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UNIVERSITE DU BURUNDI
SPA-PA BACIII
SPA-SA BAC II
PLAN DU COURS
IV.1. Introduction……………………………………………………………………………………..43
IV.2. Principes applicables à la production primaire de lait………………………………….43
IV.3. Santé des animaux……………………………………………………………………...44
IV.4. Pratiques générales d’hygiène………………………………………………………….45
IV.4.1. Alimentation………………………………………………………………………….45
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V.1. Introduction……………………………………………………………………………...57
V.2. Généralités……………………………………………………………………………….57
V.2.1. Nécessité de l’inspection des aliments d’origine animale……………………………..57
V.2.2. Définition de l’objet de l’inspection des aliments d’origine animale………………...58
V.2.3. Définition du rôle et des qualités de l’agent de l’inspection…………………………..60
V.3. Inspection des viandes de boucherie et des abats………………………………………..61
V.3.1. Matériel d’inspection………………………………………………………………….61
V.3.1.1. Matériel de base……………………………………………………………………..61
V.3.1.1.1. Vêtements………………………………………………………………………….61
V.3.1.1.2. Thermomètre médical…………………………………………………………….61
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Bibliographie………………………………………………………………………………………………………………………………104
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Inspection des produits d'origine animale (Contrôle de la qualité des produits d’origine animale)
0. INTRODUCTION GENERALE
Chaque jour, partout dans le monde, des gens tombent malades en raison des aliments qu’ils
consomment. Ces affections sont appelées maladies d’origine alimentaire et sont
provoquées par des micro-organismes dangereux et/ou des substances chimiques toxiques.
Bien que les gouvernements du monde entier fassent de leur mieux pour améliorer la sécurité
sanitaire des aliments, la prévalence des maladies d’origine alimentaire reste un problème
important de santé publique dans tous les pays. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
estime que 1.800.000 personnes meurent chaque année des suites de maladies diarrhéiques,
et que la plupart de ces cas peuvent être attribués à des denrées ou à de l’eau contaminées
(OMS, 2007). Le tribut payé en souffrances humaines est donc énorme, en particulier pour les
groupes les plus vulnérables (nourrissons et jeunes enfants, femmes enceintes, personnes
âgées, malades,…). Associés à la malnutrition, les maladies diarrhéiques provoquées par une
insalubrité des aliments causent des ravages insupportables et sont la première cause de
mortalité des enfants dans les pays où l’hygiène est déficiente.
- la salubrité des aliments (food suitability, aliments propres): elle concerne les
caractéristiques intrinsèques du produit, à savoir le goût, l'odeur, la texture, la présentation qui
peuvent changer avec la présence de microbes de dégradation (bactéries, levures et
moisissures). C'est l'assurance que les aliments sont « acceptables » pour la consommation
humaine.
Il s'agit d'assurer la sécurité et la salubrité des aliments à toutes les étapes de la chaîne
alimentaire.
La notion de sécurité est donc plus forte que celle de salubrité mais les résultats sont
identiques : des pertes de produit (insalubrité) ou de marché (insécurité).
I.2.2. Main-d'œuvre
Chacune des personnes qui manipulent les produits est potentiellement porteuse de micro-
organismes pathogènes transmissibles par les aliments. À cet effet, différentes précautions
doivent être prises afin de minimiser les risques. Notons que le lavage des mains, ainsi que le
comportement du personnel, est la première étape essentielle. La tenue vestimentaire fait
aussi partie des éléments à souligner. La plupart des consignes relatives à l'hygiène du
personnel sont devenus monnaie courante, comme l'examen médical, le port d'un tablier,
d'une résille afin de recouvrir les cheveux, ou encore l'exclusion de tout bijou lors de la
manipulation des aliments.
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I.2.3. Méthode
Il s'agit de l'ensemble des procédés utilisés pour la production (itinéraire technique, depuis le
semis jusqu'à la récolte), la récolte, le transport et le conditionnement jusqu'à l'expédition du
produit. Il s'agit entre autres de respecter les « GMP » ou Bonnes Pratiques de Production.
I.2.4. Matériel
I.2.5. Milieu
Les lieux de travail, qu'il s'agisse des champs ou de la station de conditionnement, doivent
rester propres et protégés de l'intrusion des nuisibles. Il est primordial de faire en sorte, par
exemple, d'ajuster et de fermer les portes et les fenêtres, de vérifier l'hygiène des locaux et de
l'ensemble du plan de travail, de s'occuper des tuyaux d'évacuation des eaux, des dépôts de
déchets, de la ventilation et de l'éclairage.
Les mesures d'hygiène relatives à ces différents aspects seront résumées ci-dessous. On y
ajoutera des recommandations générales sur la traçabilité des produits et la formation du
personnel. Il est recommandé de se rapporter aux documents et codes d'usage du Codex pour
plus d'information. Enfin, parmi ses « principes généraux », le Codex recommande aux
producteurs de recourir à la méthode HACCP en tant que moyen d'améliorer la salubrité des
aliments et y indique comment mettre les principes d'hygiène en application.
Les « principes généraux » du Codex fournissent aussi des directives pour l'élaboration de «
critères d'hygiène » spécifiques, éventuellement nécessaires pour certains secteurs de la
chaîne alimentaire, certains processus, ou certains produits. Nous parlerons plus loin dans ce
chapitre de l'intérêt pour chaque secteur professionnel de rédiger des « Guides de Bonnes
Pratiques d'Hygiène » adaptés aux dangers qui lui sont propres et aux mesures qui lui
conviennent de mettre en œuvre.
Il faut éviter la production dans des zones où l'environnement constitue une menace pour la
sécurité des aliments.
Les aires de production (champs, vergers, tunnels, pépinières,...), de conditionnement et
d'entreposage (hangars, silos, chambres froides,...) doivent être maintenues propres en
permanence. Il est recommandé de les localiser dans des zones qui n'ont pas servi à
l'enfouissement de déchets (il faut donc disposer d'un historique des sols) ; dans le cas
contraire, des analyses du sol doivent pouvoir démontrer l'absence de risque de contamination
par des germes ou des métaux lourds par exemple. Les déchets doivent être rassemblés et
évacués régulièrement des lieux de production.
toxiques. Ils doivent être lisses, étanches, permettre un drainage aisé, être faciles à nettoyer
et à entretenir. Les plans de travail entrant directement en contact avec le produit alimentaire
doivent être en bon état, durables et faciles à nettoyer, à entretenir et à désinfecter. Ils doivent
être construits avec des matériaux lisses et non absorbants, et demeurer inertes au contact des
aliments, des détergents et des désinfectants (ex. : pas de carrelages sur les plans de travail car
leurs joints sont très difficiles à nettoyer et à désinfecter) ;
- le réglage de la température, de l'humidité, de la circulation de l'air, etc., doit être possible
au besoin ;
- une protection efficace doit être prévue contre la pénétration et l'installation de ravageurs.
Les fenêtres doivent être faciles à nettoyer, être construites de manière à minimiser
l'accumulation de saleté et, au besoin, être munies de grillages amovibles contre les insectes,
pouvant être nettoyés. Si nécessaire, les fenêtres doivent être scellées.
L'eau est utilisée pour l'irrigation, la préparation des bouillies pour les traitements
phytosanitaires et l'épandage ou la distribution des engrais dans les champs et le nettoyage,
non seulement des fruits et légumes, mais aussi des tables de tri, des sols et des bacs de
récolte, par exemple.
Deux aspects sont donc à considérer :
- il faut protéger l'eau : éviter de polluer l'eau lors des opérations culturales et en station
(effluents rejetés). Il faut notamment protéger les sources d'approvisionnement en eau, les
nappes, les zones de captages, etc. La présence de bétail directement en contact avec les
points d'eau (ex. : bêtes qui s'abreuvent en entrant dans l'eau) accroît le risque de
contamination par des germes fécaux. L'excès d'engrais azotés conduit à des concentrations
excessives en nitrates dans les nappes ;
- il faut protéger les produits : éviter que de l'eau contaminée ou polluée par des agents
pathogènes ou des produits chimiques ne vienne au contact des produits.
Une attention particulière doit être accordée aux conditions de transport des produits. Des
mesures doivent être prises lors du transport pour protéger les aliments contre les sources
potentielles de contamination.
Il faut nettoyer les plateformes de chargement et les conteneurs. Il faut protéger les produits
contre les dommages susceptibles de les rendre impropres à la consommation (bâcher les
camions ; emballer correctement les produits ; les protéger du soleil et de la pluie, des
poussières, de la fumée, des oiseaux et autres animaux ; éviter le transport en vrac susceptible
d'écraser les produits ; éviter d'utiliser des sacs de réemploi ;...).
Il est fortement déconseillé d'utiliser le même véhicule pour transporter des fruits et légumes,
des engrais et des produits phytosanitaires... voire des personnes !
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Le HACCP, peut se formuler en français : Analyse des Dangers, Points Essentiels pour la
Maîtrise. C'est une méthode pour identifier tous les dangers liés à un aliment, puis les
maîtriser en cours de fabrication par des moyens systématiques et vérifiés.
Le Haccp est une méthode pour identifier tous les dangers liés à un aliment, puis les maîtriser
en cours de fabrication par des moyens systématiques et vérifiés.
Une accumulation de moyens techniques (= les prérequis des bonnes pratiques d’hygiène) ne
peut pas donner la garantie de la sécurité. Il faut en plus une démarche rigoureuse pour
adapter les moyens à des objectifs définis (sécurité). Le Haccp propose donc une méthode
structurée, responsabilisante, spécifique, préventive, créative, qui intègre les moyens déjà
connus: définir les autocontrôles nécessaires et suffisants. Par rapport à l'assurance qualité
(vise toutes les composantes de la qualité), l'objectif du Haccp est d'assurer la sécurité
(innocuité) des aliments: c'est un plan d'assurance sécurité.
Origine: Haccp inventé par la Nasa pour éviter les Tiac des astronautes. Ne pouvant analyser
tous les aliments (contrôle destructif), on mit en place un système de maîtrise systématique de
la préparation des rations.
Le Haccp est basé sur 7 principes (étapes 7 à 13 ci-dessous). Il produit un document: le plan
Haccp. Ce plan s'applique à UN produit donné, fabriqué par UN procédé déterminé, par
rapport à UN danger identifié (ou un groupe de dangers identifiés).
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Phase 1- d'abord préparer l'étude (qui agit, pour quel produit, quel procédé: étapes 1 à 6),
Phase 2- puis analyser les dangers et les points de maîtrise essentiels (étapes 7, 8 et 9),
Les 14 étapes
Les 4 sous-étapes de l'analyse des dangers sont l'étude des Dangers, des Risques, des Causes,
et des Mesures préventives.
L'analyse des dangers se fait en équipe, chacun apporte ses idées et ses connaissances.
7.1- Identifier les Dangers Les dangers sanitaires sont la contamination par, ou la croissance
de, bactéries pathogènes dans un aliment, la présence de toxines ou de contaminants
chimiques. On identifie ces dangers en collectant des informations publiées ou collectées
auprès des consommateurs
7.2- Evaluer le Risque de chaque danger. Risque=Fréquence x Gravité Pour chaque danger
identifié.
on évalue le risque pour le produit: fréquence et gravité du danger (pour le consommateur, et
pour l'entreprise). Cela permet de hiérarchiser les dangers. Pour un produit donné, on se
focalise sur un (ou quelques) danger(s), on laisse tomber les autres.
7.3- Trouver les Causes. On place les dangers qui "arrivent" sur les opérations du diagramme
de fabrication. Pour chaque opération on cherche les causes des dangers identifiés ci-dessus.
On s'aide, pour trouver les causes des dangers microbiologiques, "des 5 M". Matière
première, Matériel, Milieu et Méthode de travail, et surtout Main d'oeuvre sont sources de
dangers microbiologiques pour chaque étape.
7.4- Identifier les mesures préventives, pour chaque opération On passe des dangers et de
leurs causes à l'identification des mesures préventives, actions destinées à éliminer les
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dangers, ou à les réduire à un niveau acceptable. Les mesures préventives sont souvent
classiques et font partie des bonnes pratiques de fabrication (réfrigérer, cuire, former le
personnel. Ce sont les Pré-Requis (En ISO 22000 on appelle ça les «Programmes-Pré-Requis
», en anglais PRP). Certaines mesures préventives sont évidentes (réparer ou changer ce qui
fonctionne mal), mais nécessitent parfois d'être créatif (changer le procédé, inverser deux
étapes, acheter un équipement nouveau).
Le Haccp est une méthode pour identifier tous les dangers liés à un aliment, puis les
maîtriser en cours de fabrication par des moyens systématiques et vérifiés.
La méthode HACCP a été formalisée par le Codex Alimentarius et est applicable à tous les
secteurs de la production, du transport, du stockage et de la distribution des aliments. Elle
permet à un exploitant d'identifier les dangers qui peuvent exister à chaque étape du processus
de production, ainsi que les étapes de ce processus pour lesquelles une surveillance et une
maîtrise sont critiques pour garantir la sécurité et la salubrité des produits : c'est pourquoi on
appelle ces étapes des « CCP » pour Critical Control Points. Pour chaque « CCP » identifié,
on doit pouvoir fixer des limites qui ne devront pas être dépassées pour assurer la maîtrise de
la qualité sanitaire du produit. Un CCP peut d'ailleurs avoir plusieurs limites critiques (ex. :
température et durée pour une pasteurisation).
Pour être considérés comme des « CCP », ces « points » du processus doivent pouvoir être
surveillés en continu de manière à ce que les résultats de la surveillance puissent être
comparés à des limites critiques définies. Les limites critiques sont des critères (quantitatifs
ou qualitatifs) qui séparent l'acceptable de l'inacceptable en ce qui concerne la maîtrise de la
sécurité et de la salubrité de l'aliment. Or, la propreté de la tenue de travail des opérateurs,
leur niveau de connaissance des règles de base de l'hygiène alimentaire, ou encore l'efficacité
du plan de nettoyage et de désinfection, ne peuvent pas être mesurés en continu. De plus, il
serait très difficile de définir une limite critique pour ces éléments. Ce ne sont donc pas des
CCP, et pourtant leur maîtrise est nécessaire pour garantir la sécurité et la salubrité des
aliments. Il était donc important de définir une notion complémentaire du CCP, il s'agit
des programmes pré requis (PRP).
En référence à la Norme ISO 22000, les Programmes pré requis (PRP) sont définis comme
étant les conditions et activités de base nécessaires pour maintenir tout au long de la chaîne
alimentaire un environnement hygiénique approprié à la production, à la manutention et à la
mise à disposition de produits finis sûrs et de denrées alimentaires sûres pour la
consommation humaine.
Les PRP renvoient de manière générale aux mesures de maîtrise qui ne sont pas spécifiques
à une étape du processus de fabrication. Ce sont des mesures transversales qui, selon la
norme ISO 22000, portent au moins sur les 10 points suivants :
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Si la méthode HACCP est la référence au plan internationale en matière de mise en place d'un
système de management de la sécurité des aliments, son application dans une entreprise
n'apporte donc pas à elle seule de garantie de maîtrise de la qualité sanitaire des aliments.
Avant l'application du système HACCP à une quelconque entreprise du secteur alimentaire,
l'exploitant doit avoir mis en œuvre les pré requis fondés sur les bonnes pratiques appropriées
(exigences réglementaires en vigueur et/ou commerciales des clients) ou pré requis, c'est-à-
dire :
- la mise en place des Bonnes Pratiques (Bonnes Pratiques d'Hygiène, Bonnes Pratiques
Agricoles, Bonnes Pratiques de récolte, Bonnes Pratiques de Transport, Bonnes Pratiques de
Fabrication, Bonnes Pratiques de manutention et de conditionnement, Bonnes Pratiques de
stockage, etc.) ;
- un ensemble d'autres conditions préalables à la transformation des aliments (locaux,
formation, organisation du travail, hygiène et santé du personnel, qualité de l'eau, maintien de
la chaîne de froid, ...).
Remarque :
Les PRP constituent la base d'une application efficace des principes HACCP et leur mise en
place doit donc précéder l'élaboration d'un système HACCP.
Les PRP et le HACCP fonctionneront encore mieux dans le cadre d'un Système de
Management de la Qualité Sanitaire (SMQS). La mise en place d'un SMQS requiert
l'engagement sans réserve et la pleine participation de la direction et du personnel, une
politique, des objectifs, des analyses de données et une revue périodique du système de
management.
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Il existe trois types de danger : biologique (bactéries, parasites, virus …), chimique (résidus
chimiques, produits d’entretien…) et physique (corps étrangers, débris d’emballage…).
La diversité des produits distribués et l’ensemble des étapes logistiques qui y sont liées
induisent des dangers particuliers.
Ces dangers demandent non seulement une attention particulière des personnes responsables
des activités de distribution alimentaire, mais également une information de toutes les
personnes qui y participent.
La conséquence principale, qui doit entraîner la plus grande vigilance des responsables, est
l’apparition de Toxi-infections Alimentaires (TIA) et de Maladies Infectieuses Alimentaires
(MIA).
Les principaux dangers développés dans ce guide sont de nature biologique. La contamination
des produits par un agent infectieux et/ou la multiplication des micro-organismes dans des
conditions favorables en sont la cause. Cet agent infectieux peut être introduit par cinq
facteurs de risque, couramment nommés les 5 M (Matière première, Matériel, Milieu,
Méthodes, Main-d’œuvre).
II.1.2.1. Contaminants
Parmi les contaminants, les métaux lourds présentent, même à faible dose, une toxicité à long
terme pour l’homme. C’est le cas du cadmium, du mercure, du plomb et de l’arsenic, toxiques
par accumulation, dont les effets délétères sont observés après un temps de latence de
plusieurs mois, voire plusieurs années pour le cadmium. On dispose de peu de données
concernant les effets à long terme d’autres métaux lourds pouvant se retrouver à l’état de trace
dans l’alimentation comme, par exemple, le chrome, l’étain, le nickel et l’aluminium.
Certaines formes chimiques de l’arsenic, du cadmium, du chrome et du nickel ont toutefois
des propriétés génotoxiques avérées ou probables et pourraient donc être à l’origine de
mutations voire de cancers.
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II.1.2.2. Résidus
On entend par résidu : « un résidu de substances ayant une action pharmacologique, de leurs
produits de transformation, ainsi que d’autres substances se transmettant aux produits
animaux et susceptibles de nuire à la santé humaine ».
Concernant les produits carnés, les résidus peuvent provenir de l’emploi de facteurs de
croissance, de médicaments vétérinaires, notamment des antibactériens.
Les principales sources de risques physiques dans les aliments sont les suivantes :
- le verre : les sources courantes, dans les établissements de transformation des aliments, sont
les ampoules et les contenants en verre (bocaux, bouteilles) ;
- le métal : les sources courantes de métal sont les fragments venant de l'équipement utilisé
(éclats, lames, aiguilles cassées, morceaux d'ustensiles usés, agrafes, etc.). L'intensification et
la modernisation de l'agriculture font que la production des fruits et légumes est de plus en
plus motorisée (tracteurs, calibreuses, etc.). Si les spécifications techniques en terme
d'utilisation, de maintenance, d'hygiène et de salubrité ne sont pas suffisamment maîtrisées,
les machines peuvent être une source potentielle de contamination directe ou indirecte de
corps étrangers : pièce de métal, morceau de lame,... ;
- les plastiques : les sources courantes de plastique dur ou mou sont : le matériel d'emballage,
les gants portés par les employés, les ustensiles utilisés pour nettoyer l'équipement ou les
outils qui servent à retirer les produits adhérents aux lames des machines ;
- les pierres : les plantes de grande culture, comme les petits pois ou les haricots par exemple,
sont susceptibles de contenir des petites pierres ramassées pendant la récolte ; les pierres
peuvent aussi provenir des structures et des sols de béton de l'établissement ;
- les parties naturelles d'aliments qui sont dures, pointues, coupantes : éclats d'os dans la
viande, arêtes de poisson, morceaux de noyaux,...
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La plupart des individus mangent une grande variété d’aliments sans encourir le moindre
risque. Pour un petit pourcentage de la population (environ 2 %), cependant, des aliments ou
des composants spécifiques peuvent provoquer des réactions secondaires allant d’une légère
rougeur à une sévère réponse allergique.
Un allergène est une substance qui déclenche l’allergie, ensemble de réactions du système
immunitaire de l’organisme à la suite d’un contact, d’une ingestion, voire d’une inhalation
dans le cas d’un allergène alimentaire. L’allergène entraîne une réaction en chaîne dans le
système immunitaire aboutissant la libération d’anticorps. Ces anticorps entraînent à leur tour
la libération d’autres molécules, comme l’histamine, qui donnent libre cours à des symptômes
variés comme un nez qui coule, de la toux, un éternuement ou des démangeaisons. Dans sa
forme la plus grave, l’allergène engendre une réaction extrême (choc anaphylactique, œdème
de Quincke) qui aboutit à une insuffisance respiratoire et à la mort du consommateur. Un
consommateur souffrant d'une allergie alimentaire reconnue doit éviter de consommer des
aliments contenant la substance susceptible de lui occasionner des troubles plus ou moins
graves. La liste des principaux allergènes (reconnus par la loi) est reprise dans l’annexe du
présent chapitre).
La fréquence des allergies alimentaires et leurs conséquences sur la santé ont amené les
pouvoirs publics à instaurer des mesures d'information du consommateur. Tout produit
contenant des allergènes fait l’objet d’un étiquetage obligatoire, avec une indication de la
présence de l’allergène (même sous forme de traces). L'ingrédient doit figurer sur l'étiquetage
dans la liste des ingrédients de la denrée par une référence claire au nom de l'allergène.
Pour être complet, nous présenterons aussi brièvement les risques liés à certains additifs
technologiques et de certains arômes. Le recours à ces composés (substances antibactériennes,
conservateurs, arômes) va aller en croissant.
Les additifs alimentaires et les auxiliaires technologiques sont des substances ajoutées
intentionnellement aux denrées alimentaires au stade de leur fabrication, transformation,
préparation, traitement, conditionnement, transport ou entreposage pour remplir certaines
fonctions technologiques, par exemple pour colorer, sucrer, améliorer l’aspect ou la
conservation.
Les additifs alimentaires sont définis comme « des substances qui ne sont normalement pas
utilisées en tant qu’aliments, mais qui sont délibérément ajoutées à des denrées alimentaires à
des fins technologiques, comme leur conservation, par exemple ». Les substances qui ne sont
pas consommées comme aliments, mais qui, utilisées dans la transformation d’aliments, ne
subsistent qu’à l’état de résidu dans le produit final et n’ont aucun effet technologique sur
celui-ci sont des auxiliaires technologiques.
Les colorants alimentaires, les conservateurs, les émulsifiants, les épaississants, les
stabilisants, les gélifiants, les exhausteurs de goût et les édulcorants font partie de ces
substances.
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- les modificateurs de goût (glutamate monosodique qui rehausse le goût des plats chinois) ;
- les émulsifiants (ex. : lécithines, acides gras, morpholine30,…) utilisés pour disperser les
cires dans l’eau et faciliter ainsi le traitement des fruits,…
Certains additifs sont dangereux pour la santé (dans certaines conditions le benzoate peut
produire du benzène ; réactions allergiques ; hyperactivité chez l'enfant ; perturbation
endocrinienne ; anémies ; cancers) ou se transforment dans l'organisme (ex. : les nitrates se
transforment en nitrites qui forment des nitrosamines, composés cancérigènes). Ils font donc
l’objet d’une réglementation stricte (interdiction ou concentrations maximales autorisées). Les
additifs alimentaires ne peuvent être autorisés que si :
L'utilisation des additifs alimentaires doit toujours être étiquetée sur l'emballage des produits
alimentaires par leur catégorie (antioxydant, conservateur, colorant, etc.) avec leur nom ou
leur « numéro E ». Les modalités sur l'étiquetage des additifs dans les denrées alimentaires, et
des additifs vendus tels quels aux producteurs alimentaires et aux consommateurs sont fixées
dans la législation communautaire (Directive 2000/13/CE, Règlement (CE) 50/2000 (« Food
Labelling ») et Directive 89/107/CEE).
- Les arômes
Les arômes sont des substances utilisées pour donner du goût et/ou une odeur aux aliments.
La législation européenne définit différents types d'arômes, tels que les substances
aromatiques naturelles, naturelles-identiques ou artificielles, préparations aromatisantes
d'origine végétale ou animale, les arômes de transformation qui augmentent la saveur après
chauffage et les arômes de fumée.
Le règlement (CE) 1334/200831 expose la définition des arômes, des règles générales pour
leur utilisation, les exigences pour l’étiquetage et les niveaux maximum pour les substances
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qui suscitent des inquiétudes pour la santé des personnes. Ces dernières substances sont
naturellement présentes dans les matières de base pour les arômes (par exemple des herbes) et
sont donc également présentes dans les préparations aromatisantes. Il est interdit d’ajouter ces
substances telles quelles aux aliments. Le mot « arôme » doit être présent dans la liste
d'ingrédients sur l'emballage des produits alimentaires quand ils contiennent des arômes.
Un risque émergent est un problème qui dans le futur peut poser un risque pour la chaîne
alimentaire ».
Des projets sur les risques émergents ont été mis en place et des réseaux internationaux
d’experts et des systèmes d’information se sont créés sur ce thème
Exposition significative à un danger non reconnu précédemment
- Progrès de la science et des connaissances : - Acrylamide (qui se forme dans les pommes de
terre frites et dans les biscuits lors de la cuisson). - Benzène (qui se forme dans les boissons
rafraîchissantes type sodas). - Toxines T2 et HT2 dans les denrées alimentaires et dans les
aliments pour animaux. - Migration des résidus d’emballage (monomères plastiques).
- Nouvelles méthodes de production : - Utilisation de benzoate comme conservateur dans les
boissons rafraîchissantes, pouvant générer du benzène. - Décontamination microbienne des
produits végétaux par des dérivés chlorés (hypochlorite). - Irradiation des matériaux
d’emballage par des rayons gamma. - Comportement des matériaux d’emballage au four à
micro-ondes.
- Entrée dans la chaîne alimentaire de produits chimiques industriels et autres substances : -
Substances perfluorées (PFOS, PFOA). - Composés polybromés (PBDE). - Organo-étains. -
Phtalates (provenant des plastiques).
- Exposition nouvelle ou croissante à un danger connu
- Exposition nouvelle à un composé interdit dû à : - Un usage frauduleux (les colorants
azoïques dans la poudre de chili (colorant), les nitrofuranes et le vert de malachite dans les
produits de l’aquaculture, la mélanine dans les aliments pour animaux domestiques ou dans la
poudre de lait (contamination du lait en Chine). - Contamination accidentelle des produits (par
des pesticides, des engrais). - Contamination environnementale (teneurs en DDT détectées
dans les œufs de poules élevées en libre parcours, vert de malachite dans le poisson, traces
d’insecticide « aldrine » dans le saumon d’élevage, …).
- Exposition grandissante à un danger déjà connu dû à : - Modification des habitudes
alimentaires (toxines et contaminants dans les suppléments alimentaires, préparations à base
de plantes et d’épices, …). - Changement dans le niveau de contaminants dans les aliments
spécifiques (aflatoxine dans les poivrons hongrois ou dans le maïs italien (polenta), …).
- Exposition inattendue à un danger déjà connu dû à : - Contamination durant le processus de
production (dioxine dans la gélatine et dans la graisse due à une contamination de l’HCl et
dioxines dans les aliments pour animaux dû à la contamination des argiles, …). -
Contamination croisée (allergènes dans des denrées alimentaires spécifiques, médicaments
vétérinaires dans les aliments pour animaux, …).
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Pour mieux comprendre ce que sont les RCE, on peut les classer ainsi :
- Par voie d’entrée dans la chaîne alimentaire : - Toxines naturelles (végétales, fongiques,
marines, bactériennes,…). - Pesticides, médicaments, colorants et additifs non autorisés. -
Contaminants environnementaux (métaux lourds, dioxines, PCB, composés bromés et
perfluorés). - Contaminants liés aux procédés de transformation, de préparation des aliments,
l’emballage (acrylamide, furanes, benzène, semicarbazide,…).
- Par mode d’action toxicologique : - Substances cancérogènes et génotoxiques (aflatoxines,
hydrocarbures aromatiques polycycliques, colorants azoïques, furanes, composés
allyloxybenzéniques, …). - Perturbateurs endocriniens (médicaments à effets hormonaux,
certains pesticides et contaminants environnementaux (dioxines), micro-constituants végétaux
(polyphénols), …). - Substances allergènes. - Autres (substances néphrotoxiques,
hépatotoxiques, immunosuppressives,…).
- Par type de risque : - Risque aigu : toxines de plantes, phycotoxines, allergènes (ex. :
algues marines
Risque chronique : perturbateurs endocriniens, produits cancérigènes, produits
bioaccumulables, …
- Par type de facteurs pouvant influencer l’apparition des RCE :
Les facteurs agro-industriels : - Changements dans les procédés liés à la production agricole,
à la transformation et à la préparation des denrées. Exemples : Sélection variétale
(enrichissement en substances de défense potentiellement toxiques (ex. : solanine) ;
problématique des OGM interdits en Europe, facteurs antinutritionnels du soja).
Amendements et fertilisation (boues d’épuration, cadmium dans les engrais phosphatés, …).
Protection des cultures et des denrées conservées (changement dans la nature des résidus de
pesticides, impuretés botaniques, mycotoxines). - Intensification de l’aquaculture (risques
d’accumulation de polluants persistants, résidus médicamenteux, toxines, …). - Intensification
de la fruiticulture et horticulture dans des pays en voie de développement (ex. : usage intensif
de pesticides pour l’exportation). - Non confinement des filières de production (OGM, Bio) et
problématique de résidus indésirables (ex. : OGM interdits dans alimentation humaine et
animale ; contamination des productions bio par des résidus pesticides de synthèse ;
contamination de plantes médicinales par des plantes sauvages toxiques). - Contraintes
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- Les facteurs sociétaux : - Voyages et engouement pour les produits exotiques et naturels
(compléments alimentaires à base de plantes exotiques, épices, plantes médicinales,
consommation de produits moins connus d’un point de vue toxicologique comme infusions de
plantes, huiles essentielles, salades de fleurs de diverses natures,…). - Echanges
transcontinentaux (ex. : importation plus importante de semences contaminées par de
nouveaux germes producteurs de mycotoxines). - Perception tronquée des risques réels auprès
des consommateurs (préférence pour des aliments et médicaments « naturels » sans
considération pour la toxicité éventuelle de toxines et contaminants présents ; préférence aux
compléments alimentaires pour combler d’éventuelles mauvaises habitudes alimentaires
avec risque de surdosage de certains constituants, végétarisme, etc.). - Préférence pour des
denrées alimentaires élaborées (prêtes à être consommées) avec augmentation des risques de
problèmes au cours du processus (contamination croisée, utilisation de mauvais ingrédients ou
auxiliaires, contamination par produits en contact, …).
La filière viande comporte plusieurs maillons étroitement liés les uns aux autres depuis
l’élevage des animaux, l’abattage, la transformation des viandes et des produits carnés, à leur
distribution dans les points de vente et enfin leur consommation. Entre chacun de ces maillons
s’intercale une étape de transport, que ce soit en bétaillère ou en camion frigorifique. La
maîtrise de l’hygiène, c’est-à-dire l’ensemble des conditions et des mesures nécessaires pour
assurer, à toutes les étapes de la filière, la sécurité et la salubrité des denrées alimentaires, est
une préoccupation constante.
• Assurer la sécurité ou l’innocuité des viandes et des produits carnés, c’est garantir que ces
denrées ne causeront pas de dommage au consommateur lorsqu’elles sont préparées et
consommées conformément à l’usage auquel elles sont destinées.
• Assurer la salubrité des viandes et des produits carnés, c’est garantir que ces denrées seront
acceptables pour la consommation humaine, c’est-à-dire que leurs qualités organoleptiques et
nutritionnelles ne seront pas altérées, sous réserve d’être consommées conformément à
l’usage auquel elles sont destinées.
1. La viande doit être saine et propre à la consommation humaine et toutes les parties
intéressées, y compris les gouvernements, le secteur et les consommateurs, ont un rôle à jouer
pour atteindre ce but1 industriel.
2. L’autorité compétente devrait bénéficier de moyens légaux pour l’établissement et
l’exécution des prescriptions réglementaires en matière d’hygiène pour la viande et assumer
l’entière responsabilité de leur respect.
Il incombera au responsable de l’établissement de produire une viande saine et propre à la
consommation humaine respectant les prescriptions réglementaires en matière d’hygiène pour
la viande. Les parties concernées devront également être tenues de fournir les informations et
l’assistance requises à l’autorité compétente.
3. Les programmes d’hygiène pour la viande doivent avoir pour objectif principal la
protection de la sante publique, être fondes sur une évaluation scientifique des dangers que
peut présenter la viande pour la santé humaine et prendre en compte tous les périls pouvant
menacer la sécurité de l’aliment, identifies par les opérations de surveillance et de recherche
et autres activités pertinentes.
4. Les principes de l’analyse des risques en matière de sécurité sanitaire des aliments doivent
être intégrés, dans la mesure du possible et, s’il y a lieu, à la conception et la mise en œuvre
de programmes d’hygiène pour la viande.
5. Dans la mesure du possible et de la praticabilité, les autorités compétentes doivent définir
des objectifs de sécurité sanitaire des aliments en fonction d’une méthodologie basée sur
l’analyse des risques, afin de définir de manière objective le niveau de maitrise des dangers
permettant de réaliser les objectifs en termes de sante publique.
6. Les prescriptions en matière d’hygiène pour la viande devront maitriser, dans la mesure du
possible, les dangers tout au long de la chaine alimentaire. Les informations disponibles
auprès du producteur primaire devront être prises en compte afin d’adapter les prescriptions
d’hygiène pour la viande au tableau de la morbidité et à la fréquence des dangers dans la
population animale productrice de viande.
7. Le responsable de l’établissement devra appliquer les principes du système HACCP. Dans
la mesure du possible, ces principes devront également être appliques à la conception et à
l’application des mesures d’hygiène tout au long de la chaine alimentaire.
27
8. L’autorité compétente devra, le cas échéant définir le rôle des personnes participant aux
activités d’hygiène de la viande y compris le rôle spécifique du vétérinaire inspecteur.
9. Les diverses activités à mettre en place pour garantir l’hygiène de la viande devraient être
exécutées par un personnel possédant la formation, les connaissances, les compétences et les
capacités définies, le cas échéant, par l’autorité compétente.
10. L’autorité compétente devra s’assurer que le responsable de l’établissement dispose des
systèmes appropriés pour tracer la viande et la retirer de la chaine alimentaire. La
communication avec les consommateurs et les autres parties concernées devra être envisagée
et entreprise s’il y a lieu.
11. Selon les circonstances, les résultats du suivi et de la surveillance des populations
animales et humaines devront être examinés et les prescriptions en matière d’hygiène de la
viande devront être examinées et/ou modifiées si nécessaire.
12. Les autorités compétentes devraient, s’il y a lieu, reconnaitre l’équivalence d’autres
prescriptions d’hygiène et mettre en place des mesures d’hygiène pour la viande satisfaisant
les objectifs requis en matière de sécurité sanitaire et d’acceptabilité et promouvant des
pratiques équitables dans le commerce de la viande.
Cette charte prévoit la réalisation d’une analyse des risques sur l’exploitation dans le but
d’assurer la sécurité des animaux et des personnes. D’autres aspects tels que la traçabilité,
l’utilisation raisonnée de médicaments vétérinaires, l’alimentation et la protection de
l’environnement sont aussi intégrés dans cette charte. Le respect de la charte concernant, entre
autre, la propreté et l’hébergement des animaux, l’hygiène et la qualité de l’alimentation
(stockée dans un endroit sec et à l’abri) permet de diminuer le risque de contamination des
animaux. En effet, certains microorganismes pathogènes, à l’exemple des E. coli
entérohémorragiques, sont résistants dans les fourrages, l’eau d’abreuvement et
l’environnement des animaux.
III.2.1.2. Traçabilité
De nombreuses mesures permettant d’assurer la traçabilité des animaux en élevage sont mises
en œuvre :
- Le registre d’élevage : tenu par l’éleveur, il permet d’enregistrer tous les mouvements
d’animaux sur une exploitation (entrées, sorties, naissances et décès) ainsi que les
informations sur leur état de santé. Les traitements médicamenteux qui ont pu leur être
administrés, à titre préventif ou curatif, y sont également inscrits. L’éleveur doit en outre
mettre en place un système d’enregistrement assurant la traçabilité des aliments distribués aux
animaux (conservation des étiquettes par exemple). Tous ces éléments doivent être conservés
pendant au moins 5 ans.
- L’identification des animaux : elle est réalisée sur tous les animaux dès la naissance par
l’apposition de boucles auriculaires (bovins, ovins), d’un tatouage (porcs) ou d’un
transpondeur souvent appelé « puce électronique » (chevaux). Cette identification ainsi que le
statut sanitaire de l’élevage sont repris sur le document d’accompagnement qui suit l’animal
jusqu’à son abattage, à l’exemple du passeport pour les bovins sur lequel sont indiqués les
élevages successifs dans lesquels il a séjourné.
- L’ensemble de ces données est enregistré à l’échelon national sur des bases de données
informatiques.
Dans le cas particulier des bovins, une attestation sanitaire à délivrance anticipée (ASDA) est
attribuée par les services vétérinaires. Cette carte de couleur verte (pour les cheptels indemnes
de brucellose, de tuberculose et de leucose) ou jaune (pour les élevages d’engraissement
29
Tous les établissements qui préparent, transforment ou entreposent des aliments d’origine
animale doivent disposer d’un agrément attestant du respect de la réglementation sanitaire en
vigueur. L’agrément est délivré par l’autorité compétente après évaluation du dossier de
l’établissement (décrivant l’organisation de l’établissement, ses activités de production et son
plan de maîtrise sanitaire) et d’une visite du site, par les services de contrôle, avant sa mise en
exploitation. Chaque établissement fait ensuite l’objet de visites d’inspection sanitaire
régulières afin de vérifier que les conditions d’agrément sont toujours respectées. Un
agrément se traduit par l’attribution d’un numéro. Le numéro d’agrément est apposé sur tous
les produits issus de l’établissement, soit directement sur le produit via l’estampille sanitaire,
comme par exemple sur la carcasse, soit sur l’étiquette et sur les documents commerciaux
accompagnant des produits conditionnés, via la marque de fabrication.
Afin d’éviter toute contamination des viandes et des produits carnés, les abattoirs, les ateliers
de découpe et de transformation sont conçus et aménagés de façon à pouvoir respecter les
grands principes d’hygiène suivants :
- Le respect du principe de la marche en avant des produits. Ainsi, à l’abattoir, depuis les
étables où se reposent les animaux avant l’abattage, vers la halle d’abattage et ses différents
postes de travail et enfin vers les chambres froides où sont stockés les carcasses et abats,
aucun retour en arrière n’est possible.
- Le respect du principe de la séparation des secteurs propres (carcasses préparées, viandes
découpées) et souillés (peaux, éléments du tube digestif et autres sous-produits animaux,
cartons et matériaux d’emballages, etc.). Les locaux ne doivent pas entraîner, par les activités
qui s’y exercent, un risque de contamination des carcasses ou des pièces de viande préparées
et dirigées en chambre froide.
- Le respect du principe du non entrecroisement des circuits (animaux vivants-viandes /
viandes-déchets) afin d’éviter tout risque de contamination croisée par contact direct ou
indirect entre des éléments sains (viandes) et d’autres pouvant être contaminés (animaux
vivants, déchets). Les locaux doivent permettre un fonctionnement hygiénique en étant :
31
- conçus avec des matériaux imperméables et faciles à nettoyer et à désinfecter (murs, sols et
plafonds). Un plan de nettoyage et de désinfection doit être établi, mis en œuvre et enregistré
pour chaque local ;
- équipés de vestiaires et de toilettes en bon état et séparés des locaux de production ;
- équipés d’un local séparé pour le stockage des produits de nettoyage et de désinfection ;
- alimentés en eau potable.
Des plans de lutte contre les nuisibles (insectes, rongeurs) doivent par ailleurs être mis en
œuvre.
L’hygiène du personnel est un point clé car de nombreuses étapes de la préparation des
viandes nécessitent des manipulations. Aussi, le personnel est régulièrement formé à
l’hygiène de la production afin de respecter une stricte hygiène corporelle, vestimentaire et
comportementale. Le lavage soigneux des mains et des avant-bras à la prise de poste, en
sortant des toilettes et après chaque manipulation salissante, est obligatoire. Pour cela, des
systèmes de nettoyage et de désinfection des mains à commande non manuelle sont placés
près des postes de travail. Les tenues de travail sont changées quotidiennement. En outre,
certaines personnes peuvent, sans être malades, héberger dans leur organisme des bactéries
pathogènes telles que Staphylococcus aureus dans la gorge ou les fosses nasales : ce sont des
« porteurs sains ». C’est pourquoi, pour éviter tout risque de contamination des viandes ou des
produits carnés lors de leur découpe et transformation en ateliers spécialisés, et avant leur
conditionnement, le port d’un masque bucco-nasal de protection est obligatoire pour le
personnel directement en contact avec le produit.
température soit abaissée puis maintenue à une température à cœur inférieure ou égale à +7°C
pour les carcasses et inférieure ou égale à +3°C pour les abats. C’est l’étape de ressuage qui
permet de limiter le développement des micro-organismes. Les viandes ne peuvent quitter
l’abattoir avant d’avoir atteint ces températures qui devront être maintenues tout au long des
étapes ultérieures.
• Dans les ateliers de découpe et de transformation, la qualité et l’efficacité des équipements
frigorifiques ainsi que la bonne organisation du travail sont primordiales. La température à
l’intérieur des locaux de production est dans tous les cas inférieure ou égale à +12°C. La
conservation des denrées se fait à une température à cœur :
- ≤ +4°C pour les viandes découpées réfrigérées ;
- ≤ +3°C pour les abats réfrigérés ;
- ≤ -18°C pour les viandes et les abats surgelés.
La maîtrise de l’hygiène et de la température est particulièrement importante en atelier de
fabrication de steaks hachés. En effet, au cours de l’opération de hachage, les
microorganismes potentiellement présents en surface des viandes peuvent être redistribués au
cœur de la viande et, si les conditions physico-chimiques le permettaient, le milieu serait très
favorable à leur développement. De ce fait le couple temps/température lors de la production
des steaks hachés est surveillé de façon à éviter toute augmentation de température pour des
opérations dont le délai maximum est de 1h (hachage, formage). Une fois la fabrication des
steaks hachés terminée, ceux-ci sont conservés à une température à cœur :
- ≤ +2°C pour les steaks hachés réfrigérés ;
- ≤ -18°C pour les steaks hachés surgelés.
Cette méthode, reconnue internationalement pour son efficacité en terme de sécurité des
aliments est fondée sur la recherche des causes possibles des dangers en s’appuyant, par
exemple, sur la méthode des 5M. La méthode HACCP permet de déterminer les étapes clés
du procédé (CCP) et de mettre en œuvre des mesures de maîtrise spécifiques. Ainsi, à titre
d’exemple :
- En abattoir, l’éviscération des animaux est en général considérée comme une étape à risque
dans la préparation des carcasses car une perforation accidentelle des réservoirs digestifs est
possible et pourrait être à l’origine d’une contamination microbienne. C’est pourquoi, en cas
d’incident d’éviscération, les opérateurs doivent signaler immédiatement toute perforation. La
carcasse est alors identifiée et ne peut en aucun cas être utilisée pour la fabrication de steaks
hachés.
- En atelier de découpe, la réception des matières premières est une étape clé, nécessitant un
contrôle rigoureux afin de vérifier la provenance des carcasses entrantes (cahier des charges
du fournisseur) et refuser, le cas échéant, celles qui seraient visiblement souillées ou qui
n’auraient pas été correctement conservées au froid.
- En atelier de fabrication de steaks hachés, la maîtrise de la température, du nettoyage et de
la désinfection des équipements et des locaux ainsi que l’analyse bactériologique
systématique des mêlées sont des points clés pour assurer la maîtrise sanitaire des produits.
III.2.4.2. 5 M
La méthode dite des 5M permet de s’interroger, à chaque étape de la fabrication, sur les
causes possibles d’apparition des dangers (biologiques, physiques ou chimiques) dans les
aliments, afin de mettre en place des mesures préventives spécifiques et adaptées pour en
assurer la maîtrise.
La méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point)
- Main d’œuvre (formation, qualification, tenue, comportement, porteurs sains, malades…)
- Milieu (lieux, locaux, environnement…)
- Matières premières (qualité des matières reçues, ingrédients, additifs)
- Matériel (appareils, machines…)
- Méthode (modes opératoires, techniques de travail…)
III.2.4.3. Autocontrôles effectués par les professionnels
L’analyse des dangers permet aussi d’identifier l’ensemble des contrôles que le professionnel
doit effectuer pour vérifier le respect et l’efficacité des bonnes pratiques d’hygiène
préconisées dans le PMS et garantir la sécurité des produits qu’il livre aux consommateurs.
Qu’ils soient imposés par la réglementation ou définis volontairement au sein de la filière
viande, ces contrôles sont réalisés sous la responsabilité et à la charge des professionnels, on
parle d’autocontrôles. Ces autocontrôles sont de deux types : les autocontrôles des bonnes
pratiques d’hygiène d’une part, et les autocontrôles microbiologiques d’autre part. Les
autocontrôles des bonnes pratiques d’hygiène regroupent :
- le contrôle à réception des matières premières (aspect, origine, température);
34
- le contrôle des températures des salles et des produits en cours de fabrication et/ou de
stockage ;
- le contrôle de l’hygiène du personnel (tenue, comportement) ;
- le contrôle de l’efficacité du plan de nettoyage et de désinfection des matériels et des locaux
(lames contacts appliquées sur les surfaces et le matériel après le nettoyage et la désinfection
pour évaluer la contamination microbienne résiduelle).
Les autocontrôles microbiologiques sont, quant à eux, effectués régulièrement sur les produits
finis afin de vérifier l’efficacité de l’ensemble des mesures prises et la conformité des
aliments à la réglementation en vigueur.
Ces analyses sont réalisées selon les méthodes officielles ou des méthodes alternatives
validées. A l’abattoir, 5 carcasses sont ainsi choisies au hasard sur une journée de travail (la
journée changeant chaque semaine) et font l’objet de prélèvements de surface en vue
d’analyses microbiologiques visant à vérifier l’hygiène des manipulations. En cas de
dépassement des valeurs recommandées par la réglementation, l’exploitant devra revoir ses
procédures d’hygiène.
III.2.4.4. Traçabilité
La garantie de la sécurité des aliments nécessite la mise en place d’une bonne traçabilité,
c’est-à-dire d’un système permettant, à chaque instant de la vie du produit, d’en connaître
l’origine et la composition. L’intérêt d’un tel système est de pouvoir, en cas de problème,
procéder à des retraits rapides, ciblés et précis de denrées alimentaires susceptibles de
présenter un risque pour la santé des consommateurs. En retraçant l’historique de l’aliment, la
traçabilité doit aussi permettre de comprendre l’origine des problèmes et de mettre en place
des mesures correctives adaptées pour éviter que ceux-ci ne se reproduisent.
III.2.4.4.1. Traçabilité de toutes les denrées alimentaires
La réglementation exige que tous les établissements impliqués dans la chaîne alimentaire à
quelque niveau que ce soit, de la ferme jusqu’à la vente au détail, mettent en place un système
de traçabilité intégrant les composantes suivantes :
- une traçabilité « fournisseur » ou ascendante : traçabilité des aliments pour animaux, des
matières premières, des ingrédients et des emballages ;
- une traçabilité interne : traçabilité pendant le processus de production ;
- une traçabilité « client » ou descendante : traçabilité de la distribution du produit fini.
Ces trois composantes doivent bien entendu interagir pour que le système global soit sans
faille. Tous les documents d’enregistrement correspondants doivent être conservés par les
établissements pendant une période de 6 mois (produits périssables ne pouvant être conservés
plus de 3 mois et produits remis directement au consommateur) à 5 ans (autres produits). La
généralisation des outils informatiques et des systèmes d’identification, tels que le système à
code-barres, permet d’améliorer les systèmes de traçabilité ainsi que d’augmenter le nombre
d’informations disponibles pour chaque produit.
spécialisé, un même lot ne peut être composé que de viande issue au maximum de 3 abattoirs
d’un même pays d’origine. Sur l’étiquette, la réglementation impose aux fabricants
l’indication d’un certain nombre d’éléments spécifiques. Pour les steaks hachés fabriqués par
les bouchers à la demande et remis directement au consommateur, il est possible grâce à la
traçabilité de faire un lien entre la carcasse d’origine (et donc l’animal) et le produit final.
animal présentant un signe clinique évoquant l’ESB lors de l’inspection ante mortem est
systématiquement écarté de la chaîne d’abattage.
- S’assurer du respect des règles relatives à la protection animale, lors du transport, du
débarquement et de l’hébergement des animaux.
Si l’un de ces points d’inspection fait défaut l’abattage pourra, soit être reporté en cas de
nécessité d’une période de repos supplémentaire, soit être réalisé dans des conditions
particulières, comme par exemple dans un abattoir sanitaire pour un animal blessé, soit être
refusé dans le cas d’un animal malade. Dans ce dernier cas, l’animal malade est euthanasié et
son cadavre livré à l’équarrissage pour destruction. Il ne peut en aucun cas se retrouver dans
la chaîne alimentaire pour la consommation humaine.
laquelle l’inspecteur vétérinaire retire des viandes jugées dangereuses ou altérées du circuit de
commercialisation en vue de la consommation humaine.
III.3.4. Dans les points de vente : grandes et moyennes surfaces (GMS) et boucheries
Les viandes et les produits carnés mis sur le marché peuvent :
- soit avoir été découpés et conditionnés dans des ateliers spécialisés agréés puis
commercialisés dans le rayon libre-service des grandes et moyennes surfaces ;
- soit être préparés à la demande et à la vue du client, comme c’est le cas chez le boucher ou
au rayon boucherie traditionnelle des GMS. Au stade de la vente, la préservation de la qualité
microbiologique de la viande et des produits carnés repose sur la température de conservation
et le conditionnement. Bien entendu, les règles générales concernant l’hygiène du personnel,
des locaux et du matériel ainsi que le nettoyage et la désinfection doivent aussi être respectés
en points de vente. Il existe à cet effet un guide des bonnes pratiques d’hygiène en boucherie.
III.4. Températures de conservation
Plus un produit est manipulé, voire haché, plus il faut limiter le risque de multiplication de
micro-organismes et donc abaisser sa température de stockage, de transport et de
conservation. Les températures de conservation à respecter sont :
- abats réfrigérés ≤ +3°C ;
- viandes découpées réfrigérées ≤ +4°C ;
- viandes hachées réfrigérées ≤ +2°C ;
- viandes et abats surgelés ≤ -18°C.
38
III.5. Conditionnement
En protégeant les produits carnés de l’environnement extérieur, le conditionnement va
empêcher une contamination des produits au cours des manipulations ultérieures et du
stockage. Il existe différents modes de conditionnement ayant des propriétés variables :
- Le conditionnement sous film étirable : il s’agit d’une barquette en polystyrène recouverte
d’un film étirable perméable à l’air. La présence d’oxygène dans le conditionnement permet à
la viande de conserver sa couleur rouge vif. La durée de conservation est comparable à celle
d’une conservation à l’air libre.
- Le conditionnement sous vide avec un matériau imperméable aux gaz et notamment à
l’oxygène. L’absence d’oxygène confère à la viande une couleur rouge sombre à brune, elle
retrouvera sa couleur d’origine au contact de l’air, une fois déconditionnée. Ce mode de
conditionnement présente un double intérêt : il limite le développement des bactéries aérobies,
comme les bactéries responsables de la putréfaction superficielle des viandes, et il permet le
développement d’une flore lactique bénéfique qui contribue à inhiber le développement des
autres germes, permettant ainsi d’augmenter sensiblement la durée de conservation des
produits.
- Le conditionnement sous atmosphère modifiée consistant le plus souvent en un mélange
d’oxygène (60-80%) et de gaz carbonique (20- 40%) ce qui maintient la couleur rouge de la
viande mais ne permet qu’une augmentation limitée de la durée de conservation. Ce type de
conditionnement peut également se faire sous gaz carbonique ou bien sous azote, purs ou en
mélange, ce qui ralentit très fortement le développement bactérien et augmente d’autant la
durée de conservation. Chez le boucher ou au rayon boucherie traditionnelle des GMS, les
viandes sont découpées à la demande et conditionnées au moment de la vente dans un papier
spécifique, le papier « boucher », qui protège des contaminations mais ne permet pas
d’augmenter la durée de conservation de la viande.
dans la viande. En revanche si les bactéries ne peuvent plus se multiplier, elles peuvent
néanmoins survivre à la surgélation. Quel que soit le procédé utilisé, l’application du froid
devra être maintenue jusqu’à la cuisson des viandes. En effet, toute rupture de la chaîne du
froid pourrait permettre une reprise de la multiplication des micro-organismes et réduire la
durée de conservation: une denrée saine et salubre pourrait alors devenir rapidement impropre
à la consommation.
Lors de la préparation, comment congeler la viande et les produits carnés chez soi ?
Seuls les congélateurs 4 étoiles permettent d’abaisser suffisamment rapidement la température
à cœur du produit pour préserver au mieux ses qualités organoleptiques et d’éviter notamment
l’exsudation lors de la décongélation. Les congélateurs 3 étoiles permettent uniquement la
conservation des produits surgelés jusqu’à leur DLUO et les appareils 2 étoiles (freezer) ne
permettent de conserver les aliments surgelés que 2 ou 3 jours. La congélation de viande ou
de produits carnés est à réaliser le jour même de l’achat ou au plus tard le lendemain. Pour
éviter tout brunissement, il est préférable de conditionner le produit dans un sac prévu à cet
effet (sac de congélation) et de le fermer hermétiquement après en avoir chassé l’air le mieux
possible. Les morceaux de viande vendus sous film plastique peuvent être congelés dans leur
conditionnement d’origine. Il est recommandé d’indiquer sur l’emballage la date de
congélation afin de ne pas dépasser les durées recommandées de conservation et de toujours
bien veiller à ne pas surcharger le compartiment et à maintenir la température de l’ensemble à
une valeur inférieure ou égale à -18°C. La viande congelée à la maison ne doit pas être
conservée plus de 2 à 3 mois au congélateur du fait de la relative lenteur de la phase de
congélation proprement dite.
La décongélation de la viande avant sa cuisson n’est pas obligatoire. Ainsi, il est même
recommandé de cuire directement les sautés (bourguignon ou blanquette) sans décongélation.
Il en est de même pour les steaks hachés en adaptant la durée de cuisson, forcément plus
longue qu’avec une décongélation préalable à la cuisson. Dans le cas où elle est réalisée, la
décongélation de viande ou de produits carnés doit se faire au réfrigérateur, sous un film
alimentaire ou dans le conditionnement d’origine. Elle est alors assez lente, compter 12 heures
pour de petites pièces (type steaks) et de 12 à 24h pour des morceaux plus gros (côte de bœuf,
rôti ou gigot). Pour le steak haché, la décongélation au four micro-onde est à privilégier, en
veillant à respecter les consignes de décongélation figurant sur la notice technique du four
micro-onde ou sur l’étiquette du produit. La cuisson doit suivre immédiatement la
décongélation. Une décongélation au réfrigérateur est toujours possible, pendant 12h entre
42
0°C et +4°C. Dans tous les cas, il faut absolument éviter de décongeler la viande (hachée et
non hachée) à température ambiante et encore moins à côté d’une source de chaleur. En effet,
cela risquerait de favoriser la reprise d’un développement rapide des microorganismes
éventuellement présents et jusque-là inhibés par le froid.
IV.1. INTRODUCTION
Pour bon nombre de populations du globe, le lait et les produits à base de lait représentent une
source riche et appréciable d’éléments nutritifs. Aussi, le commerce international des denrées
à base de lait constitue-t-il une activité importante.
Tout aliment peut provoquer des intoxications alimentaires; le lait et les produits laitiers n’y
font pas exception. Les animaux producteurs de lait véhiculent fréquemment des germes
pathogènes humains. Ces germes pathogènes présents dans le lait sont susceptibles d’accroître
les risques de maladies d’origine alimentaire.
De plus, la traite, le groupage et le stockage du lait comportent des risques de contamination
ultérieure par l’homme ou par l’environnement ou de développement des germes pathogènes
intrinsèques. En outre, la composition des aliments à base de lait constitue un milieu propice
au développement de micro-organismes pathogènes.
Le lait peut également être contaminé par des résidus de médicaments vétérinaires, de
pesticides ou autres contaminants chimiques. Pour toutes ces raisons, l’application de mesures
appropriées de maîtrise de l’hygiène du lait et des produits laitiers sur l’ensemble de la chaîne
alimentaire est essentielle pour garantir la sécurité sanitaire et la salubrité de ces aliments en
vue de leur utilisation prévue.
- qui peuvent être clairement identifiés afin de promouvoir des pratiques efficaces en matière
de gestion des troupeaux.
- qui ne présentent aucun signe apparent de détérioration de l’état général de santé des
animaux; et
- qui ne présentent aucun signe de maladies infectieuses transmissibles aux humains par
l’intermédiaire du lait, y compris mais sans s’y limiter les maladies couvertes par le Code
sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE;
Des mesures adéquates devraient être appliquées afin de prévenir toute infection des pis, dont
en particulier:
- l’utilisation appropriée de l’équipement de traite (nettoyage, désinfection et démontage
quotidiens de l’équipement de traite, par exemple);
- l’hygiène de la traite (nettoyage du pis ou procédures de désinfection, par exemple);
- la gestion des zones de parcage des animaux (procédures de nettoyage, conception et
dimensions des zones, par exemple);
- la gestion des périodes de lactation et des périodes sèches (le traitement en période de
tarissement, par exemple).
Il a en outre été démontré que la protection de la santé des animaux producteurs de lait réduit
la probabilité d’introduction de germes pathogènes dans le lait par les glandes mammaires ou
par les excréments.
Les bonnes pratiques en production laitière proposées pour la santé des animaux sont
présentées sous les rubriques suivantes:
- Établir un troupeau résistant à la maladie.
- Empêcher l’introduction de maladies dans la ferme.
- Mettre en place un programme efficace de gestion de la santé du troupeau.
- Utiliser tous les produits chimiques et médicaments vétérinaires conformément aux
indications.
IV.4. Pratiques générales d’hygiène
IV.4.1. Alimentation
Compte tenu de l’utilisation finale du lait, les aliments et le fourrage destinés aux animaux
laitiers ne devraient présenter aucun risque d’introduction, directe ou indirecte, dans le lait, de
contaminants en quantités présentant un risque inacceptable pour la santé du consommateur
ou susceptibles de compromettre la salubrité du lait ou des produits laitiers.
Il a été démontré qu’un approvisionnement, une production et une manipulation inappropriés
des aliments destinés aux animaux peut entraîner l’introduction chez les animaux laitiers de
germes pathogènes, de micro-organismes de dégradation et de contaminants chimiques tels
que résidus de pesticides, mycotoxines et autres agents potentiellement dangereux pouvant
porter atteinte à la sécurité sanitaire et à la salubrité du lait et des produits laitiers.
IV.4.2. Traitement contre les nuisibles
La lutte contre les nuisibles devrait être effectuée, et de manière à éviter la présence de
résidus, tels que les pesticides à des niveaux inacceptables dans le lait.
Il est établi que les nuisibles tels que les insectes et les rongeurs sont des vecteurs
d’introduction de maladies humaines et animales dans le milieu de production. Une
application inappropriée des substances chimiques utilisées pour lutter contre ces nuisibles
peut entraîner des dangers chimiques dans le milieu de production.
46
registres pour identifier les animaux soignés. Si le lait semble anormal, il ne devrait en aucun
cas servir à la consommation humaine.
Le producteur devrait prendre les précautions nécessaires pour réduire au minimum les
risques d’infection des mamelles et des pis ainsi que les risques de dommage aux tissus. Le
premier lait (petite quantité initiale de lait prélevé) provenant de chaque mamelle devrait être
rejeté ou ramassé séparément et ne pas servir à la consommation humaine, à moins qu’il ne
soit clairement démontré qu’il n’a aucune incidence sur la sécurité sanitaire et la salubrité du
lait.
IV.4.4.1. Équipement de traite
L’équipement de traite devrait être conçu, construit, installé, entretenu et utilisé de manière à
éviter l’introduction de contaminants dans le lait.
L’équipement de traite est habituellement conçu et construit selon des normes établies qui
évitent l’introduction de contaminants dans le lait. L’équipement choisi pour être installé dans
les exploitations laitières devrait être conforme aux normes de conception et de construction
établies. Il existe également des directives reconnues pour l’utilisation, le nettoyage et
l’entretien appropriés de l’équipement de traite. Ces directives devraient être appliquées pour
éviter tout transfert de maladies entre les animaux par l’intermédiaire de l’équipement de
traite et pour assurer l’obtention d’un lait sûr et salubre.
L’équipement de traite devrait être utilisé de manière à éviter toute blessure au pis et aux
mamelles et à éviter le transfert de maladies entre les animaux.
Il importe d’éviter toute blessure au pis et aux mamelles lors de l’utilisation de l’équipement
de traite car de telles blessures pourraient provoquer des infections et compromettre
éventuellement la sécurité sanitaire et la salubrité du lait et des produits laitiers.
IV.4.4.2. Nettoyage et désinfection de l’équipement de traite
- L’équipement de traite et les citernes de stockage (et autres récipients) devraient être
nettoyés et désinfectés à fond après chaque traite et, si nécessaire, séchés.
- Le rinçage de l’équipement de traite et des citernes de stockage après leur nettoyage et leur
désinfection devrait entraîner l’élimination complète des détergents et des désinfectants, sauf
si les instructions du fabricant indiquent que le rinçage n’est pas nécessaire.
- L’eau utilisée pour le nettoyage et le rinçage devrait être de qualité suffisante pour ne pas
entraîner la contamination du lait.
IV.4.4.3. Santé et hygiène du personnel de traite
– Le personnel de traite devrait être en bonne santé. Tout individu connu pour souffrir ou être
porteur d’une maladie susceptible d’être transmise au lait ou simplement soupçonné de l’être,
ne devrait pas pénétrer dans les locaux de traite s’il y a la moindre chance de contamination.
Toute personne chargée de manipuler du lait devrait subir un examen médical si justifié du
point de vue clinique ou épidémiologique.
– Les mains et les avant-bras (jusqu’au coude) devraient être nettoyés régulièrement.
Ils devraient être lavés de manière systématique avant d’entamer la traite ou de manipuler du
lait.
– La traite ne devrait pas être effectuée par des personnes victimes d’écorchures ou de lésions
découvertes au niveau des mains ou des avant-bras. Toute blessure aux mains ou aux avant-
bras doit être recouverte d’un pansement résistant à l’eau.
48
– Le personnel devrait porter des vêtements appropriés au cours de la traite et ces vêtements
devraient être propres au début de chaque période de traite.
IV.5. Manipulation, stockage et transport du lait
Compte tenu de son utilisation finale, la manipulation, le stockage et le transport du lait
devraient être effectués de manière à éviter la contamination du lait et à réduire au minimum
tout accroissement de sa charge microbienne.
Une manipulation, un stockage et un transport adéquats du lait sont des composantes
fondamentales du système de maîtrise indispensable à la production de lait et de produits
laitiers sûrs et salubres. Le contact avec un équipement insalubre et des substances étrangères
est une cause connue de contamination du lait. Une température excessive est réputée
accroître la charge microbiologique du lait.
IV.5.1. Équipement de stockage
- Les citernes de stockage et les bidons devraient être conçus, construits, entretenus et utilisés
de manière à éviter l’introduction de contaminants dans le lait et à réduire au minimum la
prolifération de micro-organismes dans le lait.
L’équipement de stockage du lait devrait être installé, entretenu et vérifié de manière adéquate
et conformément aux instructions du fabricant et aux normes techniques établies par des
organismes de normalisation technique appropriés pour ce type d’équipement afin d’assurer
le bon fonctionnement de l’équipement.
Les surfaces des citernes, des bidons et des équipements connexes qui entrent en contact avec
le lait devraient être d’entretien facile pour le nettoyage et la désinfection, résistants à la
corrosion et devraient empêcher le transfert de substances au lait en quantité suffisante pour
constituer un risque pour la santé du consommateur.
Les citernes et les bidons de lait ne devraient pas servir au stockage de substances susceptibles
de contaminer le lait par la suite. Des précautions devraient être prises pour éviter toute
contamination ultérieure du lait si les citernes et les bidons de lait sont utilisés pour le
stockage d’aliments autres que le lait.
Les citernes et les bidons de lait devraient être nettoyés et désinfectés périodiquement et assez
souvent pour réduire au minimum ou empêcher la contamination du lait.
Les citernes de stockage ou les parties de citernes installées à l’extérieur devraient être
conçues de manière à interdire l’accès aux insectes, aux rongeurs et à la poussière afin
d’empêcher la contamination du lait.
Un processus de vérification périodique devrait être mis en place pour assurer le bon
fonctionnement de l’équipement de stockage du lait.
- Locaux pour le stockage du lait et de l’équipement de traite
Les locaux de stockage du lait et de l’équipement de traite devraient être situés, conçus,
construits, entretenus et utilisés de manière à éviter l’introduction de contaminants dans le lait.
Chaque fois que le lait est stocké, il devrait l’être d’une manière qui évite l’introduction de
contaminants dans le lait et qui réduit au minimum le développement des microorganismes.
- Procédures et équipements de collecte, de transport et de livraison
La présente section couvre également les activités du personnel chargé du transport du lait.
Le lait devrait être recueilli, transporté et livré sans délai inutile et de manière à éviter
l’introduction de contaminants dans le lait et à réduire au minimum le développement de
micro-organismes.
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Les camions-citernes et les bidons devraient être conçus, construits, entretenus et utilisés de
manière à éviter l’introduction de contaminants dans le lait et à réduire au minimum la
prolifération de micro-organismes dans le lait.
- Des registres devraient être tenus, selon qu’il sera nécessaire, pour accroître la capacité de
vérification de l’efficacité des systèmes de maîtrise.
- L’équipement devrait être conçu et installé de manière à éviter autant que possible des culs-
de-sac ou des points morts dans les conduites de lait.
En présence de cul-de-sac ou de points morts, des procédures spéciales devraient en assurer le
nettoyage adéquat ou empêcher l’émergence de tout danger pour la salubrité.
Les niveaux acceptables de contaminants dans les produits finis devraient être déterminés en
fonction des facteurs suivants:
- objectifs de sécurité sanitaire des aliments, critères établis pour le produit fini et autres
exigences réglementaires, selon le cas;
- niveaux acceptables basés sur l’acheteur en tant que maillon final de la chaîne alimentaire;
- concentrations maximales considérées acceptables par le fabricant compte tenu des niveaux
acceptables convenus par le consommateur et/ou les mesures réglementaires mises en place
par les autorités compétentes en matière de santé publique.
IV.6.2. Identification et évaluation des dangers
Tout danger potentiel devrait être identifié. Cette identification constitue la première étape de
l’analyse des dangers et elle devrait précéder la sélection des mesures de maîtrise.
L’identification devrait être basée sur les descriptions initiales élaborées au cours des étapes
préliminaires ainsi que sur les connaissances acquises, les informations extérieures, les
données épidémiologiques et autres données historiques afférentes au type d’aliment à
l’étude, la nature de la matière première et des ingrédients utilisés ainsi que ceux susceptibles
d’être introduit au cours de la transformation et de la distribution.
Afin de promouvoir une approche d’ensemble, il convient d’identifier les différentes étapes
du processus de fabrication, de la sélection de la matière à la transformation et à la
distribution, qui présentent des dangers potentiels ou favorisent l’introduction de dangers.
Il importe d’évaluer chaque danger potentiel afin de déterminer la gravité de ses effets
néfastes sur la santé et les probabilités raisonnables de son occurrence.
Un système de mesures de maîtrise devrait être mis en place pour tout danger associé à des
effets néfastes graves sur la santé et/ou jugé raisonnablement susceptible de se produire.
IV.6.3. Maîtrise de la température et de la durée de stockage
Le lait cru, les produits intermédiaires et les produits finis devraient être conservés à une
température et pendant une durée appropriées de manière à réduire au minimum
l’augmentation ou le développement d’un danger pour la sécurité sanitaire des aliments et à
préserver la salubrité du produit.
Le lait et de nombreux produits laitiers présentent une teneur en humidité suffisante pour
permettre le développement d’agents pathogènes. Par conséquent, la régulation de la
température et de la durée de stockage se révèlent importantes pour maîtriser le
développement de ces agents pendant l’intégralité du processus de fabrication, de la
manipulation du lait à la distribution et au stockage des produits laitiers périssables (tel le lait
homogénéisé de boisson, les desserts et les fromages mous, suivant la durée de vie). À titre
d’exemple, une température de stockage plus élevée diminuera la durée de vie de la boisson
laitière.
Produits périssables
– La température de stockage devrait être celle qui garantit la sécurité sanitaire et la salubrité
du produit pour sa durée de vie prévue. Si la température est le principal outil de conservation
du produit, celui-ci devra être conservé à la température appropriée. La température
sélectionnée devrait être validée sauf en présence de températures de stockage reconnues et
jugées acceptables.
– Il serait impératif de procéder à un contrôle périodique et adéquat de la température des
aires de stockage, des véhicules servant au transport et des étalages comme suit:
51
Les produits laitiers refusés et renvoyés au producteur devraient être identifiés, séparés du
reste de la production et stockés dans un lieu clairement désigné.
Lorsqu’il existe un risque de contamination croisée entre des produits finis et des matières
premières ou des produits intermédiaires et des milieux contaminés tels que des locaux en
construction, il convient d’envisager une séparation physique telle que l’application de
barrières sanitaires (l’utilisation de barrières physiques ou mécaniques pour empêcher ou
réduire au minimum le transfert de contaminants ou de sources potentielles de contaminants)
et une séparation entre milieux humides et secs.
IV.10.2.2. Contamination physique et chimique
Des mesures de prévention devraient être mises en place pour réduire au minimum les risques
de contamination physique, chimique ou par des substances étrangères du lait et des produits
laitiers.
Le contrôle efficace du matériel d’entretien, des programmes d’hygiène, du personnel, des
ingrédients et des opérations de fabrication est indispensable à la prévention de toute
contamination physique et chimique du lait et des produits laitiers.
Les mesures de prévention devraient inclure des mesures qui réduiront au minimum le
potentiel de contamination croisée entre les composants allergènes et/ou les ingrédients
présents dans d’autres produits et tout produit laitier qui ne doit pas contenir de tels
composants et/ou ingrédients.
IV.11. Exigences relatives à la réception des matières premières (autres que le lait)
L’approvisionnement en ingrédients utilisés pour la transformation des produits laitiers
devrait être conforme aux spécifications et la conformité de ces ingrédients devrait être
vérifiée avant qu’ils ne soient utilisés.
Il a été démontré que des ingrédients contaminés pouvaient entraîner la production de produits
laitiers non sûrs et insalubres car de tels ingrédients sont souvent ajoutés à une étape de la
transformation durant laquelle aucune mesure de maîtrise n’est appliquée.
De préférence, des exigences spécifiques aux matières premières devraient être établies de
manière à obtenir un produit sûr et salubre. Toute matière première réputée contenir des
contaminants chimiques, physiques ou microbiologiques qui ne peuvent être ramenés à des
concentrations acceptables par transformation et/ ou triage réguliers devrait être rejetée. Les
matières premières devraient, le cas échéant, être inspectées et triées avant leur
transformation. Toute assertion de la conformité des matières premières aux exigences en
matière de sécurité sanitaire et de salubrité devrait être vérifiée régulièrement.
IV.11.1. Eau
Les installations de transformation du lait devraient disposer d’eau potable qui répond, avant
sa première utilisation, aux critères spécifiés par les autorités compétentes et qui devrait être
contrôlée sur une base régulière.
L’eau recirculée à des fins de réutilisation devrait être traitée et maintenue de manière à ne
présenter aucun risque pour la sécurité sanitaire et la salubrité du produit fabriqué avec cette
eau.
L’entretien adéquat des systèmes de traitement de l’eau est indispensable pour empêcher que
ces systèmes ne deviennent des sources de contamination. À titre d’exemple, les systèmes de
filtration peuvent héberger des bactéries et leurs métabolites si l’on laisse les bactéries se
développer à même les matières organiques accumulées sur les filtres.
55
Des critères de sécurité sanitaire et de salubrité adaptés aux résultats souhaités devraient être
établis pour toute eau utilisée pour la transformation du lait.
Ces critères dépendront de la provenance de l’eau et de son utilisation prévue.
Ainsi, l’eau réutilisée destinée à être intégrée à une denrée alimentaire devrait au minimum
satisfaire aux critères microbiologiques fixés pour l’eau potable. Le traitement subséquent de
l’eau réutilisée et l’utilisation d’eau récupérée, remise en circuit et recyclée devraient être
gérés en conformité avec les principes HACCP.
Toute réutilisation d’eau devrait faire l’objet d’une analyse des dangers y compris d’une
évaluation de sa capacité à subir un autre traitement. Les points critiques pour sa maîtrise
devraient, le cas échéant, être identifiés et des limites critiques devraient être établies et
contrôlées pour confirmer la conformité de l’eau.
L’approvisionnement en ingrédients utilisés pour la transformation des produits laitiers
devrait être conforme aux spécifications et la conformité de ces ingrédients devrait être
vérifiée avant qu’ils ne soient utilisés.
Les installations de transformation du lait devraient disposer d’eau potable qui répond, avant
sa première utilisation, aux critères spécifiés par les autorités compétentes et qui devrait être
contrôlée sur une base régulière.
Des critères de sécurité sanitaire et de salubrité adaptés aux résultats souhaités devraient être
établis pour toute eau utilisée pour la transformation du lait.
IV.12. Entretien et nettoyage
Les zones où ont lieu les opérations de transformation devraient être préservées autant que
possible de l’humidité.
L’utilisation de méthodes de nettoyage à sec et l’utilisation limitée d’eau dans les zones de
transformation aident à limiter la contamination par le biais de l’eau. Il a été démontré que le
nettoyage humide (autre que le nettoyage en place) pouvait provoquer la contamination du lait
en raison de la production d’aérosols.
Toutes les surfaces entrant en contact avec les produits, au niveau des conduites et de
l’équipement, y compris les zones difficiles à nettoyer telles que vannes de dérivation, siphons
de débordement, bassins de remplissage, robinets de contrôle, devraient être nettoyées de
manière adéquate.
IV.12.1. Programmes de nettoyage
Un programme régulier de vérification des techniques de nettoyage devrait être mis en place.
Tous les équipements et ustensiles utilisés pendant les opérations de transformation devraient
être nettoyés et désinfectés, rincés avec une eau sûre et salubre pour son utilisation prévue (à
moins que les instructions du fabricant n’indiquent que le rinçage n’est pas obligatoire), puis
égouttés et séchés si nécessaire.
IV.13. TRANSPORT
Exigences: Les produits visés par devraient être transportés à une température et pendant une
durée n’entraînant pas d’effet néfaste sur la sécurité sanitaire et la salubrité des produits.
Utilisation et entretien: Dans le cas des produits réfrigérés, le compartiment du véhicule
destiné au transport du produit devrait être refroidi avant le chargement et être maintenu en
permanence à une température adéquate, y compris pendant le déchargement.
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V.1. INTRODUCTION
L’Inspection des aliments d’origine animale constitue une partie de l’hygiène de ces aliments,
elle-même, ensemble de techniques visant à prévenir les infections transmises par ces produits
et à éviter leur gaspillage alors qu’ils sont particulièrement précieux et nécessaires à la
nutrition de l’homme.
Elle comporte l’examen des viandes de boucherie et des abats, des produits laitiers, des
produits de l’aviculture, des produits de la mer, ainsi que des préparations qui en dérivent,
dans un triple but :
- Protéger la santé publique par le retrait de la consommation des produits dangereux,
- Protéger la santé du bétail grâce au dépistage à l’abattoir des maladies contagieuses
qui sévissent dans les régions d’où proviennent les animaux examinés ;
- Assurer la loyauté du commerce en retirant de la vente les produits, qui sans être
dangereux, ont une valeur alimentaire tellement faible qu’ils ne correspondent plus à la
définition d’un aliment, ni par conséquent à leur prix de vente.
Une des parties les plus importantes de l’inspection des aliments d’origine animale est
représentée par l’inspection des viandes de boucheries et des abats : elle concerne les produits
carnés qui proviennent des principales espèces domestiques : cheval, bœuf (zébu et taurin),
petits ruminants, porc.
L’hygiène des aliments d’origine animale, dont l’inspection sanitaire et de salubrité est l’une
des techniques, impose des règles qu’il est du plus grand intérêt de suivre, car leur
inobservation peut se révéler gravement préjudiciable à la santé du consommateur.
Pour situer cette question dans son importance, il convient de rappeler brièvement l’évolution
de l’hygiène alimentaire.
Depuis des millénaires, l’homme a appris qu’il devait choisir les aliments qui lui étaient
indispensables parmi les produits de ses cueillettes et de ses chasses. Il était guidé dans son
choix par son intelligence, par son expérience acquise, et par des impulsions physiologiques
se traduisant par des appétits, ou au contraire, par des répulsions.
S’il était relativement facile à l’homme se nourrissant de viande de chasse, de choisir une
viande saine, provenant d’un gibier qu’il a vu bien vivant, en bonne santé, qu’il a éviscéré lui-
même, il n’en est plus de même dans une société moderne dans laquelle le consommateur se
ravitaille par l’intermédiaire de commerçants qui lui vendent des aliments dont il ne peut
connaitre l’origine.
58
Dans ces conditions apparaît la nécessité d’un contrôle du circuit de distribution pour déjouer
éventuellement le manque d’honnêteté de certains professionnels et suppléer à l’ignorance
d’une grande partie des populations en matière d’hygiène alimentaire.
Dans nos sociétés actuelles, il est donc mis en place des organismes de surveillance du circuit
de distribution capables de fournir certaines garanties au consommateur. Ces organismes
assurent en principe cette surveillance depuis l’animal vivant jusqu’à la boutique du
commerçant de détail.
L’application des règlements concernant l’hygiène des aliments d’origine animale et
généralement confiée aux services vétérinaires nationaux spécialisés, cependant que des
auxiliaires de ces services peuvent être recrutés, selon les besoins, parmi des agents capables
d’acquérir des connaissances indispensables à l’exercice de cette activité.
C’est ainsi que, dans certains postes éloignés des grands centres dans lesquels les services
vétérinaires ne sont pas représentés, l’inspection a souvent été confiée à des agents du service
de santé.
Les pouvoirs publics se doivent d’informer le consommateur afin qu’il évite les erreurs
d’hygiène alimentaire néfastes à sa santé. C’est pourquoi ils doivent connaître et faire
connaître le rôle des produits d’origine animale comme vecteurs de maladies, ainsi que les
mesures préventives qui doivent être mises en œuvre pour les écarter. Les maladies transmises
par ces produits peuvent être classées en trois groupes :
- Les maladies d’origine chimique ou toxicologique
Ce groupe comprend les intoxications dues à certains poissons ou coquillages toxiques
fréquents dans les mers tropicales, à la présence d’agents chimiques de conservation (formol,
acide salicylique).
- Les infections animales endogènes
Elles sont transmises à l’homme par les aliments (zoonoses)
On peut citer dans ce groupe une longue liste de maladies infectieuses :
- Charbon bactéridien, Tuberculose bovine, Brucellose bovine, caprine, Salmonelloses du
porc, Rouget du porc…
et un certain nombre de zoonoses helminthiques :
- Cysticercose, Echinococcose, Trichinose…
* Les aliments d’origine animale sont de très bons milieux de culture pour un grand nombre
de micro-organismes pathogènes,
* Les aliments initialement salubres par eux-mêmes peuvent être contaminés par :
- Les mains sales des manipulateurs, dont les souillures apportent fréquemment les
Salmonella, germes responsables de graves paratyphoïdes chez l’homme, sur les viandes, le
poisson, dans le lait ;
- Les excrétât des manipulateurs atteints d’ulcères, de furoncles…
- Les excréments des animaux qui souillent les carcasses au cours d’abattages et
d’éviscérations malhabiles ;
-Les souillures du sol dans les abattages malpropres, à même le sol ;
- L’eau polluée, utilisée sur les aires d’abattage servant à laver les récipients recevant les
produits alimentaires ;
- Les poussières véhiculées par l’air venant se coller aux carcasses fraîches ;
-Les insectes, les rongeurs, vecteurs mécaniques de micro-organismes pathogènes.
V.2.3. Définition du rôle et des qualités de l’agent de l’inspection
L’agent de l’inspection, quel que soit son titre, technicien, contrôleur, préposé, doit, pour
remplir correctement son rôle, posséder plusieurs qualités.
60
Le rôle. En principe le rôle de l’agent est d’assurer une exécution permanent de l’inspection,
surtout au niveau des abattoirs, en l’absence, pour des causes diverses, d’un inspecteur
vétérinaire.
En fait, il convient de distinguer les deux cas suivants :
-en premier lieu, lorsque l’agent travaille sous l’autorité directe, effective, de l’inspecteur
vétérinaire, son rôle principal consiste à estampiller, pour être livrés à la consommation, les
produits et surtout les viandes et les abats qu’il a reconnus sains, et d’autre part, à empêcher
leur circulation lorsqu’il les a reconnus malsains ou suspects, jusqu’à la décision de
l’inspecteur ;
-en second lieu, lorsque l’agent travaille hors de la présence effective d’un inspecteur
vétérinaire, à qui il ne peut faire appel, il est amené, en plus, à agir sous sa propre
responsabilité pour séquestrer les animaux suspects sur pied, pour saisir les produits
impropres à la consommation et les dénaturer.
Ce dernier cas se présente fréquemment dans les pays tropicaux, en raison de la dispersion
parfois considérable des points d’abattage : seuls quelques grands centres peuvent faire appel
aux services d’un inspecteur vétérinaire.
Les qualités. L’agent doit posséder des qualités psychologiques et des aptitudes physiques
bien déterminées en plus d’une solide technique professionnelle, appuyée sur l’expérience et
faisant appel à l’observation scrupuleuse des faits et au raisonnement.
Ces qualités sont l’esprit de décision et l’autorité
L’esprit de décision intervient de façon permanente puisque chaque examen est suivi
automatiquement de la décision de laisser ou non consommer les produits inspectés. Les
tâtonnements, les hésitations, les révisions de jugement constituent, pour l’agent, un lourd
handicap que certains professionnels ont vite fait d’exploiter à leur profit.
L’autorité permet à l’agent de se faire respecter du personnel placé sous ses ordres et surtout
des professionnels qu’il devra connaître aussi bien que possible tout en n’ayant aucune
obligation d’aucune sorte envers eux. Il y a là une certaine attitude à prendre qu’il est parfois
bien difficile de conserver.
Cette autorité sera mise d’autant plus à l’épreuve que l’agent est le plus souvent amené à agir
seul, sous sa propre responsabilité.
Les aptitudes physiques sont conditionnées par le fait que l’agent utilise le sens de la vue pour
se faire une opinion sur l’aspect, la couleur, les anomalies. Il utilise l’odorat pour déceler les
odeurs anormales (odeurs ammoniacale) de certaines putréfactions. Il se sert également du
toucher pour apprécier la consistance d’un produit, la friabilité d’un organe (foie). Par contre,
on n’utilise pas le sens du goût en inspection des viandes.
L’agent d’inspection devra de plus être en parfaite santé et reconnu indemne de maladies
contagieuses, de tuberculose en particulier.
V.3. INSPECTION DES VIANDES DE BOUCHERIE ET DES ABATS
V.3.1. LE MATERIEL D’INSPECTION
Le matériel utilisé pour l’inspection est d’une grande diversité.
Il dépend en effet :
- de la nature très variée des aliments à inspecter,
- du type d’examens de recherche à effectuer,
- de l’aménagement général de l’établissement où se déroule l’inspection.
61
Cependant, l’agent de l’inspection, quelle que soit son activité principale, doit disposer, dans
tous les cas, d’un matériel minimal que nous appelons matériel de base. Il peut, de plus, être
doté d’un matériel complémentaire pour effectuer des examens plus particuliers.
V.3.1.1. Le matériel de base
Ce matériel comprend :
-les vêtements, le thermomètre médical, les couteaux d’inspection, les lavabos et les cuvettes.
V.3.1.1.1. Les vêtements
Avant de commencer son travail, l’agent revêt une blouse de couleur blanche, pour se
protéger des souillures inévitables au cours de son inspection. Un tablier peut servir à défaut
de blouse.
Ces vêtements devront toujours être entretenus en parfait état de propreté et changés aussi
souvent qu’il est nécessaire.
Des bottes en caoutchouc, donc facilement lavables, complètent la tenue de travail, surtout
dans les abattoirs de moyenne ou grande importance.
V.3.1.1.2. Le thermomètre médical
Utilisé au cours de l’inspection des animaux de boucherie sur pied pour les animaux
accidentés, malades ou suspects, et devant être abattus d’urgence.
V.3.1.1.3. Les couteaux d’inspection
Instruments d’une importance primordiale dans l’inspection des viandes de boucherie et des
abats.
On utilise un solide couteau de boucherie à lame large et bien affûtée. Chaque fois que le
couteau a été en contact avec une partie malade ou souillée de la carcasse on doit le nettoyer
et ensuite le désinfecter.
Le nettoyage se fait à l’eau additionnée de savon ou d’un produit détersif et est suivi d’un
essuyage soigneux.
La désinfection se fait par flambage de la lame trempée dans de l’alcool à bruler. Cette
désinfection est de rigueur chaque fois que le couteau entre en contact avec une substance
malsaine dangereuse : viande charbonneuse, ganglion tuberculeux, pus d’un abcès, etc., faute
de quoi on risque d’infecter une viande saine avec un instrument souillé.
V.3.1.1.4. Le matériel d’estampillage
L’estampillage des viandes sanctionne leur inspection.
Sa pratique s’effectue à l’aide d’estampilles à timbre ou d’estampilles à rouleaux.
L’estampille à timbre gravé sur cuivre, analogue à ceux utilisés dans les bureaux
administratifs, représente l’instrument le plus employé. Les timbres en caoutchouc sont à
déconseiller, les graisses animales finissent par dissoudre cette matière.
L’estampille à rouleaux comprend un cylindre en cuivre où sont gravés en relief les
inscriptions à imprimer et un cylindre recouvert de feutre servant à l’encrage du premier. Cet
appareil réalise un estampillage rapide il permet d’atteindre les parties hautes des grosses
carcasses suspendues. Il demande cependant un entretien soigneux car il s’encrasse de débris
de graisse et d’aponévroses et s’enraye assez facilement.
Les encres qui servent à imprégner les estampilles sont fabriquées avec des produits spéciaux
qui le font agréables à la vue, adhésives, indélébiles, dépourvues de toxicité.
bleu de méthylène………………………………………………………… 7 g
alcool à 90°………………………………………………………………….. 100 g
glycérine………………………………………………………………………… 50 g
eau………………………………………………………………………………… 500 g
- Formule d’encre rouge :
fuchsine acide………………………………………………………………… 7 g
alcool à 90°……………………………………………………………………100 g
glycérine……………………………………………………………………. 50 g
eau……………………………………………………………………………. 500 g
Il est possible de préparer facilement ces encres.
On fait dissoudre le produit colorant (bleu de méthylène ou fuchsine) dans l’alcool ; on laisse
macérer deux jours en agitant de temps en temps, on ajoute l’eau et la glycérine et on filtre le
tout sur un tampon d’ouate disposé au fond d’un entonnoir.
V.3.1.1.5. Lavabos et cuvettes
Une installation, même très simple, est rigoureusement indispensable pour permettre le lavage
des mains et des instruments après l’inspection.
Les mains, qui ont été en contact avec des viandes dangereuses, des produits malsains, sont
désinfectées après lavage, soit à l’alcool, soit à l’aide d’une solution de formol à 1 p.100.
V.3.1.1.6. Le matériel complémentaire
Il est beaucoup plus varié et complexe que le matériel de base.
On peut citer d’exemple :
-Matériel de prélèvement et nécessaire à autopsie :
- bocaux, cuvettes, lames, scie, rogne-pied, etc. ;
-Matériel de stérilisation :
- autoclave, bouilleur, stérilisateur à air sec,
-matériel de laboratoire :
-étuve, réfrigérateur, balance, microscope,
-Matériel de bureau :
-registres, carnets, etc. ;
Il apparaît donc indispensable de se reporter à des ouvrages spécialisés lorsque l’on doit se
livrer à des inspections d’un caractère bien particulier, par exemple : détermination du taux de
matière grasse du lait, mirage des œufs, etc.
L’animal de boucherie doit présenter tous les aspects de la bonne santé. Dès qu’il présente un
signe quelconque de maladie, l’attention de l’inspecteur doit être mise en éveil et son examen
particulièrement approfondi.
Cet examen, qui a lieu habituellement dans un parc d’attente à l’abattoir, la veille du jour de
l’abattage, porte d’une façon générale sur :
- L’attitude, le comportement ;
- L’aspect extérieur général (malade cutanées) ;
- Le rythme respiratoire (animaux fiévreux) ;
- L’état du mufle chez les ruminants et les porcs ;
- L’orifice buccal (peste bovine) ;
- L’aspect de l’œil ;
- L’orifice des voies digestives (entérite) ;
- L’orifice des voies génitales (métrite) ;
- Les articulations (arthrites des jeunes veaux).
L’examen sur pied du bœuf comporte plus spécialement, en plus des données précédentes :
- Le signalement succinct pour l’identification de l’animal qui devient indispensable
du point de vue commercial en cas de saisie partielle ou totale ;
- L’exploration, c’est-à-dire la saisie à pleine main des principaux maniements
(abords, grasset, travers) donnant une estimation de la qualité, l’état
d’engraissement, l’évaluation du poids vif.
- L’exploration des ganglions lymphatiques superficiels.
Cette exploration a pour but d’apprécier le volume normal, ou au contraire, l’hypertrophie des
principaux ganglions superficiels (préscapulaires, précruraux, rétromammaires).
Ces ganglions sont d’autant plus perceptibles que l’animal est maigre. Leur hypertrophie est
un signe de suspicion d’une affection qu’il importe de diagnostiquer au moment de l’examen
de la carcasse.
L’examen sur pied des petits ruminants, plus simple, ne comporte pas d’exploration des
ganglions lymphatiques.
L’examen sur pied du porc vise à rechercher :
- Les congestions généralisées ou en plaques, signes de suspicion de certaines
affections microbiennes dangereuse pour l’homme, telles que le « rouget ».
- Les boiteries, mises en évidence en obligeant l’animal à se déplacer peuvent être
dues à des simples lésions osseuses ou à des arthrites d’origine infectieuse
(rouget).
V.3.2.1.2. Conduite à tenir à l’issue de l’inspection sur pied
L’inspection sur pied permet de constater l’existence de quatre cas en dehors des animaux
reconnus en bonne santé.
1° Cas des animaux blessés ou accidentés
Ces animaux doivent presque toujours être abattus d’urgence : ils présentent des fractures,
des hémorragies à la suite, par exemple, de tamponnement par des véhicules automobiles.
Ils sont abattus sous la surveillance de l’agent de l’inspection qui attendra quelques heures
afin de permettre aux altérations pathologiques de se manifester sur la carcasse. On prendra
la température de ces animaux avant l’abattage.
2° Cas des animaux fatigués
La fatigue provient d’un long tassés dans un véhicule arrivent souvent très fatigués
(moutons). Il est alors profitable de les laisser se reposer deux jours avec un bon
abreuvement avant de les abattre pour en obtenir une viande de meilleure qualité. Prendre
également la température avant l’abattage.
64
Cet habillage comporte deux opérations : le dépouillement, qui consiste à enlever la peau, et
l’éviscération, qui consiste à ouvrir la cavité abdominale puis la cavité thoracique pour en
extraire les viscères. Seuls les reins sont laissés adhérents à la carcasse.
Pour les ruminants la tête avec la peau attenante est séparée de la carcasse par désarticulation
entre l’os occipital et l’atlas, et les pieds par désarticulation au niveau du carpe ou du tarse.
Pour les porcs la tête est enlevée, mais les pieds sont laissés attenants à la carcasse. Les porcs
ne sont pas dépouillés.
La carcasse comprend quatre quartiers : l’animal suspendu par les membres postérieurs est
sectionné dans le sens de la longueur, ce qui donne deux demi-carcasses. Chacune de ces
demi-carcasses est sectionnée dans le sens transversal en deux quartiers : un quartier antérieur
et un quartier postérieur.
Le cinquième quartier est constitué par tout ce qui ne fait pas partie des quatre autres : peau,
tête, langue, viscères thoraciques et viscères abdominaux, sang, vessie, poils, corne, onglons,
etc.
On appelle abats tout ce qui est consommable dans le cinquième quartier, et issues ce qui est
inconsommable. Parmi ces issues la peau est encore qualifiée de dépouille.
En résumé :
Un bœuf → une carcasse → deux ½ carcasses → 4 quartiers
↘
Un cinquième quartier ↗ abats (consommables)
↘ Issues (non consommables)
En matière d’inspection des viandes, la carcasse et le 5 e quartier présentent un intérêt égal et
nous rappelons que l’agent doit exiger dans tous les cas leur présentation en totalité. Il doit
s’opposer aux pratiques de certains bouchers, qui consistent à soustraire à l’inspection
certaines parties du 5e quartier.
V.3.3.2. Déroulement général de l’inspection
On poursuit par un examen d’une importance primordiale, celui des ganglions bronchiques et
médiastinaux (tuberculose) et on termine par celui de la trachée, qui est fendue dans toute sa
longueur depuis le larynx jusqu’à la division des grosses broches.
Le cœur
On examine d’abord le péricarde, séreuse qui enveloppe le cœur. Il peut se présenter épaissi,
oedémacié (péricardite).
Le péricarde peut renfermer entre ses deux feuillets un volume anormal de liquide, ou un
liquide d’aspect anormal : présence de sang, de pus, de filaments de fibrine.
On incise ensuite le péricarde pour mettre à nu le cœur dont on examine la surface pour
déceler des formes parasitaires (cysticerques) ou des lésions hémorragiques (pétéchies).
Pour examiner le muscle myocarde, on incise le cœur au niveau du ventricule gauche,
parallèlement au sillon interventriculaire qui sépare les deux ventricules.
La rate
De tous les organes abdominaux, la rate est celui qui présente le plus d’importance en
inspection des viandes dans les pays tropicaux, en raison de la présence à l’état endémique
dans plusieurs entre eux du charbon bactéridien. Il importe de refuser d’estampiller toute
carcasse présentée sans la rate.
Cet organe est palpé avec les deux mains après qu’on en a apprécié la forme, le volume, la
couleur.
L’examen permet d’apprécier la couleur et la consistance du tissu splénique qui, en cas de
charbon, est friable et laisse écouler une boue noirâtre.
Le foie
L’examen du foie se fait sur l’organe disposé à plat sur une table, la face postérieure au-
dessus.
On examine le foie dans son ensemble pour juger de la forme, de la couleur, du volume
(hypertrophie), de l’aspect de la surface (taches sanguines, abcès, kystes, adhérences).
On procède ensuite à la palpation des zones profondes et on pratique des incisions au niveau
des anomalies que l’on soupçonne. Ces incisions permettent d’apprécier l’état du tissu
hépatique : décollation, congestion, sclérose.
L’examen des canaux biliaires permet de déceler la présence des douves. L’incision de la
vésicule biliaire permet de constater la congestion de la muqueuse interne qui constitue un
signe de peste bovine.
L’estomac
On examine la surface externe et la muqueuse interne (présence de parasites)
L’intestin
On examine la surface externe sur laquelle on aperçoit souvent des nodules parasitaires
d’oesophagostomose chez les petits ruminants. On trouve également des lésions de
congestion.
En cas de suspicion on ouvre l’intestin pour examiner la muqueuse interne que l’on
débarrasse du contenu intestinal par lavage sous un filet d’eau. On peut y déceler la présence
d’ulcères (peste bovine, tuberculose) ou de parasites.
Les reins
Les reins ou rognons ne font pas partie du 5e quartier, car ils restent attachés à la carcasse. On
les examine en fait au cours de l’inspection de la carcasse.
On inspecte d’abord leur surface en appréciant leur volume, leur forme. Les lésions les plus
fréquentes sont les kystes ladriques (cysticerques).
En cas de suspicion de lésion interne (abcès), on les incise suivant un plan médian allant de la
grande courbure du bord externe convexe jusqu’au hile et on ouvre les deux moitiés ainsi
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séparées. Pour faciliter l’opération, on pose le rein à plat sur une table et on appuie dessus
avec la main gauche bien étendue.
Les organes génitaux
Les organes de l’appareil génital sont rarement examinés, sauf lorsque l’on soupçonne une
métrite en cas d’avortement pour cause de brucellose.
Les mamelles sont examinées pour y découvrir les abcès, les lésions de tuberculose.
V.3.3.2.3. Inspection de la carcasse
Cet examen suit normalement celui des viscères et comprend un examen habituel fait
systématiquement sur toutes les carcasses et une série d’examens particuliers qui doivent être
exécutés dès que l’on soupçonne quelque chose d’anormal.
Examens habituels
L’inspection débute par un coup d’œil général, donné à distance, sur la carcasse, qui renseigne
l’agent sur son aspect dans son ensemble.
L’agent procède ensuite à un examen de près en usant de la palpation.
Une technique préliminaire se nomme la poignée de main. On saisit un avant-bras par son
milieu et on le secoue. Sur une carcasse bien raffermie ce geste mobilise la totalité de l’épaule
car celle-ci est solidaire de la cage thoracique contre laquelle elle est plaquée.
En fait, très souvent, dans les pays tropicaux on n’utilise pas cette technique en raison de
l’impossibilité d’attendre le ressuage des viandes, c’est-à-dire l’évaporation au contact de l’air
de leur humidité de surface et leur figement, c’est-à-dire leur refroidissement et leur
raffermissement.
On examine la carcasse, séparée en deux demi-carcasses, de haut en bas, d’abord sur la face
externe, puis sur les régions internes, c’est-à-dire la cavité abdominale (péritoine pariétal,
reins), la cavité thoracique (plèvre pariétale), le collier et la totalité de la section de la colonne
vertébrale pour déceler les lésions osseuses.
Examens particuliers
En cas de suspicion d’anomalies, une inspection plus approfondies doit être réalisée : elle
comprend une série d’opérations, dont le lever de l’épaule est une des plus faciles à réaliser et
des plus intéressantes.
Cette opération, qui fait partie du découpage des bêtes de boucherie, permet d’apprécier l’état
du tissu conjonctif, son degré d’humidité, la présence de lésions hémorragiques. La section
des vaisseaux sanguins axillaires permet de juger de l’aspect du sang ; enfin, l’odeur qui se
dégage au moment du lever de l’épaule renseigne sur une putréfaction éventuelle de la
carcasse.
Un autre examen, pratiqué surtout chez le bœuf, plus délicat à réaliser, comporte la levée « du
tende de tranche », c’est-à-dire des muscles cruraux internes, à la face interne de la cuisse
détachée du quartier postérieur.
Cet examen donne d’utiles renseignements sur l’état des masses musculaires des carcasses
provenant d’animaux fiévreux ou surmenés.
Si ces douze examens sont négatifs, on ne risque guère (compte tenu de l’examen de l’animal
sur pied) de laisser mettre en consommation une viande dangereuse pour l’homme. Mais cette
liste n’est pas limitative : des viandes spéciaux sont pratiqués en cas de découverte ou de
suspicion d’altérations diverses.
1) Examen de la rate
Il est important de procéder à l’examen de la rate en priorité pour dépister le charbon
bactéridien, fréquent dans les pays tropicaux. Cette maladies produit une hypertrophie de la
rate, qui devient friable et laisse écouler, quand on incise, une boue noirâtre. En cas de doute,
un frottis de rate permet de rechercher la bactéridie charbonneuse. Ce dépistage immédiat du
charbon bactéridien permet de s’entourer de toutes précautions utiles pour la manipulation
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6) Examen du foie
Examiner la surface de l’organe pour rechercher les abcès, les kystes parasitaires, les lésions
de distomatose. La couleur peut être jaune (ictère, maladies infectieuses) ou noirâtre
(congestion).
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Palper l’organe pour éprouver sa consistance, parfois dure au point d’être immangeable,
parfois friable ou ramollie dans certaines maladies infectieuses et pour déceler des lésions des
tissus profonds.
Inciser l’organe sur sa face postérieure, dans le sens longitudinal, pour rechercher les douves
au niveau des canaux biliaires.
Rechercher les lésions de tuberculose et inciser les ganglions du foie.
7) Examen des viscères digestifs
Examiner les deux faces des réservoirs gastriques pour rechercher les lésions d’inflammation
et de peste bovine.
Inciser les ganglions de la panse pour dépister la tuberculose.
Examiner ensuite les intestins pour rechercher les lésions de tuberculose et de peste bovine.
On examine la muqueuse de l’intestin grêle en ouvrant cet organe sur quelques centimètres.
On trouve fréquemment des petits abcès jaunâtres, de la taille d’un grain de sorgho, dus à
l’oesophagostomose.
En cas de congestion, de lésions hémorragiques, d’ulcérations, toujours penser à la peste
bovine.
Inciser les ganglions mésentériques pour la recherche de la tuberculose intestinale.
8) Examen des filets
Retourner à la carcasse et examiner les « filets » ou muscles psoas, où l’on trouve souvent des
cysticerques.
Dans certains abattoirs, on incise ces muscles dans le sens de la longueur pour effectuer une
recherche approfondie de ces parasites, mais cette pratique détériore un morceau de viande
très prisé et d’une valeur marchande élevée. Par contre, des sections transversales ne gênent
pas pour préparer les filets sous forme de « tournedos » et elles sont tout aussi efficaces du
point de vue diagnostic que les sections délabrantes longitudinales.
9) Examen des reins
Examiner la région des reins, pis extraire les reins de la graisse qui éventuellement les
entoure, et les examiner pour rechercher de cysticerques.
Si l’organe est d’une couleur, d’une consistance ou d’un volume anormaux, l’inciser d’un
coup de couteau depuis son bord convexe jusqu’au hile, et ouvrir pour examiner l’intérieur.
On peut trouver des abcès, des kystes parasitaires, des calculs, des lésions de tuberculose.
10) Incision des muscles de la cuisse et de l’épaule
L’incision des muscles de la cuisse se fait au ras de l’os du pubis, et celle des muscles de
l’épaule au niveau des muscles ancônés.
Ces incisions ont pour but de dépister les cysticerques et d’apprécier l’état de la viande :
couleur, degré d’humidité, odeur.
11) Incision des ganglions rétromammaires et précruraux
Inciser les ganglions rétromammaires et précruraux, faciles à atteindre et à observer, et qui
renseignent sur l’état sanitaire de la mamelle et de la paroi abdominale du point de vue de la
tuberculose.
12) Incision des ganglions préscapulaires
Inciser les ganglions préscapulaires qui renseignent sur l’état sanitaire de l’encolure du point
de vue de la tuberculose.
Quand ces douze examens ont révélé un état sanitaire satisfaisant, on peut autoriser la mise en
consommation de l’animal et procéder à l’estampillage de la carcasse.
Dans le cas contraire, on procédera à des examens spéciaux, dont les courants concernent les
maladies infectieuses ou parasitaires et les altérations suivantes. Il faut préciser que certains
de ces examens sont déjà du ressort de l’inspecteur vétérinaire et du laboratoire après
prélèvements éventuels.
-Maladies :
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Les lésions caractéristiques se décèlent au niveau des poumons. Dans le cas de péripneumonie
aiguë le poumon est volumineux, lourd : un morceau lésé mis dans un verre rempli d’eau
tombe au fond.
Les coupes faites au niveau des parties malades ont un aspect marbré dû à l’infiltration
considérable des cloisons conjonctives séparant les lobules du tissu pulmonaire. Les coupes
laissent écouler une abondante sérosité.
Les plèvres sont recouvertes d’une couche grumeleuse molle et on trouve entre les feuillets
une certaine quantité de liquide clair ou plus ou moins louche.
Si les bovins sont atteints de péripneumonie sous une forme aiguë et que la viande est
fiévreuse ou hydrohémique, on procèdera à la saisie de la carcasse.
Dans le cas contraire, on ne saisira que les poumons et on épluchera les plèvres.
La maladie légalement contagieuse donne lieu à déclaration.
V.3.4.2.6. Cysticercose (ou ladrerie)
La présence de cysticerques, c’est-à-dire de larves du Tænia saginata humain rend la viande
impropre à la consommation. En effet, son ingestion après cuisson insuffisante (rotis,
brochettes) provoque, chez l’homme, l’apparition d’un tænia. Les cysticerques se recherchent
surtout au niveau du cœur, des muscles masséters, de la langue, des filets, des muscles de la
cuisse et de l’épaule. On peut les rencontrer aussi à la surface des reins.
En principe, une viande ladre doit être saisie et détruite.
En fait, le pourcentage, souvent considérable de carcasses parasitées en Afrique (jusqu’à 70p.
100), oblige à une large tolérance : les viandes légèrement parasitées peuvent être livrées à la
consommation après stérilisation.
La stérilisation s’effectue soit par congélation, soit par cuisson, soit par saumurage.
Congélation : les carcasses de bovins préalablement réfrigérées sont entreposées pendant 54
heures à -15°C. la stérilisation est totale, aussi bien pour les cysticerques profonds que pour
les superficiels.
Cuisson : découpage de la carcasse en morceaux de 1 kg au maximum, qu’on fait cuire
pendant 2 heures au moins dans l’eau bouillante.
Saumurage : immersion de la viande en morceaux de 1 kg environ dans une solution de sel
appelée « saumure » pendant au moins 21 jours. Cette saumure ne peut servir qu’une seule
fois. On la prépare en dissolvant 32 kg de sel dans 100 litres d’eau.
Il est à noter que seule la stérilisation par le froid ne modifie pas l’aspect fr la viande livrée à
la consommation.
Les autres techniques préconisées pour la stérilisation sont sans aucune efficacité : salage à
sec ou séchage.
On considère une viande comme légèrement parasitée quand on rencontre au maximum deux
cysticerques par section dans une région ayant la dimension de ma paume de la main. S’il y a
plus de deux cysticerques par section, la viande doit être saisie et détruite.
Cas de ladrerie « sèche)
Les cysticerques ne restent vivants que pendant quelques mois dans la chair des animaux.
Ensuite, ils meurent et sont envahis par du calcaire, qui fait crisser le bistouri à l’incision. Ils
ne sont donc plus dangereux à ce stade et la viande peut être mise en consommation sous
réserve qu’il n’y ait qu’une infestation légère. Une infestation massive rend la viande
répugnante et non commercialisable et la saisie s’impose
V.3.4.2.7. Echinococcose
Maladie parasitaire due à un ténia signalée surtout dans le bassin tchadien et plus
sporadiquement dans d’autres Etats de l’Afrique tropicale.
Le ténia échinocoque est un ver plat de très petite taille (4 à 5 mm) vivant dans la partie
duodénale de l’intestin grêle des carnivores (chien, chat, chacal).
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La larve ou échinocoque ou kyste hydatique parasite surtout le foie et les poumons des
herbivores domestiques (chameau, bovins, petits ruminants) et du porc. Ce kyste se présente
sous forme d’une vésicule globuleuse de dimension variable (jusqu’à la grosseur d’une petite
orange) à paroi blanchâtre, épaisse. Parfois il dégénère, se calcifie, devient dur. Les organes
parasités sont déformés et hypertrophies par les vésicules qui le parsèment.
L’homme s’infeste par l’intermédiaire du chien et contacte une maladie très grave à forme
hépatique ou pulmonaire.
Le chien s’infecte en absorbant des viscères parasités d’animaux de boucherie.
La saisie de la totalité de l’organe parasité est de règle : un simple épluchage risque de laisser
passer une lésion profonde. On doit détruire avec soin ces organes et surtout les soustraire aux
chiens qui constituent la source de la dissémination de la maladie.
Soulignons ici que, d’une façon plus générale, les chiens ne doivent en aucun cas avoir la
possibilité de pénétrer dans un abattoir.
V.3.4.2.8. Distomatose (douve du foie)
La douve siège dans les canaux biliaires du foie. Le parasite a l’aspect d’une petite feuille de
couleur grise. Les canaux biliaires sont sclérosés, c’est-à-dire épaissis et durs. Ils forment de
gros cordons blancs à la face postérieure du foie. Quand on les incise, on trouve les parasites.
Selon l’importance des lésions, le foie sera saisi en totalité ou débarrassé des canaux biliaires
sclérosés.
V.3.5. INSPECTION SYSTEMATIQUE DE LA VIANDE DE PETITS RUMINANTS
La pathologie des petits ruminants est dominée par plusieurs maladies infectieuses : charbon
bactérdien, peste des petits ruminants, maladie caséeuse du mouton, et surtout en ce qui
concerne le mouton, par plusieurs maladies parasitaires : distomatose, strongyloses gastro-
intestinales, gales.
V.3.5.1. Inspection sur pied
On donne un coup d’œil général pour juger de l’état d’ensemble de l’animal. Palper les
lombes pour apprécier l’état d’embonpoint.
On regarde la tête :
- Croûtes de gale,
- Jetage provenant d’affections respiratoires,
- Pâleur de la muqueuse oculaire dans les anémies parasitaires ou autres,
- Lésion de peste des petits ruminants au niveau des muqueuses de la tête.
On regarde la peau : gales, abcès, etc.
V.3.5. 2. Examen de l’animal abattu
V.3.5.2.1. Examens systématiques
On désigne sous le nom de fressure l’ensemble des organes thoraciques ou abdominaux
suivants : poumons, cœur, diaphragme, foie, rate, du veau, du mouton et du porc préparés
pour la boucherie, laissés adhérents entre eux.
Poumons : on examine d’abord les poumons souvent lésés chez le mouton : broncho-
pneumonie vermineuse, kystes parasitaires, pneumonie.
Les ganglions ont à peu près la même disposition que chez le bœuf. Ils sont surtout atteins
d’abcès caséeux, mais ceci n’est pas dû la tuberculose, qui est exceptionnelle chez les ovins.
Ces abcès sont la traduction de l’infection par un bacille pyogène (Preiz Nocard) qui cause
surtout des accidents su système lymphatique. Les abcès des ganglions sont superficiels ou
profonds, renfermant un pus épais, jaune ou vert jaunâtre, sans odeur, sans grumeaux,
enfermés dans une coque fibreuse et épais, d’où le nom de maladie caséeuse du mouton.
Les autres ganglions les plus souvent atteins sont les ganglions du flanc, les préscapulaires et
ceux du foie.
Cœur : on peut y trouver des lésions de péricardite et, par exception des vésicules ladriques.
76
Les viandes peuvent être à la fois hydrohémiques et cachectiques : on les désigne sous le nom
d’hydrocachectiques.
Conduite à tenir : les viandes hydrocahectiques, dépourvues de toute valeur alimentaire, sont
saisies. Elles présentent d’ailleurs un aspect très peu appétissant.
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Les viandes hydrohémiques et les viandes cachectiques, qui ne présentent aucun danger pour
l’homme, sont livrées à la consommation.
Cependant, en raison de leur faible valeur marchande, la loyauté du commerce voudrait
qu’elles soient estampillées de façon spéciale et vendues à un prix inférieur à celui des autres
viandes.
V.3.7.2. Viandes malades inapparentes
La présence de certains germes microbiens dans la viande peut n’y déterminer aucune
altération apparente. Ces infections microbiennes, heureusement rares, sont redoutables pour
l’homme qui consomme ces viandes, chez qui elles déterminent des accidents graves, parfois
mortels, à prédominance gastro-intestinale. Les germes microbiens de la famille des
Enterobacteriaceae sont particulièrement dangereux (Salmonella, colibacille).
Eléments de suspicion
Il faut se méfier des viandes provenant d’animaux présentant des diarrhées infectieuses,
entérites, broncho-pneumonie, arthrites, métrites, péritonites, météorisations aigue et
affections purulentes.
Pour dépister ces maladies, l’examen des animaux sur pied revêt une importance capitale.
L’animal peut présenter des signes cliniques de maladies qui passeront inaperçues à l’examen
de la carcasse. C’est la raison pour laquelle cette inspection ne doit jamais être négligée. On
se méfiera donc particulièrement des animaux faisant ou ayant fait l’objet d’un abattage
d’urgence pour cause de maladie.
Le diagnostic de la rage ou de tétanos, dans toutes les espèces, sur l’animal vivant, entraîne la
saisie totale. Ces deux affections redoutables ne provoquent pas de lésions caractéristiques de
la viande.
Il ne faut pas oublier de plus, que des carcasses saines, provenant d’animaux sains, peuvent
être contaminées par des entérobactériacées et d’autres microbes dangereux pour l’homme, au
cours de manipulations postérieures à l’abattage. C’est pourquoi il faut veiller tout
particulièrement à l’hygiène des lieux d’abattage, des moyens de transport des viandes des
lieux d’abattage aux lieux de distribution des viandes et du personnel qui manipule les
viandes.
V.3.7.3. Conduite à tenir vis-à-vis des viandes insuffisantes non malades
Il est nécessaire d’évoquer ici un problème important du point de vue économique et social
dans le pays d’Afrique tropicale, qui souffrent à l’état permanent d’une importante pénurie de
viande.
Quel doit être l’attitude de l’agent d’inspection en présence de viandes insuffisantes non
toxiques.
Il est évident qu’en Afrique tropicale le bétail élevé sur le mode traditionnel subit une baisse
d’état considérable, qui retentit sur les caractères de la viande, pendant les durs mois de la
saison sèche.
En appliquant strictement les règles habituelles de l’inspection des viandes, on arriverait à
saisir pour un bon motif 50p. 100 du bétail présenté aux abattoirs de la zone sahélienne entre
les mois de mars et Juillet.
En conséquence une large tolérance doit être pratiquée en ce qui concerne les viandes
insuffisantes non malades, qui ne sont ni toxiques ni malsaines pour le consommateur. Cette
large tolérance existe déjà de fait dans de nombreuses régions.
Dans le même ordre d’idée on évite, autant que possible, de pratiquer des saisies totales dans
certains cas, tels que tumeurs, abcès, hématomes, contusions et on se limite à des saisies
partielles, à des épluchages, ect.
82
- Porc : graisse autour des reins, panne, face interne des cuisses. Les ganglions de ces
carcasses sont ramollis, les muscles bruns ou noirs et très flasques.
D’une façon générale, les caractères de la putréfaction sont nettement perceptibles au niveau
du tissu conjonctif situé sous l’épaule. C’est la raison pour laquelle on fait lever l’épaule : il se
dégage alors une odeur très caractéristique et non équivoque.
Conduite à tenir : les viandes putréfiées peuvent être extrêmement dangereuses pour le
consommateur par suite de la présence de certains bacilles.
La saisie s’impose donc de la façon suivante :
- L’abat putréfié est saisi en totalité,
- La carcasse est saisie en totalité si la putréfaction est étendue et déjà prononcée. Dans le cas
d’une putréfaction débutante et bien localisée, on ne saisit que les parties atteintes, en
pratiquant un « épluchage » large de la carcasse.
Chez les commerçants de détail, les petites pièces réfrigérées (volailles, gibiers) sorties des
chambres froides pour être exposées à des étalages eux-mêmes non réfrigérés, remises
plusieurs fois dans ces chambres par suite de mévente répétée, risquent de présenter des
altérations de putréfaction.
V.3.9.2. Viandes congelées
Les viandes destinées à la conservation par congélation sont soumises à de très basses
températures dans des chambres froides dans lesquelles on produit des températures de –
20°C. Certaines de ces chambres sont parcourues par un courant d’air violent, qui permet
d’abaisser la température à – 40°C (tunnels de congélation).
La congélation rapide, brutale, fait que les sucs musculaires des viandes se cristallisent sous
forme de très fines aiguilles, qui ne détruisent pas la structure des fibres musculaires, si bien
qu’après décongélation dans de bonnes conditions, les viandes retrouvent la plupart des
caractéristiques des viandes fraîches.
La conservation des viandes congelées se fait à une température voisine de -18°C. Dans ces
conditions elle peut durer plusieurs mois. Ceci constitue donc le procédé de choix pour
exporter des viandes à longue distance.
Du point de vue inspection, il faut retenir que l’aspect des viandes congelées est
profondément modifié par rapport à celui des viandes fraîches.
Les carcasses congelées se présentent sous forme de blocs durs comme du bois, et doivent
être découpées à la scie.
Sur les carcasses congelées de petits ruminants, la paroi abdominale est tendue, rigide et
résonne quand on la percute avec le doigt recourbé ou le manche du couteau d’inspection.
Dans le conditionnement pour l’expédition, on enveloppe des carcasses soumises à la
congélation dans des toiles, en coton par exemple, à mailles plus ou moins serrées.
Ces toiles laissent leur empreinte sur les masses musculaires une fois qu’on les a enlevées.
Les masses musculaires sont, en surface, d’une coloration plus foncée qu’à l’état frais, mais
par contre, les régions profondes sont de couleur rose pâle.
Les graisses ont une consistance granuleuse et s’effritent facilement sous les doigts après
quelques mois de conservation sous congélation.
La section des vertèbres apparaît de couleur brune, grisâtre lorsque la congélation dure depuis
plusieurs mois.
De même que les carcasses, les abats supportent bien la congélation, ce qui permet de le
conserver plusieurs mois dans de bonnes conditions. Par exception, les cervelles riches en
certaines graisses, appelées lécithines, rancissent après deux mois environ de congélation de
congélation et prennent de ce fait un goût désagréable.
Il faut enfin rappeler que la congélation constitue une excellente technique des stérilisations
des viandes ladres, mais qu’elle ne tue pas les germes microbiens.
De même que pour la réfrigération des viandes, les congélations et décongélations successives
constituent un important facteur d’altération des viandes en raison de la pullulation des
germes microbiens de la putréfaction. En conséquence, les produits ne doivent être
décongelés qu’une seule fois pour leur mise en consommation.
C’est n’est qu’après décongélation complète que l’agent d’inspection peut se rendre compte
effectivement des altérations dont ces viandes sont atteintes, en particulier en ce qui concerne
la putréfaction.
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Boîtes cabossées : elles ont été déformées, cabossées par les chocs reçus au cours de
manipulations brutales. Si les déformations se situent au niveau de la jonction du couvercle et
du corps de la boîte, celle-ci peut perdre son étanchéité et le contenu devenir dangereux. Les
boîtes ayant perdu leur étanchéité sont à retirer de la consommation.
Boîtes rouillées : elles sont la conséquence d’un entreposage de longue durée dans des
magasins humides. Cette altération ne présente pas de gravité tant que la rouille n’a pas
traversé l’épaisseur du métal et que le contenu n’a pu être contaminé. Pas de saisie de telles
boîtes.
Boîtes floches : elles ont leur couvercle bombé vers l’extérieur, mais celui-ci se déprime
quand on appuie légèrement dessus et reste ensuite dans cet état. Cette anomalie est due à une
mauvaise qualité du métal de la boîte qui n’entraîne aucune altération du contenu. Pas de
saisie de ces boîtes.
Boîtes bombés : elles ne signalent par le fait que le couvercle et le fond sont bombés vers
l’extérieur et que cette déformation ne disparaît pas lorsque l’on appuie dessus ou qu’elle
disparaît pour revenir immédiatement quand on relâche la pression exercée dessus.
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Le bombement peut parfois être dû à un remplissage excessif des boîtes, le bombement est
alors discret, la percussion du couvercle donne un son mat, aucun gaz ne s’échappe à
l’ouverture de la boîte.
Mais le plus souvent le bombement résulte d’un dégagement de gaz sous pression, provoqué
par des germes microbiens qui ont altéré le contenu de la boîte. La percussion du couvercle
donne un son clair indiquant la présence du gaz. Le percement des boîtes laisse échapper un
gaz malodorant qui fuse avec force. Le contenu de la boîte apparaît grisâtre, décomposé et
dégage une odeur fétide.
Le contenu de ces boîtes de conserve est extrêmement dangereux. Elles doivent être saisies,
détruites avec soin en les perçant une à une et en les enfouissant dans le sol.
Conservation par le sel
La conservation par le sel s’applique à la viande de bœuf et surtout de porc (lard, poitrine),
que ce soit par salage ou par immersion dans un bain de saumure. La viande des petits
ruminants n’est jamais traitée ainsi.
Le sel exerce plusieurs actions sur les viandes :
- Sur la composition du tissu musculaire : le sel produit une importante déshydratation de
ce tissu. Les muscles prennent en surface une teinte grisâtre, les fibres musculaires se
rétractent, si bien que les muscles longs apparaissent plus courts que les rayons osseux
auxquels ils correspondent normalement.
- Sur les germes microbiens : le sel n’est pas un bactéricide, mais, par la déshydratation qu’il
produit, il entrave le développement des germes microbiens de la putréfaction, d’où son rôle
de conservateur des viandes. Par ailleurs, il favorise la prolifération de souches microbiennes
favorables telles que les ferments lactiques, qui communiquent à la viande salée un goût et
une couleur agréables très caractéristiques.
- Sur les formes parasitaires : nous avons vu que la viande ladre, renfermant des
cysticerques, est stérilisée par immersion pendant 21 jours au moins, dans une saumure
constituée par 32 kg de sels dissous dans 100 l d’eau.
Les viandes conservées par le sel peuvent être atteintes par les altérations suivantes :
- Viandes rances : l’action de l’oxygène de l’air sur la graisse des viandes leur donne une
odeur et un goût de rance caractéristiques. Ceci se produit surtout sur les conserves trop
anciennes, qui ne présentent d’ailleurs pas de danger pour le consommateur ;
- Viandes moisies : les viandes conservées dans des locaux humides, souvent mal ventilés,
sont atteintes de moisissure superficielle due au développement de champignons
microscopiques. Ce développement est d’autant plus rapide que le climat est plus chaud et
plus humide.
Les viandes moisies ont un aspect verdâtre en surface. On peut procéder à un épluchage
superficiel des parties moisies.
- Viandes putréfiées : les viandes salées ne putréfient dans les mêmes conditions que les
viandes moisies : conservation dans des locaux trop chauds, trop humides, mal ventilés.
La putréfaction superficielle de ces viandes se caractérise par une pellicule grisâtre,
visqueuse, dégageant une odeur d’ammoniaque.
La putréfaction profonde, due au fait qu’on a salé des viandes qui avaient déjà subi un début
de putréfaction, se décèle par un dégagement d’odeur d’hydrogène sulfuré ou d’ammoniaque
au niveau des masses musculaires profondes situées à proximité des os.
La putréfaction pouvant être dangereuse pour le consommateur entraîne la saisie et la
dénaturation de ces viandes.
Conservation par le fumage
Le fumage ou boucanage des viandes et des poissons est une pratique très ancienne basée sur
l’action conservatrice de substances antiseptiques contenues dans certains bois, dégagées dans
les fumées produites par leur combustion (goudron, acide formique, formol, etc.).
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Le fumage est surtout appliqué aux viandes de bœuf, de porc (filet, jambon, lard) et à
certaines volailles : poulets ; oies.
Les viandes fumées présentent une coloration superficielle brun doré. Les muscles
apparaissent rouge-brun à l’extérieur et rouge clair en profondeur. Le fumage entraînant une
dessiccation se traduisant par une diminution de poids de 10 à 30p. 100, la viande apparaît
plus sèche, plus ferme.
Chez le porc la graisse a une couleur très blanche.
Les viandes fumées se conservent 6 mois dans un local sec, bien ventilé. En cas de mauvaises
conditions de conservation, on constate des altérations dues aux moisissures ou à la
putréfaction.
Préparations de charcuterie
Les préparations de charcuterie résultant de la transformation de la viande et des abats de porc
sont extrêmement nombreuses.
Nous ne citons ici que les plus fréquemment rencontrées : les jambons et les saucissons.
Les jambons
On désigne sous le nom de jambons des produits préparés avec une partie du membre
postérieur du porc : la cuisse.
On réserve le nom de jambonneaux à ceux préparés avec l’épaule du porc.
Les jambons, après avoir été parés, salés à sec ou dans une saumure, sont mis à sécher dans
des locaux équipés à cet effet, puis sont soit fumés, ce qui donne les jambons cuits. Les
caractères de ces deux catégories sont donc bien différents.
Les jambons crus de bonne qualité ont une chair rose, plus ou moins pâle, parfois légèrement
irisée, une graisse blanche et une odeur faible et agréable.
Les altérations des jambons sont identiques à celles des produits conservés par le sel :
rancissement et putréfaction.
Les jambons rances se reconnaissent à l’odeur caractéristique de la graisse et à sa coloration
plus ou moins jaune.
Les jambons putréfiés présentent une odeur d’hydrogène sulfuré ou d’ammoniaque des
masses musculaires et de l’os.
On doit retirer de la consommation les jambons putréfiés.
Les saucissons
Les saucissons sont des préparations de charcuterie faites à base de viandes hachées ou pilées
de bœuf, de porc, présentées dans des boyaux de porc (côlon).
Certains saucissons sont cuits, d’autres préparés crus après avoir été mis à sécher dans un
local frais et sec spécialement équipé appelé séchoir. La dessiccation assure la conservation
des saucissons crus, en s’opposant à la prolifération des germes microbiens néfastes.
Les saucissons doivent être conservés dans un local frais et sec. Ils sont sujets aux altérations
déjà citées : rancissement et putréfaction.
Les saucissons rances présentent, sur la coupe, les morceaux de gras colorés en jaune et
dégagent l’odeur rance caractéristique.
Les saucissons putréfiés ont souvent été préparés avec des viandes ayant subi déjà un début
de putréfaction. Le saucisson putréfié apparaît mou, recouvert d’un enduit visqueux, grisâtre,
d’odeur forte d’hydrogène sulfure ou d’ammoniaque.
Denrées à savoir car dangereuses pour le consommateur.
V.3.10.2. Les produits surgelés
Les produits surgelés, dont la gamme déjà considérable s’étend rapidement actuellement,
comprennent des produits alimentaires d’origine animale ou végétale, soit simplement parés
(filets de poisson), soit au contraire ayant subi des préparations culinaires parfois complexes
(plats cuisinés) et congelés rapidement à très basse température.
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Pour conserver toutes leurs qualités les produits surgelés doivent être impérativement
conservés en provenance sous froid (-10°C à -20°C) jusqu’au moment de leur
consommations. Les magasins de détail qui les commercialisent doivent les présenter dans des
vitrines réfrigérées, munies d’un thermomètre indiquant le température à laquelle elles
maintiennent les produits.
V.3.10.3. Les produits emballés sous vide
Depuis quelques années on a vu apparaître un nouveau mode de conditionnement des produits
carnés, viandes découpées et produits de charcuterie, qui a gagné rapidement du terrain dans
les circuits modernes de la distribution au détail.
Le conditionnement de ces produits est réalisé en sachets souples de cellophane-polyéthylène,
sous vide, maintenus sous une réfrigération constante.
Les caractères organoleptiques se conservent mieux que ceux des produits emballés sous des
pellicules souples à la pression atmosphérique normale. Le vide intervient en effet comme
facteur adjuvant du procédé de conservation (froid, dessiccation) du fait qu’il soustrait les
résultant d’oxydations, telles que rancissement des graisses, détérioration de la couleur, etc.
Ces produits emballés sous vide doivent entreposés et mis en vente dans des installations
frigorifiques pouvant maintenir la marchandise à une température de 0 à 2 degrés environ.
Dans ces conditions, la durée pratique de conservation se trouve nettement augmentée par
rapport à celle des produits similaires non conditionnés sous vide.
Le mâle trop vieux (coq) se reconnaît au grand développement de la crête, des barbillons, des
ergots.
Les muscles des cuisses sont très développés ; la peau du cou, des cuisses, de couleur
rougeâtre plus ou moins foncée.
Le bec très dur et le bréchet résistant, non dépressible, constituent également des critères
d’âge avancé.
V.3.11.1.2. Inspection des volailles
A côté des volailles de production locale abattues et présentées aussitôt à la consommation, on
trouve aussi des poulets, surtout d’importation, conservés par le froid, réfrigérés ou congelés.
La putréfaction constitue l’altération à rechercher essentiellement dans l’inspection des
volailles.
Pour détecter un début de putréfaction, on écarte du corps les ailes et les cuisses. La peau doit
y apparaître sèche et intacte. Une peau grisâtre, suintante est signe de suspicion, ainsi que
l’odeur qui s’en dégage. On décèle aussi l’odeur de la cavité abdominale par l’orifice qui a
servi à vider la volaille au moment de sa préparation.
Les volailles atteintes de putréfaction sont saisie.
L’œuf « frais » a une chambre d’une hauteur comprise entre 4 et 6 mm, il est vieux de 5 à 6
jours.
Au-delà de 6 mm de hauteur de la chambre à air, l’œuf n’est plus qualifié de frais.
Lorsque l’on casse sur une assiette un œuf « frais » le jaune apparaît ferme, bien globuleux, le
blanc reste rassemblé autour du jaune. Les chalazes, cordons en forme de spirales, sont bien
marquées.
Sur un œuf déjà ancien le blanc est fluide, a tendance à couler, le jaune est affaissé, aplati ; les
chalazes peu visibles.
Un autre mode d’appréciation approximative de fraîcheur des œufs est la flottaison : on plage
les œufs dans une eau salée à 12p. 100.
L’œuf de 1 jour tombe au fond du liquide. L’œuf de 4 jours affleure, en position verticale, à la
surface de l’eau salée, les œufs tendent ensuite à flotter dans une position d’autant plus
horizontale qu’ils sont plus vieux. L’horizontalité totale est atteinte au 15 e jour.
Œufs de conserve
Les moyens de conserver les œufs sont multiples : immersion dans du lait de chaux ou des
produits conservateurs divers, ou conservation par le froid.
La réfrigération constitue le moyen de choix car on peut conserver les œufs pendant plusieurs
mois en les maintenant à + 1°C sans qu’ils perdent leurs caractères d’œufs frais.
Inspection des œufs
L’agent d’inspection peut rencontrer les principales altérations suivantes, à l’ouverture des
œufs prélevés sur un contingent à inspecter.
Œufs couvés
Les œufs fécondés destinés à la consommation doivent être mis dans un local frais aussitôt
après la ponte.
En effet, à la température extérieure de 33°C, souvent atteinte et même dépassée dans les
régions tropicales, le développement des œufs fécondés commence et se poursuit pendant
plusieurs jours. Il s’ensuit une modification de l’odeur et du goût qui les rend impropres à la
consommation.
Œufs à odeur anormale
Les œufs sont produits qui prennent l’odeur des substances placées à leur voisinage : odeur de
poisson, de paille moisie. Ils doivent donc être gardés dans des locaux et du matériel inodores,
donc rigoureusement propres, et placés à l’écart de toute substance odorante.
De plus, certains aliments pour volailles communiquent un goût désagréable aux œufs (farines
de poisson mal déshuilées).
Les œufs à odeur anormale sont à retirer de la consommation.
Œufs atteints de putréfaction
Les œufs ne possèdent pas une coquille imperméable aux germes microbiens. Lorsqu’ils sont
récoltés dans de mauvaises conditions, coquilles souillées par les excréments des pondeuses
ou fêlées au cours des manipulations, les germes de la putréfaction se développent aisément à
l’intérieur.
Au mirage les œufs apparaissent troubles, noirâtres.
A l’ouverture ils laissent échapper des gaz à odeur d’ammoniaque ou d’hydrogène sulfuré
(gaz dont l’odeur est d’ailleurs qualifiée d’odeur « œufs pourris »).
Ces œufs, répugnants et dangereux pour le consommateur, sont à éliminer.
Du point de vue pratique pour effectuer, sur les marchés, l’inspection des œufs en grande
quantité, on utilise la technique du mirage.
Un mireur d’œufs bien entraîné peut examiner des certaines d’œufs à l’heure.
Le mirage permet de reconnaître les œufs de bonne qualité, les œufs clairs ou fécondés et de
déceler les œufs couvés et les œufs pourris.
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Ce mirage consiste à placer une forte source lumineuse derrière l’œuf pour l’examiner par
transparence. L’opération doit se faire dans un local sombre, en s’aidant du « mire-œuf »,
petit appareil qu’on trouve dans le commerce avicole.
Ainsi examiné, l’œuf ne laisse apparaître que la masse du jaune généralement ombrée et sans
tache.
L’œuf incubé présente un réseau de fins canaux qui sont des vaisseaux sanguins, au cœur
desquels se trouve un embryon plus ou moins volumineux et formant une tache noirâtre.
L’œuf pourri a un aspect rouge sombre homogène dû à la dissolution du jaune dans le blanc.
V.3.12. Inspection du lait et des produits laitiers
V.3.12.1. Définitions
Le lait répond à une définition bien précise du point de vue commercial, suivant les standards
des pays tempérés. En Afrique tropicale il convient de se montrer moins formaliste.
Le lait est le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d’une femelle laitière bien
portante, bien nourrie et non surmenée.
Il doit être recueilli proprement et ne pas contenir de colostrum (liquide sécrété par la
mamelle au moment de la mise bas et pendant les 5 ou 6 premiers jours de la lactation, dont la
composition diffère de celle d’un lait normal.
La dénomination commerciale « lait », sans indication d’espèce animale, ne s’applique qu’au
lait de vache. La dénomination des autres laits doit être complétée par le nom de l’espèce
animale productrice, par exemple : lait de chèvre.
La précision de la définition ci-dessus est nécessitée par le fait que la composition, les
propriétés organoleptiques d’un lait varient non seulement suivant l’animal producteur, son
âge, son alimentation, son état de santé, mais aussi suivant le moment et le mode de traité
utilisé.
Parmi la gamme très étendue des produits laitiers, l’agent d’inspection est amené à rencontrer
le plus souvent les produits suivants :
- Lait de vache,
- Crème et beurre,
- Fromages,
- Caillé africain.
V.3.12.2. Le lait de vache
Différentes qualités de lait
Le lait de vache se commercialise sous plusieurs formes, dont certaines constituent des
importations considérables pour les pays tropicaux.
Lait frais
On appelle lait frais, le lait en nature, tel qu’il est produit par la vache et qui n’a subi aucun
mode de conservation.
Le lait frais se présente sous la forme d’un liquide blanc, opaque, pratiquement sans odeur et
d’une saveur très légèrement, due à la présence d’un sucre : le lactose, à la dose de 50 g par
litre.
Jusqu’à une époque relativement récente, le lait frais de vache se rencontrait presque
uniquement dans le commerce traditionnel où on le vendait, par petites mesures, sur les
marchés des régions de production.
Actuellement, des centres d’élevage administratifs, des élevages particuliers fournissent aux
grands centres voisins une certaine quantité de lait frais conservé par réfrigération ou même
par pasteurisation.
L’agent d’inspection doit savoir que :
- Le lait est un produit extrêmement fragile, qui s’altère rapidement : on dit que le lait
« tourne », surtout par des temps chauds et orageux.
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- Le lait constitue un milieu de prolifération excellent pour des très nombreux germes
microbiens dangereux pour l’homme. Ces germes peuvent être d’origine endogène,
mammaire, la contamination provenant alors d’une vache malade : tuberculose, brucellose,
salmonellose, affections à streptocoques ou à staphylocoques, ou encore d’origine exogène, la
contamination d’un lait sain ayant lieu au moment de la traite ou par la suite, en raison de
manipulations insalubres : fièvre typhoïde, diphtérie, etc.
Lait pasteurisé
On appelle lait pasteurisé un produit qui a subi un traitement par la chaleur pour en assurer la
conservation.
La pasteurisation a pour but de détruire les microbes du lait, pathogènes pour l’homme, sans
modifier de façon sensible les propriétés physiques, chimiques et organoleptiques du produit
frais.
La pasteurisation consiste à chauffer le lait à 820C pendant un temps très court de 15
secondes, et aussitôt à le refroidir brusquement à 5°C. il est mis alors en bouteilles de verre
stérilisées par le chaleur hermétiquement closes, conservées dans un local frais à environ 5°C.
Dans ces conditions, les germes banaux de fermentation, de putréfaction ne peuvent se
développer.
Ce produit bien entreposé ne présente, en principe, pas d’altération.
Lait en poudre
Le lait en poudre est le produit obtenu par la dessiccation par la chaleur du lait de vache. Il est
présenté en boîtes métalliques ou en emballages carton, sous forme d’une poudre très fine ou
de granulés de teinte légèrement jaune, complètement solubles dans l’eau froide ou chaude.
On trouve dans le commerce trois types de lait en poudres :
- Lait en poudre entier, renfermant 24p. 100 de matière grasse,
- Lait en poudre semi-écrémé, renfermant 12p. 100 de matière grasse.
- Lait en poudre écrémé, sans matière grasse.
Le lait en poudre présente certains défauts de fabrication ou certaines altérations.
Un chauffage excessif au moment de la dessiccation communique une coloration jaune assez
marquée, ainsi qu’une odeur et une saveur de brûlé.
Une odeur de race due à l’oxydation de la matière grasse, une odeur de fromage due à
l’altération de la caséine, une des matières azotées du lait, se décèlent parfois également.
Les laits en poudre altérés sont retirés de la consommation. On peut utilement les employer
pour l’alimentation du bétail (porc, volailles), lorsqu’ils ne présentent aucun danger pour la
santé animale.
Lait reconstitué
Dans certains centres importants d’Etats africains, il existe des usines préparant des laits
reconstitués à partir de leurs principaux éléments, souvent importés, matière grasses, matières
azotées, etc.
Ce lait présenté en sachets plastiques ou en boîtes de carton dites « berlingots » doit avoir
exactement l’aspect du lait frais ordinaire.
Fraudes sur le lait
Le mouillage du lait consiste à ajouter frauduleusement une certaine quantité d’eau au lait
tiré à la mamelle.
Cette fraude est d’autant plus répréhensible que bien souvent on utilise pour la réaliser de
l’eau polluée qui apporte des germes microbiens, parfois très dangereux pour l’homme, à un
produit qui en était initialement dépourvu.
Le lait mouillé se décèle par la diminution de sa densité par rapport à celle d’un lait normal,
obtenu par le mélange de la traite d’un nombre important de vaches, qui se situe entre 1,030 et
1,035 à la température de 15°C.
93
Remarquons que ces normes s’appliquent à des laits renfermant entre 35 et 40p. 1000 de
matière grasse ; or le lait des vaches des pays tropicaux a normalement une densité légèrement
plus faible puisqu’il est particulièrement riche en matière grasse : 60p. 1000 et parfois même
davantage.
L’écrémage consiste à enlever une partie des matières grasses, ce qui diminue la valeur
nutritive du produit, et, par conséquent, sa valeur commerciale.
L’écrémage se décèle par la variation de densité qu’il entraîne, mais surtout par la
détermination du taux de matière grasse (on dit du taux butyreux) effectuée dans des
laboratoires spécialement équipés.
Enfin, la plupart des Etats proscrivent formellement l’addition de toute substance chimique au
lait dans le but d’assurer sa conservation (bicarbonate de soude par exemple).
V.3.12.3. Les produits laitiers
La crème
Lorsque du lait frais est laissé au repos dans un récipient, les globules de graisse qu’il
contient, dont la densité est inférieure à celle de l’eau, se rassemblent à la partie supérieure et
constituent la crème.
Industriellement on utilise des centrifugeuses (écrémeuses) pour séparer la crème du lait. Le
sous-produit de cet écrémage se nomme le lait écrémé.
La crème se présente sous forme d’un liquide plus ou moins visqueux parfois presque solide,
de couleur blanche ou très légèrement jaune, d’odeur faible. Sa densité varie de 0,95 à 0,98.
De même que le lait, la crème peut être polluée par de nombreux germes microbiens.
La crème se conserve par réfrigération ou encore par pasteurisation
Le beurre
Le beurre provient de la crème qui subit une fermentation lactique et qui est ensuite agitée,
travaillée dans un instrument appelé baratte : les globules de crème s’agglomèrent entre eux et
forment le beurre.
De même que le lait et la crème, le beurre peut contenir des germes microbiens pathogènes.
Aussi on le fabrique surtout avec de la crème pasteurisée, ce qui assure une bien meilleure
conservation.
Le beurre se conserve dans des locaux réfrigérés aux environs de 0°C.
Les altérations du beurre consistent en rancissement ou en saveur et odeur anormales, dues
soit à certains aliments que reçoivent les vaches laitières, soit à des substances à odeur forte
(le poisson par exemple) entreposées dans les magasins, à proximité du beurre.
Les beurres rances ou à odeur et saveur anormales sont à retirer de la consommation.
L’addition de substances chimiques est interdite.
Par exception, on autorise l’addition, soit de certains colorants végétaux, pour teinter
légèrement en jaune les beurres trop pâles, soit de sel de cuisine, dont la présence doit être
mentionnée sur les emballages.
Le beurre salé renferme 10p. 100 au maximum de sel de cuisine.
Le beurre demi-sel renferme 5p. 100 au maximum de sel de cuisine.
Les fromages
Sous l’action de la présure, diastase sécrétée par la muqueuse interne de la caillette des jeunes
ruminants et aussi par certains microbes, le lait se prend en masse, on dit qu’il caille.
Le lait caillé, égoutté, soumis à la fermentation de certains champignons microscopiques,
donne les fromages dont il existe des certaines de variétés, préparées à partir du lait de vache,
de chèvre ou de brebis. Le liquide obtenu à l’égouttage se nomme le lactosérum ou petit lait.
On peut l’utiliser pour la nourriture des porcs.
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Les fromages sont des produits à conserver à basse température, en locaux réfrigérés, surtout
dans les pays tropicaux, sinon ils deviennent le siège de fermentations intenses qui altèrent
leurs propriétés organoleptiques très rapidement.
Les fromages ayant subi une fermentation excessive dégagent une odeur d’ammoniaque très
prononcée, désagréable. Ils peuvent également se putréfier.
Tous ces produits altérés sont à retirer de la consommation.
Peau et écailles
Le poisson frais a une peau lisse, bien tendue, intacte, tout au moins s’il n’a pas été abimé par
les engins de pêche. Les écailles adhèrent solidement à la peau.
Le poisson altéré a une peau ridée, très facilement déchirable et des écailles gluantes qu’il est
facile de faire sauter en passant dessus le doigt, à contresens, de la queue vers la tête.
Aspect de l’œil
Sur du poisson frais l’œil apparaît brillant, chair, remplissant la totalité de la cavité de l’orbite.
Le poisson altéré présente un signe très caractéristique : œil terne avec la cornée plus ou
moins opaque, affaissé au fond de la cavité de l’orbite qu’il ne remplit plus en totalité.
Aspect des branchies
Les branchies sont protégées par l’opercule qui normalement est bien adhérent au corps.
Lorsqu’on le soulève les branchies apparaissent de teinte rosse ou rouge, humides, brillantes
et dégagent une odeur agréables de marée, chez les poissons de mer.
Sur le poisson altéré des branchies sont décolorées ou grisâtres et dégagent une forte odeur,
surtout ammoniacale.
Orifice anal
Se présente hermétiquement fermé sur le poisson frais, au contraire entrouvert sur le poisson
altéré par suite du relâchement du sphincter anal.
D’autres caractères se décèlent à l’ouverture du poisson.
Aspect de la chair
Les chairs sont blanches ou roses à l’aspect nacré, de consistance ferme sur le poisson frais,
au contraire friables, d’aspect terne sur le poisson altéré.
Etat de la colonne vertébrale
La colonne vertébrale et les côtes adhérent fortement aux muscles sur le poisson frais ; au
contraire, elles se détachent facilement sur un poisson ayant perdu sa fraîcheur.
Etat des viscères
A l’ouverture de la cavité abdominale, l’intestin du poisson frais se remarque par son aspect
brillant, nacré, son odeur de marée, chez les poissons de mer.
Sur un poisson altéré l’intestin apparaît rougeâtre, gonflé par suite du dégagement de gaz,
avec présence d’un liquide roux plus ou moins abondant dans la cavité abdominale.
Enfin, il se dégage une odeur très désagréable, parfois putride, de la cavité abdominale. Ce
caractère reste toujours le plus significatif.
Etude des commémoratifs
L’agent d’inspection doit toujours recueillir et estimer la valeur d’un certain nombre de
renseignements se rapportant au poisson à l’état frais qu’il est chargé d’examiner.
Ces renseignements portent sur le lieu de la pêche, la technique de pêche, le conditionnement.
Le lieu de pêche : les poissons pêchés sur les fonds vaseux ou dans des eaux stagnantes, à
proximité de sources de pollution, se putréfient avec une grande rapidité, surtout par un temps
chaud et orageux. Quelques heures seulement suffisent pour que cette altération débute.
La technique de pêche : les poissons pêchés à la ligne et sortis immédiatement de l’eau se
conservent bien. Ceux pêchés à la ligne, mais laissés plusieurs heures dans l’eau, avant d’être
relevés, accrochés aux hameçons, s’altèrent rapidement car leurs chairs s’imbibent d’eau, ils
sortent gonflés, ramollis.
Les poissons pêchés à la traîne, se trouvant au fond du filet traînant sur le fond de la mer, sont
à coup sûr contusionnés, déchirés, et de ce fait se conservent très mal.
Le conditionnement : le poisson doit être conditionné dans des emballages de faible
contenance, caissettes, paniers, de 20 kg de poisson au maximum. Dans les emballages de
grande contenance les poissons placés au fond sont écrasés par le poids des autres er se
putréfient rapidement. A plus forte raison on ne doit jamais tasser le poisson dans ces
récipients, mais l’y déposer avec un minimum de précaution.
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Lorsque l’on dispose d’une estampille rouleau on trace les bandes encrées non pas au hasard,
mais de façon à ce qu’après le découpage des carcasses, suivant les techniques habituelles, les
morceaux essentiels conservent la trace de l’estampillage.
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Estampillage différentiel
En général l’estampillage sert uniquement à attester que les viandes sont reconnues propres à
la consommation, sans marquer aucune différence en ce qui concerne la qualité des carcasses
ou la provenance des bêtes de boucherie.
Le problème se pose de façon différente lorsqu’apparaît sur les marchés du bétail de qualité
nettement supérieure à la qualité moyenne du cheptel élevé sur le mode traditionnel. Il s’agit
du bétail bovin, produits dans des ranches d’élevage ou des stations d’embouche, dont la
viande doit être vendue à un prix supérieur.
Il importe donc, au moment du marquage des viandes, d’utiliser des estampillages de formes
diverses ou des encres de couleurs différentes pour éviter les fraudes par substitution au stade
de la vente au détail.
Consigne
D’une façon générale, consigner une marchandise c’est l’entreposer, sous la surveillance
d’une autorité, dans un local duquel le propriétaire ne peut la faire sortir, en disposer, sans
l’autorisation de cette autorité.
L’agent d’inspection peut, pour plusieurs raisons, mettre en consigne des produits
alimentaires d’origine animale par exemple :
- Lorsqu’un examen effectué très tôt après l’abattage fait soupçonner une altération, on peut
consigner la viande pendant 12 ou 24 heures pour laisser le temps aux lésions d’apparaître
dans toute leur netteté (exemple : viandes provenant d’animaux accidentés;
- Lorsque l’agent d’inspection ne dispose pas lui-même du pouvoir de saisir les produits à
retirer de la consommation, il les consigne dans l’attente de l’intervention de l’inspecteur sous
l’autorité de qui il opère.
Du point de vue pratique, on consigne les produits dans un local fermant à clé, dans lequel ils
ne peuvent s’altérer, donc réfrigéré. On ne peut en conséquence consigner des viandes dans
un petit abattoir ne possédant pas de chambre froide.
Saisie
Définition
La saisie est l’opération par laquelle les produits alimentaires jugés impropres à la
consommation sont soustraits au propriétaire et confisqués par mesure administrative d’intérêt
public.
Les produits impropres à la consommation sont soit dangereux pour la santé publique, soit
sans danger pour le consommateur, mais d’une composition chimique telle qu’ils ont une
valeur alimentaire pratiquement nulle ; la vente de tels « aliment » constitue alors une
tromperie de la part du commerçant vis-à-vis du client.
Pour qu’elle protège efficacement le consommateur d’une part, et que d’autre part, elle ne
dépossède pas arbitrairement les propriétaires des produits confisqués de leurs biens, la saisie
doit s’appuyer sur des bases légales bien codifiées dans une législation aussi précise que
possible particulière à chaque Etat.
Modalité de la saisie
L’exécution d’une saisie comprend :
- Le prononcé de la saisie,
- La confiscation des produits saisis,
- La dénaturation et la destruction des produits saisis.
100
Le prononcé de la saisie
La façon de prononcer la saisie doit respecter plusieurs impératifs :
- La saisie se prononce en présence du propriétaire des produits, par exemple le boucher ou
son représentant, qui a le droit d’être averti de la décision dès l’instant où elle est prise afin de
sauvegarder son intérêt ;
- La saisie se prononce avec précision, en délimitant l’importance des produits saisis :
organes, parties de carcasses, caisses de poisson, lot de conserves, etc., et en précisant le motif
en termes son scientifiques, mais au contraire suffisamment simples et habituels pour être
compris du propriétaire. Un propriétaire d’admet pas en effet une saisie dont il n’est pas à
même de comprendre le motif ;
- La saisie est irrévocable, par conséquent l’agent d’inspection ne doit pas la prononcer à la
légère, mais après mûre réflexion. Le fait de revenir sur une saisi discrédite sûrement l’agent
s’il cède aux sollicitations du propriétaire ;
La confiscation des produits saisis
En ce qui concerne plus particulièrement les viandes de boucherie, deux cas se présentent :
- Les saisies partielles,
- Les saisies totales
Les saisies partielles portent sur une partie de la carcasse ou sur un ou plusieurs abats ou
issues.
La partie restante de l’animal de boucherie est donc parfaitement consommable et ne doit en
conséquence subir aucune pénalisation, telle qu’un déclassement du fait de la saisie partielle.
En cas de saisie partielle de la carcasse l’agent d’inspection délimite avec précision, en
présence du boucher, la partie à saisir à l’aide d’entailles faites au couteau. Le boucher ou son
aide doit, sur le champ, détacher la partie ainsi délimitée.
En cas de saisie partielle portant sur les abats, on saisit le plus souvent la pièce en entier ou on
pratique une excision de la région altérée : exemple, en cas de congestion localisée.
Les saisies totales portent par définition sur l’ensemble des quatre quartiers et des abats. A ce
sujet, l’agent d’inspection se doit de combattre l’habitude répréhensible de soustraire à son
examen certains viscères abdominaux qui risquent ainsi d’échapper à la saisie totale.
Les issues non consommables peuvent être laissées au boucher en vue d’un usage industriel,
sauf dans le cas précis de certaines maladies infectieuses, dangereuses pour l’homme par
inoculation au cours des manipulations (charbon bactéridien et tétanos). Dans ce cas, la
destruction des issues est ordonnée.
La dénaturation et la destruction des produits saisis
Les produits saisis doivent être immédiatement soustraits de la portée du propriétaire et
dénaturés aussi vite que possible.
La dénaturation a pour but de rendre les produits flanchement répugnants de façon à ce
qu’aucun consommateur ne soit tenté de les consommer.
Pour les viandes, prises au sens large du terme, les produits de l’aviculture ou de la pêche, la
dénaturation peut se faire :
- Soit en imbibant largement avec du pétrole, du crésyl en solution dans l’eau à 5p. 100, de
l’huile de vidange de moteur,
- Soit en saupoudrant avec du sable fin.
Dans les deux cas on prend la précaution de taillader abondamment au couteau les grosses
pièces pour permettre une pénétration poussée des produits dénaturants.
Après dénaturation, on procède à l’enfouissement dans le sol si les installations de l’abattoir,
du marché ne permettent pas d’autres solutions. Dans le cas de viandes charbonneuses, on
doit prendre des précautions spéciales : ces viandes sont enfouies profondément dans un lit de
chaux vive le recouvrant de toute part, au fond d’un trou suffisamment profond pour que le
cadavre soit recouvert d’au moins 1,50 m de terre.
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Dans les abattoirs modernes on procède à l’incinération des viandes saisies dans des fours à
incinérer fonctionnant au gaz ou au mazout et évitant le dégagement des odeurs désagréables.
Pour les boîtes de conserve saisies, on procède à leur ouverture en les perçant avec un poinçon
et à leur désagréables.
V.4.2. OPERATIONS ADMINISTRATIVES DE L’INSPECTION DES ALIMENTS
D’ORIGINE ANIMALE
Les services chargés de l’inspection des aliments d’origine animale sont amenés à effectuer de
façon permanente les opérations administratives suivantes, en particulier en ce qui concerne
les viandes de boucherie :
- Tenue de registres d’abattoir,
- Rédaction de rapports,
- Délivrance ou réception de document
Un agent d’inspection peut être affecté à la tenue de ces documents, les rédiger ou participer à
leur élaboration.
V.4.2.1. Tenue des registres
Registre des abattages
Cette pièce, très importante, permet de juger de l’activité d’un centre d’abattage et d’établir
les statistiques indispensables à la rédaction des rapports concernant la commercialisation des
produits d’origine animale.
Le registre est tenu chaque jour, les abattages étant enregistrés par ordre chronologique.
Il mentionne :
- la date des abattages,
- le nom du boucher,
- l’espèce et le nombre des animaux abattus de chaque espèce.
A la fin de chaque journée de travail, on effectue les totaux des abattages, qui serviront
ultérieurement à l’établissement des statistiques.
Registre des saisies
Ce registre regroupe tous les renseignements relatifs aux saisies. Il est tenu également au jour
le jour.
Ce registre mentionne :
- La date des saisies,
- Le nom du boucher,
- L’espèce animale,
- La nature et le poids des saisies,
- Le motif des saisies,
- Le numéro du certificat de saisie délivré,
- Le numéro de déclaration des malades légalement contagieuses (éventuellement).
Registre de réception des produits
Les viandes foraines fraîches ou frigorifiées et les autres aliments d’origine animale
d’importation sont reçus dans des abattoirs, des marchés, des entrepôts, frigorifiques où ils
subissent une inspection sanitaire et de salubrité, à l’issue de laquelle on les inscrit sur un
registre.
Ce document mentionne :
- La date de la réception,
- Le nom de l’expéditeur,
- Le lieu de provenance,
- Le numéro du certificat d’origine et de salubrité,
- La nature du produit,
- Les quantités (poids ou nombre de pièces),
- Les saisies effectuées (éventuellement) : nature, quantité et motif.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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193P
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2. COMBENEGRE JP, 1995, Les signes de la qualité des produits agro-alimentaires,
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countries Rome: FAO.-310p.
5. AFNOR (2008), Hygiène des aliments : glossaire, 23 p.
6. AFNOR (2006), Méthodologie pour l’élaboration des guides de bonnes pratiques
d’hygiène et d’application des principes d’HACCP, 11 p
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intérieurs. Bases juridiques du contrôle des Denrées Alimentaires d’Origine Animale :
Session pilote, Dakar : 05-09 juin 2000.
8. I.E.M.V.T. Manuel des agents d’inspection des aliments d’origine animale, 1973
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d’origine animale, produits végétaux et boissons – généralités (exemple des exigences
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13. PAGOT J., 1973 : Manuel des Agents d’inspection des aliments d’origine animale.
Maison-Alfort, I.M.V.T, France
14. CRAPLET C., 1985. Traité d’élevage Moderne. La viande des bovins de l’étable de
l’éleveur à l’assiette du consommateur. Vigot Frères, Paris IV
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contagieuses en zone tropicale, Maison –Alfort, France
16. AGENCE CANADIENNE D’INSPECTION DES ALIMENTS; 2002 Manuel des
méthodes de l’hygiène des viandes. [En ligne] Accès Internet:
http://www.inspection.gc.ca/français/anima/meana/mmopmmhv/manf.shtm
http://www.fao.org/docrep/009/y5454f/y5454f00.htm