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° 286 - Aodt 2018 CHE: www.gavroch z 2 2 5 z 5 m SAT =) Ort dans la Ag) BicNWALES Bangkok au centre de. emt sti Sel c line ods Ulatal (elle Uttlilel is peintre de la societe thailandaise WNT Nel Le clergé ees Perl acelirl:[-3 royal. a INDE Odissa : voyage dans SRE LT ETM LTC CT) Myanmar Mer Andaman Laos Thailande ‘obenek Golfe de Thalande erg en Thailande ET oleae Cambodge 3 agences Tél. FR: +33 (0) 624 393 424 Tél. TH: +66 (0) 806 435 541 info@thai-property-group.com L’éditorial de Philippe Pienacoste Un bonheur n’en cache pas un autre Le sanetage ecraordnaieechérique dela grote de Tham Liang a erw enhalene monde enter, sulagéetému de voile gains ur coach restores errs neve sine et af prs Guna jours atence itarinables.Un happy end qui sera de toute dence poré gran, et ob Fon montera, ajutées une bonne dose c'émetion, es aleurs que human pore en ele courage, déterminaon steric, entesde~ dae tn monde op souvent sje latichet, a Wolence, a destruction et égoime. Comme un rappel mavens qu aura las peu de temps & Iépanchement i, tragtie du Phoanc a arg de Pret 48 mors ~ au méme moment, ft un retour brutal ext ie , insiste Julien. Le parkour resemble aussi aux arts martiaux de par sa philosophie. Champ le confirme : « objec est de surpasser les obstacles, poster a commence repro duire ce chien, le « Lost Dog », avec Andy Warohl, pis la mort de ce deri seu. Pour Fexpostion universal de Shang, Aurle icra planta decréer-un Lost Dog dune hau- teur de BO mares de haut Finalement, le projet est resté & état détude et a 6 remplacé parle Lost DogCO2 s, un bull terrier de 4.5 m en plantes dépolluantes, utiles pour absor- ber es gaz tes que le CO2, ‘Son projet pour la Bangkok Are B- ennale na pas encore été devi Yayo! Kusama, exposton« Al the etemal love hat frpumpinks » (on 2010 3 Londres (Photo course galerie Vito Mi) « premiée «pce inne» dune longue série. Dans une piéce hexag Cale, ele a dsposé des miroirs aux murs et des néons clgnotants rmuiticolores au plafond. Le vsiteur passe seulement la téte par quelque ouverture pour étre en comple Immersion. Un moteur vrombt alors see oelles aux oreilas an acclérane. Son poet pour a Bangok Art Biemale ra pas encre été devo BieNNALE | BANGKOK 25 Des artistes francais bien présents Découvrir une autre culture, rencontrer des artistes theilandais ou créer un projet spécial pour occasion: les motivations des six artistes ou collects francais participant aI une des deux biennales organisées & Bangkok sont nombreuses. La. Bangkok Art Biennale accuellera Auréle et ses bull-terriers géants, Installateur avant-ardiste franco-chinois Huang Yong Ping et la sculpteuse de bois parisienne Sara Favriau. La Bangkok Biennial, moins médiatisée, mobilise elle aussi ‘rois collectifs et artistes frangais. Si certains vivent & Bangkok, comme le photographe Cédric Amold, d'autres s'y rendent pour l'occasion, & "image du collectif parisien Yours ou de artiste Michaél Harpin. Rencontre avec deux d’entre eux. Le refuge vers la ville (Bangkok Biennial) Durance mols 'aodt, quatre artistessculpteurs francs, sus du collectif Yours, vont racer et animer des refuges dans quatre lux ferent. Is passeront dans la forte joucantlevllage de Mae Wang, dans le vilage méme, puis & Chiang Mai et & Bangkok. Dela nature |a plus profonde &la métropol. «Nous aménerons a ligireté de le fort & Bengkok », explique Mar- querte Li Garrigue, scuptrce. Is ignorent pour Vnstant queles formes prenéront leurs refuges. « On s'est questomés. Questce ‘qu’un rege ? Un endo? Un groupe ? Mol je associeas a protec ‘ion 2 intégroton»,ajoute-lle. Les artistes eulent présenter plus ‘uiune installation aux spectateurs. «Cela sera plus de Forde de x: perience. youre peut-re des performances, de la danse, du chant», précise Théo Médina,vidéase Si pour instant le projet est encore au stade d'ébauche, est no- tamment parce que le groupe a thabitude de travaller dans fur- agence, improviser et de enéer une sphére assez inte. Van dernier par exemple. ils ont réalisé « La performance des rves ». Les vis ‘teurs talent Invtés,& tour de re, & raconter leurs chiméres noc- turmes aux artistes, Vingt minutes plus tard, le collec improvisat La générosité de Sara Favriau (Bangkok Art Bienniale) Levisteur ce blader dans une ale. Au début au mie drones td poctres puts sun pane, tous tals dans ds essences de ‘bois thailandais, le Chamruri et le Teng. « Je travaile sur la wansfor- ‘mation de |'arbre en objet monufacturé » explique l'artiste, invitée » Japon, Aprés 1h30 de bateau, 'ancre est jetée sur le sable cdoux de Ile de Koh Khai pour une vingtaine de minutes. Son arche, une excroissance formée par 'érosion du grés et de oxide de fer, este symbole du tourisme de Satun. Plus sim- plement, une pancarte la désigne comme « la porte des amoureux aux pouvoirs d’éternité ». Le reste de file est fermé de mal & octobre pour préserver sa biodiversité et ses fonds rarins Les touristes se prennent en photo et repartent sans avoir beaucoup plus d'informations sur la richesse agéologique du site Une fois & Koh Lipe, les étendues turquoises caressent les plages éblouissantes et brilantes. Pour échapper aux autres ‘ouristes, il sufft de séloigner du petit port pour trouver la belle plage du soleil couchant, de Pautre cété de Ile. Pour y accéder il faut traverser & pied le vilage des Chao Ley. Cette ‘communauté de pécheurs est connue pour sa fete bi-annuelle (enmal et en octobre), pendant laquelle un bateau en bois, cconstruit pour occasion, est rempli d'offrandes et mis l'eau dans lespoir d'une bonne saison de péche. La route trans versale permet aussi de découvrir les différents types d'hébergement que posséde Ile, entre hétels luxueux en bord de plage et bungalows pour backpakers. Pras de Tanten- 5 o ‘Mange, employée du géopare, observe les cing types de roctes trouvées sur la plage du Mu Koh Photra National Park Une équipe de cing géologues du département dos Ressources mi- nérales de Surathani observe état de fa falaie. rne du département de la Péche, la Sunset Beach fait une ving- ‘tine de métres de long. L’ombrage de ses cocoters offre une position idéale face aux pics des les Koh Adang et Koh Raw Détente, plongée, planche a voile et excursions en bateau ‘vers les les voisines sont les principales activités de Koh ipe. Le tourisme balnéaire a pour linstant toujours pris le dessus sur le tourisme géologique et culturel de la région, Cété terre En méme temps que les vans ramenent les touristes vers Taéroport de Hat Yai depuis 'embarcadére de Pakbara, une centaine de scooters arrivent surlajetée. C’estle dernier jour du ramadan, ce vendredi I juin. Aid El-Ftr féte la rupture du jetine pour les musukmans. Minorité religieuse en Thai- lande, islam représente un quart de la population dans le Sud du pays. Les djellabas des hommes, les voles colorés et les robes apprétées des femmes ondulent sous le vent. Le soleil descend derrigre les jles en inondant les quais de rayons roses. Les amis et familesattendent de voir la lune pour aller festoyer chez eux. ls mangeront, entre autres, le dessert local -kranom bunga puda, a base de noix de coco et de riz gluant. ‘La communauté musulmane de La-ngu fete VAidoL-Fi, fa ‘rupture du jodne du ramadan, on attondant lo couchor du ‘ole au port de Pak Bara, Cakito, soutro, caleare, fr: autant de composante qui donnent. plage du Mu Koh Phetra National Park ees cing couleurs. es hétels bon marché et peu fréquentés se cachent dans les rues perpendicukires a la mer. Faire connaftre auprés dela population locale extraordinaire variété géologique de la région est 'une des missions princi- pales du Satun Geopark. « Nous youlons que le habitants soent fiers de leur province, du géoparc et oinsi les inviter & protéger eur environnement », explique Narongrit Thungprue, le di- recteur et fondateur du parc. Pour aller & la découverte des fossiles et des roches millénaires de la province, il n’y a pas autres choix que de passer par Yalta Napalane, ou Lita, la ‘coordinatrice du parc. Etantla seule a parler anglais, elle orga- rise toutes les visites des touristes étrangers, leur serve les ‘moyens d’hébergement et les proméne avec sa voiture sur les étapes parfois bien cachées du parcours géologique du parc, d'une superficie d'environ 120 hectares, et qui recouvre la moitié dela province de Satun et rassemble pas moins de 72 sites d'intérét géologique, archéologique et environ- ‘nemental La premiére étape du parcours passe invariablement par le imusée & Thung-wa, dans le nord de la province. Le géopare de Satun héberge des fossiles et des rochers datant de Iére paléozoique (541 & 252 millions d’années), ob sont apparus ‘De nombreux fossiles nautoides cont & observer ‘aux Thao Rae Rocks. les premiers organismes vivants & coquilles dures. En compa- raison avec ls sites géologiques francais, a grotte de Lascaux remonte a 89 millions d’années environ, les peintures & 18 000 ans, Le géopare des Monts d’Ardache date li aussi de 'ére paléozcique. Litar prend soin d’expliquer & ses visiteurs le concept de _géopare, qui dépasse intérée géologique. « Le label demande ‘uss de protéger environnement en favorisant le développement durable de la région et surtout, de transmetie les connaissances ‘du géo-tourisme ¢ Ja population locale. » Ce principe de tourisme basé sur la communauté (CBT ou ‘community-based tourism) en est encore a ses débuts, comme le tourisme en général sur les terres de Satun. Les habitants ssont impliqués comme moniteurs de kayaking et hétes. La population agricole, soufirant de la balsse des prix des den- rées alimentaires et du caoutchouc, trouve ainsi dans le tourisme une source de revenus supérieure. Le défi de I équipe du géoparc est de leur apprendre ala fois les compé- ‘tences touristiques et es connaissances, complexes, de géolo- ge. ‘Au musée, ces connaissances sont soigneusement expliquées le long d'une frise chronologique. Méme si les millions »» "36 Fe] nePORTAGE | Geopani SaruN ‘A Los raliofsrouges of poreux de Khao Dang datent dil ya 480 milions années. -<.Le site géclogique Hin Sarai, lou saoré pour les habitants par Croyence populaie, est un exomple de integration naturelio ot culturele des étapes du géoparc. oo» d'années peuvent étourdir, les dents des éléphants sté- sgodons, qui datent d'avant les mammouths, ou les traces des premiéres bactéries grace auxquelles nous respirons notre ‘oxygéne, impressionnent toujours. Au méme endroit, le ‘Thungwa Ancient Elephants Museum continue la narration historique avec un accent mis sur les éléphants, animal sacré en Thailande. La relation du pays avec les pachydermes, notamment les éléphants blancs, est racontée avec force dé- tails. Les visteurs apprendront aussi sur histoire locale ré cente : celle de son architecture sino-portugaise, des populations indigenes et dela cohabitation entre bouddhisme etislam. Une dizaine d'employés du bureau de la Santé de la province sont venus de Satun City pour visiter le musée. « Nous ne sovions pas que notre province possédait tous ces fessiles. Main- tenant, nus alons pouvoir vanter le géoparc de Satun dans tout le pays », se réjouit'un deux. Leppremier fossile découvert dans la région en 2008 était une dent d'éléphant Stegodon. Elle a été retrouvée dans lagrotte cde Phu Pha Petch et apportée A la police. Le chef du sous district, Narongrit Thungprue, politicien local et ingénieur civil, devient alors Tiitiateur du tourisme géologique de Satun,Ilerée d'abord « le musée des éléphants anciens » pour exposer le fossile et sollcite des chercheurs. En 2015, le _géoparc provincial est né. I devient national année suivante. ‘Trois cents autres fossiles ont été par la suite retrouvés dans la grotte Phu Pha Petch, rebaptisée la grotte Stegodon. Cette grotte est maintenant ouverte au public. En canoé kayak et accompagnés d'un guide, les visiteurs peuvent y ob- server de majestueux et étranges reliefs intérieurs. Les tours ‘ont lieu qu'une fois par jour selon le niveau de la mer et le nombre de participants, Pour les amateurs de kayak, un autre site remarquable peut étre exploré a la rame. La visite du Prasat Hin Pun Yod, sumommé le chateau de rocs, dure une journée ou une demi-journée. A Var libre cette fois, elle per- met de mieux comprendre les formations rocheuses de Ile cde Khao Yai, mals surtout de pénétrer en kayak une clariére de roche calcaire. Des fossils ancrés dans la vie locale Lamise en situation des traces géoogiques fata particulariné ddu géoparc de Satun. Aprés le musée, cest une série de fos- sils laissés & leur état naturel et intégrés dans la vie quotidi- ennne des habitants que Litar fait découvrir aux visiteurs. Le rocher sacré Hin Sarai a été honoré pendant des années, non pas pour tous les fossiles de nautiloides (mollusques anciens) ui le jonchent, mais par croyance populaire. Les habitants y viennent encore prier pour attirer la chance et espérer gagner la lotere. Allleurs encore, les vagues rocheuses rougeoy- antes de Khao Dang datent de 480 milions d’années. Elles se dressent sur la propriété privée d'une entreprise, dol im- portance de passer par le géopare pour y accéder: ‘Au bout d'un sentier de terre cabossé, Litar est fiére de mon- trer les Tha Rae Rocks, d'une grande importance géologique ‘mais cachés intentionnellement du tourlsme. « Nous voulons (que tout reste au naturel et laisser les chercheurs faire leur trove pour en découmrir davantoge sur notre patrimoine géologique », explique-telle. Ces rochers longent un ruisseau banal a cbté 5 4. La visite de la grote Stegodon (Tham Le Stegodon) localsée prés de i ‘Thung-Wa, permet observer on poi cepur des montagnes leur histoire (Photo: Ninth Tangsin /Satun Geopark) une plantation de caoutchouc, Deux enfants du voisinage jouent dans eau et des morceaux de polystyréne flottent. centre ces rochers millénaires, comme recouverts d'une den- tele rugueuse de stromatolites creusées jadis par les cyano- bactéries, méres de 'oxygéne. L’cho international de a classification du site par 'UNESCO surprend devant un tourisme aussi local et modeste. « Cen'é ‘ait pas une surprise, nous avons rempli toutes les étapes avant , ‘explique-til simplement. Le darshan est observation favor- able d'une civinité ou d'une personne sainte, Pour les non- hindous, le festival annuel est la seule occasion d'apercevoir la tiade de dieux. Le reste de Vannée, les statues sont dis- posées dans le temple Jagannath de Pun, fermé aux non-hin- ‘A Glare Prest et Pulek Mahenty proposent des finéraires sur ‘mosure en Odi via leur ‘agence de voyage Grass Routos Joumeys, basée & Pur. (photo Tom Vater) dous. Ce n'est pas seulement le caractére ésotérique de [révénement qui explique le manque de visiteurs étrangers. Jullet est une période impitoyable pour visiter 'Odissa. Les ‘vagues qui viennent du gofe du Bengale sonthautes, la mous- son est intense et fat trés chau. Dans les années 80 et 90, Puri a été une escapade favorite Pour les hippies qui voulaient fuirla commercialsation de Goa sur la céte ouest, Mais depuis, le nombre de visiteurs a diminvé. La vill reste populare aupreés des visiteurs japonais dui séjournent dans des guesthouses tenues par leurs com- patriotes, participent aux activité de la japan Foundation et fondent parfois des familes avec des locaux. Certains hab tants appellent tous les étrangers « japonais », pensant que les deux mots sont synonymes Aujourd'hu, des centaines d’hétels en béton ont été cons- tits la hate pour le tourtsme domestique. Depuis une décennie, la dlasse moyenne bourgeoise de l'est de Inde vient y dépenser ses revenus grandissants, faire des prome- rnades en charneau sua longue plage et goiter & a nourritu- re sacrée du temple Jagannath. Au-dela de Puri, seule Bhubaneshwar, la capitale de IEtat, qui offre des ruines de temple et musées intéressants, et Konark, qui abrite le célébre temple du solel,attrent des visiteurs réguiers. En ‘octobre 201 7, la premiére édition de 'Odisha Travel Bazaar 22. eU lieu & Bhubaneshwar, rassembiant prés d'une centaine de tour-opérateurs indiens et étrangers, de compagnies 2» “40 Fe] GaAND FORMAT! Noe - Coss ‘A. Femme Desia Kondh dans une égiise en terre battue du vilage de Kur- tamgerh, dans le district de Kandhamal, pendant a messe du dimanche. La ‘lupart des femmes de plus de 35 ans appartenant a cette othnie ont e vi- '5ag@tatoue, bien que cette tradition slefface devant la chrislianisaton en ‘masse de cos minoités et la pression du gouvernement qui condamne cate pratique « sauvage ». (photo Tom Vater) “4 Une fernme Kondh émerge des rziées aorés une dure journée de travall dns lo district de Kandhamal. Les visiteurs strangers sont ls plus suscep- tiles do rancontror les minortés ethniquos F'Odissa dans lo sud-ouestval- ‘onné. Alors méme que les opérations minires ot ls missionnaires font des ‘progrés, de nombreux Adivasi continuent dexercer des activités de chas- ‘seurs-cusifeurs en paraléle de 'gricuture pour défendre un mode de vie Cistinct de la cutture dominante de inde. (photo Tom Vater)v >» aériennes et d’hétels dans le but de promouvoir les pro- cits touristiques de lOdissa, Mais la route est encore longue selon Pulak Mohanty et Claire Prest, qui drigent|'agence de voyage Grass Routes Journeys et déplorent la trop faible implication des autoriés, «Le département du tourisme de Odlssa a lancé un programme de tourisme rural dans les années 90, mais beaucoup de ces ‘batiments n’ant pas été entretenus. En conséquence, le gouverne- ‘ment de Etat a récemment annoncé quil souhaltalt exploter ses propriété via des partenarias publis-privés pour les sauver de Feffondrement », dit Pulak Mohanty. Hors des villes, presque aucun établissement hételier ne répond aux normes du tourisme international et il faut passer les nuits dans des tes sommaires tenus par des missionnaires, un vieux dortolr au coeur d'un camp de réfugiés tibétains ou 3 la belle étolle surun toit, Le sol grouile de ressources minérales et leur exploitation a longtemps été la premitre priorité économique de de I'Odissa. Selon le ministére de ’Acier et des Mines, Etat four: nitun cinquiéme du charbon de Inde, un quart de son mine~ rai de fer, un tiers de ses réserves de bauxite et la plupart des aisements de chromite du pays, L’Odissa regoit en retour des investissements importants pour produire de l'acier et de "aluminium et pour construire des rffineries et des ports. En ‘mai 2016, le gouvernement a lancé un programme de cons- truction de routes, avec pour object 19 000 km de voles ‘goudronnées qui permettront d'atteindre les coins les plus reculés, une initiative visant principalement &facliter le travail des sociétés miniéres. Des dizaines de communautés appar- ‘tenant des minorités ethniques ont alors été déplacées, sans bénéfcier de protection ni compensation. ‘Alors que ancien temple de Jagannath & Pur, construit au Xile siécle, a 6t6 sauvé par les dons des pélerins, le temple de Konark, au nord, le long de la céte et datant du Xille siécle, re recoit pas la méme attention, Bien qu'étant le monument le plus important et le seul site de Etat inscrit au Patrimoine ‘mondial par "Unesco, le Temple du Solel est négigé et recou- vert d'échafaudages en bambou depuis des années. Malgré son état, les sculptures érotiques qui le parsément sont fasci nantes et le lieu est longtemps resté, avant le déferiement de porno sur internet, le meilleur moyen pour les jeunes du coin d'apprendre l'art de 'amour. En 2017, a barre des 10 milions de touristes étvangers a été franchie par "nde, mais seuls 85 000 d’entre eux ont visité 'Odissa cette année-la selon le ministére du Tourisme. Pour attirer plus de visiteurs, les tour opérateurs locaux ont longtemps sourenu que les étrangers sont désireux d'explo- rer les zones qui abritent les communautés de minorités cethniques, connues sous le nom d’Adivasi, ou tribaux, mais acces & ces lieux est un sujet sensible. En mars 2012, Paolo Bosusco et Claudio Colangelo, deux touristesitaliens, ont été cenlevés et détenus pendant plusieurs semaines par des Naxa. lites, des guérillas macistes qui combattent les gowvernements de certains états de 'Est depuis des décennies, au nom de la défense des droits fonciers et des emplois des agricuteurs. ‘Au méme moment, certains sites web de voyagistes locaux ‘ont publié des photos de femmes tribales a demi-nues pour attirer le chaland, déclenchant I'indignation publique. En réponse & cette escalade, le gouvernement a sévérement restreint les vsites des étrangers dans les zones habitées par des minorités ethniques et a interdit les photographies de ccertaines des communautés les plus vulnérables. En mai 2016, le gouvernement de I Etat, aprés plusieurs années de conflts intenses et de répression, a décidé que les activités macistes talent plus ou moins sous contréle, eta proclamé la fin des restrictions LLindustrie 'attend done & un afflux de visiteurs vers les dis- tricts 4 dominance tribale comme Koraput, Rayagada et Kandhamal. l'Odlssa abrte la trosiéme population tribale la 44 Lo palais de Dharakoto dans Ie aistrict de Gantam. (photo Laure Siege) “Ran! Suiakryana Gitanat Devi, fa eune reine du palais de Dharakote, eet bien décidee & ‘nvestr pour poweoir accuelir ‘des tourstes dans Fmmense ‘batiment qu tombe en rune ‘sous ies coups de boutoir des ‘anndes et des intempéries. (photo Tom Vater) plus importante d’Inde, soit plus de 60 minorités ethniques, aux cultures encore tres vivaces, Mais, aprés avoir té exploi- ‘68s pendant des siéces - pares colons britanniques, le gou- vvernement indien, des missionnaires 24iés, des compagnies rminiéres cupides, des ONG sans scrupules et des intermédi- aires qui les trompent lorsquils vendent leurs produits sur les rmarchés ~, les communautés voient les étrangers avec suspi- cion. Sans compter que les guides doivent choisir avec soin leur itinraire, carla iolence sporadique continue dans le sud, En juillet 2015, cing vilageois ont été tués par la police alors uilsrevenaient d'un marché en tuk-tuk. La réaction violente de IEtat contre es Naxaltes se produit dans les zones large ment peuplées par des Adivasis et des innocents sont régu: ligrement pris entre deux feux lors d’opérations policiéres. En octobre 2017, une jeune file tribale a été violke par quatre hommes en uniforme de sécurité, et affaire a été classée sans suite. Pulak Mohanty, de 'agence Grass Routes journeys, pense que la sensibilté culturelle sera le meileur antidote & ces histoires ‘roublantes. « Jusqu’récemment, les étrangers ont ct aux rin: rités que leur culture était arriéée. ils sont ftigués de ceo. La demiére chose dont ces gens ont besoin est le toursme de masse qui corrompt leurs vilages. Nos clients sont des voyageurs »» 42 [] caAND FORMAT! Noe - Oo1ssa ‘A. Coucher de sole & Pur, prés le refour des demniars pécheurs . Puri Beach test le plage la plus populaire de VEtat,sllonneée par les tourstesloceux et Bor {dée dinnombrables hotels. Une courte section de cette plage publique a été ‘nommée Model Beach ot est maintonue en parfalt tat. Au nord de Puri, en d- rection de Konarak, les plages sont pittoesques, propres et vides, mais les vvagues qui viennent du golf du Bengale sont colossales. (photo Leure Siege!) “4 Pendant des sides, le vilage pitoresque et délabré de Raghurajpur, niche au milieu des cocoteraies et des plantations de feulles de bétel. a fourn des ‘euvres art pour le temple de Jagannath & Puri. Depuls 2000, ie vllage recoit Lun soutien du gouveriement pour continuer& praduire le riches tractions ar- Uisuques dela région. La plupart des 120 minuscules maisons abitent des ar- tistos qui fabriquent des artofectsalant de représentations on bois ban marché 4 divintés locales 8 des masques en papier méché et des peintures com plexes de scénes de lo mythologe hindoue sur a sleet la feuile de palior ‘ans le styl local de Pattachr, une forme dart qui remonte au Se stcle av, {J-C. Le vilago est aussi répulé pour sas troupes de Gotious, pinned la 9 assez indépendants et ouverts d'esprit qui veulent visite des villages et veulent une expérience plus terre-é-tere que sur les sites hobitues. Mais nous fizons leurs attentes dés fa réservation "Nous ne les emimenons jamais dans un viloge od! nous navons pas expliqué aux habitants pourquoi nous venons avec des étran- ers. A leur tour, es visiteurs qui découvrent la diversité ethnique de FOclssa ont impression d’avoirrenconté de « vaies » per- sonnes. » Pour aider & combler le fossé de la communication, le gou- vernement a récemment lancé un programme visant & for- mer des 6tudiantstribaux du sud de Etat au métier de guide. Jitu Jakeskia, un jeune activste de la tribu des Dongria Kondh ‘quia €té impliqué dans des manifestations contre lindustrie rminigre, a 6té le premier de sa communauté & décrocher sa licence. « Je veux montver aux voyogeurs les environs de mes villoges et leur raconter des histores sur les valeurs sociales ec wo- diionnelies de mon peuple », dit Ce qui est peut-étre 'une des metleures initiatives récentes vient de Leon Mahoney. A Taide de tutoriels vidéo sur ‘YouTube, ce retraité australien de 65 ans a construit un pavi- lon dans la jungle de Koraput, & c6té du vilage de potiers de Goudaguda. « Aprés avoir parcounu le sud de Inde, je suis tombé sur les hautes terres du sud de 'Odlssa et joi découvert {que c’éait une région d dominance trbole avec une beauté et tun charme qui ne ressembloiet 8 rule part alleurs, ignorant le {danse classique indienne Od (photo Laure Siegel) monde extérieur. » Chandoori Sai Lodge a 6 construit avec Vaide des résidents. « Nous n’avons pos utlisé de machines, afin de créer le maximum demplois, expique Leon Mahoney ‘Ji employé 80 hommes et fernmes, dont pus de 60 poters pour constr le plancher, es wiles et es urnes et pots qu décorent (a propieé.» Lopportunité de découvrir une culture qui n'a pas été touchée par le tourisme devient de plus en plus rare partout dans le monde et Mahoney a choisi de mise sur le potentel dun tourisme durable de haute quate. « Nous sommes seule- ment @ quelques heures de Visakhapatnam, qu et maintenant desservie par des vols directs en provenance d'autres vies Asi Et pourtat, nos hétes ont occasion de vivre une vie calme et pail, non pole. Ce n'est pastes ferent de mon enfance en Austali, avant Favénemert dela télévision», dit Mais en dépit d’étre un homme blanc vivant seul sous les tropiques, Mahoney n'est pas du genre Colone! Kurtz, le per- sonnage qui se présente comme un demi-dieu dans la jungle africaine danse livre de joseph Conrad Le coeur des ténébres La préservation et le respect de sa culture d'adoption sont au premier rang de ses préoccupations.« Je veux laisser une empreinte cuss feble que possible en me fondant dans la cm munauaé. Afar etd mesure que mon enteprise se dveloppe, je peux lancer pls de projets pour améorer la santé et la qualité de vie des ocaux. » Mahoney est optimiste pour avenir « Le nombre de touristes vo augmenter, mais ce ne sera pas du jour au endemain, surtout parce quiln'y a pos beaucoup diinfrastructures adeptées. D'un ‘autre céé, cette région nest pos tern por certains des aspects négotifs de industri que 'on trouve dans les zones tourstiques plus développées. » Outre ls villages de minorités ethniques, ‘un certain nombre de vieux palais délabrés, dont certains peu- vent éire vsités, sont dispersés & travers Etat Rani Sulakhyana Gitanjali Devi la jeune reine du palais de Dharakote, nous attend dans la cour de sa proprigté tenta- culaire. Quelques ailes du bitiment du XVe siécle sont ‘tombées en runes. «je me souvens de ma grand mre qui vivait dans cette chambre, mais maintenant tout est détrit..» Alors ‘que la plupart des anciennes famillesroyales, aussi appelées les zamindars, se sont tournées vers immobilier ou la pol tique pour maintenirleur mode de vie depuis Vindépendance tla proclamation dela République de I'inde en 1948, certains des propriéiaires de palais en Ocissa ont été inspirés par le boom hételier opéré par les anciens rois et reines du Rajasthan, une solide destination touristique au nord-ouest de inde La reine a 23 ans et suit des études de droit, mais son regard se tourne vers hétellerie, méme si les défis sont immenses. «Ce serait bien de romener lave dans ces endrots incroyables -A Kaldidescopique ot exubérant, le peerinage du Ratha Yatra qui se déroule en jun ou on jullet & Pur, ‘st lum des demiors grands festivals do chars au ‘monde. Les chars contiennent les dieux Jagannath, Balobhadra et Subhadra, qui voyagent du temple de “Jagannath du 126me sécle au temple de Gundicha (00 ls passant une dizaine de jours de vacances pen- dant que fa vile célebre, avant dete ramenés en fan- fare & tour résidence principale, comme tous tes ans depuis le 106 siécl. (photo Tom Vater) “4 Le Chandoon Sai, magnifique ge niché dans fe strict reculé de Koraput. (photo Laure Siegel) ‘Mais iln'y @ pas beaucoup de touristes et pas beaucoup d'aide de a port des cutorités, donc les gens ne veulent pos vraiment investi. Or sons investissement dans les infrastructures, les touristes ne viendront jamais », résume-telle. De leur cété, Pulak Mohanty et Claire Prest viennent dlachever un campement sur une Tle du lac Chika, la plus grande étendue d'eau saumatre de IInde qui abrite une rare Colonie de dauphins de lirrawaddy. « Nous offrons des em- plois aux vilageois afin quilsn’aient pas a migrer vers les Etats voisins pour prendre des emplois ot ils sont mal payés et ex- ploités. Les stocks de poissons du lac diminuent en raison de la croissance démographique et des élevages ilégaux de ‘crevertes, Pour les habitants, le tourisme peut étre occasion de rester chez eux et préserver environnement. Les ‘touristes ont besoin de guides qui sachent naviguer dans le Ine et communiquer avec les dauphins, » Pour instant, Odissa reste un petit secret pour globe-trot ters expérimentés, ce qui ne déplait pas & Claire Prest. «Les ‘gens qu viennent en Odisso sont dé clés dan ls fameux Back- waters du Kerala et au Taj Mahal, dit-lle. lis veulent quelque chose hors des sentiers battus. Odio, c'est pour les amoureux de inde qui comprennent que tout est dificil. I!n'y aura jamais de toursme de masse ici mais cela convient ts bien aux habe tants. 9S “4 (© petites annonces Petites annonces ENCORE PLUS D’ANNONCES SUR NOTRE SITE DEDIE ‘www gavroche-thailande.com/annonces CONTROLEUR DE GESTION A BANGKOK (into des procédures budgélares, analyse et synthase des dornées budgétaies, suv! des ‘Asiajet est une agence de voyage réceptive spétialiste des voyages en Asie du Sud-Est (Bimarie, Thaiiande, Vietnam, Laos, Cambodge). Sidge & Bangkok, bureaux & Hanoi, Siem Reap et & Rangoun. Nous ‘sommes un partenaire de référence chez de nombreuses agences et tours-opérateurs francophones. Votre mission: ‘© Organiser et contrler la gestion économique

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