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107 4.2.2. Calcul du tassement immédiat Ce tassement, qui se fait & volume constant, ne peut étre provoqué que par la distor- sion du sol. Ii est donc négligeable dans le cas out les phénoménes de consolidation (variations volumétriques) sont prépondérants (par exemple le cas du remblai de la Dans les autres cas, il peut étre calculé par la théorie de I’élasticité en supposant que le sol est incompressible (v = 0,5). Il faut alors déterminer le « module » de défor- mation non drainé du sol Ey. Ce module est obtenu soit dans des essais in situ en appliquant les contraintes calculées par la théorie de I’élasticité, soit dans des essais non drainés a l'appareil triaxial. 4.2.3. Calcul du tassement de consolidation - Méthode cedométrique Dans le cas du remblai de la figure 26 - a, on peut, sans trop d’erreurs, considérer que le remblai s’étend indéfiniment dans fa direction horizontale. La déformation latérale en tout point est donc nulle (e = 0). Nous sommes strictement dans le cas d’application de l’essai cedométrique et le tas- sement de la couche peut donc étre déterminé & partir de la variation Ae de l’indice des vides du sol correspondant a la charge appliquée (fig. 27). Figure 27. Dans cet exemple, la comparaison entre a} et aio montre que le sol est surconsolidé. A la profondeur 2, la contrainte effective passe de ao avant tassement & vio + Ao ala fin du tassement (Ao = 7H). La courbe cedométrique montre que l’indice des vides passe de la valeur initiale eo la valeur e1. 108 En général, on néglige la variation due a la partie presque horizontale de la courbe cedométrique (cas des sols surconsolidés), de telle sorte que : hee = Gc ig or aoe o Le tassement de la couche est done donné par : 2 eee 1 +e % Lorsqu’il y a plusieurs couches ou lorsque la couche trop épaisse a été subdivisée en sous-couches, il faut sommer les tassements des couches élémentaires = s = D Hy —1—. ca. tg SAS i 1+ e0y i Pour déterminer le tassement a l’instant t avant la fin de la consolidation, on utilise la théorie de Terzaghi et on montre que, si le coefficient de compressibilité ay est constant, le degré de consolidation moyen U correspond au rapport du tassement de la couche & instant t au tassement final. En effet considérons une couche élémentaire d’épaisseur Az a la profondeur z. Son tassement a ’instant t est donné par : Az ol: ‘aprés Terzaghi, la relation entre les contraintes totales et effectives s’écrit : Ag = Au + Ao’ On a done : Ao’ = Ao — Au = Au; — Au ‘olt Auj est la surpression interstitielle a instant t = 0. L’expression donnant le tassement de la couche élémentaire a l’instant t peut donc s’écrire sous la forme : As, = — —2*— (au; - Au). Az 1+ Le tassement final (t = 0) est obtenu pour : 109 Soit : Ase = —“*— . Au; . Az d’oui I’on tire la relation : Pour passer de cette formule élémentaire a une formule valable sur l'ensemble de la couche, il est nécessaire de supposer que la déformation finale de la couche est uniforme (6 = a = Cte). On a alors : soit avec : Asi, = €.Azi. dou : 4.2.4. Effet des déplacements latéraux du sol Nous avons supposé que le remblai s’étendait indéfiniment dans la direction hori- zontale (ex = 0). Dans le cas des remblais ou des fondations de dimensions limitées, le chargement du sol provoque des déplacements latéraux et le phénomene de conso- lidation ne peut plus étre considéré comme unidimensionnel. Il faut alors corriger le tassement déterminé par la méthode cedométrique pour tenir compte des déplace- ments latéraux du sol. 4.3. LA METHODE PRESSIOMETRIQUE 4.3.1. Le pressiométre et la courbe pressiométrique ’appareil pressiométrique comprend principalement (fig. 28) — une cellule de mesure centrale (@ = 58 mm, f = 21 cm) latéralement déformable Par injection d’eau sous pression ; — deux cellules de garde situées de part et d’autre de la cellule centrale, dont le but est d’assurer une déformation plane au droit de la cellule de garde. 110 Lressai nécessite un forage préalable d’un diamétre de 60 mm dans lequel est intro- duite, 4 la profondeur voulue, la sonde pressiométrique. Le gonflement de la sonde se fait A pression contrélée, avec des paliers de chargement d’une minute chacun. es des pressions appliquées et des volumes injectés, on trace une A partir des mesur s dans la sonde et en ordon- courbe pressiométrique comportant en abcisses les pression: nées les volumes de la sonde a la fin des paliers. La courbe comprend trois parties (fig. 28) : v(volume de la sonde) cellule centrale cellules 0 : ae ipression arde g pression p Yc ae 0 principe we Courbe pression-volume Figure 28. a) une premiére partie, qui correspond a la remise en place des parois du forage jusqu’a la position qu’elles occupaient initialement au sein du sol. On appelle Vo le volume total de la sonde correspondant au point A ott la pression po est alors égale a la contrainte initiale dans le sol ; ‘b) une partie rectiligne AB, dite phase pseudo-élastique. La pression pr au point B est la « pression de fluage ». Elle correspond a un seuil de fluage et peut étre définie de facon précise par la méthode de Cambefort ; ¢) une seconde partie courbe, a partir du point B, appelée la phase plastique. Elle correspond a de grandes déformations. La pression atteint fréquemment une valeur asymptomatique. On définit la pression limite pr comme pression correspondant au doublement du volume Vo. Cet essai est trés utilisé dans le calcul des fondations, tant pour la détermination de la force portante que pour celle des tassements. L’hypothése selon laquelle, entre les pressions po et pr , le sol autour de la sonde pressiométrique a un comportement élastique, permet de déterminer le module de Taillement Gy et le module de déformation pressiométrique Em du sol, appelé « module pressiométrique ». L’équation de I’expansion radiale d’une cavité infini s’écrit (Lamé, 1852) : m1 Ap. a. V : volume de la cavité p : pression dans la cavité Le rapport Ap/AV correspond la pente de Ia partie rectiligne de la courbe pressio- métrique et le volume moyen de la cavité est, entre po et pr: Vo + Vr Vm = Ve + 2 ‘ott Ve est le volume initial de la sonde pressiométrique. Le module de cisaillement est donc donné par : Ap Gu = Vm. SE . AV et le module pressiométrique par : Eu = 20 +0).Gu=20. +9) Va. 2 4.3.2. Calcul des tassements par la théorie de l’élasticité Le tassement d’une fondation circulaire et rigide posée a la surface d’un massif élas- tique semi-infini est donné par la formule de Boussinesq : Pour déterminer le tassement immédiat s; provoqué par la charge, il faut introduire dans cette formule les caractéristiques élastiques du sol I’état non drainé et done en considérant un milieu élastique incompressible (vy = 0,5). Ce tassement se produit a volume constant et ne peut done étre provoqué que par la distorsion du sol. Pour déterminer le tassement final sr provoqué par la charge, il faut introduire dans cette formule les caractéristiques élastiques effectives du squelette du sol (a’ et G’) déterminées soit par des essais drainés a l'appareil triaxial, soit par des essais in situ. Il est 4 noter que, dans I’hypothése d’un comportement élastique, le cisaillement du sol s’effectue sans variation du volume. En utilisant la relation de Terzaghi, on peut montrer que G = G’. Par conséquent le module de cisaillement du sol déterming a partir de la courbe pres- siométrique Gm peut étre utilisé pour le calcul du tassement immédiat et du tasse- ment final (G = G’ = Gm). rrr LTT TT TTT 112 Le tassement de consolidation est alors donné par Se = Sr Si D’une facon générale, les tassements calculés par la théorie de I’élasticité avec les modules pressiométriques sont largement supéricurs aux tassements mesurés. Ces résultats ont conduit inventeur du pressiométre, Louis Ménard, a développer des formules semi-empiriques pour les calculs de tassements. La théorie de I’élasticité montre en outre que les déplacements du sol sous une fon- dation circulaire et rigide de diamétre B peuvent étre décomposés en deux domaines : — le premier, juste sous la semelle, ot la contrainte moyenne doz est prépondérante et ot le phénoméne de consolidation est done prédominant ; — le deuxiéme, situé au-dela du précédent, ott le phénoméne de distorsion du sol devient prédominant. En partant de ces résultats, qui sont confirmés par l'expérience, Ménard a proposé un schéma simplifié en considérant que le premier domaine A (appelé domaine sphé- rique) était, pour une semelle circulaire, constitué par la demi-sphere ayant la fonda- tion pour plan diamétral (fig. 29) et que le deuxigme domaine B (appelé domaine déviatorique) était constitué par tout le massif situé au-dela de A On calcule alors séparément les tassements du domaine déviatorique et du domaine sphérique et c’est la somme de ces deux tassements qui est égale au tassement total. Figure 29. On ne rentrera pas dans le détail de la théorie pressiométrique, mais on donne ci- dessous les formules développées par Ménard et les principes de leur utilisation. 4.3.3. Calcul du tassement par les formules de Ménard Soit une fondation circulaire de diamétre B ou une fondation rectangulaire de dimen- sion B x L placée a la profondeur D au sein du massif de sol. Le tassement total de la fondation est donnée par : Ve pelle Z ee B \a a s= 4% gp. a2) + Zan — (sr) E. ot : q_ est la pression appliquée au niveau de la fondation ; » est le coefficient de Poisson du sol, fixé ay = 1/3 ; Bo est une largeur (ou diamétre) de référence : By = 60 cm. a est le « coefficient de structure du sol » variable selon la nature du matériau et le rapport Em/pr obtenu au pressiométre (pé étant la pression limite — voir figure 28). Ce coefficient est donné par le tableau I ; Ya et Ae sont des « coefficients de forme » dépendant du rapport L/B. Ils sont donnés par le tableau II. Eg et E- sont les modules de déformation corres- pondant respectivement au tassement dii a la consolidation (terme sphéri- que) et au tassement di 4 la distorsion (terme déviatorique). Tableau | : Valeurs du coefficient a. f Sable Type de Tourbe Argile Limon Sable | ot gravier matériau Ere} a | Elpe} « | Elpe| @ | Epe} a | Elpe| « Surconsolidé > 16] 1 {> 14] 23 |> 12] 12 |> 10] 13 Normalement consolidé 4 joa tel 23 bad) 12 7a 12] 13 fea tol 14 Altéré et remanié 7agl 12 412 413. 14 Valeurs des coefficients de forme Ag et de. 7 u2R 2 3 5 20 cercle carré da 1 4,12 1,53 1,78 214 2,65 de 1 41 1,2 1,3 14 15 | Dans le cas d’un sol homogéne : Eq = Ee = Em Dans le cas de sols hétérogénes, on découpe le sol en tranches (fig. 30) dont les limi- tes se trouvent aux profondeurs : R= 32K, SR SREIER | ® ——————————————————— 114 A chaque tranche on affecte un module correspondant a la moyenne harmonique des valeurs trouvées pour le module pressiométrique a différentes profondeurs dans la tranche considérée. On obtient ainsi les modules : E1, Es, Esvars, Eosrra, Bovis Les modules de déformation équivalents Ec et Ea sont : + Se 0,85 Ex Exyass 2,5 Bova 2,5 Borie Ces formules sont établies pour une fondation encas ée ot 2 > 1, sinon il convient B de majorer de 10 % pour D = 2B et de 20 % pour D = 0. Ltr 7 4.3.4. Exemple de calcul de tassement Soit la fondation de la figure 30 : B=Sm D = 1,75 m L=12m placée sur un terrain argileux dont les caractéristiques déterminées par les essais pres- siométriques sont données sur la figure 30. Pour déterminer le tassement de la fondation, on découpe le sol en 5 tranches et on calcule les modules a partir de la moyenne harmonique MH des valeurs de Ey trou- vées dans la couche considérée, soit : E, = MH (13 000, 20 000, 16 000) oe E 13.000 20000 ~ 16000 E, = 15 840 kPa Ex — = MH (27 000, 40 000) = 32 240 kPa Esvsrs = MH (35 000, 24 000, 35 000, 37 000, 70 000, 55 000, 60 000, 70 000) 42270 kPa Es = MH (75 000, 85 000) = 79 700 kPa Eo7ys et Eo/ig sont considérés égaux a Es , d’oit Ion déduit : E. = Ey = 15 840 kPa 1 1 1 : + + +— 15840 0,85 x 32240 42270 --2,5 x 79 700 ooo 2,5 x 79 700 Eg = 30000 kPa 115 a @ 4ie8 —_____ (Q= 66000 kN 0 19 20 3040 50 60 70 80 remem ga Argile 2 Ey (MPa) 2 75m 10 Limon 1 ot 2(m) Figure 30. Le coefficient est donné par le tableau I : pour une argile ot Em/pr = 9 2 16, on trouve « = 2/3 Le tableau II donne pour L/B = 2,4: da = 1/2 (1,53 + 1,78) Re = 1/2 (1,20 + 1,30) 1,65 1,25 116 Pour D/B = 1,75/5 = 0,35, on a une augmentation de 13 % du tassement calculé. On obtient done : big | 00 06 (165 oe 6 x 30000 0.6 +28 ___ 1 109 x 1,25 x 5 3.x 9 x 15 840 s = 6,8 cm 4.4. CALCUL DES TASSEMENTS A PARTIR DES ESSAIS DE CHARGEMENT A LA PLAQUE L’essai consiste & charger par paliers successifs de 11 kN une plaque de largeur B = 30cm, placée au niveau de la fondation (a la surface d’un sol ou en fond de forage) et 4 mesurer le tassement obtenu a chaque palier. Le tassement de la fondation est alors déterminé a partir de la courbe charge-tassement en utilisant des formules semi-empiriques pour tenir compte de l’effet d’échelle, La théorie de I’élasticité montre qu’a charge égale le tassement d’une plaque posée 4 Ia surface d’un massif semi-infini est proportionnel au rayon de la plaque. Cela n’est pas vérifié dans le cas des sols, comme Je montre la figure 31. 4 ° Tassement fila a at oa ed 2 2 : B Figure 31. 7 Pour déterminer le tassement d'une fondation placée a la surface d’un massif de sable & partir de I’essai de chargement la plaque, on utilise la relation empirique donnée par Terzaghi et Peck : ae (3- f so B + Bo oi: s et 9 sont respectivement Ie tassement de la fondation et celui d’une plaque de 30 cm de diamétre ; B et Bo sont respectivement la plus petite dimension de la fondation et celle de la plaque de 30 cm de diamétre Cette méthode peut donner un ordre de grandeur du tassement dans les sols homo- genes. Cependant, sie sol est hétérogéne, les couches chargées par la plaque ne sont pas les mémes que celles chargées par la fondation et cette méthode n’est plus vala- ble (fig. 32). HU g ! a S, i \ /f \\ de : \\ [Bulbe des 1 [ae (rontzaintes verticales Figure 32. 0.28 024 023 022 o2t 020 ons) ois, our 16 ois. ous aus, k oz ont 10 0.09 08 oor 008 0.05 04 03 02 oor 000 29.0 im et 9 sont Triorchangecbis eV 119 Abaque 3 120 O,=1.q a, 3 8 8 § 88s3s_ au om ¥ ereno iS 8 6 6000006 5G Bocdso- wm eran? Q Zz 0.50 0.35 0.05 121 Exercices 4, Déterminer la contrainte s’exergant dans un sol sur un élément de plan horizontal, a la profondeur z , dans I'axe d'une distribu- tion de charges annulaire de rayon Ry et Re. Figure 33. 2. Soit un remblai posé sur un sol dont la coupe est indiquée sur la figure ci-dessous : rembla’ Ta 2044/m® ‘ble Figure 34, Déterminer le tassement du remblai dans son axe en négligeant la compressibilité du sable, sachant que l'argile est normalement consolidée. (On assimilera le remblai 4 une distribution de charge uniforme s’étendant indéfiniment,) 3. En (a) et (b) les caractéristiques de I'argile sont identiques (fig. 35). a Y 122 Sachant qu’en (a) on atteint 50 % de la consolidation en 1,5. an, au bout de combien de temps atteindra-t-on 50 % de la consolida- tion en (b) ? fn abla. ‘ Rowher\immermae a AANA a b Figure 35. 4. Sur un sol argileux saturé, on veut déposer un remblai de sable humide (fig. 36) de 5 m d’épaisseur et de 15 m de large en téte, avec des talus inclinés a 1,5 pour 1, Un échantillon de sol argileux a été prélevé tout prés de la surface du sol. Un essai cedométrique mon- tre que la pression de préconsolidation est: 0 = 50 kPa. Déterminer jusqu’é quelle profondeur le sol argileux subira des tassements. “soble : Sm Yu kN/m> cee MMM, Argile 220 kN/m® // Figure 36. Chapitre VI La résistance au cisaillement des sols 1. GENERALITES Dans le chapitre IIT consacré a certains résultats de la mécanique des milieux conti- nus, nous avons indiqué les notions de courbe intrinséque et de plan de rupture, défi- nies & partir de la représentation des cercles de Mohr. La résistance au cisaillement des sols sera étudiée a partir de cette notion de courbe intrins€que. En gros, les sols, comme beaucoup de milieux, se rompent lorsque la valeur de la contrainte de cisaillement dépasse une certaine valeur fonction de la contrainte normale o. La rupture d’un sol est d’ailleurs quelquefois difficile a défi- nir ; il n’y a pas de rupture franche mais une déformation continue qui croit en méme temps que les contraintes. 1.1, FROTTEMENT INTERGRANULAIRE Dans tous les sols, une partie de la résistance au cisaillement est due au frottement qui se mani- feste aux points de contact entre les grains. Les composantes tangentielle et normale de la force de contact qui s’exerce entre deux gr or doivent étre telles que : Re Ra

( = + ¢), donc: | zGre) a= tie I 4 - Pour que le plan de rupture puisse se développer sans étre bloqué par les extrémités | de P’échantillon, il est donc nécessaire que I’on ait : | tog G + *) D 4 4 1 Let D étant la Jongueur et le diamétre de I’échantillon. i Le rapport z est I’élancement de l’échantillon. Cet élancement est en général de 2, ¢e qui correspond a un angle maximum ¢ de 37°. ee 132 3.5. DENSITE CRITIQUE ET DILATANCE Lorsqu’ un élément de sol pulvérulent est soumis a un effort d’un cisaillement, il subit une variation de volume. Le sens de cette variation dépend de la maniére dont les grains sont enchevétrés les uns par rapport aux autres, c’est-d-dire de I’état de com- pacité. Ce phénoméne est appelé « dilatance » ; il intervient aussi, mais de facon moins importante, dans les sols fins. La figure 12 montre les courbes efforts-déformations, ainsi que les variations de volume correspondantes, lors de trois essais a la boite de cisaillement, pour un méme sable pris dans des conditions de compacité différentes. Tout d’abord, un échantillon de sable lache. La courbe effort-déformation n’a pas de maximum. La variation de volume est négative, La contrainte de cisaillement + et la variation de volume -SY tendent asymptotiquement vers une limite. v Puis un échantillon de sable dense. La courbe effort-déformation présente un maxi- Av mum, La variation de volume est positive. et r tendent asymptotiquement vers une limite. y Enfin, un échantillon de sable pris 4 une densité initiale telle qu’il n’y ait pas de varia- tion de volume au cours du cisaillement (Av = 0). La courbe contrainte-déformation n’a pas de maximum, mais la contrainte de cisaillement atteint trés vite sa valeur limite. Cette valeur de la densité s’appelle la densité critique. On remarque que la valeur limite de 7 est la méme dans les trois cas, ce qui prouve qu’aux grandes défor- mations la densité d’un sable tend vers la densité critique. Cette notion de dilatance et de densité critique des sols pulvérulents est particuliére- ment importante, notamment dans le cas des sols saturés. En effet, bien que les sols grenus aient des perméabilités importantes, des variations de contraintes rapides, comme c’est le cas lors des secousses dues a des tremblements de terre, a des battages de pieux, etc., peuvent entrainer un comportement non drainé de ces sols. Sur un sable dense saturé, de telles solicitations augmentent les contraintes effecti- ves. Ily a en effet tendance a une augmentation de volume du squelette, qui entraine une diminution de la pression interstitielle. La résistance la rupture se trouve ainsi augmentée. ‘Au contraire, dans un sable lache, les mémes sollicitations diminuent les contraintes effectives puisqu’il y a tendance A une diminution de volume. La pression intersti- tielle peut augmenter fortement. Il y a ce qu’on appelle « liquéfaction » du sable et par suite rupture. De tels comportements sont classiquement observés durant les tremblements de terre. De méme, certains accidents survenus dans des remblais hydrauliques et dans des deltas ont été dus a ce phénoméne de liquéfaction. Ilya lieu de comparer dans de tels cas la valeur de la densité critique a la valeur réelle de la densité en place. 133 Avant cisailiemant Aptis cieoilament ! Figure 12. i 4. LA RESISTANCE AU CISAILLEMENT DES SOLS FINS SATURES [Comme it a été indiqué, la résistance au cisaillement des sols fins saturés est avant ‘out fonction du réle que joue l’eau interstitielle (comportement a long terme ou & ee eeeeeeee 134 court terme), c’est-a-dire de la possibilité qu’ils ont ou non de pouvoir se drainer, A ces deux comportements, correspondent deux types d’essais : les essais drainés et les essais non drainés. Nous n’étudierons pas la résistance des sols fins non saturés, plus grande que celle des sols non saturés, mais aussi beaucoup plus complexe. 4.4, LA REMISE SOUS CONTRAINTES La remise sous contraintes consiste a remettre I’échantillon de sol taillé dans une carotte et A étudier lors d’un essai, dans le méme état de contraintes que celui régnant in situ. L’échantillon de sol, une fois prélevé, est en effet décomprimé, puisqu’il est alors soumis a une contrainte totale nulle, et eau interstitielle est mise en tension, La remise sous contraintes a pour but, en revenant aux conditions in situ de pression interstitielle et de contraintes effectives, de modifier le moins possible les valeurs des paramétres qui pourraient influer sur la résistance au cisaillement. Cette remise sous contraintes se fait généralement avant tout essai de résistance au cisaillement et particuligrement dans le cas des essais lents, c’est-a-dire drainés. \* YZY «x Figure 13. Dans le cas de la figure 13, les contraintes effectives verticale et horizontale sont : oj = YH { 03 = Ko’H et la pression interstielle est la pression hydrostatique u = ywH. La pression hydrostatique n’a pas d’influence sur la résistance au cisaillement, car seules interviennent les surpressions interstitielles donnant lieu a des gradients hydrau- liques. La remise sous contraintes consiste donc a consolider I’échantillon sous un état voisin (car il est difficile de connaitre la valeur exacte de o3) du précédent en contraintes effectives. Dans |’exemple présent, a la fin de la consolidation u = 0 et les contraintes ont pour valeurs : oi » 0 = KoyH 135 La remise sous contraintes s'effectue de la maniére suivante © Boite de cisaillement : on applique & ’échantillon une contrainte normale totale o = 7'Het on attend jusqu’a ce qu’il y ait eu consolidation complete sous cette contrainte (u = 0, 01 = oj = 7'H). Avant consolidation Aprés consolidation Figure 14. © Appareil triaxial : on applique en général a ’échantillon une contrainte isotrope 01 = 02 = 03 = Hen laissant orifice de drainage ouvert. Lorsque l’échantillon est reconsolidé, la pression interstitielle est nulle (u = 0) et on a: of = oh = of = YH Par ailleurs, il faut s’assurer que l’échantillon a bien été saturé avant la consolida- tion. Dans un échantillon mal saturé, les bulles d’air peuvent avoir une influence considérable sur le drainage et la résistance au cisaillement. Ui yn dy Vb o= 7H o = 7H uso t=0 Echantillon reconsolidé Figure 15. 4.2. ESSAI CONSOLIDE DRAINE (C.D.) L’essai consolidé drainé (C.D.) consiste a déterminer la courbe intrinséque du sque- lette du sol ; il correspond au comportement du sol a long terme. On commence par consolider I’échantillon de sol sous une contrainte isotrope oo ; C'est-A-dire qu’ayant appliqué cet état de contraintes, on le maintient, orifices de drai- age ouverts, jusqu’a ce que la pression interstitielle se soit annulée (u = 0). 136 a - Consolidation b - Cisaillement a la rupture Figure 16. Puis, laissant la contrainte latérale 03 constante 4 l'appareil triaxial (la contrainte normale constante dans la boite de cisaillement), on augmente trés lentement la con- trainte axiale o; (contrainte tangentielle dans la boite de cisaillement), en laissant les orifices de drainage ouverts, de facon qu’a tout instant la pression interstitielle soit nulle (u = 0). On poursuit essai jusqu’a la rupture complete de I’échantillon. La courbe intrinséque obtenue (fig. 17) & partir des résultats de plusieurs essais est toujours approximativement une droite dont les caractéristiques sont les suivantes : appelé angle de frottement effectif est V’angle que fait la droite intrinséque avec V'axe des contraintes normales. ©? : appelé cohésion drainée est la valeur de Vordonnée a l’origine de la droite intrinséque. SOL FIN a = a = a - Sol surconsolidé b - Sol normalement consolidé Figure 17. La seule différence avec le squelette des sols grenus réside dans la cohésion effective des sols fins surconsolidés. Cette cohésion effective dépend d’ailleurs du coefficient de surconsolidation du sol. Dans les sols normalement consolidés, la résistance au cisaillement n’est due qu’aux contraintes effectives qui s’exercent au moment dela rupture, donc qu’a l’assemblage des grains et des particules de sol. Il n’y a pas de cohésion effective (fig. 17 - b). Dans les sols surconsolidés, la cohésion effective est due a une adhésion entre les grains, adhésion provoquée par la préconsolidation (oe > oto). L’équation de la droite intrinséque d’un sol fin saturé, dite équation de Mohr- Coulomb, est : Tac +o". tee’ 137 4.3. ESSAI NON CONSOLIDE-NON DRAINE (U.U.) ET CONCEPT DE COHESION NON DRAINEE L’essai non consolidé-non drainé (U.U.) correspond au comportement a court terme du sol en place. Il s’effectue a l'appareil triaxial ou a la boite de cisaillement si le sol est trés imperméable. Nous le décrirons, effectué a l’appareil triaxial. L’échantillon de sol « intact », c’est-&-dire non perturbé, est soumis, orifices de drai- nage fermés, 4 ’état de contrainte isotrope oo. Puis, toujours avec les orifices de drainage fermés, on augmente jusqu’a la rupture la contrainte 9; tout en laissant la contrainte latérale 03 constante. La résistance au cisaillement du sol ainsi déterminée est indépendante de la valeur de la contrainte isotrope initiale. En effet, aprés extraction, |’échantillon de sol saturé n’étant soumis & aucune sur- charge (o3 = 0: = 0) se décomprime et une surpression interstitielle négative s"y développe. L’état de contraintes initial est donc le suivant : (0) (a) (o') Lors de la mise en compression isotrope de l’échantillon, on augmente les contrain- tes totales 9} et 03 d’une méme valeur op. Les orifices de drainage étant fermés, cet aceroissement de contrainte isotrope 99 provoque une augmentation de la pression interstitielle u = oo. Par suite, les contraintes effectives ne sont pas changées et les déformations demeurent les mémes puisque celles-ci ne dépendent que du squelette solide. L’état des contraintes est alors : 138 Le cisaillement se réalise sans drainage et donc volume constant et contrainte latérale constante (03 = oo). Par conséquent, la surpression interstitielle Au qui en résulte ne dépend que du déviateur de contraintes appliqué (01 — 03 = 61 — 00) : Au = f [Aor ~ o3)] = f (Ann) L’état des contraintes a la rupture est le suivant : as ugtt(de,) (a fa) L’état des contraintes effectives A la rupture (ai, a3) est donc indépendant de la valeur de la contrainte isotrope initiale ov. Les différents cercles de Mohr a la rupture, en contraintes totales, sont simplement translatés parallélement 4 l'axe des contraintes normales. Ils ne correspondent qu’a un seul cercle de Mohr en contraintes effectives (fig. 18). Figure 18 L’enveloppe de ces cercles est une droite paralléle a l’axe des ¢ dont l’ordonnée a Porigine est appelée cohésion non drainée et notée cu. Ce résultat, uniquement démontré en sollicitation triaxiale, est en fait suppose vala- ble pour toutes les sollicitations : on considére ainsi qu’un sol fin saturé en condition non drainée a comme critére de rupture : 7 = cy. Cette hypothése est 4 peu prés véri- fe en pratique, mais il n’en reste pas moins que cy n’est pas une caractéristique intrinséque du sol et varie avec le type de sollicitation. Cela tient au fait que les sur- pressions interstitielles 4 la rupture sont fonction du chemin de contraintes suivi et que la résistance au cisaillement ou contraintes totales s*écrit d’aprés le critére de Mohr-Coulomb : r= + (0 — u) tgy’ 139 La cohésion non drainée cy d’un sol fin dépend, comme la résistance au cisaillement dun sol grenu, de l'état de compacité du sol. Or cet état est lui-méme fonction de la contrainte effective maximum subie par le sol, c’est-a-dire de la pression de pré- consolidation o}. La cohésion est ainsi une fonction de cette pression 0}. L’essai non consolidé-non drainé U.U. est trés courant en mécanique des sols ; on peut méme le réaliser in situ (voir chapitre IX). 4.4. ESSAI CONSOLIDE-NON DRAINE (C.U.) Ia été indiqué au paragraphe précédent que la cohésion non drainée dun sol était une fonction de la pression de préconsolidation 0}, L’essai consolidé-non drainé (C.U.) a deux buts : 1) déterminer la variation de la cohésion non drainée cy en fonction de 0}, ; 2) déterminer les caractéristiques de la résistance au cisaillement a long terme (c’ et ¢') en mesurant la pression interstitielle au moment de la rupture. Dans le cas 1), l’essai peut étre réalisé a l'appareil triaxial ou a la boite de cisaille- ment. Dans le cas 2), I'essai est obligatoirement réalisé 4 l'appareil triaxial On commence par consolider ’échantillon de sol sous une contrainte isotrope oo qui peut étre différente de la contrainte effective verticale qui s*exercait in situ. . Fort \ i {1 w= Echantillon Cisaillement consolidé la rupture Figure 19. Puis, les orifices de drainage étant fermés, on augmente, jusqu’A la rupture, la contrainte axiale 01, tout en laissant la contrainte latérale 0} constante. Les rayons des cercles de Mohr a la rupture en contraintes totales donnent la cohé. sion non drainée correspondant chaque valeur de op. Les points (a0, Cy) sont ali- 8nés sur une droite de pente d et d’ordonnée a Vorigine eyo (fig. 20 - b). Il faut Temarquer que cette droite n’est pas du tout une droite intrinseque car elle traduit 'e comportement d’un mélange liquide-solide. Elle traduit le fait que la variation de Cy est linéaire en fonction de o}. ee 140 En mesurant la pression interstitielle u au moment de la rupture, on peut tracer les cercles de Mohr en contraintes effectives a la rupture et déterminer ainsi la courbe intrinséque du squelette solide et les caractéristiques 4 long terme de la résistance au cisaillement du sol, g’ et c’ (fig. 20 - a). A Pappareil triaxial comme A la boite de cisaillement, on écrit la variation de cy sous la forme : Cu = Cue + A. op Ainsi, le paramétre \ permet de calculer l’accroissement Acy de la cohésion non drai- née correspondant a une augmentation de la pression de consolidation Agp, Ace Aap » Figure 20. L’essai consolidé non drainé (C.U.) est beaucoup utilisé pour déterminer les caracté- ristiques a long terme d’un sol, de préférence a l’essai consolidé-drainé (C.D.) qui est toujours un essai trés long. A titre d’exemple, un essai C.D. dure quelques semai- nes, alors qu’un essai C.U. dure quelques jours. 4.5. ESSAI DE COMPRESSION SIMPLE L’essai de compression simple consiste a écraser un échantillon cylindrique de sol intact entre les deux plateaux d’une presse. La contrainte axiale a la rupture Re est appelée résistance a la compression simple. ‘Comme le montre le cercle de Mohr (fig. 21) : cc = 2 En fait, Re est généralement inférieur 4 2 cy, car le sol en contact avec l’air n’est jamais complétement saturé. 141 ? G:Q.Re = ull lenhilton Fh . de so! TTT Flot det contraintes 1 e @ /o rupture Figure 21. 5. CONCLUSIONS 5.1. COURBE INTRINSEQUE D’UN SOL SATURE La courbe intrinséque d’un sol saturé est une droite dont l’équation, dite critére de Mobhr-Coulomb, est : sol grenu: r = 0° . tgy’ solfin :7 = 0 + 0°. tey’ Dans le cas des sols grenus, |’équation est valable, que les sols soit saturés ou non ( = 9"). Dans le cas des sols fins saturés, cette courbe intrinséque correspond au comporte- ment du squelette sous I’effet des contraintes effectives. Elle donne directement les caractéristiques de cisaillement du sol dans un comportement @ long terme. Le comportement @ court terme est caract: par l’équation : rst 142 qui traduit le concept de cohésion non drainée et qui est une simplification du critére de Mohr-Coulomb en contraintes totales : THe + (6 — u)tgy’ La cohésion non drainée c, augmente linéairement en fonction de la pression de consolidation op. 5.2. THEOREME DES ETATS CORRESPONDANTS, La figure 22 montre qu’a la rupture, le comportement a long terme d’un sol peut @tre assimilé au comportement d’un sol grenu (c’ = 0) qui, en plus des contraintes existant dans le sol fin, serait soumis 4 l’action de la contrainte isotrope : H-= tee! Il suffit de faire la translation des axes OO’ = — H. Cette analogie est connue sous le nom de théoréme des états correspondants. ch z f Figure 22. 5.3. EXEMPLES DE CARACTERISTIQUES Les sols suivis dans le cours ont les caractéristiques de résistance au cisaillement sui- vantes : Sol e c' [kPa] | cy [kPa] Limon d’Orly 39° 0 50 Argile verte 20° 19 120 Vase de Martrou 26° 13 18 Tourbe de Bourgoin 39° 5 14 Sable de Fontainebleau 30°-43° oO - Exercices 1. Déterminer dans un essai a la boite de cisaillement sur un sable ‘angle de frottement interne g, soumis & la contrainte normale a, les valeurs et les directions des contraintes principales en un point M du plan de rupture. Figure 23. 2. On place un sable dans une poire en caoutchous, on tasse ce sable au maximum, puis on le sature. Lorsque on écrase la poire entre les mains, est-ce que le niveau de l'eau monte ou descend ? Figure 24. 3. On remblaie une zone d’argile normalement consolidée par 3m. de matériau de poids volumique : y= 20 kNim? Des essais consolidés non drainés sur des échantillons de cette argile ont donné > u tg 20° = 0,36 Cue = 5 kPa 143 144 20 kA /r aot o Remblar id: Figure 25. a) Déterminer 'augmentation de la cohésion c, aprés consolida- tion sous le poids du remblai b) Sachant que le poids volumique total » de largile est 18 KNim3, déterminer la valeur de la cohésion cy initiale 4 3 m de profondeur. Chapitre VII Poussée et butée des terres Un nombre relativement important de problémes de mécanique des sols est relatif A la stabilité des murs de souténement qui résistent la pression latérale des terres. De tels murs sont destinés 4 réduire importance des talus, 4 étayer des tranchées, ete. (fig. 1). I Jt Figure 1 Le présent chapitre a pour but d’étudier les forces et les contraintes développées dans les sols au contact de tels ouvrages. 4. RELATIONS ENTRE LES PRESSIONS LATERALES ET LES DEFORMATIONS LATERALES DANS UN MASSIF DE SOL 4.1, COEFFICIENT DE PRESSION DES TERRES AU REPOS Soit un sol a surface horizontale et s’étendant indéfiniment. Nous avons vu au cha- pitre III que la contrainte verticale oy & la profondeur h avait pour valeur : 146 Figure 2. cul de la contrainte horizontale (ou radiale) oy: nécessite la connais- ol. On ne la determine done qu’expérimentale- en place, sous un chargement uniforme, il n’y Par contre, le calk sance de la loi de comportement du si ment en remarquant que, dans un sol a pas de déplacement latéral (e, = 0). e we Wt Figure 3. On utilise généralement un appareil triaxial dans lequel il est possible de mesurer & chaque instant le déplacement radial de I’échantillon. L'essai consiste & appliquer sur un échantillon de sol constamment drainé (u = 0), des contraintes effectives axiale et radiale croissant de telle fagon qu’il n’y ait aucune déformation latérale de l’échantillon (¢, = 0). ‘ur la figure 3 - b : les contraintes 0} et ait sont pro- Le résultat de Pessai est indiqué st appelé coefficient de pression des terres au repos, portionnelles. Le rapport oh/o est noté Ko. oh Ko = oy — Le coefficient Ko est généralement inférieur & 1, sauf dans les sols trés surconso- lidés.. ee 147 — Ils’agit d'une caractéristique intrinséque du squelette solide, qui ne s'applique done qu’aux contraintes effectives. Dans un sol en place saturé : ou _ ut oh eo ute — Sa valeur approximative pour différents sols est la suivante : * sable lache Ko = 0,45 a 0,50 * sable compact Ko = 0,40 a 0,45 * argile normalement consolidée Ko = 0,5 * argile molle, vase Ko = 1 * argile surconsolidée Ko variable Pour les sols suivis dans ce livre : Sols Ko Sable de Fontainebleau (ve = 1,60) 0,48 Limon d’Orly 0,45 Argile verte (oplos = 1,7) 0,61 Vase de Martrou 1,00 Tourbe de Bourgoin 0,45 Dans le cas des sables, il existe une formule empirique, due Jaky, entre Ko et Vangle de frottement interne y. Formule de Jaky ; Ko = I — sing. 1.2. DEFINITION DE LA POUSSEE ET DE LA BUTEE DES TERRES Nous donnerons deux définitions de la poussée et de la butée : l'une ayant trait aux contraintes développées dans le sol, l'autre aux forces exercées par le sol sur un écran. Soit un sol homogéne, sans eau, surface horizontale non chargée, dans une repré- sentation bidimensionnelle. Dans le cas out il n’y a pas de possibilité de déplacement latéral, les contraintes effectives verticale et horizontale sont (fig. 4 - a) : ae (u = 0) oh = Koy Ko étant le coefficient de pression des terres au repos et o} la contrainte principale majeure. -.h—.clcrcrUclc.. 148 Cet état de contrainte est représenté par le cercle de Mohr de diamétre AB sur la figure 4 - d. Examinons de quelle fagon il peut y avoir rupture dans la masse du sol. Si nous permettons au sol une expansion latérale (e. > 0), la contrainte verticale ‘ody restera principale et égale a 7h et la contrainte horizontale oy va diminuer. Sur la figure 4 - d, le point B se rapproche du point C. En C, il y a rupture du sol et cette rupture a lieu en tous les points. Les plans de rupture en chaque point envelop- pent un réseau de surfaces de glissement planes dont V'inclinaison est déterminée & partir des points de contact I et G du cercle de Mohr a la rupture avec la courbe intrinseque. Il est facile de vérifier que cette inclinaison est la méme en tout point du sol. Ce mode de rupture est appelé rupture par poussée. Il est également possible de provoquer la rupture du massif de sol par compres- sion latérale (¢, < 0). Dans ce cas, le point B (oi = Koyh) sur la figure 4-d se approche d'abord du point A. En A, il y a un état de contrainte isotrope (oh = o = yh) puis, la contrainte latérale augmentant, le point B atteint le point D oi il y a rupture, Cette rupture a lieu en méme temps en tous les points du sol et ’inclinaison sur Phorizontale des plans de glissement est plus faible que dans le cas de la poussée. Ce mode de rupture est appelé rupture par butée. contrainte princi pele MiNeURE. ES pee ie Conbrainte principole . ia ae : Poussee| BUTER Figure 4, 149 Considérons maintenant la force exercée par le sol sur un écran vertical, maintenu fixe, derriére lequel il y a cu remblaiement (fig. 5). éeran butée poussée ° t laeplacement 7005 co ° Figure 5. Tout mouvement étant interdit, la force exercée par le sol est Fo. Si nous permet- tons un déplacement horizontal du sommet de I’écran, la force F varie comme P’indi- que la figure 5 - c. Suivant le sens du déplacement, la valeur de F diminue jusqu’a un minimum ou croit jusqu’a un maximum Les deux valeurs extrémes de la force F, qui correspondent a la rupture du sol der- riére écran, sont appelées : f force de poussée : F, (minimum) force de butée : Fp (maximum) La poussée et la butée sont donc deux états de rupture d’un sol. Elles ne peuvent &tre mobilisées que lorsque les déformations, donc les déplacements, ont atteint une valeur suffisante. Il importe de remarquer que la mobilisation de la butée nécessite un déplacement dix fois plus grand (H/100) que la mobilisation de la poussée (H/1 000). Dans le cas d’un sol saturé et d’un comportement a long terme (Au = 0), ces dét tions restent valables a condition de considérer partout des forces et des contraintes effectives. 150 2. THEORIE DE RANKINE (1860) La théorie de Rankine permet de déterminer |’état des contraintes dans un sol en butée ou en poussée derriére un mur de souténement, donc de calculer les forces s’exer- gant sur ce mur. 24, HYPOTHESES En plus de Pisotropie du sol, elle admet I’hypothése fondamentale suivante (fig. 6) : la présence de discontinuités (provoquées par des murs ou des écrans a la surface un sol) ne modifie pas la répartition des contraintes verticales dans ce sol. Figure 6. Sur un plan paralléle a la surface, la contrainte reste verticale et égale & yh (yh coset dans le cas d’un sol a surface inclinée). L’inconvénient dune pareille hypothése est qu’on impose la direction de la contrainte qui s’exerce sur le mur en tout point du mur et qu’on ne tient pas compte de la valeur Gu frottement entre le mur et le sol. Ainsi, dans le cas d’un sol a surface horizontale €t d'un mur a paroi verticale, la théorie de Rankine suppose que le frottement entre Ie mur et le sol est nul, puisque la contrainte est horizontale (fig. 7). Figure 7. 151 2.2. COEFFICIENTS DE POUSSEE ET DE BUTEE Dans la définition de la poussée et de la butée, nous avons montré que le rapport oi/a} était, suivant la déformation, compris entre deux valeurs extrémes : — Ia valeur minimum correspond 4 la poussée : elle est appelée coefficient de pous- sée et notée Ka ; — la valeur maximum correspond a la butée : elle est appelée coefficient de butée et notée Kp. Nous calculerons la valeur de ces coefficients et déterminerons les états de poussée et de butée dans plusieurs cas de sols et de géométrie. 2.2.1. Sol pulvérulent a surface horizontale (fig. 8) En écrivant : IA = OA sing’. oy = (aia oy + (sida . sing" 2 2 on obtient : . ee Becca Wa = of, —— SP = gitge (RP te 1 + sing’ e 2 x _@ Pea w(Z-£ a: Gan De la méme maniére, on montre que : Kk, = t2 (2 + 2 paw(E+$ Figure 8. 152 2.2.2. Sol a la fois cohérent et frottant a surface horizontale (fig. 9) C’est le cas du sol fin saturé en comportement a long terme. Le calcul s'effectue done en contraintes effectives. En appliquant le théoréme des états correspondants, on remplace dans le calcul pré- cédent : (0%): par (ai)a + H et o par of + H, sachant que : H = 0). cotgg’ (is +H _ igs x _ g ao+H 42 Soit, en explicitant et simplifiant le dernier terme, l'expression de l’état de poussée : (oi)a = 0% . Ka — 2 c°VKa On obtient de méme pour I’état de butée : (oi)p = 0% Ky + 207 VRp Figure 9. 183 2.2.3. Sol purement cohérent (fig. 10) Crest le cas du sol fin saturé en comportement a court terme. Le calcul s’effectue donc en contraintes totales. On a immédiatement d’aprés la figure : (ona = yh ~ 2 Cw (oa)p = yh + 2 cu aieeampeeene eee (ono oye (ou p Figure 10. 2.2.4. Sol pulvérulent a surface inclinée (fig. 11) Soit un sol pulvérulent sans eau dont la surface fait l’angle 8 avec ’horizontale. Sur un plan paralléle a la surface et a la profondeur h, la contrainte est verticale et vaut ‘yh cosg. Déterminons la contrainte * qui s’exerce sur un plan vertical a la profon- deur h. Pp Dans le diagramme de Mohr de la figure 11, le point représentant la contrainte verti- cale f # yh cosf est le point A [OA = yh cos, (Oo, OA) = 8]. Au point M, P’état de contraintes est donc représenté par un cercle de Mohr passant par le point A. Cherchons, sur ce cercle, le point B représentant la contrainte B. Le plan sur lequel sexerce la contrainte p se déduit du plan sur lequel s’exerce la contrainte f par une rotation d’angle 8 + = Le point B est sur la droite symétrique de OA par rapport & axe Oo et par suite la direction de la contrainte DB fait l’angle 6 avec Vhorizontale. Elle est paralléle a la surface. Supposons maintenant que, par déformation latérale (extension ou compression), nous amenions le sol a la rupture. La contrainte verticale f reste identique, seule la valeur de la contrainte B varie. Les extrema de p sont donnés par les cercles de Mohr tangents a la droite intrinséque, soit (Ri) et (R2) sur la figure. OO ee a 184 Figure 11. Le cercle (Rj) correspond a la poussée et la contrainte de poussée p, est donnée par le point B, tandis que le cercle (R2) correspond a la butée et la contrainte de butée Pp est donnée par le point C. Un caleul montre que : Pa _ yh.cosB _ cos ~ Veo’ wa yh. cose Pp cos + Veos*s — doit les coefficients de poussée et de butée : £038 — Veosis — costo K,@) cos + Veos?8 — cost K, (6) Dans le cas d’un sol A la fois frottant et cohérent, on pourra utiliser le théoréme des tats correspondants. ET eee 155 2.3. CALCUL DES FORCES DE POUSSEE ET DE BUTEE 2.3.1. Sol a la fois cohérent et frottant @ surface horizontale i Soit un mur de souténement a paroi verticale soutenant un remblai sans eau. Der- igre le mur, la surface du remblai est supposée plane. La contrainte, qui s’exerce sur un élément de la paroi du mur a la profondeur h, a pour valeur, lorsqu’est mobilisée la poussée ou la butée : p = Kayh- 2c’ ou Kyyh 4 2 KR Si Hest la hauteur du mur et si la surface du remblai est horizontale, les forces de poussée et de butée ont pour expressions : cH i oe aoe Fa = ( Kaydh = + yg? (2 - ©) - 20.Hetg (2 - > Jo "nN 2 4 2 cag | soit : B= + PK ~ 20. HVK 2 ) “Z i 1 e’’\ §, Kean = 4 ree ( + 5) 20. we( soit : Fp = + HK + 20.HVKe f La valeur du poids volumique -y a prendre en compte dépend de la nature du pro- bléme : couches de sols, conditions de nappe, etc. Lorsque la cohésion c’ est nulle, 1a force de poussée ou de butée s’applique au tiers de la hauteur a partir de la base. Lorsaque la paroi n’est plus verticale, il faut utiliser le cercle de Mohr pour détermi- ner les valeurs des contraintes s’exercant sur le mur. 2.3.2. Milieu purement cohérent Dans le cas d’un sol pulvérulent (c’ = 0), les contraintes de poussée sont toujours positives (compression) : par contre, dans le cas d’un sol cohérent ou purement cohé- rent, elles peuvent étre négatives (traction). ‘Ainsi, considérons un sol purement cohérent (sol fin saturé en comportemeny Acourt terme), A surface horizontale, amené en état de poussée par extension latérale (fig. 12). aS __ 156 teh daed +2 220 ' cy ‘ Figure 12, A Ia surface au point A, la contrainte verticale est nulle, donc la contrainte horizon- tale est unc traction et ala valeur — 2 cy. Le sol est ainsi en traction jusqu’a la pro- fondeur zo (point B) telle que : 2a Y yo = 2ew ou 2 = A la profondeur 2 2» (point D), la contrainte a pour valeur 2 ¢, et la force qui s’exer- cerait sur un écran placé suivant AD et qui serait par exemple collé au sol, pour pou- voir supporter des contraintes de traction, serait nulle comme on peut s’en aperce- voir par la formule donnant Fa : Fa = Ly? -2a.H=0 2 De maniére similaire on peut montrer (fig. 13) que, pour une courte période, une tranchée a parois verticales, taillée dans un sol fin saturé, est stable tant que la pro- fondeur est inférieure a la profondeur critique : i 157 4. INCLINAISONS DES PLANS DE RUPTURE Les figures 8 et 9 montrent que, pour un sol non cohérent a surface horizontale, les plans de rupture derriére le mur de souténement font avec I’horizontale : — un angle de : + © dans le cas de la poussée ; — un angle de + - 5 dans le cas de la butée. ei. t POUSSEE Figure 14. Comme nous l’ayons vu, les contraintes sur la paroi du mur sont horizontales, ce qui impose la valeur du coefficient de frottement entre le mur et le sol et ne tient pas compte de sa valeur réclle. Soh, be Uy Direchions osymplohquat Directions esympbotigues POUSSEE BUTEE 158 Georg o POUSSEE BUTEE Figure 15. 3. METHODE DE SOKOLOVSKI (1960) ET INFLUENCE DU FROTTEMENT ENTRE LE MUR ET LE SOL fig. 15) dont la surface horizontale est soumise {une contrainte normale uniforme (oc) ¢t & une contrainte tangentielle uniforme (70). §T'on interdit toute déformation latérale du sol, V’état des contraintes dans le sol en un point de profondeur z est le suivant : Considérons un sol pulvérulent sec ( 2 = e+ ax = Ko (yz + 0) Cet état de contraintes est représenté par le cercle de Mohr @ sur la figure 15 - b- rrr if 159 Supposons que, par déformation latérale, on mette ce sol en rupture de poussée ou de butée. Le cercle de Mohr a la rupture de poussée en un point de profondeur z est le cercle @. Il est tangent @ la courbe intrinséque aux points I et J. Les plans de rupture en ce point font avec ’horizontale des angles qui ont méme mesure que TD et DJ, soient a et 8. Ils font entre eux un angle constamment égal a > -¢@. Les directions des plans de rupture, aux points de la surface du sol, sont données: par le cercle @. Ce sont les directions FH et FG. Lorsque la profondeur augmente, le point D se déplace vers la droite et, & grande profondeur, les angles a et ( tendent vers la valeur + - > En quelque sorte, l’in- fluence de ro devient négligeable et ’on retrouve la répartition classique des direc- tions des plans de rupture Les résultats sont analogues en ce qui concerne la rupture de butée. Ainsi, des contrain- tes de cisaillement, 4 la surface d’un sol semi-infini en état de rupture, provoquent une courbure des surfaces de rupture. Considérons maintenant un écran vertical soutenant un sol granulaire sec a surface horizontale. On mobilise la butée du sol par un déplacement horizontal et vertical ascendant de I’écran (fig. 16). mowemen! Figure 16. Eni supposant I’écran rugueux et l’angle de frottement entre l’écran et le sol égal 4 5, la contrainte f qui s’exerce en un point quelconque de I’écran est inclinée de 5 sur Phorizontale (si le déplacement vertical de I’écran a été suffisant). Tout le long de I’écran, s’exerce sur le sol une contrainte de cisaillement 7 croissant avec la profondeur. Il y a done courbure des surfaces de rupture au voisinage de Vécran. 160 — a _ a Figure 17. Il faut remarquer que les deux familles de surfaces de rupture se coupent a 7 +e. On peut montrer que les surfaces de rupture, issues des points situés 4 la surface du Le o avec l'horizontale. 4 sol, sont planes. Elles sont inclinées Les surfaces de rupture sont planes jusqu’au plan OB, qui sépare donc deux régions une région située au-dessus de ce plan, oll I’on retrouve l’état classique d’équilibre de butée avec surfaces de rupture planes, et une région située au-dessous, influencée par les contraintes de cisaillement sur I’écran, ott les surfaces de rupture sont courbes. La connaissance des lignes ou surfaces de rupture est importante, car il est alors pos- sible de déterminer en tout point de ’écran la contrainte qui s’y exerce, et done de calculer la force de poussée ou de butée. Sokolovski, utilisant cette méthode, a déterminé des coefficients de poussée et de butée tenant compte de l’angle de frottement 6 entre ’écran et le sol. Figure 18. On définit les coefficients Ka (5) et Kp (6), Ta (6) et Tp (6) par: (22 eOm ae Op = Kp (5). 92 tp = Tp). vz Les abaques de la figure 19, donnés par Sokolovski, donnent les valeurs de Ka, Kp, T, et Tp en fonction de 5. 161 ve y° 02 20 30 e020 30 ° ° . s ay wy 20 2 ier a S40 4. Valeurs de T, Valeurs de T, ” y 0% 0 3040 pre 00 de oor ° geo « oy * Ym g 2. 4 ry 4 ae o 5° ol +++ 5 40 Valeurs de Ke Valeurs de Kp Abaques de Sokolovski Figure 19. Caquot et Kerisel (1949) ont développé une méthode analogue, mais Iégérement dif- férente, qui se présente sous forme de tables de poussée et de butée. 4, THEORIE DE COULOMB (1773) Plus ancienne que la théorie de Rankine, la théorie de Coulomb permet de détermi- ner les forces de poussée ou de butée s’exergant sur un mur, sans considération de Pétat des contraintes s’exercant dans le sol derriére le mur 4.1. HYPOTHESES. La théorie de Coulomb repose sur deux hypotheses : — le sol se rompt suivant une surface de rupture plane ; ee 162 — la force agissant sur le mur a une direction connue. En d’autres termes, cela signifie que l’angle de frottement 6 entre l’écran et le mur est connu. Ces deux hypothéses faites, la force agissant sur le mur est calculée par de simples considérations d’équilibre statique 4 partir d’une régle d’extremum. 4.2. CALCUL DE LA FORCE EXERCEE Soit un mur soutenant un remblai, comme lindique la figure 20. Figure 20. ‘Supposons que la surface de rupture soit le plan AC faisant l’angle 9 avec ’horizontale. Supposons par ailleurs que le sol de remblai derriére le mur soit un sol pulvérulent dangle de frottement interne ¢’. En chaque point M du plan de rupture s’exerce une contrainte faisant l'angle p avec la normale au plan et située d’un cété ou de autre de cette normale, suivant que Ie massif est en butée ou en poussée. Done, la réaction totale du sol sur ce plan de rupture fait avec la normale l’angle ¢’. Suivant orientation de cette force, on la notera F+ ou F-. Le principe du calcul consiste a écrire ’équilibre statique du coin de sol ABC sous Paction des forces qui lui sont appliquées et qui sont : — Ie poids W du coin de sol ABC ; — la force F exercée par le mur (F* ou F~); — la réaction R exercée par le sol sur le plan de rupture. On détermine ainsi la valeur de la force F, qui est fonction de 'angle 0 que fait le plan de rupture avec I’horizontale. eet e a 1s le 163 Coulomb a montré (régle des « maximi et des minimi ») le résultat suivant = La force de poussée correspond au maximum de la force F* (8). La force de butée correspond au minimum de la force F~ (6). Dans les deux cas, on écrira que : aFO _ 9 a6 Il faut remarquer que cette théorie ne permet pas de déterminer le point d’applica- tion de la force F. Lorsque c'est nécessaire, on suppose que la répartition des forces sur le mur est triangulaire et le point d’application de la force résultante F est ainsi au tiers de la hauteur partir de la base. @ Calcul de Ia force (cas général d’une inclinaison 7 du mur avec la verticale et 8 de la surface du remblai avec horizontale) Eq t5-0 w R Figure 21. Le diagramme des forces de la figure 21 exprimant la nullité de la résultante générale des forces appliquées au coin ABC donne : pe wn. @= #) sin@@+ 9+ 9" - 8 Pour trouver Porientation du plan de rupture, il faut déterminer le maximum de F. Soit : aF a8 . La solution générale a été obtenue par Muller-Breslau (1906) sous la forme : 1 F, = = yH.K me I UPnP TTT Tern CEE eee eee eee eee eee eee Eee 164 avec : oo oomo ee ‘sin (e’ + 5) - sin’ — 8) i sin’). sin (y — 4) sin @ — 8) - sin + 8) existe des abaques permettant de déterminer la valeur de K en fonction des diffé- rents parametres. «© Cas d'une paroi verticale et d’une surface horizontale du sol (poussée) Poussée er Figure 22. Nous traiterons a titre d’exemple le cas de la parol verticale, avec surface horizontale Gu sol et angle 5 nul, en poussée (fig. 22- a), qui avait été traité par Coulomb. Dans ce cas : : pe ew n@=#) -w.tee@-e ane 2a) 2 ¢’) avee : W = 4 7HP cotes Fre zu cotgd . te? @ - ’) Cherchons le maximum de F : wee [ - 48 @-¢) , __cotee sin?@ cos? (@ — ¢’) arp [22x sin @ = 29] = 9 sin’ . cos (6 - ¢’) rE, | 165 Le maximum est obtenu pour : (2 oe 4 a La valeur de la force de poussée F, est alors : fe ee 2 4 2 Le résultat est ici le méme que celui trouvé par la théorie de Rankine. Un autre cas est celui of, dans les mémes conditions, l’angle 5 a sa valeur maximum : + y. La formule générale donne alors, toujours pour la force de poussée (fig. 22 - b) : 1 cosy” F, = — yH2 . ——SSS? _ ye (1 + V2 sing’? 4.3. VALEURS DU FROTTEMENT ENTRE LE SOL ET LE MUR L’angle de frottement 5 entre le mur et le sol ne peut pas dépasser I’angle y, donc : -e 0). Dans le cas contraire, 5 devient négatif, ce qui diminue fortement la stabilité. II con- Vient de s’assurer que les tassements du mur ne sont pas excessifs. 5.1.6. Sécurité au grand glissement Lorsqu’en particulier le remblai derrigre le mur de souténement n’est pas homogéne (fig. 29), il convient de s’assurer qu’il n’y a pas de risque de rupture suivant une sur- face passant sous le mur de souténement. Rocwen Figure 29. 5.1.7. Stabilité du mur en tant que fondation ] Cette partie sera abordée au chapitre VIII. Elle consiste a vérifier que les contraintes Sous la base du mur ne sont pas telles qu’elles entrainent une rupture du sol sous-jacent | 5.2. OUVRAGES DE SOUTENEMENT Iexiste de trés nombreux types d’ouvrages destinés A résister a la poussée des terres: — 171 On distingue les ouvrages rigides (murs en béton) des ouvrages flexibles (rideaux de palplanches). La poussée peut étre reprise de trois maniéres : — par le poids de ouvrage ; — par l’encastrement de Pouvrage dans le sol de fondation ; — par ancrage. 5.2.1. Mur-poids Il résiste A la poussée des terres par son poids, qui est important. Il est générale- ment construit en béton ou en maconne- rie. Il pose souvent des problémes de tas- sement et de fondations. Figure 30. 5.2.2. Mur-chaise Un mur-chaise a la forme indiquée sur la figure 31. Il est construit en béton armé. La poussée des terres s’applique sur la partie AB, qui résiste au renversement parce qu’elle est lige a la partie OA sur laquelle s’exerce le poids des terres. Figure 31. Le calcul d'un tel mur se fait en supposant que la partie OAB (ou la partie OCBA) de sol fait partie intégrante du mur. On détermine quelle est la force F, s’exercant sur le plan OB (ou sur le plan OC). 5.2.3. Rideau de palplanches ancré L’ouvrage est dans ce cas constitué d’un assemblage de palplanches métalliques qui constitue un rideau souple. Les palplanches sont battues ou vibro-foncées et ne peu- vent donc pas étre fichées dans tous les types de sol. Lorsque la fiche des palplanches se trouve limitée par un sol résistant, on substitue Ome 172 au moment d’encastrement défaillant en pied, une force appliquée en téte par |"inter- médiaire d’un ancrage, qui peut étre soit passif (ouvrage en remblai), soit actif (ouvrage en déblai Plaque d‘ancrage Limon. one TAT Substratum rocheux Figure 32. 5.2.4. Mur en terre armée La terre armée est une technique frangaise qui consiste 4 créer un nouveau matériau 4 partir d’un sol pulvérulent en le renforcant par des bandes métalliques résistant Ala traction. On crée ainsi dans le sol une cohésion proportionnelle a la densité et a la résistance a la traction des bandes. La construction d’ouvrages avec ce matériau nécessite de placer aux extrémités libres un parement destiné 4 empécher le sol de s’écouler entre les armatures. Ce parement est constitué de panneaux cruciformes en béton (1,5 m x 1,5 m). Les armatures sont attachées a leurs extrémités aux éléments du parement. Remblai Armature métallique Figure 33 : Vue éclatée d'un massif en terre armée. Par rapport aux autres ouvrages de souténement, un ouvrage en terre armée est un ouvrage massif et souple résistant 4 la poussée par son poids et pouvant supporter sans dommage des tassements différentiels importants. eee rere eenranmanmpaapamprsrnenerscanmmnsummperenpnt EE SRR 173 Exercices 1. Derriére un mur de souténement de 3 m de hauteur, a paroi ver- ticale, le remblai est constitué d'un sable dont la surface fait 30° avec l’horizontale, Cet angie constitue la pente de talus naturel du sable. Le poids volumique du sable est + = 20 kNim® Déterminer la force de poussée s'exergant sur le mur d’aprés la théorie de Rankine. 30" TP Figure 34. 2, La technique dite des « parois moulées » consiste, pour une excavation soutenue latéralement par des murs de soutenement, & construire d'abord ces murs avant de faire 'excavation, Pour réali, fer la construction du mur dans le sol, on utilise une boue arg leuse, la bentonite, qui maintient les parois du sol par la pression qu'elle exerce. ¥ 3520 ba fot 3] : ae enisiipe! Lo ttha/m ‘So Poneman ecnbneny ue 404A, Figure 35. Sachant que Ion travaille dans un sol argileux purement cohérent @ court terme (0, = 40 kPa) et que les poids volumiques de la ben. tonite et du sol sont respectivement 11 kNim® et 20 kNim3, déter. miner la profondeur maximum H, qu’on peut ainsi donner au mur de souténement (on utilisera la méthode de Rankine), 3, Le remblai en sable de la figure ci-contre est retenu par un mur de souténement A paroi verticale. II est mal drainé et il est com. plétement saturé. 174 Figure 36. Sachant qu'est appliquée sur le remblai une surcharge uniforme q = 50 kPa, déterminer la force de poussée exercée sur le mur: a) par la méthode de Sokolovski (6 = 15°); b) par la théorie de Coulomb (5 = 15°). Chapitre VIII Les fondations superficielles La détermination de la force portante des fondations est l’un des problémes les plus importants de la mécanique des sols. On appelle pression admissible la pression ou contrainte maximum qui puisse étre appliquée par une structure sur un sol, sans qu’il y ait de tassements excessifs et de risques de rupture du sol. L’objet de la premiére partie de ce chapitre sera de calculer pour un sol homogéne, semi-infini, & surface horizontale, et en fonction de ses caractéristiques de 1 au cisaillement, la valeur de la force qui, appliquée sur une fondation superficielle, provoque la rupture de ce sol. Ce calcul sera fait dans un premier temps avec des caractéristiques (c, ¢) tres générales, sans préciser si le comportement du sol est a long terme ou A court terme. Dans une deuxiéme partie, on examinera les modalités pratiques de la détermination de la force portante d'une fondation. Pour des raisons de simplicité, on ne traitera pas du dimensionnement des fonda- tions superficielles 4 partir des essais en place. 1. PRESSION LIMITE SOUS UNE FONDATION SUPERFICIELLE 4.1. HYPOTHESE DE TERZAGHI Le probleme a résoudre est celui indiqué sur la figure 1 - a. Sur une fondation AB a la surface d’un sol pulvérulent uniformément chargé (q) est appliquée une force F. Quelle est la valeur maximum possible de cette force F, c’est-a-dire sa valeur au moment ou il y a rupture du sol ? al ees... 176 Figure 1. La figure 1 - b montre que ce probléme est analogue a un probléme de butée sur un mur de souténement pour lequel l’angle 7 serait nul. Il est done possible de le résoudre dans toute sa généralité par la méthode de Sokolovski. Nous adopterons un autre point de vue pour mieux comprendre le phénoméne. Sur la figure 1 - b, dans le cas du mur de souténement, la contrainte qui s’exerce sur le mur posséde les propriétés suivantes (chapitre VII) : a) au sommet B, la contrainte a une valeur finie proportionnelle a la surcharge q 5 b) elle varie lingairement en fonction de la distance au sommet B et le coefficient de proportionnalité dépend de la valeur de I’angle de frottement interne du sol. De plus, cette variation est aussi proportionnelle a la valeur du poids volumique du sol. Ces propriétés se résument dans les formules Kp @ -7 ( *) 7 | 7=TW)-7 (+2) y o De la méme maniére, sur la figure 1 - a, dans le cas de la fondation superficielle, la contrainte qui s’exerce en tout point sous la fondation posséde les propriétés suivantes a) au bord B, au moment de la rupture, la valeur de la contrainte est finie. Elle est | proportionnelle 4 la surcharge q ; b) la contrainte varie en fonction de la distance aux bords. Cette variation est due | au poids du sol ; c) de plus, si le comportement du sol présente de la cohésion, le théoréme des états | correspondants nous montre que la valeur de la contrainte maximum sous la fonda- tion est augmentée d’une valeur proportionnelle a la cohésion c. C’est partir de ces considérations que Terzaghi a émis I’hypothése que la charge maximum que l’on pouvait appliquer sur une fondation 4 la surface d’un sol pouvait @tre considérée approximativement comme étant la résultante des charges maximales | applicables dans les états suivants : — sol supposé sans poids et sans cohésion. La charge maximum dépend alors uni- | quement de la surchage q et de l’angle de frottement interne y ; eee 177 — sol pesant, mais sans cohésion ; — sol non pesant, et cohérent. ‘Comme nous l’avons vu au chapitre IV, le principe de superposition n'est stricte- ment valable qu’en élasticité. A ’état de rupture dans un sol, ce principe n’est qw’approximatif, Sokolovski a montré, en comparant les résultats obtenus par la méthode exacte d’une part et par la superposition des états de I"hypothese de Ter- zaghi, que Verreur ainsi faite est cependant peu importante. Nous allons déterminer la charge maximum applicable dans chacun des états précédents. 1.2. SOL PULVERULENT NON PESANT Supposons (fig. 2) un sol pulvérulent, bidimensionnel, non pesant, dangle de frotte- ment interne g, chargé normalement a sa surface par deux répartitions uniformes pet q, et cherchons la valeur maximum de p provoquant la rupture du sol, en suppo- sant que les déformations avant la rupture sont négligeables. WS Wee A G CZ ANY : ene Sof nen an JeN rupture. spirale logerithmigue Figure 2. Ce probléme bidimensionnel a été résolu pour la premiére fois par Prandtl. On mon- tre qu’il se forme une zone de rupture en butée de part et d’autre, et que toutes les lignes de rupture issues de la surface sont des droites au voisinage de cette surface. Prandtl a supposé que la zone en rupture de poussée sous la fondation se limitait au triangle ABC. Dans cette zone, les lignes de rupture sont des droites inclinées & x/4 + g/2 avec horizontale. Sous la surface BE, le sol est en rupture de butée ; les lignes de rupture sont des droites inclinées a 1/4 — g/2 avec l’horizontale. Les lignes extrémes de ces deux zones forment un angle CBD dans lequel les lignes de rupture issues de B sont des droites. Dans cet angle la deuxigme famille de lignes de rupture est constituée de spirales logarithmiques de ple B puisque ces lignes doi- vent couper toutes les droites issues de B sous l’angle 1/2 + ¢. Le sol n’est ainsi en rupture qu’au-dessus de la ligne GFCDE. 178 La valeur limite de p est alors, d’aprés Prandtl + p=a- Na) avec : Ng (y) = te? (F + 5) enue Figure 3. Dans le cas oit la fondation superficielle est enterrée (fig. 13), la surcharge q est due au poids des terres au-dessus du niveau de la fondation = a= La force maximale P, applicable a une fondation de largeur b et de Iongueur infi- nie est alors par unité de longueur : Py = b.7D- Nal) 4.3. SOL PULVERULENT ET PESANT (fig. 4) Lorsque le milieu pulvérulent est pesant, les lignes de rupture issues de la surface (BE et AG) dans le schéma du paragraphe précédent ne sont plus des droites : elles Sont incurvées, mais la forme générale de ces lignes de rupture reste la méme. Figure 4. Par analogie avec le probléme de butée derriére un mur de souténement, sans svi charge sur le remblai, on peut supposer qu’a la rupture la contrainte normale limite Sous une fondation est proportionnelle a la distance au bord de la fondation, lorsave Ie sol ne supporte acune surcharge. 179 11 s’agit done de déterminer la valeur maximale d'une répartition linéaire de charges la surface d’un sol pulvérulent et pesant (fig. 4). Ce probléme a été résolu par Soko- lovski qui a obtenu Pp = 2N, (¢). 7x ot le facteur sans dimension N, ne dépend que de I’angle de frottement interne du sol. Ainsi, la force maximale P,, applicable a la fondation par unité de longueur, lorsqu’il n'y a pas de surcharge, est : > 2 P= [para y EN Jo 2 be Pa ry Ny (y) Pour un sol pulvérulent et pesant, la charge normale maximale applicable a une fon- dation superficielle enterrée & sa profondeur D est done : 2 P= Py + Py = byDNg (9) + = Ny (6) 1.4. SOL NON PESANT A LA FOIS COHERENT ET FROTTANT Soit un sol non pesant, possédant a la fois de la cohésion (c) et du frottement interne (y), & la surface duquel on exerce une charge de densité p sur une bande de longueur infinie. Cherchons quelle est la valeur de p au moment de la rupture. Utilisons le théoréme des états correspondants. D’aprés ce théoréme, le sol peut atre assimilé a un sol pulvérulent a condition d’appliquer sur toute sa surface une contrainte normale et uniforme : q = H = c cotg g. D’aprés les résultats du paragraphe 1.2., A la rupture : p+H=Na@).H soit : p=c.Ne(y) avec : Ne (@) = tae Pour un sol uniquement cohérent (y = 0) : it Naeetle oa tee 180 * Etude des lignes de rupture dans un sol purement cohérent (fig. 5) Dans le cas d’un sol purement cohérent (y = 0), les lignes de rupture se coupent perpendiculairement. 8 cercle de centre O Figure 5. Considérons le cas d’un sol bidimensionnel purement cohérent, semi-infini, dont la surface horizontale est chargée par deux repartitions uniformes p et q (fig. 5). A la rupture, sous la charge p, le sol est en rupture simple de poussée, tandis que, sous la charge q, il est en rupture simple de butée. Entre ces deux zones, dans l’angle AOB = 1/2, les lignes de rupture sont des droites issues de O et des ares de cercle de centre O. 4.5. SOL PESANT A LA FOIS COHERENT ET FROTTANT En reprenant ’hypothése de Terzaghi, on peut alors admettre que la charge maxi- male qui peut s’exercer sur une fondation superficielle de largeur b et de longueur infinie dans un sol pesant a la fois cohérent et frottant est donnée par : 2 P = byDNa (¢) + 7 E Ny (o) + bed: (&) ot les paramétres Ng, Ny et Ne sont des paramétres sans dimensions dépendant uni- quement de la valeur de ’angle de frottement interne du sol. La pression limite moyenne sous la fondation a pour valeur : p= 2 = DN) +7 EN) +N) Les variations des paramétres Ng, N, et Ne en fonction des valeurs de l’angle de frot- tement interne g sont données par des abaques. I! est important de remarquer que la pression limite dépend non seulement des caractéristiques de résistance au cisaille- ment du sol, mais également de la géométrie de la fondation par l’intermédiaire des paramétres D et b. 181 T TLL EEA = ie “ir I gi I t {I e/a I Ter (ee ee ee eee, Figure 6 : Valeurs de Nc, Ny et Nq en fonction de ¢ (Terzaghi) (fondation rugueuse) Jusqu’ici nous avons implicitement supposé que la force normale F exercée sur la fondation superficielle était dans l’axe de la fondation et donnait lieu, sur la surface de contact entre le sol et la fondation, a une répartition des contraintes non uniforme mais uniquement normale (fig. 7). NY i Figure 7 : Répartition des contraintes sous une fondation superficielle. Cette supposition revient 4 considérer que l’angle de frottement entre le sol et la fon- dation est nul (6 = 0). La fondation est dite lisse. Dans le cas d’une fondation rugueuse (6 # 0), il convient de prendre des valeurs différentes pour les paramétres Na, Ny et Ne. Les fondations sont le plus souvent rugueuses. La pression maximale applicable sur un sol uniquement cohérent est alors p = 5,71 ¢ et non plus p = ( + 2)c. Les abaques de Terzaghi de la figure 6 donnent dans ce cas les valeurs de Na, Ny et Ne. 1.6. RUPTURE A COURT TERME ET RUPTURE A LONG TERME Le comportement d’un sol fin saturé est différent suivant que les excés de pression interstitielle provoqués par l’application des charges ont le temps ou non de s’éva- cuer dans la période de temps considéré. Il en résulte, en particulier pour la résis- tance au cisaillement (chapitre VI) : 182 — une résistance a court terme (cu) 5 — une résistance & long terme (c’, ¢’). are a cl Rupture & court terme Rupture a long terme ae rb Ee . .) Dots a p= 1D Na(e) +7 BNW) +o Ne(e) Nq (0) = 1 . No (0) = 0 No) = 4 +2 Figure 8. Le comportement a court terme fait intervenir les contraintes totales, alors que celui A long terme n’intéresse que les contraintes effectives. Dans un projet de fondation sur un sol fin saturé, il n’y a généralement jamais de risque de rupture a long terme car les pressions limites sont toujours supérieures & celles calculées 4 court terme. Dans ce dernier cas, le terme cy.Ne dai & la cohé est prépondérant. La figure 8 indique les pressions a la rupture dans les deux types de comportement. 4.7. FONDATIONS RECTANGULAIRES ET CIRCULAIRES Dans les paragraphes précédents, n'ont été considérées que des fondations de lar- geur finie b et de longueur infinie, ce qui permettait de traiter le probleme comme un probléme a deux dimensions. Dans le cas des fondations de dimensions finies, on considére que la formule géné- rale donnant la contrainte moyenne limite est encore valable 4 condition d’affecter les termes de coefficients correctifs empiriques en rapport avec la géométrie de la fondation. 4.7.1. Fondations carrées (b xb) D’aprés Terzaghi, la pression maximale sous une fondation carrée de cdté b est : = yDNg + 08 SN, + 1,3 cNe a 183 1.7.2. Fondations circulaires (r) Pour une fondation circulaire de rayon r : p = yDNg + 0,6 yr Ny + 1,3 Ne 1.8. CHARGES EXCENTREES ET INCLINEES On définit ’excentrement de la force F appliquée a la fondation par la distance e du point d’application de cette force 4 l’axe de la fondation. Lorsque la charge est excentrée, on considére que tout se passe comme si la charge s’appliquait sur une fondation de largeur réduite b’ = b ~ 2 ¢ (fig. 9). La charge maximale P est alors : a P = p(b—2¢).b _ semelle carrée I P =p. a(¢~e).1 semelle circulaire Figure 9. Lorsque la force appliquée n’est pas verticale, Meyerhof utilise la formule générale en employant les coefficients correctifs suivants : Coefficients correctifs de Meyerhot Inclinaisons « avec la verticale Parametres o° yor | 20° | go° | 45° | 50° Ny 1 05 03 02 | 04 0 Ne 1 08 06 04 | 0,25 | 015 No 1 1 1 1 il 1 Lorsque la charge est a la fois excentrée et inclinée, le coefficient correctif ci-dessus se combine a la réduction de largeur. 2. PRESSION ADMISSIBLE SOUS UNE FONDATION 2.4. DEFINITION Lorsqu’une fondation est chargée, le sol sous la fondation tasse et les tassements LS 184 sont d’autant plus importants que le sol est dans un état proche de la rupture. Le tassement d’une fondation a en général des répercussions importantes sur la super- structure, qui est constituée de matériaux ne tolérant que de faibles déformations (béton, maconnerie, etc.). On distingue deux sortes de tassements : — le tassement global ou total ; — Ie tassement différentiel, qui représente la différence entre les tassements de fon- dations voisines (fondations de poteaux ou de piliers) d’une méme construction. Si une construction peut a la rigueur admettre sans dommage une dizaine de centi- métres de tassement d’ensemble, elle ne peut par contre admettre sans désordres impor- tants des tassements différentiels de plus de quelques centimétres entre ses fonda- tions ‘Aussi est-il impossible de séparer pression limite sous une fondation et tassement du sol sous cette fondation. On appelle pression admissible pour une fondation la plus forte pression qui puisse tre supportée par le sol sans qu'il y ait rupture et sans que les tassements dépassent une certaine valeur appelée tassement limite. En pratique, pour empécher tout risque de rupture, on prend un coefficient de sécu- rite de 3, c’est-a-dire que, sans tenir compte de la condition sur les tassements, on prend comme pression sur le sol le tiers de la pression limite calculée. 2.2. CALCUL DES TASSEMENTS Les tassements qui sont consécutifs au chargement d’un sol proviennent d’une part des déformations de cisaillement du sol et, d’autre part, de la consolidation du sol. Ils sont calculés par les méthodes décrites au chapitre V. Dans une rupture a court terme ot il n’y a pas de consolidation, il faut cependant tenir compte des tassements a long terme. Les valeurs des tassements limites sont de l’ordre de 10 cm pour le tassement total et de 3 L/1 000 pour les tassements différentiels (L étant la distance entre deux poteaux adjacents ou entre deux points quelconques qui tassent différemment). 2.3. CAPACITE PORTANTE DES SOLS DE FONDATIONS Le tableau ci-aprés donne, pour quelques catégories de sols, les valeurs des capacités portantes, c’est-a-dire des pressions applicables qui n’entrainent, pour la majorité des fondations, ni risque de rupture, ni risque de tassements excessifs. 185 Sols Capacité portante Argile molle 100 kPa Argile moyennement consistante 200 kPa Argile raide 300 kPa Sable lache 200 kPa Sable compact 400 kPa Roche tendre 1000 kPa 2.4. SOLS STRATIFIES DE COMPORTEMENTS DIFFERENTS | Jusqu’ici nous avons supposé que le sol sous la fondation était homogéne et avait | une trés grande épaisseur. Dans beaucoup de cas, il n’en est pas ainsi ; le sol est stra- tifié et les couches peuvent avoir des comportements trés différents. Lorsque les capacités portantes s'améliorent avec la profondeur et que la couche en surface est trop faible pour supporter la fondation, on place le niveau de la fonda- tion sur la premiére couche ayant la résistance suffisante. Il arrive quelquefois que, sous la couche de fondation, le sol ait une capacité por- tante faible. La stabilité est alors lige a I’épaisseur de la couche de fondation et A la pression exercée. Ainsi, dans le cas de la figure 10, la fondation ayant été placée sur le sable de capacité portante suffisante, il s’agit de vérifier que le taux de travail de largile molle est admissible. On traite ce probléme en supposant que les charges se répartissent & 30° (ou a i horizontal pour 2 de hauteur), ce qui permet de connai- tre la pression qui s’exerce sur Pargile. x Figure 10. 2.5. CALCUL D’UNE FONDATION | Dans un projet de fondation, on doit effectuer successivement les opérations sui- vantes : — reconnaissance géotechnique et essais ; cee 186 — choix entre fondation superficielle et fondation profonde ; — calcul de la pression limite dans un comportement 4 court terme et stabilité de la fondation ; — calcul des tassements et détermination de la pression admissible paam ; — adaptation du projet aux résultats. 2.5.1. Reconnaissance géotechnique et essais Le but de la reconnaissance géotechnique est de déterminer le niveau de la fonda- tion, done la couche porteuse. Cette reconnaissance comprend : — plusieurs essais en place (voir chapitre [X) ; — plusieurs sondages avec prélévements d’échantillons « intacts » (c’est-a-dire ayant subi le moins possible de déformations) et essais d’identification sur échantillons remaniés, Sur les échantillons intacts seront effectués des essais de résistance au cisaillement et des essais de compressibilité en laboratoire, ainsi que des essais d’identification supplémentaires. Les résultats de tous ces essais seront regroupés sur un ou plusieurs profils géotech- niques donnant en méme temps la stratigraphie du sol. 2.5.2. Choix entre fondation superficielle et fondation profonde Le principe dune fondation superficielle peut étre retenu si les sols sont assez homo- génes et s*ils comprennent des couches porteuses assez proches de la surface ; sinon, il faut s’orienter vers des fondations profondes (chapitre X). Il ne faut jamais décider de fondations profondes, sans avoir auparavant examiné la solution de fondations superficielles. 2.5.3. Calcul de la pression limite Le niveau de la fondation ayant été déterminé, on calcule alors la valeur de la pres- sion limite de la couche porteuse. Dans le cas d’un sol fin, on détermine cette pres- sion pour un comportement 4 court terme. Le calcul de la pression de rupture peut sappuyer soit sur les valeurs de caractéristiques de résistance au cisaillement a court terme déterminées en laboratoire 4 l'appareil triaxial ou a la boite de cisaillement, soit sur des essais en place (scissométre, pénétrométre ou pressiométre). L’applica- tion de ces derniers au dimensionnement des fondations sera développée dans le cha- pitre X sur les fondations profondes. | 187 2.5.4. Calcul des tassements et détermination de la pression admissible paam On prend pour pression admissible : On vérifie que la pression moyenne appliquée sous la fondation est inférieure & Paém. Puig on calcule les tassements prévisibles sous la fondation et on vérifie qu’ils sont inférieurs aux tassements limites. 2.5.5. Adaptation du projet aux résultats Les dimensions de la fondation ont été établies a priori. I! est possible que les résul- tats concernant la pression admissible puissent amener & redimensionner la fondation. 2.6. TYPES DE FONDATIONS SUPERFICIELLES On distingue : a) les semelles, qui sont des fondations superficielles de petite largeur ; b) les radiers, dont la longueur et 1a largeur sont importantes. a Figure 11 188 Exercices 1. On construit un remblai trés large de poids volumique y= 20 kNim® sur un sol vaseux. A la surface, la cohésion non drainée a pour valeur c, = 15 kPa. Jusqu’a quelle hauteur peut-on monter le remblai sans qu'il y ait rupture du sol de fondation ? 0 Aen > Figure 12. 2. a) Déterminer la valeur de la force Q pour que, sous la semelle filante, la pression soit égale a la pression admissible, sans qu'il soit tenu compte des tassements. b) De combien faut-il augmenter la largeur de la fondation pour que celle-ci soit stable avec un coefficient de sécurité égal 43 sous la charge 2? \° tm te TES ean 45m Tom Rocher Figure 13. 3. Une cheminée pesant 5. 10*N repose a la surface d'une épaisse couche d'argile, comme indiqué sur la figure ci-dessous. Cette che- minée est soumise & un effort horizontal da au vent. Déterminer la valeur du coefficient de sécurité pour la fondation de cette cheminée. eeee Ye 13,2 ew [oh Figure 14. ~ Sr er EE CT 189 4. Une fondation carrée de coté B = 2 mest fondée comme l'indi- que la figure ci-dessous. Cette fondation est-elle stable a court terme si la pression sous la fondation est la pression admissible dans le sable? Beble Goer CT aren a ee ain 400 6Ps 3 _ Sus t00bPa | k= 198M Figure 15. Chapitre IX Les essais et mesures in situ Lorsqu’il s’agit de déterminer les caractéristiques mécaniques d’un sol de fondation, il est nécessaire d’effectuer sur ce sol des essais. Pour certains types d’essais (essais A court terme en particulier) il y a deux possibilités : — prélever des échantillons « intacts » et effectuer des essais en laboratoire ; — effectuer ce que l’on appelle des essais in situ ou en place, c'est méme du massif de sol. -dire au sein L’avantage des essais in situ est qu’ils sont moins cofiteux et qu’on peut ainsi les mul- tiplier pour obtenir une meilleure connaissance du sol. Par ailleurs, ils sont parfois les seuls possibles lorsqu’on ne peut pas prélever d’échantillons intacts. Enfin, ils donnent souvent des résultats globaux alors que les essais de laboratoire donnent des résultats discontinus, aux points particuliers ott ont été prélevés les échantillons. Il ne faut cependant pas oublier que toute campagne de reconnaissance ou d’identi- fication de sols nécessite le prélévement d’échantillons pour identification des sols. 1. LES SONDAGES . ET LES PRELEVEMENTS D’ECHANTILLONS Un sondage consiste 4 forer un trou dans un sol. Les matériaux extraits peuvent l’étre | de deux maniéres : — soit sans précaution. On a alors des échantillons « remaniés » qui servent aux essais d’identification ; — soit avec précaution, en utilisant un carottier 4 prise d’échantillons. L’échantil- a ear aun 192 Jon de sol ainsi obtenu est immédiatement recouvert d’une couche de paraffine pour éviter toute perte de teneur en eau, mis dans un conteneur et envoyé au laboratoire qui doit effectuer les essais. L’échantillon est alors dit « intact ». Le forage du trou peut se faire de deux maniéres = — soit avec une tariére. Dans ce cas on obtient toujours des échantillons remaniés ; — soit en utilisant une sondeuse munie d’un carottier. Dans ce cas, il peut y avoir soit un carottage continu (prélévement d’échantillons de maniére continue), soit un prélévement d’échantillons 4 des endroits déterminés. ions délicates. Les prélévements d’échantillons intacts constituent des opér Le nombre et la profondeur des sondages a exécuter pour un projet dépendent de nombreux facteurs : nature des sols, diversité des couches, hétérogénéité, niveau du substratum, nature de l’ouvrage, etc. 2. LES ESSAIS IN SITU La gamme des essais in situ est grande. Nous n’indiquerons ici que les essais les plus couramment utilisés en France. 2A. LE SCISSOMETRE © Principe L’appareil se compose d’une tige munie a son extrémité d’un moulinet formé de deux palettes verticales perpendiculaires et de méme largeur. On enfonce au moyen d’un vérin Pensemble tige-moulinet dans le sol jusqu’au niveau ou I’on veut exécuter la mesure. On applique alors un moment de torsion M sur la tige et on note en fonction des valeurs de l’angle de rotation @ les valeurs du moment de torsion M. II se produit dans le sol un cisaillement cylindrique analogue au cisaillement rectiligne la boite de cisaillement. © Utilisation Cet appareil, qui a fait son apparition en 1948 en Suéde et en Angleterre, est essen- tiellement utilisé pour la détermination de la cohésion non drainée (cy) des sols « mous » (argiles, vases, tourbes) : cy < 40 a 50 kPa. © Détermination de la cohésion Cu La courbe effort-déplacement, donnant les variations du moment M en fonction des valeurs de angle de rotation 6, a l'allure indiquée sur la figure 1, On considére qu'il | peeeeeeeeeeees ee 193 Torsion Fae Tige de transmission Surface de esaillement Moulinet @ ° Courbe effort. déformation Figure 1. y a rupture lorsque le moment de torsion est maximum. Le sol est alors cisaillé sui- vant une surface cylindrique de hauteur h et de rayon R. On suppose que sur la sur- face latérale et sur les bases s'exerce en tout point une contrainte de cisaillement 1 = Cy, ce qui n’est pas entiérement exact mais permet de calculer le moment de tor- sion M: re M = 27 RH a R42 2am? cy. dr 0 Soit : were [ns 2B]o, M oy = ——_M zee[n + 28) Cet appareil est trés utilisé. Il permet en particulier de déterminer facilement la varia- tion de la cohésion non drainée cy avec la profondeur. 2.2. LE PENETROMETRE Le pénétrométre est en quelque sorte un pieu en modéle réduit, c’est-d-dire un piew de petit diamétre. I existe deux types de pénétromatres qui se distinguent par le mode d’enfoncement utilisé — le pénétrométre statique enfoncé a vitesse constante (en général 3 mm/s) par appli- cation d’une pression continue a Paide d’un vérin ; 194 — le pénétrométre dynamique enfoncé par battage. 2.2.1. Essai de pénétration statique Le pénétrométre statique est constitué d’un tube extérieur de 5 & 10 em de diamétre 4 Vintérieur duquel peut coulisser une tige terminée par un c6ne (fig. 2). Le principe de essai est simple. Il consiste a mesurer au moment de l’enfoncement la charge sur la tige et la charge sur le tube. yr" Figure 2. La charge Qr reprise par le tube qui frotte dans le sol détermine la valeur du frotte- ment latéral moyen f, par unité de surfac S; étant la surface latérale totale du tube extérieur. La charge Qp appliquée sur la tige détemine la résistance de pointe = Sp étant la section maximum du cone. Ilexiste un trés grand nombre de pénétrométres statiques et nombreux sont les org” nismes d’étude qui ont réalisé leur propre appareillage. Afin de mesurer séparément rc ll a ee 195 la résistance de pointe et le frottement latéral, il importe que le cOne puisse se dépla- cer indépendamment des tubes ou qu'un dispositif approprié permette de mesuray la réaction du sol au niveau du cdne. Aussi, distingue-t-on généralement deux types d’appareils : — les pénétrométres 4 cone mobile, dans lesquels l’effort de Pointe est obtenu par pénétration du c6ne seul au-dessous du fat. C’est le cas du pénétrométre hollandais Gouda (fig. 3). On mesure d’abord l'effort total Q d’enfoncement sur 16 cm de Pensemble tubes et cOne. On enfonce ensuite le cdne seul sur 4 cm et on mesure ainsi stance de pointe qc. L’effort de frottement latéral est alors donné par : f..Se = Qe — ge-Sp Train de_tiges oullssont Monchon_mabile COne_dongla de 60° Figure 3 : Coupe du céne du pénétrométre hollandais Gouda. Le dispositif de chargement, constitué soit par des hélices d’ancrage, soit par le véhi- cule sur lequel l'appareil est monté, permet un effort maximal d’enfoncement de 100 KN pour une pointe de 10 cm? de section (@ = 35 mm); — les pénétrométres a céne fixe, dans lesquels le cne et le tube n’ont aucun mouve- ment relatif. La transmission des efforts se fait alors soit par des tiges, soit par des dispositifs électriques ou hydrauliques. Par exemple : le pénétrométre a cone électri- que des Laboratoires des Ponts et Chaussées, dont la pointe est présentée sur la figure 4. Les résultats de l’essai sont donnés sous forme de graphiques dans lesquels sont notées en fonction de la profondeur les valeurs de la résistance de pointe qc et de l’effort de frottement latéral f; ou de effort total Q. Ces graphiques sont appelés « péné- trogrammes » ; un exemple est présenté sur la figure 5. Pour interpréter les résultats de l’essai, on est souvent tenté d’appliquer la théorie de la force portante des pieux que nous verrons plus précisément dans le chapitre X. 196 det 4_cocneston Pointe Figure 4 : Pointe électrique des laboratoires des Ponts et Chaussées. Cette théorie montre que la contrainte de rupture a la base d’un pieu est donnée par la relation (voir chapitre VIII) : de = YDNg + ¢’Ne oli Ng et Ne sont les facteurs de capacité portante dont les valeurs dépendent uni- quement de langle de frottement interne ¢ ; 7 est le poids volumique du sol ; D est Ta profondeur et c la cohésion. Pour les sols saturés, il faut utiliser les paramétres effectifs (c’, ¢”) pour les sols granulaires et les parametres de résistance & court terme (cu, 0) pour les sols argileux. Le terme de pointe apparait ainsi comme une fonction linéaire de la profondeur. Il devrait donc suffire de déterminer sur le graphique expérimental la pente yNq de la Groite (qe, 2) pour en déduire langle de frottement interne, puisque l’on connait Pexpression analytique de Ng. En outre, abscisse a l’origine de cette droite est théo- riquement égale a cNc, ce qui devrait permettre de calculer la cohésion, étant connu. L’expérience se révéle malheureusement contraire & cette théorie, en particu- lier dans les sols frottants. ‘Aussi l’essai de pénétration statique, apparemment simple, est-il en réalité trés com- plexe A analyser, comme nous le verrons 4 propos des fondations profondes. La résistance en pointe qc, qui représente la mesure la plus intéressante, dépend ¢” effet de nombreux facteurs, tels que la vitesse de I’essai, le diametre du céne, et¢-» autres que les facteurs de résistance du sol. 197 5.108 210% — Rp(kPo) 100 Ft(RN) Fort depoinie Re 10. Figure 5: Pénétrogramme statique. Il est par ailleurs pratiquement impossible, sauf pour les sols purement cohérents, de relier les caractéristiques de résistance au cisaillement du sol aux résultats d’essais au pénétrométre. Dans le cas des sols argileux saturés, on peut admettre que la cohé- sion non drainée (cy) est donnée par la formule : de — do Ne a = oui : go est la pression des terres (qo = E yH) et Ne un coefficient variant entre 9 et 15 (Ne = 10). La courbe donnant la résistance en pointe en fonction de la profondeur présente éga- Jement un aspect dentelé traduisant l’influence des hétérogénéités locales (gros élé- ments du sol, poches de sol plus compact, etc.). * Utilisation Par suite des difficultés d’interprétation des résultats des essais, le pénétrométre est surtout utilisé : — pour la détermination de la force portante des fondations profondes ; — pour la reconnaissance des sols. Aprés étalonnage sur un sondage voisin, essai pénétrométrique permet de déterminer la nature des couches des terrains traversés, 2.2.2. Essai de pénétration dynamique L’essai de pénétration dynamique permet de simuler le battage d’un pieu et de déter- miner la résistance dynamique que le terrain oppose a son enfoncement. Il consiste fees 198 4 faire pénétrer dans le sol, par battage, un train de tubes lisses de diamétre compris entre 30270 mm, muni a son extrémité d'un tube carottier ou dune pointe. Le bat- tage est réalisé a ’aide d’une masse frappante, appelée mouton, tombant d’une hau- teur déterminée. Pour une énergie de battage constante, on compte le nombre N de coups de mouton correspondant A un enfoncement donné so et on reporte les résultats sur un péné- trogramme dynamique » oi! le paramétre N figure en abscisse et les profondeurs en ordonnées (fig. 6). Nb de coups pour 10cm d’entoncement | 23.45 10 20 304050 109 200 Protondeur anm Figure 6 : Pénétrogramme dynamique. Le battage d’un pieu fait intervenir a la fois 1a résistance de pointe et partiellement Ie frottement latéral. Pour neutraliser le frottement latéral, on utilise : _- soit un pénétrométre muni d’une pointe dont le diamétre est supérieur a celui des tiges ; on peut alors caractériser le refus du sol par le quotient ¢ = so/N — soit des pénétrométres munis d’un tubage de protection comme le pénétrométre Fondasol (fig. 7), oi la pointe peut coulisser dans le tubage ; on peut alors caractéri- varie refus du sol par le quotient : e = As0/AN, oi AN est le nombre de coups nécessaire pour obtenir un enfoncement Aso de la pointe seule. Sur le plan théorique, le probléme consiste & déterminer Ia force statique Qe qui Pro” duirait un enfoncement permanent égal 4l’enfoncement obtenu sous un coup de move cute n utilise les formules de battage qui seront développées dans le chapitre X svt Io ordations profondes. Cependant, il est évident que le paramétre N n'a qu'ue caractere empirique et ne peut pas étre relié théoriquement aux caractéristiques de | 199 Monchon damasure Figure 7: Schéma de la sonde Fondasol. résistance au cisaillement du sol. Aussi, l’essai de pénétration dynamique donne-t-il essentiellement des indications qualitatives sur les caractéristiques du sol et seule une comparaison expérimentale avec les résultats d’essais in situ plus élaborés peut don- ner des conclusions valables. L'essai de pénétration dynamique le plus connu est le Standard Penetration Test (SPT) développé par Terzaghi et Peck. Cet essai, trés largement utilisé aux U.S.A., consiste A battre un carottier de dimensions normalisées (tube de 51 mm de diamétre et de 813 mm de long) a l'aide d’un mouton de 63 kg tombant en chute libre de 76 cm. Le carottier est fixé 4 un train de tiges de diamétre extérieur 35 mm. On note le nom- bre N de coups nécessaires pour enfoncer le carottier de 30 cm. Terzaghi et Peck ont donné de trés nombreuses corrélations, allant jusqu’a relier N a la cohésion c, des argiles, alors que le SPT ne devrait étre utilisé que dans les sables et les limons. Les essais de pénétration dynamique ont été récemment normalisés au niveau euro- péen. 2.3. LE PRESSIOMETRE * Description L’appareil comprend principalement : — une cellule de mesure centrale (@ = 5 cm, h = 22 cm) déformable latéralement grace a une paroi élastique en caoutchouc. L’expansion de cette cellule est obtenue 200 par injection d’eau sous des pressions contr6lées par un manomeétre. Cette cellule est de longueur constante et la dilatation ne peut donc étre que radiale ; — deux cellules de garde de méme conception sont situées de part et d’autre de la cellule centrale. Elles ont pour but d’assurer une répartition cylindrique et uniforme des contraintes et des déformations au droit de la cellule de mesure. Dans certains types de pressiometres, ces cellules de garde sont absentes. Contr leur Pression Figure 8. © Méthode d’essai IL faut @abord effectuer un forage destiné a recevoir la sonde pressiométrique. Il fest nécessaire pour faire un essai correct que les parois du trou se tiennent et, a cet effet, on remplit souvent le trou d’une boue argileuse, la « bentonite », qui a pour but de maintenir les parois du trou par la pression hydrostatique exercée, tout en ne pénétrant pas dans le sol avoisinant. On descend ensuite la sonde pressiométrique au niveau désiré et on effectue essai proprement dit, qui consiste 4 gonfler les cellules par paliers égaux de 2 minutes e% prcuurant 4 chaque palier le volume injecté dans la cellule principale a 15 s, 30s et 1 minute avant de passer au palier suivant. Le résultat de essai se traduit par une courbe pressiométrique ayant I’allure indi- quée sur la figure 9. On porte en abscisses les pressions p et en ordonnées les volu- mes V injectés dans la cellule principale et corrigés pour tenir compte de I’inertie de la sonde, c’est-a-dire de la pression nécessaire pour gonfler la sonde dans Pair. 201 < lRecompoctation Phose pseudo Phase élostique élostique Slostig Figure 9. On distingue sur cette courbe quatre phases : lt Phase de recompaction (p < po). Lorsque la pression augmente dans la sonde, {e terrain autour du trou, qui s’était décomprimé au forage, se trouve Progressive- ment Tecomprimé. A la fin de cette phase, la pression atteint la valeur pp de la pres- sion latérale du terrain au repos ; jes Pas dite « pseudo-élastique » (po < p < pi). Dans cette phase le volume injecté, done la déformation radiale de la cellule principale, varie & peu prés inéaine iment en fonction de la pression appliquée. Au terme de cette phase, Ia pression atteinte Go Abele pression de fluage py. Comme il a été noté dans le chapitre V, cette partie de la courbe permet de déterminer le module de déformation pressiométrique Em; Fe de Phase dite « plastique » (p > px). Lorsque la pression p dépasse la pression de fluage pr, il se développe autour du trou des surfaces de rupture. Le sol entre alors dans le domaine des déformations plastiques. Il est A noter que la pression de fluage ° Figure 10. Tenlt Phase des grandes déformations. Durant cette phase, les déformations devien- ent grandes, tandis que la pression tend vers une limite appelée pression limite pe ~~ 202 Dans lessai pressiométrique, si l’on suppose que la déformation est plane, c’est-a- dire qu’il n’y a pas de déformation verticale du sol, il est possible d’avoir certains renseignements sur les contraintes développées lors de essai En effet, en un point M, les contraintes principales sont (fig. 11) : 1 (verticale) o% o; (radiale) Figure 11. Sur la paroi du trou : 0; = p En supposant que le sol ait un comportement élastoplastique, avec un critére de rup- ture de sol purement cohérent (r = ¢,), on peut interpréter les différentes phases des déformations. Durant la phase élastique, I’état des contraintes dd a l'expansion de la sonde est : Aoi = 0 Acs Ao; oli ro est Ie rayon initial du forage. On remarque que la pression moyenne Ao + Avs + Aor Ado = 3 est nulle, ce qui fait dire que l’essai pressiométrique est uniquement déviatorique et ne fait intervenir que le module de cisaillement = Eee 20+») A la fin de la phase élastique, le sol entre en plasticité autour du forage. Puis, au fur et & mesure de l’expansion, un anneau de plasticité se développe autour du forage. Le début de la plastification correspond a la pression de fluage, dont la valeur théo- rique est alors donnée par : 203 Aor — a pour r = ro soit : Pr = Cu + po La pression limite py correspond a une mise en plasticité de tout le volume du sol autour de la sonde. Sa valeur théorique est donnée par la formule : | me mealiem() Ainsi, la pression limite dépend a la fois des caractéristiques de déformation du sol | (module G) et des caractéristiques de résistance au cisaillement (cohésion cy). est pourquoi, dans la pratique, on ne peut pas obtenir cy a partir de cette formule. Aussi utilise-t-on des relations empiriques, comme la corrélation suiyante cy et pe: Pr = Po 5,5 =~ I est important de remarquer que I’essai pressiométrique ne peut étre jusqu’a pré- sent interprété qu’en contraintes totales car on ne connait pas les pressions intersti- tielles développées au cours de l’essai. De plus, c’est un essai rapide puisqu’il ne dure que quelques minutes. I! n’est donc pas possible d’obtenir a partir des résultats de Vessai et dans le cas d’un sol fin, les caractéristiques a long terme du sol : caractéris- tiques de compressibilité ou caractéristiques de résistance au cisaillement. * Utilisation Le pressiométre est un appareil qui présente de nombreux avantages, mais il convient de faire attention 4 la maniére dont est effectué le sondage préalable. Par ailleurs, Pessai n’est réalisé qu’en contraintes totales et a court terme. Dans les applications de l’essai pressiométrique, on utilise surtout la pression limite pret le module pressiométrique Em déterminé dans la phase pseudo-élastique de la courbe, i A partir des résultats de ces essais, et en utilisant des formules semi-empiriques, il est possible de résoudre un certain nombre de problémes de mécanique des sols, et en particulier de calculer les tassements et les capacités portantes des fondations super- ficielles et des fondations profondes. 3. LES APPAREILS DE MESURE JN SITU existe des différences quelquefois assez sensibles entre les résultats prédits par les différentes théories de la mécanique des sols et ceux que l’on peut obtenir par des a 204 mesures effectives in situ. Aussi est-il toujours intéressant de pouvoir suivre les tas- cements, les contraintes et les pressions interstitielles développées dans un sol au moment ou apres la construction d’un ouvrage. Nous décrirons sommairement un certain nombre d’appareils de mesures in situ. 3.1. LE PIEZOMETRE Le piézométre est un appareil destiné a mesurer, dans un sol, Ia pression interstitielle existant A un endroit déterminé. Il existe deux types d’appareils = — le tube crépiné ; — le piézométre a volume constant. Le tube crépiné est un tube percé de trous a son extrémité, Il est descendu dans un sondage, la partie crépinée étant au fond du sondage et l'on place juste au-dessus de cette partie un bouchon dargile destiné & assurer I’étanchéité. Dans le cas ou l'on Ghorche seulement & déterminer le niveau de la nappe phréatique, il n’est pas néces- saire de placer de bouchon d’argile. wey Niveau de | t eou : K bouchon oi dorgile | erépine | 4 i §I Tube crépiné Piézométre & volume constant Figure 12. Le niveau de Peau monte dans le tube jusqu’a une hauteur h ; la pression intersti- tielle de eau dans le sol est alors : u = wh L’inconvénient de cet appareil est que, dans les sols peu perméables, il temps pour que Péquilibre soit rétabli et que ’eau ait atteint sa cote definitive Ce temps est appelé temps de réponse du piézométre. ‘Aussi utilise-t-on souvent des piézométres & volume constant dans lesquels la crépine

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