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MLT1/FR4

MODERN AND MEDIEVAL LANGUAGES TRIPOS Part IB


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Wednesday 6 June 2018 9 to 12


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Paper Fr.4
RETHINKING THE HUMAN: FRENCH LITERATURE, THOUGHT, AND
CULTURE, 1500-1700

Answer three questions, one from each section.

Candidates for this paper may not draw substantially on material


which they have used or intend to use in another scheduled paper.
Candidates may not draw substantially on the same material in more
than one question on the same paper.

Candidates’ answers in Section B and Section C must not be on texts


by the same author.

STATIONERY REQUIREMENTS SPECIAL REQUIREMENTS


20-page Answer Book x 1 None
Rough work pad

You may not start to read the


questions printed on the
subsequent pages of this
question paper until instructed
that you may do so by the
Invigilator
MLT1/FR4
–2–

SECTION A

Discuss one of the following propositions with reference to a range of


material from the period:

Cultural Transformations

1 ‘Early modern authors could be as much concerned with ensuring


continuity as effecting change.’

2 ‘Early modern female authors were always imprisoned within male


structures of perception, imagination and desire – even as they challenged
those same structures.’

3 ‘Ethics is a matter of style in the early modern period, and vice versa.’

4 ‘To live by the pen was not a ready-made choice in early modernity: the
writer’s lot was a precarious one.’

5 ‘In the early modern period, religion provides effective remedies for
anxiety.’

6 ‘“Humanism” gives us an optimistic conception of human sufficiency.’

7 ‘In early modern writing, the empirical world often seems to take on a
spectral, illusory status.’

SECTION B

Answer one of the following questions.

Rabelais: Pantagruel and Tiers Livre

8 ‘Communication is a fraught business in Rabelais because the codes


that governed it were becoming ever harder to take for granted.’
Discuss.

Labé: Œuvres complètes

9 ‘Labé’s verse need not always be interpreted with reference to her


gender.’
Discuss.

Ronsard: Discours des misères de ce temps

10 ‘In the Discours des misères, Ronsard turns from love poetry to hate
poetry.’
Discuss.

Montaigne: Essais, Book 2

11 ‘Montaigne is the embodiment of the disengaged man of letters who


writes only for pleasure.’
Discuss.
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Pascal: Pensées

12 ‘Pascal suggests in the Pensées that we might need to submit to the


powers that be, but should not, for all that, be blind to problems with the
established order.’
Discuss.

Molière: Tartuffe, Le Misanthrope, Le Bourgeois gentilhomme

13 ‘In Molière, to reject contemporary social codes is considered both


pedantic and ungallant.’
Discuss.

Racine: Andromaque, Britannicus, Bérénice

14 ‘In Racine, human nature cannot transcend its day-to-day limits to


become heroic.’
Discuss.

Lafayette: La Princesse de Clèves

15 ‘In Mme de Lafayette’s work, characters are shown to be unaware of


their own thoughts, their own motives for action.’
Discuss.

(TURN OVER)
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SECTION C

16 Write a critical commentary on one of the following passages:

If you have answered Question 9, do not answer Question 16 (a). If


you have answered Question 10, do not answer Question 16 (b). If you have
answered Question 15, do not answer Question 16 (c).

(a)

Tant que mes yeux pourront larmes espandre,


A l’heur passé avec toy regretter :
Et qu’aus sanglots et soupirs resister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre : 4

Tant que ma main pourra les cordes tendre


Du mignart Lut, pour tes graces chanter :
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toy comprendre : 8

Je ne souhaitte encore point mourir.


Mais quand mes yeus je sentiray tarir,
Ma voix cassee, et ma main impuissante, 11

Et mon esprit en ce mortel sejour


Ne pouvant plus montrer signe d’amante :
Prirey la Mort noircir mon plus cler jour. 14

LOUISE LABÉ
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(b)

Or je te laisse là, car je ne veux descendre


En propos contre toy, ny moins les armes prendre,
Tu es faible pour moy, si je veux escrimer
Du baston qui me fait par l’Europe estimer.
Mais si ce grand guerrier et grand soldat de Baize 5
Se presente au combat, mon cœur saultera d’aise,
D’un si fort ennemy je seray glorieux,
Et Dieu sçait qui des deux sera victorieux :
Hardy je planteray mes pas dessus l’arene,
Je roydiray les bras souflant à grosse halene, 10
Et pressant, et tournant, suant, et haletant,
Du matin jusque au soir je l’yray combatant,
Sans deslier des mains ny cestes ny courayes
Que tous deux ne soyons enyvrez de nos playes.
J’ay dequoy me deffendre et dequoy l’irriter 15
Au combat, si sa plume il veut exerciter,
Je sçay que peut la langue et Latine et Gregeoise,
Je suis maistre joueur de la Muse Françoise,
Vienne quand il vouldra, il me verra sans peur
Dur comme un fer tranchant qui s’affine au labeur, 20
Vif, ardant, et gaillard, sans trembler soubz l’audace
D’un vanteur qui par aultre au combat me menace.
C’est luy seul que je veux aux champs escarmoucher,
Je luy seray le Tan qui le fera moucher,
Furieux, incensé, comme par la prairie 25
On voit un grand Taureau agité de furie,
Qui court et par rocher, par bois et par estang
Quand le Tan importun luy tourmente le flanc.
Qui a point veu trembler es vieilles Tragedies
Un Oreste estonné de l’horreur des Furies, 30
Qui du meurtre commis ja desja se repent,
Qui devant meint flambeau, meint foet et meint serpent
Et meint crin coulevreux, s’en fuit parmy la sceine,
Portant dessus le front le remors de sa peine ?
Tel, tel je le rendray par mes vers, furieux, 35
Et lui seray toujours un fantaume à ses yeux.

RONSARD

(TURN OVER for continuation of Question 16)


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(c)

Le prince de Clèves devint passionnément amoureux de


mademoiselle de Chartres, et souhaitait ardemment l’épouser ;
mais il craignait que l’orgueil de madame de Chartres ne fût
blessé de donner sa fille à un homme qui n’était pas l’aîné de
sa maison. Cependant cette maison était si grande, et le comte 5
d'Eu, qui en était l’aîné, venait d’épouser une personne si
proche de la maison royale, que c’était plutôt la timidité que
donne l'amour, que de véritables raisons, qui causaient les
craintes de monsieur de Clèves. Il avait un grand nombre de
rivaux : le chevalier de Guise lui paraissait le plus redoutable 10
par sa naissance, par son mérite, et par l’éclat que la faveur
donnait à sa maison. Ce prince était devenu amoureux de
mademoiselle de Chartres le premier jour qu’il l’avait vue ; il
s'était aperçu de la passion de monsieur de Clèves, comme
monsieur de Clèves s’était aperçu de la sienne. Quoiqu’ils 15
fussent amis, l’éloignement que donnent les mêmes prétentions
ne leur avait pas permis de s’expliquer ensemble ; et leur amitié
s’était refroidie, sans qu’ils eussent eu la force de s’éclaircir.
L’aventure qui était arrivée à monsieur de Clèves, d’avoir vu le
premier mademoiselle de Chartres, lui paraissait un heureux 20
présage, et semblait lui donner quelque avantage sur ses
rivaux ; mais il prévoyait de grands obstacles par le duc de
Nevers son père. Ce duc avait d’étroites liaisons avec la
duchesse de Valentinois : elle était ennemie du vidame1, et
cette raison était suffisante pour empêcher le duc de Nevers de 25
consentir que son fils pensât à sa nièce.
Madame de Chartres, qui avait eu tant d’application pour
inspirer la vertu à sa fille, ne discontinua pas de prendre les
mêmes soins dans un lieu où ils étaient si nécessaires, et où il
y avait tant d’exemples si dangereux. L’ambition et la galanterie 30
étaient l’âme de cette cour, et occupaient également les
hommes et les femmes. Il y avait tant d’intérêts et tant de
cabales différentes, et les dames y avaient tant de part, que
l’amour était toujours mêlé aux affaires, et les affaires à
l’amour. Personne n'était tranquille, ni indifférent ; on songeait à 35
s’élever, à plaire, à servir ou à nuire ; on ne connaissait ni
l’ennui, ni l’oisiveté, et on était toujours occupé des plaisirs ou
des intrigues.

MADAME DE LAFAYETTE

END OF PAPER

1
Le vidame de Chartres.

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