Professional Documents
Culture Documents
Au coeur
de la matière
Point de mire
Le défi
de l’hépatite C
Passionné de savoir
De Trois-Rivières
à Río Cuarto
Tour du monde
Dossier
Des déchets
porteurs d’avenir
_ÉDITO
L’INRS
à l’échelle de la Planète
L’INRS a 35 ans cette année ! Afin de souligner cet anniver-
saire, nous vous offrons cette première édition de Planète
INRS, une invitation à découvrir l’univers de l’Institut national
de la recherche scientifique (INRS) : des professeurs-
chercheurs aux expertises diversifiées, des étudiants passion-
Le magazine annuel Planète INRS est publié par nés, des infrastructures de pointe, des activités de recherche
le Service des communications.
aux retombées insoupçonnées…
Rédactrice en chef
Lise Roy
Rédaction
Si, de par sa mission, l’INRS participe au développement
Valérie Borde économique, social et culturel du Québec, sa recherche n’a
Révision linguistique et recherche photo plus de frontières et s’appuie sur des réseaux et des colla-
Stéphanie Bernard
Gisèle Bolduc
borations à l’échelle internationale. Les changements
climatiques, la lutte à la pauvreté, les maladies infectieuses,
Conception, réalisation, production
Bleu Outremer Communication / Design la gestion des ressources, l’optimisation des télécommuni-
Photographies cations… sont autant de préoccupations aux enjeux plané-
Jean-François Blais taires pour lesquelles l’INRS souhaite apporter des solutions concrètes.
Marc Couture
Pierre Francus
Marc Lajoie, MAPAQ
Michel Malo
À cet égard, Planète INRS fait le point sur des avancées novatrices orientées
Normand Perron vers le développement durable. Le dossier Des déchets porteurs d’avenir illustre
Renaud Quilbé
Pierre Rochon en effet les différentes technologies développées par les professeurs-chercheurs de
Nadine Trudeau l’Institut, pour tirer profit des boues d’épuration, des cendres volantes et autres
Mausam Verma
Bibliothèque nationale du Québec résidus en mettant au point des produits à haute valeur ajoutée.
Fonds Collection des cartes et plans
Illustrations Planète INRS vous propose également une incursion Au cœur de la matière ainsi
José Morin
qu’un tête-à-tête avec le professeur-chercheur Alain Lamarre, un spécialiste en
Impression
K2 Impressions immunovirologie qui tente de relever Le défi de l’hépatite C.
Les articles de Planète INRS peuvent être reproduits
avec notre accord et à la condition que la source Cap sur les innovations technologiques, la nouvelle vague de professeurs,
soit mentionnée. Pour information :
la recherche… d’une Planète INRS aux ressources inépuisables !
Planète INRS
Institut national de la recherche scientifique (INRS)
490, rue de la Couronne Bonne lecture !
Québec (Québec) G1K 9A9
Téléphone : (418) 654-2500
Télécopieur : (418) 654-2525
communications@adm.inrs.ca
www.inrs.ca
Édito
01
03 En bref
Point de mire
_ Au cœur de la matière
08
10 Science en action
_ La téléconférence… comme si vous y étiez !
_ Le Saint-Laurent, une menace pour la fertilité ?
_ En route vers l’attoseconde
_ Comment freiner les métastases ?
_ GIBSI pour une gestion durable de l’eau
_ Les mystères du paléoclimat
_ Décrocheurs, et après ?
_ À l’ère de la métropole
Passionné de savoir
_ Le défi de l’hépatite C
18
20 Dossiers
_ Des déchets porteurs d’avenir
_ La nouvelle vague
30 Tour du monde
_ De Trois-Rivières à Río Cuarto
Passionnés d’apprendre
_ Les joies du doctorat
32
À lire
34
36 Tour d’horizon
03
_EN BREF
Joli
qui ont accueilli le plus de nouveaux étudiants à l’automne 2004 par
rapport à l’automne 2003, selon les derniers chiffres de la Conférence
des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).
Les effectifs étudiants de l’INRS ont augmenté de 7,5 % durant
score…
cette période. C’est moins que l’Université du Québec en Abitibi-
Témiscamingue (8,5 %), mais plus que
toutes les autres universités québécoises.
En moyenne, au Québec, le nombre
d’étudiants inscrits à l’université s’est accru
de 1,8 % entre 2003 et 2004.
Appalaches,
Alpes et Pyrénées
Lors de la formation des montagnes, les mouvements du sous-sol ont parfois conduit à l’accumulation d’hydrocarbures
et de zones riches en métaux. Comment ? Où ? Michel Malo, professeur-chercheur au centre Eau, Terre et Environnement
de l’INRS, élabore actuellement un modèle de circulation des paléofluides en analysant certaines zones des Appalaches
québécoises, du massif de la Chartreuse dans les Alpes françaises et du sud des Pyrénées, à des fins d’exploration.
Un savoir
Le nouveau contrat
familial est arrivé!
Le partenariat Familles en mouvance et dynamiques intergénérationnelles a
adopté sa programmation de recherche pour 2004-2008, qui portera
sur le nouveau contrat familial. Comment les individus s’engagent-ils dans
la famille ? Quelle place la société et le monde du travail font-ils à la famille ?
Quel rôle les familles immigrantes jouent-elles dans la dynamique démo-
graphique québécoise ? Quelles sont les valeurs véhiculées au sein des
familles ? Comment se transmettent le patrimoine et l’identité culturelle ?
Comment s’expriment les solidarités ? Sous la codirection de Françoise-
Romaine Ouellette, professeure-chercheure au centre Urbanisation, Culture
et Société de l’INRS, et de Marie-Andrée Fortin, chercheure au ministère
de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille du Québec, les membres
du partenariat analyseront les rapports familiaux et les investissements de la
société civile et de l’État dans le champ familial. Les réponses des chercheurs
serviront d’assise pour élaborer des programmes, des politiques et des
services adaptés aux réalités familiales d’aujourd’hui.
www.partenariat-familles.inrs-ucs.uquebec.ca
privé au public
tions d’hygiène et de salubrité
que subissaient les Montréalais
Du dans la première moitié du
Crédit : Fonds Collection des cartes et plans.
Si Laval
m’était contée
En 1638, les
Jésuites prennent
possession d’une
grande île au nord
graphiques, sociaux, économiques, culturels et
politiques de la région qu’ont entrepris de
raconter Jean-Charles Fortin et Jacques Saint-
Pierre, chercheurs au centre Urbanisation,
de Montréal. Les Culture et Société, dans le cadre d’un vaste
cultures remplacent peu à peu la forêt primitive. projet de recherche sur les histoires régionales
Au début du 20e siècle, l’île Jésus s’urbanise et se du Québec piloté par l’INRS. L’Histoire de Laval
transforme au fil des ans en une cité moderne, sera la 21e synthèse publiée dans la collection
Laval, à la fois ville et région administrative. C’est Les régions du Québec.
cette histoire et celle des changements démo-
L’invention
du magasinage
Crédit : Bibliothèque nationale du Québec 2002-2004
L’aluminium plus dur que l’acier? procédé d’implantation d’oxygène par plasma,
Martin Bolduc, alors doctorant, et Bernard Terreault,
professeur-chercheur au centre Énergie, Matériaux
et Télécommunications de l’INRS, sont parvenus à fabriquer un oxyde d’aluminium plus dur que l’acier. Les résistances à la
friction et à l’usure obtenues grâce à ce nouveau procédé sont trois fois supérieures à celles de l’aluminium traditionnel.
Très prometteur pour les micro et les nanomécanismes !
plus fort
contrôle du dopage au centre de de bactéries sont inoffensives, voire bénéfiques au
recherche INRS-Institut Armand- processus de la digestion, d’autres sont la source de
Frappier, et celle d’Olivier Rabin, bien des maux. Méningite, septicémie et infections
directeur scientifique de l’Agence urinaires sont des exemples de maladies infectieuses
mondiale antidopage (AMA) ont qui peuvent être induites par les salmonelles et E. coli.
été averties, en juillet 2004, qu’un échantillon, saisi six mois plus tôt par Pour contrer et prévenir les infections causées par
les douanes canadiennes, contenait un nouvel agent dopant mélangé ces organismes microscopiques, Charles Dozois,
à d’autres produits. Après analyse, l’équipe de Christiane Ayotte y a professeur-chercheur au centre de recherche INRS-
découvert de la désoxyméthyltestostérone (DMT), un stéroïde complexe Institut Armand-Frappier, étudie les interactions
dont la structure a été sciemment modifiée pour qu’il échappe aux hôte-pathogène. Quelles sont les souches de bactéries
contrôles antidopage. Aucune trace de ce stéroïde n’a cependant été virulentes? Que se passe-t-il lorsqu’une bactérie infecte
retrouvée dans les échantillons d’urine de sportifs conservés par l’AMA. son hôte? Comment réagit alors le système immu-
« On ne connaît pas encore les propriétés de la DMT, mais c’est certaine- nitaire ? Avec l’obtention, en 2004, de la chaire de
ment un produit très dangereux, car il est fabriqué spécifiquement pour recherche du Canada sur les maladies infectieuses bac-
le dopage, sans suivre aucune norme de bonne pratique de fabrication », tériennes, le professeur Dozois apportera des éléments
estime Christiane Ayotte. La DMT, dont la synthèse nécessite plusieurs de réponse qui permettront d’améliorer le diagnostic
étapes, pourrait notamment contenir des impuretés très toxiques comme des pathogènes et de développer des vaccins.
des résidus de solvants.
Au coeur de la matière
Le centre Énergie, Matériaux et Télécommunications de l’INRS est un des seuls centres au
monde où les chercheurs en sciences de la matière peuvent explorer de front l’infiniment
bref et l’infiniment petit. Avec à la clé, un monde de découvertes…
En combinant le laser aux nanotechnologies, d’infrastructures de pointe dans ces deux professeur Kieffer, également responsable du
les scientifiques de l’INRS se sont lancés sur domaines : le laboratoire international de projet ALLS. On a encore peine à imaginer le
une piste encore très peu explorée. « Jusqu’à source de rayonnement laser ultrarapide potentiel de ces nouvelles technologies (voir
présent, peu de chercheurs ont perçu (ALLS) et le laboratoire de micro et de tableau). « À moyen terme, des entreprises
l’intérêt de travailler à la fois sur l’infiniment nanofabrication (LMN). d’équipements biomédicaux pourraient par
bref et l’infiniment petit », explique le exemple être désireuses de commercialiser de
professeur-chercheur Jean-Claude Kieffer. En utilisant des sources laser produisant des nouvelles technologies d’imagerie, alors que
Pourtant, en physique, temps et espace impulsions ultracourtes et de forte puissance, les compagnies pharmaceutiques pourront
sont deux variables inséparables. Le centre les chercheurs pourront non seulement acquérir des outils plus performants pour la
Énergie, Matériaux et Télécommunications observer en temps réel ce qui se passe au recherche ou le design de nouveaux médica-
est un des seuls endroits au monde à disposer cœur de la matière, mais aussi commander et ments », ajoute le professeur-chercheur.
manipuler des nanosystèmes mis au point
grâce au LMN. « Nous pensons que cette
Les lasers ultrabrefs permettent de décor-
approche permettra de mieux comprendre
tiquer le mouvement à l’intérieur de la
la structure de molécules biologiques,
matière, à la manière d’un stroboscope qui
comme l’hémoglobine ou des protéines
décompose le mouvement des danseurs
membranaires, que les techniques actuelles
dans une discothèque.
ne permettent pas d’analyser », explique le
Cap sur l’infiniment bref de Grèce et du Japon. Physiciens, chimistes, de demain. Le laboratoire est aussi utilisé par
La technologie laser a fait des bonds informaticiens, biologistes, médecins et d’autres chercheurs qui tentent de mettre au
prodigieux au cours de la dernière décennie. biochimistes pourront tirer partie de la tech- point des nouveaux dispositifs pour des appli-
Le nouveau laser femtoseconde multifaisceau nologie des lasers pour sonder la matière et cations biomédicales, le transport intelligent
installé dans les locaux de l’INRS à Varennes observer des phénomènes de l’infiniment ou l’industrie aérospatiale. Le LMN représente
est extrêmement puissant. Cet équipement petit avec une très grande précision. un investissement de 15 millions de dollars
compact, de la taille d’une table, est capable financé par le gouvernement du Québec, la
d’aligner des molécules et de suivre les tran- Fondation canadienne pour l’innovation ainsi
Cap sur l’infiniment petit
sitions entre divers états se produisant que par l’INRS, l’Université de Sherbrooke et
Le centre Énergie, Matériaux et Télécommu-
au cours d’une réaction chimique ou encore le secteur privé. Il est, entre autres, équipé
nications dispose d’un autre équipement
de visualiser l’aspect tridimensionnel d’une d’un système de lithographie par faisceaux
majeur, le laboratoire de micro et de nano-
cellule. Il est unique en Amérique du Nord. d’électrons, qui permet de dessiner des motifs
fabrication (LMN), la pierre angulaire de la
ALLS, pour Advanced Laser Light Source, particuliers à l’échelle de l’atome, et de dis-
recherche dans ce domaine au Canada. Là,
ouvre la voie à de nouvelles applications positifs de gravure par plasma pour transférer
une cinquantaine de chercheurs provenant
médicales, électroniques, photoniques, ces motifs sur différents matériaux.
de l’INRS, mais aussi de sept autres univer-
environnementales, biologiques ainsi qu’en
sités canadiennes et d’une compagnie
sciences des matériaux. Avec ALLS et LMN, les chercheurs disposent
privée, élaborent des prototypes de divers
d’outils leur permettant d’explorer le monde
dispositifs conçus à l’échelle de quelques
à une autre échelle. Et si la réalité dépassait
La puissance d’un laser correspond à la milliardièmes de mètres destinés à des appli-
la fiction…
quantité d’énergie qu’il peut délivrer par cations variées. « En électronique, ces nano-
unité de temps. Dix terawatts correspon- structures permettront, par exemple, de
dent à plus de mille fois la puissance totale transporter de l’information beaucoup plus
rapidement et avec une précision bien Avant même le lancement de ALLS, l’INRS
des quatre centrales hydroélectriques du
supérieure à ce qu’autorisent les systèmes disposait déjà du laser femtoseconde
complexe La Grande.
actuels », croit Mohamed Chaker, professeur- le plus puissant au Canada, émettant
chercheur, directeur du centre et responsable un rayonnement d’une puissance de 10
du laboratoire. terrawatts pendant 60 femtosecondes,
Le projet bénéficie d’une subvention de
soit 60 millionièmes de milliardième de
21 millions de dollars de la Fondation
Grâce au LMN, Mohamed Chaker et ses seconde. La durée de chaque impulsion est
canadienne pour l’innovation et réunit
collègues disposent aujourd’hui des meilleurs donc à la minute ce que la minute est à
72 chercheurs de haut calibre provenant de
équipements de pointe pour concevoir des l’âge de l’univers…
17 institutions au Canada et de 16 grands
composants pour la microélectronique, l’élec-
laboratoires des États-Unis, de France,
tronique radio-fréquence et la photonique
d’Autriche, de Suède, d’Allemagne, d’Italie,
La téléconférence…
comme si vous y étiez!
La téléconférence évite les déplacements inhérents
aux réunions, mais elle est loin d’être conviviale.
Comment en finir avec les sons parasites et autres
distorsions ?
Un vague brouhaha toutes parts, n’a rien de cristallin! Lors d’une conversation
dont émerge, par en personne, on ne prête guère attention au bruit de fond
instants, quelques incessant. Mais le son du ventilateur d’un disque dur, les
mots audibles qu’on cliquetis du chauffage ou un camion qui passe au loin sont
ne sait à qui attri- aussi sujets à l’écho et à la réverbération lors d’une télé-
buer. Voilà, pour le conférence. Ils viennent alors se mêler aux échanges qu’ils
moment, ce à quoi contribuent à rendre encore plus pénibles.
ressemble parfois
une conversation Professeur-chercheur au centre Énergie, Matériaux et Télé-
téléphonique ani- communications de l’INRS depuis mai 2003, après huit ans
mée entre plus de passés aux Bell Labs, la Mecque de la recherche en
deux interlocuteurs. télécommunications, Jacob Benesty est l’un des meilleurs
Illustration : José Morin Pour peu que les voix se ressemblent, il est souvent bien spécialistes des algorithmes de traitement des signaux
difficile de distinguer qui est qui. Quand elles se super- acoustiques. Déjà détenteur de quatorze brevets pour
posent, à l’occasion, il devient tout simplement impossible ses inventions, auteur de quatre livres sur les systèmes
de comprendre quoi que ce soit. de communications multimédias, il vient de recevoir une
subvention d’un demi-million de dollars de la Fondation
Ces problèmes techniques, en apparence bien anodins, canadienne pour l’innovation et du gouvernement du
représentent un véritable défi scientifique pour les spécialistes Québec. Celle-ci servira à installer à l’INRS un laboratoire
en acoustique comme Jacob Benesty. Lors d’une télé- unique au Canada, dédié à l’étude des signaux acoustiques
conférence, trois phénomènes acoustiques se combinent pour les systèmes de télécommunications multimédias.
pour brouiller les signaux sonores: l’écho, la réverbération et « De tels outils sont essentiels pour améliorer les systèmes
le bruit. L’écho se produit lorsque le micro installé dans une actuels et mettre au point les télécommunications du
pièce capte le son provenant du haut-parleur situé dans la futur », explique le jeune chercheur. Jacob Benesty étudie
même pièce, et le transmet à l’interlocuteur en même temps notamment des moyens de spatialiser le signal lors d’une
que la voix. L’interlocuteur entend alors sa propre voix téléconférence, de manière à ce que, par exemple, on
lorsqu’il parle, avec un léger décalage dû au temps de trans- entende à droite les personnes situées à droite, comme si
mission aller-retour. L’écho est amplifié lorsque micro et haut- tous les interlocuteurs étaient présents en un seul lieu.
parleur sont proches ou lorsque les micros sont très sensibles. « Lorsque le téléphone passera par l’ordinateur, le son
sortant des deux haut-parleurs sera ainsi plus conforme à
La réverbération est facile à expérimenter avec un simple ce qu’il est lors d’une conversation en personne », ajoute-
téléphone mains libres. Même lorsque l’interlocuteur fait t-il. Le laboratoire, en cours de montage, inclura entre
l’effort de parler haut et fort, sa voix est systématiquement autres des systèmes de localisation de personnes, en plus
déformée et brouillée dès qu’il s’éloigne du combiné. En d’une multitude de micros et d’antennes pour tester les
effet, le micro capte alors non seulement le signal sonore algorithmes créés par Jacob Benesty et son équipe.
principal, mais aussi toutes les réverbérations de l’onde
sonore sur les murs et les objets environnants. Le son BENESTY, J. et Y. HUANG. Audio Signal Processing for Next Generation Multimedia
Communication Systems, Kluwer Academic Publisher, Boston, 2004, 374 p.
transmis, mélange de la voix et de ces ondes réfléchies de
Le Saint-Laurent,
une menace pour la fertilité?
Les mammifères, dont l’humain, pourraient-
ils être affectés par cette pollution ? Daniel
Cyr et ses collègues ont nourri des rats de
laboratoire avec des queues à tache noire
capturés dans le Saint-Laurent. « Nous
À quelques kilomètres de Montréal, dans recherche INRS-Institut Armand-Frappier, avons noté une baisse de la production de
le Saint-Laurent et la rivière des Outaouais, étudie l’effet des modulateurs endocriniens spermatozoïdes chez les rats mâles et une
les mâles de certaines espèces de poissons, sur la reproduction des poissons. Ces conta- réduction sensible de la motricité de leurs
comme le méné « queue à tache noire », minants chimiques qui reproduisent l’action spermatozoïdes », raconte le chercheur.
sont en train de changer de sexe, dans des hormones sont présents dans une multi- C’est la preuve que ces modulateurs
des proportions atteignant par endroits plus tude de résidus : des boues de papetières aux endocriniens peuvent être bioaccumulés et
de 30 %, voire 50 %. Ce phénomène décou- pesticides en passant par les effluents urbains. se transmettre le long de la chaîne alimen-
vert récemment par une équipe de l’INRS Les poissons mâles étudiés affichent notam- taire. « On ne peut pas en conclure que les
est plutôt inquiétant. Ces poissons sont ment des taux anormalement élevés de vitel- humains seront affectés, mais l’hypothèse
en effet victimes d’une importante conta- logénine, une protéine qui permet d’habi- doit être vérifiée ».
mination par des substances œstrogéniques, tude aux femelles de fabriquer le jaune des
ARAVINDAKSHAN, J., PAQUET, V., GREGORY, M., DUFRESNE, J.,
des résidus chimiques qui miment l’action œufs. Aux environs de l’île Verte et de l’île FOURNIER, M., MARCOGLIESE, D.-J. et D.G. CYR.
des œstrogènes. Beauregard, en aval de Montréal, près du tiers « Consequences of Xenoestrogen Exposure on Male
Reproductive Function in Spottail Shiners (Notropis hudsonius) »,
des queues à tache noire mâles présentent Toxicological Sciences, vol. 78, 2004, p. 156-165.
Depuis plusieurs années, l’équipe de Daniel des ovaires en formation. Dans d’autres sites,
Cyr, professeur-chercheur au centre de tous sont sexuellement immatures.
> malin. Le lymphocyte secrète alors des enzymes, baptisées mmp, « Pourquoi ? Nous ne le savons pas encore, mais l’étude de la régu-
qui lui permettent de migrer à travers l’endothélium. La molécule lation des gènes nous apportera certainement des éléments de
d’adhésion ICAM-1 agit donc plus comme un mot de passe qui réponse », explique le chercheur.
donne accès au trousseau de clés constitué par ces enzymes.
MOISAN, S., DEMERS, M., MERCIER, J., MAGNALDO, T., POTWOROWSKI, E.-P. et Y. ST-PIERRE.
« Upregulation of galectin-7 in murine lymphoma cells is associated with progression toward
À ce jour, 26 enzymes de la famille des mmp ont été identifiées an aggressive phenotype », Leukemia, vol. 17(4), 2003, p. 751-759.
pour différents cancers. Pour le lymphome non hodgkinien, Yves ST-PIERRE, Y. « Organizing a tête-à-tête between cell adhesion molecules and extracellular
proteases: a risky business that could lead to the survival of tumor cells », Frontiers in Bioscience,
St-Pierre et son équipe ont montré l’importance du gène mmp9. vol. 10, 2005, p. 1040-1049.
Ce gène, qui s’exprime rarement dans les lymphocytes normaux,
est activé en permanence dans un lymphocyte cancéreux.
Décrocheurs, et après?
Qu’advient-il des jeunes décrocheurs ? Armée tenues en 2001, que 30 des 47 décrocheurs du
des tableaux de données statistiques du ministère de secondaire de 1996 étaient… diplômés du secondaire!
l’Éducation du Québec et d’une longue expérience Et parmi les 51 décrocheurs du collègial, 5 avaient un
en sociologie de la jeunesse, Madeleine Gauthier diplôme universitaire.
a mené l’enquête. Après d’innombrables appels
téléphoniques, la professeure-chercheure et son La situation professionnelle de ces jeunes adultes n’est
équipe ont retracé et rencontré 99 jeunes Québécois pas toujours dramatique. Ainsi, 34 des 47 décrocheurs
francophones (47 filles et 52 garçons) des régions du secondaire occupaient un emploi, stable pour
de Montréal, de Québec et de Gatineau, qui avaient 23 d’entre eux. Seuls six vivaient des situations vrai-
quitté l’école ou le collège pendant l’année 1996-1997 ment difficiles, surtout liées à des problèmes de santé
sans avoir obtenu leur diplôme. « On stigmatise physique ou mentale. Leur jeune âge – 21 ans en
souvent ces jeunes, car ils moyenne – laissait espérer des améliorations possibles.
La situation professionnelle présentent le plus haut Madeleine Gauthier et ses collègues ont aussi constaté
de ces jeunes adultes n’est taux de chômage de leur que moins du tiers des décrocheurs rencontrés avaient
pas toujours dramatique. génération, les plus bas bénéficié de mesures d’insertion, le plus souvent
niveaux de salaire et la parce qu’ils en ignoraient l’existence. L’analyse des
plus grande proportion d’assistés sociaux, mais tous nombreuses données recueillies lors des entrevues,
n’ont pas le même profil », explique la chercheure qui ont duré près d’une heure et demie chacune, se
du centre Urbanisation, Culture et Société, égale- poursuivra pendant les prochains mois.
ment directrice de l’Observatoire Jeunes et Société.
GAUTHIER, M. et autres. L’insertion professionnelle et le rapport au travail des
Les raisons du décrochage sont multiples et souvent
jeunes qui ont interrompu leurs études secondaires ou collégiales en 1996-1997 :
plus complexes que le simple échec scolaire. D’ailleurs, étude rétrospective, Centre Urbanisation, Culture et Société de l’INRS, 2004,
les chercheurs ont découvert lors de rencontres, 257 p., www.inrs-ucs.uquebec.ca/pdf/rap2004_07.pdf
la métropole
En parallèle, Jean-Pierre Collin et son
équipe bâtissent un tableau de bord
de la dynamique et de la gouvernance
métropolitaine pour mieux suivre
l’évolution de la situation dans les
17 métropoles canadiennes. Cet outil
rassemblera de nombreux indicateurs
statistiques, concernant par exemple
la démographie, la qualité de vie,
l’économie ou l’environnement, ainsi
que des fiches synthèses répertoriant
les modes de gestion en vigueur en
matière de transport en commun, de
fiscalité, de gestion de l’eau potable
ou de développement économique.
Pour construire cet outil de première
importance, le chercheur s’est associé
aux équipes de Pierre J. Hamel et de
Gilles Sénécal, également professeurs-
chercheurs au centre Urbanisation,
Culture et Société. Trois étudiants et
trois assistants de recherche par-
ticipent également aux travaux.
www.vrm.ca
Alain Lamarre
Titulaire de la chaire Jeanne et J.-Louis Lévesque en immunovirologie
Le défi
Pourquoi certaines personnes restent-elles insensibles au virus de l’hépatite C,
alors que d’autres développeront cirrhoses et cancers du foie ? En cherchant à
répondre à cette question, Alain Lamarre espère mieux comprendre le mode
d’action de ce terrible virus qui finit souvent par tuer ses victimes. Professeur-
chercheur au centre de recherche INRS-Institut Armand-Frappier depuis
septembre 2002, il est aussi titulaire de la chaire Jeanne et J.-Louis Lévesque
en immunovirologie, dotée d’un fonds de trois millions de dollars provenant
du fonds Jeanne et J.-Louis Lévesque de la Fondation Armand-Frappier.
Son équipe compte déjà cinq étudiants et un assistant de recherche.
Malgré son jeune âge, Alain Lamarre possède une solide expérience en
immunovirologie. Originaire de Laval, il fit son entrée à l’Institut Armand-
Frappier en 1988, comme stagiaire pendant son baccalauréat à l’Université de
Montréal. En quelques semaines, l’étudiant s’y découvrit une véritable passion
pour la recherche et publia son premier article scientifique dès la fin de son
stage ! Après une maîtrise et un doctorat au sein de l’équipe du professeur-
chercheur Pierre Talbot, Alain Lamarre passera cinq ans à Zürich dans le labora-
toire de Rolf Zinkernagel, prix Nobel de médecine 1996 pour ses travaux en
immunologie, avant de revenir à l’INRS.
de l’hépatite C
tômes au moment de l’infection, mais n’élimineront jamais le virus.
L’hépatite C chronique est une maladie très grave, car le virus L’hépatite C chronique
détruit graduellement les cellules du foie. Dix à trente ans après est une maladie très grave,
l’infection, les malades développent une cirrhose ou un cancer du
car le virus détruit graduellement
foie. La greffe est alors la seule issue, et encore, car le virus s’en
prend aussi au foie transplanté. Les seuls traitements disponibles à les cellules du foie.
ce jour, l’interféron et la ribavirine, se montrent peu efficaces.
Croyez-vous qu’on pourra bientôt
Quelle approche privilégiez-vous ? se prémunir contre cette maladie ?
Mes travaux précédents m’ont amené à émettre l’hypothèse que la Les études sur l’hépatite C sont encore très fondamentales. À court
différence de réponse immunitaire entre les personnes qui résistent ou moyen terme, on peut espérer que des compagnies pharmaceu-
parfaitement au virus et celles qui ne parviennent pas à l’éliminer tiques trouvent des médicaments antiviraux plus efficaces contre
provient avant tout de différences dans le répertoire des anticorps l’hépatite C, comme on l’a fait pour le VIH dans les dernières années.
produits lors de la toute première réaction de l’organisme. Mais il faudra de nombreuses années avant qu’on puisse produire un
Habituellement, cette hypothèse n’a pas la faveur des immunoviro- vaccin, car le mode d’action du virus est encore très mystérieux.
logues, qui croient plutôt à une différence au niveau des cellules T
qui se montreraient capables ou non de tuer les cellules infectées
par le virus. Je crois pourtant qu’on ne peut négliger le rôle des
anticorps, qui pourraient, chez certaines personnes, rediriger le
virus vers les cellules de la rate où il serait éliminé, plutôt que de
le laisser s’en prendre au foie.
Des déchets
Que faire des millions
de tonnes de boues
d’épuration, du lisier
et des résidus industriels ?
Des chercheurs de l’INRS
explorent plusieurs pistes
pour améliorer la gestion
de ces déchets de plus
en plus encombrants.
Voire les transformer
en produits à haute
valeur ajoutée.
porteurs d’avenir
La salubrité de l’eau coûte cher. Chaque s’accroît inexorablement. En 1986, le
année, dans le monde, 50 000 stations d’épu- professeur-chercheur Guy Mercier
ration d’eaux usées municipales génèrent n’est encore qu’étudiant à la maîtrise
la bagatelle somme de 50 millions de tonnes * lorsqu’il commence à travailler sur le Récupérer des
de boues, des résidus pâteux contenant
un mélange de matière organique, de
procédé Metix, une technologie mise
au point à l’INRS pour transformer
terrains contaminés
minéraux et de micro-organismes. L’eau les boues en résidus inoffensifs. Le Jusque dans le centre de Montréal, des friches
rejetée après le traitement est généralement principe est simple : si les boues ne industrielles laissées à l’abandon ont un sol
de bonne qualité, mais les boues, elles, s’ac- peuvent pas être valorisées à cause tellement pollué que les promoteurs immo-
cumulent. Au Québec seulement, près de des métaux et des pathogènes biliers hésitent à y investir, malgré le manque
200 000 tonnes de boues municipales ont qu’elles renferment, enlevons-les ! d’espaces disponibles pour de nouveaux
été incinérées ou enfouies en 2002, soit « Plusieurs études ont démontré que développements. Plusieurs équipes de l’INRS
31 % de plus qu’en 2000. Seules 23 000 30 % à 80 % des boues d’épuration mettent au point des procédés de décontami-
tonnes ont été récupérées et utilisées produites dans le monde contiennent nation susceptibles de redonner vie à ces
comme compost horticole ou agricole, un des quantités de métaux supérieures terrains vagues. Au centre Eau, Terre et
volume en stagnation depuis 10 ans. Que aux normes prescrites pour leur utili- Environnement, par exemple, l’équipe de
faire de ces déchets ? La valorisation agricole sation comme fertilisants, explique Mario Bergeron a adapté des procédés issus
a ses limites, car les boues contiennent le chercheur. Pourtant, à l’heure de l’industrie minière pour décontaminer des
souvent des métaux toxiques et des micro- actuelle, 30 % à 40 % de ces boues remblais hétérogènes, contenant à la fois des
organismes pathogènes. Le cuivre, le nickel sont épandues dans les champs. » Si polluants organiques et des métaux toxiques,
et le zinc, par exemple, sont phytotoxiques cette pratique persiste, les boues de manière à réduire de 90 % le volume de
et peuvent diminuer le rendement des seront certainement à l’origine de déchets dangereux qui doivent être enfouis.
récoltes. D’autres métaux, comme l’arsenic, sérieux problèmes de santé publique. Avec la compagnie Dragage Verreault, le
le cadmium, le mercure ou le plomb, peu- professeur-chercheur a conçu une unité mobile
vent aussi s’accumuler dans l’écosystème et clés en main pour le traitement des remblais et
Des boues propres des sédiments contaminés. Elle sillonnera bien-
se transmettre dans la chaîne alimentaire.
Au fil des ans, l’équipe de Guy tôt l’île de Montréal, où un million de mètres
Mercier, en étroite collaboration avec cubes de remblais attendent d’être traités.
Depuis près de 20 ans, plusieurs équipes du
celles des professeurs-chercheurs
centre Eau, Terre et Environnement de
Jean-François Blais et Rajeshwar Dayal
l’INRS cherchent des moyens de gérer plus
Tyagi, a mis au point une série de
efficacement ces déchets, dont le volume
quatre procédés biologiques et chi-
miques (Metix-BS, -BF, -AC et -BC)
Les énormes quantités capables de retirer métaux, virus et bactéries qu’ils ont contribué à populariser, intéresse
de bactéries contenues pathogènes de tous les types de boues de plus en plus de municipalités. « Les
dans les boues d’épuration municipales produites dans le monde. Les procédés Metix sont les seules technologies
pourraient aussi servir chercheurs de l’INRS se sont associés à un économiques et efficaces permettant d’en-
partenaire privé, la compagnie Biolix, désor- lever les métaux toxiques, tout en conservant
à fabriquer des produits
mais une filiale de la multinationale française les propriétés fertilisantes des boues, et ce,
biodégradables. Sita, et ont développé les procédés jusqu’au à un coût égal ou inférieur aux autres
stade pilote. Le concept de boues propres, méthodes de disposition », rappelle Guy
* : Par convention, les quantités de boues sont toujours
exprimées en tonnes de boues sèches.
Mercier. L’expertise acquise lors de l’élabora- tion en produits à haute valeur ajoutée. Le faire l’affaire, à un coût moindre et avec
tion de Metix a permis aux chercheurs de professeur Tyagi ne manque pas d’idées un bilan environnemental bien meilleur »,
l’INRS de mettre au point plusieurs autres pour valoriser ces déchets. explique le chercheur de l’INRS, qui prépare
technologies de décontamination de divers la construction d’une usine pilote pour faire la
résidus, du lisier de porc aux cendres d’inci- preuve de son procédé à plus grande échelle.
Une seconde vie pour les déchets
nérateurs en passant par les sols pollués et
En collaboration avec le Centre de foresterie
les déchets industriels (voir encadrés). Les eaux usées des industries agroalimen-
des Laurentides, un laboratoire fédéral,
taires, particulièrement celles générées par
Rajeshwar Dayal Tyagi a montré que les
Une fois débarrassées des métaux et des les fromageries, pourraient quant à elles être
boues d’épuration constituent, par exemple,
micro-organismes pathogènes, les boues utilisées comme milieu de culture pour
un excellent milieu de culture pour le Bacillus
pourraient même constituer une formidable la production d’espèces de Trichoderma.
thuringiensis (Bt). Cette bactérie, cham-
ressource, selon Rajeshwar Dayal Tyagi. Ce champignon microscopique, vendu
pionne toute catégorie de la lutte biologique,
Depuis son arrivée à l’INRS en 1984, le pro- en poudre dans les jardineries pour favoriser
est notamment utilisée pour contrer la
fesseur-chercheur originaire de New Delhi a la croissance et l’enracinement des plantes,
tordeuse du bourgeon de l’épinette, la pyrale
adopté une démarche défiant les grands est aussi utilisé comme biofongicide dans
du maïs et les moustiques vecteurs du virus
courants scientifiques mondiaux, en consi- la production à grande échelle de fraises
du Nil. Elle représente un marché mondial de
dérant les boues non comme des déchets, ou de pommes de terre. « En cultivant le
250 millions de dollars américains. « Chaque
mais comme une matière première utile. En Trichoderma dans des eaux usées, nous avons
année, on produit 5 à 10 millions de litres de
juin 2004, le professeur a obtenu une chaire obtenu au laboratoire des concentrations de
Bt en utilisant une solution de farine de soja
de recherche du Canada sur la bioconver- spores mille fois supérieures à ce que don-
comme milieu de culture. Une fois stérilisées,
sion des eaux usées et des boues d’épura- nent les milieux de culture synthétiques »,
les boues d’épuration pourraient très bien
L’idée de transformer
nos déchets en savon
à lessive n’a rien de farfelu.
Pour mener à bien tous ces projets, le et d’entreprises. Les équipes de Claude
professeur Tyagi mettra sur pied à l’INRS un Guertin et Claude Dupont, deux professeurs
laboratoire dédié à la R-D sur la production du centre INRS-Institut Armand-Frappier,
de produits à haute valeur ajoutée utilisant les sont aussi impliquées, tout comme celles de
rejets urbains, industriels et agricoles comme
substrat de base. Le coût total du projet est
Jean-François Blais et de Joseph Valéro,
du centre Eau, Terre et Environnement.
Cendres volantes
évalué à environ 10 millions de dollars,
provenant de la Fondation canadienne pour
Le nouveau laboratoire, unique au Canada,
permettra de développer des procédés et
inoffensives
l’innovation, du gouvernement du Québec de les tester à l’échelle pilote grâce à des Les cendres récupérées dans les filtres à
et de différents autres partenaires. En plus de réacteurs de 15, 150 et 2000 litres et à une air des incinérateurs municipaux contien-
l’équipe du professeur-chercheur Tyagi, panoplie d’équipements complémentaires. nent souvent du plomb, du cadmium ou
responsable de cette infrastructure, huit Plusieurs étudiants en bénéficieront lors de du mercure. Elles sont considérées comme
universités du Canada, des États-Unis et de leurs travaux. des déchets dangereux. En collaboration
France sont associées au projet, aux côtés avec la compagnie Alex Environnement,
de plusieurs organismes gouvernementaux les professeurs-chercheurs Jean-François
Blais et Guy Mercier ont mis au point un
procédé de décontamination qui permet
de les transformer en déchets moins
nocifs et d’en extraire les métaux. La
technique, qu’ils ont brevetée au Canada
et aux États-Unis, est déjà implantée
à l’incinérateur de Québec pour traiter
12 000 tonnes de cendres par an. Deux
étudiantes au doctorat, Béatrice Levasseur
et Fatima Hammy, cherchent actuelle-
ment à optimiser le procédé pour élargir
ses applications potentielles.
La nouvelle
À l’INRS, un professeur sur quatre a moins de
trois ans d’ancienneté. Place aux jeunes…
vague
n’est pas une mince affaire. « Lors d’un récent concours, pour
embaucher cinq professeurs-chercheurs au centre Énergie, Matériaux
et Télécommunications, nous avons analysé les dossiers de plus de
150 candidats, dont certains provenaient de l’étranger ou avaient
reçu d’autres offres », raconte Sinh LeQuoc.
Pourquoi ces jeunes talents ont-ils choisi l’INRS plutôt que d’autres
universités ou centres de recherche, parfois beaucoup plus imposants?
La première raison invoquée tient à la qualité des infrastructures mises
à leur disposition dès leur arrivée. Veronika von Messling, par exem-
ple, n’a pas hésité à quitter la prestigieuse Mayo Clinic, à Rochester,
pour joindre le centre INRS-Institut Armand-Frappier. Cette jeune
virologue originaire de la Forêt noire, en Allemagne, a été séduite par
l’ambiance de travail moins impersonnelle que dans une grosse struc-
ture, mais surtout par les équipements de recherche des laboratoires
de Laval. «L’INRS dispose notamment d’une animalerie extraordinaire,
raconte la professeure. Elle me permet de garder en permanence une
vingtaine de furets pour étudier la maladie de Carré, une pathologie
Veronika von Messling
virale proche de la rougeole.» En choisissant d’investir massivement
dans des équipements de recherche uniques au monde, l’INRS a ainsi
Ils sont le plus souvent dans le début de la trentaine. Ils viennent du
créé un environnement de travail très compétitif, susceptible d’attirer
Québec et du Canada, mais aussi d’Algérie, de France, de Chine,
les meilleurs spécialistes. «Depuis trois ans, nos professeurs ont obtenu
d’Ukraine, d’Allemagne, d’Italie, du Japon, du Vietnam, d’Australie,
de Roumanie, de Suisse ou des États-Unis. Ils sont tous titulaires
d’un doctorat et la plupart ont acquis quelques années d’expérience
lors de postdoctorats menés aux quatre coins du monde. Ils, ce sont
les 42 nouveaux professeures et professeurs de l’INRS entrés en
fonction depuis 2002, de jeunes talents qui représentent la relève
professorale et qui témoignent du dynamisme de l’institution.
Un autre avantage clé de l’INRS aux yeux des recrues, c’est l’envi-
ronnement unique de formation de 2e et de 3e cycle qui permet de
consacrer beaucoup plus de temps à la recherche. « Pouvoir investir
autant dans la recherche en début de carrière est très intéressant »,
croit Federico Rosei, professeur-chercheur au centre Énergie, Anne-Catherine Favre
De Trois-Rivières
à Río Cuarto
Coup d’œil sur les mutations du travail et
de la protection sociale dans le monde,
avec les globe-trotters de Transpol, un
groupe de recherche du centre Urbani-
sation, Culture et Société.
Partout sur la planète, la mondialisation a profondément bouleversé le rager à demeurer en emploi plus longtemps ? Les États-Unis, où de
monde du travail. Dans les sociétés industrialisées, le modèle du salarié nombreux retraités travaillent, ont déjà un certain recul face à ces
employé à temps plein pour une durée indéterminée tend à se réduire. questions. En collaboration avec Julie Beausoleil, une chercheure de
L’État providence aussi, lui qui assumait retraite, chômage, formation l’Université d’Austin, au Texas, l’équipe de Frédéric Lesemann a donc
continue et autres assurances des salariés. Le travail autonome prend élaboré une synthèse des expériences américaines, en collaboration
de l’ampleur, et le fardeau du financement des protections sociales avec la Caisse nationale d’assurance vieillesse de France. Les résultats
incombe de plus en plus souvent aux individus. En parallèle, le de ces travaux ont fait l’objet d’un numéro spécial de la revue
vieillissement de la population remet en cause le modèle traditionnel française Retraite et Société à l’été 2004.
de la retraite. Dans ce contexte, la lutte contre la pauvreté pose sans
cesse de nouveaux défis, même dans les sociétés les mieux portantes. Avec deux étudiants au doctorat, Frédéric Lesemann s’est aussi
engagé dans un projet que lui a confié la Commission des partenaires
Comment le Québec tire-t-il son épingle du jeu ? Le « modèle du marché du travail, un organisme relevant d’Emploi Québec. Le
québécois », né au lendemain de la Révolution tranquille, a-t-il fait chercheur est chargé d’analyser les dispositifs de qualification profes-
son temps, comme certains le prétendent ? « Certainement pas, et sionnelle en entreprise mis en œuvre dans cinq pays européens ainsi
ce qui se fait ici est souvent connu et reconnu à l’étranger », affirme qu’aux États-Unis et au Mexique. « On sait que la productivité d’une
Frédéric Lesemann, professeur-chercheur au centre Urbanisation, entreprise est directement corrélée à la qualité de la formation profes-
Culture et Société, et directeur du groupe de recherche Transpol sur sionnelle de ses employés », explique le professeur Lesemann. Mais
les transformations du travail, des âges et des politiques sociales. la formation reçue au sein d’une entreprise est rarement reconnue à
« Le Québec fait la preuve que, dans une société libérale, l’économie l’extérieur, ce qui n’encourage pas les employés à s’en prévaloir. Peut-
et la protection sociale ne sont pas incompatibles ». on supprimer ce frein à la mobilité des travailleurs en mettant sur pied
un système de diplômes indépendant du système scolaire ? Le
Pour mieux comprendre ce qui se passe ici, le professeur et les dix chercheur s’est rendu en Italie, en Suisse et en Espagne où certaines
étudiants membres de son groupe parcourent le monde pour régions ont entrepris une démarche en ce sens. « La situation du
observer ce qui se passe ailleurs, puisque la mondialisation a partout Québec, qui jouit d’une grande autonomie politique, est comparable
engendré des effets comparables. Au fil des ans, l’équipe de à celle de certaines régions européennes qui se voient attribuer
Transpol a ainsi développé des relations privilégiées avec plusieurs de plus en plus de responsabilités », précise Frédéric Lesemann. Les
groupes de recherche d’Europe et des Amériques, mais aussi avec échanges entre le professeur québécois et des chercheurs et orga-
des organismes gouvernementaux et de nombreux acteurs sociaux, nismes de la région de Bologne, en Italie, du Pays basque espagnol et
ONG, associations de retraités ou de travailleurs indépendants. du canton de Genève se déroulent sur un pied d’égalité, et permet-
tent à chacun de tirer profit des expériences des autres et de juger de
Plusieurs projets actuellement en cours illustrent les bénéfices d’une leur bien-fondé dans le contexte du Québec. « Nous regardons
approche comparative. La question des retraites et du travail des notamment s’il est plus pertinent de baser la reconnaissance de la
personnes de plus de 65 ans, par exemple, est universelle. Devrait-on formation professionnelle à l’échelle d’un territoire, comme c’est
repousser l’âge de la retraite pour s’adapter au vieillissement démo- le cas dans certaines régions d’Italie ou d’Espagne, ou en fonction du
graphique ? Faut-il permettre à des travailleurs âgés qui souhaitent secteur d’activité des entreprises ».
encore travailler de toucher leur pension plus tard ; faut-il les encou-
Le cas de Trois-Rivières, parvenue à sortir du marasme économique du début des années 1990, est comparé à celui
de Río Cuarto. Dans cette ville de 160 000 habitants de la province de Cordoba, au centre de l’Argentine, 40 % de la
population vit officiellement en dessous du seuil de pauvreté. « À la suite de la crise économique qui a secoué le pays dans
les dernières années, les villes argentines ont hérité de nombreuses responsabilités en matière de lutte à la pauvreté, mais
elles n’ont que peu de moyens et surtout pas de gestionnaires bien formés pour les appliquer », explique Frédéric
Lesemann. En étroite collaboration avec les chercheurs argentins, Frédéric Lesemann et son équipe ont mis sur pied des
outils de formation pour professionnaliser les pratiques des gestionnaires municipaux. Mais ils n’entendent pas se poser
en donneurs de leçons. « Ce sont nos collègues argentins qui forment les gestionnaires, et nous organisons avec eux des
circuits de formation sous forme de stages dans des organismes et ministères
Le Québec fait la preuve que, québécois », précise le professeur Lesemann. L’expérience, qui permet
dans une société libérale, d’introduire des processus démocratiques dans une société minée par les
l’économie et la protection sociale pratiques partisanes, fera peut-être des petits : en avril 2005, les chercheurs
de Transpol organiseront avec leurs collègues argentins un colloque sur
ne sont pas incompatibles.
le sujet qui réunira à Cordoba des chercheurs et des formateurs du Québec,
d’Argentine et d’autres pays latino-américains.
l’Australie
bien rempli. Et son parcours est pour le
moins original. Après un baccalauréat en
archéologie et anthropologie à l’Université
Laval, le jeune homme obtient une
maîtrise en géochimie à l’INRS avant d’y poursuivre ses études doctorales sous
la direction du professeur-chercheur Marc Richer-LaFlèche. Sa spécialité ? L’étude
de l’art rupestre, des œuvres préhistoriques peintes ou gravées dans la pierre, au
moyen de techniques originales. Dans les dernières années, Maxime Aubert s’est
déjà rendu deux fois dans l’Arctique québécois, à la demande de l’Institut culturel
Avataq, pour étudier un site menacé de l’île de Qajartalik, dans le détroit d’Hudson.
À cet endroit, la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique sont
en train de faire disparaître des visages millénaires gravés dans la stéatite. En 2003,
le jeune chercheur de l’INRS a également participé à la conservation des pétro-
glyphes de Three Canyons, dans l’Utah. Plus récemment, Maxime Aubert a
collaboré étroitement avec des chercheurs de l’Université nationale d’Australie, où
il vient de passer un an pour mettre au point un nouveau prototype de spec-
tromètre à haute résolution. La technique qu’il a développée permet de dater des
œuvres rupestres recouvertes par des enduits minéraux sans les endommager.
Maxime a été récemment invité à se rendre au Timor Leste (l’ancien Timor orien-
tal), en Birmanie et à Bornéo. On lui a également offert un poste à l’Université
Maxime Aubert, sciences de la terre
nationale d’Australie, à partir de 2006.
Rencontres urbaines
Qu’est-ce qui peut bien amener une jeune anthropologue anglaise à quitter la
prestigieuse London School of Economics pour débuter un doctorat en études
urbaines au centre Urbanisation, Culture et Société? « L’interdisciplinarité et la
vitalité du centre, la directrice de recherche et la ville de Montréal ! », répond
sans hésiter Martha Radice, dans un parfait français à peine mâtiné d’un accent
britannique. Déjà, en 1997, l’anthropologue originaire de Brighton avait
franchi l’Atlantique pour étudier la vie des Anglo-Montréalais dans le cadre de
sa maîtrise à l’Université Laval. Son travail de recherche avait alors donné lieu
à un livre, intitulé « Feeling comfortable? » Les Anglo-Montréalais et leur ville, très
remarqué lors de sa sortie en l’an 2000. Après trois ans passés au Département
de criminologie de la London Scool of Economics, Martha Radice a joint, en
mai 2004, l’équipe de la professeure-chercheure Annick Germain à l’INRS, où
son doctorat porte sur les relations sociales dans les artères commerçantes
Martha Radice, études urbaines des quartiers multiethniques de Montréal. « L’INRS regroupe des chercheurs de
toutes disciplines pour étudier la ville sous différents angles, et les échanges
sont passionnants », explique-t-elle. « Juste parmi les autres étudiants au doctorat, il y a des spécialistes en architecture, en politique, en
urbanisme, en génie civil, en comptabilité… c’est très enrichissant ! ». Déjà, l’été dernier, Martha Radice cosignait un nouveau chapitre de
livre avec Annick Germain. Gageons que ce ne sera pas le dernier…
RADICE, M. « Feeling comfortable? » Les Anglo-Montréalais et leur ville, Les Presses de l’Université Laval, 2000, 186 p.
GERMAIN, A. et M. RADICE. « Cosmopolitanism by default: Public sociability in Montreal », Cosmopolitan Urbanism, London, Routledge, 2005.
Prélude à l’industrie
Depuis l’âge de 12 ans, Stéphane Boivin sait qu’il veut travailler en
santé. C’est à l’INRS qu’il se découvre une véritable passion pour
la recherche. Pendant son baccalauréat en biochimie à l’UQAM, il fait
un stage au centre INRS-Institut Armand-Frappier, qu’il choisira pour sa
maîtrise et son doctorat. «L’INRS est un pôle incontournable dans la
recherche en biologie fondamentale et expérimentale», raconte-t-il,
séduit tout à la fois par l’encadrement, les sujets d’études et l’esprit
d’équipe. Au cours de sa maîtrise, il débute une collaboration avec un
laboratoire français, qui le conduit à réaliser son doctorat en cotutelle
au sein du laboratoire d’études moléculaires et pharmacologiques
des peptides du professeur-chercheur Alain Fournier, à l’INRS, et du
laboratoire de chimie organique et biologie structurale du professeur-
chercheur Daniel Davoust, à l’Université de Rouen. Son sujet
Stéphane Boivin, biologie
de recherche ? L’étude des récepteurs couplés aux protéines G
(les GPCRs) et de leurs ligands qui intéressent de plus en plus les
compagnies pharmaceutiques. Ces récepteurs transmembranaires pourraient constituer les cibles de 50 % à 70 % des nouveaux médicaments
en développement. L’an prochain, le jeune chercheur, déjà auteur de plusieurs publications, devrait obtenir un double diplôme de doctorat
en biologie de l’INRS et en chimie de l’Université de Rouen. Plus tard, Stéphane Boivin souhaite travailler en recherche en santé dans le secteur
privé. Déjà, en juin prochain, il ira présenter ses travaux à la compagnie biopharmaceutique suisse Actelion, à Bâle.
la recherche
stage à l’INRS, en 2000. Convaincu d’y
trouver un environnement de recherche de
qualité, il s’inscrit à la maîtrise en 2002 et,
pour son doctorat, choisit d’étudier de
nouveaux matériaux pour l’électronique de demain, sous la direction du professeur-
chercheur My Ali El Khakani. « L’INRS encourage fortement les étudiants tant à
publier leurs travaux de recherche dans des revues de réputation internationale
qu’à participer à des conférences », explique-t-il pour justifier son choix. « De plus,
le fait que l’Institut se concentre sur les études supérieures amène les professeurs
à participer de façon beaucoup plus proactive aux travaux des étudiants, ce qui
permet de bénéficier d’un encadrement supérieur à ce qui se fait ailleurs. »
publics locaux sur l’économie des villes. Ils constatent que la FORTIN, Jean-Charles**. Les Îles de la Madeleine, Québec, Les Éditions de l’IQRC/Les Presses
de l’Université Laval, 2004, 192 p. (Coll. « Les régions du Québec… histoire en Bref »).
qualité de ces services influence significativement la productivité (Également en version anglaise)
d’une ville et de ses entreprises, en termes de coût mais aussi MIMEAULT, Mario. La Gaspésie, Québec, Les Éditions de l’IQRC/Les Presses de l’Université Laval,
2004,192 p. (Coll. « Les régions du Québec… histoire en Bref »).
de capacité à générer de la richesse. Leur étude démontre
notamment que la productivité des entreprises est d’autant plus
faible qu’elles sont installées dans des endroits où la criminalité
est élevée, et où les transports en commun font défaut.
FREIRE, Mila et Mario POLÈSE*, avec la collaboration de Pamela Echeverria. Connecting Cities with * : professeur-chercheur au centre Urbanisation, Culture et Société de l’INRS
macroeconomic concerns: the Missing Link, Banque mondiale, 124 p. ** : chercheur au centre Urbanisation, Culture et Société de l’INRS
Le mandat de M. Pierre Lapointe à titre sation administrative. De plus, il a Le directeur général poursuivra le
Dans le vent
Le professeur-chercheur Gaëtan Lafrance
du centre Énergie, Matériaux et Télé-
communications a reçu le prix R.J. Templin
Inspirant !
2004 de l’Association canadienne de l’énergie éolienne, qui récompense «Aussi joli soit-il, on doit reconnaître que le nez humain est
notamment son travail de pionnier dans l’étude de l’intégration des grands somme toute bien peu performant. » C’est par ces mots que
parcs éoliens aux réseaux électriques existants. débute le texte qui a valu à Richard Dolbec, alors étudiant au
doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux à l’INRS, sous
la direction du professeur-chercheur My Ali El Khakani, de
Questions de famille
décrocher un prix au concours de vulgarisation scientifique
de l’Acfas. Dans un style enlevé, le jeune chercheur explique
les défis du développement de nanomatériaux pour fabriquer
En février 2004, près de 200 personnes ont participé à un colloque passion- des senseurs à gaz ultrasensibles, «des super nez électroniques».
nant sur les nouveaux enjeux éthiques de la famille organisé par le partena-
riat Familles en mouvance et dynamiques intergénérationnelles. Les actes du
colloque intitulé Familles en transformation : quels enjeux éthiques ? seront
publiés prochainement. www.partenariat-familles.inrs-ucs.uquebec.ca L’INRS honore…
Tendances
Le Dicomode publié chez Fides par l’anthropologue Gérald Baril est le fruit
d’une recherche menée au centre Urbanisation, Culture et Société. C’est le
premier dictionnaire de la mode au Québec. Grands créateurs, magasins,
manufacturiers, mannequins, écoles, magazines et photographes défilent
au gré des 490 articles de l’ouvrage abondamment illustré, qui retrace
l’histoire d’une industrie fascinante, de 1900 à nos jours. Michelle
Comeau, agente de recherche au centre, y signe plusieurs articles. Pour le
plaisir des yeux et de la connaissance. En mars 2004, l’Université du Québec, sous l’égide de l’INRS,
remettait un doctorat honoris causa à Marcelline Picard-Kanapé,
BARIL, Gérald. DICOMODE, Dictionnaire de la mode au Québec de 1900 à nos jours, lors d’une vibrante cérémonie au Musée de la civilisation à
Montréal, Fides, 2004, 384 p.
Québec. Au-delà de son implication en politique et en éducation,
madame Picard-Kanapé n’a cessé de croire à la coexistence
harmonieuse des sociétés autochtones et non autochtones, dans
Planète INRS_avril 2005 le respect de leurs différences.