculaires striées et les cellules muqueuse, car les cellules musculaires lisses
myocardiques. Les GIST qui présentent une digestives normales n’expriment pas la vimen-
positivité avec l’anticorps anti-desmine sont tine. Les GIST n’expriment pas les neuro-
extrêmement rares (moins de 5 % des cas filaments, ni la protéine gliale fibrillaire acide
dans la plupart des séries) ; la positivité est (GFAP). Une expression paradoxale des
toujours focale [8]. Il convient de reconsidé- cytokératines peut être observée dans un
rer soigneusement un diagnostic de GIST si petit nombre de cas, notamment dans les
la desmine est fortement exprimée par les formes épithélioïdes malignes [100] : cette
cellules tumorales. possibilité doit être connue et ne doit pas
conduire à des erreurs diagnostiques.
H-caldesmone

La h-caldesmone (h pour heavy) est une pro- Marqueurs pronostiques


téine associée à l’actine, d’introduction
récente dans l’arsenal diagnostique [99]. L’index mitotique reste le meilleur indica-
Son spectre d’expression est proche de teur pronostique. L’utilisation de Ki67, pro-
celui de la SMA : elle est notamment expri- posée régulièrement comme un potentiel
mée par les cellules musculaires lisses nor- marqueur pronostique [101-103], n’a cepen-
males et néoplasiques. La h-caldesmone est dant pas été validée formellement dans
plus souvent positive dans les GIST que la cette indication [104]. Certains marqueurs,
SMA, puisqu’elle est détectable dans plus de comme la protéine p53, bcl2 ou la cycline D1,
80 % des cas. L’expression de la h-caldes- ne sont pas utiles à l’évaluation du pronostic
mone peut être corrélée à celle de la SMA ; [103]. D’autres marqueurs pronostiques

369
Jean-Michel Coindre et al. Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

potentiels sont en cours d’investigation, monomorphes. Les anomalies de PDGFRA


comme p16 [105-107], dont la perte d’expres- détectées dans les GIST sont essentielle-
sion pourrait être un bon marqueur pour la ment localisées dans les exons 12 et 18.
prédiction de la malignité, comme pour Les mutations de KIT ont été rapportées
PTEN [108] ou CD44 [109]. dans 20 à 92 % des GIST [110, 111] suivant
les séries. Leurs fréquences moyennes, sur
plusieurs centaines de cas publiés, étaient
de 57 % pour l’exon 11,9 % pour l’exon 9 et
Caractéristiques moléculaires moins de 1 % pour les exons 13 et 17 [18, 38,
des GIST 112-133]. Il est toutefois probable que ces
fréquences soient sous-estimées, en raison
de techniques insuffisamment sensibles ou
Les GIST sont caractérisées par la présence de diagnostics de GIST faits par excès. Les
d’anomalies moléculaires dans deux gènes fréquences estimées actuellement sont 65-
cibles : KIT et PDGFRA. Ces anomalies molé- 70 %, 10 % et 6 % respectivement pour les
culaires jouent un rôle fondamental dans exons 11 et 9 de KIT et 18 de PDGFRA. Les
l’initiation tumorale et l’induction du pro- mutations des exons 13 et 17 de KIT et 12 de
cessus de tumorigenèse [18]. PDGFRA sont rares (< 1 %). Notons que les
mutations des exons 11 et 9 de KIT sont pra-
tiquement pathognomoniques des GIST ;
leur mise en évidence permet donc de
Le contexte confirmer un diagnostic histologique diffi-
cile. Enfin, certaines mutations sont forte-
La famille des récepteurs tyrosine kinase ment associées à une localisation spécifique
(RTK), dont les gènes KIT et PDGRFA font de la tumeur. Ainsi, les insertions en tandem
partie, est constituée en majeure partie de de l’exon 11 de KIT et les mutations de PDG-
récepteurs de facteur de croissance, dont FRA sont nettement plus fréquentes dans
beaucoup, tels RET, ALK, HER2 et EGFR, les tumeurs gastriques [130, 131, 133], alors
peuvent avoir une activité oncogénique. que les mutations de l’exon 9 de KIT sont
L’activité oncogénique du récepteur KIT est quasi-spécifiques des tumeurs du grêle [38,
démontrée dans certaines leucémies aiguës, 132].
les séminomes, les mastocytoses et les GIST.
Dans les GIST, l’activité oncogénique de KIT
et PDGFRA est liée à l’hyper-expression et à
l’activation de l’un ou l’autre de ces récep- Techniques de détection
teurs [18, 19]. L’activation est due, dans envi- des altérations de KIT et PDGFRA
ron 85 % des cas, à la présence de mutations
dites « gain de fonction » de l’un des deux La détection des mutations de KIT et PDG-
gènes. Ces mutations sont responsables de FRA peut se faire à partir de tissu tumoral
l’expression d’un récepteur dont l’activation congelé ou fixé. La détection est plus fiable
est constitutive, c’est à dire indépendante sur le tissu congelé, lorsque celui-ci est dis-
de la liaison à son ligand spécifique. ponible, car l’ADN extrait est de meilleure
qualité. Le matériel fixé a, quant à lui, des
coûts de transport et de préservation nette-
Nature et fréquence des altérations ment plus faibles. Un contrôle histologique
du fragment analysé est toujours nécessaire,
génétiques associées aux GIST pour évaluer la cellularité ainsi que les pour-
centages de nécrose et de contamination
Les mutations de KIT et PDGFRA sont fré- par des cellules non tumorales. Ces recher-
quentes et de nature très variable. Les plus ches d’altérations de l’ADN tumoral doivent
fréquentes sont des délétions en phase de être faites dans des centres expérimentés.
lecture situées sur l’exon 11 de KIT, qui code Les mutations des exons de KIT et PDGFRA
pour la partie juxta-membranaire intra-cyto- sont généralement détectées par des tech-
plasmique de ce récepteur. Ces délétions niques de screening telles la DHPLC [19] ou
peuvent supprimer 3 à 63 paires de bases, et le LAPP [134], puis les mutations sont identi-
leur localisation au sein de l’exon 11 est très fiées par séquençage. Bien que quelques
variable. L’exon 11 peut également contenir familles présentant des mutations consti-
d’autres types de mutations, telles des dupli- tutionnelles de KIT et PDGFRA aient été rap-
cations en tandem ou des mutations ponc- portées [49, 54], la fréquence de ces mutations
tuelles. Des mutations de KIT dans les GIST transmissibles est inférieure à 1 %. Il n’y a
peuvent également être présentes au sein donc pas d’indication à rechercher de muta-
des exons 9, 13 et 17, et sont alors plus tion germinale, ce qui ne pourrait de toute

370
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

façon être fait qu’après l’accord du patient Autres altérations génétiques


et dans le cadre d’une consultation spéciali- dans les GIST
sée de génétique.
Il est certain que si les anomalies de KIT ou
de PDGFRA sont nécessaires à l’induction
Intérêt pronostique de la recherche du processus de tumorigenèse dans les
des altérations de KIT et PDGFRA GIST, elles ne suffisent pas à expliquer la
progression tumorale et l’évolution variable
La présence de mutations dans l’ADN tumo- de ces tumeurs.
ral a été corrélée au pronostic des patients Plusieurs techniques et plusieurs stratégies
atteints de GIST, et à la réponse aux traite- ont été utilisées pour tenter d’identifier
ments spécifiques. Les publications les plus des marqueurs génétiques de progression
anciennes ont montré que la présence de tumorale. Les données disponibles sont
mutations de KIT dans l’ADN tumoral était encore relativement fragmentaires. Des
un facteur de mauvais pronostic pour les anomalies chromosomiques récurrentes
patients atteints de GIST [112, 115]. D’autres ont été décrites aussi bien dans les formes
études rétrospectives n’ont pas confirmé bénignes que dans les formes malignes,
notamment en 14q et 22q [137-141]. La
ces premières données [38, 114, 135], et la
comparaison du matériel génomique entre
valeur pronostique des mutations est actuelle-
tumeurs bénignes et tumeurs malignes par
ment contestée par la plupart des équipes
la technique de CGH [142, 143] a montré
[7]. Ces études rétrospectives concernaient
que des pertes, notamment en 9p, et des
le pronostic des patients avant la découverte
gains de matériel chromosomique étaient
en 2001 des effets anti-tumoraux de l’imati- fréquents dans les formes malignes et
nib, un inhibiteur spécifique de plusieurs pourraient avoir une valeur pronostique.
récepteurs tyrosine kinase dont KIT et PDG- Les techniques d’analyse transcriptomique
FRA [136]. Les études le plus récentes ont à haut débit par la technique des microar-
mis en évidence une forte corrélation entre rays pourraient permettre d’identifier des
la présence de mutations et la réponse au profils moléculaires associés avec le risque
traitement par l’imatinib [123, 126]. En effet de malignité [144], le mécanisme pathogé-
dans l’étude américaine, moins de 20 % des nique [145, 146] ou la réponse au traitement
patients ayant une mutation de l’exon 11 de [147], mais les données disponibles sont
KIT avaient une progression tumorale sous encore rares et parfois controversées [144,
traitement, alors que cette proportion était 148]. Une autre voie d’approche consiste à
supérieure à 80 % chez les patients sans étudier avec des puces tissulaires des
mutation de KIT. Les patients ayant une gènes cibles sélectionnés a priori, à l’aide
mutation de l’exon 9 avaient un taux de de techniques à haut débit, [107, 109, 149].
résistance intermédiaire. Ces techniques ont permis d’identifier plu-
sieurs gènes, comme ceux codant pour
p16/INK4 ou MDM2, comme des candidats
Indications de la recherche potentiels à un rôle important dans la pro-
gression tumorale.
d’altérations de KIT et PDGFRA En conclusion, des altérations des gènes
codant pour les récepteurs tyrosine kinase
Les indications de recherche de mutations KIT et PDGFRA sont présentes dans plus de
des gènes KIT et PDGFRA dans les GIST, 80 % des GIST. Ces altérations génétiques
découlent des travaux cités ci-dessus. Elles sont responsables d’une activation consti-
sont encore très restreintes en dehors de tutionnelle de ces récepteurs, et leur rôle
protocoles de recherche clinique. En effet, dans la tumorigénèse est démontré par la
la seule indication « en routine » actuelle- fréquence élevée des GIST chez les patients
ment concerne les GIST négatifs pour KIT en ayant des mutations germinales. La détec-
immunohistochimie (environ 5 % des cas), tion des mutations dans l’ADN tumoral est
ou dont l’histologie est atypique [7]. La indiquée pour confirmer un diagnostic dif-
détection d’une mutation chez ces patients ficile, notamment en cas de suspicion de
permet de confirmer le diagnostic de GIST. GIST KIT négative. En revanche, bien que la
Bien que la présence d’une mutation présence de mutations soit fortement cor-
paraisse prédictive de la réponse à l’Imati- rélée à la réponse au traitement par l’imati-
nib, sa recherche n’est pas nécessaire avant nib, leur détection avant traitement n’est
traitement car quelques patients sans muta- pas indiquée en dehors d’études cliniques
tions peuvent répondre au traitement [17]. prospectives.

371
Jean-Michel Coindre et al. Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

Diagnostic différentiel mes, à cytoplasme abondant, très


éosinophile : il n’existe pas de mitose ; des
atypies nucléaires focales et des calcifications
Avant la mise en place de la détection de KIT sont possibles. L’immunohistochimie montre
par immunohistochimie, les GIST ont été une forte et diffuse positivité pour les anti-
sous-diagnostiquées car un certain nombre corps anti-desmine, actine musculaire lisse
d’entre elles étaient classées comme léio- alpha et h-caldesmone, alors que les anti-
myome, léiomyosarcome ou léiomyoblas- corps anti-KIT et CD34 sont négatifs. Une
tome. Actuellement, avec la généralisation de léiomyomatose oesophagienne peut être
la détection immunohistochimique de KIT et observée dans le cadre d’un syndrome
la pression des cliniciens, le risque est plutôt d’Alport. Les léiomyomes du colo-rectum,
au surdiagnostic de GIST. Les GIST peuvent s’observent chez l’adulte plus âgé, sont de
être confondues avec des tumeurs conjonc- petite taille (en règle < 1 cm), sont découverts
tives bénignes, des tumeurs malignes non à l’examen endoscopique et siégent au
conjonctives et différents sarcomes. niveau de la musculaire muqueuse. Les léio-
myomes génitaux extra-utérins siégent dans
le pelvis et sont parfois rattachés à la face
externe du sigmoïde ou du rectum [151]. Ils
Tumeurs conjonctives bénignes ont un aspect identique aux léiomyomes de
l’utérus mais sont assez fréquemment en
Il est important de ne pas confondre une involution hydropique (figure 5). Il convient
GIST avec une tumeur conjonctive bénigne, d’y penser systématiquement chez la femme
étant donné la curabilité habituelle de ces et de faire une détection immuno-histochi-
dernières par leur simple exérèse. mique des récepteurs hormonaux, en parti-
Léiomyomes : Ils siègent surtout au niveau de culier des récepteurs progestatifs, qui sont
l’œsophage (figure 4) ou du rectum et sont en règle fortement et diffusément positifs
très rares au niveau de l’estomac et du grêle. dans ce type de tumeur.
Les léiomyomes de l’œsophage sont les plus Schwannomes : Ils sont très rares, facile-
fréquents [8, 117, 150]. Ils se voient surtout ment confondus avec une GIST, mais sont
chez l’adulte jeune, au niveau du tiers infé- parfaitement bénins (figure 6) [152-155]. Ils
rieur de l’œsophage, sont révélés par une siègent surtout au niveau de l’estomac, sont
dysphagie ou découverts lors d’un examen plus rares au niveau de l’intestin grêle et ne
systématique. Ces tumeurs sont souvent sont pas associés à une neurofibromatose.
intramurales, mesurent habitullement de 1 à Ils siègent principalement dans la sous-
3 cm mais peuvent dépasser 10 cm. Sur le muqueuse et la musculeuse, sont bien limi-
plan histologique, il s’agit de tumeurs pauci- tés, mesurent de 0,5 à 7 cm, avec une taille
cellulaires, constituées de cellules fusifor- médiane de 3 cm. Sur le plan histologique,

a b

FIG. 4. — Diagnostic différentiel des GIST: léiomyome. L’aspect histologique (a) de ce léiomyome oesophagien est typique, caractérisé par
une prolifération de cellules courtes, très éosinophiles; elles expriment fortement la h-caldesmone (b).
FIG. 4. — Differential diagnosis of GIST: leiomyoma. The histological aspect (a) of this leiomyoma is typical: tumor cells are highly eosino-
philic; they express h-caldesmon (b).

372
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

a b

FIG. 5. — Diagnostic différentiel des GIST: léiomyome génital extra-utérin. a) HES. Aspect de léiomyome utérin en involution hydropique.
b) Immunohistochimie. Il existe en règle une forte expression des récepteurs progestatifs au niveau des cellules tumorales.
FIG. 5. — Differential diagnosis of GIST: extrauterine genital leiomyoma. a) HES. Uterine leiomyoma in hydropic degeneration. b) Immuno-
peroxidase. High expression of progesterone receptors in tumor cells.

a b

FIG. 6. — Diagnostic différentiel des GIST: schwannome de l’intestin grêle. a) HES. Tumeur bien limitée, comportant ici des zones myxoïdes
et des zones fusocellulaires, avec en périphérie une couronne lymphoïde. b) Immunohistochimie. L’anti-protéine S100 est fortement et dif-
fusément positif, ce qui est tout à fait exceptionnel dans une GIST.
FIG. 6. — Differential diagnosis of GIST: schwannoma of the small intestine. a) HES. Limited tumor showing myxoid areas and spindle-
shaped cells, with lymphoid aggregates in periphery. b) Tumor cells strongly express S100 protein, which is very unusual in typical GIST.

ils ont habituellement un aspect typique de Tumeur desmoïde du mésentère : Elle peut
schwannome mais peuvent être morpholo- être isolée ou s’observer dans le cadre d’un
giquement très proches d’une GIST avec la syndrome de Gardner [156]. Il s’agit d’une
particularité de présenter un infiltrat lym- tumeur mesurant souvent plus de 5 cm de
phoïde périphérique souvent important (ce diamètre, au moins partiellement mal limi-
petit signe diagnostique est parfois très utile tée et infiltrant la paroi de l’intestin ou de
au diagnostic différentiel). L’immunohisto- l’estomac (figure 7). Sur le plan histologique,
chimie permet d’établir le diagnostic de l’aspect est très différent d’une GIST, avec
manière formelle en montrant une forte et un fond richement collagène comportant
diffuse positivité pour l’anti-protéine S100, souvent des foyers d’aspect chéloïdien ou
alors que l’anti-KIT est négatif. myxoïde et des cellules correspondant à des

373
Jean-Michel Coindre et al. Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

variable, souvent bien limitée, non encapsu-


lée. Sur le plan histologique, la cellularité est
variable, avec des zones densément cellulai-
res ayant une architecture de type hémangio-
péricytaire, des zones fibreuses et des zones
myxoïdes. Les cellules présentent un noyau
ovalaire, souvent foncé, mais sans véritable
atypie ni activité mitotique importante.
L’immunohistochimie montre en règle une
forte et diffuse positivité pour l’anti-CD34,
alors que les marqueurs musculaires, la pro-
téine S100 et le KIT sont négatifs [160].
Tumeur glomique de l’estomac : Elle peut
être facilement confondue avec une GIST de
type épithélioïde, ce d’autant que l’immuno-
marquage montre une positivité pour l’anti-
h-caldesmone et actine musculaire lisse
alpha [161]. Le CD34 est en règle négatif,
FIG. 7. — Diagnostic différentiel des GIST : tumeur desmoïde. mais KIT a été rapportée comme positive
Prolifération peu dense faite de myofibroblastes typiques, avec un dans quelques cas.
fond richement collagène et zone myxoïde, infiltrant ici les couches
musculaires lisses de la paroi intestinale.
FIG. 7. — Differential diagnosis of GIST: desmoid tumor. Hypo-
cellular proliferation made up of typical myofibroblasts, with a col- Tumeurs malignes non conjonctives
lagenous stroma and myxoid zones, infiltrating the muscularis
propria of the intestinal wall.
Devant une tumeur manifestement maligne,
à cellules fusiformes ou épithélioïdes, peu
différenciée, siégeant au niveau du tube
myofibroblastes typiques [91]. L’immuno- digestif ou du péritoine, il convient d’élimi-
histochimie n’est pas nécessaire et peut être ner par principe d’autres tumeurs malignes
trompeuse, car le KIT peut être positif si les que les GIST : mélanome, carcinome, lym-
contraintes techniques ne sont pas parfaite- phome ou autres.
ment respectées [70, 90]. Les meilleurs arguments pour arriver au
Polype fibroïde inflammatoire : Il siège prin- diagnostic sont représentés par la connais-
cipalement au niveau de l’estomac ou de sance d’un éventuel antécédent de tumeur
l’intestin grêle. Il s’agit d’une lésion poly- maligne et par l’immunohistochimie.
poïde, le plus souvent de petite taille. Histo- Une mention particulière doit être faite
logiquement, la lésion a souvent un aspect pour les tumeurs malignes non GIST qui
granulomateux ou est constituée de cellules peuvent exprimer la protéine KIT [63]. Il
fusiformes se disposant autour de nom- s’agit principalement du mélanome : il
breux vaisseaux, dont la paroi présente typi- convient de se souvenir que les métastases
quement un aspect en bulbe d’oignon ; il péritonéales ou au niveau de l’intestin grêle
existe un infiltrat formé de lymphocytes et d’une mélanome ne sont pas exceptionnel-
d’éosinophiles. L’immunomarquage montre les, que l’aspect histologique peut être
une positivité des cellules fusiformes pour proche d’une GIST épithélioïde ou à cellules
le CD34, alors que KIT est négatif [157, 158]. fusiformes, et que la protéine KIT est expri-
Tumeur myofibroblastique inflammatoire : mée dans environ 1/3 des cas des mélano-
Cette tumeur s’observe le plus souvent chez mes (figure 8). Dans ce cas, c’est la forte et
l’enfant ou l’adulte jeune [159]. La taille et la diffuse positivité pour l’anti-protéine S100
localisation sont variables. Histologique- qui doit alerter et faire demander les mar-
ment, la lésion est constituée de cellules queurs mélanocytaires comme l’HMB45 et
fusiformes de type myofibroblastique. Les le MelanA.
cellules présentent un noyau souvent forte- Certains carcinomes, comme certains adéno-
ment nucléolé et sont intriquées à des carcinomes du sein, de l’utérus, du poumon,
lymphocytes et des plasmocytes. L’immuno- certains carcinomes du rein et de la vessie,
marquage montre une positivité pour l’actine peuvent mimer une GIST et exprimer KIT.
musculaire lisse alpha et surtout pour l’ALK- Les séminomes sont des tumeurs rares mais
1, avec parfois une positivité trompeuse pour de pronostic et de traitement différents, qui
l’anti-pancytokératine et l’anti-desmine. Les peuvent se voir dans le rétropéritoine, de
anti-CD34 et KIT sont négatifs. manière primitive ou métastatique, en parti-
Tumeur fibreuse solitaire : Cette tumeur peut culier chez l’homme. Ces tumeurs sont
s’observer dans le péritoine. Elle est de taille presque constamment positives pour l’anti-

374
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

a b

c d

FIG. 8. — Diagnostic différentiel des GIST: métastase péritonéale d’un mélanome. a) HES. Tumeur maligne à cellules épithélioïdes pouvant
faire évoquer une GIST. Immunohistochimie : Forte positivité de l’anti-KIT (b), de l’anti-protéine S100 (c) et de l’HMB45 (d).
FIG. 8. — Differential diagnosis of GIST: peritoneal metastasis of melanoma. a) HES. Malignant epithelioid tumor simulating a GIST.
Immunohistochemistry: strong positivity for KIT (b), S100 protein (c), and HMB45 (d).

KIT, qui est d’ailleurs un marqueur utile Il s’agit le plus souvent de tumeurs histo-
pour son diagnostic. logiquement pléiomorphes, mais qui peuvent
être fusocellulaires, relativement mono-
morphes et simuler une GIST (figure 9). Il
convient de rechercher systématiquement
Sarcomes des zones de liposarcome bien différencié
de type sclérosant. L’immunohistochimie
Léiomyosarcomes : Des léiomyosarcomes montre une positivité pour les anti-MDM2
primitifs du rétropéritoine, génitaux extra- et CDK4 alors que l’anti-KIT est négatif [151].
utérins et du tube digestif peuvent s’obser- Le CD34 peut être positif, ainsi que les mar-
ver [116]. Il s’agit le plus souvent de tumeurs queurs musculaires lisses ou striés en cas de
bien différenciées, fortement et diffusément composant hétérologue de type musculaire.
positives pour la h-caldesmone, l’actine Sarcome du stroma endométrial : Des récidi-
musculaire lisse et souvent la desmine, alors ves péritonéales multiples de cette tumeur
que KIT et CD34 sont négatifs. peuvent s’observer de nombreuses années
Liposarcome dédifférencié : Il s’agit en règle après une hystérectomie d’exérèse de la
de tumeurs du rétropéritoine, mais qui tumeur initiale. Sur le plan macroscopique, il
peuvent envahir les structures intestinales. existe souvent de multiples nodules sur le

375
Jean-Michel Coindre et al. Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

a b

FIG. 9. — Diagnostic différentiel des GIST: Liposarcome dédiffé-


rencié. a) HES. Aspect de tumeur maligne à cellules fusiformes peu
différenciée. b) HES. Zone de liposarcome bien différencié carac-
térisé par la présence de cellules à noyau franchement atypique sur
un fond fibro-adipeux. c) Immunohistochimie. L’anti-MDM2 est en
règle positif au niveau des cellules tumorales.
FIG. 9. — Differential diagnosis of GIST: dedifferentiated liposar-
coma. a) HES. Malignant tumor, with spindle-shaped cells, poorly
differentiated. b) HES. Area of clearly differentiated liposarcoma
characterized by cells with atypical cells in a fibroadipose context.
c) Immunohistochemistry: anti-MDM2 is usually expressed by
tumor cells.

péritoine avec parfois envahissement de la gnes jusqu’à des formes hautement


paroi intestinale. Histologiquement, ces malignes. Le premier problème posé au
nodules sont faits de cellules fusiformes pathologiste est donc la prédiction du ris-
courtes, monomorphes, à noyau basophile que évolutif. Depuis l’introduction d’un trai-
avec une riche vascularisation souvent de tement efficace dans les formes malignes,
type hémangiopéricytaire (figure 10). L’immu- l’imatinib (Glivec®, Novartis, Bâle, Suisse),
nohistochimie montre une négativité pour une deuxième question se pose éventuelle-
l’anti-KIT et le CD34, mais une positivité pour ment au pathologiste : la prédiction de la
les anti-récepteurs hormonaux et surtout les réponse au traitement.
récepteurs progestatifs et le CD10. Il faut distinguer les facteurs pronostiques
Autres sarcomes : D’autres sarcomes, plus des GIST localisées relevant d’un traitement
rares mais éventuellement KIT positifs, doi- chirurgical, de celui des GIST avancées ne
vent être éliminés, comme un angiosarcome relevant plus que d’un traitement médical.
dans sa forme épithélioïde, une tumeur mali- Pour les GIST localisées, les deux facteurs
gne des gaines des nerfs périphériques, une pronostiques majeurs sont la taille de la
tumeur neuroectodermique périphérique de tumeur et l’index mitotique. Pour les tumeurs
type sarcome d’Ewing ou un synovialosar- avancées, le pronostic dépend essentielle-
come. Dans ces cas, c’est le profil immunohis- ment de la réponse au traitement par l’ima-
tochimique et éventuellement les résultats tinib.
des études moléculaires qui trancheront.

GIST localisées
Évolution, traitement
et facteurs histopronostiques Le traitement des GIST localisées est la
chirurgie d’exérèse. L’objectif de la chirur-
gie est la résection macroscopiquement
L’évolution des GIST couvre un large spec- complète de la tumeur, sans effraction
tre, depuis des formes parfaitement béni- tumorale avec des marges de tissu sain [162,

376
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

a b

FIG. 10. — Diagnostic différentiel des GIST: Sarcome du stroma


endométrial. a) HES. Tumeur constituée de petites cellules à
noyau ovalaire foncé sur un fond richement vascularisé de type
hémangiopéricytaire. Immunohistochimie : Forte positivité des
anti-récepteurs progestatifs (b) et CD10 (c).
FIG. 10. — Differential diagnosis of GIST: endometrial stroma
sarcoma. a) HES. Tumor made of small cells, with oval, dense
nuclei, in a highly vascularized, hemangiopericytoma-like context.
Immunohistochemistry: strong positivity of progesterone receptors
(b) and CD10 (c).

163]. L’évaluation des marges de résection mais d’évaluer le risque de malignité de la


est donc un point essentiel de l’examen tumeur examinée. Cette évaluation est
anatomopathologique. Toutes les études fondée sur la combinaison de deux facteurs
concordent pour montrer que l’obtention histopronostiques fondamentaux : la taille
de marges négatives (R0) est un facteur pro- et de l’index mitotique. Le risque de mali-
nostique essentiel. Cependant, l’influence gnité peut être ainsi coté en quatre grades :
de la présence de marges positives sur le très faible, faible, intermédiaire, élevé, selon
taux de récidive et la survie globale est très un système de score rappelé dans le
discutée dans la littérature [162-164]. Il n’y tableau I. Certains auteurs proposent d’ajou-
a pas actuellement de consensus sur la dis- ter un cinquième grade, correspondant aux
tance de sécurité nécessaire entre le bord formes de risque très élevé, en pratique les
de la tumeur et la tranche de section chirur- lésions avec diffusion péritonéale ou métas-
gicale. Il était autrefois conseillé que la dis- tatique d’emblée [6, 39].
tance de sécurité soit d’au moins 2 cm mais La recherche d’autres facteurs pronosti-
ce point n’a pas été vérifié dans des études ques est justifiée par le souci d’affiner l’éva-
plus récentes. Les marges de résection peu-
vent évidemment atteindre la cavité périto-
néale du côté tumoral : ceci doit être TABLEAU I. — Critères pronostiques dans les GIST.
clairement explicité dans le compte rendu TABLE I. — Prognostic criteria in GIST.
anatomopathologique.
L’examen de la tumeur après exérèse doit Taille Index mitotique
évaluer les facteurs histologiques susceptibles Très bas risque < 2 cm < 5/50 HPF
de prédire un risque de rechute ou d’évolu-
Bas risque 2-5 cm < 5/50 HPF
tion métastatique. Le consensus internatio-
nal (2002) a proposé de considérer toute Risque intermédiaire < 5 cm 6-10/50 HPF
GIST localisée comme possédant un risque 5-10 cm < 5/50 HPF
potentiel de malignité [6]. Pour le patho- Haut risque > 5 cm > 5/50 HPF
logiste, l’objectif n’est donc plus de séparer > 10 cm Indifférent
les formes bénignes des formes malignes, Toute taille > 10/50 HPF

377
Jean-Michel Coindre et al. Ann Pathol 2005 ; 25 : 358-85

luation du risque évolutif. Il est maintenant la recherche de mutation n’est pas réalisée
démontré que certains paramètres morpho- en routine dans les GIST localisées.
logiques n’ont pas de valeur pronostique.
C’est le cas du type histologique (fusiforme
ou épithélioïde), même s’il a été suggéré GIST avancées
que les formes pléiomorphes ou hypercel-
lulaires sont de plus mauvais pronostic
[120, 165]. Ainsi que nous l’avons déjà indi- Les GIST avancées relèvent d’un traitement
qué, le profil d’expression de KIT (intensité médical et non chirurgical [7]. Le traitement
du marquage, pourcentage de cellules médical repose actuellement sur l’imatinib,
positives) n’a pas non plus de valeur pro- un antagoniste pharmacologique de KIT,
nostique [6, 39]. bloquant sa fonction tyrosine kinase et
inhibant la transmission du signal par la
D’autres paramètres morphologiques ont été
protéine activée [171]. Le traitement par ima-
évalués dans plusieurs études, sans toute-
tinib est actuellement indiqué dans trois
fois avoir été validés définitivement. Plu-
situations : (a) les GIST non résécables, dans
sieurs études ont ainsi évalué l’intérêt de
le but d’obtenir une réduction tumorale
l’index de prolifération évalué à l’aide d’un
permettant une exérèse chirurgicale en
anticorps anti-Ki67 (comme MIB-1). Pour
deuxième intention, (b) les GIST métasta-
certains auteurs, l’indice Ki67 aurait une tiques, où l’exérèse de la tumeur primitive
meilleure sensibilité que l’index mitotique n’est justifiée qu’en cas de risque de
pour prédire le risque de récidive. Dans cer- complication majeure (obstruction, perfora-
taines études, une valeur supérieure à 10 % tion), (c) les rechutes métastatiques, quel
serait ainsi prédictive du risque de rechute qu’en soit le site [7]. La posologie habituelle
[40, 166] ; cependant, il n’y a pas actuelle- de l’imatinib est de 400 mg/jour mais elle
ment de valeur seuil validée. Pour d’autres peut être portée à 800 mg/jour dans certai-
auteurs [39], l’indice de prolifération se nes situations [172] ; le traitement doit être
comporte comme une variable continue, poursuivi jusqu’à apparition d’une intolé-
avec un risque de récidive d’autant plus rance ou d’une résistance [7].
élevé que sa valeur est élevée. Le traitement par imatinib a permis d’obte-
D’autres facteurs ont été considérés comme nir des résultats spectaculaires : une survie
potentiellement pronostiques, mais dans à 1 an de 90 % des malades traités, 60 à 70 %
des analyses univariées, ce qui leur retire de réponses objectives, 10 à 20 % de stabili-
beaucoup de poids : l’âge, le sexe, la pré- sations [5]. La réponse au traitement est
sence de nécrose, la cellularité. Parmi ces cependant grevée par des résistances, pri-
différents paramètres, le mieux connu, et maires ou secondaires [173, 174]. Les résis-
depuis longtemps, est la localisation de la tances primaires se traduisent par une
tumeur [167]. L’expérience clinique confirme absence de réponse au traitement, évaluée
en effet que la proportion de formes béni- au bout de 6 mois. Les résistances secondai-
gnes et malignes varie beaucoup en fonc- res sont acquises sous traitement, le plus
tion du siège de la tumeur. Dans la plupart souvent en raison de l’apparition de nouvel-
des études, la grande majorité des tumeurs les anomalies génétiques (amplification du
de siège gastrique sont d’évolution bénigne gène KIT, mutations nouvelles) rendant tout
(notamment lorsqu’elles sont de siège antral ou partie des cellules tumorales insensibles
[120]), alors que la plupart des tumeurs de à l’action de l’imatinib ; l’apparition d’une
siège colique et oesophagien se comportent résistance secondaire se traduit par une
comme des tumeurs malignes. Il est cepen- reprise évolutive, qui peut être partielle ou
dant difficile de déterminer si ces différences généralisée.
de comportement tumoral traduisent des Dans les GIST avancées, la question posée
différences biologiques réelles entre des au pathologiste est donc essentiellement
tumeurs de siège différent, comme le sug- celle de la prédiction de la réponse au trai-
gèrent certaines données [124, 145, 168-170], tement par imatinib. Le seul facteur claire-
ou si elles sont dues à des biais dans les ment identifié aujourd’hui est l’existence et
circonstances de diagnostic, en particulier à le type de mutation. Comme nous l’avons
un diagnostic plus précoce dans certaines dit précédemment, il a été montré que les
localisations. tumeurs présentant une mutation dans
Comme nous l’avons vu plus haut, la valeur l’exon 11 de KIT sont plus sensibles au trai-
pronostique des anomalies génétiques asso- tement par l’imatinib que les tumeurs pré-
ciées aux GIST est très discutée. Il faut souli- sentant un autre type de mutation de KIT ou
gner que, même si l’intérêt pronostique de de PDGFRA ou ne présentant pas de muta-
certaines de ces anomalies était vérifié, il tion. Cependant, même si, dans ces cas de
serait limité en pratique, dans la mesure où figure, la sensibilité au traitement par l’ima-

378
GIST : définition, caractéristiques et diagnostic

tinib est moindre, elle n’est pas nulle : le traite- [9] Miettinen M, Monihan JM, Sarlomo-Rikala M, Kova-
ment peut donc être prescrit dans tous les tich AJ, Carr NJ, Emory TS et al. Gastrointestinal
cas et la recherche systématique des muta- stromal tumors/smooth muscle tumors (GISTs) pri-
tions de KIT ou de PDGFRA n’est pas justi- mary in the omentum and mesentery: clinicopatholo-
fiée en routine, en dehors de protocoles de gic and immunohistochemical study of 26 cases. Am
recherche clinique [5]. Les efforts actuels J Surg Pathol 1999 ; 23(9) : 1109-18.
s’orientent vers la recherche de paramètres [10] Sakurai S, Hishima T, Takazawa Y, Sano T, Naka-
simples permettant d’évaluer la réponse jima T, Saito K et al. Gastrointestinal stromal tumors
précoce au traitement afin de déterminer and KIT-positive mesenchymal cells in the omentum.
l’intérêt de sa poursuite prolongée [175]. Pathol Int 2001 ; 51 : 524-31.
En conclusion, le domaine des GIST a béné- [11] Hu X, Forster J, Damjanov I. Primary malignant gas-
ficié d’évolutions majeures au cours des trointestinal stromal tumor of the liver. Arch Pathol
dernières années. Ces tumeurs rares sont Lab Med 2003 ; 127 : 1606-8.
devenues de véritables modèles en oncologie,
[12] Yamaura K, Kato K, Miyazawa M, Haba Y, Mura-
à la fois dans le domaine de la pathologie
moléculaire et de la thérapeutique. Le rôle matsu A, Miyata K et al. Stromal tumor of the pan-
du pathologiste, essentiel pour une prise en creas with expression of c-kit protein: report of a case.
charge adaptée des patients, nécessite une J Gastroenterol Hepatol 2004 ; 19 : 467-70.
bonne compréhension et une utilisation [13] Daum O, Klecka J, Ferda J, Treska V, Vanecek T,
correcte des critères de diagnostic et de Sima R et al. Gastrointestinal stromal tumor of the
classification des GIST. ■ pancreas: case report with documentation of KIT
gene mutation. Virchows Arch 2005 ; 11 : 470-2.
[14] Sato O, Wada T, Kawai A, Yamaguchi U, Maki-
moto A, Kokai Y et al. Gastrointestinal stromal tumor
Références of the pancreas: case report with documentation of
KIT gene mutation. Cancer 2005 ; 446 : 470-2.
[15] Miettinen M, Lasota J. KIT (CD117): A review on
[1] Balaton AJ, Coindre JM, Cvitkovic F. Les tumeurs expression in normal and neoplastic tissues, and on
stromales gastro-intestinales. Gastroenterol Clin Biol mutations and their clinicopathologic correlations.
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[2] Heinrich MC, Rubin BP, Longley BJ, Fletcher JA. 20.
Biology and genetic aspects of gastrointestinal stromal [16] Debiec-Rychter M, Wasag B, Stul M, De Wever I,
tumors: KIT activation and cytogenetic alterations. Van Oosterom A, Hagemeijer A et al. Gastrointesti-
Hum Pathol 2002 ; 33 : 484-95. nal stromal tumours (GISTs) negative for KIT
[3] Duensing A, Medeiros F, McConarty B, Joseph NE, (CD117 antigen) immunoreactivity. J Pathol 2004 ;
Panigrahy D, Singer S et al. Mechanisms of oncogenic 202 : 430-8.
KIT signal transduction in primary gastrointestinal [17] Medeiros F, Corless CL, Duensing A, Hornick JL,
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