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Vincent Estellon Francois Marty Cliniques de l’extréme ARMAND COLIN ae eee ce eee ey Regards psy Sommaire ceroent pars dna colecton «Regs» Combalbert Nicolas (dir), La Souffrance au trail, 2008 ‘Combalbere Nicolas (die), L'Expertisecriminologique, 2010, Coslin Pierre, Cex ados gui nous font peur, 2010. Guitter André, Constraire di len, 2011. Salem Gérard La Maleratance familial, 211 ee | Verdon Benois, Clinigues di suet dé, 2012. Peace ia Avant-propos "7 Pasrie | MOMENTS EXTREMES DE U'IDENTITE Chapitre 1. Extrémes de la violence a adolescence Francois Marty et Marie Larue... 5 Processus d'individuation’séparation & adolescence on 6 Le traumatisme de la pubert — 2% 4 De la menace dépressive & la dSpressiOMvx.nesncnnnn 2 Nustation de couverture : Héléne Crochemore Le recours & Vagit.o.nen re 28 \ Destin des defenses schizo-paranoides et dépressives 2% Vignettes cliniques. : = oe Nae Discussion 34 75006 Pars Perspectives thérapeutiques. 5 Conclusion 36 — Bibliographic... ” Chapitre 2. Violences psychiques et passages a 'acte © Amand Can, 2012 variations dans la clinique de infanticide 978-2200-27599.0 Florian Houssier svn 9 Infanticide et assujetissement narcissique de Venfantewununneme 40 « Mon enfant est 3 moi» : Fnfanticide dans la paranoia. 2 Pease are ee as Extensions : Fadolescent chosifié, un bras armé de sa Eten 45 ‘Bot gee etn ee, cst cee Ses Aux frontiéres de l'acte : les fantasmes infanticides dans la cure.... 50 oe aire damn cae ease ain ae Conclusion dela reconnaissance du suet dans la paenalié.. 56 ir eet sca cont an ase Hed we epee Bibliographie... Se ‘uso Coo fom «2, 4 Monin 3006 Ps 6 CCliniques de Iexteéme Chapitre 3. Amour de I'excés, exces de l'amour Gérard Pirlot oe sd De rextéme de Yamoue passionnel»drogue, Dieu, Palme)... 59 Approche et vocabulaire freudiens sur les addictions. Gr Vignettes cliniques. : Fantasmes reloulés chez certains toxicomanes. 66 Llewtéme des passions: amoureuse, mystique et addictive... 68 ‘Amour liquide et besoin/dEsitn.eneur Oralité (des excés) passionnellelvide (oro anal) mélancolique.. Lextréme de la non-diférence sexuelle et de laltérité Dépendance et nostalgie de Vobjet perdu. Dimensions thérapeutiques... Bibliographic. Pagmie II CORPS EXTREMES, ATTAQUES DU CORPS £ROTIQUE Chapitre 4. Le comps dans tous ses extrémes Karinne Gueniche. : Diun extéme & Faute de la vie : les changements corporels et la traversée des ages a4 Une métamorphose in extremis, la greffe d'organe..... 3 Corps extréme et quéte identitaire en impasse : obésité adolescente et idéal hermaphrodite. 96 Un destin anatomique extréme, Vintersexuation 98 Le vertige du psychanalyste face au patient « hybrid» 104 Ces corps dans tous leurs extrémes... ie Inachévement - 107 Bibliographie, 107 Chapitre 5. Sexualités extrémes Vincent Estellon ited Présentation de 88.4. ui i addiction, symptéme et société... 14 : rents de psychopathologie clinique me fonctionnement psychique, mécanismes de dél 2, mécani fense.... - 122 Troubles comorbides et prises de risques 124 Aspects opens CoNCIUSIO9 an as Bibliographic 128 128 Sommaire Chapitre 6. Psychopathologie des auteurs rs aressons svucls Jean-Yves Chagnon rn. Situation du probleme et défi Deux travaux pionniers Caractrisiquespeychopatologiques gras Aspects spécifiques. Une illustration clinique Conclusion : plaidoyer pour I Vajoctin de soin. Bibliographie As Chapitre 7. Meurtre du lien fraternel Rosa Jaitin . La séduction n’est pas Vinceste Filicide et parenticide.. Le pseudo-mythe familial La famille S. Conclusion Bibliographic. Chapive 8. Le handicap: une gue des cliques de Vexréme Simone Korff Sausse ae Ni chair, ni poisson: le concept de liminalité Situation de handicap : le sens de la ve, le sens de rhumain Questions éthiques Aspects spécifiques du transient et du contre-transtert. Les identitications déshumanisantes... Ni trop pres, ni trop loin. Conclusion Bibliographic. Partie Ill SEUILS EXTREMES DE LA VIE Chapitre 9. Aux extrémes limites de la réanimation Catherine Vanier Prise en charge psychanalytique des bébés prématurés Aux limites extrémes des possbilités découte... Uextréme tension du moment Lrextréme culpabilité des meres. ‘Aux extrémes de la subjectivit Vextréme du réel de la clinique. Bibliographic... ae at 132 4 137 140 144 147 149 151 1st 152 155 156 160 160 163 164 166 168 169) 173 174 178 179 183 183 18 185, CCliniques de Vextréme Chapitre 10. Jusqu’a la fin, le sein Benoit Verdon 197 Retourner l'enfance... : 199 Le fantasme de retour au ventre/sein maternel 200 202 ‘Accueilir en son sein. ae Plaisir du holding, plaisir horstem Jeu risqué de la pulsion de mort... Une subversion non-sacrilége. Urgence d'une sécurité narcissique. Bibliographic. 205 207 210 212 214 Parmie IV ‘ATTAQUES EXTREMES DU LIEN SOCIAL Chapitre 11. Cliniques traumatiques en situations extrémes Clara Duchet 29 Néantisation de la pensée. 220 De 'indicible aux fimites du dire. = 222 De lexplosion des sens aux limites du corps. 224 ‘Aux limites de la réorganisation. 226 Conclusion 228 Bibliographic 229 ‘Chapitre 12. Figures de l'extréme en psychopathologie du travail Isabelle Gernet..... : a Lenaréme en psychopathologie du travail : un concept pertinent?.. 231 Sublimation et destin de la pulsion de MOF nnn 233 Travail et subjectivité : de la sublimation & la reconnaissance... 236 Le travail comme expétience extiéme : 239 Le travail comme conjuration de Iextréme... 2a Conclusion, Bibliographie. «242 244 Chapitre 13. Groupe thérapeutique d’écriture en situation extréme, la prison aes 7 Un enjeu du trav . oe 7 al hsspewique + la eésistance 3 la destructivité. 250 Sommaire 9 Chapitre 14, La clinique psychosociale et la souffrance d'exclusion comme paradigmes des situations extrémes Jean Furs... 265 Ouverture 265 Préalables.n. 267 Précisions sémantiques. eee 270 Les trois modalitéscliniques de la soutirance psyehique drorigine sociale en contexte de précarité nun 272 Le syndrome d'autoexclusion = Conclusion Perspectives. : Bibliographic. 287 Chapitre 15. Les logiques de survie et la rencontre clinique René Roussillon... : ie sata: Les situations extrOmes. nn ve 289 Les stratégies de surv 292 Les dispositif cliniques. 297 Le corps comme dispositif d’écout 297 Apprivoisement. oe 299 Troisiéme trait fondamental :« 3 domicile * un son 302 Pour conclure sur te travail clinique... 3o4 Bibliographie... : sone 308 Conclusion 307 Frangois Marty. imone Korff-Sausse est psychanalyste ot maitre de conférences & 'UFR études poychanalytiques, université Paris VII ~ Denis Diderot Marie Larue est psychologucclinicienne & Paris. Frangois Marty est psychanalyste et professeur de psychopathologie clinique & univers Paris V ~ René Descartes. a Frangois Pommier est professeur de psychopathologie, université Paris Que: ‘Nanterre La Défense. ets " . : : Gérard Pirlot est psychiatre, psychanalyste ct professeur de psychopathologie dlinigue 3 Vuniversté Toulouse I~ Le Mini ee René Roussillon est psychanalyste et profesour de psychopathologie & I'Ins- siut de psychologe de universe Lyon Il Louis Lumitee. Catherine Vanier est psychanalyste ct chercheur au Centre de recherches psychanalyse, médecine et socité 3 Puniversicé peycan (CRPMS), 3 Vuniversité Paris VII ~ Denis Benet Verdon ex py chologue cicien, psychanalyse, profeseur des unive- « chercheor au Laboratoire de psychologie clinique et de psychopatho- loge (L Mast REEILPCD) EA 4086, de Instr de psychologi,univrsté Pars V ~ René Préface Francois Pommier Dans notre culture européenne de l'événement, événement qui se consomme et « produit cette protubérance d'un moment, sitdt pro~ mise a l'effacement! », la notion d'extréme est une notion commune = lle renvoie & la fois & I'accident qu'il faudrait exposer pour ne pas s'y exposer, pour reprendre expression de Paul Virlio’, et & une certaine forme d'exubérance, dexhibitionnisme ou d'effroi qui permettrait de mettre ponctuellement a distance ces habitudes destinées 3 pallier Pangoisse existentielle, sans jamais parvenir 3 entiérement dissimuler étrangeté de Paventure humaine. L'extréme a ainsi dabord une dimension publique, d’autant plus large que sa publicité fait justement objet d'un étalage permanent : con pense bien sr ici aux traumatismes des guerres, 4 la torture, & Vir ruption inattendue et catastrophique des forces naturelles ~ la terre avalée par la mer ~ ou encore a Pacte terroriste, mais aussi, dans un tout autre registre, aux phénoménes de grande précarité, & différentes formes de violence sociale (comme la violence au travail) ou les vio- lences sexuelles, ans! qu’aux figures de la perversion qui, 3 une époque ‘of Fon cultive tout particulierement 1a transparence et done la sur- veillance, mont jamais autant fasciné, A cdté de cetse version officielle de extreme, d’une certaine fagon rassurante puisqu’elle établit une bar- rire que l'on peut toujours espérer ne jamais franchir, il en existe pour tant une autre moins évidente, plus subreptice, ob I'extréme nexige pas foreément 'exceptionnel pour advenir et dans laquelle chaque individu Te anea 7009, ces Tanto wreeases Chander Pais rast p13 2. Wi 2008, Cacao gel ass Col 4 Cliniques de Vextréme st susceptible de vivre des moments sans doute anodins pour ceux qui Ventourent, mais qui, a ses yeux, peuvent &tre qualifiés d’extrémes. Les cliniques de Pextréme dont il est question dans cet ouvrage englobent ces deux types de situations : celles relatives aux vicissi- tudes du développement humain et aux atermoiements identitaires, notamment autour des processus adolescents, de lintersexualité ou des troubles limites, et celles qui se situent du cté du sensationnel, du catastrophique, voire du monstrucux. Mais aussi théitrales ou inso- lites qu’elles puissent apparaivre et toucher a Videntité, au corps éro- tique ov au comps social, toutes comportent une dimension intime qui tient ala manigre dont le sujet pergoit le caractére radical et excessif de ce qui est en train de se jouer, de sorte que ce qui peut apparaitre comme extréme de l'extérieur ne I'est pas forcément pour le sujet lui- rméme. On s’apercoit ainsi que les cliniques de l'extréme, envisagées du e8té de lexceprionnel ou de la démesure, contiennent en elles-mémes des figures plus ordinaires qui en sont le prototype, figures du quoti- dienempruntant su, wots rites e dérobées qui ne sont pas pour ants fcobades Pas plus que lon ne peut ignorer les represen: 5 me, on ne saurait done réfuter sa qualité souvent extraordinaire, sachant qu'il est toujours tentant d’entrer soit dans Tidologe dels peur collective quand V'évinement échappe 3 Is cpr soit dans la victimisation quand c'est la représentati ceargemato, sox drs fs wemiation quand c'est la representation et que I'on doit s'efforcer au contraire de resi- tuer T'extréme, ordinaire ov nor texte naturel d’une exis- 7 ton, dans le contexte nat Si Vordinaire de Vextréme s‘organise en miroir de l'homme 4 Feear a iméme, gi se prevent, suivant le modéle heideggérien et spe a mor lexrtme d'exceprion transporte le sujet 30~ sacs eines a Pte du cExé dy trivial, de Pobsctne, du vulgar ee sublime, dans cet espace d’ombre intermédiaire aide ac net 21 Non-si, celui d'une possibile qui stouvre sans P Laplaehe Pant aan diectementvisée. De la méme fagon qi lemandait si les transfers ordinaires et extraordinaires ‘ne constituaient pas un seul et méme tr ne natin "me transfert, « familier quand on le vie “ _ . quand on cherche ale ena Piero ae xed de Fencentionset i, commune entre Pextréme du quotidien phénomine d'inclusion pais de e, méme si leurs tempo~ Dremier s“installe dans la durée et le second FFAS 2004, change pio i 1 pisphis, {san ti hat cere ac es arg » Ade Prétace 5 dans V'instant, Au transfert de base qu’évoque Laplanche et qui serait le miliew méme de l’analyse, au sens od l'on parle du milieu ambiant, correspondrait ainsi un milieu de base dans lequel évolueraient les situations extrémes, qu’elles sinscrivent dans Vordinaire ou V'extraor- dinaire : le réel brut de la mort et la problématique de la survivance. ‘Appréhendé dans sa dimension extraordinaire, extréme se porte en dei ou au-dela de l’échange, puisque lexceptionnel va momentané- ‘ment provoquer une rupture des conditions de cet échange et un bas- culement dans le sens de la mort, rien n‘interdisant toutefois de penser que de la matiére inerte, sans ordre, ne pourrait pas surgir la vie, peut- ftre une autre forme de vie, & l'image de ce qu’éerivait R. Caillois 4 propos des pierres od «se dissimule et en méme temps se livre un imystére plus lent, plus vaste et plus grave que le destin d'une espéce passagére! ». De la méme fagon, l’extréme appréhendé 4 travers son Caractere ordinaire, et dans lequel la sensorialté tient alors une place tssenticlle, touche 4 organisation du vivant dont lordre ne se main- it que parce qu'il y a échange, et que cet échange permet d’affronter état de désordre vers lequel, sinon, cette organisation irait naturel- lement. Ex cest bien cet état de désordre qui ressurgit naturellement dans des situations 08, brutalement, le sujet pergoit que pourraient Pemporter son attrait pour la déstructuration, sa proximité physique avec la mort. De fait, la question posée est, litéralement, celle de la fin, du bord, de la terminaison, celle de tout ce qui se trouve le plus éloigné du centre ou de la mesure, celle de la dernidre extrémité. L’extréme, dans sa singularité, s'appréhende ainsi d'un point de vue psychopatholo- gique soit par le biais de I'angoisse, soit par l'action ~ passages a Iacte ‘ou mouvements de violence subis - I'une et l'autre pouvant sarticuler, se renforcer out se répondre, mais visant chacune a faire eran pour mieux barrer la parole. Car dans les deux cas de figure, c'est bien Ja disparition ou Meffacement du sujet qui est au premice plan; la cli riique se rapproche alors de celle des processus limites, méme si les sujets se trouvent ici en partie hors deux-mémes. Bt lorsque se pose aussi la problématique de P'événement, notamment 3 travers les images condensées ef fixes qui sty rattachent ct rendent a revenir en perma rence, le travail du praticien consistera tres souvent & résorber le pres: tige de l’événcment pour le ramencr 2 « Vaffleurement visible (1 d'une transformation demeurant silencieuse!», de fagon 2 dégager de nouveaux espaces communs ob sera susceptible de renaitre la parole. TW Cation 1571, eves, Pas, Gaiman 2. lh os Hamomations encruss p27 6 Cinqes de Forte Mis woujur, quan dimension exer soit ou non. présente gout cnveorer i visits a sursenve d'un phénomene extreme revelers tesom enfoie ene vie €or de sorte que i pemee e toune obliterates es sti Tes pls conser Thru sae ise grands plc a dow et ouvran pos "horizon au tn pe te une er sr Shine flere coe souks daa changsmeny, un renowelement taal come I persentvowsent physics et potter comme Fees {Gu de recuse an pou de representation er de symbaleion ‘Sino, pour que Vespcnionindiidule du dame’ pulse sins Cire tons dans Hoe dae rage page et quel mor teow joe pace Avant-propos Les cliniques de Iextréme aujourd'hui Vincent Estellon Ex quence que infin? ‘Aus jnste tows ele avons pat! (Cn wn mot dont nous mows servom pour sndiguer Towcerare de ner conscione ‘ger le pombe ‘dimecarée, inlassableexdemessré. Antonin AxravD Perse nation deme te net mobs erin tance: Tenercce eft parfos aos enirant que périleu aut malaié een Comment mere en ot er steains qu ebordent iCrcrsenttions de pease? Come pour pes Feat fst adage que ds compeendre oa daborcr, Porta fami fire Ge corains de nos fonctonnemen’, asi envoitante que sé tant, ination dentéme ouvre 3 une ronefroncaliee oi les sell Ton souvent dept fasant base Fentence dans une eae de fens Par fle done, d'lborce sur uo tetitote of ypesélisme ES naionsaceus semble flee tote provestion Fanasaique AF some que Le sujet semble vivre dans un eat de wile proche Sauchemat Cris pleurs, movements, sensations semblent dans un Cc conteate primer sr toute posite de mie en rot Sensation tices et Emotions debordent alors dans une parle gui sera souvent 18 Clinques de extreme coupé, sidérée. Le langige courant accorde & Fextréme une significa- tion essentiellement référée i l'épreuve de « sensations ». Le domaine des sensations somato-psychiques qui se trouve dans la plainte des patients présente cet avantage de constituer une zone de contact, permettant de faire dialoguer des structures et objets psy- choputlopqus siquementopposts, Le crate «limite» de la sensation, en tant qu‘expérience corporelle subjective résultant des échanges entre dehors ct dedans, donne en ffet la possibilité ee plorer cereaines modalités phénoménologiques d’une psychopatho- Foi es limites Lobsraionqutiinne des bebés sili force le ce-constat; ainsi, lorsqu'l fait ses premiers pas et qu'il combs, le bébé lit dans les yeux des adultes qui s'occupent de lui les indices déxermineront ses réxctions i Fadulte a eu peut et saffle, il pleure; si adule rit sour ou mime son geste dang une gestualité rllexive, lebebéesesuscepsbe de ire et d'oubier qu'il vent de chute, Pour la psychanalyse - qui n'oublie pas le bébé dans l'adulte — la sensation pré sence dans a pine du alae inereoge a question de son sltese le wale de waalorne lerappo que ls ancien 2¥ce le symptdme: tele sensation présente dans la plainte ~ quelle onecne un onjane ou une fonction ~ adresse 3 un ate pour due iyigue ave lr nevioeshystenguers monte compet eee Contes, en 5 lormation meme, un erin rapport Feber ps done des mavens dinversscment et de désmrcotsenene, be Pood, site & dace Luppropition subjective dane sesapon wet Pos concevable ~ pour la psychanalyse ~ sans i¢ Sonia engager un détour (ou on écrivant Pavan ‘ant-propos aux chapitres de cet ouvrage, nous nous sommes itrrogis en quoi Tenténes rl comeeneene mato fronitre, etl différent des limites ? See ei thoogie ds limites, en quesionnan ie cones Ge nee pense comin guestionnant le concept de limite, donne 3 imager et nplque dens cons anh ne Pathologiguen,qter eta eat ceain fonctionnementspaycho- Gigme des sitions exrémes, dans lequel in dimer ee Ree tse clmba ea ttemes, dans legul In dimension de la hie lerniére limite ? Dans ce cas, I'extréme engage Vidée de survie, se tient Teversant le soni yen au seul du rappore au vivant, bou- lorsqu’elle est éprouy corporlls qu on peu ven formes, le lien et la senualte, faire. Elle peut toucher k cut toucher le corps et set le détespoir et Tincapacite de eroite Avant: propos 19 au futur. Bt la tentation peut étre grande lorsqu’on se trouve sur un full edgne Fagor, de fanchi Pentréme limite dont i et devng gu'elle sovlagera. Sila question du traumatisme réel hse le risque de donner au clinicien la tentation d'explications traumatophiles,n’ou- blions pas que la folle pulsionnalité du vivre interroge sans cesse son propre rapport 3 l'extréme. Bt la psychosexualité, souvent oublige dans le rapport méme du cli- nicien 4 un modéle implicite théorico-technique, mérite de ne pas étre contournée. Comment ces situations extrémes renvoient-lles & des situations anciennes oi1 Penfant ~ privé du parent aimé ou exclu de certains territoires familiers ~ a pu connaitee un sentiment d'impuis- ‘ance aux limites du supportable ? Le sentiment d'exclusion ne saurait se limiter 3 la clinique de lz grande précarité Dans certaines tranches de vie, passer la limite peut constituer une cexpérience périlleuse pesmettant i l'éere de se sentir exister en se sur- passant, en sortant dela loi normale. La traumatophilic& Padotescence fn est une bonne illustration, Cette expérimentation met en réserve la parole, sider et passe sous silence certaines problématiques explosives, ‘Bu point de vue de la temporalité et de la spatial, Pexteéme semble plonger 'étre dans 'errance du présent pur. Les voix de la raison n’ont plus ici qu’a observer craintivement ce dépassement sans retour TLe terme « extréme » désigne ainsi, du point de vue du langage commun, une recherche de sensation ou de sensatioane, unc confron- tation aux limites physiques, identiaires,spatio-temporelles, sociales et culturelles. Crest bien & partir de ces axes que nous avons struc turé les divers chapitres de cet ouvrage. Dans le langage psycholo- fique, la = clinique de l'extréme » désigne des formes et des variaions de conduite, qui peuvent pour certaines paraite franchement patho Togiques et alors exceptionnelles, et pour d'autres arpenter 1s fron- we floue entre le normal et le pathologique (par exemple, Ja mise en qruvre de certains marquages corporels qui tiennent tant de Ix mode que d'une expression mascchiste). Ces formes ont [a caractéristique de convoquer également [a question des limites, de Tintensté, et dt regard qui les qualifie ou les disqualfie, renvoyant inévitablement aux modifications psychosociales et culturelles qui valorisent le narcis- sisme et lindividu au détriment Enfin, du point de vue psychop tions sympromatiques actuelles, tales vers le registre de Vagie et des 00 donnent une place prépondérante au regist tionnement mental, L'évocation si fréquence d socictés contemporsines de cette réalité (biologique, do collect en ce début de xa sil atoll goeion ds ai 1ui déportent les manifestations men: Me nouvelles formes de mal-dre qui re évonomigue du fone- dans Jes débats de nos sociale, culeurelle 20 Cliniques de Fextréme et psychique) toujours plus extréme nous impose done d'en com- prendre ant es tcanames qu es les es cliniques de lextréme désignent des formes psychopatholo- giques exceptionnelles ou ordinairement banalisées ee dans Ves Is question de ies intra on itersbjectves, ou bin des solions a ui jest mois brayamment sur Ia fom ire entre normal et pathologique, mais introduisant pourtant 3 ce que Pierre Fea nomsmait le « deshumain». Pour sadaptcr 3 des situa tions si intenses que le partage méme de la parole est plus forcément ase prague clique de Ventre rcleve d'une haute technic dbseraon cout, implant un sens du tat psychologigce Les auteurs de eet ouvrage, tous clinic é eee cura tue liniiens se sont penchés so Spe ceeds i remo 2 plongean le praticien dans des ats aux fonttes de ce gui ext {ees Pils een ae caf desl, ls dole ls pus exes mone pa Pons sement = individu ou collect le agin non aborts, consttoeat les Gas mines et es aes de werent des seasons es opplonen teresa les serualiésmélancoiquey lee tovconeate te cores Lion yo tere aon ko ses a er reo ar rnc atmatimes colle, psychopathlogie do tava, ee cog Bani nda on i fereoun dna Fan abion crienne, le quaificat « excrme» Spertion want ed remeroneion» (Faction des malades), ie ue far ace pat les mains, pour lui trans es monts On retrowe dans Pate de soinpayevious den station exurémes cene action dos soutie fens peen pout ant Nem Sune parla pans des Russes rs ess face & Varmee de Napoléon + ' face. Il n'y aura plus rien a prendre, lan paychique sus la politique dv Avant propos n peut permettre de survivre. Comment entrer en contact avec un étre ui n'a plus de mots pour parler? Les auteurs proposent d’tudier les effets de ces situations extrémes sur le fonctionnement psychique individuel et colletif, et de présenter différents dispositfs techniques et outils dont disposent les psycho- Jogues pour s'adapter 4 cee diverses formes cliniques les mettant en ccontact-avee des phénomenes ot Ia question du « sensationnel » ow du eeatastrophique » obture ordinairement toute capacité d’élabo- ration psychigue. Ces formes brutes et brutales, tant par leur inten {5té que par leur mode d'apparition, ont ce pouvoir de sidérer ow de ide pensée. Il s'agira pour les cliniciens, cout en res~ de réinjecter de la pensée, de favoriserlexpression Pémotions afin de réanimer un lien hurmanisant 1a jon du partage (de présence, paralyser Pactivité pectant ces temps, ex la qualification d ‘od tout semble étre en rine. La quest de mots, daffects) est essentielle dans ces situations ob tout concourt pour que soient favorisées des réponses incohérentes, ces agitsieéllé- this et incontrdlables, et que tout bascule du cété des forces destruc trices, vers l'sspiration au néant. Ce type de clinique oblige av adaprables au terrain, aux situations, (echerches-2ctions, observations en situation) ainsi gu’au renouvelle- ment d'une posture clinique adaptée& ces nouveaux objets de recherche Feculant toujours plus les limites des réalités hummaines,forgant 'écoute ot le contre-transfert& ses limites. développement de nouveaux outils ‘aux popolations concernées CHaprrre 1 Extrémes de la violence a l’adolescence Frangois Marty et Marie Larue Liadolescence est un processus somato-psychigue au cours duquel Véconomie libidinale et le rapport 4 Videntité sont profondément réorganisés, Elle constitue un moment limite dans le apport de soi A soi, Pendant cette période de fragilis identitare et narcissique, Ie corps genital tient une place centrale ct Padolescent doit, pour main- tenir un sentiment de continuité d'existence, effectuer un travail psy- chique d'ineégeation pour rendre familicr ce qui lui apparait d’abord comme étcanger. Dans nos société occidentales, on observe de plus en plus dadolescents exprimant cette quéte identtaie en marquant leur propre corps (piercing, tatouage, scavfication), en prenant des risques et en jouant avec les limites, avec la mort. Le corps pubére devient le théitre de leur tourment, Pobjet d'un conflit profond enere familarté et étrangeté. Par épeeuve de leur chair ils cherchent & retrouver « un sentiment de (leur) propre identté et du sens de Is rélité» (Anziew, 1985). Ceite quite de soi dans la rencontre avec I'intensité, observable dans toutes les conduites addictives, peut connaitre des extrémités dont le caractbre destructeur a'échappe qu’ leurs auteurs. Quand ils entallent profondément et fréquemment leur peau, quand la quite de limites les pousse i des conduites sueidaires ouvertes ov masquées ces adolescents narcissiquement fragiles montrent la violence des remanie- ments qui s'apérent en eux et le désarroi dans lequel ils se trouvent our y faire face. lls nous invitent ainsi a visiter avec attention cette élinigue de Vextréme pour mieux les accompagner dans conte taversée A haut risque pour eux. | Cliques de texte Processus d'individuation/séparation a I'adolescence a puberté et les fantasmes qui Vaccompagnent engagent l'adoles- cae eee et Ucuxime process de separation/individuation (Blos, 1962). 5 le premier avait pour fonction d'asseoir une représentation de Vobjeven tant qu'autre diférencig sa visée se site & présent dans la séparation de Padolescemt d’avec les objets parentaux. Pour ce faire, un mouvement d'individvation se met en place, qui appelle adolescent 3 Ia reconstruction d’« un concept de soi » (Mahler, 1973). Le mouve- ‘ment parlléle de séparation I'accompagne dans le travail de deuil des objets parentaux (Freud, 1905). Cette elaboration, indispensable pour le devenir adult, est envisagée comme = une épreuve de réalité » qui monire « que l'objet aimé n’existe plus et édicte Vexigence de retirer toute la libido des liens qui le retiennent 4 cet objet » (Freud, 1915) De nouvelles représentations de ce qu’est l'autre et de sa relation 3 Vautte peuvent ainsi séabli « La prédominance du plaisir tiré du fonctionnement autonome, dans une atmosphére de disponibilité émo: tionnelle dela mre, habilte enfant & surmonter [a part d’angoisse de séparation > (Mahler, 1973). Initilement éprouvée dans lenfance, la séparation d'avec les objets parentaux 3 l'adolescence rend ces objets ‘obsolites, 3 condition quis aient pu de libidinalement désinvestis au Profit de nouveaux objets ’amour extrafamiliaux et non incestueux. Le traumatisme de la puberté 1a stparstion d'avec les objets de Fenfance qu'impose le devenir adulte intervene at moment oi Fadolescent rencontre en lui un autre corp de nouvelles représemations de li et des autres. Ce double mouse™ tment de sfparation dec les premiers objets amour et la renconte ‘an soi ctranger produit Veet d'un traumatisme (Marty, 2004) qbi ‘ge de adolescent un travail psychique chargé de titer aux not yeu escaions, er de fie face aux affects depressifs igs 3 Ta pete ces objets. Pour Tater contre le sentiment paranoide dtr agi P# $2 puber adolescent met en place des mécanismes de defense fonds 4 J38i apts pour vier d'etre agi comme si, par cete action mémes iT pouaitreprendre le contre de ce qui se pase en lu. Le retour fasamesinceuoux et puriids crée cher hi une nouvelle violet SMR faberaire» (Marry, 1997), Pour la contenir et intége * mobilise les mécanismes de défense schizo-paranoides 2ya0t Extrémes de a violence 3 Fadolescence Fo ce corps devient « économiquement, le dépositaite uuzasatts pour son propre psychisme » (Bicraux, 1994). La violence de cy Un Ponte ume aque dunce et une dese wi eS pergu comme une menace sur Tidentité » Jeamme’, abe azressant son envelope, en se langant dans Sco date ala Pe mort le jeune pubire tente de trouver la bonne distance avee Exeuannemeny 'Gprouver ss limites en substtvant la quéte regi Ns sensations, davantage maitrisables (Jeammet, 1995): EBBererpon pred le pas sur la representation, Fintenit et exit fais, ‘elaboration psychique. La violence manifeste a V'ceuvre dans sent 2mptomatologiedeexttéme apparat comme e manifested “olence, interne (Marty, 1997). Exémos de a violence & adolescence 2» Destin des défenses schizo-paranoides et dépressives Liadolescent régresse ainsi vers un _mode de fonetionnement plus archaique oi le travail de contenance psychique, court-circuité, fait place a ’éprouvé. Av cceur du confit, Pinvestissement du corps infan~ tile reprend son importance premiere, et supplée le travail dc a psyché dans un moment oi elle ne peut plus « se panser». Le corps rede~ vient la cible des attaques pulsionnelles qui, défaut d'etre contenues et fantasmées, se retrouvent projetées et agies sur lui :« Dans cette perspective traumatique de l'edolescence, la dimension projective est majeure » (Marry, 2004) Faute de pouvoir contenir la violence interne qui le ravage, Vadolescent projette son théitre interne sur les objets fextemnes ov sur son corps pubére, pergu comme étrange. La haine, qui tembrase adolescent, s'exprime sur cete enveloppe + dans un mouve iment de séparation et de différenciation + (Chabert, 2000). Aisi, le corps devient I'éeran inconscient sur lequel se relate et se renégocie la problématique de dépendance de l'adolescent. Dans ce mouvement, le processus de séparation/individuation, gravement mis en échec au riveau intrapsychique, est déplacé sur certe enveloppe par le revours 4 Tagir, remarquable par li violence qui s'y déploie, comme dans les conduites de searification t les tentatives de suicide qui leve sont sou- fs. Chaque attaque auto-infligée est une contrainte imposée pat ley defence sehiosparanordes et dépresives do moi dans le but de lutersctivement contre la menace de désorganisaton, Par ce dépla- ‘cement le jeune pubére chercke dans Tetame de sa peau un nowves moyen d'échapper 3 sa relation de dépendance & Vobjet. Mais plus il cherche &s'en défare, plus il est contraint d'avoirrecours & ce mode de défense qui renforce d'autant sa dépendance aux objets exteres. Face ila menace d'une perte du Sentiment continu d'existence (indi- Viduation), dans un moment de proximité physique ou fantasmée avec objet, 'adolescent peut avoie recours & des attaques du corps lui per~ rettant de ressenti son eaveloppe de fagon sensorelle et de se vivre omme une personne 3 part emer I ae sex angi de dept sonnalisation en tentant d'échapper ala relation d'emprise qu'il entre: tient avec l'objet et éprouve pour un temps le sentiment de redevenir inaite de sa vie et de ses affects. Mais « on se tilde toujours contre Vobjet, non seulement par animosité contre lui, mais aussi par besoin de dénier Vimportance qu'il 2 pour soi. Se scarifier, c'est toujours atta~ quer ec punir Vautre en soi » (Richard, 2005), Les fantasmes parricides ét incestueux donnent naissance 4 une forte culpabilisé inconsciente 30 CCliniques de Vextréme et i des affects de perte insupportables. L'adolescent s'attaque pour se punir de penser et d'exister. Les coupures qu'il sinflige dans ce mélange de souffrance et de jouissance — et c"est le cas pour beaucoup de tentatives de suicide ~ sinscrivent dans le registre de la dépression et tiennent lieu d’autopunition et de réparation omnipotente de l'objet quil pense avoir blessé ou détruit. Cette fonction de décharge, procurée par les blessures auto-infligées, si elle permet 'abaissement momentan€ des tensions intrapsychiques, ne suffit pas en elle-méme 4 soutenir Padolescent face au risque de son cffondrement. L’attaque du corps pubire est une voie courte qui peut nganmoins &tre considérée comme un préalable pour permettre aussi de représeater son mal-éire sur un support (le corps propre) investi comme tiers. Ainsi congue, cette enveloppe devient un espace «de figuration » (Pommereau, 2006) des éprouvés violents de haine et de destruction de l'objet. Mais la haine est le lien le plus fort § Vobjet ; du coup, chaque entaille du comps adresse un double message : «Lai te hais; mais regarde-moi!». L'adolescent interroge ité des parents & « re suffisamment bon{s] » (Winnicott, 1971) et & percevoir son mal-itre, dans le respect de son intimité ¢ « Dans ce [..] contexte [.}, le passage & l'acte autodestructeur, et l’ex hibition de ces effets, temoigne dune offre sacrificielle mobilisant le regard de Pautre, son intérét,voire son tourment » (Chabert, 2000). En inscrivane sur sa peau les traces de son mal-atre, adolescent cherche 4 éveiller Vattention d'un tiers parental suffisamment contenant, pour suppléer son Moi et Isider dans son travail d’élaboration. Vignettes cliniques Notre réflexion s'étaye sur observation clinique et Je suivi d’adoles- cemtes, agées de 14 3 16 ans, hospitalisées dans un institue psychia- trique. Ces jeunes filles souffrent de troubles du comportement et de symptémes de dépression, a instar de Léa et Magali. Léa, 14 ans et demi ‘Léa est une jeune fille de 14 ans ex demi, petite, chétive, au regard t#2 sombre, Elle st en classe de toisitme et vit avec ses deux parents €t St Scrur, de quatre ans son ainge. Elle est hospitalisée suite & une incap2~ Cite a se rendre au college depuis plus de deux semaines, 3 un repli SUF sci important, i des idées suicidaires et des épisodes répétés de scarili- ‘ation. A son arrivée dans le service, Léa semble étre envahie de faso" xtrémes de la violence & Vadolescence at importante par des angoisses diffuses, dificles & soulager. Elle sort peu de sa chambre, ne parle pas beaucoup, et refuse de manger. Lors des differents entretiens, elle est recroquevillée sur elle-méme, le visage fermé et ne répond aux questions qu’avec parcimonie. Aprés un mois hospitalisation, Léa semble apaisée. Elle participe davantage 3 la vie du groupe et s'intéresse plus activement & sa prise en charge. Ses per- missions se passent de mieux en mieux, et progressivement les scarifi- cations eessent, Lors du premier entretien, Léa raconte avoir cu une enfance heu- reuse. Selon ses parents, c'était une petite fille qui « croquait la vie 4 pleines dents ». A Ventrée au college, elle change d'établissement et déménage peu de temps aprés. Ces séparations sont difficiles pour elle, is elle les surmonte, et tout se passe bien jusqu’en début de qua- tritme, L'entrée dans cette classe marque, selon Léa, le point de rup- ture entre 'enfant heureuse et pleine de vie qu'elle était et Padolescente aux idées suicidaires qu'elle est devenue. Elle raconte qu’en cinquitme tout état plus simple, elle pouvait jouer @ la balle sans erainte de juge- ment, alors qu’en quatri¢me, cela n’était plus faisable : «il fallat étre ‘grand »,assumer ce nouveau statut et faire avec un corps montrant par ses formes nouvelles la transformation qui venait de s'opérer. Devenue ‘une jeune fille, il ne lui est plus possible de dénier ses nouveaux atiributs et son idemtité. Mais rien ne lui plait dans son comps, Puis elle change rapidement de sujet, génée. Elle explique ensuite qu'elle ne s'entend plus aussi bien avee Ses parents et qu’elle se sent seule depuis quelque temps, abandonnée. Avant les premizres scarifications elle s'est replige sur elle-méme, 2 beaucoup pleuré, sans rien dire 4 personne pendant deux mois. Puis un jour, elle entend ses parents rire avec sa sccur, 3 c5té de sa chambre. Cette complicité lui est insupporcable et elle sin- Alige sa premizre enaille:« Jai pris mon compas et jai commence 1 me mutiler. Mais je ne savais pas ce que cétait. Sij'avais s, je cro que Faurais arrété avant. » Elle a Vimpression avoir manqué d’amour Sans pouvoir réellement lexpliquer. Mais dés que l'on touche de prés son intimité, elle change de sujet, répond & demi-mot. Elle est pourtant lees attentive aux réactions qu'elle peut susciter chez l'autre, et choisit des mots et des comportements choquants pour attirer le regard. Elle a besoin qu’on fasse attention 4 elle, et qu'on s'inquiete pour elle Ses parents, lors des entretions familiaux, elle promet d'« essayer de ne plus se faire de mal : + Anjourd’bui, je n'ai plus envie de mourir, mats demain peut-étre, ce sera different. » En jouant sur Vinquiétude de ses proches, elle cherche & contréler Vattention quiils doivent lui porter et, si elle ne juge pas cette attention suffisante, elle pousse plus loin ses comportements d’autodestruction, Au fil des rencontres, nous Hes ee aee-HeeHeeeeuetaeseteeaa

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