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HISTOIRE DU TERRITOIRE

Cours 1 du 21/09
L’architecte et le « territoire »…

Objectifs

Ce cours vise à élargir notre vision de l’histoire de l’architecture et de la ville en situant notre discipline parmi
les nombreux autres bâtisseurs que compte la société humaine, et à nous sensibiliser au fait que la matière
première de l’architecte, c’est le territoire… ; car le « territoire » n’est autres que la forme spatiale de la société
qui le produit et l’habite ; en constante évolution sur la longue durée, il est le cadre complexe et fascinant qu’il
faut connaître en profondeur pour y intervenir avec conscience et intelligence.

Contenus

Il traite ainsi de l'histoire des gestes bâtisseurs à l’échelle du territoire, de la fin du XVIIe siècle à nos jours. Une
histoire longue des conceptions de l’équipement, puis de l’aménagement du territoire : donc avant tout une
histoire des ingénieurs, celle des sciences et des techniques, des réseaux d’infrastructures, dans laquelle nous
resituons l’urbanisation (donc l’urbanisme et l’architecture) dans la grande échelle et dans une pensée obstinée
de la "croissance" et du "progrès" qui fut de mise à partir de la fin du XVIIIe siècle. Ce cours tente en fait une
histoire du présent, où, en même temps que gagne l’artificialisation numérique du monde, émerge
définitivement la conscience de l’anthropocène et des nouveaux enjeux que cette conscience soulève, des
révisions de l’histoire qu’elle appelle quant aux conceptions positivistes du progrès qui ont nourri un rapport
insouciant des hommes à la Terre et à leur territoire. Le présent est toujours l’actualité d’une histoire…, c’est
une part de cette connaissance, plus que jamais nécessaire, que vise le récit que propose ce cours…

INTRO

L’architecte et le « territoire »… Notions de territoire, de paysage ; intérêt contemporain pour ces notions ; comment
l’architecte a-t-il affaire au territoire... ? : comme objet de connaissance (l’approche typo-morphologique et
morphogénétique du territoire par les architectes) et comme « terrain » du projet architectural (les trois dimensions
du « terrain » : le site, la demande, l’histoire du lieu et de son territoire)...

• Marc Desportes et Antoine Picon « De l’espace au territoire »


• André Corboz « Le territoire comme palimpseste et autres essais »
• Article L’urbanisme du XX° siècle
• Article Sébastien Marot « L’alternative du paysage »
• L’évènement anthropocène
• Cohen Trois leçons sur la société post-industrielle
• Une autre histoire des « trente glorieuses »
• Gael giraud conference

Les territoires sont tous différents les uns des autres.


C’est vers la fin du XX° siècle que la notion de territoire est entrée dans les écoles, ainsi que les villes et leurs
formes. On s’est rendu compte vers 1990, que les territoires ont commencé a être envahi par l’urbanisation, la
ville s’étale, l’étalement urbain avec les périphéries.
Donc le mot « territoire » est essentiel.

La forme spatiale de la société…


Territoire : forme concrète et physique d’une société.
Les archis sont attentifs au processus qui fabrique la forme.
On dessine les territoires, la représentation est primordiale.
→ FORME, HISTOIRE, DESSIN
Histoire des formes de l’aménagement du territoire, politiques (descendant de l’état).
C’est au XVII° siècle que l’état commence à avoir une pensée du territoire.
Commence la cartographie, pour la représentation, la conscience s’éveille…
C’est l’histoire des gestes bâtisseurs à l’échelle du territoire qui ne dépendent pas de l’État.
Se fond dans une économie humaine, se réalise et vit et évolue dans une société humaine.
Aujourd’hui on parle même de « ménagement » au-delà de « l’aménagement ».
L’urbanisme n’apparaît qu’à partir du XX° siècle…
L’urbanisation est le réel, c’est ce qu’il se passe dans le territoire.
Les ingénieurs forment un corps centrale dans le territoire. Les écoles d’ingénieurs ont formé leurs étudiants à
l’architecture.

Les décisions sur le territoire sont politiques.


• 34816 communes : lieux de démocratie avec un maire, possibilité de se concerter entre eux et décider,
les communes sont une vraie richesse à l’échelle du territoire, ne dépend pas de l’État.
• 96 départements : équité administrative, l’État siège dans toutes les divisions. Ces départements ont
brisé les régions, la révolution française a créé les département.
• Ces régions ont été réorganisées en 1980 → 22 régions
Aujourd’hui réduites à 13 régions.
• 22 métropoles, Aix Marseille Provence est la plus grande.

L’architecte aborde le territoire sur place, très illisible dans un premier temps.
Le territoire est la matière première de l’architecte.
Certains outils comme google earth nous aide à mieux le comprendre, des cartes IGN...montrant son évolution.

Apprendre à (mieux) voir le territoire ?


Yann Artus Bertrand a survolé les territoires de tous les pays, il a photographié des formes complètement
naturelles, l’échelle est fascinante. Chaque photo montre un paysage.
On voit dès que la trace de l’homme apparaît, en dehors de toutes industries machinistes, dès que ça relève du
gestes bâtisseurs, c’est fascinant.
Logiques de reliefs, d’économies agricoles.
Des artistes ont joué sur la grande échelle avec le Land Art comme Walking a line de Richard Long, Running
Fence de Christo 1975.
Les ingénieurs autoroutiers ont respecté le rapport au territoire.

Un objet de fascination

Science de la terre : hydrographie, topographie, science de la terre, zoologie…


Tout territoire relève d’un savoir relevant des sciences de la terre, mais aussi des sciences humaines et sociales.
On parle de territoire quand il y a une société généralement. Un sol a une forme, et il y a des habitants, ce sont
eux qui fabriquent le territoire. Cela peut être des animaux, mais quand c’est humain, très vite la forme se
complexifie, car l’homme bâtie de la manière la plus sophistiquée, à très grande échelle.

PAYSAGE VS TERRITOIRE

Le paysage c’est essentiellement lié à notre regard, le paysage n’existe pas sans regardeur, on porte un regard
une intention esthétisante, ou pas, dès que l’on porte un regard, une impression du territoire, ont créé un
paysage. C’est le territoire que JE regarde, grande subjectivité.
De manière caricaturale, la nuit il n’y a plus de paysage, le territoire en revanche est toujours là.
Le paysage est un « état d’âme », le territoire a une certaine objectivité.
Le territoire c’est « le paysage qui me regarde »
Le paysage n’est qu’un aspect du territoire.

L’ARCHITECTE GRAND SPÉCIALISTE DU TERRITOIRE

Spécialiste du territoire comme un objet d’étude :


→ « Typo-morphologie » comme Aldo Rossi L’ARCHITTETTURA DELLA CITTA’
On peut étudier une ville comme une architecture.
→ voies, parcelles, bâtiments
→ 3 temporalités de la morphologie urbaine
Ref : Victorio Grigotti Italien architecte pour la ville de Turin, étude dans le centre ancien et toutes leurs
typologies, pour sa protection, grand niveau de connaissance du territoire.

Dans les années 1990, en revanche la ville explose, autant avant elle était dessinanle à la main, mais la nouvelle
complexité fait peur.
Les sociologues, géographes vont s’y frottés mais les archis restent frileux.
Rien n’est plus stratifié qu’un territoire.
La Suisse a toujours été en avance du côté de l’urbanisme. Leur manière de représentation sont avancées, ils ont
remarqué que le cadastre Napoléonien constitué dans les années 1810, qu’il était d’une grande exactitude. Celle
ci match parfaitement avec les cadastres et parcellaires actuels. Ils se sont alors amusés à signaler les
permanences.

Ensuite l’informatique est apparue et les atlas se multiplient.


CFUE Atlas métropolitain acuel de Marseille → plein de cartes sur différents sujets.

L’architecte aborde le territoire comme un lieu d’intervention, de manière très brutale.


Dans un terrain il y a 3 niveaux de réalités :
• Site : réalité physique : paysage, un relief, une morphologie, l’environnement bâti : donné relevant de
la forme.
• La demande : le client, le cahier des charges, demande explicite et/ou implicite, l’écoute critique est
fondamentale, la discussion. Réglementations : prix des matériaux, prix du marché, morceau de société
sur le terrain
• L’Histoire du lieu, d’ici, tout ce qui motive les choses, l’histoire des gestes bâtisseurs, qui nous permet
d’avoir un pov de critique sur la demande, on est au-delà de la commande. Ce que veut être le territoire.

→ Louis Kahn « Qu’est ce que veut être mon bâtiment, mon territoire ? Au delà de ce je veux qu’il soit ? »
« Architecture et modestie », « observer la mesure », C’est la recherche de ce qui est important, au-delà de ce
que la société nous demande.
Une architecture modeste peut être petite, par contre un architecte modeste est un grand architecte »
« Remplacer ce qui est important pour soi par ce qui est important par nature. »
« Le présent est toujours une actualité de l’histoire ».
Projeter dans un territoire c’est comme « prendre part à une conversation : on n’y entre qu’à condition
d’écouter ce qi s’est dit, et on n’y prend la parole que pour la rendre. » Michel Corajoud.

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