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Atmosphere-Ocean
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Influence d'un changement


climatique dû à une hausse
de gaz à effet de serre sur
l'agriculture au quebec
a a
Bhawan Singh , Mustapha El Maayar , Pierre
a a
André , Jean‐Pierre Thouez , Christopher
a a
Bryant & Denis Provençal
a
Département de Géographie , Université de
Montréal , Succursale centre ville, Case postale
6128, Montréal, Québec, Canada , H3C 3J7
Published online: 19 Nov 2010.

To cite this article: Bhawan Singh , Mustapha El Maayar , Pierre André


, Jean‐Pierre Thouez , Christopher Bryant & Denis Provençal (1996)
Influence d'un changement climatique dû à une hausse de gaz à effet de
serre sur l'agriculture au quebec, Atmosphere-Ocean, 34:2, 379-399, DOI:
10.1080/07055900.1996.9649569

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Influence d'un changement climatique
dû à une hausse de gaz à effet de serre sur
l'agriculture au Québec
Bhawan Singh, Mustapha El Maayar, Pierre André,
Jean-Pierre Thouez, Christopher Bryant et Denis Provençal
Département de Géographie, Université de Montréal
Succursale centre ville, Case postale 6128.
Montréal (Québec), Canada H3C 3J7
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[Manuscrit original reçu 16 mars 1995; version revisée 21 décembre 1995]

ABSTRACT This study, using a climate change scénario generated by thé Canadian Climats
Centre (CGC) général circulation model (GCM) examines thé impacts of such a climate
change on agriculture in southern Québec. Using a crop model from thé Food and Agricul-
ture Organization (PAO), yield responses of a variety of cereals, légumes, oleaginous and
spécial crops to climate change are analysed and discussed.
Results show that under thé 2 x CO2 climate scénario thé growing season would be
longer and accumulation of corn heat units and growing degree days would be more impor-
tant than under actual climate (1961-1990). One of thé more important results ofthis study
is that, on thé one hand yield of €3 cereals would be lower and that of €4 cereals higher in
most agricultural régions. On thé other hand, thé direct fertilisation effect ofincreased CO-i
is not considered. It must be cautioned however that we can not généralise results obtained
for one légume crop to ail légumes.

RÉSUMÉ Cette étude, utilisant le scénario du changement climatique généré par le modèle de
circulation général (MCG) du Centre Canadien du Climat (CGC), examine les impacts de ce
changement climatique sur l'agriculture au sud du Québec. En utilisant le modèle de culture
de la PAO, la réponse du rendement de certaines céréales, légumineuses, oléagineuses et
cultures spéciales, au changement climatique est analysée et discutée.
Parmi les résultats obtenus, on constate que, sous le climat 2 x CÛ2, la saison de
croissance serait plus longue et que l'accumulation des unités thermiques maïs et des degrés
jours de croissance serait plus importante que sous le climat actuel (1961-1990). Cependant,
l'un des résultats marquant de cette étude est que d'une part le rendement des céréales de
type Ci tendrait à baisser et celui des céréales C$ tendrait à croître dans la majorité des
régions agricoles. Toutefois, l'effet direct du CÛ2 sur la croissance des cultures n'a pas
été considéré. D'autre part, on ne peut généraliser les résultats obtenus pour une culture
légumineuse pour toutes les autres légumineuses.

ATMOSPHERE-OCEAN 34 (2) 1996, 379-399 0705-5900/96/0000-0379$01.25/0


© Canadian Meteorological and Océanographie Society
380 / Singh et al.

1 Introduction
La concentration atmosphérique des gaz à effet de serre tels que le dioxyde de car-
bone (CO2), le méthane (CH4), les oxydes d'azote (NO*) et les chlorofluocarbones
(CFC's) a considérablement augmenté depuis l'ère préindustrielle jusqu'à nos jours.
L'effet combiné de ces gaz sur le climat qui serait équivalent à celui d'une con-
centration effective du CO2 double de la concentration actuelle, apparaît possible
durant les prochaines décennies (Houghton et al., 1990). En effet, si l'émission
de ces gaz continue d'augmenter selon le taux actuel, les estimations indiquent
un réchauffement global d'environ 0,5°C pour la période 1995-2005, 1,5°C pour
la période 2015-2050 et d'environ 3°C pour la période allant de l'an 2050 à l'an
3100 (Wigley, communication personelle). Toutefois, l'amplitude du réchauffement
serait plus importante aux hautes latitudes (Wigley, communication personelle). En
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plus de la température, le régime des précipitations pourrait aussi être modifié. On


projette une augmentation des précipitations à l'échelle globale d'environ 5% en
été et 15% en hiver (Jaeger, 1988).
Les changements qui affecteraient ces paramètres clés du climat auront certaine-
ment des répercussions sur les facteurs agroclimatiques telles que l'évapotranspira-
tion et l'humidité du sol (Bultot et al., 1988a,b), ainsi que sur la longueur de la
saison de croissance, sur les degrés jours de croissance et sur les unités thermiques
maïs (Singh et Stewart, 1991).
Comme la production et le rendement des cultures sont fortement liés à
l'environnement où celles-ci croissent d'une part, et vue l'importance socio-
économique de l'agriculture d'autre part, une attention croissante est apportée à
ce secteur par les chercheurs et les pouvoirs publics. Ainsi, plusieurs études ont été
effectuées dans différentes régions du monde. Elles soulignent que le réchauffement
du climat, suite à un doublement du CO2 pourrait avoir des répercussions impor-
tantes sur la production agricole. Par exemple, au Saskatchewan, Stewart (1986)
tout en considérant que les précipitations pourraient augmenter a conclu que le
rendement du blé pourrait baisser d'environ 18% suite à un stress hydrique plus
important induit par une température plus élevée. Au Québec, Singh et Stewart
(1991) ont noté une forte augmentation des rendements potentiels du maïs et du
sorgho. En Finlande, Mukala (1988) rapporte que les rendements de l'orge et de
l'avoine pourraient s'accroître.
En utilisant les résultats du MCG du Centre Canadien du Climat (CGC), nous
avons examiné les impacts potentiels du changement climatique suite à un double-
ment du CO2 atmosphérique sur la productivité de différentes cultures au Québec.
Pour cela nous avons retenu le modèle de croissance des cultures développé par la
PAO (1978) et modifié par Stewart (1983). Les taux de variation des indices agro-
climatiques et des rendements ont été calculés par rapport à la période 1961-1990,
considérée comme période normale. La présente étude ne tient pas compte de l'effet
des maladies, des inondations et des insectes ainsi que celui de la technologie et
des pratiques agricoles.
Influence des gaz à effet de serre sur l'agriculture au Québec / 381

Les intérêts de cette étude par rapport à celles déjà effectuées sont:
1 - La résolution spatiale utilisée ici est de l°latitude x l°longitude. Cette
résolution est obtenue en interpolant les données obtenues à partir de la simu-
lation du CCC-MCG à l'intérieur d'une maille de 3.75° x 3.75°. L'algorithme
d'interpolation utilise les quatre points les plus proches du CCC-MCG et les
pondèrent par l'inverse du carré de la distance. Aucune des études rencontrées
dans la littérature n'a utilisé une aussi haute résolution. Cette résolution spatiale
plus fine permettrait une meilleure correspondance entre les points de grilles et les
régions agricoles à l'étude.
2 - L'évaluation de l'influence du climat 2 x CÛ2 sur un très grand nombre de
cultures dont certaines n'ont pas été étudiées auparavant.
3 - Enfin, cette recherche utilise une carte détaillée des régions agricoles au Québec
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(Fig- 1).

2 Méthodologie
a Données climatiques d'entrée
Les données climatiques d'entrée du modèle sont des moyennes mensuelles de
la température maximale, la température moyenne, la température minimale, les
précipitations (pluie et neige), le rayonnement solaire, la pression de vapeur d'eau,
la vitesse du vent et l'humidité du sol. Les variables climatiques du climat actuel
(1961-1990) sont données par Environnement Canada (1993).
Faute de données dans les simulations 1 x COa et 2 x CO2 du CGC, le rayon-
nement solaire pour le scénario 2 x CÛ2 a été calculé à partir du rayonnement net
en utilisant l'équation développée par Davies et al. (1975), à savoir:

K |= (Q* + 0.36)/0.72 (1)

où Q* est le rayonnement net à la surface (MJ/m2/jour)


K l est le rayonnement solaire incident (MJ/m2/jour)

b Modèle de culture
Dans cette étude on a utilisé le modèle de culture développé par la PAO (1978)
dont nous décrivons ici les lignes principales.
Le début de la saison de croissance (DSC) est déterminé par rapport à la
température minimale moyenne de l'air. Celle-ci doit être supérieure ou égale à
5°C (Stewart, 1983) pour son enclenchement. Les critères utilisés pour déterminer
le minimum et le maximum de la durée de cette saison sont indiqués dans le Tableau
1. Le calcul des rendements des cultures est basé sur la méthodologie développée
par la PAO (1978) et utilise les résultats du modèle de photosynthèse élaboré par
De Wit (1965).
382 / Singh et al.
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01- Bas-St-Laurent Gaspêsie Iles-de-la-Madeleine 07- Sud-Ouest-de-Montréal


02- Québec 08- Outaouais
03- Beauce-Appalaches 09- Abitibi-Témiscamingue
04- Bois-Francs 10- Nord-de-Montréal
05- Estrie 11- Mauricie
06- Richelieu-St-Hyacinthe 12- Saguenay Lac-St-Jean Côte-Nord

Fig. 1 Régions agricoles du Québec.


Influence des gaz à effet de serre sur l'agriculture au Québec / 383

TABLEAU 1. Caractéristiques des cultures choisies dans le calcul des rendements.

Culture HI LSCm LSCm DMMP

Maïs 0.45 2200 CHU 180 j 1.25 0.85


Soya 0.30 2000 CHU 130 j 1.20 0.85
P. Terre 0.60 85 j 140 j 1.10 0.32
Blé 0.52 B.T.M1 - 1.15 0.85
Fèves 0.30 1000 DD5 120 j 1.15 0.85
Orge 0.46 B.T.M2 - 1.05 0.85
Avoine 0.46 1000 DD5 102 j 1.20 0.85
Tomate 0.35 1000 DD6 140 j 1.05 0.20
Tournesol 0.30 90 j 130 j 0.95 0.85
Sorgho 0.42 2200 CHU 180 j 0.90 0.85
Colza 0.34 90 j 120 j 1.25 0.85
Chou Vert 0.70 100 j 150 j 0.95 0.10
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Oignon 0.80 100 j 140 j 1.10 0.15


Pois Verts 0.40 1200 DD55 100 j 1.15 0.20
Betterave 0.45 2500 DD55 200 j 1.00 0.32
Tabac 0.60 90 j 120 j 0.90 0.85

B.T.M.1: Biometerorological time scale (Robertson, 1968): la maturation est fonction


de la température et de la photopériode.
B.T.M.2: Biophotothermal time scale (Williams, 1974): la maturation est fonction de
la température et de la photopériode.
HI: Indice de récolte (Doorenbos et Kassam, 1979).
LSCmin: Longueur minimale de la saison de croissance.
LSCmax: Longueur maximale de la saison de croissance.
CHU: Unités thermiques maïs. (Equation 11)
DD,: Degrés jours de croissance. (Equation 12)
Ky: Coefficient de rendement (Doorenbos et Kassam, 1979).
DMMP: % de matière sèche contenue dans la production principale.

La production de biomasse nette est calculée en fonction de la capacité de pro-


duction totale de la culture (PAO, 1978):

(2)

où Bn est la production de biomasse nette (kg/ha),


Bgm est la production totale de la culture (kg/ha),
Cj est le coefficient de respiration calculé par la méthode de McCree (1974),
N est le nombre de jours nécessaires pour atteindre la maturation.
Bgm est évaluée à partir de la méthode de De Wit (1965):

où F est la fraction du jour où le ciel est nuageux,


b0 est la production de biomasse pendant les jours nuageux (kg/ha),
bc est la production de biomasse pendant les jours où le ciel est parfaitement
clair (kg/ha).
384 / Singh et al.

La fraction du jour où le ciel est couvert (F) est évaluée à partir de l'expression
(4) développée par De Wit (1965):

F = (PARC - 0.5K |)/0.8 PARC (4)

où PARC est le rayonnement photosynthetiquement actif pour un ciel parfaitement


clair.
Pour estimer la production potentielle de biomasse, un facteur de correction
relatif au développement de chaque culture est introduit:

Bnacl = Bn • MCGR (5)

où Bnaa est la production potentielle de biomasse (kg/ha),


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MCGR est le facteur de correction relatif au développement de chaque culture.


Le MCGR s'obtient en fonction de l'indice foliaire LAI (PAO, 1978):

MCGR = 0.004 + 0.316 LAI - 0.032 LAI2 (6)

Ce facteur MCGR corrige le taux de croissance maximale de la culture lorsque


l'indice foliaire est inférieur à 5. Au cas où cet indice est supérieur à 5, le MCGR
est alors égal à 1.
Le rendement potentiel en matière sèche By est ensuite déterminé en fonction de
Bnac, et de l'indice de récolte HI. Ce dernier représente la fraction de la production
de biomasse nette économiquement exploitable.

By = Bnact • HI (7)

où By est le rendement potentiel en matière sèche (kg/ha),


HI est l'indice de récolte (Tableau 1).
Les expressions décrites ci-dessus, donnant les valeurs de la biomasse nette et du
rendement potentiel pour chaque culture, fournissent des estimations potentielles
sans considération des contraintes qui pourraient réduire le rendement. Pour le
calcul de la valeur prévue de la production nette pour chaque culture (Bne), on
introduit une correction relative au stress hydrique, à la qualité du sol et à la
probabilité d'effectuer la totalité de la récolte durant la période propice à ce travail.
L'équation donnant Bne s'écrit alors:

Bne = Bnact • MSF • SI • WP (8)

où SI est l'indice du sol,


WP est la faisabilité de la récolte,
MSF est le facteur de stress hydrique calculé en fonction du déficit de
l'évapotranspiration et du coefficient du rendement de la culture.
Influence des gaz à effet de serre sur l'agriculture au Québec / 385

Le coefficient du stress hydrique MSF se calcule à partir de l'équation suivante:

MSF = (1 - Ky(l - EA/EP)) (9)

où Ky est le coefficient du rendement de la culture (Tableau 1),


EA est l'évapotranspiration actuelle (mm),
EP est l'évapotranspiration potentielle (mm).
EP est calculée par la méthode de Penman modifiée (Doorenbos et Pruitt, 1977)
et EA, à partir d'un modèle d'évapotranspiration combinant le budget hydrique du
sol et de la couverture végétale (Ritchie, 1972).
La faisabilité de la récolte (Stewart, 1983) définit le risque associé au fait de
n'avoir qu'un minimum de jours pour effectuer la récolte avant que les conditions
climatiques ne deviennent défavorables. Elle est estimée à partir des probabilités
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des jours de travail obtenues par le modèle de Baier et al. (1979).


Le troisième facteur influençant le rendement des cultures est le sol. Dans ce
travail, les sols ont été classés en trois catégories: sol approprié (SI = 1), sol
moyennement approprié (SI = 0,75) et sol non approprié à la culture (SI = 0).
L'indice du sol (SI) a été développé à partir d'une revue de la littérature sur
les rendements des cultures relatifs à la capacité du sol (Hutcheon et al., 1964;
Hoffman, 1971; Shields et Ferguson, 1975; Halstead, manuscrit non publié; Kraft et
Senkiw, manuscrit non publié). Globalement les indices varient considérablement
avec le type de données utilisées dans les estimations. Cependant, pour un sol
moyennement approprié, on peut dire que le rendement diminue d'environ 25%
par rapport à celui que l'on obtient pour un sol approprié.
Finalement le rendement actuel en matière sèche (Bye) s'exprime de la façon
suivante:

Bye = Bne • ffl (10)

c Calcul des unités thermiques mais et des degrés jours de croissance


Les unités thermiques maïs (UTM) ont été calculées à partir de l'équation de Brown
(1964) qui s'écrit:

UTM = [Fmitt + 1.85Fmax - 0.026(fmaï)2]/2 (11)


ou

Fmax = ((9/5) • T^ + 32) - 50 (11')

Fmin = ((9/5) • Tmin + 32) - 40 (1l")

où Tm-m et Tmax sont respectivement les températures minimales et maximales jour-


nalières (°C) durant la saison de croissance.
386 / Singh et al.

Par contre les degrés jours de croissance (DJC) ont été calculés à partir de la
relation suivante:

DJQ = (7™, - 0 (12)


LSC

où Tmoy (°C) est la température moyenne journalière durant la saison de croissance


et /(°C) est la température de base.

d Approche suivie
Le scénario du climat 2 x CO2 est le scénario de base pour la prévision de l'effet
du changement du climat sur les cultures étudiées. Les rendements de ces cultures
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sous les climats actuel et 2 x CO2 ont été comparés sans considérer leur évolution
durant la période de transition entre ces deux climats.
On a adopté la procédure suivante:
1 - Les coordonnées du MCG-CCC ont été identifiées et attribuées aux douze
régions selon leur localisation.
2 - Pour chaque région agricole, les variables climatiques sous le climat 2 X CO2
(variables ajustées indicées 'aj') ont été déduites à partir des relations suivantes:
- Température: Taj = 7X1961-1990) + AT; AT = {T(2 x CO2) - T(\ x CO2)}
- Rayonnement solaire: /CU;=/q.(1961-1990) + AK|; AAT|= {K[(2 x CO2) -
K[(l x C02)}
- Précipitations: Paj = P(1961-1990) x AP; AP = [P(2 x CO2)/P(1 x CO2)}
- Pression de vapeur: eaj = e(1961-1990) x Ae; Ae = {e(2 x CO2)/e(l x
C02)}
- Vitesse de vent: Uaj = £7(1961-1990) x At/; At/ = {17(2 x CO2)/t/(l x
C02)}

3 Résultats
a Comparaison des rendements simulés avec les rendements observés
Selon les données disponibles concernant les rendements observés au Québec, et en
s'appuyant sur le principe que le rendement simulé pour une culture donnée et pour
une unité cartographique du sol représente le rendement à long terme que l'on peut
avoir, on a comparé les rendements simulés basés sur le climat actuel (1961-1990)
à ceux observés au Québec durant la période de 1985-1991. La Fig. 2 nous montre
que globalement notre simulation est acceptable. En effet, pour le blé et l'avoine où
on a les données observées pour chacune des douze régions agricoles, les résultats
indiquent qu'en moyenne, les rendements simulés sont inférieurs à ceux observés
d'environ 14,1% pour l'avoine et 9% pour le blé. Pour l'orge, l'oignon et la tomate,
la sous-estimation est respectivement de 37,3%, 4,4% et 14,8%. Dans le cas du
chou vert, le rendement simulé moyen dépasse celui observé d'environ 5,6%.
Influence des gaz à effet de serre sur l'agriculture au Québec / 387
, Avoine

ISH M Ont A-T


Région agricole
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b. Blé

[SB M-S Oui


Région agricole

c. Oignon, Chou vert, Tomate, Orge

Oignon Chou verî Orge

1 Rendement observé I Rendement simulé

Fig. 2 Comparaison des rendements simulés (climat 1961-1990) et observés (1985-1991) pour l'avoine
(a) et le blé (b) en chacune des douzes régions agricoles du Québec, et pour l'oignon, le chou
vert, la tomate et l'orge (c) (Rendements moyens au Québec).
Source des rendements observés: Statistiques de l'agriculture des pêches et de l'alimentation.
Bureau de la statistique du Québec.
388 / Singh et al.

b Indices agroclimatiques
1 DÉBUT, FIN ET LONGUEUR DE LA SAISON DE CROISSANCE
Le Tableau 2 donne le détail des résultats. La saison de croissance (LSC)
s'allongerait. Cette augmentation varierait entre 33 jours à Montréal-Nord et 42
jours au Bas-St-Laurent-Gaspésie. Ceci est dû d'une part, à l'avancement du début
de la saison de croissance (DSC), et d'autre part au retard de la fin de la saison
de croissance (FSC). L'avancement du DSC serait compris entre 16 jours environ
aux Bois-Francs et 21 jours au Bas-St-Laurent-Gaspésie, tandis que le retard de la
FSC serait compris entre 15 jours environ en Outaouais et 22 jours dans la région
de Québec.

2 UNITÉS THERMIQUES MAÏS ET DEGRÉS JOURS DE CROISSANCE


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La plus grande influence du climat 2 x CO2 se ferait sentir au niveau des unités
thermiques maïs (UTM) où le taux de changement dépasserait 40% et des degrés
jours de croissance (DJC) dont le taux de changement dépasserait 50% (Tableau 2).
Les plus faibles variations enregistrées seraient respectivement pour l'UTM et les
DJC de 42,9% et 50,8% à Montréal-Sud, alors que la plus importante variation pour
ces deux facteurs se produirait au Bas-St-Laurent-Gaspésie. Elle serait de 66,3%
pour l'UTM et de 69,8% pour les DJC.
En se basant sur le modèle climatique GISS, Singh et Stewart (1991) rapportent
de moins importantes augmentations pour ces deux facteurs que celles obtenues ici.
Ceci s'explique par le fait que la température projetée par le GISS pour le climat 2
x CO2 est inférieure à celle projetée par le CCC-2 x CO2 (Houghton et al., 1990).

3 PRÉCIPITATIONS ET ÉVAPOTRANSPIRAT1ON
Ces résultats montrent que sous le climat 2 x CO2, la saison de croissance dans
les douze régions agricoles deviendrait plus humide. En effet, l'augmentation des
précipitations (P) se situerait entre 92 (Montréal-Nord) et 148 mm (Outaouais).
Par ailleurs, suite à l'augmentation de la température, l'évapotranspiration actuelle
(EA) et l'évapotranspiration potentielle (EP) seraient plus élevées que sous le climat
actuel. L'augmentation de l'EA serait comprise entre 26,6 (Estrie) à 140,1 mm
(Abitibi-Témiscamingue), alors que celle de l'EP serait comprise entre 15 (Estrie)
et 148 mm (Outaouais).

C INFLUENCE DU CLIMAT 2 X Œ>2 SUR LE TEMPS DE MATURATION


Pour les cultures dont la période de croissance a été exprimée en fonction des degrés
jours de croissance (DJC) et des unités thermiques maïs (UTM) (Tableau 1), on
reporte au Tableau 3 l'influence du climat 2 x CO2 sur leur temps de maturation.
L'augmentation de la température moyenne associée au scénario 2 x CO2 durant
la saison de croissance (Tableau 2) implique que l'énergie nécessaire à la matu-
ration de ces cultures s'accumulerait en un temps plus court que sous le climat
actuel. Le temps de maturation serait donc raccourci (Tableau 3). Les régions où
TABLEAU 2. Indice agroclimatiques pour les climats 1961-90 et 2 x CO2. % de changement = ((2 x COJ61-90)-!)* 100 par régions.

Oimat DSC FSC LSC UTM DJC EA EP P P-EA P-EP EP-A TMSC*

Bas-St-Laurent-Gaspésie
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61-90 150.0 260.0 111.0 1839.0 1091.8 366.5 451.0 356.9 -9.7 -94.2 84.5 14.6
2 x CO2 129.0 281.0 153.0 3059.0 1853.5 462.5 635.9 477.7 15.2 -158.2 173.4 16.8
% de Ch. -14.0 8.1 37.8 66.3 69.8 26.2 41.0 33.8 256.7 -67.9 105.2 2.3
Québec
61-90 138.3 266.8 129.5 2321.0 1361.5 459.8 614.0 478.4 18.6 -135.6 154.2 15.6
2 x CO2 121.0 288.3 168.3 3617.3 2203.3 530.6 700.2 604.4 73.8 -95.8 169.6 18.1
% de Ch. -12.5 8.1 30.0 55.9 61.8 15.4 14.0 26.3 296.8 29.4 10.0 2.6
Beauce-Appalaches
61-90 139.7 266.7 127.3 2246.0 1312.0 452.7 572.4 481.5 28.8 -90.0 119.7 15.3
2 x CO2 121.3 286.3 166.0 3531.3 2135.0 518.1 663.7 600.4 82.3 -63.3 145.6 17.9
% de Ch. -13.2 7.3 30.4 57.2 62.7 14.4 16.0 24.7 185.8 30.4 21.6 2.6
Bois-Francs
61-90 135.0 272.0 138.0 2608.5 1538.5 504.3 696.0 478.8 -25.5 -217.2 191.6 2.6
2 x C02 119.5 291.0 172.5 3867.0 2385.5 554.7 729.0 593.0 38.3 -136.0 174.3 18.8
% de Ch. -11.5 7.0 25.0 48.2 55.1 10.0 4.7 23.9 250.2 37.4 -9.1 2.7
Estrie
61-90 136.0 273.0 138.0 2607.0 1541.0 529.8 640.6 472.7 -57.1 -167.9 110.8 16.2
2 x CO2 116.7 290.7 175.0 3899.7 2412.3 556.4 655.5 571.5 15.1 -84.0 99.1 18.9
% de Ch. -14.2 6.5 26.8 49.6 56.5 5.0 2.3 20.9 126.4 50.0 -10.6 2.7
Richelieu-St-Hyacinthe
61-90 127.8 277.8 151.0 2923.0 1732.8 534.5 653.5 513.8 -20.7 -139.7 118.9 16.4
2 x CO2 110.0 294.3 185.3 4221.3 2622.0 576.3 721.6 623.2 46.9 -98.4 145.3 19.1
% de Ch. -13.9 5.9 22.7 44.4 51.3 7.8 10.4 21.3 326.6 29.6 22.2 2.7
Montréal-Sud
61-90 127.5 278.5 152.0 3017.0 1797.0 477.7 718.4 458.2 -19.5 -260.2 240.7 16.9
2 x CO2 109.5 295.0 186.5 4310.0 2710.0 558.2 754.4 562.5 4.3 -191.9 196.2 19.5
% de Ch. -14.1 5.9 22.7 42.9 50.8 16.9 5.0 22.8 122.1 26.2 -18.5 2.7
TABLEAU 2. (fin)
Climat DSC FSC LSC UTM DJC EA EP P P-EA P-EP EP-A TMSC*

Outaouais
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61-90 134.0 273.4 140.4 2705.8 1604.6 459.6 564.3 409.6 -50.0 -154.7 104.7 16.3
2 x CO2 115.6 288.0 176.6 3999.6 2486.8 553.3 674.6 557.7 4.4 -116.9 121.4 19.1
% de Ch. -13.7 5.3 25.8 47.8 55.0 20.4 19.5 36.2 108.8 24.4 16.0 2.8
Abitibi-Témiscam.
61-90 145.3 264.7 120.3 2082.0 1224.0 377.2 441.8 374.2 -3.0 -67.6 64.6 15.0
2 x CO2 126.0 284.6 159.7 3374.3 2053.3 517.3 602.2 485.8 -31.5 -116.4 84.9 17.7
% de Ch. -13.3 7.5 32.8 62.1 67.8 37.1 36.3 29.8 -950.0 -72.2 31.4 2.8
Montréal-Nord
61-90 123.5 283.5 161.0 2905.0 1720.0 503.4 680.1 452.6 -50.8 -227.5 176.7 16.5
2 x CO2 106.5 299.0 194.0 4536.0 2822.5 588.1 732.2 544.6 -43.5 -187.6 144.1 19.1
% de Ch. -13.8 5.5 20.5 56.1 64.1 16.8 7.7 20.3 14.4 17.5 -18.4 2.7
A/auria'e
61-90 136.0 270.3 135.3 2541.3 1498.0 501.8 594.2 469.5 -32.3 -124.7 92.4 16.1
2 x CO2 119.7 290.0 171.3 3808.7 2347.0 557.1 724.5 586.3 29.2 -138.2 167.4 18.7
% de Ch. -12.0 7.3 26.6 49.9 56.7 11.0 21.9 24.9 190.4 -10.8 81.2 2.6
Soguenay-Lûc-SK/ean
61-90 144.7 263.0 119.3 2176.3 1283.3 420.2 532.4 382.6 -37.4 -149.8 112.4 15.8
2 x CO2 126.0 283.3 158.3 3392.7 2083.3 489.1 626.7 494.2 5.1 -132.5 137.6 18.2
% de Ch. -12.9 7.7 32.7 55.9 62.3 16.4 17.7 29.2 113.6 11.5 22.4 2.4
Moyenne des douze régions
61-90 136.5 270.8 135.3 2497.7 1475.4 465.6 596.6 444.1 -21.5 -152.5 130.9 15.9
2 x CO2 118.4 289.3 172.2 3801.4 2342.9 538.5 685.0 558.4 20.0 -126.6 146.6 18.5
% de Ch. -13.3 6.8 27.3 52.2 58.8 15.7 14.8 25.7 193.0 17.0 12.0 2.6
DSC (j); FSC (j); LSC (j); DJC (°C); P (mm); EA (mm); EP (mm); TMSC (°C)
*:Pour la température moyenne durant la saison de croissance, le changement a été calculé de la façon suivante: TMSC (2 x COJ - TMSC (1 x
TABLEAU 3. Nombre de jours nécessaires à la maturation sous les climats 1961—1990 et 2 x CO2. (n.m: ne peut être mature; s: le sol ne permet pas
la pratique de la culture en question).

Maïs Sorgho Avoine Orge Blé


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61-90 2xC02 61-90 2 x CO2 61-90 2xC02 61-90 2xC02 61-90 2 x CO2

Bas-St-Laurent n.m 100 n.m 102 95 70 76 72 103 83


Québec 112 95 112 94 88 75 73 71 97 83
Beauce-Appalaches n.m 94 120 96 92 77 74 72 101 85
Bois-Francs 101 94 104 93 83 73 72 68 99 80
Estrie 108 95 108 95 85 75 73 71 89 83
Richelieu-St-Hyac. 103 95 103 95 84 76 73 71 91 83
Montréal-Sud 102 94 100 94 78 74 73 69 88 82
Outaouais 107 94 107 94 84 75 73 68 95 82
Abitibi-Témiscarri. s s 115 93 93 76 73 71 102 82
Montréal-Nord 103 94 103 94 82 76 73 68 90 83
Mauricie 112 94 110 94 85 73 72 69 92 80
Saguenay-Lac-St-J. 117 95 117 95 86 74 73 72 94 79

Soya Fèves Tomate Pois Verts Betterave

61-90 2 x CO2 61-90 2xC02 61-90 2 x CO2 61-90 2 x CO2 61-90 2 x CO2

Bas-St-Laurent 115 93 95 70 106 85 n.m 96 n.m n.m


Québec 104 88 88 75 97 80 108 86 n.m n.m
Beauce-Appalaches 105 91 93 76 108 83 115 93 n.m n.m
Bois-Francs 97 86 83 74 88 77 101 86 n.m n.m
Estrie 96 89 85 76 91 79 103 88 n.m 169
Richelieu-St-Hyac. 93 89 84 76 91 80 99 89 n.m 169
Montréal-Sud 93 87 81 74 87 78 97 87 n.m 162
Outaouais 99 88 84 74 91 78 105 87 n.m 164
Abitibi-Témiscam. 103 86 88 73 96 77 112 87 n.m n.m
Montréal-Nord 95 92 83 76 88 80 100 88 n.m 164
Mauricie 99 86 85 73 92 77 105 86 n.m n.m
Saguenay-Lac-St-J. 105 88 86 74 96 78 113 88 n.m n.m
392 / Singh et al.

le raccourcissement est le plus important sont celles du Bas-St-Laurent-Gaspésie


(22 jours pour le soya, 15 jours pour les fèves et l'avoine, 20 jours pour le blé,
etc.), de Beauce-Appalaches, de l'Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay-Lac-St-
Jean. Celles où il serait le moins important sont: Montréal-Sud, Montréal-Nord et
Richelieu-St-Hyacinthe.
L'orge est la culture dont le temps de maturation serait le moins affecté avec
un avancement compris entre 1 jour au Saguenay-Lac-St-Jean et 5 jours dans
l'Outaouais et Montréal-Nord. Dans le Tableau 3, on retrouvera les résultats con-
cernant le maïs, le sorgho, l'orge, le blé, la tomate, les pois verts et la betterave.

d Rendement des cultures


A l'exception des régions de l'Estrie et du Richelieu-St-Hyacinthe, les changements
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des rendements sous l'effet du doublement du CÛ2 s'avèrent substantiels (Fig.


3). De façon générale, ce sont les régions aux rendements actuellement les plus
élevés qui connaîtraient les plus fortes augmentations: Outaouais (où 6 des cultures
étudiées verront leur rendement croître de plus de 25%), Montréal-Nord, Montréal-
Sud et Bois-Francs. Par ailleurs, la région du Bas-St-Laurent-Gaspésie serait des
plus désavantagées car toutes les cultures subiraient des baisses de rendements
supérieures à 25%.
Les différences de rendements simulés diffèrent grandement selon le type de
culture (Fig. 3). Nous en présenterons les résultats en abordant successivement les
céréales, légumineuses, oléagineuses, cultures végétales et les cultures spéciales.
Les céréales de type €4 (maïs et sorgho) présentent de fortes hausses de rende-
ments (supérieures à 20% dans 4 régions) alors que les céréales de type C3 (avoine,
orge et blé), à l'exception de l'orge, voient en général leur rendement décroître (plus
de 16% dans 4 régions). Une des conséquences de l'augmentation des UTM est
de rendre la culture du maïs possible dans les régions du Bas-St-Laurent et de
Beauce-Appalaches, et celle du sorgho en Beauce-Appalaches.
Les légumineuses voient, à quelques régions près, décroître leur rendement de
façon significative. En particulier, le rendement du soya diminuerait de plus de
15% dans 6 régions, le pois vert dans 5 régions et la fève dans 3 régions.
Concernant les oléagineuses, le tournesol profiterait généralement du réchauffe-
ment climatique. Son rendement prévu croîtrait de plus de 15% dans 5 régions.
Par ailleurs, le cas du colza s'avère plus complexe. En effet, le rendement prévu
diminuerait dans 5 régions et augmenterait dans les 7 autres régions.
Selon la culture végétale considérée, les variations des rendements sont plus
difficiles à généraliser. Les cultures de l'oignon et de la tomate seront défavorisées.
La culture du chou vert affiche, quant à elle, d'importantes différences régionales.
Les cultures spéciales s'avèrent généralement favorisées. La culture de la bet-
terave (variété 2500DD5.5) pourrait être pratiquée dans 6 régions, celle de la pomme
de terre croîtrait partout sauf dans les 2 régions de l'est du Québec et le rendement
du tabac augmenterait dans 8 des douze régions agricoles.
Influence des gaz à effet de serre sur l'agriculture au Québec / 393
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Fig. 3 Changement relatif des rendements dû au climat 2 x CO2. Les cultures pour lesquelles le
changement n'est pas représenté, il l'est soit parce que la culture ne peut être mature sous le
climat actuel ou que le sol ne permet pas leur croissance (voir tableau 3).
394 / Singh et al.

4 Discussion
Concernant la saison de croissance, en comparant les résultats obtenus avec ceux
de Singh et Stewart (1991), il s'avère que le DSC ne diffère pratiquement pas
d'une étude à l'autre. Toutefois, les variations de la FSC et donc de la LSC sont
en moyenne moins importantes dans la présente étude. Par ailleurs, le rapport
de l'United Nations Environnement Programme - Information Unit on Climate
Change (UNEP-IUCC, 1992) indique que pour les prairies canadiennes, la LSC
augmenterait de 10 jours environ suite à une hausse de 1°C de la température
moyenne annuelle. Ce résultat est assez proche de ce qu'on obtient ici. En effet,
l'augmentation de la température moyenne au Québec serait d'environ 2,6°C
(Tableau 2) alors que celle de la LSC serait de l'ordre de 28 jours. On a donc
un rallongement de 11 jours de la LSC pour une augmentation de 1°C de la
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température.
Un stress hydrique plus élevé sous le climat 2 x CC"2 dû à l'augmentation de la
température pourrait être l'un des facteurs responsables de la diminution des rende-
ments des cultures comme le blé, l'avoine, l'orge et le soya. De plus, l'accélération
du temps de maturation pourrait aussi contribuer à la diminution des rendements.
En effet, Sinha (1992) a étudié l'effet de la température sur le riz et le blé. Il
a observé que pour le riz, l'augmentation de la température est toujours accom-
pagnée d'une réduction du temps de maturation, et chaque réduction de cette durée
est associée à une diminution du rendement. Pour le blé, une augmentation de la
température de 0,5°C implique une diminution du temps de maturation de 7 jours et
par conséquent, une diminution du rendement d'environ 0,45 t.ha"1 (tonne/hectare).
Maytin et al. (1995) ont suggéré aussi que la réduction du temps de maturation au-
rait un effet négatif sur le rendement du maïs au Venezuela. L'influence combinée
du stress hydrique et du temps de maturation ainsi que l'importance de l'un de ces
deux facteurs sur les rendements comparativement à l'autre est étudiée en détail
dans Singh et al. (manuscrit non publié).
Pour les cultures de type C4 telles que le sorgho et le maïs, l'effet bénéfique dû à
l'augmentation de la température l'emporterait sur les effets qui pourraient réduire
leurs rendements potentiel et prévu (stress hydrique et temps de maturation plus
court). En effet, la température optimale pour la croissance de ces deux cultures
dans les régions tempérées est comprise entre 25 et 30°C (PAO, 1978). Ainsi, les
conditions de température relatives au climat 2 x CÛ2 seraient plus proches des
conditions optimales nécessaires à leur croissance. C'est généralement le cas aussi
pour le tournesol qui normalement croît mieux sous des climats plus chauds que
celui du Québec, et le tabac qui croît mieux sous un climat chaud et humide. Par
ailleurs, les résultats obtenus pour le soya, les fèves et les pois verts montrent
que si l'hypothèse avancée par Okamoto et al. (1991), à savoir que la culture du
soya est représentative des légumineuses C3, se trouve vérifiée dans la présente
étude pour les rendements potentiels, il n'en est pas de même pour les rendements
prévus. Par exemple, dans les régions des Bois-Francs, Richelieu-St-Hyacinthe et
Influence des gaz à effet de serre sur l'agriculture au Québec / 395

de FOutaouais, les rendements des fèves augmenteraient alors que ceux du soya
diminueraient.
La comparaison des résultats des rendements de cette étude avec ceux obtenus
par Singh et Stewart (1991) utilisant le GISS-MCG indique que pour certaines
cultures telles que le maïs, le sorgho, le blé, l'orge et l'avoine, la tendance des
rendements est globalement similaire. Cependant, l'amplitude de ces changements
est largement plus importante dans l'étude de Singh et Stewart (1991) que dans
celle présentée ici. On peut citer l'exemple du maïs où selon Singh et Stewart
(1991), le rendement prévu augmenterait respectivement de 175,7 et 1133,8% dans
les régions de Montréal-Sud et de l'Outaouais, tandis que selon la présente étude,
l'augmentation projetée pour ces deux régions serait respectivement de 36,1 et
32,6%. Pour la pomme de terre, le colza et le tournesol, la tendance à l'augmentation
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ou à la diminution est différente d'une étude à l'autre.


Les rendements simulés de certaines cultures ont été vérifiés avec les rendements
observés. Cependant, une des sources d'erreurs qui pourrait affecter ce type d'étude
provient du fait que les modèles de culture qui existent actuellement (Ceres-Maize;
Ceres-Wheat; Soygro, etc.), de même que celui utilisé dans cette étude ne sont
pas testés sous les conditions climatiques projetées par les modèles de circulation
générale (MCG). D'autre part, ces modèles supposent que les éléments nutritifs du
sol ne constituent pas un facteur limitant pour la croissance des cultures et les ren-
dements. En effet, Jenny (1941) rapporte que des températures du sol élevées cor-
respondent à de faibles rapports C/N (Carbone/Azote). Ainsi les données publiées
par Jenny (1980) indiquent qu'une augmentation de 3°C de la température du sol
pourrait causer une diminution d'environ 3 fois du rapport C/N dans le sol ce qui
par conséquent aurait une répercussion négative sur la croissance des cultures.
L'augmentation de la concentration atmosphérique du CÛ2 n'implique pas seule-
ment l'effet du changement climatique, mais aussi son effet fertilisant sur les cul-
tures. Concernant l'effet fertilisant, plusieurs études ont été réalisées durant la
dernière décennie (Kimball, 1983; Cure, 1985; Strain, 1987) dont une synthèse
détaillée a été faite par Idso et Idso (1994). Celles-ci suggèrent une hausse des
rendements en réponse à l'augmentation de la concentration ambiante du COa-
Cet effet serait plus bénéfique pour les cultures de type Ça que pour les cultures
de type C$. En se basant sur les résultats de ces études, les modélisateurs com-
mencent à corriger les modèles de cultures lors de l'évaluation de l'influence de
ce phénomène sur les cultures, soit en doublant la capacité photosynthétique des
plantes ou en intégrant l'effet d'une concentration du CO2 double de la concentra-
tion actuelle sur l'évapotranspiration (Easterling et al., 1992; Nonhebel, 1993; Wolf
et van Diepen, 1995). Cependant, quelques remarques s'imposent. D'une part, il y
a une confusion concernant l'effet du doublement du CÛ2 atmosphérique en rela-
tion avec l'utilisation des résultats des MCG. En effet, dans la simulation du climat
actuel par les MCG, on utilise une concentration de CC>2 de 300 ppm. Un dou-
blement du CÛ2 dans leur contexte correspond donc à 600 ppm. D'autre part,
396 / Singh et al.

les modèles de cultures ont été validés pour la concentration de 350 ppm, ce qui
signifie que le doublement de CO2 dans leur contexte correspond à 700 ppm
ce qui est supérieur de 20% à la concentration de base des MCG. Pour cette
raison, les concentrations de base des MCG et des modèles de cultures ne sont
pas comparables.
Un autre point souvent ignoré, est le temps du doublement du CO2 dans
l'atmosphère. En effet, on pense que le doublement de ce gaz dans l'atmosphère
se produirait entre 2030 et 2050 (Houghton et al., 1990). Ceci se réfère dans le
contexte de la modélisation climatique au doublement 'effectif du CO2 , ce qui
veut dire en terme de forage radiatif, la combinaison du CO2 et des autres gaz à
effet de serre (CH4, NO*, etc.). Cependant, si on considère que la concentration du
CO2 continue à augmenter selon le taux actuel qui est de 1,8 ppm par an (Houghton
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et al.,1990), alors cette concentration serait d'environ 460 ppm vers l'an 2050 ce
qui est supérieure à la concentration actuelle d'environ 30%. S'appuyant sur ce
fait, les corrections de la capacité photosynthétique doivent être basées sur une
augmentation du CO2 de 30% et non de 100%. C'est la raison pour laquelle l'effet
bénéfique de la hausse du CO2 atmosphérique sur les cultures pourrait ne pas être
aussi important que ce que l'on pense et particulièrement dans le cas des céréales
de type C4 (El Maayar et al., manuscrit non publié).
Par ailleurs, même s'il est admis que l'augmentation du CO2 ambiant devrait
avoir un effet bénéfique sur les cultures, un obstacle majeur à l'extrapolation des
résultats expérimentaux obtenus dans un environnement contrôlé se présente, à
savoir la mauvaise connaissance des effets potentiels de ce phénomène et du change-
ment climatique sur les maladies des cultures qui en résulteraient et de leur contrôle.
En effet, si l'augmentation de la concentration ambiante du CO2 agit comme un
fertilisant, la croissance de la mauvaise herbe pourrait être stimulée aussi bien
que celle de la culture et parfois même au détriment de la culture (National Re-
search Council, 1976; Waggoner, 1983). Les expériences dans le champ avec des
fertilisants conventionnels indiquent qu'une augmentation de la compétition de la
mauvaise herbe pourrait se produire en réponse à une augmentation des éléments
nutritifs (Vengris et al., 1955; Gruenhagen et Nalewaja, 1969). Ainsi, la présence de
la compétition avec la mauvaise herbe pourrait éliminer la hausse des rendements
prévue pour une concentration ambiante du CO2 plus élevée que la concentration
actuelle (Fabricius et Nalewaja, 1968; Patterson, 1985).
Enfin, la plupart des modèles de culture utilisés dans les études d'évaluation de
l'effet du changement climatique sur l'agriculture utilisent l'équation de Penman
pour le calcul de la transpiration des plantes. Cependant, d'une part cette équation
suppose que la surface de la plante n'oppose pas de résistance au passage de la
vapeur à travers la plante vers l'air. D'autre part, les expériences réalisées pour
quantifier l'effet de l'augmentation de la concentration du COa sur la résistance
stomatique montrent que celle-ci diminue considérablement lorsqu'on augmente
la concentration du CO2 ambiant de 300 à 600 ppm (Rosenberg, 1982; Morison
Influence des gaz à effet de serre sur l'agriculture au Québec / 397

et Gifford, 1983; Morison, 1987). C'est pour cela que l'utilisation de l'approche
de Penman dans les modèles de cultures pour le calcul de l'évapotranspiration
potentielle pourrait induire une erreur dans l'estimation des rendements des cultures
sous le climat 2 x CÛ2- II faut noter aussi que dans cette étude on admet que
l'équation 4 reliant la couverture nuageuse du ciel au rayonnement global et qui
a été calibrée pour les deux locations de Wageningen et Kabanyolo en Hollande
(De wit, 1965) est valable dans le cas du Québec et suppose que la structure
physiologique des plantes ne change pas.

8 Conclusion
Cette recherche consistait à évaluer l'influence du climat 2 x CO2 sur l'agriculture
au Québec. Les résultats obtenus montrent que, sous le climat 2 x CÛ2,
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d'importants changements affecteraient à la fois les variables agroclimatiques, le


temps de maturation et les rendements des cultures.
En ce qui concerne les variables agroclimatiques, il pourrait y avoir une aug-
mentation de la température moyenne durant la saison de croissance au Québec
d'environ 2,6°C. Par conséquent, la saison de croissance pourrait se rallonger
d'environ 37 jours en moyenne, les unités thermiques maïs et les degrés jours de
croissance s'accroîtraient durant la saison de croissance respectivement d'environ
53 et 59,5% en moyenne, les précipitations augmenteraient d'environ 25% et enfin
l'évapotranspiration actuelle et potentielle augmenteraient respectivement d'environ
9,7% et 16,4%.
L'autre conséquence de l'augmentation de la température pourrait être l'accéléra-
tion du temps de maturation des cultures. Cette accélération serait plus ou moins
importante selon la culture et selon la région. En effet, elle pourrait atteindre 25
jours pour les pois-verts dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean et ne dépasserait
pas les 5 jours pour l'orge.
L'une des principales constatations concerne la réponse des différentes espèces
de céréales au changement climatique. En effet, les céréales de type C4 (sorgho
et le maïs) auraient un rendement plus élevé dans pratiquement toutes les douze
régions agricoles sous le climat 2 x CÛ2 que sous le climat actuel. Par contre, les
céréales de type Ça (le blé, l'orge et l'avoine) auraient un rendement inférieur. Il
faut aussi ajouter à cela la possibilité de cultiver la variété de la betterave dont la
maturation nécessite 2500DD5.5 dans certaines régions.

Remerciement
Cette étude a été réalisée grâce au support financier de la Société Royale
Géographique du Canada et du Service de l'environnement atmosphérique. Nous
remercions également M. Robert Stewart d'Agriculture Canada qui a bien voulu
nous fournir le modèle de culture de la PAO qu'il a lui même modifié. Nos remer-
ciements s'adressent aussi aux deux évaluateurs anonymes pour leurs commentaires
constructifs.
398 / Singh et al.

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