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Pour J-F. Auby, les organisations publiques peuvent s’inspirer du modèle privé qui
fait appel à la budgétisation pour réussir cet équilibre. L’apport de cette technique
est double selon cet auteur. D’abord, la budgétisation implique tout le personnel de
l’organisation qui aura une part de responsabilité dans la gestion financière.
Ensuite, cette technique permet de faire les prévisions des recettes et des dépenses
de l’année. Toutefois, l’efficacité de cette technique exige que les missions et
l’environnement soient clairement identifiés et que les acteurs publics raisonnent en
termes d’objectifs et non en termes de procédures et de moyens, ce qui n’est pas
toujours le cas des organisations publiques 409 . Celles-ci reçoivent des crédits
annuels qui varient selon la conjoncture.
Il en est ainsi parce que le non dépassement des crédits est la seule exigence
juridique à laquelle les acteurs publics doivent se plier. En France, les collectivités
territoriales et les établissements publics sont soumis au contrôle de régularité des
comptes par les pouvoirs publics (notamment l’Inspection Générale des Finances et
la Cour des comptes) dont le rôle se limite à s’assurer que les dépenses ne sont pas
plus élevées que les crédits. D’après J. Dupuis, «ce type de contrôle fait référence à
la consommation de moyens sans s’inquiéter des résultats de cette
consommation» 410 . Il est, d’un point de vue managérial, révolu parce qu’il ne
permet pas aux acteurs publics de juger l’utilité de la consommation des crédits. Il
importe donc, de chercher d’autres outils de contrôle financier qui permettent
d’analyser les causes des dérives budgétaires, de détecter les anomalies et de
s’interroger sur leur nature.
Dans cette perspective, les collectivités territoriales 411 , 412 utilisent deux autres
outils financiers pour le contrôle de leur gestion qui sont :
Selon S. Trosa, la présentation des coûts par chapitre pose deux types de difficultés.
Premièrement, les données telles qu’elles sont présentées donnent une vue
fragmentaire de la situation financière générale de l’établissement public et
ne sont pas suffisamment simples pour les raccorder à d’autres types de
données relatives au critère de l’efficacité par exemple.
Deuxièmement, les établissements publics manquent de systèmes
d’information appropriés, de normes claires et stables qui permettraient de
prévoir avec précision les coûts de leurs actions publiques. Ces lacunes
contribuent largement à décourager les efforts des acteurs publics désireux
d’évaluer l’efficience et l’efficacité de leurs actions quotidiennes.
Nous venons de citer les outils du management public qui devraient conduire à un
meilleur contrôle de la gestion des organisations publiques. Mais, en même temps,
nous avons relevé dans la pratique quelques difficultés à utiliser ces outils de
contrôle. Nous avons signalé les principaux facteurs qui peuvent expliquer que le
management public ait quelques difficultés à émerger véritablement dans l’espace
public. En réalité, l’apport de ces outils est mince en dehors d’une méthodologie de
groupe, longue à acquérir. D’ailleurs, les récents travaux qui ont pour objet le
développement du management public dans l’espace public, mettent en garde les
organisations publiques contre l’attachement abusif à la technicité. Car, la gestion
managériale, selon ces travaux, est avant tout un travail de réflexion et
d’apprentissage. Ce travail s’opère avec une approche systémique qui suppose la
mise en place de systèmes de pilotage où tous les fonctionnaires publics sont les
maîtres d’œuvre. Les systèmes de pilotage dont il est question, s’élaborent selon
des démarches d’évaluation.
Notes
406.
ibid., p. 11.
407.
ibid., p. 39.
408.
409.
410.
411.
412.
413.
414.
idem.
415.