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La littérature de l’Urgence:

The 1990s represents one of the most tragic and traumatic periods of the country’s contemporary
history; a period mainly characterized by the rise of religious fundamentalism, and by the
extreme violence that affected different segments of the society. Variedly referred to as ‘The
Black Decade’, ‘The Bloody Decade’, ‘The Red Decade’, ‘The National Tragedy’, or ‘The Civil
War’, its causes and results remain subject to many “theories” and “speculations”. What seems to
be sure is that thousands of people were killed or disappeared, and that its aftermath can be
observed at different levels (social, cultural, political, etc.).
The cultural / literary sphere was not exempt from this national tragedy. The tragic death
of journalist and novelist Tahar Djaout marked the beginning of series of assassinations and
threats that will plunge the literary circles in an atmosphere of fear and anxiety. Many writers
found themselves confronting a difficult situation: that of choosing between death, silence, or
exile. Such a ‘gloomy’ atmosphere gave rise to a whole set of literary production that will be
labelled “la Littérature de l’urgence”.
According to Amine Zaoui, there are about 360 novels that can be categorized in the
emergency literature. These novels were mainly written by journalists, politicians, and civil
political groups, all willing to record what happened during the black decade” (“Mostalah”).
Critics highlighted that many of the texts produced then lack aesthetic quality partly because the
specificity of the situation urged the authors to focus more on the content that became more
important than the form.
Describing the literature of that time, Magani writes: Depuis que s’ouvrirent les années
quatre-vingt dix, l’urgence est le fait majeur de la littérature algérienne. Elle se doit de témoigner,
photographier, mitrailler l’actualité, elle est sommée de tirer, sans intervalle de temps, les
enseignements de la crise nationale, de la guerre contre les civils, avant la destruction
programmée de la vie, la raison, l’abolition de toute conscience oppositionnelle. L’urgence est
l’essence de la littérature algérienne présente qui, dans une grande mesure, se donne à lire, à voir
et à interpréter comme un mode d’information sur la société, non un outil de foration de la
condition humaine – la primauté de la masse sur l’individu – vieille recette des représentations
exogènes. La littérature de l’urgence, en dépit de sa grande valeur d’actualité, de sa pertinente
validité datée, ne voit que ce qu’elle voit, ne va guère à l’impalpable. (14, in. Mokhtari)
Yet, in the midst of this considerable quantity of texts, a number of quality works can be
identified. As she comments on the literature of the time, Aida A. Bamia refers to some of them:
In the 1990s the dissent was aimed at the government and the Muslim fundamentalists, in
Boudjedra’s FIS de la Haine (1992), Mimouni’s La malediction (1993; The malediction), and
Djebar’s Le blanc de l’Algérie (1995; The white of Algeria) and Oran, langue morte (1997; Oran,
a dead language), in which the author mourns the assassinations of Algerian writers and
intellectuals, including Taher Djaout. Most of the works dealing with violence in Algeria reveal
the difficulty of reproducing the magnitude of the tragedy in fiction. Unable to distance
themselves from events they endured daily, writers provided testimonies rather than fictional
accounts of reality, a trend observed in Leila Aslawi’s Survivre comme l’espoir (1994; To
survive like hope), Latifa Ben Mansour’s La prière de la peur (1997; The prayer of fear), and
Nina Hayat’s La nuit tombe sur Alger la blanche (1995; Night falls on white Algiers). In Arabic,
Laraj Wasini wrote Sayyidat al-Maqam (The mistress of the abode), relating the events in the
framework of a love story, while Wattar used his traditional Sufi approach in al-Wali al-Tahir
yaudu ila makanihi al-zaki (2000).
If the “littérature de l’urgence” is tied to the specific period of the The Black decade, as it
is a literature written about and during these years, the period still constitute an important theme
for Algerian writers. Authors such as Maïssa Bey (Sous le jasmin la nuit, Puisque mon Coeur est
mort), Amine Zaoui (La chambre de la vierge impure), Yasmina Khadra (A quoi rêvent les loups,
1999), Mohammed Sari (Pluies d’or, 2016), H’mida Elayachi (Matahat, Laylou El Fitna, 2001),
and Bachir Mefti (Ashbah Al Madina el Maktoula, 2012), Adlène Meddi’s (1994, 2017) to cite
only few, have all offered retrospective readings on that tragic period

Case study: Extracts from: Au commencement était la mer… by Maïssa Bey. (1996)
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Derrière les volets fermés, l’aube a envahi la plage. Des lueurs timides se glissent dans la
chambre, sur les motifs dévalés des carreaux, et strient de rais plus pâles le visage de Fériel
profondément endormie. Nadia s’attarde un moment à la regarder. Dans son sommeil, Fériel a
repoussé le drap qui recouvrait et ses jambes nues, dorées sur le drap blanc, s’échappent de sa
chemise de nuit relevée. Les bras écartés, le visage auréolé de boucles rebelles, elle repose dans
un total abandon. Une tiédeur parfumée émane de son corps, de son souffle léger. L’odeur
désarmante de l’enfance. Nadia se lève. Elle enfile ses vêtements. Elle sort de la chambre.
Doucement, très doucement, elle tire la porte derrière elle. Sur la pointe des pieds, elle traverse le
patio immobile dans le clair-obscur. Instants volés de ses rencontres secrètes avec la mer. Tout de
suite, dans l’air qu’elle respire, le bonheur. Un bonheur tout rose, avec de petits nuages blancs qui
courent, là-bas, au ras des collines sombres. (Part 1, Chap. 1, p 11) […] Septembre sur Alger. Un
soleil inutile traîne ses rayons encore vifs sur les façades indifférentes des immeubles de la cité.
Sur les broussailles desséchées des terrains vagues tout autour et les rues poussiéreuses. Sur les
visages préoccupés des passants. Une atmosphère étrange pèse sur la ville, comme une attente de
quelque chose qui ne vient pas. La pluie ? Les nuages sont ailleurs que dans le ciel. Attente
fébrile, accentuée par la chaleur des jours et des nuits interminables. Nuits interminables avec
dans les yeux des images insoutenables. Images de corps déchiquetés, de lambeaux de chair
accrochés à des poutres de fer et de béton. Des images repassées chaque jour aux informations
télévisées, à l’heure des repas. Ce qui reste de l’aéroport international d’Alger après l’attentat à la
bombe. Quelques kilos d’explosifs dans un sac de voyage. Destination : l’horreur. Une
déflagration dans un ciel d’été, un jour de lumière et de soleil. Et les hommes et les femmes dans
la ville, hébétés, incrédules, se découvrent acteurs d’une tragédie qu’ils ne peuvent plus ignorer.
Fermer les yeux. Se boucler les oreilles. Ne plus voir, ne plus entendre. Refuser de tout son être
ce qui fait mourir l’espoir. De toutes ses forces Nadia se raccroche à d’autres images, d’autres
instants. Mais les vagues ne viennent plus bercer ses nuits et couvrir de leur doux tumulte la
violence et la déraison des hommes. Il lui faut attendre elle aussi, tenter de défaire l’angoisse
dans la monotonie presque rassurante des gestes répétés, derrière l’illusoire protection des murs
de sa chambre. Attendre comme une délivrance que vienne enfin le jour où elle pourra vivre ses
rêves. (Part 2, chapter 1, 69-70)
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Consider:
How would you qualify the atmosphere depicted by the author in the 1st and 2nd parts?
Select from the passages words that contribute in establishing the general atmosphere.
Compare and contrast the two extracts.
According to you, why does the author use such descriptions?

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