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Lab Thermo Important
Lab Thermo Important
IUT de MARSEILLE
TRAVAUX PRATIQUES
DE THERMODYNAMIQUE
Les travaux pratiques sont des développements des enseignements et doivent en permettre une
meilleure compréhension, mais aussi ils doivent être considérés comme une initiation à
l’activité dans l’entreprise : méthodologie, précision de la mesure, analyse et esprit critique.
Avant la séance, vous devez lire l’énoncé et savoir répondre aux questions : quel est le
système étudié ? Comment est-il constitué ? Que va-t-on mesurer, avec quels moyens et dans
quel but ? Quelle modélisation utilise-t-on et quelles sont les conclusions attendues ? Pour
permettre une meilleure compréhension, il vous est conseillé d’amener le cours et les TD
correspondant aux thèmes abordés. Les parties théoriques du TP doivent être faites avant la
séance pour vous permettre de vous consacrer pleinement aux mesures et à leur traitement.
Les séances de TP durent 3 heures pendant lesquelles vous êtes susceptibles d’être interrogés
à l’oral sur votre préparation. Chaque élève sera interrogé et noté au minimum une fois lors
des 7 séances. Vous devez rendre à la fin de la séance une fiche bilan par binôme. Cette fiche
doit synthétiser les résultats obtenus et sera notée. Une séance d’examen clôturera la série de
TP. Chaque élève passera seul sur un TP tiré au sort pendant une heure pour refaire une partie
des expériences.
Les 7 notes de comptes rendus, la note d’interrogation orale et l’examen de TP vous donnent
une note qui compte pour 1/3 de la note finale de la matière, contre 2/3 pour le devoir
surveillé. Attention, toute absence non justifiée (une absence se justifie par un certificat
médical, une convocation au permis ou autre examen, un certificat de décès) entraîne un 0
pour le TP non fait.
Organisation des TP :
TP1 : Loi des gaz parfaits
TP2 : Mesure du coefficient γ
TP3 : Etalonnage d’un thermocouple
TP4 : Chaleur latente de vaporisation
TP5 : Calorimétrie 1
TP6 : Calorimétrie 2
TP7 : Notions de cycle thermodynamique
n° binôme n° séance
1 2 3 4 5 6 7
1 TP1 TP2 TP3 TP4 TP5 TP6 TP7
2 TP2 TP3 TP4 TP5 TP6 TP7 TP1
3 TP3 TP4 TP5 TP6 TP7 TP1 TP2
4 TP4 TP5 TP6 TP7 TP1 TP2 TP3
5 TP5 TP6 TP7 TP1 TP2 TP3 TP4
6 TP6 TP7 TP1 TP2 TP3 TP4 TP5
TP1 : Loi des gaz parfaits
Le but du TP est de vérifier la loi des gaz parfaits et le cas échéant d’en discuter la validité
pour trois gaz :
• l’air supposé comme étant un gaz parfait diatomique,
• l’argon qui est considéré comme un gaz parfait monoatomique,
• un mélange à 50% d’air et d’argon.
Pour chaque cas, il faudra tracer les isothermes de ces gaz dans le diagramme de Clapeyron.
I- Quelques rappels
Un corps pur est décrit par les variables d’état que sont la pression P, le volume V et la
température T. Ces paramètres sont liés par une équation d’état : f(P,V,T)=0. Si on se limite
au cas des gaz, on peut citer notamment :
- la loi de Boyle-Mariotte-Gay-Lussac ou loi dite des gaz parfaits :
PV = nRT (1)
- la loi de Van der Walls (à l’ordre 2 en pression P) pour un gaz réel :
bRT − a
PV = nRT [1 + 2 2
P + O( P 2 )] (2)
R T
où n est le nombre de mole, R=8.314 J/(mol.K) est la constante des gaz parfaits et a et b sont
deux constantes du gaz considéré. Pour l’air, on donne a=1.368 bar.m6/kmol2 et b=0.0367
m3/kmol.
La représentation la plus couramment employée pour décrire le comportement des gaz est le
diagramme de Clapeyron en formulation (P,V). Il s’agit d’une coupe à température T
constante de la surface f(P,V,T)=0. Les courbes obtenues sont appelées les isothermes du
fluide. Il en existe deux sortes :
Figure 1 : Isothermes dans le diagramme de Clapeyron (P,V) : (a) sans changement d’état, (b)
avec changement d’état.
Nous n’étudierons pas le cas avec changement d’état car il nécessite l’emploi de gaz
spécifiques qui se liquéfient au voisinage de la pression atmosphérique.
manomètre 2
manomètre 1
cylindre 2
Chambre de
pompe à vide pré-mélange
bain cylindre 1
thermostaté
éprouvette
graduée
arrivée d’air donnant h
arrivée d’argon
Le dispositif (Fig.2) se compose d’un appareil permettant de faire varier le volume du système
(ici un cylindre), d’un bain thermostaté et d’une pompe à vide.
Le gaz étudié est contenu dans le cylindre 1 dans lequel est placé un piston dont la position est
relevée à partir de l’éprouvette graduée en cm. Une position h=13 cm correspond au volume
maximum du cylindre 1 et h=0 cm à son volume minimum. On déplace le piston à l’aide la
manivelle. La pression à l’intérieur du cylindre 1 est mesurée à l’aide du manomètre 1 et est
donnée en mbar. La température du gaz est celle de l’eau contenue dans l’espace annulaire
entre les deux cylindres, température imposée par le bain thermostaté.
Dans le cas d’un mélange, on dispose d’une chambre de pré-mélange dont la pression est
mesurée à l’aide du manomètre 2. Cette chambre et le cylindre contenant le piston peuvent
être isolés ou mis en relation à l’aide de trois vannes.
La pompe à vide sert à faire le vide complet dans la chambre de pré-mélange et dans le
cylindre contenant le gaz à comprimer. Le système est vide lorsque la pression est de 0 mbar
sur chaque manomètre pour une position h=13 cm.
Refaire ensuite les mêmes mesures pour T=50°C et 80°C. Attention, vous devez travailler à
nombre de moles n constant entre les 3 séries de mesures. Déterminer la méthode pour
conserver le nombre de moles entre chaque série.
Tracer, sur un même graphique, P en fonction de h pour les trois températures considérées.
Tracer ensuite, sur un même graphique, P en fonction de 1/h pour les trois températures
considérées.
Conclure sur les résultats : validité de la méthode, précision, reproductibilité des mesures,
améliorations possibles du dispositif, validité du modèle du gaz parfait…
2/ Isothermes de l’argon
Vous devez faire les mêmes mesures (relevé de P et de h pour T=20°C, 50°C puis 80°C) que
pour l’air et la même analyse mais cette fois, pour l’argon.
3/ Mélange air-argon
On désire faire un mélange composé à 50% d’air et à 50% d’argon (Ar). Afin de réaliser ce
mélange, revenons un instant sur la loi de Dalton.
L’air et l’argon sont enfermés dans un même volume V. Chaque gaz occupe tout le volume si
le mélange est suffisamment homogène. La pression totale P est la somme des pressions
partielles Pair et PAr de chacun des gaz s’il occupait seul le volume total V. Cela est donné par
la loi de Dalton qui s’écrit :
P = Pair + PAr (3)
On définit les fractions molaires yair et yAr en air et en argon dans le mélange définies
respectivement par :
yair = nair / (nair + nAr) (4)
yAr = nAr / (nair + nAr) (5)
où nair et nAr sont les nombres de moles d’air et d’argon respectivement.
Q1 : Donner l’expression des titres yair et yAr en fonction des pressions partielles et de la
pression totale.
Q2 : Expliquer comment on peut réaliser un mélange air-argon à 50% de chaque constituant.
Vous devez faire les mêmes mesures (relevés de P et de h pour T=20°C, 50°C puis 80°C) et la
même analyse pour le mélange air-argon.
TP2 : Mesure du coefficient γ
I- Méthode de Clément-Desormes
Cette expérience datant de 1819 doit son nom à ses inventeurs, Nicolas Clément (1779-1842)
et Charles-Bernard Desormes (1777-1862). Elle repose sur le principe de la compression et de
la détente de l’air dans une enceinte à volume constant, avec ou sans échanges de chaleur avec
l’extérieur.
Pour réaliser l’expérience, on dispose d’une bonbonne en verre d’un volume de 25 litres
isolée de l’extérieur par un habillage en polystyrène expansé (Fig.1). Le goulot est prolongé
par une pièce en plastique sur laquelle on trouve une soupape à large ouverture, un
manomètre en U eau/air gradué en demi-millimètres et un robinet à trois voies.
soupape
robinet 3 voies
manomètre en U
poire de
compression
bonbonne isolée
L’étape (1) correspond à une compression dans le ballon à l’aide la poire. Pour cela, il faut
tourner le robinet pour mettre en communication la bonbonne et la poire. Comprimer ensuite
l’air par quelques pressions sur la poire. Isoler la bonbonne en tournant le robinet. 2 à 3
minutes sont alors nécessaires pour que l’équilibre de température soit établi. Vous venez de
réaliser une compression, qui se traduit par une différence de hauteur d’eau, notée h1, sur le
manomètre en U. h1 est la différence de niveau entre les deux branches du tube en U. Le gaz
se trouve alors dans l’état 1 caractérisé par :
- une pression absolue P1 = ρ g (H+h1), où ρ est la masse volumique de l’eau, g
est l’accélération de la pesanteur et H l’équivalent en hauteur d’eau de la
pression atmosphérique ;
- une température T1 égale à la température ambiante Tamb et un volume V1.
L’étape (2) est une détente adiabatique. En actionnant vers le bas le levier surmontant
l’appareil, la soupape s’ouvre. Relâcher le levier aussitôt. Le mouvement doit être
suffisamment rapide pour qu’aucun échange de chaleur ne s’effectue avec l’extérieur. Le gaz
est alors dans l’état 2 caractérisé par :
- une pression absolue P2 égale à la pression atmosphérique Patm= ρ g H ;
- une température T2 < T1 et un volume V2 > V1.
La dernière étape (n°3) est une compression isochore. Cette étape ne demande aucune
intervention. Les échanges de chaleur à travers les parois conduisent à un réchauffement du
gaz jusqu’à la température ambiante. Suite à cet échauffement, la pression dans la bonbonne
s’élève. 2 à 3 minutes sont nécessaires après l’étape (2) pour atteindre un état d’équilibre.
Cette compression se traduit par une différence de niveau entre les deux branches du tube en
U, notée h2. L’état 3 est caractérisé par :
- une pression absolue P3 = ρ g (H+h2) ;
- une température T3=Tamb=T1 ;
- un volume V3=V2.
Attention, il ne faut pas laisser la bonbonne fermée entre deux manipulations. Pour cela,
utiliser la goupille prévue pour maintenir la soupape en position ouverte.
Travail préparatoire :
- Tracer le cycle décrit dans un diagramme de Clapeyron (P, V).
- Ecrire la loi des gaz parfaits pour les états 1 à 3, ainsi que l’équation de
l’adiabatique entre les états 1 et 2.
- Déterminer ainsi une relation entre les pressions P1, P2 et P3.
- Calculer la valeur numérique de H. En déduire que h1 et h2 sont petits devant H.
- En utilisant le développement limité de ln au voisinage de 1 ( ln (1+x) ~ x quand
x → 0 ), montrer que :
h1
γ =
h1 − h2
Manipulations :
- Effectuer la manipulation (états 0 à 3) environ 8 fois. Consigner les hauteurs
h1 et h2 dans un tableau et calculer pour chaque expérience la valeur de γ
obtenue.
- Conserver les trois meilleures mesures pour calculer la valeur moyenne de γ.
- Calculer l’écart relatif entre la valeur obtenue et la valeur théorique pour un
gaz diatomique.
- Estimer l’incertitude calculée à partir de l’expression de la valeur approchée de
γ. On prendra comme incertitudes sur h1 et h2 la valeur de la plus petite
graduation du manomètre en U.
où r = R / M est la constante réduite des gaz parfaits, R=8.314 J/(mol.K) la constante des gaz
parfaits et M la masse molaire du gaz. On peut donc déterminer la valeur de γ à partir de la
mesure de la vitesse de propagation d’une onde sonore dans un gaz.
Les mesures s’effectueront dans l’air (gaz parfait diatomique de masse molaire M = 29 g/mol)
pour permettre des comparaisons directes avec la méthode précédente de Clément-Desormes.
Pour cela, on dispose d’un tube de longueur L=1.56 m (+/- 0.01 m) rempli d’air et fermé à ses
deux extrémités (Fig.2). Un haut parleur émet un son sous la forme d’une onde de pression de
forme sinusoïdale et de fréquence connue, imposée par un générateur basse fréquence (GBF).
Un microphone est placé à l’autre extrémité du tube en PVC et délivre une réponse lue par un
oscilloscope. Deux piquages permettent pour l’un d’introduire dans le tube le gaz à étudier et
pour l’autre son évacuation.
GBF
oscilloscope
Dans la configuration expérimentale étudiée, la longueur L du tube est grande par rapport à
son diamètre et on peut alors assimiler les ondes sonores à des ondes planes se propageant
selon l’axe du tube (direction x). On cherche ainsi la solution de l’équation :
1 ∂2P ∂2P
− =0 (3)
c 2 ∂t 2 ∂x 2
La vitesse étant nulle à la paroi, on obtient, après calculs, la solution sous la forme :
cos[k ( L − x)]
P ( x, t ) = P0 sin ωt (4)
sin kL
Les dépendances temporelles et spatiales étant séparées, cette solution est celle d’une onde
stationnaire. Quelque soit l’instant t considéré, lorsque k L = n π, on a un phénomène de
résonance : la pression tend vers l’infini sauf en x tel que cos[k(L-x)] = 0. On note k= 2 π f /c.
Les fréquences fn de résonance du tube de longueur L forcé par le haut parleur sont :
nc
fn = (5)
2L
On peut alors écrire la célérité du son en fonction des fréquences fn et f1:
f n − f1
c = 2L (6)
n −1
où f1 et fn sont respectivement les plus basse et plus haute fréquences de résonance mesurées
et n le nombre de fréquences mesurées.
opposition
phase de phase phase
Figure 3 : Exemple de trois signaux issus de l’oscilloscope correspondant à trois résonances
successives.
Manipulations :
- En partant d’une fréquence de résonance f1 située au dessus de 1.5 kHz, relever
au minimum 10 fréquences successives faisant apparaître une résonance.
Consigner ces valeurs dans un tableau.
- A l’aide du thermomètre situé sur le mur, relever la valeur de la température T.
- Calculer la valeur de la célérité du son c et la comparer à la valeur théorique.
- En déduire la valeur de γ et la comparer avec la valeur théorique (écart relatif).
- Calculer l’incertitude sur la mesure de γ.
- Conclure sur les deux méthodes de mesure de γ utilisées lors du TP.
TP3 : Etalonnage d’un thermocouple
I- L’effet thermoélectrique
L’utilisation d’un thermocouple pour une mesure de température est basée sur l’effet
thermoélectrique ou effet Seebeck. Cet effet est la juxtaposition des effets Peltier et
Thomson : si on soude deux fils métalliques A et B (Fig.1), de nature différente, la soudure
ainsi réalisée provoque la formation d’une force électromotrice qui est une fonction des
températures Tc et Tf auxquelles sont portées les soudures. Il suffit alors de mesurer cette force
E et connaissant la loi de variation E=f(T) et Tf, on en déduit la température Tc recherchée.
Toutefois, la mesure de cette FEM implique la fermeture du circuit électrique composé des
deux fils A et B constituant le thermocouple et la filerie C en cuivre de l’appareil de mesure
(Fig.2). Il y a ainsi création de deux FEM thermoélectriques supplémentaires aux contacts C-
A et C-B. Si ces contacts sont à la même température Tf, tout se passe comme s’il y avait
création d’une FEM dépendant uniquement de la nature des fils A et B d’une part et des
températures Tc et Tf d’autre part. Par commodité, on appelle « soudure chaude » la soudure
des fils A et B soumis à la température cherchée Tc et « soudure froide » l’ensemble des
contacts entre les fils A et B et les câbles C de l’appareil de mesure portés à la température Tf.
La FEM engendrée par la différence de température entre les deux soudures et la différence de
propriété thermoélectrique des conducteurs électriques s’écrit :
T
E ( A / B) = ∫ ( s A − s B )dT
T
T0 (1)
T0
La formule (1) exprime que la FEM est une fonction de l’écart de température entre T et T0.
La mesure de cette FEM peut donc quantifier cette différence à condition de connaître la loi
de variation de la FEM en fonction de la température. En pratique, on considère que sA et sB
varient linéairement avec la température T, si bien que les FEM sont des fonctions
quadratiques de T. Par exemples, pour les couples Fer / Platine et Cuivre / Platine, on a :
T2
E 0T ( Fe / Pt ) = 16.7 − 0.0297
2
T2
E 0 (Cu / Pt ) = 2.7 + 0.0079
T
(2)
2
T2
E 0T ( Fe / Cu ) = E 0T ( Fe / Pt ) − E0T (Cu / Pt ) = 14 − 0.0376
2
Dans la désignation des couples thermoélectriques, le premier conducteur cité correspond à la
borne positive du couple lorsqu’il est utilisé au-dessus de 0°C, la température de référence
étant 0°C. Pour choisir un thermocouple, il faut tenir compte de la zone de température
attendue, de l’action corrosive du milieu tout en conservant une précision convenable.
Comme on l’a vu précédemment, le thermocouple fournit une FEM proportionnelle à la
différence de température entre deux jonctions. Pour qu’il permette d’effectuer des mesures
de température absolue, les jonctions de référence doivent être maintenues à une température
connue. Le plus simple est de prendre la référence à 0°C, correspondant à la température
d’équilibre du mélange eau-glace à pression atmosphérique normale (Figure 3). La mesure de
la FEM permet dans ce cas de connaître immédiatement la température T à l’aide de la table
du thermocouple utilisé.
III- Manipulations
Le but est de mesurer les FEM de quelques corps purs mis à votre disposition (Fig.4):
- M1 : ébullition de l’azote liquide à la pression atmosphérique (T=-196°C)
- M2 : température de fusion finissante du mercure (T=-39°C)
- M3 : température de solidification commençante de l’étain (T=232°C)
- M4 : température de solidification commençante du plomb (T=327°C)
A partir de la relation E=f(T) déterminée précédemment, calculer les FEM correspondantes
aux 4 mesures (M1 à M4) à effectuer et compléter la colonne « FEM prévues » du tableau 1.
Cela vous permettra de déterminer à priori les calibres et décalages adaptés aux manipulations
M1 à M4.
étain
plomb
four
Pour les manipulations 2 à 4, on cherchera à mesurer la FEM d’un corps pur lors d’un
changement d’état. Il faudra donc enregistrer la FEM en fonction du temps comme indiqué
sur les figures 5a et 5b. La figure 5a montre l’évolution de la FEM lors d’un refroidissement
(solidification), la température de l’expérience étant supérieure à la température ambiante
(manipulations 3 et 4). La température de solidification commençante correspond à
l’intersection des deux tangentes (courbes en pointillés). La figure 5b montre l’évolution de la
FEM en fonction du temps pour un changement d’état solide / liquide. La température de
fusion finissante (manipulation 2) correspond à l’intersection de la tangente au palier
endothermique avec la tangente à la courbe « liquide ».
(a) (b)
Figure 5 : Relevés de FEM en fonction du temps lors d’un changement de phase d’un corps
pur (a) en refroidissement (solidification) et (b) en réchauffement (fusion) à l’air ambiant.
Manipulation 2 : température de fusion finissante du mercure (T=-39°C)
Régler la table traçante en ajustant le calibre, le décalage et la vitesse de déplacement
préconisés (tableau 1). Veiller à ce que la soudure froide soit toujours dans de la glace
fondante à 0°C.
Appeler l’enseignant présent pour qu’il manipule l’azote liquide.
Plonger la soudure chaude dans le tube en acier du creuset contenant le mercure puis le
creuset dans le vase Dewar contenant l’azote.
Surveiller la chute de température à l’aide de l’enregistreur. Le passage au palier
endothermique de fusion se traduit par un ralentissement de l’évolution de la FEM. Lorsque la
plume reprend sa course, le mercure est alors à l’état solide.
Lancer alors le tracé tout en retirant le mercure de l’azote liquide. Le creuset est alors à la
température ambiante et le mercure va repasser à l’état liquide.
Attendre suffisamment longtemps pour obtenir une courbe proche de celle donnée sur la
figure 5b.
Déterminer graphiquement la FEM correspondante au point de fusion finissante du mercure.
Compléter alors la colonne « FEM mesurée » du tableau 1 et placer ce point (T=-39°C, FEM
mesurée) sur le graphique.
Le but du TP est de mesurer par deux méthodes différentes la chaleur latente de vaporisation
de l’eau puis celle de l’azote. La chaleur latente de vaporisation d’un fluide est la quantité de
chaleur qu’il faut fournir à une certaine quantité de liquide (1 kg ou 1 mole) pour la faire
passer entièrement à l’état gazeux à température constante.
dP
LV = T (V g − Vl ) ( )V (1)
dT
où T est la température en K lors du changement d’état, Vg et Vl les volumes spécifiques des
phases gazeuse et liquide respectivement, et (dP/dT)V le gradient de pression par rapport à la
température à volume constant.
Travail préparatoire :
- Donner les unités de chaque quantité présente dans la formule de Clapeyron (Equation (1)).
- En utilisant la table de la vapeur d’eau donnée ci-après, justifier que l’on peut négliger Vl
devant Vg. Ecrire la nouvelle expression de LV.
- On assimilera ici la vapeur d’eau à un gaz parfait. Discuter cette hypothèse. En déduire une
expression pour LV en fonction de P et T pour 1 mole puis pour 1 kg d’eau.
- Transformer la relation obtenue sous la forme :
A LV
ln P = +B (2)
T
où A et B sont deux constantes que l’on déterminera par la suite.
Protocole expérimental :
Pour déterminer la valeur de la chaleur latente de vaporisation LV de l’eau, il suffit de
déterminer expérimentalement la valeur du terme (dP/dT)V lors du changement d’état, d’après
la formule de Clausius-Clapeyron. En effet, le passage de l’eau liquide à de la vapeur d’eau
s’effectue à T=373.15 K et les valeurs de Vg et Vl sont données dans le tableau ci-après. Pour
mesurer (dP/dT)V lors de la vaporisation, on effectuera donc des mesures simultanées de
pression P et de température T.
On dispose pour cela d’une cocotte minute dans laquelle on place 1 kg d’eau liquide (Figure
1). Cette cocotte est équipée d’une sonde de température reliée à un thermomètre numérique.
La cocotte est également reliée à un manomètre en U de type mercure / eau permettant de
mesurer de grandes différences de pression. Ce manomètre est gradué en mmHg.
Après avoir amené à ébullition, à l’aide de la plaque chauffante, l’eau contenue dans la
cocotte restée ouverte, on dépasse la température de changement d’état en prolongeant le
chauffage cocotte fermée. On limitera la surpression à 200 mmHg en enlevant la cocotte de la
plaque chauffante. Il est impératif de respecter cette valeur pour que le mercure contenu dans
le manomètre ne se vide pas dans le soufre. Durant la phase de refroidissement, on relèvera la
pression P et la température T dans un domaine de pression de l’ordre de 400 mmHg.
sonde de
température
prise de
pression manomètre en U
de type mercure /
eau (P en mmHg)
vase Dewar
calorifugé balance
I U
générateur délivrant
une puissance P=U I
P t = m Lv + p t (3)
où P (=U I) est la puissance délivrée par effet Joule par le générateur, t est le temps de
l’expérience (en s) mesurée à l’aide du chronomètre, m la masse d’azote vaporisée (en kg) et p
la puissance de pertes (en W). Cette relation (3) fait apparaître deux inconnues Lv et p. Il est
donc nécessaire de faire 2 expériences pour obtenir 2 relations.
- soit pour deux puissances et deux temps différents mais une même masse d’azote vaporisé:
P1 t1 = m Lv + p t1
(4)
P2 t 2 = m Lv + p t 2
- soit pour deux puissances et deux masses d’azote vaporisé mais au bout d’un même temps:
P1 t = m1 Lv + p t
(5)
P2 t = m2 Lv + p t
Travail préparatoire :
- A partir des relations précédentes (Eq. 4 ou 5), établir les expressions littérales de Lv et p.
- Calculer sous forme littérale les incertitudes sur Lv et p.
Manipulations :
- Effectuer une 1ère manipulation pour la puissance P1 maximale du générateur.
- Effectuer une 2nde expérience pour la puissance P2 = 0.5 P1.
- Calculer les valeurs de Lv et p. Comparer la valeur de Lv avec la valeur théorique (Lv=198
kJ/kg). Commenter le signe de p.
- Calculer les valeurs des incertitudes sur Lv et p. Calculer l’écart relatif pour Lv.
Propriétés de la
vapeur d’eau H2O Masse volumique Volume spécifique Enthalpie spécifique Chaleur de
saturée vaporisation
Le but de la calorimétrie est de mesurer des quantités de chaleur. Elle repose sur le premier
principe de la thermodynamique ou principe de conservation de l’énergie interne. Il existe
plusieurs types de calorimètre (à glace, à résistance …). Celui utilisé dans le TP sera le
calorimètre adiabatique de Berthelot. On se propose dans un premier temps de déterminer la
valeur en eau du calorimètre puis la chaleur latente de fusion de la glace à pression
atmosphérique. Enfin, on déterminera les chaleurs spécifiques de trois échantillons
(aluminium, laiton et plomb).
plaque
chauffante
thermomètre
numérique échantillons en laiton, plomb et
aluminium respectivement
Nous venons donc de voir que le calorimètre est composé de divers matériaux. Il est donc
difficile de déterminer sa capacité calorifique ccalorimètre et quand bien même, son utilisation
serait assez lourde. On aurait :
mcalorimetre ccalorimetre = ∑ mi ci = mmercure c mercure + malu min ium c alu min ium + mverre cverre ... (1)
i
où µ est appelée la valeur en eau du calorimètre, ceau=4185 J/kg/K est la capacité thermique
de l’eau, mi et ci les masses et capacités thermiques des différents composants du calorimètre.
La valeur en eau du calorimètre est une caractéristique du calorimètre, elle doit être
déterminée expérimentalement et sera conservée pour l’ensemble des manipulations.
On donne les valeurs théoriques des chaleurs massiques pour les 3 échantillons : claiton=377
J/kg/K, caluminium=897 J/kg/K, cplomb=129 J/kg/K et cacier=444 J/kg/K.
TP6 : Calorimétrie 2
Le but de la calorimétrie est de mesurer des quantités de chaleur. Elle repose sur le premier
principe de la thermodynamique ou principe de conservation de l’énergie interne. Il existe
plusieurs types de calorimètre (à glace, à résistance …). Celui utilisé dans le TP sera le
calorimètre adiabatique. On se propose dans un premier temps de déterminer la valeur en eau
du calorimètre puis la chaleur spécifique d’un échantillon d’aluminium. Dans un second
temps, on déterminera les pertes thermiques du calorimètre.
échantillon en
aluminium thermocouple de
calorimètre de type K
Berthelot
Figure 2 : Matériel à disposition pour la mesure des pertes dans un calorimètre de Berthelot.
Nous venons donc de voir que le calorimètre est composé de divers matériaux. Il est donc
difficile de déterminer sa capacité calorifique ccalorimètre et quand bien même, son utilisation
serait assez lourde. On aurait :
mcalorimetre ccalorimetre = ∑ mi ci = mmercure c mercure + malu min ium c alu min ium + mverre cverre ... (1)
i
où µ est appelée la valeur en eau du calorimètre, ceau=4185 J/kg/K est la capacité thermique
de l’eau, mi et ci les masses et capacités thermiques des différents composants du calorimètre.
La valeur en eau du calorimètre est une caractéristique du calorimètre, elle doit être
déterminée expérimentalement et sera conservée pour l’ensemble des manipulations.
(a) (b)
O P
On se placera plutôt dans le cas illustré sur la figure 3a. Pour se faire, on introduit dans le
calorimètre une masse d’eau m1 d’environ 100 g à une température θ1 supérieure à la
température ambiante θa (on prendra par exemple 28°C). Lorsque la température dans le
calorimètre atteint θi > θa, on introduit l’échantillon en aluminium porté préalablement à la
température de θ2=100°C. En prenant en compte les pertes, le bilan énergétique s’écrit :
θ (t i' ) + θ (t i )
θ (t i' ) − θ (t i ) = (t i' − t i )[ A + B( − θ a )]
2 (5)
θ (t f ) + θ (t 'f )
θ (t f ) − θ (t f ) = (t f − t f )[ A + B(
' '
− θ a )]
2
où θ(ti)= θi, θ(tf)= θf. ti’ est un temps à choisir sur la droite MN, tel que ti’ < ti. De la même
façon, tf’ est un temps à choisir sur la droite OP, tel que tf’ > tf (Fig.3a).
Pendant la durée de l’échange thermique dans le calorimètre, entre ti et tf, on mesure la
température θ à l’intérieur du calorimètre à intervalles de temps réguliers ∆tk. On calcule alors
les pertes ∆θk correspondant à chaque intervalle de temps ∆tk. La correction de température
« totale » ∆θ vaut alors :
∆θ = ∑ ∆θ k (6)
k
On en déduit par la suite les pertes thermiques ∆Q.
Dans ce TP, nous allons appréhender la notion de cycle thermodynamique ne faisant pas
intervenir de changement de phase. Les machines thermiques sont souvent des systèmes
ouverts (un moteur reçoit un mélange air-carburant et rejette des gaz brûlés) mais nous
considèrerons des systèmes fermés. On supposera les gaz comme étant parfaits et toutes les
transformations seront supposées mécaniquement réversibles. On étudiera, dans un premier
temps, un cycle idéal : le cycle de Carnot. On s’intéressera par la suite à une machine
ditherme, ie n’effectuant des transferts thermiques avec uniquement deux autres sources (une
chaude et une froide), proche d’un moteur essence. Des calculs théoriques seront comparés
aux résultats obtenus avec le logiciel CyclePad (NorthWestern University, accès libre). Ce
logiciel permet de simuler des cycles thermodynamiques ainsi que des transformations
particulières rencontrées dans l'industrie sans avoir à se concentrer sur les détails de calculs.
I- Cycle de Carnot
Le cycle de Carnot est donc composé de quatre processus (deux processus isothermes
réversibles et deux adiabatiques réversibles) :
Travail préliminaire :
• Cas 1 : on considère un moteur dont la source froide est à T2=300 K et la source chaude à
T1=900 K (température maximale dans le cylindre). On donne également PC=105 Pa,
TC=300 K et VC/VD=7, valeur courante pour un moteur moderne. Calculer PD, PA et
ηCarnot.
• Cas 2 : on considère un moteur dont la source froide est à T2=300 K et la source chaude à
T1=2500 K (température maximale dans le cylindre). On donne également PC=105 Pa,
TC=300 K et VC/VD=7. Est-il possible de faire fonctionner un moteur suivant ce cycle ?
Pour répondre à cette question, calculer PD, PA et ηCarnot. Conclure.
Pour travailler avec CyclePad, il faut créer un « projet » (Design). CyclePad propose
deux modes de travail sur un projet:
* Un mode de construction du projet (Build mode) qui vous permet de construire vote
application en définissant des appareils ou des transformations puis en les reliant pour former
un cycle.
* Un mode d'analyse (Analyse mode) qui vous permet de faire les hypothèses nécessaires au
calcul puis de noter les résultats. A ce stade, vous devez fixer des contraintes qui doivent être
respectées par votre système en fonction de la nature du problème traité. A chaque fois que
vous faites une hypothèse ou que vous fixez la valeur d'un paramètre, les calculs possibles
sont réalisés et lorsqu'une impossibilité apparaît, vous êtes prévenus par un message. Vous
pouvez alors corriger vos hypothèses ou valeurs jusqu'à obtention d'un cycle correct pour
lequel toutes les grandeurs sont calculables. Toutes les grandeurs imposées (resp. calculées)
apparaissent en vert (resp. en bleu).
Pour commencer, il faut créer un nouveau projet. Le panneau « create a new design » (= créer
un nouveau projet, Fig.4) est ouvert au démarrage du programme (sinon il peut être appelé par
le menu file puis new).
Figure 4 : Page
d’accueil de CyclePad.
• Dans la case « Title of design », entrez un nom pour votre projet, par exemple Carnot.
• Choisissez l'option « Closed cycle » puis cliquez sur le bouton « OK »
• Cliquer sur l'icône compression (Fig.5) puis placer 2 compressions sur le panneau.
• De même placer 2 détentes sur le panneau.
• Les relier de manière à former un cycle de Carnot.
• Lorsque le cycle est complet, le logiciel vous propose de passer en mode analyse.
Cliquez sur « analyse now ».
En mode analyse, le fond de l'écran est blanc (Fig.6). En cliquant sur une transformation ou
sur un des points intermédiaires (notés S1,S2....), on fait apparaître un panneau (« meter ») qui
indique les valeurs des paramètres ainsi que les hypothèses faites sur les transformations.
Attention : les anglo-saxons utilisent une convention inverse de la notre pour le travail
(Work). Il est considéré comme positif s’il est cédé par le système au milieu extérieur.
Travail demandé :
Faire le cycle de Carnot sous CyclePad comme décrit ci-dessus. Pour les applications
numériques, reprendre les cas 1 et 2 considérés dans le travail préliminaire et comparer les
valeurs théoriques aux valeurs obtenues avec le logiciel CyclePad. On prendra 1 kg d’air
comme gaz de travail.
Le but ici est de reproduire un cycle ditherme proche du cycle d’un moteur à essence,
composé d’une compression isentropique, d’un chauffage isochore, d’une détente
isentropique et d’un refroidissement isochore et de faire une analyse paramétrique du
rendement de ce cycle.
Tmin
η Carnot = 1 − ; η ess = 1 − α 1−γ
Tmax
où α=Vmax/Vmin est le taux de compression (Vmax et Vmin les volumes maximum et minimum
du cycle) et γ le rapport des capacités calorifiques à pression constante et volume constant
valant 7/5 pour un gaz diatomique.
Travail demandé :