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To cite this article: Sidi Mohamed Karim El Hassar , Madjid Amirat , Kamel Silhadi , Messaoud Souici & Saïd Sakhraoui
(2002) Réglementation thermique algérienne des bâtiments, Revue Française de Génie Civil, 6:4, 661-681, DOI:
10.1080/12795119.2002.9692393
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Note technique
1. Introduction
Parmi les secteurs prioritaires, les politiques de maîtrise de l’énergie ont souvent
ciblé celui de la construction. Différentes réglementations (Groupe de coordination,
1988c) ont permis de diminuer les consommations énergétiques de manière
significative dans les pays qui les ont appliquées. Les textes réglementaires ont
d’abord concerné une meilleure isolation des parois (Groupe de coordination,
1991a) ; ils ont évolué par la suite de façon à prendre en compte le système
thermique global (Groupe de coordination, 1988a, 1988b)
de l’énergie (Loi, 1999) définit l’ensemble des mesures et actions à mettre en œuvre
en vue de l’utilisation rationnelle de l’énergie, et institue la notion d’efficacité
énergétique. Un décret exécutif portant sur la réglementation thermique des
bâtiments neufs (Décret, 2000) accompagne cette loi.
Le DTR relatif au problème d’hiver qui limite les déperditions thermiques par
transmission à une référence réglementaire garantit une économie de 25 à 30 % sur
la consommation de chauffage des bâtiments à usage d’habitation. Dans la
perspective de l’élaboration d’une future réglementation qui viserait une économie
de l’ordre de 40 %, de nouvelles valeurs de référence devront être fixées.
2. Problématique
Figure 1. Evolution des prix en dinars algériens (DA) du gaz et de l’électricité pour
les ménages (80 DA | 1 $ US)
Dans son premier chapitre, la loi traite des constructions et instaure la mise en
place d’une réglementation thermique et de normes techniques se rapportant à la
résistance thermique, à l’étanchéité des ouvertures de l’enveloppe extérieure, à la
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La loi contient une disposition rendant non obligatoire, et ce pendant une période
transitoire, l’isolation thermique des parois dans l’habitat individuel. La priorité est
ainsi portée sur l’habitat en immeuble collectif, et sur les bâtiments à usage autre
que d’habitation.
l’avant-projet a été préparé par le CNERIB institue l’obligation pour les bâtiments
neufs de vérifier au moins une des deux conditions ci-après :
– les déperditions calorifiques en hiver doivent être inférieures à une limite
appelée Déperditions de Référence ;
– les apports calorifiques en été doivent être inférieurs à une limite réglementaire
appelée Apports de Référence.
Le décret précise que les valeurs de référence doivent être publiées dans des
documents techniques réglementaires (DTR).
vitre normal) avec un cadre en bois. Les baies vitrées sont souvent protégées par des
volets en bois. Ces dernières années, sont apparues les menuiseries en PVC et en
aluminium. Elles restent toutefois faiblement utilisées.
principalement au droit des planchers (cf. figure 4) et, dans une moindre mesure, au
niveau de l’encadrement des baies. Des calculs menés à l’aide du DTR montrent que
les ponts thermiques représentent en moyenne 15 % des déperditions par
transmission.
Le logement type peut être classé dans la catégorie des constructions à forte
inertie (Commission technique, 1997).
Réglementation thermique algérienne 669
3. Simulations numériques
sous programme est fondé sur la méthode des fonctions de transfert (ASHRAE,
1993) (Stephenson et al., 1971) (Mitalas et al., 1971). Les sollicitations réelles
(températures, flux) sont décomposées en une somme de sollicitations élémentaires.
La sollicitation élémentaire couramment utilisée est l’impulsion triangle. Les
coefficients de fonction de transfert par conduction qui sont les réponses des parois
aux sollicitations élémentaires sont ensuite déterminés.
Les flux de chaleur par conduction en W/m² pour une paroi extérieure à l’instant
t, soit q it au niveau de la surface intérieure et q et au niveau de la surface extérieure
sont donnés par :
ª nb nd nc º
q it = « ¦ b n T et nG ¦ d n q it nG - ¦ c n T it nG » [3]
¬n 0 n 1 n 0 ¼
ª na nd nb º
q et = « ¦ a n T et nG ¦ d n q et nG ¦ b n T it nG » [4]
¬n 0 n 1 n 0 ¼
où :
– t (en h) est l’instant considéré,
– G (en h) est le pas de temps,
– Te (en °C) est la température à la surface extérieure de la paroi,
– Ti (en °C) est la température à la surface intérieure de la paroi,
– n représente l’indice de sommation ; dans le cadre de cette étude, la sommation
a souvent porté sur sept termes (na = nb = nc = nd = 7) ;
– an (en W/m².°C), bn (en W/m².°C), cn (en W/m².°C) et dn sont des coefficients de
fonctions de transfert.
Les valeurs horaires des données météorologiques (température de l’air
extérieur, rayonnement global horizontal et humidité de l’air extérieur) ont été
générées automatiquement par le type 54 (Knight, 1988) (Gansler et al., 1993), sous
programme particulièrement bien adapté aux climats tempérés. Elles sont calculées à
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si 0,22 < KT d 0,8 dH/GH = 0,9511 + 4,388 KT² - 16,638 KT3 + 12,336 KT [6]
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chauffage diminuent de près de 30,7 % dans les zones climatiques A et B’, et de près
de 28 % dans les zones climatiques B et C par rapport au cas où il n’y a pas
d’isolant.
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Les besoins de chauffage sont similaires dans les zones climatiques A et B’.
Cette remarque est valable aussi pour les zones climatiques B et C.
Les besoins de chauffage diminuent de près de 52 dans les zones climatiques A
et B’, et de près de 49 % dans les zones climatiques B et C lorsque l’on passe de 0 à
8 cm d’isolant en toiture.
Pour les zones climatiques A et B’, l’économie sur les besoins de chauffage
devient peu significative pour une toiture dont l’épaisseur de l’isolant excède 4 cm.
Pour cette épaisseur (Kg = 0,88 W/m².°C), les besoins de chauffage diminuent de
près de 46,2 %. Toujours pour cette même épaisseur, si les murs extérieurs sont
isolés (Kg pour les murs égal à 0,78 W/m².°C), les besoins de chauffage diminuent
de près de 59% par rapport au cas où il n’y a pas d’isolant.
Pour les zones climatiques B et C, l’économie sur les besoins de chauffage
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devient peu significative pour une toiture dont l’épaisseur de l’isolant excède 6 cm.
Pour cette épaisseur (Kg = 0,65 W/m².°C), les besoins de chauffage diminuent de
près de 47 %. Toujours pour cette même épaisseur, si les murs extérieurs sont isolés
(Kg pour les murs égal à 0,78 W/m².°C), les besoins de chauffage diminuent là aussi
de près de 59 % par rapport au cas où il n’y a pas d’isolant.
Les besoins de chauffage sont similaires dans les zones climatiques A et B’.
Cette remarque est valable aussi pour les zones climatiques B et C.
Les besoins de chauffage diminuent de près de 51 % dans les zones climatiques
A et B’, et de près de 40 % dans les zones climatiques B et C lorsque l’on passe de 0
à 4 cm d’isolant en sous face du plancher bas.
Dans le cas où le coefficient « Kg u Tau » du plancher bas est égal à
0,50 W/m².°C, si les murs extérieurs sont isolés (Kg pour les murs égal à
0,78 W/m².°C), les besoins de chauffage diminuent de 61 % dans les zones
climatiques A et B’, et de 53 % dans les zones climatiques B et C par rapport au cas
où il n’y a pas d’isolant.
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Lorsqu’on passe d’un mur extérieur non isolé à un mur extérieur composé avec
4 cm d’isolant, la charge de climatisation diminue de près de 15 % dans toutes les
zones climatiques.
Figure 10. Simulations d’été pour les logements du niveau intermédiaire et du RDC
Dans les zones climatiques A et B’, l’économie sur les besoins de chauffage peut
atteindre 56 % pour les immeubles à 3 niveaux, et rester supérieure à 50 % pour les
immeubles à cinq niveaux.
Dans les zones climatiques B et C, l’économie sur les besoins de chauffage peut
atteindre plus de 50 % pour les immeubles à 3 niveaux, et un peu moins de 45 %
pour les immeubles à cinq niveaux.
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Zone climatique f g h i j k
A 0,90 0,60 0,80 3,50 3,70 0,55
B 0,70 0,60 0,80 3,50 3,70 0,55
B’ 0,90 0,60 0,80 3,50 3,70 0,55
C 0,70 0,60 0,80 3,50 3,70 0,55
bois.
La paroi vitrée de référence (coefficient j) est à vitrage simple avec menuiserie
en bois ; elle possède une bonne fermeture, ce qui correspond à un coefficient K
moyen égal à 3,70 W/m².°C. Ce coefficient devrait favoriser l’utilisation de parois
vitrées plus performantes. En effet, si le projet étudié comporte de tels vitrages, il
respectera d’autant plus facilement la formule 8.
Le coefficient k représente le produit « Kg u Tau » de référence pour les parois
sur circulations communes. Cette référence correspond à des parois extérieures de la
circulation commune, et à des parois séparant le logement de la circulation
commune toutes non isolées. Le coefficient Tau de référence est pris égal à 0,35
comme pour le cas de la circulation ouverte sur l’extérieur. L’adoption d’une
solution architecturale qui permet de réduire le coefficient Tau (circulation
commune non ouverte directement sur l’extérieur équipée par exemple d’un hall
d’entrée) peut permettre, a priori sans surcoût si elle est prévue dès les premières
esquisses du projet, de respecter le niveau réglementaire.
Pour éviter l’effet de paroi froide en hiver, mais aussi les surchauffes en été et en
mi-saison, il est nécessaire d’introduire une disposition réglementaire qui limite la
surface vitrée des logements. Ces phénomènes sont en général fortement réduits
lorsque la surface vitrée représente moins de 20 % de la surface habitable.
5. Conclusion
Cet article synthétise les principales conclusions tirées d’une étude préliminaire
menée par le CNERIB qui a visé à apprécier les conditions d’application d’une
nouvelle réglementation thermique pour les bâtiments neufs à usage d’habitation en
Algérie.
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Les résultats obtenus montrent qu’en agissant sur la seule limitation des
déperditions thermiques par transmission, il est possible d’améliorer de façon
appréciable les performances énergétiques des logements.
L’adoption des deux principes suivants permettra d’aboutir à une nouvelle
réglementation thermique :
– réserver la première formulation des déperditions de référence (cf. équation 2)
à l’habitat individuel ; cette formulation peu contraignante (seule l’isolation des
toitures est visée) est en accord avec l’esprit de la loi sur la maîtrise de l’énergie
pour qui la priorité n’est pas l’habitat individuel ;
– adopter la nouvelle formulation des déperditions de référence déduites des
simulations numériques (cf. équation 8) pour l’habitat en immeuble collectif ; cette
référence doit permettre d’aboutir à la généralisation de l’isolation thermique des
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6. Bibliographie
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