You are on page 1of 35

Infections urinaires de l’enfant

Dr Azzi Jihane Layla


Maitre assistante en pédiatrie
EHS Boudiaf
Plan
Définitions
• L’infection urinaire (IU) est définie selon les Critères de
KASS par une :
 Bactériurie > 100 000 Germes / ml
 Leucocyturie > 10 000 Leucocytes /ml

• La pyélonéphrite ou infection urinaire haute ou infection


urinaire fébrile associe une atteinte du pyélon et du parenchyme rénal.

• La Cystite ou infection urinaire basse →une atteinte des voies


urinaires basses (vessie, uretères).

• La bactériurie asymptomatique→ bactériurie significative


supérieure à 100 000 germes / ml avec ou sans leucocyturie chez un
enfant asymptomatique.
Intérêt
• Pathologie fréquente en pédiatrie, prédominance
masculine les 1ers mois puis féminine.
• Polymorphisme clinique et parfois sémiologie
trompeuse.
• L’infection du parenchyme rénal est d’autant plus
dangereuse qu’elle survient sur un organe en croissance
→graves séquelles sur le rein.
• Elle révèle souvent une malformation des voies
urinaires d’où l’intérêt d’un bilan étiologique.
• Classification : IU simple et IU récurrente (non résolue,
persistante ou réinfection par un germe différent).
Physiopathologie
Voies de contamination :
• 1. Voie ascendante : rétrograde :
Voie principale de contamination chez le
nourrisson et l’enfant.
Germes de la flore fécale, périnéale .
• 2. Voie descendante : exceptionnelle :
Surtout chez le nouveau né.
L’IU rentre dans le cadre d’une septicémie →
contamination hématogène.
Physiopathologie
Facteurs favorisants :
• Stase urinaire qui peut être :
Mécanique : uropathie malformative.
Fonctionnelle : dysfonctionnement de l’évacuation
vésicale, RVU.
• Chez le nourrisson dont la propreté n’est pas acquise,
l’IU favorisée par : les couches, l’immaturité vésicale, le
prépuce étroit, les selles fréquentes.
• Chez l’enfant dont la propreté est acquise, l’IU est
favorisée par : les troubles mictionnels, les vulvites, la
constipation, l’oxyurose, le manque d’hygiène.
Physiopathologie
Les germes et leur virulence :
• Les germes les plus fréquents : E. coli (+++),
plus rarement : proteius mirabilis et Klebsielle.
• Aussi : pseudomonas et staphylocoque D…
(enfant hospitalisé ou ayant reçu des ATB).
• La virulence des germes : liée à :
La variété de l’antigène capsulaire (E. coli).
L’adhésivité des bactéries aux cellules
urothéliales.
Diagnostic positif
Etude clinique
• l’IU peut être :
Asymptomatique : surtout chez la fille, en
particulier à l’âge scolaire.
Symptomatique : les symptômes varient selon la
localisation de l’infection et l’âge de l’enfant.
Chez le nouveau né
• Souvent un tableau d’infection sévère qui apparait après
un intervalle libre de quelques jours avec :
 Syndrome infectieux grave.
 Troubles digestifs : vomissements, diarrhées.
 Déshydratation et des perturbations ioniques.
 Ictère persistant.
 Dans les atteintes bilatérales : une insuffisance rénale.
• Pour cela : l’ECBU systématique devant toute infection
néonatale.
• Parfois : une chute de poids ou non remontée du poids
après la perte physiologique, des troubles digestifs isolés.
Chez le nourrisson
• tableau trompeur avec :
Fièvre isolée bien tolérée.
Coliques abdominales.
 Troubles digestifs ( diarrhée ,vomissement,
anorexie)
Ralentissement de la croissance staturo-
pondérale.
Chez le grand enfant
• Signes de pyélonéphrite aiguë: fièvre élevée (> 38°5)
avec frissons, sueurs, des douleurs lombaires ou
abdominales
• Signes de cystite : dysurie, pollakiurie, brûlures
mictionnelles, énurésie secondaire, hématurie macro
ou plus souvent microscopique.
• Il est plus difficile en cas d’hématurie, protéinurie ou
d’énurésie secondaire.
Diagnostic bactériologique
1. Tests rapides : par bandelettes réactives :
• A la recherche de nitrites , leucocyturie .
• La négativité des 02 éléments a une valeur prédictive
négative proche de 98%.
• Leur positivité doit conduire à la réalisation d’un ECBU
• Limite :
Test de dépistage et non diagnostic
Mauvaise valeur Prédictive chez le nrs < 3 mois ; patient
neutropénique, sepsis
Faux négative chez l’enfant non diversifié
Négative pour les autres germes (non BGN)
Diagnostic bactériologique
2. Examen direct :
• L’examen direct est positif en présence d’une leucocyturie > 10 GB/mm³
avec ou sans bactériurie.
• Un examen positif →culture.
• Les résultats de l’ECBU interprétés en fonction de la clinique
• Il nécessite une toilette préalable avec de l’eau et du savon.
• Si l’enfant n’a pas émis ses urines, changer le sachet collecteur toutes les
20 à 30 minutes, et refaire la toilette à chaque fois.
• L’analyse doit se faire dans l’heure qui suit le prélèvement.
• Méthodes de prélèvement
 La ponction sus pubienne et le cathétérisme urétral (méthodes de
référence)mais traumatisantes difficiles à réaliser en pratique.
 Le prélèvement en milieu du jet si possible.
 Le prélèvement par sachet collecteur devra être réalisé par un personnel
qualifié.
Diagnostic bactériologique
• 3. La Culture
• Est la clé du diagnostic ; permet d’isoler le germe
en cause et d’avoir son profil de résistance aux
antibiotiques.
Autres examens biologiques
• En cas de PNA : on peut avoir :
Syndrome inflammatoire biologique : VS
accéléré, CRP +
Hyper GB avec polynucléose.
Protéinurie, hématurie.
Hémocultures.
La fonction rénale est souvent normale.
Bilan radiologique
1) Echographie : examen de 1ère intention :
• A réaliser avec vessie pleine et vide s’assurer de la
présence et de la topographie des deux reins
• D’apprécier la taille rénale à interpréter en fonction
de l’âge
• Apprécier l’écho-structure et les contours des reins
• Calculer la taille de l’uretère dont le diamètre doit être
inferieure à 5 mm
• Analyser la paroi vésicale à la recherche de signe de
lutte, calculer son épaisseur ainsi que le résidu post
mictionnel..
Diagnostic topographique
1. IU basse : (cystite) : se manifeste par :
Miction impérieuse.
Pollakiurie.
Ténesme terminal.
Pyurie.
Rarement :hématurie.
Diagnostic topographique
2. IU haute : (PNA) : se manifeste par les symptômes
précédents auxquels s’ajoutent :
• Fièvre à 39°c-40°c avec frissons, sueurs, AEG.
• Douleurs abdominales surtout lombaires à type de coliques.
• Douleurs à la palpation d’une fosse lombaire.
• La palpation d’un gros rein est rare.
• Ailleurs, il s’agit de symptômes erratiques tels que :
- Stagnation pondérale.
- Diarrhée.
- Vomissements.
- Fièvre isolée.
Causes
• L’IU peut être isolée ou s’accompagne d’une
uropathie malformative.
• Ces uropathies peuvent être obstructives ou non.
Traitement
A. Buts :
• Stériliser rapidement les voies urinaires et le
parenchyme rénal afin d’éviter la constituition
de lésions cicatricielle.
• Prévention des récidives par un traitement
prophylactique dans les situations à risque.
• Traitement chirurgical des uropathies
malformatives.
Traitement
B. Mesures hygiéno-diététiques :
• Vidange régulière et complète de la vessie.
• Ingestion de boissons abondantes.
• Traitement correcte d’une constipation.
• Bonne hygiène périnéale avec nettoyage d’avant
en arrière après chaque miction.
• Sous vêtements en coton, peu serrés, à changer
quotidiennement.
Traitement
C. Indications thérapeutiques

• Guide de prise en charge d’IU groupe


néphropédiatrie SAP 2016
1. En cas de cystite :
• En l’absence de l’antibiogramme: utiliser un
antibiotique per os :
 Cotrimoxazole (bactrim)
 Amoxil- Acide Clavulanique (augmentin)
 Céphalosporine de première génération.
• La durée du traitement est de 5 jours.
2. En cas de pyélonéphrite aiguë :

1) Evaluation clinique :
1) Age :
• âge < 3 mois (risque de bactériémie)
2) Signes de gravité :
• Etat général altéré, vomissements, diarrhée/
déshydratation, sepsis
2) En présence de signes de gravité :
Chez l’enfant de moins de 3 mois
• Hospitalisation
• Bithérapie :
• Ceftriaxone 50 mg/Kg/j IV/IM Ou Cefotaxime :
100 mg/Kg/j en 3 prises IV
• Associé à la Gentamicine : 5mg/Kg/j
• La durée du trt : 10j
• Chez l’enfant de plus de 3 mois :
• Hospitalisation
• Monothérapie
• Ceftriaxone 50 mg/Kg en une seule
perfusion d’une demi-heure ou en IM
• Ou Cefotaxime(claforan): 100 mg/Kg /j en
3 prises IV
• La durée du trt : 10j
• Le relais per os est possible, dès apyrexie.
Prévention de l’infection urinaire
Les Mesures d’Hygiène
• Boire suffisamment, mictions régulières,
nettoyage d’avant en arrière après chaque
miction, essuyage après les selles, séchage par
du papier hygiénique
• Traiter d’autres facteurs favorisants : phimosis,
fusion des petites lèvres, oxyurose.
Prévention de l’infection urinaire
Education thérapeutique
• Enseigner aux parents les symptômes de l’IU,
l’analyse des urines par les bandelettes réactives
et quand consulter
Conclusion
• L’IU atteinte fréquente chez l’enfant.
• Son diagnostic doit être précis, complété par le
bilan uro-radiologique car risque d’uropathie
sous jacente.

You might also like