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EPSE-Annaba 2ème Année Module : Macroéconomie

SOLUTION Série N° : 04

Exercice 01 :
Soit la fonction de consommation suivante : C = 3 + 0,7Y, où « C » est le montant de la
consommation finale des ménages et Y le revenu national.

1) Comment Keynes définit-il l’épargne ? Déterminer la fonction d’épargne.


2) Tracer sur un même graphique les droites de consommation et d’épargne (pour Y
variant de 0 à 30). Déterminer le montant du seuil de rupture. Expliquer sa
signification. Que représente la valeur « 3 » ?
3) Déterminer les propensions moyennes et marginales à consommer et à épargner.
Commenter. Comment évoluent-elles lorsque « Y » croit ?
4) Comment interpréter cette fonction de consommation : C = -3 + 0,7Y ?

Exercice 02 :

Soit une économie dont le revenu national : Y= 500, est partagé en deux ensembles :
Y1, revenu des salariés et Y2, revenu des propriétaires des SNF (sociétés non financières).
Les premiers ont respectivement une propension moyenne et marginale à consommer
de 0,95 et de 0,9 ; les seconds, respectivement de 0,75 et 0,7.

1) Sachant que la part des salariés dans le revenu national est de 4/5, déterminez les
fonctions de consommation de ces deux groupes sociaux ainsi que leurs niveaux de
consommation respectifs (hypothèse d’une fonction keynésienne).
2) En déduire la fonction de consommation de l’ensemble de l’économie.
3) On suppose que le revenu national Y s’accroit de ΔY = 10 de manière exogène.
Quelles sont les nouvelles valeurs de la consommation globale ( C+ΔC), et des
consommations des deux groupes sociaux, sachant que la clé de répartition reste
inchangée ?
4) Supposant que l’augmentation du revenu globale de 10 soit intégralement versée
aux salariés (ΔY1 = 10), de combien augmenterait leur consommation ? Qu’en
serait-il si ce versement était exclusivement affecté aux propriétaires des SNF
(ΔY2= 10) ? Comparez les résultats obtenus(ΔC, ΔC1 et ΔC2).

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EPSE-Annaba 2ème Année Module : Macroéconomie

Solution Série 04
Exercice 01 :
1)- Keynes affirme : « L’épargne est l’excès du revenu sur la dépense pour la consommation ». L’épargne
constitue une non-consommation, et elle est donc définie par la différence entre le revenu et la
consommation : S = Y – C (S, pour saving en anglais). C’est en quelque sorte un résidu, une fois les
décisions de consommation prises.

En utilisant l’équation de l’énoncé, on a donc : S = Y – C = Y – (3+0,7Y) = (1 - 0,7)Y – 3

La fonction d’épargne est donc : S = 0,3 Y – 3

2)- Pour Y = 0, C = 3 et S = -3 ; pour Y = 30, C = 24 et S = 6. Ces valeurs nous permettent de tracer les
deux droites de consommation et d’épargne :

C, S

C=24 C= 0,7Y+3

S=6 S= 0,3Y -3

3
0 Y
Yr= 10 30
-3 Seuil de rupture ( S = 0)

Le seuil de rupture est le niveau de revenu pour lequel l’intégralité du revenu est consommée, et
donc : S = 0. D’où en remplaçant : 0 = S = 0,3 Yr – 3 , et donc Yr = 10.

Dans la fonction de consommation, « 3 » représente le montant de la consommation dite incompressible


(autonome), correspondant au minimum de subsistance nécessaire à la population du pays.

3)- La propension moyenne à consommer traduit la part de revenu affectée à la consommation, soit le
rapport de la consommation totale au revenu :

PMC = C / Y = (0,7 Y + 3) / Y = 0,7 + 3/Y

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La propension marginale à consommer indique la hausse de la consommation résultant d’un
accroissement du revenu : pmc = c = dC / dY = 0,7

(Lorsque le revenu augmente de 1 U.M, la consommation n’augmente que de 0,7 U.M).

La propension moyenne à épargner (aussi appelée taux d’épargne) représente la part de revenu affectée
à l’épargne, soit le rapport :

PMS = S / Y = (0,3Y – 3) / Y = 0,3 – 3/Y

La propension marginale à épargner permet de connaitre l’effet d’une augmentation du revenu sur le
montant d’épargne : pms = s = dS / dY = 0,3

Lorsque le revenu augmente, la propension moyenne à consommer diminue et tend vers la propension
marginale à consommer « 0,7 » (la consommation incompressible joue un rôle de moins en moins
important au fur et à mesure que la société s’enrichit) :PMC = C / Y = 0,7 + 3/Y ( PMC Y→ +∞ 0,7 )

Pour les mêmes raisons, le taux d’épargne tend vers « 0,3 ».

Par contre, les deux propensions marginales, à consommer et à épargner, restent constantes, quel que soit
le niveau du revenu national : pmc = 0,7 et pms = 0,3.

4)- On a : C = 0,7Y – 3 , En ce cas on a : PMC= C / Y = 0,7 – 3/Y

Exercice 02 :

1)- Le revenu national se partage ainsi :

Y1 = 4/5 Y = 4/5 x 500 = 400 Donc : Y2 = 1/5 x 500 = 100

C1 = PMC1 x Y1 = 0,95 x 400 = 380

C2 = PMC2 x Y2 = 0,75 x 100 = 75

C = C1 + C2 = 455

Les fonctions de consommation (sous hypothèse d’une consommation keynésienne) sont de la forme
générale : C = C0 + cY. Les propensions marginales c1 (salariés) et c2 (propriétaires) ont respectivement
les valeurs 0,9 et 0,7. D’où :

C1 = C01 + 0,9Y1 et C2 = C02 + 0,7Y2

En donnant à Y1 et Y2 leurs valeurs, on peut calculer les paramètres « C01 » et « C02 » :

C01 = C1 – 0,9Y1 = 380 – 0,9 (400) = 20 d’où : C1 = 20 + 0,9 Y1

C02 = C2 – 0,7Y2 = 75 – 0,7 (100) = 5 d’où : C2 = 5 + 0,7 Y2

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2)- La fonction de consommation de l’économie est telle que : C = C1 + C2

Soit : C = (20 + 0,9 Y1) + (5 + 0,7 Y2) = (0,9 x 4/5Y) + (0,7 x 1/5Y) + ( 20+5)

C = 25 + 0,86Y

3)- si la répartition du supplément de revenu se fait proportionnellement aux parts respectives des deux
catégories sociales :C + ΔC = 25 + 0,86Y = 25 + 0,86 x 510 = 463,6 → ΔC = 8,6

Le revenu des salariés augmente de : ΔY1 = 4/5 x 10 = 8 ; leur nouvelle consommation est égale à :

C1 + ΔC1 = 20 + 0,9 (Y1+ ΔY1) = 387,2 ; d’où : ΔC1 = 7,2.

On a également le revenu des propriétaires qui augmente de : : ΔY = 1/5 x 10 = 2 ; leur nouvelle


consommation est égale à : C2 + ΔC2 = 5 + 0,7 (Y2+ ΔY2) = 76,4 ; d’où : ΔC2 = 1,4.

4)- Si ΔY est intégralement versé aux salariés :C1 + ΔC1 = 20 + (0,9 x (400 + 10)) = 389 → ΔC1 = 9

Si ΔY est intégralement versé aux propriétaires :C2 + ΔC2 = 5 + (0,7 x (100 + 10)) = 82 → ΔC2 = 7

On remarque que : ΔC1> ΔC > ΔC2 du fait que c1> c >c2 .

La consommation totale augmente moins rapidement lorsque les propriétaires bénéficient d’une
augmentation de revenu ( leur influence est moindre lorsqu’ils ne perçoivent pas la totalité de
l’augmentation mais elle est perceptible tout de même) car ils consacrent une part moins importante de
leur revenu à la consommation que les salariés.

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