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Anaitatd
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Sommaire
1. 1. Introduction................................................................................................................................P.3
2. 2. Présentation................................................................................................................................P.4
2.1. Série romanesque...................................................................................................................P.4
2.1.a) Harry Potter à l'école des sorciers (1997).........................................................................4
2.1.b) Harry Potter et la Chambre des secrets (1998).................................................................5
2.1.c) Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban (1999)................................................................5
2.1.d) Harry Potter et la Coupe de feu (2000).............................................................................5
2.1.e) Harry Potter et l'Ordre du phénix (2003)..........................................................................6
2.1.f) Harry Potter et le Prince de sang-mêlé (2005)..................................................................6
2.1.g) Harry Potter et les Reliques de la Mort (2007).................................................................7
2.2. Suite théâtrale.........................................................................................................................P.8
2.3. Chronologie sélective.............................................................................................................P.8
3. 3. Analyse.....................................................................................................................................P.11
3.1. Structure et genre.................................................................................................................P.11
3.2. Univers.................................................................................................................................P.11
3.3. Thèmes majeurs...................................................................................................................P.13
3.3.a) La mort............................................................................................................................13
3.3.b) L'amour...........................................................................................................................14
3.3.c) Pouvoir et libre arbitre....................................................................................................14
3.3.d) Loyauté...........................................................................................................................15
3.3.e) Le Bien et le Mal.............................................................................................................16
4. 4. Écriture....................................................................................................................................P.18
4.1. Origine.................................................................................................................................P.18
4.2. Publication...........................................................................................................................P.19
4.3. Traductions...........................................................................................................................P.19
4.4. Influences de J. K. Rowling................................................................................................P.20
5. 5. Commercialisation...................................................................................................................P.21
5.1. Au Royaume-Uni.................................................................................................................P.21
5.2. Dans les pays francophones.................................................................................................P.21
5.3. Dans le monde......................................................................................................................P.21
6. 6. Adaptations..............................................................................................................................P.23
6.1. Cinéma.................................................................................................................................P.23
6.2. Théâtre.................................................................................................................................P.24
La série de sept romans raconte les aventures d'un jeune sorcier nommé Harry Potter et de
ses amis Ron Weasley et Hermione Granger à l'école de sorcellerie Poudlard, dirigée par Albus
Dumbledore. L'intrigue principale de la série met en scène le combat de Harry contre Lord
Voldemort, un mage noir à la recherche de l'immortalité ayant autrefois assassiné les parents du
garçon. À la tête de ses fidèles adeptes, les Mangemorts, Voldemort cherche depuis des décennies
à acquérir le pouvoir absolu sur le monde des sorciers et des moldus, les humains sans pouvoirs
magiques.
Ancrés dans la société britannique des années 1990, les romans appartiennent au genre low
fantasy et comportent de nombreux aspects du roman d'apprentissage. Le personnage principal
évolue tout d'abord dans un monde dépourvu de magie, puis découvre peu à peu ses capacités,
son héritage et ses responsabilités. Tandis que le premier roman établit les bases d'un univers
magique librement inspiré des contes et du folklore britannique, l'intrigue gagne en profondeur au
fil des romans, abordant des sujets comme la mort ou le libre arbitre. La série a fait par ailleurs
l'objet de nombreuses controverses.
Depuis la sortie du premier roman, Harry Potter à l'école des sorciers, le 26 juin 1997, les
livres ont gagné une immense popularité, représenté un succès commercial et ont été acclamés
par la critique. En janvier 2016, ils avaient été vendus à plus de 450 millions d'exemplaires et
traduits dans 80 langues, faisant de cette série la plus vendue de l'histoire de la littérature. J. K.
Rowling figure désormais parmi les auteurs britanniques les plus lus de la planète avec William
Shakespeare et Agatha Christie.
Huit films à succès (le dernier roman ayant été scindé au cinéma en deux parties), rapportent
au total plus de 8 milliards de dollars et accèdent à la seconde place des franchises les plus
rentables de tous les temps après celle de l'univers Marvel. Des jeux vidéo et de nombreux autres
produits dérivés ont également été adaptés de la série, sans compter les parcs d'attraction,
expositions et plateformes numériques. La pièce de théâtre Harry Potter et l'Enfant maudit, jouée
en juillet 2016 à Londres, met en scène les personnages de la saga originale et leurs enfants,
narrant leurs aventures dix-neuf ans après la fin du dernier tome.
L'histoire, se situant dans les années 1990, raconte la jeunesse de Harry Potter, Potter sorcier
orphelin élevé sans affection ni considération par la seule famille vivante qu'il lui reste : son oncle
et sa tante moldus (sans pouvoirs magiques). Le garçon découvre son identité de sorcier, son
héritage tragique et la responsabilité qui lui revient.
Harry est considéré comme « le survivant » depuis que ses parents Lily Evans et James Potter
ont été assassinés. Le puissant mage noir Lord Voldemort les a tués dix ans plus tôt alors que
Harry, qui n'était alors qu'un bébé, est parvenu à échapper de manière très inattendue au sortilège
de la mort. La tentative de meurtre était motivée par une prophétie annonçant à première vue que
Harry anéantirait un jour les pouvoirs de Voldemort. Cependant, le sortilège lancé par Voldemort
sur l'enfant se retourne inexplicablement contre son lanceur et le désintègre, laissant le garçon
intact avec pour seule trace de cet événement une cicatrice en forme d’éclair sur le front. Le
garçon devient par conséquent très célèbre parmi les sorciers, tandis qu'il demeure ordinaire chez
les Moldus.
Chacun des romans se déroule pendant une année scolaire, tout au long de la jeunesse de
Harry. Durant ces sept ans, le jeune sorcier va notamment assister au retour de Voldemort et à sa
seconde ascension vers le pouvoir, et le combattre jusqu'à l'affrontement final du septième et
dernier tome.
L'intrigue de la pièce débute en 2017, soit 19 ans après l'affrontement final entre Harry et
Voldemort, et narre principalement les aventures de l'un des enfants de Harry, Albus Potter, et de
son ami Scorpius Malefoy, en mettant en scène certains des personnages de la série originale.
✗ 1er août 1993 : Sirius Black s'évade ✗ Début octobre 1995 : Hermione fonde
d'Azkaban pour retrouver Harry Potter l'Armée de Dumbledore.
et tuer Peter Pettigrow.
L'histoire est écrite selon un point de vue narratif interne à la troisième personne : le
narrateur limite les informations à ce que le personnage de Harry Potter comprend et connaît, à
quelques exceptions (le premier chapitre de Harry Potter à l'école des sorciers et Harry Potter et
les Reliques de la Mort, et les deux premiers chapitres de Harry Potter et le Prince de sang-mêlé).
Dans le roman final, Harry Potter et les Reliques de la Mort, Harry et ses amis passent la
majeure partie de leur temps hors de Poudlard, et n'y retournent que pour affronter Voldemort
lors du dénouement de l'intrigue. Conformément au format du roman d'initiation, Harry grandit
prématurément dans le dernier roman, en perdant la chance de suivre sa dernière année d'études
et se trouve dans la nécessité d'adopter un comportement adulte dont les décisions influencent
tous les autres personnages – y compris les adultes.
3.2. Univers
L'histoire de Harry Potter est ancrée dans la société britannique des années 1990 regroupant
des hommes et des femmes capables de magie, une faculté en général héréditaire mais qui peut
aussi apparaître chez des enfants nés Moldus. Le personnage de Harry Potter évolue tout d'abord
dans un monde pouvant être considéré comme « normal », avant de découvrir le monde magique
Le chef décorateur Stuart Craig attribue à l'univers une identité visuelle proche des styles
Tudor, georgien ou victorien. Les rues commerçantes et villages tels que Pré-au-Lard ou le chemin
de Traverse par exemple trouvent une inspiration très « dickensienne »: « Les prémices de
l'architecture victorienne défient la gravité de par leur inclinaison » explique Craig. « Les bâtiments
du chemin de Traverse penchent si fort qu'ils donneraient l'impression de tomber ».
Le monde de J. K. Rowling est peuplé de créatures plus ou moins fantastiques. Certaines lui
sont propres, comme les détraqueurs, les épouvantards ou les sombrals. D'autres comme le
phénix, le basilic, les gobelins, les hippogriffes, les loups-garous ou encore le Sinistros, sont
empruntés au folklore britannique ou à la mythologie. Selon l'auteure, le folklore britannique, tout
en étant l'un des plus riche et varié au monde, conserve un côté « bâtard » résultant de la fusion
des nombreuses cultures apportées par les envahisseurs et occupants successifs de l'Angleterre, ce
qui lui a permis de l'adapter assez librement à son histoire.
De nombreux objets spécifiques à l’univers de Harry Potter ont été créés, comme le «
choixpeau magique » répartissant les élèves dans les différentes maisons de Poudlard, ainsi que le
miroir du Risèd ou encore le retourneur de temps. D'autres sont empruntés aux contes de fées,
comme les baguettes magiques aux compositions diverses ou les balais volants (dont les différents
À l'image de son livre d'enfance favori Le Cheval d'argent, l'auteure se plaît à décrire tout au
long de ses romans une nourriture abondante et typiquement anglaise : « J'ai toujours décrit la
liste des aliments que l'on pouvait déguster sur une table de Poudlard ». Les friandises du monde
des sorciers, tels que les chocogrenouilles, les dragées Surprises de Bertie Crochue aux saveurs
douteuses et variées ou encore la fameuse Bièraubeurre, sont devenues très identifiables à Harry
Potter.
Potter
Parallèlement, l'acceptation de sa propre mort est parfois présentée dans l’œuvre comme
une perspective sage et dédramatisée par le biais du professeur Dumbledore : « Pour un esprit
équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus. [...] C'est comme d'aller se coucher à la fin
d'une très très longue journée. »
D'après J. K. Rowling, la mort est le thème majeur de la série : « mes livres parlent beaucoup
de la mort. Ils débutent avec la mort des parents de Harry. Il y a la quête obsessionnelle de
l'immortalité menée par Voldemort, qui reflète le souhait de toutes les personnes douées de
pouvoirs magiques. Je comprends tout à fait pourquoi Voldemort veut conquérir la mort ; nous en
sommes tous effrayés ».
« L'amour est tellement formateur pour chacun, en bien ou en mal. On peut réellement
mesurer les dommages cérébraux subis lorsqu'un enfant est retiré à sa mère. Quand j'écris que
Harry a été formidablement aimé au début de sa vie, c'est important. Cela lui aura assuré une
protection dans le sens où son cerveau s'est développé différemment de celui de Voldemort, qui
lui a été placé dans un orphelinat dès sa naissance. » J. K. Rowling
Le personnage de Severus Rogue, très ambigu depuis le départ, apparaît beaucoup plus
lumineux et humain à la fin de l'intrigue, dès lors qu'il révèle les sentiments qu'il éprouvait pour
Lily Potter. Harry comprend alors que ce professeur, qui semblait tant le détester, ne pouvait
simplement s'empêcher de faire le rapprochement entre lui et James Potter qu'il haïssait depuis
son adolescence de par leur ressemblance physique et quelques traits communs de leur
personnalité. Rogue, si froid et antipathique, s'avère pourtant d'un grand secours pour Harry, à
plusieurs reprises au cours de l'intrigue. Rogue souhaitait mourir après la mort de Lily Potter, mais
a choisi de la venger, en s'engageant auprès de Dumbledore à assurer la survie de son unique fils.
Aussi, il se montre horrifié en apprenant que Dumbledore savait depuis le départ que Harry était
condamné à mourir pour rendre Voldemort vulnérable. D'une certaine manière, l'amour a vaincu
par deux fois Voldemort ː celui de Lily Potter pour son fils et celui de Severus Rogue pour Lily.
Dumbledore est également convaincu que l'amour représente la plus grande force.
C'est également l'amour que porte Harry à Ron et à Hermione, ainsi qu'à sa famille de cœur
(les Weasley), qui le pousse à se rendre dans la forêt interdite auprès de Voldemort à la fin des
Reliques de la Mort pour ne pas mettre ses proches davantage en danger. Se sachant condamné, il
utilise la pierre de résurrection et voit réapparaître un court instant les fantômes de ses parents et
de leurs amis, le temps de lui redonner le courage nécessaire. Ce chapitre trente-quatre du dernier
roman (intitulé « Retour dans la forêt ») est d'ailleurs le chapitre le plus marquant pour l'auteure
elle-même : « il représentait le point culminant de dix-sept années de travail ainsi que le chapitre
le plus cathartique de tout ce que j’ai pu écrire».
Les préoccupations politiques vont plus loin, la volonté de Voldemort de supprimer les «
Sang-de-bourbe » et les « cracmols » de la société magique évoquent la persécution et le massacre
de différents groupes sous l'Allemagne nazie (que ce soit pour leurs origines ou leurs
appartenances politiques). Isabelle Smadja, dans Le Monde diplomatique, a aussi vu dans les
initiales de l'aïeul de Voldemort, Salazar Serpentard (en anglais Salazar Slytherin) une référence
aux S.S., corps d'élite de Hitler38. Rowling a confirmé que la date de la défaite de Gellert
Grindelwald, le précurseur de Voldemort, en 1945, n'était pas une coïncidence. Dans un autre
entretien, Rowling a expliqué que le message central de la série était celui imparti par Albus
Dumbledore dans le quatrième livre : il faut savoir choisir de faire ce qui est juste plutôt que ce qui
est facile. Pour l'auteure, c'est ainsi que la tyrannie s'installe : « les gens font le dos rond, cèdent à
la facilité, et se retrouvent dans les ennuis jusqu'au cou ».
Les notions de censure et de propagande sont abordées à partir du cinquième tome, par le
biais de Dolores Ombrage, nouveau professeur de défense contre les forces du mal nommée par le
ministre de la Magie, puis, dans le septième tome, par Voldemort lui-même ou son représentant.
Ombrage instaure en premier lieu des règles et sanctions particulièrement strictes selon le souhait
du ministre, ceci afin que le retour de Voldemort ne soit pas reconnu publiquement. La presse se
trouve également asservie à cette fin. Cornelius Fudge, ministre de la magie durant les cinq
premiers tomes, aurait été inspiré selon l'auteure du Premier Ministre britannique durant les
années trente, Neville Chamberlain, qui aurait refusé de considérer Hitler comme un danger
potentiel alors que celui-ci instaurait son pouvoir en Allemagne.
3.3.d) Loyauté
Peter Pettigrow, avant le début de l'histoire, trahit son meilleur ami, le père de Harry Potter.
Potter
Par cet acte de déloyauté, motivé par la volonté de sauver sa propre vie, Pettigrow contribue à sa
manière, avec Voldemort, à entraîner l'ensemble de l'intrigue dans une tonalité sombre et dans
une guerre finale qui fait perdre la vie à de jeunes personnages et de nombreux membres de
l'Ordre du Phénix. Bellatrix Lestrange montre une extrême loyauté envers son maître Voldemort,
mais c'est une forme de loyauté plutôt pervertie qui s'exprime dans une cruauté très marquée y
compris envers les autres Mangemorts. Voldemort, quant à lui, n'est fidèle à personne. Il méprise,
manipule, torture et tue même sans ménagement dans ses accès de colère quiconque le fait
trébucher dans ses projets, peu importe qu'il ou elle lui ait été fidèle ou non par le passé.
La loyauté du trio principal, celle des étudiants envers leur école, et celle de Severus Rogue
envers Lily Potter dont il a toujours été amoureux, semblent finalement de taille face à la solitude
de Voldemort et contribuent effectivement à sa défaite. Le seul désir et véritable moteur de ce
La plus symbolique preuve de loyauté présente dans l'histoire pourrait se situer dans Les
Reliques de la Mort, lorsque que le trio se retrouve seul dans la campagne anglaise et que la
souffrance liée à la présence d'un médaillon horcruxe provoque une perte de confiance chez la
personne la plus influençable du trio. Ainsi, Ron abandonne ses meilleurs amis durant plusieurs
semaines, avant d'être guidé par le déluminateur pour revenir auprès d'eux. Dumbledore, en lui
léguant l'objet par le biais de son testament, savait que ses sentiments pour Hermione et sa
loyauté envers Harry le guideraient pour revenir auprès d'eux avant les événements les plus
sombres.
Dans les derniers chapitres de la série, la maison Serpentard et certains de ses membres
apparaissent sous un éclairage plus intéressant : Severus Rogue tout d'abord, mais également
Horace Slughorn, qui de son côté, ne partage pas l'idée que les sorciers de « sang-pur » sont
supérieurs aux autres. Il apparaît chaleureux, amical, et participe à la bataille finale en allant
jusqu'à affronter Voldemort lui-même. Narcissa Malefoy, manipulée par Voldemort vis-à-vis de son
fils Drago, finit par apporter son aide à Harry Potter lors de cette même bataille, en faisant croire à
son maître que Harry est mort. « Il y a un écho voulu de ce qu'a fait Lily au tout début de l'histoire
en mourant pour sauver son fils » explique l'auteur. « À la toute fin, Harry est étendu, faisant
semblant d'être mort et une mère, qui essaie de sauver son propre fils, va le sauver. C'était ma
façon de boucler la boucle ». En parallèle, des aspects humains plus sombres des héros sont
exploités. La cruauté de James Potter envers Severus Rogue durant leur jeunesse paraît ainsi
Enfin, dans l'épilogue de l'histoire, Harry déclare à son fils Albus Severus que les deux
prénoms qui lui ont été donnés étaient en hommage à deux directeurs de Poudlard : Albus
Dumbledore (son mentor) et Severus Rogue, un Serpentard qu'il considère comme étant « sans
doute l'homme le plus courageux » qu'il ait jamais rencontré.
4.1. Origine
En 1990, Joanne Rowling empruntait un train bondé se rendant à Londres depuis
Manchester lorsqu'elle a eu pour la première fois l'idée du personnage de Harry Potter :
« J'écrivais presque sans interruption depuis l'âge de six ans, mais jamais une idée n'avait
engendré chez moi une telle excitation. À mon immense frustration, je n'avais pas sur moi de stylo
en état de marche, et j'étais trop timide pour en emprunter un à quelqu'un. Je pense aujourd'hui
que ce fut une bonne chose, car je suis restée assise à réfléchir pendant quatre heures (le train a
eu du retard), ce qui a permis à tous les détails de s'accumuler pour donner vie dans mon esprit à
ce petit garçon maigre à lunettes et aux cheveux noirs qui ignorait qu'il était magicien. »
Dans une entrevue avec Lindsey Fraser, l'auteure indique que l'école de sorcellerie de
Poudlard a été la première chose sur laquelle elle s'est concentrée durant son voyage, en
imaginant un endroit assez dangereux où régnerait l'ordre, et situé dans un endroit isolé,
probablement en Écosse (en hommage au lieu de mariage de ses parents). Cependant, elle précise
n'avoir jamais vu de château existant pouvant être comparé à celui qu'elle a imaginé. C'est
également durant ce voyage que sont nés les personnages de Ronald Weasley, Nick Quasi-Sans-
Tête, Rubeus Hagrid et Peeves, ainsi que l'idée de faire sept sujets différents en sept livres.
L'auteure commence à rédiger le soir même à Manchester ce qui deviendra par la suite Harry
Potter and the Philosopher's Stone (littéralement « Harry Potter et la Pierre Philosophale »), et le
manuscrit s'enrichit très rapidement. Une foule de détails s'entasse dans des boîtes à chaussures.
En parallèle, sa vie personnelle connaît de nombreux bouleversements, qui influencent
singulièrement la trame de son récit. L'histoire gagne en profondeur et en noirceur.
En septembre 1991, neuf mois après le décès de sa mère survenu prématurément, Joanne
part enseigner à mi-temps l'anglais au Portugal, ce qui lui permet de poursuivre le manuscrit de
Harry Potter.
Potter Les sentiments du personnage orphelin deviennent alors « bien plus profonds et
tangibles. » C'est au début de son séjour au Portugal que l'auteure rédige son chapitre préféré du
premier roman : « Le Miroir du Risé ». Dans ce passage, Harry observe le miroir (qui a la faculté de
montrer les désirs les plus profonds), et y voit ses parents disparus interagissant avec lui.
Après avoir donné naissance à sa fille, l'auteure emménage avec elle à Édimbourg à Noël
1993. Elle se hâte de terminer son livre avant de trouver un poste d'enseignant à plein temps,
qu'elle tarde à obtenir. Dès que sa fille parvient à s'endormir, Joanne se précipite avec elle dans le
café le plus proche pour continuer à écrire, puis retape tous les soirs ses textes au propre sur une
machine à écrire. Pour l'auteure, il s'agit d'une période de dépression qui s'entame, de plus très
difficile à gérer financièrement : « j'étais aussi pauvre qu’on peut l’être au Royaume-Uni
Cinq ans ont ainsi été nécessaires pour mettre en place l'univers et construire le plan de
chaque livre. Joanne rédige également les biographies complètes de la plupart de ses personnages,
non destinées à être publiées mais conservées à titre de supports personnels.
4.2. Publication
Joanne Rowling finit d'écrire Harry Potter and the Philosopher's Stone en 1995 et envoie le
manuscrit à plusieurs agents littéraires. L'assistante de Christopher Little (deuxième agent
contacté) lit le synopsis et les trois chapitres qui ont été envoyés et relève une tonalité
humoristique séduisante. Après avoir demandé la suite à Joanne et lu toute l'histoire, l'assistante,
très enthousiaste, n'hésite pas à soutenir l'auteure encore totalement inconnue, l'encourageant à
développer un peu plus les règles du quidditch (le sport des sorciers) et le personnage de Neville
Londubat. Elle parvient à convaincre son employeur de prendre Joanne sous contrat et Little se
propose de la représenter.
En octobre 1996, après que huit autres éditeurs ont refusé le récit, Bloomsbury offre à
Joanne une avance de 2 500 livres sterling pour la publication des 500 premiers exemplaires
(aujourd'hui, l'un de ces exemplaires peut être estimé autour de 176 000 euros). L'auteure ne cible
pas de tranche d'âge particulière, mais les éditeurs choisissent de viser les enfants de neuf à onze
ans. Il a été demandé à Joanne d'adopter un nom de plume neutre pour optimiser ses chances
d'attirer les lecteurs de sexe masculin, qui seraient plus réticents à découvrir l'œuvre d'un écrivain
féminin. L'auteure adopte donc le pseudonyme de « J. K. Rowling » (Joanne Kathleen Rowling),
reprenant l'initiale du prénom de sa grand-mère en guise de « middle name ». Elle dédie le
premier roman, publié le 27 juin 1997, à sa fille, sa mère et sa sœur.
4.3. Traductions
Les livres Harry Potter ont été traduits de l'anglais original en 79 langues, une 80e traduction
en scots étant prévue pour octobre 2017.
Un décalage de plusieurs mois s'impose entre les sorties anglaises et les sorties des
traductions principales, conduisant à la vente d'un nombre important de romans Harry Potter en
version originale aux fans trop impatients pour attendre la sortie des livres dans leur propre
langue.
Les fans de l'univers de J. R. R. Tolkien ont également établi certains liens entre Le Seigneur
des anneaux et la saga Harry Potter.
Potter Ceux-ci transparaissent particulièrement via les personnages
propres aux deux écrivains : le Gríma (Wormtongue) de Tolkien et le Queudver (Wormtail) de
Rowling, Arachne et Aragog, Gandalf et Dumbledore, les Nazgûl et les Détraqueurs, le Vieil
Homme-Saule et le Saule cogneur ; il en va de même pour la représentation des horcruxes de
Voldemort, aussi lourds à porter et difficiles à détruire (de par leur résistance et influence néfaste)
que l'anneau unique de Sauron.
5.1. Au Royaume-Uni
L'intérêt du public et les ventes de Harry Potter and the Philosopher's Stone ne cessent de
croître. En cinq mois au Royaume-Uni, l'ouvrage s'écoule à près de 30 000 exemplaires, bien au-
delà des espérances de Bloomsbury qui prévoyait seulement 1 000 copies pour l'ensemble du
pays.
Le troisième épisode, Harry Potter and the Prisoner of Azkaban atteint les 68 159
exemplaires vendus dans le premier week-end de sa sortie en 1999, sur les étalages et par
correspondance. Le lancement de chaque volume fait depuis lors l'objet d'intenses campagnes de
communication et en général 60 % des ventes, « très fortement événementielles », ont lieu dans
les premiers jours.
Le quatrième tome se vend à 372 775 exemplaires le premier jour de sa sortie en juillet
2000, ce qui est un record. En un jour, les fans s'arrachent près de 1,8 million d'exemplaires de
Harry Potter and the Order of the Phoenix mis en vente dès le vendredi 23 juin 2003 à minuit. Il
s'en vend plus de huit à la seconde et ses pré-commandes sont dix fois plus élevées que pour le
précédent volume, faisant du cinquième tome l’un des plus grands succès de l’histoire de l’édition.
J. K. Rowling figure désormais parmi les auteurs britanniques les plus lus de la planète avec
Shakespeare et Agatha Christie, devenant plus riche que la reine d'Angleterre, avec une fortune
estimée, selon le Times, à 280 millions de livres sterling (400 millions d’euros).
Harry Potter et les Reliques de la mort, ultime tome de la série, a été tiré à 2,3 millions de
copies, équivalant à 7 à 8 % des livres édités par Gallimard dans l'année, toutes catégories
confondues. Chaque sortie de livre Harry Potter permet à la maison d'édition de générer entre 12 à
15 % de son chiffre d'affaires annuel.
Les fans ont été si impatients de découvrir le contenu des derniers volumes que les librairies
du monde entier ont commencé à tenir des événements coïncidant avec le communiqué qui
stipulait le début des ventes à minuit. Des événements comportant généralement une répartition
dans les maisons à l'image de Poudlard, des jeux, des séances maquillage et autres divertissements
en direct ont connu une grande popularité auprès des fans de Harry Potter,
Potter attirant les foules et
contribuant à vendre près de 9 millions des 10,8 millions d'exemplaires prévus de Harry Potter et le
Prince de sang-mêlé dans les premières vingt-quatre heures.
En juillet 2007, le septième et dernier roman, Harry Potter et les Reliques de la Mort,
dépasse le cap des deux millions de pré-commandes sur Amazon : c'est la première fois qu’un livre
atteint ce chiffre avant sa sortie. Les Reliques de la Mort devient le livre le plus vendu de l'histoire,
en déplaçant 11 millions de personnes dans les vingt-quatre premières heures de sa mise en vente.
La série a également rassemblé des fans adultes, menant à la publication de deux éditions de
chaque livre de Harry Potter identiques dans leur contenu mais comportant de nouvelles
couvertures adaptées au public adulte.
Aux États-unis, ce sont plusieurs centaines de milliers d'exemplaires vendus dès sa parution
en 1998. En 2007, le tirage initial du dernier volume de la série s'élève dans le pays à 12 millions
d'exemplaires, un nouveau record.
Les romans de la série Harry Potter, Potter ont tous été des best-sellers acclamés par les
critiques84. Les ventes globales sont estimées à plus de 420 millions d'exemplaires dans le monde,
sur 140 pays. Le succès commercial de la série a fait de son auteur, J. K. Rowling, la première
écrivaine milliardaire de l'histoire de l'édition85.
6.1. Cinéma
Le studio américain Warner Bros. a dès la parution du troisième volume commencé à
adapter les romans au grand écran.
Les deux premiers épisodes ont été adaptés au cinéma par le réalisateur Chris Columbus.
C'est le jeune acteur Daniel Radcliffe qui joue Harry Potter,
Potter accompagné de Rupert Grint dans le
rôle de Ron Weasley et d'Emma Watson dans le rôle d'Hermione Granger. L'adaptation
cinématographique du troisième roman a été confiée cette fois à Alfonso Cuarón, qui s'est quelque
peu écarté des choix de son prédécesseur. Mike Newell est le réalisateur du quatrième opus qui
mêle les styles de ses deux prédécesseurs sur fond de blockbuster. David Yates, quant à lui, s'est
chargé de la réalisation des cinquième et sixième films. Il a réalisé également le septième volet,
mais de manière un peu particulière : en effet, le film, trop long s'il était réalisé en une seule
partie, a donc été divisé en deux opus qui sont sortis au cinéma à huit mois d'intervalle.
(1) Harry Potter à l'École des Sorciers de Chris Columbus (5 décembre 2001)
(2) Harry Potter et la Chambre des Secrets de Chris Columbus (4 décembre 2002)
(4) Harry Potter et la Coupe de Feu de Mike Newell (30 novembre 2005)
(5) Harry Potter et l'Ordre du Phénix de David Yates (11 juillet 2007)
(6) Harry Potter et le Prince de sang-mêlé de David Yates (15 juillet 2009)
(7) Harry Potter et les Reliques de la Mort 1re partie de David Yates : (24 novembre 2010)
(8) Harry Potter et les Reliques de la Mort 2e partie de David Yates : (13 juillet 2011)
Ces adaptations ont connu un important succès dans les salles et ont rapporté plus de sept
milliards de dollars. À propos de ces films, J. K. Rowling a déclaré avoir quelquefois regretté d'avoir
cédé les droits cinématographiques, tout en ayant particulièrement apprécié les décors de Stuart
Craig, ainsi que l'intuition et l'originalité d'Alfonso Cuarón.
Une exposition consacrée à la série de films Harry Potter a ouvert ses portes à Londres en
2012. Le lieu, qui reprend les décors de l’adaptation cinématographique, couvre plus de 14 000 m2
et a coûté 100 millions d’euros au studio Warner Bros.
Certains éléments de décors sont déplacés depuis 2009 pour une exposition itinérante dans
plusieurs villes d'Europe, et notamment à la Cité du Cinéma de Saint-Denis, du 4 avril au 6
6.2. Théâtre
Une pièce de théâtre intitulée Harry Potter et l'Enfant maudit est jouée en deux parties (de 2
h 30 chacune) au Palace Theatre à Londres, à partir du 31 juillet 2016. Elle a été écrite par Jack
Thorne et mise en scène par John Tiffany, en collaboration avec J. K. Rowling. Le script de la pièce
est également publié le même jour au Royaume-Uni, puis le 14 octobre en France.
La représentation de la pièce à Londres est bien accueillie en raison de la mise en scène très
pointilleuse de Tiffany et de son décor à grand budget : le spectateur retrouve sur scène
notamment les escaliers mouvants, les portraits parlants, etc. Le script de la pièce est en revanche
très fréquemment qualifié de « fanfiction » en raison de son trop grand nombre d'incohérences et
de « dialogues mièvres », en comparaison de l'histoire originelle de J. K. Rowling.
Les versions originales sont lues par l'acteur et humoriste britannique Stephen Fry. Voir
partie page 9
La première zone présentée sous ce nom ouvre en 2010 à Universal's Islands of Adventure
près d'Orlando, en Floride. Une extension de la zone est inaugurée en 2014 à Universal Studios
Florida, le parc voisin. La zone d’Universal's Islands of Adventure est dupliquée au Japon en 2014
et un projet similaire était annoncé à Hollywood, en Californie pour 2016.