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FICHE 5 AVEC QUI? 115
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DOSSIER
LOUVERTURE
INTERNATIONALE
Eric Pietrac
‘une des caractéristiques du monde actuel est sans contextela glo-
balisation des échanges. Certes, ces derniers ont toujours existé.
Cependant, aveela révolution des transports et des nouvelles
technologies de Information, ainsi qu/avet la pression du marketing,
on a changé de dimension. Le monde est devenu plat et extrémement
interconnecté. II r’est pour s'en persuader que de voir la propagation
systémique de la crise financiére vécue ces demiéres années. Lou-
verture internationale est devenue le quotidien de tout responsable
dientreprise, obligeant organisation a s‘adapter et les pratiques RH &
sfinternationaliser. Si ce monde peut paraitre dangereux, il crée aussi
des opportunités. Ainsi, si des concurrents produisant m
cher, avec
lune qualité de plus en plus respectable, apparaissent a l'autre bout de
la planate, de nouveaux marchés s‘ouvrent également avec explosion
des classes moyennes dans les pays émergents. De méme, siles déloca-
lisations peuvent menacer lemploi en France, les carriéres, en parallale,
deviennent de plus en plus internationales,conterrtcice National de ret Meter
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LOUVERTURE INTERNATIONALE
1 | DEFINITION
FICHE
ET HISTORIQUE
Les entreprises occidentales ont fait de ‘ouverture internationale,
d'abord proche puis de plus en plus lointaine, leur nouvelle fronti@re. Dans
un premier temps, il s‘agissait de vend
ire ses produits a d'autres pays sol-
vables. Puis, il sest agi de produire dans des pays & bas codtts pour réimporter
les produits et, enfin, de faire des pays
émergents, et tout particuliérement
des fameux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud ou South Africa
en anglais), des marchés a part entire.
UNE NOUVELLE PHASE
Aujourd'hui les produits et services créés pour
satisfaire les marchés émergents envahissent
fen boomerang (« cross-over ») les marchés
occidentaux: voitures, microcrédit.... Les
entreprises de ces pays, de gibiers, sont deve-
rues chasseurs : Tata sest emparé de Jaguar,
Zhejiang Geely de Volvo... Les ingénieurs
chinois, les informaticiens indiens, les comp-
tables philippins simposent dans la guerre
‘mondiale pour les talents, qui se transforme
en... une guerre mondiale entre talents,
Demain, les nouveaux gourous du mana-
{gement seront indonésiens, afticains du Sud
‘ou brésiliens. Dopportunité,lintemational est
devenu incontourable pour nos économies
et nos cultures.
UNE COMPETITION
PERMANENTE
Les entreprises sont aujourd’hul en compé-
tition pour tout, tout le temps, avec tout le
monde!, Elles doivent done se transformer:
+ culturellement, pour basculer d'une
‘culture « tribale », centrée vers interne, vers
une culture « holomorphique » : & la fois
forte en interne et tournge vers Fexterne, ot
‘chacun porte la vision et les valeurs de len-
semble, ot chacun participe 8 la construc-
tion de la maison commune (voit figure 6.1);
+ stratégiquement, pour passer d’une
logique & somme nulle (« tu dois perdre
pour que je puisse gagner ») & une logique
1, Sin, Hemerlng et Bhattacharya (2008)]
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plus coopérative (« gagnant-gagnant ») pour
Fensemble des parties prenantes ;
+ organisationnellement, pour glisser
dune structure pyramidale ou matricielle
vvers une organisation polycentrique ou le
dialogue permanent assurera, seul, la cohé-
rence de la communauté ;
+ de facon managériale, pour répondre 8
Vaccroissement de la complexité de lenviron-
rnement par un accroissement de la diversi,
de la subsidiarté et de intelligence collective
dehors
fort |
faible
faible
Dossier 6 | Vouverture internationale
Bref, elles doivent se réapprendre et
inventer un nouveau « business model :une
véritable révolution ! Les anciens réflexes
sont dépassés, Pire ils peuvent étre contre-
productifs dans ce changement déchelle!
Le responsable RH a un réle clé dans ce
‘contexte : assurer la convergence pérenne
centre le business model rénové et la culture
du corps social modernisé, et conduire la
transformation de Ventreprise avec et par
les salariés,
fort ‘dedans
Figure 6.1 - Modale de management global (d/aprés les travaux de J.-C, Fauvet*)
1. Sirkin, Hemerting, Bhattacharya (2009)
2, Fauve 2004),
DEFINITION ET HISTORIQUEconterrtcice National de ret Meter
Document charg dept wins
FICHE
UOUVERTURE INTERNATIONALE
2 | POURQUOI ?
Dans ce contexte de développement de linternationalisation des entre-
prises, la fonction RHa un réle clé a jouer. Elle doit traduire le défi de internatio-
nalisation qui est posé a lentreprise et a ses salariés dans ses missions et objectifs.
Pour en étre convaincu, on peut s'appuyer sur le modéle de David Ulrich’, oi les
missions d’une fonction RH sont décomposées en quatre types d'activités diffé-
rentes, segmentés par deux axes : sur un pret
axe, on trouve ce qui reléve du
stratégique ou de lopérationnel et, sur un deuxiéme axe, ce qui concerne plutot
les process ou les collaborateurs.
Chacun doit faire Vaudit de ses propres
forces et faiblesses mais on peut pointer,
dans ce contexte, quatre chantiers critiques
(voir figure 6.2) qui méritent attention et
energie:
* adaptation de forganisation RH et de son
systéme information afin den améliorer lef
cence globale
Stratégie
+ la redéfinition des politiques et pratiques
RH afin dlaccroitre engagement des colla-
borateurs dans leur diversité
“+ lamise en ceuvre d'un management de tous
lestalents eta‘un planning strategique afin das-
surer la transformation de Fentreprise;
“+ lepositionnement comme « business part-
ner afin dialigner les RH et la stratégie,
Collaborateur
Figure 6.2 - Modile de Ulrich et grands chantiers RH
ue 1997),Document shag dept worn info -Contervatie National des ret Métis
Dossier 6 | Vouverture internationale
PREMIER CHANTIER
ep CAS D‘ENTREPRISE
RIO TINTO
Frangois Michel Volpi, Chief Learning Officer, explique que son groupe international,
leader mondial dans lindustrie des mines et de la transformation de l'aluminium, a
adapté son organisation RH autour de:
+ une fonction RH Groupe en charge de définirles stratégies RH pertinentes et de plo
terleur mise en ceuvre en matiére de management des talents, de développement des
leaders et des collaborateurs, de politique de rémunération, d’organisation, de manage-
‘ment de la performance, de diversité culturelle et de développement durable;
+ des fonctions corporate qui sont de taille éduite (10 % de Veffectif RH) et ont une
fonction dimpulsion, de design de strategies et d’alignement
+ des centres de ressources partagées régionaux en charge de réaliser lensemble
des opérations transactionnelles, utilisant les méthodes Six Sigma et de « lean mana-
sgement» héritées de lindustre,
+ des « business partners » dans les business units en charge de définirles challenges
business et de les traduire en programmes de RH/politiques RH, en ligne a la fois avec
ligence de situation),
les stratégies définies parle groupe mais aussi avec les réali
s des business units (intel-
Ce genre d’organisation permet une
rmeilleure explicitation de la valeur ajoutée
de la fonction RH par une répartition plus
affirmée des réles de chacun. Elle permet
également un développement transfronta-
lier en douceur par une capitalisation des
compétences. Le challenge est alors de faire
travailler ces entités ensemble de manigre
harmonieuse comme les lignes avant et
arrigre d'une équipe de rugby. Pour cela,
un systéme diinformations interconnecté et
un travail collaboratif au sein de la commu-
nauté RH sont nécessaires comme a montré
le dossier précédent sur le SIRH.
Une organisation est la concrétisation
d'un style de gouvernance au sein de len-
reprise, Le processus décisionnaire peut
tre centralise : les pays appliquent uni
quement ce qui est décidé par le siége. Le
processus peut étre décentralisé : les pays
‘ont alors une grande marge de manceuvre
face a un siage qui tient le rdle d’arbitre. I
peut également s'agir d'un veritable proces-
sus apprenant dans lequel le sige sert de
coach aux pays et fait levier des meilleures
pratiques de terrain,
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POURQUO! ?i
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PARTIE 1 | LES DEFIS TRANSVERSAUX
DEUXIEME CHANTIER
a CAS D‘ENTREPRISE
SUBSEA 7
‘Au moment oii accélérait son développement dans les pays émergents, ce groupe a
défin les initiatives RH suivantes comme leviers d'actions
+ la marque employeurile sourcing : lorsque vous voulez recruter en quantité et qua-
lité sur des marchés de plus en plus compstifs des ressources de plus en plus rares et
volatiles, vous devez d'abord définir précisément votre offre employeur, ce qui vous
différencie, ce qui vous rend unique, la valeur ajoutée que vous apporterez au CV d'un
‘candidat. Vous devez investir,en particulier via les réseaux sociaux, pour le faite savoir.
Vous devez ensuite adapter vos sources et process de recrutement aux réalités locales.
Enfin, vous devez tenir vos promesses sur le long terme...
+ le systtme de reconnaissance: vos collaborateurs portent une attention spéclale aux.
signes de reconnaissance que vous leur témoignez, et tout particuliérement ala juste
rétribution de leur talent sur un marché tendant & la mondialisation. La compétitivité
cexteme et Iéquité interme des systémes de rétribution seront a piloter finement, une
des dficultés majeures des pays émergents étant de trouver en lamatiére des données
fiables. Des enquétes d'opinion périodiques peuvent fournir également diauttes pistes
dlaction pour améliorer le ressenti des collaborateurs envers le groupe;
+ le développement: bien souvent, dans les pays émergents, i faut faire le pari dans,
ses recrutements du potentiel plutdt que celui du diplome. I! est alors nécessaire de
mettre en place des programmes dintégration et des parcours de formation lourds.
Une volonté de développement fort de lentreprise ne peut saccommoder surlelong
terme d'une structure composée uniquement dexpatriés, coiteuse et mal vécue
localement. lle doit fale le paride linclusion de tous les talents ;
+ les principes de management : lorsque lon investit dans un pays, il faut se deman-
der non seulement ce quill peut vous ("apporter, mats également ce que vous pouvez
lui apporter en cohérence avec a vocation de votre entrepris. Il faut penser gagnant/
‘gagnant, intégrer économique et le social dans son business model.Document shag dept worn info - Conte National des re et Métis
Dossier 6 | Vouverture internationale
TROISIEME CHANTIER
. a CAS D‘ENTREPRISE
ARC INTERNATIONAL
Pour Jose-Maria Aulotte, ancien SVP Corporate Human Resouces and Communication,
la construction dun vivier de talents intemnationatncne peut pas se concevoir horsdune
politique globale de RH internationales
Celie-iservira en effet pour attirer ces talents qui serontsensibles& une offre globale
paplicite
Figure 6.4 ~ Processus d'apprentissage ouverture intemationale
1 alien (19973
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Document charg dept win
faible
fort
faible
Dossier 6 | Vouverture internationale
forte —différence (cuturelle)
Figure 6.5 ~ Modele d’analyse d’un réseau personnel
liens forts basés sur la coopération et la
confiance réciproques.
(On sera prét ainssaisir, condition d’en-
thousiasme, les opportunités quise présente-
ront de renforcer son ouverture internationale
parla pratique.
PRATIQUER
HI gagit alors, a titre personnel, d'avoir un
usage du monde' », et titre professionnel,
de travailler & Fétranger ou avec des étran-
gers. Pour cela, lexpertise métier ne suffit pas
méme si elle est nécessaire. ll faut maitriser
des outils méthadologiques, comme la syste
Imique, et adopter une posture de métacom-
‘munication. Etre, en tous les cas, ferme sur
le cadre et humble dans la relation. Quand
autre se sent respecté dans son intégrité,
il est plus disposé a entendre et intégrer
dlautres facons d’analyser la situation et de
penser le probléme. Se demander pour-
quol les autres sont différents de sol, puis
se demander pourquoi on est différent des
auttes permet, dans cet aller-retour, la renais-
sance d'un sot plus riche et plus fort.
4 Bouvier 2001),
BS QU'EN PENSENT
LES SALARIES ?
Amandine était ansiese le art toujours vulu
partir au Mexiqu. Ass lorsque aat apprs
Fowertue d'un poste de contileur de gestion
dans a fia du groupe Mein laa immé-
diaterent fit acte de candidature. Ele vat es
competences technigues pure poste lleen avait
env, sauat-lle démonte&son DR, qu état
-ssisenfacedele, quelle avait ouvertreintema-
‘donalenéesate pour sadaper?
= Pouqul vou part ov Medqu,commenca
pari demander ce denier?
Solu foeure Octavio Paz qui na fat aimer
copays
~Conaisez-vousle Menge?
Jere fi pas vist mai fai beaucoup part 3 un
amide mes parents quly at longtemps expat
= Pesez- wus pouvirvine ranger?
=i fatun tage de simoisa Mumba durant ma
scolar Jesaisce que ces Alorsje risque ou.
Le DRI se senitassut eft avi de il proposer
leposte,
= Un voyage de recamassance avant votre accord
final et une formation intercutuee vant vate
gat dt vous sero de tut fc roposés
‘in deus fcr roto, aot
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COMMENT ?Conterrtice National de ret Mer
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PARTIE 1 | LES DEFIS TRANSVERSAUX
Mw EN PENSENT
LES SALARIES ?
«Jee sas pas comment prendre le probleme i
aval it le DAH quelques jours avant. Je pas
impression que nous dscriminions les femmes
dans nore groupe mais fore est deconstter que
nous en trouons eu au niveau des cigars.
Pouez-vousy fiéchiretnien reparer?»
Mare avait commence par consult la itratre
sur Item, avait chi das iit de son
‘bureau, Maisrfenneverat de pertinent
cia alors de canger de mode I éphona
donc8 lafille merce. arta dans ejoural
Aentrepise quis avaient lancé une initive