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Elément de Module :

Mécanique des Fluides

Cours : 16 heurs
TD : 12 heurs
TP : 08 heurs

Evaluations : 02 heurs

Pr. MOUDA Mouhcine


Email : moudamouhcine4@gmail.com

1
CH Statique des
I Fluides
Situations dans lesquelles il n’y a pas de mouvement
relatif
entre les particules fluides :
• fluides au repos,
• fluides uniformément accélérés.

Il n’y a pas de contraintes dues aux frottements


entre particules.

Les forces en jeu sont uniquement des forces de


surface
dues à la pression.

2
CH I - Statique des
Fluides

1 - Pression en un point d’un fluide

Dans un fluide au repos (uniformément accéléré), la


pression
désigne la force par unité de surface qui s’exerce
perpendiculairement à un élément de surface dS.

M
dF est la force exercée sur l’élément de
surface dS.
d p est la pression régnant au point M.
S

La force de pression agit toujours vers l’intérieur du volume


délimité par l’élément de surface.
3
CH I - Statique des
Fluides

La pression est toujours indépendante de la surface et de


l’orientation de cette surface :

M M

dS1 dS2

mai
s
4
CH I - Statique des
Fluides

Fluide réel Fluide parfait Fluide réel ou


en en parfait
mouvement mouvement au repos
1 1 1

2 2 2

Fluide réel ou parfait


uniformément
accéléré
1
Les forces de surface
sont normales
2

Il n’existe de contraintes tangentielles que si le fluide est réel et


5
en mouvement non uniformément accéléré
CH I - Statique des
Fluides

La pression s’exprime en pascal


:
Pa = N.m -2 = kg.m.s-2.m -2 = kg.m-1.s-2

On trouve aussi
:
L’atmosphère : 1 atm = 1,013.10 5 Pa
Le bar : 1 bar = 10 5 Pa

6
CH I - Statique des
Fluides

2 - Equation fondamentale de la Statique


On considère un élément de volume fluide de forme
parallélépipédique, de volume dV = dx.dy.dz,
dans un repère cartésien :

z
d
(x,y, z
y z)
x d
x
d
y
Faire le bilan des forces qui s’appliquent sur cet élément de volume
impose de distinguer :
• les forces de volume : le poids
• les forces de surface : les forces de pression 7
CH I - Statique des
Fluides

z
d
(x,y,
z
y z)
x d
x
d
y
Force de volume
:
L’expression du poids du fluide est donnée par

Force de surface
:
On peut décomposer cette force en ses trois
composantes

Puisqu’ici les forces de surface sont nécessairement normales,


la composante suivant z correspond aux forces de pression s’exerçant
sur les surfaces perpendiculaires à l’axe z.
8
CH I - Statique des
Fluides

z
d
(x,y, z
y z)
x d
x
d
y
Donc
:
Par un développement au premier ordre, on a
:

D’où
:
Et par analogie, sur les deux autres axes :
9
CH I - Statique des
Fluides

La force de surface se résume alors à


:

Soit
:
Au total, on a e
: t
En vertu du Principe Fondamental de la Dynamique, l’ensemble des
forces agissant sur la particule fluide équivaut au produit de sa masse
par son accélération :

Par conséquent, on a
:
D’où 10
:
CH I - Statique des
Fluides

Si le fluide est au repos :

Dans ce cas : (Équation


locale)
Dans le cas d’un fluide au repos, en supposant que , on a :

D’où :

C’est l'équation différentielle à résoudre


pour connaître la pression en tout point
du fluide au repos.

11
CH I - Statique des
Fluides

3 - Application aux fluides incompressibles

Un fluide est dit incompressible si l’on peut considérer que sa masse


volumique est en tout point la même :

Par ailleurs, on peut considérer que l’accélération de la pesanteur


est une constante :

Par conséquent :

Et par intégration :

Soit :

12
CH I - Statique des
Fluides

Puisque

On a :

où p0 est la pression à l’altitude z0


z

Donc :
p0 z0
h
h hauteur de fluide sous
le niveau de référence

p z

La plupart du temps, on prendra z0 = 0 le niveau de référence


correspondant à la surface libre du fluide où p0 = pa

Pour les applications numériques, on prendra la pression


atmosphérique standard : pa = 1,013.10 5 Pa
13
CH I - Statique des
Fluides

surface libre à la
z pression atmosphérique
atmosphère
pa
0 p(z)

z<0

liquide

14
CH I - Statique des
Fluides

4 - Application aux fluides compressibles


De façon générale, il s’agit des gaz puisque leur densité dépend
de la pression.

Pour simplifier l’étude, on prendra le cas d’un gaz parfait :

M : masse molaire du
Soit : gaz
Or :

D’où : la masse volumique


est
fonction de la pression
⇒ compressibilité
En partant de l’équation fondamentale de la statique des fluides :

15
CH I - Statique des
Fluides

Il faut donc intégrer :

Constante si la
Soit : température
est homogène
où la constante se définit par
Donc : rapport à la pression pour un
niveau de référence

Ainsi, si p=p0 en z=z0, alors :

Donc :

16
CH I - Statique des
Fluides

pa

0 p
17
CH I - Statique des
Fluides

5 - Forces
hydrostatiques
On peut désormais s’intéresser à la détermination des
forces
s’exerçant sur les surfaces solides immergées.

On sait que est la force de M


pression élémentaire s’exerçant sur la
surface dS
élémentaire dS.

Pour connaître la force totale s’exerçant sur une surface S, il


suffit
d’intégrer sur cette surface S :

18
CH I - Statique des
Fluides

Cas particulier d’une plaque plane :

h1 où

donc

surface h2
S

p0 h avec
19
profondeur du barycentre de la surface
CH I - Statique des
Fluides

Cas particulier d’une plaque plane :

Par conséquent :
0

h1

Remarque
:
Si on néglige l’épaisseur de
la plaque, une force de
surface h2 direction opposée mais
S de même intensité s’applique
sur la face opposée
⇒ la résultante des forces
p0 h
de pression s’exerçant sur
la plaque est donc nulle.
20
CH I - Statique des
Fluides

Cas particulier d’une paroi :

p0
0

h1

La pression atmosphérique
s’applique de part et
d’autre
de la paroi

h2

p0
ou
h
bien
21
CH I - Statique des
Fluides

Détermination du point d’application d’une force hydrostatique :

Si est la force hydrostatique s’exerçant sur une surface S,


alors
on peut avoir besoin de connaître le point d’application A de cette
force.
Il faut alors calculer le moment
de la force par rapport à un
O
Point point O quelconque,
d’application puis identifier ce moment à la
M résultante des moments
élémentaires par rapport à ce
même point O :
A

surface
S Remarque
:Il est en général commode de
choisir un point O appartenant
22
à la surface
CH I - Statique des
Fluides

Exemple : cas d’une


paroi

O 0

◉ h

h 23
CH I - Statique des
Fluides

O 0

◉ h

24
h
CH I - Statique des
Fluides

Effort exercé sur un objet totalement immergé :


(Poussée d’Archimède)

On sait que la force exercée par le fluide


sur le solide immergé s’exprime comme :

La formule du gradient permet de passer


d’une intégrale de surface à une intégrale
de volume :

Dans le cas présent, si l’on identifie le scalaire f à la pression,


on obtient :

25
CH I - Statique des
Fluides

Or, l’équation fondamentale de la statique des fluides permet d’écrire :

d’où

En supposant g constante sur tout le volume :

⇒ force opposée au poids


du fluide déplacé

masse de fluide déplacé ⇓


par le volume solide Poussée d’Archimède

Remarque
:
On admettra que le point d’application
de la poussée d’Archimède est le centre
de masse de la partie immergée du solide
26
Théorème de
Pascal
Deux points situés au même niveau dans un fluide au
repos sont à la même pression.
Si la masse volumique de fluide est uniforme.

Presse
hydraulique

27
27
CH Cinématiqu
e fluides en mouvement : on s’attachera
II Il s’agit de l’étude des
à faire une description des écoulements sans avoir recours
au
calcul des forces mises en jeu.

1-
Définitions
Le fluide milieu
continu :
Le fluide est un milieu continu (distance moyenne parcourue par une
molécule entre deux chocs y est très petit devant les dimensions
caractéristiques du système).

le fluide est découpé en cellules élémentaires appelées particule


de fluide

28
La particule fluide est choisie comme entité élémentaire
permettant une description complète des écoulements :

Il s’agit d’un « paquet » de molécules entourant un point M donné ;


celles-ci sont alors supposées avoir toutes la même vitesse au
même instant.

Il n’est a lors plus nécessaire de décrire les mouvements


individuels des molécules du milieu, mais seulement le
mouvement de la particule fluide .

29
CH II -
Cinématique

b) Descriptions d’Euler et de
Lagrange
Description d’Euler
:
Cette description de l’écoulement consiste à établir à un instant t
donné l’ensemble des vitesses associées à chaque point de
l’espace occupé par le fluide.

z La vitesse associée au
point M évolue au cours du
temps.

M1
A chaque instant t, l’écoulement
M2 du fluide est décrit au moyen
y d’un champ de vecteurs
vitesse.
x
« photo instantanée de l’écoulement »
30
CH II -
Cinématique

Dans cette description d’Euler, on appelle « ligne de courant » la


courbe qui, en chacun de ses points, est tangente aux vecteurs
vitesse.

M2 M3

ligne de courant
à t=t 0
M1
Remarque
: Les lignes de courant
évoluent dans le temps,
M3 au même titre que le
M2 champ
de vecteurs vitesse
ligne de courant
à t=t 1
M1
31
Tube de courant

Toutes les lignes de courant


s’appuyant sur une même courbe
fermée constituent une surface (S’)
appelée « tube de courant ».

S1
S2

S

32
CH II -
Cinématique

Description de Lagrange
:
Cette description de l’écoulement consiste à suivre une particule
donnée au cours de son mouvement au sein du fluide.

Ici, c’est l’évolution de la position des particules qui permet


la description de l’écoulement.

Ainsi, le lieu géométrique des positions successives occupées


par une particule constitue ce qu’on appelle la « trajectoire » de
cette particule.

trajectoire de la
P(t2) particule P

P(t1) P(t3)

P(t0)

« photo avec temps de pause infini 33


»
CH II -
Cinématique

Attention : il ne faut pas confondre ligne de courant


et trajectoire. Ce sont deux notions bien différentes.

trajectoire
ligne de
courant
à t=t 0

P(t1)
P(t0)
M2
M1

34
CH II -
Cinématique

c) Ligne
d’émission
Toutes les particules qui sont passées par un même point E sont
situées, à l’instant t, sur une courbe appelée « ligne d’émission »
relative au point E.

…en E à l’instant t3
…en E à l’instant t4 …en E à l’instant t2
trajectoire de la particule
émise en E à l’instant t1

trajectoire de la particule
émise en E à l’instant t0

E
Pratiquement, une ligne
t0 d’émission peut se
t1 t5 ligne d’émission visualiser en fixant une
t2 t3 t4
ligne d’émission
de E à l’instant t5 source colorante au
ligne d’émission
ligne d’émission de E à l’instant t4 point E : les courbes
de E àde E à l’instant
l’instant t2 t3 colorées correspondent
alors aux lignes 35
d’émission
CH II -
Cinématique

d) Ecoulement
permanent
Un écoulement est dit permanent (ou stationnaire) lorsque le
champ
de vecteurs vitesse est statique : il ne varie pas dans le temps.
Dans ce cas
:
• les lignes de courant sont fixes dans l’espace ;

• les trajectoires coïncident avec les lignes de courant ;

• les lignes d’émission coïncident également avec les


lignes de courant.

lignes de lignes
trajectoire
courant d’émission
s

⇒ plus rien ne dépend explicitement du temps.


36
2- Equation de continuité (système fermé)
Considérons une veine d’un fluide incompressible de masse
volumique ρ animée d’un écoulement permanent.
On désigne par :
• S1 et S2 respectivement la section
d’entrée et la section de sortie du
fluide à l’instant t,
• S’1 et S’2 respectivement les sections
d’entrée et de sortie du fluide à
l’instant t’=(t+dt),
• dm1 : masse élémentaire entrante
comprise entre les sections S1 et S’1,

• dm2 : masse élémentaire sortante


comprise entre les sections S2 et S’2,
• M : masse comprise entre S1 et S2,

A l’instant t : le fluide compris entre S1 et S2 a une masse égale à (dm1+ M)


A l’instant t+dt : le fluide compris entre S’1 et S’2 a une masse égale à (M+ dm2).

37
Au bout du temps dt, le fluide compris entre A et B passe
entre A’ et B’. Par conservation de la masse:

dm 1 + M = M + dm2

Pendant l’intervalle de temps dt, la masse dm 1 de fluide


ayant traversé la section S 1 est la même que la masse dm 2
ayant traversé la section S 2.

dm 1 = dm 2

ρ1 .dV 1 = ρ 2 .dV 2
Donc:

ou encore: ρ1 .S 1 .dx 1 = ρ 2 .S 2 .dx 2

En divisant par dt : ρ1 .S 1 .V 1 = ρ 2 .S 2 .V 2

Puisque le fluide est incompressible, l’équation de continuité est la suivante:


S 1 .V 1 = S 2 .V 2
38
CH II -

3. Débits Cinématique

Débit massique
Est la masse de fluide par unité de temps qui traverse une
section droite quelconque de la conduite.

qm est le rapport de la masse m de fluide s'écoulant pendant


le temps t.

En effet, considérons un élément de surface 𝑑𝑆 de


normale .
Pendant 𝑑𝑡, la quantité de matière traversant la
surface élémentaire est celle contenue dans un
cylindre de base 𝑑𝑆 et de hauteur dh.

Par conséquent, le débit massique élémentaire est :

39
Il en résulte pour une surface S quelconque :

Débit volumique

qv est le volume de fluide, par unité de temps, qui traverse une


section droite.

D’après ce qui précède, il a pour expression :

40
4. Dérivée particulaire eulérienne

L’utilisation des variables d’Euler pose un problème de dérivation.

En effet considérons une grandeur G (masse volumique,


vitesse…) que l’on suppose attachée à un point matériel M et
dont on veut étudier la variation par rapport au temps.

Si on décrit G(x, y, z, t) en variables d’Euler, il ne suffit plus de


faire une dérivée partielle par rapport à t puisque les (x, y, z)
dépendent de t, on introduit alors la dérivée particulaire qui tient
compte de la variation temporelle des (x, y, z):

41
La dérivée comporte deux termes :

• Le premier est le taux de variation temporelle en un point fixe de


l’espace.
• Le second est la contribution convective qui représente le taux de
variation spatiale à un instant fixe.

Dans le cas d’une grandeur vectorielle , la dérivée


particulaire est donnée par :

42
5. Equation de continuité (système ouvert) :

L’équation de continuité traduit le principe de conservation


de la masse : la variation de masse pendant un temps dt
d’un élément de volume fluide doit être égale à la somme
des masses de fluide entrant diminuée de celle du fluide
sortant.

On considère alors un élément de volume fluide :

Sa masse peut s’exprimer comme :

Pendant le temps dt, la variation de cette masse s’écrit :

43
CH II -
Cinématique

Cette variation doit alors être égale à :

(i) la somme des masses de fluide qui entre et sort par


les 6 faces de l’élément de volume dV.
(ii) la somme des masses de fluide spontanément
détruites (puits) ou créées (sources) à l’intérieur
de dV (termes inexistants dans notre cas).

Suivant l’axe y, le fluide entre avec la


vitesse v y et sort avec la vitesse v y+dy.
Par conséquent, la masse entrant
pendant le temps dt s’exprime :
y

x
On a, par ailleurs, pour la masse sortant :
44
CH II -
Cinématique

Le bilan sur l’axe y donne alors :

Un développement au 1 er ordre
permet d’écrire :

Il reste alors : suivant l’axe y.

suivant l’axe y.

dV
Et par analogie sur les 2 autres axes,
on trouve :

suivant l’axe x,
dV

et suivant l’axe z.
45
dV
CH II -
Cinématique

Au total, à travers les 6 faces on a :

Bilan global :

dV

C’est l’équation de continuité


(équation locale qui traduit le principe
de conservation de la masse)

46
CH II -
Cinématique

b) Cas
particuliers
⌑ Ecoulement permanent (ou stationnaire) :

Dans ce cas, il n’y a pas de variation explicite avec le temps :

d’o
ù

⌑ Ecoulement d’un fluide incompressible :

d’o
ù

47
6- Ecoulement irrotationnel _ Ecoulement potentiels

3-1 Ecoulement irrotationnel (non


tourbillonnaires)
Un écoulement est dit irrotationnel si le champ des vitesses
du fluide est à rotationnel nul :

Si en un point donné de l’espace, l’écoulement


est dit tourbillonnaire.

3-2 Ecoulement
potentiels
Pour un écoulement non tourbillonnaire, on a :

48
On associe un scalaire à tel que :

est appelé potentiel des vitesses.

Si l’écoulement est de plus incompressible, ,

d’où : équation de Laplace.

49
CH Dynamique des Fluides Parfait
III
Il s’agira ici de tenir compte des différentes forces agissant sur les
particules fluides en mouvement. Une description quantitative de
l’écoulement pourra ainsi être déduite d’équations fondamentales
locales.

On s’intéresse aux équations fondamentales qui régissent la


dynamique des fluides incompressibles parfaits, en particulier :

• Equation de continuité (conservation de la masse),


• Théorème d’Euler (conservation de la quantité de mouvement)
• Théorème de Bernoulli (conservation de l’énergie),

50
1 - Définitions
Fluide parfait : Un fluide est dit parfait s'il est possible de
décrire son mouvement sans prendre en compte les effets de
viscosité (frottement). Le mouvement du fluide est décrit par les
équations d'Euler.
Le fluide parfait ne peut donc être qu'une approximation pour
une viscosité tendant vers zéro.

Fluide compressible : Un fluide est dit compressible lorsque que


le volume occupé par une masse donnée varie en fonction de la
pression extérieure. La masse volumique ρ est variable. Les gaz
sont des fluides compressibles.

Fluide incompressible : Un fluide est dit incompressible lorsque le


volume occupé par une masse donnée ne varie pas en fonction de la
pression extérieure. La masse volumique ρ (kg/m3) est constante
(eau, huile ...).

51
2 - Relation fondamentale de la dynamique
des fluides parfaits (Equation d’Euler)
Dans un référentiel galiléen (R), la relation fondamentale de la
dynamique appliquée à une particule de fluide s’écrit :

1. Force de volume par volume unitaire

2. Force de pression par volume unitaire

3. Force d’inertie par volume unitaire

avec :
52
ou ses formes équivalentes :

Donc
:
- Si l’écoulement
est permanent

- En négligeant
le terme inertiel

53
3. Équation intégrale de la quantité de mouvement :
(Théorème d’Euler)
En régime permanent, l’équation d’Euler s’écrit :

Prenons l’intégrale sur un domaine de contrôle quelconque V de


l’écoulement délimité par la surface fermée S de normale
extérieure

et appliquons le théorème d’Ostrogradski :

C’est l’expression vectorielle du théorème d’Euler.


54
Cas d’un tube de courant
Appliquons le théorème à une portion de tube de courant d’un
fluide parfait pour lequel les vitesses sont constantes dans
chacune des sections droites.

Pour cela nous définissons le domaine de contrôle limité


par la surface S = S 1 + S2 + SL

En appliquant l’expression vectorielle du théorème d’Euler au


domaine que nous venons de définir et en décomposant les
surfaces, on a :

55
Les deux premiers termes du membre de gauche peuvent
s’exprimer en fonction du débit massique qui, en régime
permanent, se conserve à travers un tube de courant :

Si l’on suppose, pour simplifier, que les pressions sont également


uniformes sur les sections S1 et S2, l’expression peut se mettre sous
la forme :

variation du forces de pression exercées forces extérieures de


débit de forces extérieures
par le fluide extérieur au pression exercées
quantité de de pesanteur
niveau des sections droites S sur le fluide par les
mouvement et S 1 2 parois latérales du tube

On retiendra le théorème d’Euler pour un tube de courant :

56
4. Théorème de Bernoulli – cas d’un écoulement
sans échange de travail
Reprenons le schéma de la veine fluide avec les mêmes
notations et les hypothèses suivantes:
- Le fluide est parfait et incompressible.
- L’écoulement est permanent.
- L’écoulement est dans une conduite parfaitement lisse.

• On considère un axe
vertical
dirigé vers le haut.
• On note Z1, Z2 et Z
respectivement les altitudes des
centres de gravité des masses
dm1, dm2 et M.
• On désigne par F1 et F2
respectivement les normes des
forces de pression du fluide
agissant au niveau des sections
S1 et S2. 57
A l’instant t le fluide de masse (dm1 + M) est compris
entre S1 et S2. Son énergie mécanique est :

A l’instant t’=(t+dt) le fluide de masse (M+dm2) est


compris entre S’1 et S’2. Son énergie mécanique est :

On applique le théorème de l’énergie mécanique au fluide entre t et t’ :


« La variation de l’énergie mécanique est égale à la somme des travaux
des forces extérieures. »

58
En simplifiant on obtient :

Par conservation de la masse :

dm = dm 1 =
dm2
et puisque le fluide est incompressible :

ρ = ρ1 =
ρ2
On aboutie à l’équation de Bernoulli :

(J/kg)

donc :

59
5. Théorème de Bernoulli – cas d’un écoulement
avec échange de travail
Reprenons le schéma de la veine fluide du paragraphe 4 avec les
mêmes notations et les mêmes hypothèses. On suppose en plus
qu’une machine hydraulique est placée entre les sections S1 et S2.
Cette machine est caractérisée par une puissance nette Pnet
échangée avec le fluide. Cette machine peut être soit une turbine
soit une pompe.

Cas d’une pompe : le rendement est donné par


l’expression suivante :

Cas d’une turbine : le rendement est donné par


l’expression suivante :

avec
η : Rendement
Pa : Puissance sur l’arbre 60
Entre les instant t et t’=(t+dt), le fluide a échange un travail net
Wnet= Pnet dt. avec la machine hydraulique. Wnet est supposé
positif s’il s’agit d’une pompe et négatif s’il s’agit d’une turbine.

On applique le théorème de l’énergie


mécanique au fluide entre t et t’ :
« La variation de l’énergie mécanique
est égale à la somme des travaux des
forces extérieures »
En considérant cette fois ci le travail
de la machine hydraulique

Par conservation de la masse : dm1 = dm2 = dm et puisque


le fluide est incompressible :ρ1 = ρ 2 = ρ,

61
Applications du théorème de Bernoulli
Formule de Torricelli
On considère un réservoir de grandes dimensions
ouvert à l’atmosphère contenant un liquide de masse
volumique ρ et percé d’un petit orifice à sa base à
une hauteur h de la surface libre. (S >>s)

Appliquer le théorème de
Bernoulli entre les deux
points (A) et (B) d’une
même ligne de courant
(surface libre et la sortie de
l’orifice)?

62
EXERCICES D’APLICATION (Dynamique de
fluide)

63
63
64
64
65
66
67
68
69
70
CH IV Dynamique des Fluides Incompressibles Réels

Contrairement à un fluide parfait par lequel, le frottement est


négligeable, un fluide réel ou (visqueux) en écoulement est la
siège des frottement qui peut être important. Cette perte
d’énergie est due au frottement entre deux couches de fluide
voisines ou entre le fluide et la paroi d’une conduite.
Pour calculer les pertes de charge, on se base en général sur
des résultats expérimentaux. Cette méthode est indispensable
pour le dimensionnement des diverses installations
hydrauliques (la pompage, la turbine, les machines
hydrauliques dans lesquelles est véhiculé un fluide réel…etc.)

1 - Définitions
Viscosité : C’est une grandeur qui caractérise les frottements
internes du fluide, autrement dit sa capacité à s’écouler. Elle
caractérise la résistance d'un fluide à son écoulement lorsqu'il est
soumis à l'application d'une force. C’est à dire, les fluides de grande
viscosité résistent à l'écoulement et les fluides de faible viscosité
s'écoulent facilement.
71
Viscosité dynamique μ :
Considérons deux couches de fluide
adjacentes distantes de Δz. La force de
frottement F qui s'exerce à la surface de
séparation de ces deux couches s'oppose au
glissement d'une couche sur l'autre.
Elle est proportionnelle à la différence de
vitesse Δv des couches, à leur surface S et
inversement proportionnelle à Δz :

Le facteur de proportionnalité est le coefficient de viscosité


dynamique du fluide.

Viscosité cinématique :

L'unité de la viscosité cinématique est le (m2/s).


72
Comportement rhéologique des fluides
newtonien et non-newtonien

• Fluides newtoniens, Ils sont caractérisés par un


coefficient de viscosité indépendant du gradient de la
vitesse. Leur viscosité est donc constante. La plupart
des fluides usuels, tels que l’eau et l’huile, sont des
fluides newtoniens.

• Fluides non-newtoniens, Ce sont les solutions de


polymères, les purées, les gels, les boues, le miel, le
sang, la plupart des peintures,…L’étude de ce type de
fluide relève de la Rhéologie. Leur viscosité n’est donc
pas constante.

73
Les régimes d’écoulement :

Etudier l’écoulement d’un fluide réel revient à résoudre l’équation de


Navier-Stokes.
Mais en pratique, cette équation ne peut se résoudre analytiquement
qu’en posant des hypothèses simplificatrices.

Notamment, on va devoir distinguer deux grands types d’écoulement :

en régime laminaire ou en régime turbulent

coloran
t

74
y

M M
z
x

wM wM

laminair
e turbulen
t
t t

En régime laminaire, on pourra En régime turbulent, on devra


généraliser l’équation de utiliser des relations
Bernoulli en introduisant la notion empiriques généralement
de pertes de charge dues à la déterminées expérimentalement
viscosité.
75
Comment caractériser le régime d’un écoulement ?

⇒ c’est le résultat des travaux d’O. Reynolds :


Il a réalisé une étude systématique du régime d’écoulement en
fonction des différents paramètres intervenant dans le problème :
débit, viscosité, géométrie de la conduite...

Il a ainsi montré que la transition du régime laminaire au régime


turbulent ne dépend pas séparément
de chacun des paramètres mais d’une seule
grandeur les regroupant tous.
le nombre de Reynolds

ρ : masse volumique [ρ]=M.L-3


μ : viscosité [μ]=M.L-1 .T-1
ν : viscosité cinématique [ν]=L 2 .T-1 [Re]=0
v : vitesse [v]=L.T-1
D : diamètre [D]=L
⌑ Le nombre de Reynolds est donc une grandeur sans dimension.
⌑ La transition d’un régime laminaire à un régime turbulent
s’observe pour Re ≈ 2000 = Rec (nombre de
Reynolds critique)
laminair turbulen R
e t
e
0 Rec On peut étendre le domaine où le
régime est laminaire au delà de Rec,
à condition de prendre certaines
précautions (éviter les perturbations)

⌑ En tout état de cause, on sait que l’écoulement est laminaire si


son nombre de Reynolds est inférieur à 2000 (quelles que
soient les perturbations subies par le système).

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