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Cours de La CAT Devant Une Crise Convulsive Inaugurale
Cours de La CAT Devant Une Crise Convulsive Inaugurale
convulsive inaugurale
Dr Mandour
introduction
• Un motif de consultation fréquent aux urgences.
• Situation banale mais anxiogène: tu ne peux pas
dire que c’est banal car la gravité dépend de
l’étiologie sous-jacente
• Prise en charge initiale importante +++
• Description précise de l’épisode
• Choix des examens
• Organisation de la surveillance
• Choix d’un traitement.
DIAGNOSTIC CLINIQUE POSITIF
• Facile quand le neurologue assiste à la crise ++++
• Il est basé sur l’anamnèse et l’EEG.
• Une anamnèse complète doit inclure les informations
provenant du patient et de son entourage :
- existence de phases prodromiques
- durée de la convulsion
- phase postcritique.
• Elle permettra de différencier une crise convulsive vraie
de certaines circonstances cliniques qui peuvent «
simuler une crise »
DIAGNOSTIC CLINIQUE POSITIF
• Eliminer ce qui n’est pas une crise
- Malaise vagal
- Hypoglycémie
- Spasme du sanglot
- Parasomnie
- Cause cardiaque : syncope convulsivante
- Pseudocrise : CNEP ?
DIAGNOSTIC CLINIQUE POSITIF
• En association avec les résultats d’analyses
biologiques, l’anamnèse permettra de décrire :
-la sémiologie de l’épisode
-Mode de début
- Durée des mouvements anormaux
- Circonstances de survenue : fièvre ?
Traumatisme crânien ? Autres?
- Facteur déclenchant.
• D’exclure une crise occasionnelle
DIAGNOSTIC CLINIQUE POSITIF
• Eliminer une cause occasionnelle:
- Hypoglycémie
- Trouble ionique
- Infection du système nerveux
- Lésion traumatique
- Atteinte vasculaire
- Prise de toxiques...
la prise en charge initiale
• Deux cas sont à envisager :
1. Le praticien est appelé à la phase aigüe de l’épisode:
• Il est recommandé de réaliser les éléments listés ci-dessous immédiatement :
- Un rappel des consignes de sécurité (mise en sécurité du patient, Position Latérale
de Sécurité…) aux personnes présentent lors de l’épisode paroxystique
- Un recueil des coordonnées d’un témoin éventuel
- Un recueil anamnestique le plus précis possible, comprenant notamment les
antécédents médicaux familiaux et personnel du patient, les circonstances de survenue du malaise, la
description la plus précise possible du malaise par les témoins et les noms et posologie des traitements
éventuels pris par le patient ·
- Un examen clinique à la phase initiale (déficit moteur et/ou neuropsychologique,
morsure latérale de langue, confusion prolongée, pouls, tension artérielle) en cas de présence sur place
- Un dextro ++++ (ça doit ressortir dans ta CAT pour ne pas passer à côté d’une
hypoglycémie, véritable urgence vitale ) Une glycémie capillaire si possible
- Un transfert dans une structure d’urgence si utile.
• Dans ces circonstances, il n’est pas recommandé de débuter un traitement par benzodiazépines en
l’absence de récidive immédiate ou de critère d’état de mal.
la prise en charge initiale
2. Les faits sont rapportés au praticien à distance lors
d’une consultation.
• Il est recommandé de:
- Réaliser un recueil anamnestique le plus précis possible, comprenant notamment les
antécédents médicaux familiaux et personnel du patient, les circonstances de survenue du
malaise, la description la plus précise possible du malaise par les témoins et les noms et
posologie des traitements éventuels pris par le patient. Nous soulignons :
- l’importance du recueil anamnestique auprès des témoins si besoin par
téléphone
- Chez le sujet âgé il faut prendre en compte :
- le contexte souvent poly pathologique associé à la prescription de
médications multiples
- une expression sémiologie critique moins spécifique que chez
l’adulte : plus grande fréquence des crises focales, des confusions post épisodes parfois
prolongées et la moindre survenue d’automatisme
• Dans ces circonstances, il n’est pas recommandé de débuter un traitement par benzodiazépines
la prise en charge initiale
• Lors de la prise en charge initiale, il est recommandé la prescription
systématique des examens ci dessous afin d’éliminer une crise
symptomatique aigue :
- Ionogramme sanguin ·
- Glycémie capillaire à l’arrivée ·
- ECG ·
- Imagerie cérébrale
• Rechercher systématiquement :
- Prise récente de médicaments pouvant être
convulsivants
- Un sevrage en benzodiazépine surtout chez le
sujet âgé.
la prise en charge initiale
• Les médicaments mis en cause sont :
- Les antidépresseurs tricycliques dans 29%
- la cocaïne ou autres psycho stimulants
dans 29%
- la diphenhydramine et autre
antihistaminique dans 7%
- la théophylline dans 5%
- l’isoniazide dans 5%
la prise en charge initiale
• Il n’est pas recommandé:
- le dosage systématique de drogues ou de
l’alcoolémie hors contexte médicolégal.
• Chez le patient alcoolique chronique, il est proposé
par contre:
- le dosage de l’alcoolémie si la crise est
survenue en dehors des critères de sevrage proposés
par la Fédération Européenne de Neurologie , ceci afin
de ne pas poser par excès le diagnostic de crise
symptomatique aigue sur un sevrage en alcool
la prise en charge initiale
• Des anomalies sont identifiées par les deux techniques (scanner, IRM)
chez environ 1/3 des patients explorés en urgence.
RÉSULTATS DE L’IMAGERIE
• Lorsqu’une lésion est visualisée, elle est généralement de nature
traumatique , vasculaire ou tumorale Les lésions infectieuses et les
lésions hémorragiques intra ou extra cérébrales sont peu fréquentes
en dehors des cas des patients éthyliques ou ayant été victimes d’un
traumatisme crânien .
• Les lésions vasculaires ou tumorales sont plus fréquentes dans le
cadre de crises partielles et la fréquence des lésions augmente avec
l’âge.
• les lésions tumorales sont plus fréquentes à partir de 40 ans alors que
les lésions vasculaires augmentent à partir de 60 ans .
• Chez l’enfant, si les crises d’origine tumorale sont peu fréquentes, les
tumeurs hémisphériques s’expriment par une crise d’épilepsie dans 40
% des cas.
Accident vasculaire cérébral (AVC)
• L’AVC aigu se présente comme une lésion corticale et
sous-corticale dont la topographie et la distribution
ont une systématisation artérielle.
• La lésion est de type œdémateux bien que l’effet de
masse ne soit pas toujours présent.
• À la phase chronique, l’apparition d’une cavité
porencéphalique ou des signes d’atrophie séquellaire
plus ou moins étendus, avec élargissement des
sillons et du ventricule homolatéral, sont toujours
présents.
Accident vasculaire cérébral (AVC)
• En cas de thrombose veineuse cérébrale, les anomalies cérébrales se
caractérisent par des lésions ischémiques sans systématisation artérielle et
par la présence de remaniements hémorragiques voire d’une hémorragie
méningée lorsque la thrombose est superficielle, La bilatéralité des lésions
est également évocatrice et la visualisation du thrombus veineux confirmera
le diagnostic .
• Les anomalies vasculaires: la présence de malformations artério-veineuses
ou de cavernomes responsables ou non d’un hématome intra-
parenchymateux
• Les crises à la phase aigue d’un AVC:
- non prédictives d’une épilepsie au long cours; donc traitement de
courte durée, à réévaluer
• Les crises à distance d’un AVC (après) 2 semaines:
- prédictives de récidives
Tumeurs cérébrales
• Parmi les lésions tumorales, les métastases semblent être les
plus fréquentes
• Leur aspect, nodulaire associé à un œdème de voisinage et
une prise de contraste annulaire périphérique ou hétérogène,
n’est pas très spécifique.
• Leur multiplicité et le contexte néoplasique aident au
diagnostic.
• Crises et tumeur cérébrale:
- Prédictives d’une majoration du volume tumoral.
- Le meilleur traitement antiépileptique :
⇒ Chimiothérapie et anti-oedémateux
Lésions infectieuses
• La clinique et les résultats d’analyses biologiques sont également déterminants
pour le diagnostic des lésions infectieuses.
• L’abcès au stade précoce:
- se caractérise par une plage hypodense parenchymateuse au
scanner
• lorsqu’il est collecté:
- par un rehaussement annulaire périphérique typique mais non
exclusif après contraste .
• L’encéphalite herpétique :
- se caractérise par son tropisme temporo-limbique se manifestant au
scanner par une hypodensité.
• La lésion peut toutefois passer inaperçue au scanner. L’IRM est dans ce cas
indispensable et permettra d’objectiver les lésions en hypersignal T2 et FLAIR .
Traitement d’urgence et sortie du patient
• Traitement en urgence:
• Après une crise unique et en cas de retour à un état
clinique normal, aucun traitement n’est indiqué.
• Il n’existe pas de données dans la littérature
démontrant l’intérêt de la prescription à cette phase
d’un traitement par benzodiazépines orales.
• Les seules données concernent la prescription de
diazépam ponctuellement lors des pics fébriles chez
l’enfant afin d’éviter les récidives de crises
hyperthermique.
Traitement d’urgence et sortie du patient
• Sortie des urgences:
- En l’absence de critères d’hospitalisation on proposera une
sortie au patient en lui recommandant une consultation spécialisée au
mieux dans les 15 jours.
• Critères de sortie sans hospitalisation :
- Retour à un état clinique basal sans symptôme neurologique
- Normalité de toutes les investigations cliniques et paracliniques
- Adhésion au suivi médical ultérieur préconisé
- Transmission d’un document écrit des recommandations de
sortie
- Transmission au médecin traitant et au neurologue d’un
compte rendu médical du passage aux urgences.
Traitement d’urgence et sortie du patient
• Recommandations de sortie jusqu’à la consultation
spécialisée :
- Respecter un temps de sommeil suffisant
- Envisager un arrêt de travail en fonction de l’activité
professionnelle
- Eviter les médicaments pro convulsivants, tramadol, bupropion,
tricyclique, izoniazide, diphenhydramine (classe des antihistaminiques
présent notamment dans NAUTAMINE“ et ACTIFED“) ·
- Informer le patient des dangers potentiels de la conduite
automobile
- Eviter la consommation d’alcool
- Eviter les activités à risque (natation, escalade, plongée sous-
marine..) et préférer les douches aux bains.
Prise en charge différée
•Consultation spécialisée auprès d’un neurologue:
- Elle devra avoir lieu dans un délai court de 15 jours selon les recommandations.
- Les objectifs de cette consultation sont de :
1. confirmer ou d’infirmer la suspicion de crise d’épilepsie
2. poser un diagnostic syndromique et étiologique
3. évaluer le pronostic et le risque de récidive
4. programmer les examens complémentaires si nécessaire
5. informer le patient sur :
a. l’épilepsie en général
b. les facteurs favorisant la survenue des épisodes critiques.
c. le déroulement des examens complémentaires
d. les possibilités thérapeutiques et/ou l’abstention thérapeutique
e. les répercussions possibles de l’épilepsie en termes de conduite
automobile (dispositions légales), de loisirs, de scolarité, de vie professionnelle et personnelle
f. les aspects liés à la grossesse et à la contraception chez les femmes en
âge de procréer.
Se méfier des diagnostics différentiels
• Toute perte de connaissance n’est pas une crise: