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LINGUISTIQUE TEXTUELLE INTRODUCTION 1. NAISSANCE DE LA GRAMMAIRE TEXTUELLE La grammaire de texte apparait en Allemagne dans les années 60-70, en se fondant sur la grammaire générative et transformationnelle de CHOMSKY. VAN DIJK! suppose une T-Grammar (grammaire textuelle, en opposition @ la grammaire de phrases). Suivant lui, il r’est pas possible de produire des régles genératives de textes comme on produit des rogles génératives de phrases... Denis SLAKTA : S'il est vrai que la phrase n’est pas un « tas de morphémes », il est vrai aussi qu’un texte n’est pas un « tas de phrases » juxtaposées au hasard... Plutot que de parler de «grammaire de texte», on parlera davantage de «clinguistique du texte». Des travaux antérieurs portaient sur le «récit» (cf PROPP in La morphologic du conte) :il s’agissait de recherches de type semiotique plutot que linguistique. PROPP met en évidence les fonctions du personage. Il recense 31 fonctions senchainant de facon fixe dans le récit. Il a construit des sphéres d'action (qui contiennent ces 31 fonctions). II s’agit d’une tentative de structuration du récit. Mais l'approche est sémiotique (on est sur le personnage, les actions) ... LABOV & WALETZKY, élaborent un schéma narratif en 6 parties : résumé - indications - développement - évaluation - résultat/conclusion - chute. Suivant Rastier (1989) On entend par linguistique textuelle une discipline qui prend pour objet la textualité, cest-a-dire les propriétés de *cohésion et de *cohérence qui font qu'un texte est irréductible & une simple suite de phrases. Ce type de recherche peut @tre mené de points de vue différents mais complementaires : celui du producteur (quels processus mobilise-t-on pour produire un texte qui forme une unité?), celui du coénonciateur (comment parvient-on 2 comprendre un texte, cest-a-dire a intégrer ses _multiples composants?), celui de l'analyste, qui appréhende le texte comme une structure hiérarchique. Some aspects of texts &... 1792 2 Rastier 1989 : 281 Sens et textualité, Paris, Hachette. La délimitation du champ de la linguistique textuelle fait l'objet de controverses. Certains lui donnent avant tout pour objet les phénomenes de cohésion, clautres, en sforientant vers les problemes de *genres et de “typologies des discours, sont tres proches des perspectives de l'analyse du discours. La linguistique textuelle, en tant que branche de la linguistique théorique, la dernidre décennie a suivi trois lignes de développement |A. En premier lieu, on continue a stinterroger sur la légitimité d'une linguistique textuelle et sur la spécificité de son objet. B. En second lieu, se sont faites des recherches sur la typologie des textes et sur les crittres de différenciation des types de textes. C. En dernier lieu, se sont intensifiées les recherches sur les conditions de la textualité, sur la cohésion et la cohérence des textes.® 2 QU’EST-CE QU’UN TEXTE? Un texte est un écrit d’une certaine longueur présentant un sens achevé. (Usage commun) A partir de quand un écrit est-il devenu texte ? (Personne ne s'est posé la question). La péalité du texte est indépendante du support de la nature des éléments qui le contpose, On peut aussi bien parler de texte écrit que de texte oral. ILy a également des textes iconiques (images) ou plurisémiotiques (mélange de différents signes) comme la BD, icomique (images) et linguistique (textes). La réalité du texte est également indépendante de sa Iongueur. 2.1 DIFFERENTS POINTS DE VUE. re 3 Maria-Blisabeth Conte : Anafora nella dinamica testuale : La nuova Italia : La centralita nelle pratiche didattiche ; a cura di Paola Desideri Quademi del Giscel/10, 1991, pp. 25. 2 wi 2.2 COMMENT DEFINIR LE TEXTE ? Donner une définition standard du concept de texte est assez difficile. En linguistique, la plus connue est celle proposée par les études de la pragmatique textuelle of le texte est concu comme « chaine linguistique parlée ou écrite formant une unité de communication »* Ce processus tout a fait soumis a des contraintes d’ordre cognitif et communicationnel peut ¢tre envisagé briévement comme « le résultat matériel de l’acte de communication »* «Le texte est la mise en forme d’une situation de communication od I’on utilise des catégories de langue ordonnées dans des modes d’organisation du discours. Parler, c’est donc une affaire de stratégie pour le locuteur. On parle, on organise son discours en fonction de sa propre identité, de image que I’on a de son interlocuteur, de ce qui a été déja dit ». © Chaque fois que Yon considére un énoncé « comme formant un tout, comme constituant une totalité cohérente »” on peut aussi parler de texte. Il est alors le tissu matériel d’un discours étant constitué d’unités verbales orales et écrites qui relevent d’un seul genre de discours. On emploie trés rarement le terme de texte pour la conversation, par contre, lorsque dans le langage courant on dit « texte littéraire », on est sr qu'il s‘agit d’un produit écrit. 4G. Siouffi, D.van Raemdonek, 1999 :138. 58,-M. Ardeleanu, 1997 : 7. 6 (P.Charaudeau, 1992 : 643) 7 (D. Maingueneau, 1998 : 42) «Manifestation matérielle (verbale ou sémiologique: —orale/ graphique, gestuele...) de communication, dans une situation donnée pour servir le projet de parole dun locuteur donné »® les textes présentent des constantes qui permettent de les classer en types de texte, went coincider avec le mode de Fa ea descrip argument) on peuvent résulter de la combinaison de plusieurs modes. P.Charaudeau (1992) établit des correspondances entre des modes du discours dominants et certains types de textes : > Type de texte publicitaire (mode énonciatif, descriptif,narratif, argumentatif) ; > Type de texte de presse (les mémes) j > Tracts politiques (énonciatif, descriptif, narratif) ; > Manuels scolaires (descriptif, narratif, argumentatif) ; > Type de texte d'information - recettes, notices techniques, régles du jeu (descriptif, narratif) ; > _ Récit- romans, nouvelles, de presse (narratif, descriptif, énonciatif). Comme on voit ci-dessus, la notion de texte est depuis toujours une notion tres débattue. D’une maniére générale, les textes peuvent etre considérés : 1, - «comme objets concrets, matériels, empiriques. Chaque texte se présente comme un énoncé complet, le résultat toujours singulier d’un acte d’énonciation. Clest, par excellence, ’unité de I’interaction humaine»? 2 Ou bien le texte peut étre considéré comme un objet abstrait, comme une structure, indépendamment de ses conditions d’énonciation, et - «comme objet abstrait [il] est l'objet d’une théorie générale des agencements d’ unites [...] au sein d’un tout de rang de complexité linguistique plus ou moins élevé, Cet objet abstrait [... reste [...] objet théorique de la linguistique textuelle»"® * Jean-Michel Adam, Jean-Francois Jeandillou préferent considérer le texte surtout comme un objet abstrait. * pour d’autres (Defays, Bronckart, etc.), par contre, le texte est «le premier (le seul) objet linguistique tangible et fonctionnel, dont nous faisons Vexpérience réelle (production, réception, coopération) lors de la communication» (Defays). Le texte est «une unité coneréte de production verbale, qui reléve nécessairement d’un genre, qui est composée de plusieurs types de discours, et qui porte § (P.Charaudeau, 1992 : 645), ° (Adam, Linguistique textuelle, p. 40). (Adam, Linguistique textuelle, p. 40) également les traces des décisions prises par le producteur individuel en fonction de la situation de communication particuliére qui est la sienne »"". La phrase et le discours seraient par contre des abstractions théoriques que l'on déduit du texte a posteriori. COMMENT NOUS SITUONS-NOUS PAR RAPPORT A CES PRISES DE POSITION ? Nous estimons que les deux perspectives ne sont pas en contradiction si ’on tient compte des faits suivants : - d’un cété, les textes dont nous faisons l’expérience tous les jours sont des objets concrets correspondant, comme le souligne Defays, au « résultat toujours singulier d'un acte d’énonciation ». Tout texte est done un objet unique étant donné qu'il est produit dans des conditions a chaque fois différentes ; - de Vautre c6té, tout texte peut élre étudié indépendamment de son contexte énonciatif, afin de mettre en évidence la structure sur laquelle il se batit. L’étude de la structure textuelle permet de faire émerger les facteurs de la textualité, les éléments qui font qu’un texte ne soit pas simplement une suite de propositions mais, au contraire, un fout bien organisé. Vu de cette perspective, le texte est alors un modéle abstrait « selon lequel sorganisent les énoncés », « un appareil schématique construit par une analyse explicite »™. Or, la linguistique textuelle méne précisément ce type d’analyse. Elle étudie les principes d’enchainement des propositions au sein d’unités complexes mais structurées (les séquences), et propose des modéles généraux (les prototypes argumentatif, explicatif, descriptif, narratif et dialogal) qui permettent d’encadrer ces structures d’un point de vue global. On peut alors considérer le texte comme une schématisation abstraite si l'on sfintéresse aux caractéristiques de la textualité, a ce qui permet A une série d’énoncés d’étre considérée comme une configuration textuelle, comme un tout structuré qui se « tient debout ». Cela ne signifie pas renoncer a ’idée que les textes dont nous faisons I’expérience tous les jours sont des objets empiriques a proprement parler ! Cette différence entre le texte comme objet abstrait et le texte comme objet concret peut étre comparée A I'opposition entre la phrase vue comme une structure complexe et la phrase vue comme une unité du discours (= énoncé) : en tant " Bronckart, Activité langagiére, textes et discours, 1996, p. 79) Jeandillou, L’Analyse fextuelle, p. 109 qu‘unité du discours, c’est-a-dire énoncé, une phrase est «la pitt piccola unit Linguistica in grado di trasmettere un messaggio indipendente » (Prandi, Le regole ¢ le scelte,) ; considéré de ce point de vue, I’énoncé est la seule manifestation linguistique que nous connaissons ; en tant que structure complexe, une phrase reléve de la combinaison d’éléments plus simples (les syntagmes), et peut etre considérée comme une structure grammaticale & proprement parler (c'est-a-dire une structure construite a partir de schémas formels). La différence entre phrase (structure complexe) et énoncé (unité de la communication) peut élre appréhendée en considérant la phrase suivante : La fenétre est ouverte. En dehors de tout contexte, done en faisant abstraction de ses conditions d’énonciation possibles, cette phrase posséde une signification bien précise, qui correspond au proces (dans ce cas un état) dessiné (construit) par la combinaison du SN La fenétre et du SV est ouverte. La signification de la phrase La fenétre est ouverte correspond donc a « La fenétre est ouverte » (il y a une fenétre et celle-ci est ouverte) Essayons maintenant d’imaginer un contexte d'utilisation de la phrase La fenétre est ouverte: Un enfant a sa maman E: IL est oit le chat ? M: Regarde, la fenétre est ouverte. On voit bien que dans ce cas, la phrase La fenétre est ouverte, qui posséde / construit la signification «La fenétre est ouverte », est utilisée en contexte (donc en discours) pour véhiculer Je message « Le chat s'est échappé par la fenétre ». La signification est donc une propriété intrinseque de la phrase, que la phrase posséde en dehors de tout contexte ; le message est une propriété contingente, relevant des conditions énonciatives dans lesquelles la phrase a été prononcée. Cet exemple montre que les structures complexes que nous appelons phrases peuvent étre étudiées indépendamment des énoncés : dans le premier cas, nous nous occupons de la configuration formelle de notre structure, de ses propriétés grammaticales, et de la signification qu’elle construit. Dans le deuxiéme cas, nous nous occupons de {a fagon dont cette structure linguistique douée d’une signification (la phrase) véhicule un message, c'est-a-dire de son emploi contextuel. Les deux niveaux d’étude sont également pertinents et 7 rendent compte de la double nature de la communication linguistique : d’un coté liée a la forme (un patrimoine de sons, mots, regles grammaticales, etc.), de autre liée a la fonction (exploitation de ce patrimoine dans le but de transmettre un message contingent). Ces mémes remarques peuvent étre formulées pour les deux définitions de texte que nous avons citées plus haut (texte comme structure complexe, objet théorique, et texte comme objet coneret, « le résultat toujours singulier d’un acte d’énonciation»). 2.3 LE CONCEPT DE DISCOURS Sil‘on cherche a définir le concept de discours d’apres les définitions données par les dictionnaires, on se heurte a la difficulté du choix et on se rend finalement compte que ce qui est important dans ces tentatives, c’est le point de vue adopté. Pour le linguiste, le discours est, au sens strict, une phrase. Pour le sémioticien, le discours est une réalité transphrastique. Le sens quotidien du mot restreint sa sphére a quelques types de discours: «discours politique », « discours de Yadministration », « discours des parents », « discours polémique » Si l'on tient compte de celui qui parle et de la situation qui engendre la communication, on peut envisager les discours comme énoncé ou énonciation. Le fait que le discours parle de la langue ou d’un autre discours a permis Yintroduction de notions plus restreintes encore telles : discours direct, discours indirect, discours narratif... Certains dictionnaires évitent méme la définition du terme discours et se limitent aux articles direct (discours) et indirect (discours)'> Il convient done de reconnaitre que le concept en question est encore loin d’étre accepté par tous, tandis que la dichotomie langue/parole est rarement contestée. «Le discours est Ia mise en ceuvre de la langue dans Vexpression ou la communication », avec la remarque conformément a laquelle «|’expression saussutienne est langue-parole, mais on remplace parole, purement phonique (langue parlée) par le discours chaque fois qu'il s‘agit de langue parlée ou écrite ».14 La distinction discours /récit, empruntée a Emile Benveniste (1966), nous apparait comme fondamentale dans toute démarche de définition du concept de discours. La théorie de Benveniste s’articule a partir de Ja relation entre deux temps verbaux : le passé simple et le passé composé en francais. Au lieu de considérer, comme on/a fait jusqu’a lui, qu'il s'agit de deux paradigmes concurrents, Benveniste avance V'idée qu’ils appartiennent deux systémes d’énonciation complémentaires, le discours et le récit, les formes linguistiques n’étant plus » Le Dictionnaire de la linguistique de G. Mounin, 1974 :175. Louvrage de Ducrot et Todorov (1972) reste aussi muet sur la notion de discours. “J, Rey-Debove, 1979. définies seulement par la valeur référentielle, mais aussi par la maniére dont Yénonciateur se rapporte a son énoncé. Discours et récit deviennent deux concepts grammaticaux : releve du discours toute énonciation, écrite ou orale, rapportée a sa situation énonciative (je-tu-ici- maintenant) ct portant les marques d’embrayage et de modalisation ; releve du récit un énoncé qui efface les marques de la présence de énonciateur, du coénonciateur, du moment et du lieu de l’énonciation, Tout se passe comme si les événements se racontaient eux-mémes, sans intervention du locuteur. Comme dans le discours, le présent d’énonciation permet de distribuer les valeurs déictiques du passé et du futur, il est d’un usage beaucoup plus large que le récit réservé aux seuls textes narratifs écrits. A partir de la distinetion de Benveniste, le terme de discours est envisage en tant que concept permettant de comprendre le fonctionnement des textes. Discours et récit s‘entremélent dans les textes, les intrusions du premier dans le second étant constantes, alors que Vinverse l’est infiniment moins. «Symptéme d’une modification dans notre fagon de concevoir Ie langage "5, la définition de discours bénéficie des recherches de la pragmatique, maniére spéciale de saisir la communication verbale. Dans cette perspective, D. Maingueneau (1998) synthétise les traits du discours de la facon suivante : > «le discours est une organisation au-dela de la phrase ». On ne pense pas Yaspect quantitatif (voir nombre de phrases), mais a aspect qualitatif de la définition (« Ne pas se pencher au-dehors » étant un discours forme d’un énoncé) ; > «le discours est orienté ». Ici on ne pense pas strictement a I’aspect intentionnel du discours, mais aussi a son évolution temporelle, sa linéarité (différemment manifestée : digressions, anticipations, retours en arriére...) visant un point final ; > «le discours est une forme d’action ». « Parler est une forme d’action sur autrui, et pas seulement une représentation du monde ».16 En termes d’actes de langage (affirmer, interroger, promettre...), les discours acquitrent des traits spéciaux qui ménent a une certaine typologie discursive (une recette, un guide d’application, un journal télévisé...) ; > «le discours est interactif ». La communication inclut obligatoirement un locuteur (sujet parlant) et un interlocuteur (destinataire). La situation de communication est le cadre concret, @ la fois physique ct mental, ot se déroule Véchange langagier. (cf. P.Charaudeau, 1992) Les échanges verbaux, sous forme de conversation, conférences, animation @ la radio/TV tiernent de V'interaction orale qui ne doit pas étre confondue avec Vinteractivité fondamentale du discours et SD, Maingueneau, 1998 : 38 1D, Maingueneau, 1998 : 39. qui se manifeste par existence des deux partenaires jes de Véchange verbal. Les coénonciateurs sont les deux partenaires du discours (ibidem) ; > «le discours est contextualisé ». L’environnement textuel du mot ou de la séquence de mots est nommé contexte. D’ott la réalité interne a V'acte de langage du contexte, et la réalité externe a V’acte de langage de Ia situation de communication. On peut encore distinguer un contexte linguistique et un ‘contexte discursif. Le premier désigne environnement verbal du mot et le deuxigme, les acteslangagiers qui existent et interviennent pour la production/compréhension du texte a interpréter. Ex. : pour comprendre dans les années ‘90 le titre de journal « Au pied du mur », jl faut mobiliser les actes langagiers qui concernent « la chute du mur de Berlin » (exemple extrait de P. Charaudeau) > «le discours est pris en charge par un sujet ». Tout porte la marque de la subjectivité, JE étant le responsable du contenu du dire, le garant de sa vérité ; > «le discours est régi par des normes ». Le sens du mot norme doit inclure plutot les besoins langagiers des locuteurs (voir E. Cogeriu, 1967) que l'ensemble de prescriptions (voire interdits) sur les facons de construction du discours. La dynamique linguistique actuelle tend a réduire le role régulateur de la norme, ce qui est frappé <’interdit étant ce qui est pourtant effectivement utilisé (on entend bien se rappeler un détail) : parler correctement aujourd'hui c'est aussi faire preuve et démonstration a la fois de la connaissance de la norme, mais la fonction régulatrice du concept a diminué en faveur de celle d’adaptation survenue comme une nécessité face a ’évolution constante de la langue. (cf. H. Boyer, 1991) ; > «le discours est pris dans l’interdiscours ». Les termes d’interdiscursivite et compétence interdiscursive renvoient a la grammaire générative chomskyenne «Crest que les énonciateurs d’un discours ont la maitrise de regles permettant de produire et dinterpréter des énoncés qui relevent de leur propre formation discursive et, corrélativement, d’identifier comme incompatibles avec elles des formations discursives antagonistes » (D. Maingueneau, 1984). Le discours se produit a Tintérieur d’un niveau discursif oi s‘établissent des rapports interdiscursifs. Dans un discours de type énonciatif, il y a des fragments descriptifs ou argumentatifs qui se constituent en réseau de discursivité. Plus particuligrement, nous considérons que les domaines sociaux de la religion ou de enseignement ou du droit, de la philosophie, du journalisme ou encore de Ja littérature sont la source de pratiques discursives plus ou moins élaborées, régies par un certain nombre de conventions, que nous appelons les types de discours : le discours philosophique, le discours religieux, etc. 2.4 LE CONCEPT DE GENRE 10 A Vintérieur de chaque type de discours, il est possible de distinguer des genres discursifs plus ou moins variés que l'on peut répartir de plusieurs manieres, par exemple : - en prenant pour invariant un liew institutionnel : ’hopital, ’école, Yentreprise, etc. Si l'on prend par I’exemple I’h6pital comme lieu institutionnel des pratiques discursives, on peut isoler des genres tels que le dossier médical, les reunions de service, les séances de radiographie, etc. ~ en prenant pour invariant le statut des partenaires : on distingue les discours entre enfants et adultes, entre enfants, entre hommes et femmes, entre supérieurs et inférieurs, ete. Les genres de discours sont des dispositifs de communication étroitement liés aux conditions socio-historiques (si les conditions socio-historiques changent, ils changent aussi ; les « reality show », par exemple, n’existaient pas il y a trente ans). De ce fait, les typologies de genres de discours contrastent avec les autres typologies!” par leur caractere historiquement variable. Dans toute société et dans toute époque on trouve des catégories comme ‘didactique’, ‘ludique’, ‘prescriptif’, alors que les ‘talk-show’ ou I éditorial’ n’ont rien d’éternel. Le concept de genre n'est pas d’un maniement aisé et c'est pourquoi un énoncé peut avoir un statut complexe. Les genres du discours ne sont pas des catégories intemporelles, mais des réalités historiques, inséparables des sociétés dans Iesquelles ils émergent. On préfére y voir une activité sociale ritualisée, soumise & des conditions de réussite qui integrent un ensemble diversifié de parametres (statut des énonciateurs, du public, lieux d’énonciation...). On doit préciser qu’il y a une distinction entre genre et type de discours. La tendance dominante est d’ associer les divers types de discours a de vastes secteurs d’activité sociale. Les genres de discours apparaissent a Vintérieur d’un type de discours comme une partie prenante d’un ensemble plus large. On peut done faire des découpages en s’appuyant sur des grilles sociologiques plus ou moins intuitives. Par exemple, le talk-show constitue un genre de discours a I’intérieur du type de discours «télévisuel » (a son tour une partie d’un type de discours « médiatique »). D. Maingueneau (1998 : 49) considére que « pour un locuteur, le fait de maitriser des genres de discours est un facteur d’économie cognitive considérable ». Cette maitrise des genres suppose que le locuteur ne soit pas forcé d’accorder une attention constante a tout énoncé dans une situation de communication quelconque et, en méme temps, qu'il soit capable d’identifier rapidement un 6noncé comme appartenant a un certain type de discours, méme s'il s‘agit d’un nombre réduit d’éléments. * Typologies communicationnelles, typologies linguistiques, etc. uw Un genre de discours implique des conditions de réussite de divers ordres = © citconstancielles : le fait qu’un texte soit destiné a étre chanté, lu a voix haute, accompagné d’instruments de musique de tel type, qu'il circule de telle maniére et dans tels espaces...., tout cela a une incidence radicale sur son mode d’existence sémiotique. A chaque genre sont associés des moments et des lieux d’énonciation spécifiques, un rituel approprié. Le genre, comme toute institution, construit Vespace-temps de sa légitimation. Ce ne sont pas la des circonstances exterieures. Ex. : Pour un sermon de caréme du XVII-éme siécle on ne peut séparer le contenu, les stratégies rhétoriques et les circonstances de I’énonciation : le lieu (Véglise, la chaire), le rituel de la messe, la chronologie a la fois civile et religieuse de la période de caréme... « statutaires : le genre fonctionne comme un tiers qui garantit 4 I’énonciateur générique et au coénonciateur la légitimité de la place qu’ils occupent dans le proces énonciatif. Habituellement, Tanalyse du discours n’a pas affaire a des textes qui s‘investiraient dans un genre unique. Si on délimite, par exemple, une surface discursive politique, on doit s’intéresser & des énoncés relevant de genres varies : brochures, tracts, articles de presse.. 2.5 PLACE DE L’ANALYSE TEXTUELLE VIS-A-VIS DE L’'ANALYSE DES DISCOURS Ce que nous venons de dire a propos du rdle pour ainsi dire ‘intermédiaire’ des genres textuels nous permet de comprendre quelle est la place de I'analyse textuelle vis-a-vis de analyse des discours. En effet, comme le souligne Adam'8 « La linguistique textuelle a pour tache de décrire les principes ascendants qui régissent les agencements complexes mais non anarchiques de propositions au sein du systéme d’une unité TEXTE aux realisations toujours singuligres. analyse du discours [...] s’atlarde quant a elle prioritairement sur la description des régulations descendantes que les situations d’interaction, les langues et le genres imposent aux composantes de la textualité ». Lobjet de Vanalyse du discours est donc celui de déctire et analyser les caractéristiques d’un genre de discours : « un genre de discours est caractérisable certes par des propriétés textuelles [...], mais surtout comme une interaction “Adam, Linguistique textuelle, p. 35. 2 Iangagiére accomplie dans une situation d’énonciation impliquant des participants, une institution, un lieu, un temps ct les contraintes d’une langue donnée ». L/objet de Vanalyse textuelle, par contre, est celui de parvenir a une «théorisation des agencements de propositions et de paquets de propositions au sein de l'unité de haute complexité que constitue un texte » (ibid.). > Opérations de 1) segmentation (de la/des proposition/s) ; 2) liage (cohésion) «La linguistique textuelle peut étre définie comme un sous domaine du champ plus vaste de Vanalyse des pratiques discursives ». 2B CONTEXTE TEXTE DISCOURS conditions de production et de réception- Domaine de I’analyse textuelle Comme I’a dit Maingueneau (1996 : 82) : « En parlant de discours, on articule Venoncé sur une situation d’énonciation singuliére ; en parlant de texte, on met Vaccent sur ce qui lui donne son unité, qui en fait une totalité et non une simple suite de phrases ». En d’autres termes, les deux perspectives sont complémentaires 2.6. Organisation interne du texte Comme on Va déjit dit, la réalité du texte est indépendante du support de la nature des éléments qui le compose. On peut aussi bien parler de texte écrit que de texte oral. Il y a également des textes iconiques (images) ou plurisémiotiques (mélange de différents signes) comme la BD, iconique (images) et linguistique (textes). La réalité du texte est également indépendante de sa longueur. Done, le texte peut étre formé d’un mot, d’une proposition ou de plusieurs propositions. Il peut aussi se présenter sous différentes formes. Pour parler de texte il faut que I’énoncé remplisse les conditions suivantes : a) un message a transmettre clest-a-dire le message que le locuteur veut transmettre ; b) le but communicatif cest a dire un locuteut cible. c) une forme adéquate. Le texte doit avoir un début /le développement / la fin La forme implique le choix et la combinaison des éléments qui constituent le texte ce qui fait que le texte soit cohésif et cohérent. 2.7 LA TEXTUALITE “4 Les étapes de la création du texte : «Planning (planification) ; (‘intention) de I’énonciateur, Vobjectif qu'il veut atteindre par le texte ce qui conditionne le choix du type de texte, * Larecherche des idées, c’est la deuxitme phase qui vient juste apres. © Le développement qui concerne le tri et l’organisation des idées. © L’expression ce r’est que le choix de la forme adéquate pour exprimer le contenu ou le message a transmettre. © L’analyse grammaticale qui cherche a ce que le texte ait un caractere linéaire, que le texte soit cohésif. 2.8 LES TROIS AXES DU TEXTE Contrairement 4 Adam (Textes types et prototypes, 1997) qui identifie 5 plans d/organisation de la textualité distribués sur deux axes (configuration pragmatique ; suite de propositions), nous préférons adopter le point de vue traditionnel qui consiste a isoler deux propriétés essentielles du texte, la cohérence et la cohésion, qui se rapportent au texte en tant que structure complexe, auxquelles nous ajoutons un troisiéme axe qui est celui de la pertinence aux conditions énonciatives. Ce dernier ne sera pas considéré ici de maniére détaillée, étant donné que la pertinence aux conditions énonciatives est un domaine d’étude de I’ Analyse des discours AXE 1, LA COHERENCE (ANGLAIS : COHERENCE). Par cohérence d’un texte nous entendons I'intégration des différentes parties d’un texte dans un tout qui constitue sa structure globale. Un texte ne peut pas étre considéré comme une simple succession de propositions, car ce qui fait la spécificité d’un texte est la présence d’une structure capable de donner un sens & cette suite, La cohérence n’est pas une propriété intrins¢que d’un texte, car elle ne dépend pas de ses propriétés formelles. La cohérence est le résultat d’un processus d’interprétation, elle est le résultat de Vactivité du récepteur qui met a Veeuvre un systéme d’inférences pour construire un monde textuel cohérent. Comprendre un texte consiste toujours a saisir I'intention qui s’y exprime sous la forme d’un macto-acte de langage explicite ou a dériver de l'ensemble du texte. La cohérence textuelle a la différence de la cohésion textuelle n'est pas une propriété intrinseque des textes, mais c'est le sens global d'un texte qui vient se construire pendant le processus de l'interprétation. Dans l'interaction entre texte et l'interpréte, le texte fonctionne comme séquence d'instruction. Les séquences textuelles guident la construction de la cohérence. ” En cela, nous rejoignons le point de vue de Jean-Marc Defays Cest ce mouvement interprétatif qui permet de déclarer cohérent un texte [...]. La cohérence n’est pas une propriété linguistique des énoncés, mais le produit d’une activité interprétative. L'interprétant dernier ressort »”°. ne formule généralement un jugement d’incohérence qu’en tout Attribuer a un texte une cohérence revient donc a reconnaitre la présence d'un projet communicatif et donc a considérer une (ou plusieurs) suite(s) de propositions comme une structure ayant une organisation interne, comme une suite non accidentelle, ot la place de chaque proposition est déterminée par le but communicatif ultime. ‘Comme Ia bien dit ME. Conte, «Pit che come una proprieta (una qualitas) dei testi, la coerenza é stata concepita come la loro stessa quidditas, come la costitutiva testualita dei testi». Done, c/est a l’intérieur de cet axe que nous situons la réflexion sur la typologie des textes. Puisque chaque texte se distingue par son organisation interne, il devient important, pour mieux décrire la textualité, de rendre compte des différents types de structures des textes, afin de mettre au jour les différentes visées communicatives que peut avoir un texte (expliquer, convaincre, décrire, etc). Le premier probléme auquel nous devrons faire face sera celui de repérer une unité de base pertinente pour I'analyse des textes. Comme nous ne tarderons pas a le voir, cette unité de base est la sequence. La cohérence est congue comme un principe qui guide l'activité construite par Vinterpréte, lequel a travers les inférences, construit les anneaux manquants et dans le processus d'interprétation met en jeu ses connaissances encyclopédiques, ses convictions, etc La cohérence se référe aux liens qui concernent Ie contenu, cest-d-dire, & Yorganisation des concepts et des liens conceptuels. C’est un élément sémantique. Parfois la cohérence est considérée comme une cohésion (a parte subiecti)? du fait que selon Charolles clle r’est pas dans le texte, elle est construite par le coénonciateur. C’est-a-dire, elle se réalise dans V’enjeu communicatif - interprétatif, 2 Adam, 1997 : 22. ™ M-E. Conte, La linguisticn testuale, 1977 16 Les linguistes parlent souvent de la dépendance entre la cohésion et la cohérence Selon Cornish, c’est la cohésion qui repose sur la cohérence et non pas la cohérence sur la cohésion [ ...] Cétait un truand chevronné, et ceux-la doivent faire Vobjet de In plus rigoureuse sévérité [...] Car le contraste est saisissant entre le scepticisme des esprits et le renouvellement des enjeux de la construction européenne. Celle-ci doit repenser ses fondements... «Les truands chevronnés » (générique) et « Europe » n’apparaissent pas comme tels a la surface du texte, mais sont introduits par le lecteur grace & un processus qui fait appel a ses connaissances et a ses croyances extralinguistiques. Du point de vue de la compréhension, on peut (Reinhart 1980), classer les textes en trois grands groupes : 1. Les textes explicitement cohérents guident le récepteur dans son travail d’interprétation en respectant les conditions de cohésion, de non-contradiction et de pertinence. La condition de cohésion implique que chaque phrase d’un texte doit étre rattachée a une phrase précédente du texte. La condition de non- contradiction est une condition sémantique qui spécifie que chaque phrase doit entrer dans une relation de non-contradiction avec ce qui précéde. La condition de pertinence est un ensemble de conditions pragmatiques assez floues, qui tentent de gérer les relations de propositions entre elles et avec les themes sous-jacents du discours. 2 Les textes ne respectant pas ces conditions nécessitent des procédures particuligres de la part du récepteur, qui devra leur imposer une cohérence dérivée. S'il y parvient, le texte peut étre décrit comme « implicitement cohérent" 3. Lest textes « incohérents » sont ceux auxquels on ne parvient a attribuer une interprétation cohérente, fait rare étant donné le principe de cohérence qui régit semble-t-il notre rapport au monde (Reinhart cite comme exemples de textes incohérents des dialogues entre schizophrénes et thérapeutes) 2.9.1, LES REGLES DE LA COHERENCE TEXTUELLE Pour étre jugé cohérent par un lecteur, un texte doit satisfaire quatre régles” ® Michel Charolles, in " Introduction aux problémes de la cohérence des textes ", langue francaise n° 38. uv « La régle de répétition : pour qu'un texte soit cohérent, il faut que les informations qu'il contient soient reprises tout au long de ce dernier, sous des formes éventuellement diverses (pronoms, groupes nominaux...) + La ragle de progression : pour qu'un texte soit cohérent, il faut assurer le renouvellement de l'information. En matiere de récit, il faut donc que le lecteur ait Timpression que l'histoire " avance " et méme " court " vers sa fin (nécessite d'enchainer des épisodes différents). + La régle de non-contradiction ; pour qu'un texte soit cohérent, il faut qu'aucune information ne soit en contradiction avec une autre mentionnée dans le texte ou en contradiction avec les lois de I'univers de référence dans lequel l'action est censée se dérouler. Lardgle de congruence : pour qu'un texte soit cohérent, il faut que le lecteur puisse toujours mettre en relation les informations données, soit qu'elles le soient explicitement, soit qu'il ait a faire les inférences nécessaires, mais qui doivent toujours rester possibles. (Concordance entre T’attitude d’un sujet envers un autre et ’attitude similaire qu’il attend en réponse.) AXE 2. LA COHESION. A la différence de la cohérence, la cohésion est une propriété intrinséque des textes. Elle renvoie a la progression linéaire du texte, aux différentes formes denchainement qui permettent @ un énoncé (ou a une séquence) de se lier & Yénoncé suivant (ou a la s¢quence suivante), qui déterminent donc une connexion entre les énoncés. Ninécessaire, ni suffisante, du point de vue de I organisation textuelle, la cohésion est néanmoins un paramétre utile a la bonne formation d’un texte. Exemples de suites cohérentes mais non cohésives : 1. Qstn : Quelle heure est-il ? Réponse : Hein [en regardant sa monte], Marie na pas encore appelé... 2. Qstn : Il est oit le chat ? Réponse : Regarde la fenétre ! Exemple de suite cohésive mais non cohérente (Jeandillou, L’Analyse textuelle) Pierre ne s'est pas rendu au travail hier. Il y est arrivé avec une heure de retard. Exemple de suite non cohérente et non cohésive : Le chat a bu le lait. Aujourd’Inui il fera beau. Hier le train a eu deux heures de retard. Parmi les formes d’enchainement, nous comptons : a. L’enchainement sémantique (aussi appelée cohésion sémantique) 18 b. L’enchainement syntaxique (fait partie, avec enchainement logique, de la connexité)® c. L'enchainement thématique d. L’enchainement logique (fait partie, avec enchainement syntaxique, de la connexité) Nous nous attarderons plus loin sur la description des différentes formes d’enchainement. = Lenchainement sémantique. Disons seulement ici que I’enchainement sémantique (cohésion sémantique) est une forme de liage intra- et inter- propositionnel, qui se base sur la récurrence d'un certain nombre de traits sémantiques (isotopie) : Ex. Le chat a bu le lait que j'ai versé dans un bol, puis il s'est léché. [trait de la /liquidite/ présent dans les mots bu, lait, versé] Done, la cohésion sémantique est l'ensemble des relations sémantiques qui s‘installent entre les énoncés d’un texte. La notion d'isotopie est a ce titre essentielle. Comprise comme la récurrence réglée d’unités sémiques au fil d’un ou plusieurs énoncés, elle assure une intelligibilité fondamentale du texte. Ex. : 'ai versé du thé sur ma chemise. La chemise est restée mouillée tout le matin. Une isotopie est donc un réseau de signification qui se constitue grace aux stmes communs a plusieurs mots du texte (dans I’exemple ci-dessus, le trait de la /Miquidité/) Puisque les mots sont Je plus souvent polysémiques, on peut jouer avec la formation d’isotopies concurrentes (par exemple, dans les blagues) : Ex. (Defays) : Une famille d’anthropophages pendant le repas : La maman demande a son enfant : - Tu aimes ton grand-pere, mon chéri ? = Oh, oui, maman ! - Alors, reprends-en ! [ Isotopie « amour » Equivoque | Isotopic « nourriture > } [sn familiale Anthropophages | 2 Le terme cohésion a été introduit par Halliday et Hasan (Cohesion in English, 1976). L’opposition cohésion / connexité est de Hatakeyama / Petéfi / Sizer (1984). 19 Maman. Repas Mon chéri Grand-pére —— | i413 ends-en ! | Tu aimes ? ce \ J Certains textes, par contre, se caractérisent par la recherche de contradictions logico-sémantiques, qui se réalisent par T’association de termes incompatibles. Cela donne lieu a une écriture transgressive (le plus souvent figurée). C’est le cas par exemple des textes surréalistes ou, plus largement, des textes postiques. Les contrastes entre les stmes se définissent allotopies. Ex. La lune verse ses rayon. . NB. : In realta molte di quelle che normalmente vengono considerate allotopie (opposizioni semantiche) sono dei veri e propri confltti concettuali. Vi infatti una differenza tra ‘semantico’ e ‘concettuale’: @ semantico quel contenuto che esiste grazie alla lingua (es. l’opposizione, per un fiume, tra il gettarsi in un altro flume » jividre - o il gettarsi nel mare - flewve; qui @ Ja lingua che costruisce i contenuti, tant’® che in italiano questa opposizione non sussiste) ; @ concettuale quel contenuto che esiste indipendentemente dalla lingua (es. ' opposizione animato vs inanimato). La lecture analytique des textes permet donc ’isoler plusieurs séries de réseaux exicaux et sémantiques qui se conjuguent pour dessiner la structure sémantique globale du texte (séquence). - V'enchainement syntaxique est l'ensemble des relations superficielles entre les énoncés d’un texte (reprises anaphoriques) : le chat / il, le lait / que. - Lenchainement thématique est le fait que dans un texte les propositions s‘enchainent en respectant une juste proportion entre informations anciennes (theme) et nouvelles (rhéme), sans quoi le texte serait illisible *4(coq-a’ane) ou ennuyeux 2 (rabachage). L’économie d’un texte dépend de la maniére dont les données (informations) anciennes et nouvelles sont réparties et combinées % Par exemple : Le chat a bu le Init; aujourd'hui, i fera beau ; maman a fait une tarte; le train aeu 2 heures de retard... : trop d‘informations nouvelles, on n’arrive pas a voir un projet communicatif dans cette suite de propositions % Par exemple: Le chat a bu le lait que j'ai versé dans un bol. Le lait était dans un bol. Le bol contenait donc du lait, et le chat a bu le lait... : on dit tout le temps la méme chose ! Ty a peu d’informations nouvelles. Le texte ne progresse pas. 20 _ Venchainement logique est articulation logique d’un texte, cestardire Vutilisation des connecteurs logiques pour mettre en relation les différentes propositions selon un rapport de cause, de consequence, de concession, de Comparaison, dopposition, etc. Les connecteurs oxganisent le texte @ Hn niveau métatextuel :ils représentent les traces des strategies organisatrices du locuteur. AXE 3, LA PERTINENCE AUX CONDITIONS ENONCIATIVES. Tout texte posséde un ancrage énonciatif global qui lui confére sa tonalité Gnonciative, Le texte se caractérise en effet non seulement par ses caractéristiques fnternes, mais aussi par ses conditions énonciatives : qui parle ? & qui? ou ? dans quelle situation ? en quelle langue ? Il doit respecter les deux critéres ci-dessous : a) Un critare dintentionnalité : 'énonciateur vise 8 produire un texte susceptible dlavoir un effet déterminé sur le coénonciateur ; b) Un eritare d'acceptabilité : le coénonciateur slattend a interpreter un texte qui vienne s'inscrire dans son monde. Rappelons également que par situation (ou condition) énonciative, nous entendons (en plus du rapport du texte avec ses coordonnées énonciatives) aussi le rapport du texte avec d’autres textes (critare dintertextualité - un texte ne prend sens que mis en relation aver d'autres textes (ce que nous appelons interdiscours)® et, éventuellement, le rapport du texte aveclui-méme (ce que nous appelons métadiscours, & savoir la maniére dont le texte parle de Iui-méme et la manire dont il est présenté de Vextérieur ; support, paratexte, etc.). ‘A cela s'ajoutent aussi des critéres d'informativité et de situationnalité (‘pertinence par rapport au contexte d'énonciation). > Par exemple, sije fais une citation, ou si mon texte est la réponse & un texte précédent 21

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