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Indications bibliographiques
BIBLIOGRAPHIE PRIMAIRE
CORNWELL, P., Jack l’éventreur, affaire classée, Ed. des Deux terres, 2003.
HESIODE, La Théogonie, Des travaux et des jours, Paris, Livre de poche, 1999.
PORCHER, T., Hina, Maui et Compagnie, Papeete, Au vent des îles, 2019.
SARTRE J.-P., Huis Clos suivi de Les Mouches, Paris, Folio, 1972.
STEVENSON, R. L., L’étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde. Disponible en ebook via l’ENT :
http://upf.cyberlibris.fr.ezproxy.upf.pf/book/45001204
LA BIBLE.
BIBLIOGRAPHIE SECONDAIRE
BERTHERAT, M., Les mythes racontés par les peintres, Paris, Bayard jeunesse, 2011.
CARLIER, C., VALETTE, B., Les grandes figures mythiques, Paris, Ellipses, 2011.
COBAST, E., Les cent mythes de la culture générale, Paris, coll. Que sais-je ?, P.U.F., 2016.
DELCOURT, M., Œdipe ou la légende du conquérant, Paris, Les Belles Lettres, 1981.
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DUMEZIL, P., Mythe et épopée, Paris, Gallimard, 1995.
ELIADE, M., Mythes, rêves et mystères, Paris, Folio essais, Gallimard, 1957.
FAESSEL, S., Visions des îles : Tahiti et l’imaginaire européen, Du mythe à son exploitation littéraire (XVIII e-XXe
siècles), Paris, L’Harmattan, 2006.
FAUCHEUX, A., Le mythe antique dans le théâtre du XXe siècle, Paris, Ellipses, 1999.
HENRY, T., Tahiti aux temps anciens, Paris, Société des Océanistes, 2004.
JOURNET, N., Les grands mythes : origine, histoire, interprétation, Auxerre, Coll. Petite Bibliothèque de Science,
Sciences humaines éditions, 2017.
LACARRIERE, J., Au cœur des mythologies : en suivant les dieux, Paris, Folio, 2002.
LEVI –STRAUSS, C., « La structure des mythes », dans Anthropologie structurale, Paris, Pocket, 1958.
–– , Mythologiques. Tome III : L’origine des manières de table, Paris, Plon, 1968.
LEVY-BOSSI, R., Les Mythes du feu en Polynésie, Papeete, éditions ‘Una ‘Una, 2008.
MARRET, S., « L’inconscient aux sources du mythe moderne », dans Etudes anglaises, Paris, Klincksieck, t. 5, p.
298-307, 2002/3, http://www.cairn.info/revue-etudes-anglaises-2022-3-page-298.htm]
NEYTON, A., L’âge d’or et l’âge de fer, Paris, Les Belles Lettres, 1984.
OLIVEIRA GOMES, C., L’indispensable de la mythologie : comprendre et connaître les grands mythes, Paris,
Studyrama, 2005.
PAMBRUN, J.-M., La naissance de Havai'i, Te ti-pû-ra'a 'o Havai'i, Papeete, Éd. Le Motu, 2006.
PEREZ, C., Echappée pacifique. Triangle polynésien. Religion, pouvoir et société. De la méditerranée antique au
grand Océan austral, Paris, L’Harmattan, 2011.
QUESNEL, A., Les mythes modernes. Actualité de la culture générale, Paris, P.U.F., 2003.
–– , Un poisson nommé Tahiti. Mythes et pouvoirs aux temps anciens polynésiens, Papeete, Au vent des îles, 2020.
VERNANT, J.P., VIDAL-NAQUET, P., Œdipe et ses mythes, Bruxelles, éd. Complexe, 2001.
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RESSOURCES VIDEOS
Electre de Giraudoux, par P. Dux, avec F. Chaumette. Ed Montparnasse, 2012Jack the ripper, de J. Franco, 1976.
Œdipe-roi, de P.P.Pasolini, avec S. Mangano, coll. Les Maîtres italiens, SNC, 2010.
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PLAN DU COURS MAGISTRAL
PRESENTATION DU COURS :
Contenus et objectifs
Organisation et modalités d’évaluation
4. De l’« éco-mythologie » ?
4.1. Récits grecs de métamorphoses
4.2. Dénoncer les écocides
4.3. Mythologie polynésienne et éléments naturels
4.3.1. La « Terre Mère »
4.3.2. Les mythes du feu
Conclusion générale
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CITATIONS et CORPUS du COURS MAGISTRAL
Λόγος (logos) : parole juste, qui défend l’ordre établi et fait l’éloge de ses héros ; parole disciplinée, ordonnée
à la conquête de la vérité.
Μῦθος (muthos) : « la rumeur qui menace la parole de louange, les voix de l’envie qui font obstacle au
surgissement de la vérité » (Pindare).
L. Aragon (« Du sujet », Le Film, 6è année, nouvelle série, n° 149, 22 janvier 1919, repris dans Chroniques : 1918-
1932, édition de Bernard Leuilliot, Stock, 1998, p. 42) : Fantômas est l’« idéal de l’homme moderne, essentiellement
actif et décidé. L’homme moderne seul est un héros de cinéma […] La vie active qu’il mène le met en état de
surexcitation perpétuelle. II ignore la mélancolie ».
P. Azoury, J.-M. Lalanne (cités par Nadja Cohen, dans « Fantômas ou le mythe de l’homme moderne chez les
poètes des années 1910-1920 », Belphégor [En ligne], 11-1 | 2013, http://belphegor.revues.org/126) : « Fantômas
apparaît lorsque le monde change de vitesse. […] Fantômas est contemporain de l’essor considérable des médias dont
il a aussitôt cherché à faire la plus maîtrisable des armes » ; « Le temps de Fantômas est celui du direct permanent ».
H. de Balzac (La Vieille fille, Paris, Classiques Garnier, 1844, p. 119), « Les mythes nous pressent de toutes parts, ils
servent à tout, ils expliquent tout ».
« J’ai plusieurs fois été, moi second ou troisième, me promener dans l’intérieur. Je me croyais transporté dans le
jardin d’Eden ; nous parcourions une plaine de gazon, couverte de beaux arbres fruitiers et coupée de petites rivières,
qui entretiennent une fraîcheur délicieuse ».
« Partout nous voyions régner l’hospitalité, le repos, une joie douce et toutes les apparences du bonheur ».
« Un peuple nombreux y jouit des trésors que la nature verse à pleines mains sur lui ».
C. Carlier, B. Valette (Les grandes figures mythiques, p. 3) : certains héros légendaires sont des « icônes
constitutives de nos mythologies modernes ».
Dracula est « à l’intersection de l’histoire, des terreurs populaires et de la littérature » (ibid., p. 254).
« L’aventure du Dr Jekyll exprime toute la violence du désir étouffé sous les conventions, qui le condamnent à n’être
vécu que de manière nocturne et clandestine » (ibid., p. 252).
R. Desnos (Jack l’Eventreur, Paris, Allia, 2003, p. 7) : « Nul ne l’a jamais vu, ou plutôt les personnes qui l’ont vu
n’ont jamais pu le décrire car on n’a retrouvé que leurs corps, horriblement mutilés »
M. Eliade (Aspects du mythe, p. 16) : « Le mythe raconte une histoire sacrée ; il relate un événement qui a eu lieu
dans le temps primordial, le temps fabuleux des "commencements" ».
C’est « un récit à caractère sacré, exemplaire, significatif, qui a valeur de modèle » (ibid., p. 11).
Les mythes d’origine « racontent comment le monde a été modifié, enrichi ou appauvri » ; Kumulipo, texte rituel
d’Hawaï est une « remémoration et une réactualisation rituelle, par les chants et la danse, des événements mythiques
essentiels qui ont lieu depuis la Création » (ibid., p. 37).
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« D’ailleurs, est-il même possible de trouver une seule définition susceptible de couvrir tous les types et toutes les
fonctions des mythes, dans toutes les sociétés archaïques et traditionnelles ? Le mythe est une réalité culturelle
extrêmement complexe, qui peut être abordée et interprétée dans des perspectives multiples et complémentaires »
(ibid., p. 16)
M. Eliade (Mythes, rêves et mystères, p. 21) : le mythe est pour les sociétés archaïques le « fondement même de la vie
sociale et de la culture ».
« Etant réel et sacré, le mythe devient exemplaire et par conséquent répétable, car il sert de modèle et conjointement
de justification à tous les actes humains. En d’autres termes, un mythe est une histoire vraie qui s’est passée au
commencement du Temps et qui sert de modèle aux comportements humains » (ibid., p. 21-22).
« En imitant les actes exemplaires d’un Dieu ou d’un héros mythique, ou simplement en racontant leurs aventures,
l’homme des sociétés archaïques se détache du temps profane et rejoint magiquement le Grand Temps, le temps
sacré » (ibid., p. 22).
Le mythe, « à l’échelle collective, […] se manifeste parfois avec une force considérable sous la forme du mythe
politique » (ibid, p. 38).
►"Selon Jung « les mythes et les contes […] renferment de thèmes bien définis qui reparaissent partout et toujours ».
Ces « images et ces correspondances », qu’on retrouve dans les rêves » ou dans les « idées délirantes », des êtres
humains, sont des « représentations archétypales ». On a donc l’impression qu’elles appartiennent à tous, et qu’elles
peuvent « se manifester spontanément, partout et en tout temps ». Le célèbre psychanalyste pense même que ces
« images primordiales et instinctives sont un héritage collectif. »"
►"Dans ces conditions, on peut dire par exemple que Médée est un archétype, dans la mesure où elle révèle une
frayeur fondamentale et collective – celle de l’enfant et de la femme, celle de l’infanticide et de la naissance. Plusieurs
dramaturges ont donné de cet archétype une représentation théâtrale et violente".
Freud (Lettre à Fliess, 15 octobre 1897): « J'ai trouvé en moi comme partout ailleurs, des sentiments d'amour envers
ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont je pense, communs à tous les jeunes enfants ».
Jung (Des Archétypes de l’inconscient collectif, dans Les Racines de la conscience, livre I), définit :
« une couche pour ainsi dire superficielle de l’inconscient » ; il s’agit de l’« inconscient personnel » ; ses
contenus sont « les complexes à tonalité affective, qui constituent l’intimité personnelle de la vie psychique ».
« une couche plus profonde qui ne provient pas d’expériences ou d’acquisitions personnelles, mais qui est
innée ». C’est l’« inconscient collectif », qui a « des contenus et des modes de comportement qui sont les
mêmes partout et chez tous les individus. En d’autres termes, il est identique à lui-même chez tous les
hommes et constitue un fondement psychique universel de nature supra-personnelle présent en chacun », ses
contenus sont des « archétypes ».
C. Lévi-Strauss (article « mythème », Encyclopaedia universalis) : « mythème » : « principe fondamental d’un récit
mythique » ; les mythes « se pensent à travers les hommes »
Interview de Claude LEVI-STRAUSS sur son ouvrage Mythologiques, le 17 décembre 1971. Morceaux choisis.
http://www.ina.fr/video/I06290910
« Si on voulait chercher des définitions [aux mythes], on en trouverait probablement autant que chacun des peuples
auxquels on les emprunte […]. Ce sont des histoires que les gens se racontent ou qu’ils entendent raconter, et qu’ils
considèrent comme n’ayant pas d’auteur [ …], parce que ce sont des histoires qui se sont incorporées au patrimoine
collectif du fait d’avoir été répétées et transformées au cours de ces répétitions successives et par le moyen desquelles
chaque société essaye de comprendre à la fois comment elle est faite, les rapports de ses membres avec le monde
extérieur et la position de l’homme dans l’ensemble de l’univers. Ce sont donc des histoires qui tendent à fonder, par
ce qui s’est passé à l’origine des temps, la raison pour laquelle les choses sont comme elles sont […]. Les mythes
essaient de donner de tous ces phénomènes une interprétation globale et autrement dit de situer [les explications de
phénomènes appartenant à des domaines divers] dans ce que j’appellerai une seule matrice, un seul moule
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d’explication […]. Le propre du mythe c’est de construire une explication sur plusieurs registres […] qui essaie de
faire concourir toutes les difficultés, tous les problèmes qui peuvent se poser à l’homme dans différents domaines, à la
construction d’un seul modèle d’explication ».
• Le mythe est « un récit d’une actualité constante et non fictionnelle » (ibid, p. 16)
• « La pensée mythique se vit de l’intérieur » (ibid.)
• Le mythe est « une manière singulière de rendre compte du réel » (ibid., p. 9).
• Il apparaît comme « un ensemble à existence constante, non fictionnelle, aux implications profondes sur toute
la conception du monde » (ibid., p. 24)
• « La vérité du mythe n’est jamais mise en doute » ; elle se situe dans un présent « indépassable » (ibid.)
P. Ricoeur (« Mythe, l’interprétation philosophique », dans Encyclopaedia Universalis) : « Le mythe dit toujours
comment quelque chose est né ».
P. Smith (« Mythe », dans Encyclopaedia Universalis) : c’est « un type particulier de récit dont le modèle a été donné
par les histoires des dieux de la Grèce antique. Toutefois, bien des mythes ne sont pas des histoires des dieux, ce sont
des histoires de héros mais distinguées des contes ou des légendes, ce sont des histoires d’ancêtres mais distinguées
des récits historiques, des histoires d’animaux distinguées des fables ».
Dans les sociétés mythiques, « le temps s’offre sous une forme de répétition et non d’enchaînement diachronique ».
« La plupart des mythes renvoient à un temps primordial auquel on se réfère sans cesse comme à la matrice des temps
présents »; ils offrent « une vision globale du temps indéfiniment semblable à soi et qui tire sa signification de cet
éternel retour au même ».
Autre récit sumérien: « Enki et Ninhursag » (traduit aussi par N.S. Kramer), qui décrit le pays de Dilmun,
sorte de paradis divin : « A Dilmun, le corbeau ne pousse pas son cri…le lion ne tue pas, le loup ne s’empare
pas de l’agneau…Celui qui a mal aux yeux ne dit pas ‘’ j’ai mal aux yeux ‘’… Le vieil homme ne dit pas ‘’ je
suis un vieil homme ‘’ ».
HOMERE, Odyssée, VII, description du verger d’Alkinoos, roi des Phéaciens : « Il y avait un grand jardin de
quatre arpents, entouré de tous côtés par une haie. Là, croissaient de grands arbres florissants qui produisaient,
les uns la poire et la grenade, les autres les belles oranges, les douces figues et les vertes olives. Et jamais ces
fruits ne manquaient ni ne cessaient, et ils duraient tout l'hiver et tout l'été, et Zéphyros, en soufflant, faisait
croître les uns et mûrir les autres ; la poire succédait à la poire, la pomme mûrissait après la pomme, et la
grappe après la grappe, et la figue après la figue. Là, sur la vigne fructueuse, le raisin séchait, sous l'ardeur de
Hélios, en un lieu découvert, et, là, il était cueilli et foulé; et, parmi les grappes, les unes perdaient leurs fleurs
tandis que d'autres mûrissaient. Et à la suite du jardin, il y avait un verger qui produisait abondamment toute
l'année. Et il y avait deux sources, dont l'une courait à travers tout le jardin, tandis que l'autre jaillissait sous le
seuil de la cour, devant la haute demeure, et les citoyens venaient y puiser de l'eau. Et tels étaient les
splendides présents des dieux dans la demeure d'Alkinoos. » ; ou encore lorsque le porcher Eumée parle à
Ulysse de l’île de Syros dans laquelle il passa sa jeunesse : « On n’y connaît jamais la famine, jamais les
maladies, fléaux des malheureux humains ; mais quand les citadins ont atteint la vieillesse… Apollon les abat
de ses plus douces flèches ».
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HESIODE, Les Travaux et les jours (v.90-92; 109-120), description de l’existence des hommes de la race
d’or, au temps du règne de Kronos : « La race humaine vivait auparavant sur terre, à l’écart et à l’abri des
peines, de la dure fatigue, des maladies douloureuses, qui apportent le trépas aux hommes… La vieillesse
misérable sur eux ne pesait pas… Mourant, ils semblaient succomber au sommeil… Le sol fécond produisait
de lui-même une abondante et généreuse récolte, et eux, dans la joie et la paix, vivaient de leurs champs, au
milieu de biens sans nombre ».
EMPEDOCLE (De la nature – Purifications 128 ; 130) : « Les autels ne ruisselaient pas du carnage des
taureaux ; les hommes jugeaient abominable d’ôter la vie aux corps animés pour se repaître de leurs
substances inviolables » ; « tous étaient doux alors et dociles à l’homme : les fauves et les oiseaux : partout
brûlait la flamme du mutuel amour ».
PLATON, Le Politique (271e-272b) : les hommes « avaient à profusion les fruits des arbres et de toute une
végétation généreuse, et les récoltaient sans culture sur une terre qui les leur offrait d’elle-même. Sans
vêtement, sans lit, ils vivaient le plus souvent à l’air libre, car les saisons étaient si bien tempérées qu’ils n’en
pouvaient souffrir, et leurs couches étaient molles dans l’herbe qui naissait de la terre, à foison » + Le Critias
(114d-115b).
VIRGILE, Seconde Géorgique (v. 149-152) : « Ici, c’est un printemps perpétuel et l’été dure pendant des
mois qui ne sont pas les siens ; deux fois par an les brebis y sont pleines, deux fois l’arbre donne ses fruits. En
revanche, on n’y voit pas les tigres furieux, ni la race cruelle des lions, et les sucs de l’aconit n’y trompent pas
les malheureux qui les cueillent… ».
OVIDE, Métamorphoses, I (v. 89-150) : « L'âge d'or commença. Alors les hommes gardaient volontairement
la justice et suivaient la vertu sans effort. Ils ne connaissaient ni la crainte, ni les supplices; des lois
menaçantes n'étaient point gravées sur des tables d'airain; on ne voyait pas des coupables tremblants redouter
les regards de leurs juges, et la sûreté commune être l'ouvrage des magistrats. Les pins abattus sur les
montagnes n'étaient pas encore descendus sur l’océan pour visiter des plages inconnues. Les mortels ne
connaissaient d'autres rivages que ceux qui les avaient vus naître. Les cités n'étaient défendues ni par des
fossés profonds ni par des remparts. On ignorait et la trompette guerrière et l'airain courbé du clairon. On ne
portait ni casque, ni épée; et ce n'étaient pas les soldats et les armes qui assuraient le repos des nations. La
terre, sans être sollicitée par le fer, ouvrait son sein, et, fertile sans culture, produisait tout d'elle-même.
L'homme, satisfait des aliments que la nature lui offrait sans effort, cueillait les fruits de l'arbousier et du
cornouiller, la fraise des montagnes, la mûre sauvage qui croît sur la ronce épineuse, et le gland qui tombait
de l'arbre de Jupiter. C'était alors le règne d'un printemps éternel. Les doux zéphyrs, de leurs tièdes haleines,
animaient les fleurs écloses sans semence. La terre, sans le secours de la charrue, produisait d'elle-même
d'abondantes moissons. Dans les campagnes s'épanchaient des fontaines de lait, des fleuves de nectar; et de
l'écorce des chênes le miel distillait en bienfaisante rosée ».