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INTRODUCTION

La pénétration des occidentaux sur les territoires d’Afrique


francophone avec ses corollaires de politique de spoliation et d’aliénation sur
toutes ses formes va susciter des indignations chez la plupart des écrivains et
intellectuels africains. Aussi pour se faire entendre vont-ils choisir divers
moyens d’expressions notamment la forme poétique.

Bernard BINLIN DADIE à l’image des chantres de la négritude s’exprime


à travers son recueil de poème intitulé LA RONDE DES JOURS, cette œuvre
qui révèle une poésie de la négritude, tend sur le plan thématique que sur celui
de la forme, libéré des contraintes de la poésie classique. Il exprime ici sa
désapprobation voire sa révolte contre les occidentaux. Pour ce qui est de
l’analyse de cette œuvre nous nous proposons de l’étudier selon le thème
suivant :

L’analyse qui suit exposera de la révolte dans la ronde des jours.

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I. LA DEFINITION DE LA REVOLTE

La révolte pourrait être définie comme une action violente par laquelle on
groupe se révolte contre l’autorité politique, la règle sociale établie.

Pris sur le plan littéraire la notion de REVOLTE à travers des textes est
apparue avec la mythologie grecque au fil du temps une définition va se créer.
En effet au XXe siècle l’écrivain révolté est celui qui exprime un ras le bol et
qui dit non il peut à cet effet à travers ses ouvrages exprimés son
mécontentement et sa révolte pour le transmettre aux lecteurs. L’on parle de
satire ou de dénonciation.

La révolte est à la base de l’écriture en effet elle permet aux lecteurs de


défendre les idées ou dénoncer les actes mauvais, au travers de leurs textes. Ils
peuvent exprimer leurs indignations contre les actions commises, comme le font
les Négritudien qui dénoncent les effets pervers de la colonisation sur les
africains et s’insurgent contre cette politique qu’ils trouvent souvent inhumaine
et abominable.

La révolte littéraire a pour but de faire prendre conscience aux lecteurs de la


gravité de la situation dans laquelle ils se trouvent.

II. PRESENTATION DE l’AUTEUR ET DE L’ŒUVRE

1. Présentation de l’auteur

Bernard Binlin Dadié ou Bernard Abou Koffi à l’état civil, est écrivain et
homme politique ivoirien né à Assinie, au sud de la Côte D’Ivoire le 10 janvier
1916. Il est considéré comme le père de la littérature ivoirienne dans la mesure
où toute à la fois conteur, poète, dramaturge, romancier, chroniqueur. Bernard
Binlin Dadié en tant que homme de culture et de civilisation, apparait d’abord
comme un témoin de son temps. Père de neuf (9) enfants il vit actuellement en
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Côte d’Ivoire. Bernard Binlin Dadié se fait une place remarquable dans la
littérature africaine d’expression française où son œuvre révèle à coup sûr
comme la plus variée et la plus complète.

2. Présentation de l’œuvre

Publié en 1956 dans son second recueil poétique LA RONDE DES JOURS
écrit durant une période de désillusion, ce recueil révélera parfois l’amertume du
fervent militant anticolonialisme. Aussi, l’acte de foi, de fierté même LA
RONDE DES JOURS est un hymne à l’Afrique doté d’une unité poétique
remarquable et un cri de protestation.

III. LES MOTIVATIONS OU ORIGINE DE LA REVOLTE

1. Motivation exogène (lointaine).

Une littérature vient à son heure quand elle est “mûre, quand un certain
nombre de facteurs se trouve réuni or c’est dans les années trente (30) qui va se
nouer le faisceau de convergence qui vont entrainer l’éclosion d’un mouvement
à la fois politique, culturelle et littéraire, la renaissance nègre pour reprendre
heureuse formule des américains. Dans le cadre d’une introduction limitée au
terme du réveil il n’est pas question d’étudier dans les détails l’histoire littéraire
de ce mouvement, même limité à sa naissance. Nous nous contenterons de
rappeler les faits les plus importants. En effet, c’est à Paris ville d’accueil de la
liberté pour les intellectuels et les artistes du monde entier, que se rencontre les
noirs africains tels que CLAUDE MCKAY, JEAN TOUMER, LANGSTONE
etc. Des antillais comme LEON GONTRAN DAMAS et AIME CESAIRE. Des
africains comme LEOPOLD SEDAR SENGHOR, BIRAGO DIOP, OUSMANE
SOCE etc.

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2. Motivation endogène

La première moitié du XIXe siècle est marquée par la colonisation de


l’Afrique par l’occident. Cette colonisation s’est traduite par l’asservissement
des peuples africains, de la spoliation des ressources mais surtout la
dévalorisation des valeurs traditionnelles africaines. L’Afrique est pour ainsi
dire déshonorée, humiliée.

Face à cette situation les élites africaines, fruit et conséquence de la


colonisation vont s’organiser au sein d’un Mouvement culturel et littéraire
appelé La Négritude définit comme la négation de la négation du nègre selon
Jean Paul Sartre. Porté à bout de bras par Senghor, Damas et Césaire, l’idéal
négritudien sera poursuivi par d’autres intellectuels et leaders africains. Des
œuvres telles que Pigments, Cahier d’un Retour au pays natal, Champs d’Ombre
vont voir le jour. Dans les années 50 un vent d’émancipation et liberté souffle
sur le continent noir. De plus en plus en conteste la suprématie de l’homme
blanc et l’écrivain se pose comme défenseur de son peuple et de sa mère
Afrique. C’est dans ce contexte d’effusion littéraire qu’apparaît La Ronde des
Jours de Dadié(1956).

IV. MANIFESTATION DE LA REVOLTE DANS L’ŒUVRE

1 - Bernard DADIE un refus du système colonial

Bernard DADIE est un témoin majeur de cette Afrique colonisée qui s’éveille à
la liberté. Son séjour au Sénégal lui a permis d’observer la lente mutation de la
conscience politique des Africains, les hésitations, les craintes et les espoirs,
jusqu’aux grèves décisives. Il a acquis la conscience de lutter pour changer les
choses et part en guerre contre l’oppression et la répression de la colonisation
française. «On croit résoudre en supprimant des têtes. Tant qu’on n’aura pas
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supprimé les causes qui font penser les têtes qui, à leur tour, feront supprimer
d’autres bouches, et d’autres têtes, rien n’y fera», dit-il. Bernard DADIE a
grandi sous l’influence française et les effets néfastes de la colonisation sont un
thème principal de ses écrits. Bernard DADIE a publié des textes
anticolonialistes et des contes qui montrent la beauté d’être Africain. Il valorise
son peuple avec ses mots. Il fut une époque où sa plume rimait avec combats.
Combat culturel, surtout, pour celui qui, raillant les idéologies racistes,
remerciait dans un poème célèbre son Dieu de l’avoir créé noir, car «le Blanc est
une couleur de circonstance, le Noir la couleur de tous les jours».

2. manifestation de la justice et la dignité du continent

«La Rondes des jours» Bernard DADIE est fier d’être Noir et espère une liberté
totale, dans la justice et la dignité pour le continent. Dans ce recueil de poèmes,
ce n’est pas le Bernard DADIE virulent qui se manifeste. Le ton est beaucoup
sobre. En effet, l’auteur a le souci d’administrer la preuve du caractère universel
de l’existence humaine, les rêves communs de l’humanité. Pour Bernard
DADIE, tous les hommes sont les mêmes, nous sommes tous les enfants de
Dieu. Cela impose un respect. Le jour qui se lève ici, c’est le même jour qui se
lève là-bas.

Il en appelle à la célébration de la fraternité. Les thèmes abordés dans les «La


Ronde des jours» sont variés. C’est une poésie militante qui célèbre, exalte les
valeurs africaines. Ainsi, le poème, «Ode à l’Afrique» rend hommage à
l’Afrique rayonnante, berceau de l’humanité et célèbre ses vertus. «Chanter
l’Afrique» glorifie l’Afrique et met en valeur sa merveilleuse nature. «Sèche tes
pleurs» est un poème de consolation, l’Afrique étant confrontée à de nombreux
défis, mais dispose de nombreux atouts. «Le noir de mon teint» valorise la race
noire. Dans «Je vous aime pas», Bernard DADIE fait la promotion de la culture

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africaine. Il exprime, dans «Feuille au vent», sa revendication à l’égalité dans la
différence.

«Je suis homme à la couleur de nuit


Feuille au vent, je vais au gré de mes rêves.
Je suis l’arbre bourgeonnant au printemps
La rosée qui chantonne dans le creux du baobab.
Feuille au vent, je vais au gré de mes rêves.
Je suis l’homme dont on se plaint
Parce que contre l’étiquette
L’homme dont on se rit
Parce que contre les barrières.
Feuille au vent, je vais au gré de mes rêves.
Je suis l’homme dont on dit : ‘‘ Oh, celui-là !’’
Celui qu’on ne peut saisir
La brise qui vous frôle et fuit.
Feuille au vent, je vais au gré de mes rêves.
Le capitaine à la proue
Cherchant dans les rafales des nuages
L’œil puissant de la terre ;
La barque sans voile
Qui glisse sur l’océan.
Feuille au vent, je vais au gré de mes rêves.
Je suis l’homme dont les rêves
Sont aussi multiples que les étoiles
Plus bruissant qu’essaims d’abeilles
Plus souriants que sourires d’enfants
Plus sonores qu’échos dans les bois.
Feuille au vent, je vais au gré de mes rêves».

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CONCLUSION

Pour clore notre étude, retenons La colonisation s’est traduite, non


seulement par l’asservissement et la spoliation des Africains, mais surtout par la
dévalorisation des valeurs traditionnelles africaines. L’Afrique est déshonorée et
humiliée. Selon DADIE, il est important que les Africains valorisent leur
héritage. Son respect pour la culture africaine a inspiré DADIE à établir le
Cercle Culturel et Folklorique de la Côte d’Ivoire en 1953. Bernard DADIE est
reconnu pour ses écrits tels que la ronde des jours et ses efforts de défendre la
culture africaine. Il est un fervent avocat de l’importance à préserver la culture et
l’identité africaines.

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Bibliographie

- https://archipel.uqam.ca/3563/1/M11597.pdf
- https://www.ladissertation.com/Litt%C3%A9rature/Litt
%C3%A9rature/Introduction-%C3%A0-La-Ronde-Des-Jours-De-
Bernard-2393.html
- https://fr.scribd.com/document/696577884/La-Ronde-Des-Jours
- https://baamadou.over-blog.fr/2016/03/bernard-binlin-dadie-ne-en-
1916-un-ecrivain

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