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7. Propriétés
Lorsqu’un béton doté d’une résistance normale est comprimé, les fis- Généralement, la résistance à la traction du béton est liée à la
sures d’adhérence entre la matrice de mortier et le granulat se pro- résistance à la compression. En ce qui concerne le béton
pageront autour des granulats. A un niveau proche de la résistance conventionnel, différentes formules sont appliquées. Dans la norme
à la compression, ces fissures d’adhérence se propageront à toute la EN 1992-1-1:2004, une formule différente est proposée pour le béton
matrice de mortier, entraînant l’apparition de fissures dans le mor- à haute résistance par rapport au béton conventionnel (tableau 1). Un
tier. En définitive, le béton cèdera sous l’effet de tout un réseau de élément essentiel est cependant le caractère fragile du béton à hautes
fissures ininterrompues dans le mortier, alors que les granulats ne performances, signalé ci-dessus. Dès que la résistance est atteinte, la
subiront aucun dommage (fig. 7). portance tendra très rapidement vers la valeur zéro.
Le béton à hautes performances se caractérise par une meilleure
adhérence entre les granulats et la matrice de ciment. En outre, la 7.4 Rigidité
résistance de la matrice sera pratiquement égale à la résistance des
granulats. Dès lors, l’apparition et le développement de fissures Le module d’élasticité du béton est essentiellement déterminé par les
d’adhérence ou de microfissures seront retardés. A l’approche de la propriétés des granulats et de la matrice de mortier. Au fur et à mesu-
rupture, les fissures se seront désormais généralement propagées au re que la matrice se consolide et se rigidifie, le béton présentera éga-
travers des granulats (fig. 8). lement une rigidité accrue. Le module d’élasticité du béton à hautes
performances est dès lors toujours lié à la résistance à la compression
Sur le diagramme contrainte-déformation (fig. 9), ce phénomène
(cfr tableau 1).
s’exprime par un comportement légèrement plus linéaire par rap-
port au béton de résistance conventionnelle. De même, le béton à
hautes performances présente un retrait plus marqué après l’obten- 7.5 Retrait
tion de la résistance à la compression, c’est-à-dire après la rupture du
béton, et la portance tendra très rapidement vers la valeur zéro. Le Tant le béton à haute résistance que le béton ordinaire sont soumis à
BHP présente en d’autres termes un comportement de rupture fragi- un retrait plastique (voir supra), à un retrait endogène (par auto-des-
le plus marqué que le béton de résistance conventionnelle. siccation) et à un retrait de dessiccation.
Retrait endogène
Le ciment réagit avec une quantité d’eau donnée. Ce processus s’ac-
compagne d’une réduction du volume. Par rapport au volume initia-
lement occupé par l’eau et par le ciment, le volume du produit de la
réaction après hydratation complète sera réduit d’environ 10 %. Au
début de la réaction, le béton encore plastique absorbe sans difficul-
té la réduction volumique. Dès que le béton se rigidifie, la contrac-
tion est empêchée. Ce phénomène entraîne le développement de
contraintes de traction dans les espaces remplis d’eau. Ces pores en
devenir se dilatent, ce qui provoque une sous-pression aspirant l’air
extérieur. Dans cet espace désormais partiellement rempli d’eau,
apparaissent des forces capillaires qui contractent les pores. Ce retrait
interne est donc le résultat de deux processus : un processus chi-
mique et un processus physique. Dans un béton ordinaire, caractéri-
sé par un excédent d’eau, le retrait endogène demeure limité à envi-
ron 100x10-6. En ce qui concerne le béton à haute résistance, où la
quantité d’eau disponible est nettement moins importante, le ciment
attire à lui cette faible quantité d’eau. Les pores s’asséchant progres-
sivement sont soumis à des forces capillaires en augmentation
constante, permettant de la sorte au retrait endogène d’atteindre des
valeurs clairement supérieures. Plusieurs valeurs sont précisées au
tableau 2. Il est manifeste que le retrait endogène augmente avec l’ac-
croissement de la résistance et s’effectue essentiellement à court
terme. Etant donné que le retrait endogène résulte du processus
d’hydratation, il sera toujours présent, même en cas de cure parfaite
du béton. Seuls de nouveaux concepts relatifs à la cure intérieure
pourraient s’avérer précieux ; ils sortent cependant du cadre du pré-
sent bulletin. De toute évidence, le retrait endogène du béton à
hautes performances requiert la nécessaire attention. Conjugué aux
éventuelles contraintes thermiques résultant de la chaleur d’hydrata-
tion élevée, le retrait endogène pourrait en effet provoquer l’appari-
tion d’importantes fissures dans un BHP frais.
Retrait de dessiccation
Le retrait de dessiccation se produit dans un environnement qui n’est
pas saturé en eau. Dans ce cas, de l’eau peut s’évaporer des pores. Ce
phénomène donne lieu à des forces capillaires qui contractent les
pores et génère par voie de conséquence une réduction du volume.
Le niveau du retrait de dessiccation dépend en grande partie de la
quantité d’eau évaporable présente dans le béton. Dans des circons-
tances normales, une fraction importante ne s’évaporera pas, car elle
est liée chimiquement ou est fixée entre les produits d’hydratation.
L’eau présente dans les pores capillaires, de plus grandes dimen- La norme EN 1992-1-1:2004 définit les formules nécessaires au calcul
sions, peut quant à elle s’évaporer. Le volume réduit des pores capil- du fluage ; le tableau 3 mentionne quelques résultats. Il en ressort par
laires est une caractéristique typique du béton à haute résistance. Par exemple que le coefficient de fluage d’un béton de classe de résistan-
rapport au béton ordinaire, il sera dès lors moins sujet au phénomè- ce C 25/30 est environ trois fois supérieur à un béton de classe de
ne du retrait de dessiccation. Le tableau 2 présente un nombre de résistance C 90/115 pour une humidité relative de 50 %.
valeurs pour différentes humidités relatives. Il en ressort que le
Il convient cependant de conserver à l’esprit que les contraintes
retrait de dessiccation diminue en cas d’augmentation de la résistan-
observées dans le BHP sont nettement supérieures à celles inhérentes
ce. Le retrait d’un béton de 90 MPa dans un environnement affichant
au béton conventionnel. Les déformations immédiates peuvent dès
une humidité relative de 50 % est de moitié inférieur au retrait
lors devenir aussi importantes – en fonction, bien évidemment, de la
observé pour un béton de 30 MPa. La diminution du retrait se pour-
résistance à la flexion, dans le cas d’une poutre par exemple. Il va
suit avec l’accroissement de l’humidité relative. L’addition de fumées
sans dire que ce phénomène est encore renforcé à long terme par le
de silice n’a aucune incidence sur le retrait final, mais accélère le pro-
biais de l’utilisation d’un coefficient de retrait. En cas de construc-
cessus. Le retrait de dessiccation peut toujours se poursuivre, même
tions en BHP, la limitation des déformations et des flèches peut deve-
à plus long terme. L’ampleur de ce retrait peut être sensiblement
nir le facteur déterminant du projet, plutôt que la portance propre-
influencée par des mesures de cure énergiques.
ment dite. Ce faisant, le matériau ne peut pas toujours être utilisé de
manière optimale.
7.6 Le fluage
Etant donné la structure plus dense des pores du béton de hautes Le BHP présente des avantages ‘technologiques’ intéressants par
performances, ce matériau affiche un meilleur comportement face rapport au béton traditionnel :
aux mécanismes d’agression. La plupart des processus de dégrada-
- Durabilité améliorée face aux agressions physico-chimiques (per-
tion sont en effet causés par l’entrée de substances agressives, telles
méabilité réduite, meilleure protection de l’armature contre la
que des chlorures, du dioxyde de carbone, des acides,… Si la péné-
corrosion, réduction de la pénétration des ions chlore, diminution
tration de ces substances dans le béton est entravée, comme dans le
du risque de réaction alcali-silice, meilleure résistance au gel,…).
cas du BHP, les processus de dégradation y afférant ne pourront bien
Cette durabilité améliorée présente de grands avantages en
évidemment se produire que bien plus tard. Quoi qu’il en soit, il
termes d’entretien à long terme.
convient toujours de veiller à la pureté des éléments constitutifs du
béton, afin d’éviter toute agression par des mécanismes internes - En règle générale, une fluidité très élevée à l’état frais. Cette
(présence de sulfates, d’alcalis, de granulats réactifs, …). caractéristique facilite la mise en œuvre du béton, même dans les
zones à densité d’armature élevée.
Toutefois, la durée d’utilisation d’une construction est en grande
partie également déterminée par les conditions d’exécution. Dans ce - Résistance accrue au jeune âge. Cette propriété permet de rédui-
cadre, nous avons déjà fait allusion ci-dessus au risque de fissuration re le temps de coffrage et d’accélérer la mise en précontrainte. Des
prématurée résultant des effets thermiques et du retrait (principale- délais d’exécution raccourcis sont donc envisageables.
ment endogène). La présence de telles fissures peut influencer sensi-
- Une résistance finale accrue après durcissement, ce qui permet de
blement la durabilité de la construction.
réduire les sections du béton et, dès lors, la diminution du poids
de la construction (voir également l’encadré ‘Economie d’espace et
7.8 Résistance au feu d’argent’ en dernière page).
- Un module d’élasticité supérieur, susceptible d’améliorer la stabi-
Même si la durabilité du BHP est en règle générale nettement supé-
lité aérodynamique de ponts élancés.
rieure à celle du béton conventionnel, la résistance au feu est cepen-
dant un élément sur lequel il convient d'attirer l'attention. En raison - Un retrait réduit, qui s’avère avantageux pour la maîtrise des
de la structure très dense des pores, la pression de vapeur, qui appa- déformations d’une construction, ainsi qu’en ce qui concerne les
raît à l'intérieur du béton à des températures excédant 100 °C, peut pertes de précontrainte.
difficilement être réduite. La vapeur ne peut en effet pas être rapide-
Sur le plan architectural également, le BHP est assorti d’un certain
ment évacuée à l'extérieur, en raison de la structure très dense du
nombre de nouvelles possibilités. C’est ainsi que le BHP permet la
matériau. Par rapport au béton conventionnel, la résistance du béton
réalisation de constructions plus élancées. Cet atout est d’ores et déjà
à haute résistance diminuera dès lors plus rapidement si la tempéra-
matérialisé dans la réalisation d’ouvrages d’art (ponts), même si ce
ture est supérieure à 100 °C. Les renseignements à propos du facteur
béton pourrait tout aussi bien être utilisé pour la construction de
de réduction à appliquer figurent dans la norme NBN EN 1992-1-2
bâtiments. A l’heure actuelle, les avantages du BHP se concrétisent
(voir également figure 10). En raison des pressions de vapeur accu-
principalement dans l’obtention d’un espace intérieur le plus utile
mulées, il convient également d'examiner les risques potentiels
possible. Nous pourrions cependant aussi songer à une nouvel
d’éclatement du béton. En ce qui concerne le béton des classes de
aspect de l’enveloppe de la construction, avec un regain d’attention
résistance C 55/67 à C 80/95, les règles inhérentes au béton conven-
porté aux éléments architecturaux tels que les arêtes, les arcs, les
tionnel suffisent pour éviter les éclatements, pour autant que la
voûtes,…
teneur en fumées de silice soit inférieure à 6 % de la masse de ciment.
En cas de teneurs supérieures en fumées de silice et en cas de classe La façade d’un bâtiment pourrait en outre être redéfinie par l’utilisa-
de résistance C 90/105, il sera nécessaire de prendre des mesures tion potentielle de modules de dimensions supérieures. Alors que ces
particulières, telles que le mélange d'au moins 2 kg/m3 de fibres de dimensions sont à l’heure actuelle généralement de 6 mètres, elles
polypropylène. En cas de températures élevées, ces fibres fondront, pourraient être portées à 7 ou à 8 mètres, grâce au BHP. Cette aug-
ce qui laissera de petits canaux ouverts via lesquels les pressions de mentation pourrait faciliter l’avènement d’une autre conception de
vapeur pourront être dissipées plus rapidement. façade et donc d’un aménagement intérieur modifié, davantage en
phase avec les normes internationales actuelles.
La liberté accrue obtenue pour l’aménagement intérieur d’un bâti-
ment vaut également pour l’aménagement de la surface horizontale
utile. Grâce à la modification des dimensions du module, les espaces
libres pourront être plus grands, ce qui donnera à l’architecte davan-
tage de possibilités pour la conception et l’aménagement des espaces
de vie et de bureau.
Dans l’industrie du préfabriqué, l’utilisation du BHP offre aussi de
nouvelles possibilités (voir également infra). Citons notamment la
possibilité de produire des cellules préfabriquées complètes, grâce
notamment à l’économie de poids réalisée. Il ne paraît dès lors pas
exclu qu’un bâtiment puisse évoluer dans le temps, par le biais de
l’échange de cellules préfabriquées compatibles. Une chambre à cou-
cher pourra par exemple devenir un salon, une salle de bain, une cui-
sine,…
Un autre avantage du BHP par rapport au béton conventionnel est
l’aspect visuel des surfaces de béton, tant coulées sur place que pré-
fabriquées. L’apparition de petites bulles d’air à la surface est sou-
vent très limitée. La surface présente généralement une bonne textu-
re, notamment grâce à la haute teneur en fines du béton.
En outre, le BHP n’est guère soumis à la ségrégation, de sorte que la
formation de nids de gravier est la plupart du temps évitée. La pré-
sence de fumées de silice permet d’obtenir parfois des teintes plus
sombres. Tout dépend cependant des dimensions des fines parti-
cules, plus encore que de leur teneur. De beaux résultats peuvent
également être obtenus grâce à l’utilisation de types de coffrage spé-
cifiques (du bois non traité par exemple).
Historiquement, le BHP a avant tout été conçu pour des applica-
tions très particulières, comme les buildings. Il a été à maintes
reprises mis en œuvre aux Etats-Unis pour la réalisation de gratte-
ciel, avec des bétons présentant des résistances de 120 à 130 MPa.
Cependant, comme indiqué ci-dessus, le BHP peut également être
une solution alternative pour les constructions réalisées habituelle-
ment en béton conventionnel. Le recours judicieux au BHP exige de
toute évidence une collaboration très étroite entre le propriétaire,
l’architecte, l’ingénieur, l’entrepreneur, la centrale à béton et le lage minutieusement planifié et exécuté. A cet effet, un contrôle et un
laboratoire de recherche. Quelques études de cas sont commentées suivi scrupuleux, en concertation entre toutes les parties concernées,
ci-après. ont été indispensables.
Un autre élément critique était l’accroissement impressionnant des
températures du BHP. La température montait jusque 60 °C, ce qui
9. Etudes de cas augmentait les probabilités d’apparition de fissures. Ce risque de
fissuration s’accentuait à cause du retrait endogène. Une maîtrise
9.1 Le deuxième pont « Stichtse » au Pays-Bas
efficace des fissures a pu être obtenue grâce à une préparation et à un
Le deuxième pont ‘Stichtse’, achevé en 1997, est le premier grand accompagnement minutieux du projet et de son exécution, via la
pont construit aux Pays-Bas en béton à haute résistance (fig. 11). réalisation d’essais techniques préparatoires à plus grande échelle et
D’une longueur totale de 320 m, ce pont est composé de trois tra- via l’organisation de tests d’aptitude soigneusement étudiés sur le
vées. La travée principale mesure 160 m. La hauteur de construction chantier, dans divers laboratoires et dans les centrales à béton.
de ce pont varie entre 2,50 m et 6,75 m. Sa superstructure a été réa- L’expérience nous a enseigné que les incidences du retrait et de la
lisée au moyen d’une méthode de construction en saillie libre. Les température ne font pas obstacle à la poursuite de l’utilisation écono-
voussoirs, d’une longueur de 4 à 5 m, ont été coulés en une seule miquement judicieuse du béton à haute résistance dans les ponts, à
fois, ce qui a nécessité le respect d’exigences très strictes en termes condition que toute l’attention requise soit accordée à ces incidences
d’ouvrabilité du béton. L’énorme quantité de ciment et la petite lors de la conception et de l’exécution de ces ouvrages.
quantité d’eau de gâchage pouvaient en outre générer un recul rapi-
9.2 Structures porteuses préfabriquées
de de l’ouvrabilité et des fluctuations de consistance.
Les conditions de production dans une usine à béton sont contrôlées
La composition du béton utilisé est précisée au tableau 4. Grâce à la
et dès lors, meilleures. Elles ont permis de généraliser davantage l’uti-
mise en œuvre de béton à haute résistance, plusieurs modifications
lisation du béton à haute résistance dans ce secteur. Des résistances de
spécifiques ont été apportées durant la phase de conception. C’est
55 N/mm2, voire plus, sont désormais courantes pour des éléments
ainsi que les parois des voussoirs et le tablier ont pu être amincis et
préfabriqués. Des résistances à la compression égales à 90 N/mm2 ou
que des économies ont pu être réalisées sur la quantité d’armatures
plus sont même fréquemment obtenues. En ce qui concerne les par-
de précontrainte nécessaire, grâce au tracé des câbles simplifié et à la
kings à étages, l’utilisation de béton à haute résistance peut se tradui-
réduction des pertes de retrait et de fluage. La précontrainte a pu en
re par une réduction des dimensions des colonnes, afin de pouvoir
outre être mise en œuvre plus rapidement en raison de l’évolution
prévoir davantage d’emplacements de stationnement sur une superfi-
plus rapide de la résistance du béton. Les résistances à la compres-
cie donnée. Pour la réalisation d’immeubles de bureaux, le recours au
sion nécessaires avaient été très rapidement atteintes, même durant
béton à haute résistance permet d’obtenir de plus longues portées. En
la période hivernale. Tous ces éléments ont dès lors permis de rédui-
ce qui concerne les bâtiments industriels, des surfaces modulaires rela-
re le délai de construction. A long terme, le BHP présente l’avantage
tivement grandes peuvent être réalisées sans colonnes intermédiaires.
d’offrir une meilleure résistance du tablier supérieur vis-à-vis de l’in-
En réalité, l’utilisation du béton à haute résistance dans l’industrie des
filtration des sels de déverglaçage.
éléments préfabriqués est devenue une pratique quotidienne. Il ne
La pratique avait montré que le BHP permet d’obtenir des surfaces doit pas nécessairement toujours s’agir d’un pont spectaculaire ou
lisses et planes. Il convenait cependant d’accorder toute l’attention d’une tour élancée ; le béton à haute résistance peut en effet être utile-
nécessaire à la consistance précise du mélange et à un ordre de cou- ment mis en œuvre dans des types de construction plus ordinaires.
LES TOURS ‘NORTH GALAXY’ A BRUXELLES
Il convenait cependant de tenir compte d’exigences essentielles en Les planchers devaient être légers (pas plus lourds que dans le
termes de coût et de délai d’exécution de l’ensemble. La réalisation concept original), la rapidité de montage devait être élevée et l’épais-
concomitante de l’important noyau central et du reste de la structu- seur de construction de l’ensemble hourdis – poutre ne doit pas excé-
re exigeait une maîtrise scrupuleuse du planning et, plus particuliè- der l’épaisseur initialement prévue. Un élément en TT spécialement
rement, de l’utilisation des grues. conçu s’est en définitive avéré la seule solution possible. Le poids des
hourdis et la modulation ont débouché sur un élément de 190 mm
d’épaisseur et de 2500 mm de largeur. Afin d’obtenir la résistance et
3 - Solution définitive et exécution les propriétés ignifuges initialement escomptées, une chape de com-
pression de 60 mm, coulée sur place, a également été posée.
A. STRUCTURE INFÉRIEURE – PARKING SOUTERRAIN
Les poutres ont été réalisées en béton précontraint. Elles présentent
Le parking souterrain a été construit séparément lors d’une premiè- une section d’une épaisseur minimale et une forme spéciale qui ren-
re phase (2001). Les colonnes utilisées à cet effet sont préfabriquées dait superflue l’utilisation d’un coffrage latéral pour le coulage du
en béton à hautes performances (C 80/95) et placées dans une trame béton de liaison et de la chape de compression. Après la pose, l’inser-
de 7,5 m sur 6,85 m. Elles se substituent aux profils en acier HEM tion du ferraillage continu mis en œuvre en usine a été poursuivie.
enrobés qui avaient été initialement prévus et permettent de ce fait En raison de l’espace disponible au-dessus du faux-plafond, les
de réduire le coût de la méthode de construction et de la simplifier. poutres ont été posées sur des consoles présentant une hauteur de
Les colonnes d’une hauteur de 3 étages et réalisées d’un seul tenant construction limitée. Des évidements ont permis de placer correcte-
présentent une section de 590/590 mm pour une charge maximale ment le ferraillage continu. Cette armature absorbe les charges hori-
de 12 860 kN. Elles ont été coulées en usine en position horizontale. zontales, comme le vent et les défauts de verticalité, et empêche l’ef-
Afin d’améliorer la résistance au feu et de prévenir les éclatements fondrement progressif en cas d’accident.
en cas d’incendie, des fibres de polypropylène ont été ajoutées au
béton.
Les solives ont été coulées sur place. L’utilisation de raccords filetés
et d’orifices de passage au travers des colonnes a permis de garantir
la continuité de l’armature. Les planchers sont composés de hourdis
creux précontraints (résistance au feu de 2 heures), surmontés d’une
chape de compression coulée sur place (C 30/37).
arch. J. Eyers & Partners / Samyn & Partners
B. STRUCTURE SUPÉRIEURE
1. Bâtiment C (6 étages)
A l’instar du parking souterrain, les concepteurs ont opté pour un
mélange entre, d’une part, colonnes et hourdis préfabriqués et,
d’autre part, poutres coulées sur place.
L’exécution s’est déroulée durant l’année 2003.
Remerciements à Ir W. Riemkens et T. Mols (Ergon sa)
BIBLIOGRAPHIE
C 60/75 500 mm 49 %
C 80/95 450 mm 59 %
C 90/105 400 mm 68 %
C 30/37 1000 mm
C 40/50 900 mm 19 %
C 60/75 800 mm 36 %
C 80/95 700 mm 51 %
C 90/105 600 mm 64 %