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Management international
International Management
Gestiòn Internacional

Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz


vs Globe
What Measure for National Culture? Hofstede vs Schwartz vs
Globe
¿Qué medida utilizar para la cultura nacional? Hofstede vs
Schwartz vs Globe
Emna Moalla

Processus stratégiques et managériaux d’internationalisation Article abstract


Internationalization strategic and managerial processes National culture «or cultural distance» has been the subject of several studies
Processos estratégicos y de gestión de la internacionalización in the field of International Business (IB). To measure cultural distance this
Volume 20, Special Issue, 2016 research has mainly used Hofstede’s cultural framework. This article assesses
and compares the most important cultural frameworks in IB. Based on a
URI: https://id.erudit.org/iderudit/1063703ar sample of interfirm linkages carried out by French companies with partners
across the world the study shows different results according to the cultural
DOI: https://doi.org/10.7202/1063703ar
framework used. While the Schwartz and Globe frameworks as well as the
revised Hofstede’s framework seem to affect the entry mode choice, the
See table of contents Hofstede’s initial framework does not show any significant results.

Publisher(s)
HEC Montréal
Université Paris Dauphine

ISSN
1206-1697 (print)
1918-9222 (digital)

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Moalla, E. (2016). Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs
Schwartz vs Globe. Management international / International Management /
Gestiòn Internacional, 20, 26–37. https://doi.org/10.7202/1063703ar

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Quelle mesure pour la culture nationale ?
Hofstede vs Schwartz vs Globe
What Measure for National Culture?
Hofstede vs Schwartz vs Globe
¿Qué medida utilizar para la cultura nacional?
Hofstede vs Schwartz vs Globe
EMNA MOALLA
ESSCA Ecole de Management

RÉSUMÉ ABSTRACT RESUMEN


La culture nationale « ou distance culturelle » National culture «or cultural distance» La cultura nacional « o distancia cultural » es

Pour citer cet article : Moalla, E. (2016). Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz vs Globe. Management international,
a fait l’objet de plusieurs recherches dans le has been the subject of several studies in objeto de varias investigaciones en el campo
champ du management international (MI). the field of International Business (IB). To de la gestión internacional (GI). Con el fin
Afin de mesurer la distance culturelle, ces measure cultural distance this research has de medir la distancia cultural, dichas inves-
recherches ont largement mobilisé le cadre mainly used Hofstede’s cultural framework. tigaciones han movilizado ampliamente el
culturel de Hofstede. Cet article évalue et This article assesses and compares the most marco cultural de Hofstede. Este artículo
compare les différents cadres culturels les important cultural frameworks in IB. Based evalúa y compara los diferentes marcos cul-
plus importants en MI. S’appuyant sur un on a sample of interfirm linkages carried out turales más importantes en GI. Apoyándose
échantillon d’opérations de rapprochement by French companies with partners across sobre una muestra de operaciones de acerca-
menées par des entreprises françaises à the world the study shows different results miento llevadas a cabo por empresas fran-
l’étranger, l’étude révèle des résultats dif- according to the cultural framework used. cesas en el extranjero, dicho estudio revela
férents selon le cadre culturel mobilisé. Si les While the Schwartz and Globe frameworks resultados diferentes según el marco cul-
cadres culturels de Schwartz et de Globe, tout as well as the revised Hofstede’s framework tural movilizado. Si los marcos culturales
comme le cadre révisé de Hofstede, semblent seem to affect the entry mode choice, the de Schwartz y de Globe, así como el marco
influencer le choix du mode d’entrée, aucune Hofstede’s initial framework does not show revisado de Hofstede, parecen influenciar
incidence ne résulte du cadre culturel initial any significant results. la escogencia del modo de entrada, ninguna
de Hofstede. Keywords: National culture, Hofstede, incidencia resulta del marco cultural inicial
Mots clés : culture nationale, Hofstede, Globe, Schwartz, entry mode, French com- de Hofstede.
Globe, Schwartz, modes d’entrée, entre- panies Palabras clave: cultura nacional, Hofstede,
prises françaises Globe, Schwartz, modos de entrada, emp-
resas francesas 

D ans le champ du management international (MI), la ques-


tion de l’incidence de la culture nationale, que l’on voit
également sous l’appellation de distance culturelle, a été lar-
deux cadres culturels alternatifs, Schwartz et Globe, sont parti-
culièrement retenus. Toutefois, la mobilisation de ces modèles
culturels demeure relativement limitée à ce jour (Drogendijk et
gement traitée (Brouthers et Brouthers, 2001; Drogendijk et Slangen, 2006; Kim et Gray, 2009; Moalla, 2015) et un manque
Slangen, 2006; Harzing et Pudelko, 2016; Tihanyi et al., 2005). de consensus sur les moyens d’évaluer la culture continue de
Différents liens ont été analysés notamment avec la localisation marquer la littérature (Caprar et al., 2015). Cette contribution
des investissements directs à l’étranger, les choix des modes tente ainsi de combler ces manquements en se focalisant sur les
d’entrée ou encore la performance des investissements étran- mesures de la culture nationale. Elle cherche dès lors à examiner
gers. Ces études empiriques antérieures ont majoritairement les effets comparatifs des cadres culturels les plus importants
mobilisé le cadre culturel initial de Hofstede pour appréhender en MI (Hofstede, Schwartz et Globe).
la culture nationale (Harzing et Pudelko, 2016). Ce cadre culturel Il s’avère, par ailleurs, que la culture nationale a été sou-
fait toutefois l’objet de nombreuses critiques (Schwartz, 1994; vent analysée et reliée au choix du mode d’entrée (Harzing et
20(special), 26-37.

Shenkar, 2001, 2012; Steenkamp, 2001) et ses limites ne cessent Pudelko, 2016) qui constitue une des décisions stratégiques les
d’être soulignées. Plusieurs auteurs incitent même à l’utilisa- plus étudiées en MI (Werner, 2002). Il semble intéressant d’ana-
tion de mesures alternatives pour examiner l’effet de la culture lyser ce même lien afin de rapprocher nos résultats de ceux des
nationale sur des décisions de développement à l’international études antérieures. Cette étude tente d’évaluer la pertinence des
(Shenkar, 2001, 2012; Harzing, 2003). Dans la littérature en MI, mesures de la culture nationale en analysant leurs incidences
Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz vs Globe 27

sur le choix du mode d’entrée des entreprises françaises. Ainsi, 116000 salariés travaillant au sein d’une firme multinationale
notre contribution est essentiellement d’ordre méthodologique (FMN) : International Business Machines (IBM). Il a collecté des
en mettant en perspective la mesure de la culture nationale. données relatives aux valeurs des salariés de cette FMN dans plus
Les investigations empiriques menées révèlent des résultats d’une cinquantaine de pays. Cette étude lui a permis de mettre
différents selon le cadre culturel mobilisé. Si les conclusions en évidence quatre dimensions de la culture nationale (indivi-
résultant des cadres culturels de Schwartz, de Globe et de la dualisme versus collectivisme; distance hiérarchique; contrôle
version révisée de Hofstede convergent, ceci n’est pas le cas du de l’incertitude; masculinité versus féminité). Hofstede et al.
cadre culturel initial de Hofstede. (2010) précisent qu’ « une dimension est un aspect d’une culture
que l’on peut mesurer par comparaison avec d’autres cultures »
Après une revue des divers cadres culturels les plus mobi-
(p. 47). Pour chacune des dimensions (cf. tableau 1), un score
lisés en MI, le lien fait dans les recherches antérieures entre la
est accordé par pays. Le travail mené par Hofstede a connu des
culture nationale et le choix du mode d’entrée sera examiné
améliorations ainsi qu’une extension de la couverture géogra-
permettant ainsi de formuler les hypothèses de recherche.
phique. Il a également été complété par deux autres dimensions
Afin de tester ces hypothèses, les caractéristiques de l’étude
(l’orientation à long terme versus court terme et indulgence
empirique et de la méthodologie employée seront présentées.
versus sévérité). En dépit de sa large utilisation dans les études
Les principaux résultats feront par la suite objet d’analyse et
traitant de la culture nationale (Brouthers et Brouthers, 2001,
de discussion.
Harzing et Pudelko, 2016; Kogut et Singh, 1988; Padmanabhan
et Cho, 1996), le cadre culturel de Hofstede est très critiqué et
Culture Nationale de nombreuses limites ont été soulignées par divers auteurs
(Schwartz, 1994; Shenkar, 2001, 2012; Steenkamp, 2001).
Quand Hofstede (1980) considère la culture comme une
programmation mentale collective, d’Iribarne (1993) la défi- Après le travail pionnier d’Hofstede, d’autres chercheurs se
nit comme un référentiel de sens. La culture peut ainsi être sont fondés sur la même approche, l’approche des dimensions,
considérée comme un référentiel commun à un même groupe pour suggérer d’autres classifications de la culture. Le psychologue
d’individus qui comprend un ensemble de normes et de valeurs Shalom H. Schwartz a mené une enquête auprès d’un échantillon
influençant leurs actions et leurs décisions (Dupuis, 2004). La d’étudiants et d’instituteurs dans plus de soixante pays. Entre
culture nationale offre un cadre de compréhension, spécifique à 1988 et 2007, l’auteur a développé un ensemble d’items (56-57
chaque nation, qui est fonction de facteurs comme les langues, items) correspondant à des valeurs-types. Chaque répondant,
les ethnies, les croyances religieuses et les normes sociales étudiant ou instituteur, a évalué l’importance de chaque item en
(Angué et Mayrhofer, 2010). tant que principe directeur de sa vie. L’analyse a porté à la fois
sur le niveau individuel et culturel, puisque les valeurs reflètent
Löning (1994) et Pesqueux (2004) reprennent les travaux l’expérience de l’individu et également l’influence culturelle. Les
faisant le lien entre la culture nationale et la performance de résultats ont montré, qu’au niveau individuel, seuls 45 items ont
l’entreprise. Löning (1994) présente un schéma chronologique une signification cohérente des variations culturelles inter-pays.
des différentes études avec, tout d’abord, les recherches en Ces 45 items ont été repris afin d’entamer l’analyse au niveau
management comparatif correspondant à la période de 1950 national. Ainsi, Schwartz (1994, 1999) a identifié sept valeurs-
à 1970. Par la suite, l’auteur cite les travaux du Laboratoire types au niveau culturel : conservatisme, autonomie intellectuelle,
d’Econométrie et de Sociologie du Travail (LEST) d’Aix-Mar- autonomie affective, hiérarchie, engagement égalitaire, domination
seille Université ainsi que ceux de l’Ecole néerlandaise avec les et harmonie. L’auteur les a résumées en trois dimensions bipolaires,
travaux de Geert Hofstede (début des années 1980), et enfin, à savoir : « ‘embeddedness’ versus autonomie », « hiérarchie versus
les études qui portent sur la gestion des entreprises et les tradi- engagement égalitaire » et « maîtrise versus harmonie » (cf. tableau
tions nationales de Philippe d’Iribarne. De son côté, Hartmann 1). Comparées au modèle de Hofstede, ces trois dimensions bipo-
(2012) propose le classement chronologique suivant pour résu- laires demeurent nettement moins mobilisées en dépit de la solidité
mer les principales contributions à la théorie des dimensions théorique évoquée par Steenkamp (2001). A notre connaissance,
culturelles : Hall (1959, 1966, 1976); Kluckhohn et Strodtbeck seuls quelques travaux (Drogendijk et Slangen, 2006; Kim et Gray,
(1961); Hofstede (1980); l’enquête connue sous l’appellation 2009; Moalla, 2015) ont utilisé le modèle culturel de Schwartz.
« World Values Survey » (Inglehart, 2004; Inglehart et al., 1998);
Un autre cadre culturel plus récent a été proposé par le pro-
Hampden-Turner et Trompenaars (1993); Trompenaars et
jet GLOBE (Global Leadership and Organizational Behavior
Hampden-Turner (1998); Schwartz (1999) et enfin le projet
Effectiveness) et vient présenter d’autres dimensions culturelles
GLOBE (House et al., 2004). Hartmann présente ces travaux
(Chhokar et al., 2007; House et al., 2004). Au milieu des années
comme un effort collectif pour une meilleure compréhension
1990, une équipe de chercheurs avec l’aide de plusieurs collabo-
des valeurs culturelles permettant une théorie plus complète.
rateurs volontaires a recueilli des données relatives à environ
Les recherches dans le champ du MI s’appuient majori- 17000 cadres dirigeants. L’enquête couvre une soixantaine de
tairement sur les facteurs de différenciation culturelle mis en pays et a été conduite dans près de 1000 organisations opérant
avant par l’approche du management comparé. Au sein de principalement dans 3 secteurs industriels : agroalimentaire,
cette approche, le travail qui a marqué le plus cette discipline services financiers et télécommunications. L’intérêt de l’équipe
est celui de Hofstede. En effet, une des premières recherches à a, tout d’abord, porté sur le lien entre la culture et les styles de
avoir proposé des dimensions de la culture nationale revient au leadership pour s’élargir, par la suite, à d’autres aspects des
psychologue néerlandais, Geert Hofstede. Au début des années cultures nationales et organisationnelles. Le projet GLOBE
1970, Hofstede a mené une enquête par questionnaire auprès de est basé sur une revue exhaustive de la littérature traitant des
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dimensions culturelles (House et al., 2004) qui ont permis dimension intitulée l’orientation vers l’avenir est basée sur
d’identifier neuf dimensions (cf. tableau 1). L’équipe conserve la valeur « orientation temps » de Kluckhohn et Strodtbeck
plusieurs des dimensions culturelles de Hofstede comme la (1961). La dimension orientation à la performance est inspirée
distance hiérarchique et le contrôle de l’incertitude. Elle divise des travaux de McClelland (1985) portant sur les besoins de
la dimension « individualisme versus collectivisme » en col- réalisation (need for achievement). Finalement, une nouvelle
lectivisme institutionnel et collectivisme endogroupe. Pour la dimension, découlant de plusieurs autres travaux (Kluckhohn et
dimension « masculinité-féminité », le projet GLOBE distingue Strodtbeck, 1961; McClelland, 1985), a été proposée et s’intitule
l’égalitarisme des sexes et la confiance en soi. Une septième orientation humaine. Pour ce faire, l’équipe menant le projet

TABLEAU 1
Les cadres culturels de Hofstede, Schwartz et Globe
Cadres
Dimensions Définitions Limites Etudes
culturels

Hofstede Individualisme Met en évidence le rapport de l’individu avec le groupe • Enquête menée Brouthers
versus dans une seule et Brouthers
collectivisme entreprise, IBM : (2001); Cho et
problème de Padmanabhan
Distance Fait référence à la manière dont une organisation généralisation (2005); Huanglin
hiérarchique traite l’inégalité des individus; autrement dit, le degré des résultats et Schaan
d’acceptation des inégalités de pouvoir entre les individus. • Enquête menée (2008); Slangen
courant les années et Tulder (2009);
Contrôle de Reflète la manière dont la société répond à l’incertitude 1970 : problème Drogendijk et
l’incertitude et à l’imprévisibilité de l’avenir de validité des Slangen (2006);
résultats après Malhotra et al.
Masculinité Traite de la question de la division des rôles entre les sexes plus de 40 ans (2011); Venaik et
versus féminité dans la société et exprime si une société est marquée • Remise en question Brewer (2013)
par des valeurs masculines ou féminines de l’exhaustivité
des dimensions
Orientation à long Concerne le lien avec l’orientation temporelle des culturelles
terme versus différentes cultures. Certaines valeurs, comme la (Schwartz, 1994)
court terme persévérance et la prévoyance, sont associées aux cultures • Remise en question
s’orientant au long terme. A l’inverse, les cultures à de la validité
orientation court terme veillent au respect de la tradition des échelles de
et des obligations sociales. mesure au niveau
des individus ou
Indulgence Mesure la tendance qu’ont les individus à satisfaire leurs
des organisations
versus sévérité désirs (plaisir de la vie, bonheur, loisirs, etc.).

Schwartz ‘Embeddedness’ Définit la nature des relations et la frontière entre • Couverture Drogendijk et
versus autonomie l’individu et le groupe. géographique Slangen (2006);
Les cultures considérées comme « autonomes », partielle Kim et Gray
valorisent l’autonomie et l’unicité personnelle. On • La nature non- (2009)
distingue l’autonomie intellectuelle (intellectuelle orthogonale des
incite les personnes à poursuivre leurs propres idées dimensions rend
et orientations intellectuelles de façon indépendante) difficile l’utilisation
et l’autonomie affective (met l’accent sur le désir de des analyses
l’individu et l’encourage à acquérir une expérience statistiques
affective positive). Les cultures considérées comme multivariées
« ‘embeddedness’ » perçoivent l’individu comme une (Steenkamp, 2001)
entité intégrée dans le groupe.

Hiérarchie versus Consiste à garantir les comportements responsables


engagement dans le but de préserver le tissu social. Les cultures
égalitaire égalitaires incitent à la reconnaissance de l’autre comme
un égal partageant les mêmes intérêts fondamentaux
que tous êtres humains. La « hiérarchie », repose sur
des systèmes hiérarchiques reconnaissant la répartition
inégale du pouvoir et des rôles comme légitime.

Maîtrise versus Concerne les relations entre l’humanité et les mondes


harmonie sociaux et naturels. La culture d’harmonie s’insère dans
le monde social et naturel et essaie de comprendre
et d’accepter plutôt que de changer ou de diriger. La
culture de maîtrise encourage l’affirmation de soi afin
de maîtriser, diriger et modifier l’environnement naturel
et social dans le but d’atteindre des objectifs personnels
ou de groupe.
Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz vs Globe 29

TABLEAU 1
Les cadres culturels de Hofstede, Schwartz et Globe
Cadres
Dimensions Définitions Limites Etudes
culturels
Globe Distance Reflète le degré d’acceptation de la répartition inégale • Couverture Kim
hiérarchique du pouvoir de la part des membres d’un groupe. géographique et Gray (2009);
• Similitudes avec le Malhotra
Contrôle de Reflète la manière dont un groupe repose sur des
cadre culturel de et al. (2011);
l’incertitude normes sociales, des lois et des règles pour atténuer
Hofstede Karhunen et
l’imprévisibilité des événements futurs.
• Remise en question Ledyaeva (2012);
Orientation Reflète la manière dont le groupe encourage et récompense de la validité des Venaik
humaine les personnes pour leur générosité, gentillesse, attention, échelles de mesure et Brewer (2013)
justesse à l’égard d’autrui. au niveau des
individus ou des
Collectivisme Mesure les pratiques institutionnelles encourageant et
organisations
institutionnel récompensant la distribution collective de ressources
et l’action collective.
Collectivisme Reflète la manière dont les individus expriment la fierté, la
endogroupe loyauté et la cohésion dans leurs organisations ou familles.
Confiance en soi Reflète la manière dont les individus sont capables de
s’affirmer, de se confronter et d’être agressif dans leurs
relations avec les autres.
Egalitarisme des Mesure le degré de minimisation des inégalités entre
sexes les sexes.
Orientation vers Reflète le degré d’engagement des individus dans des
l’avenir comportements orientés vers le futur
Orientation à la Reflète la manière dont l’organisation encourage et
performance récompense les membres du groupe pour l’amélioration
des performances et l’excellence.

a fait correspondre 78 questions à ces différentes dimensions. Au-delà de ces controverses, ce travail fait preuve de robus-
Dans son étude, le projet GLOBE distingue entre les pratiques tesse en utilisant plusieurs méthodes de mesure pour valider
culturelles, c’est-à-dire une description de la culture « telle quelle empiriquement les différentes hypothèses du modèle. Dans le
est » (“as is”), et les valeurs culturelles, c’est-à-dire un jugement champ du MI, le projet GLOBE gagne rapidement l’intérêt des
de cette même culture « telle qu’elle devrait être » (“should be”). chercheurs, faisant face à l’étude de Hofstede. Hartmann (2012)
Lorsque certains chercheurs (Hartmann, 2012; Javidan et al., ajoute que les recherches en management interculturel ont de plus
2006) mettent en évidence l’ampleur du projet GLOBE, d’autres en plus recours à cette étude et qu’il semble possible qu’elle mette
(Hofstede et al., 2010) nuancent ces propos en évoquant les simi- fin à la prédominance des dimensions culturelles de Hofstede.
litudes avec l’étude de Hofstede. Il s’agit du premier débat actuel Le tableau 1 présente une synthèse des trois cadres cultu-
sur le projet GLOBE. Il est vrai qu’on retrouve, dans l’étude de rels et liste les principales limites de chaque approche. Il cite
GLOBE, plusieurs dimensions de Hofstede comme la distance également, d’une manière non-exhaustive, les études ayant
hiérarchique et le contrôle de l’incertitude. Toutefois, Venaik et mobilisé chaque cadre.
Brewer (2010) atténuent ce constat en montrant que cette der-
nière dimension, contrôle de l’incertitude, représente des aspects
Culture Nationale et Modes D’entrée
différents dans les deux études. En effet, le contrôle de l’incer-
titude dans l’étude de Hofstede correspond au stress sociétal. A La culture nationale a été souvent analysée pour expliquer diffé-
l’inverse, dans l’étude de GLOBE, il reflète la manière dont une rentes décisions stratégiques à l’international et notamment le
société a des règles et des lois bien définies. Dans la même idée, choix des modes d’entrée (Harzing et Pudelko, 2016, Morschett
Peterson (2004) explique la complémentarité de ces deux études. et al., 2010). De nombreuses recherches ont examiné le rôle
Cependant, et contrairement à l’étude de Schwartz et de Hofstede, de la culture nationale dans le choix du mode d’entrée sur les
le projet mené par House et al. (2002) a distingué les pratiques marchés étrangers. Si certaines études empiriques montrent
culturelles des valeurs culturelles afin de permettre aux répon- que la joint-venture ou le contrôle partagé (comparativement
dants de décrire et de juger la culture. Or, les auteurs du Projet à la filiale entièrement possédée ou le contrôle total) est le
GLOBE ont démontré une corrélation négative et significative entre mode d’entrée adéquat face à une forte culture nationale entre
ses deux versions (entre sept des neuf dimensions de la culture le pays d’origine et le pays d’accueil (Brouthers et Brouthers,
nationale). Ce constat fait l’objet du deuxième débat animant 2001; Kogut et Singh, 1988), d’autres démontrent le contraire
les échanges entre les académiciens (Brewer, 2007; Maseland et (Anand et Delios, 1997; Padmanabhan et Cho, 1996).
Van Hoorn, 2009; Peterson, 2004; Venaik et Brewer, 2010) afin L’examen de la relation entre la culture nationale et le choix
d’expliquer l’existence de corrélations négatives. du mode d’entrée dans les études antérieures a montré des
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résultats contradictoires (Morschett et al., 2010). De plus, la En présence d’une forte culture nationale, Brouthers et Brouthers
méta-analyse menée par Morschett et al. (2010) sur les modes (2001) montrent que les entreprises choisissent les coopérations
d’entrée ne permet pas d’affirmer un effet direct et systéma- dans le but de répondre aux contraintes de coûts et d’incertitude.
tique entre la distance culturelle et le choix du mode d’entrée. Dans ce sens, Kogut et Singh (1988) soulignent que les différences
Dans le même sens, la méta-analyse menée par Tihanyi et al. culturelles entre le pays d’origine et le pays d’accueil augmentent
(2005) et portant exclusivement sur la distance culturelle ne le niveau de risque et poussent les entreprises étrangères accédant
montre pas un lien significatif avec le choix du mode d’entrée. au marché américain à choisir des investissements moins risqués
Plus récente, la revue effectuée par Harzing et Pudelko (2016) comme la joint-venture. Au sein même des modes coopératifs,
sur 92 recherches montre que 35 % des études trouvent un lien Majocchi et al. (2013) montrent que plus les différences culturelles
positif, 30 % un lien négatif et 31 % aucun lien entre la distance entre le pays d’accueil et le pays cible sont importantes, plus les
culturelle et le choix du mode d’entrée. entreprises préfèrent nouer des alliances non capitalistiques par
comparaison aux joint-ventures. C’est dans cette même logique
Afin de comprendre ces résultats non-concluants, certains
que s’inscrit désormais notre recherche. Ainsi, notre hypothèse
auteurs ont essayé de résoudre « le paradoxe de la culture natio-
centrale postule que la culture nationale entre le pays d’origine et
nale » relevé par Brouthers et Brouthers (2001) appelé également
le pays cible influence négativement la probabilité de choisir des
« la myopie concernant la distance culturelle » par Harzing (2003).
fusions-acquisitions plutôt que des coopérations.
Les explications apportées relèvent soit de l’effet modérateur
des attributs de l’expérience (Cho et Padmanabhan, 2005) ou Si ces deux approches ont divisé les recherches antérieures sur
de l’âge de la filiale (Wilkinson et al., 2008); soit de la présence la distance culturelle et le choix du mode d’entrée, il n’en va pas
d’une relation non linéaire entre la culture nationale et le choix de même pour la mesure de la culture nationale. En observant 92
du mode d’entrée (Huanglin et Schaan, 2008; Malhotra et al., recherches antérieures, Harzing et Pudelko (2016) constatent que
2011); soit encore de l’effet d’intéraction existant entre la culture la mesure de la culture nationale est homogène dans la majorité
nationale et le risque politique (Lopez-Duarte et Vidal-Suarez, des études. Ils comptent 82 études mobilisant le cadre culturel
2010). Ces explications semblent néanmoins partielles et peu de Hofstede sur les 92 recherches recensées. Il s’avère ainsi que
convaincantes en tenant compte du nombre d’investigations les limites relevées dans plusieurs travaux, remettant en cause
empiriques essayant de comprendre cette relation. Shaver (2013) la validité de ce cadre, n’ont pas inhibé le recours aux scores de
va même plus loin en s’interrogeant s’il y a vraiment besoin de Hofstede et ce malgré la présence de nouvelles études plus récentes
plus de recherches sur les modes d’entrée. comme celles de Schwartz (Schwartz, 1994, 1999) ou encore du
projet GLOBE (House et al., 2002; House et al., 2004). Dès lors,
Deux différentes approches peuvent être observées dans les une explication semble ainsi pertinente ou du moins intéressante
recherches antérieures (Tihanyi et al., 2005; Morschett et al., à examiner afin d’expliquer les résultats contradictoires. La
2010). La première approche prédit une relation positive entre la mesure de la culture nationale paraît une raison possible pouvant
culture nationale et le niveau de participation dans le choix du répondre au « paradoxe de la culture nationale », pour reprendre
mode d’entrée. Selon cette approche, d’importantes différences les propos de Brouthers et Brouthers (2001). Nous déclinons, de
culturelles génèrent des coûts de transaction plus élevés et des ce fait, notre hypothèse centrale en différentes sous-hypothèses
difficultés de transfert de compétences. De ce fait, choisir un mode afin d’évaluer la pertinence des mesures de la culture nationale
d’entrée permettant de contrôler davantage la filiale étrangère en analysant leurs incidences sur le choix du mode d’entrée.
est privilégié. Bien que ce raisonnement paraisse logique, les Chaque sous-hypothèse correspond à un cadre culturel diffé-
arguments avancés le semblent un peu moins. Ces arguments rent : Hofstede (H1), Schwartz (H2), la version pratique du projet
se fondent à la fois sur l’environnement externe comme le mar- GLOBE (H3) et enfin la version valeur du projet GLOBE (H4).
ché mais également interne sur le fonctionnement de la filiale
étrangère. Or la culture nationale tente principalement d’offrir H1 : La culture nationale mesurée par les dimensions de
un cadre de compréhension spécifique au pays et ne prend pas Hofstede influence négativement la probabilité de choisir des
en compte les niveaux organisationnels ou individuels. Cette fusions-acquisitions plutôt que des coopérations
première approche semble dès lors manquer de cohérence. H2 : La culture nationale mesurée par les dimensions de
Schwartz influence négativement la probabilité de choisir des
La deuxième approche observée prévoit une relation négative
fusions-acquisitions plutôt que des coopérations
entre la culture nationale et le niveau de participation dans le
choix du mode d’entrée. En effet, cette approche s’inscrit dans H3 : La culture nationale mesurée par les dimensions (pra-
une logique de réduction des risques et de l’incertitude. Les tiques) du projet GLOBE influence négativement la probabilité
différences culturelles entre le pays d’origine et le pays d’accueil de choisir des fusions-acquisitions plutôt que des coopérations
sont souvent observées comme un obstacle à franchir par l’entre- H4 : La culture nationale mesurée par les dimensions (valeurs)
prise étrangère. Cette dernière ne peut pas ignorer les risques du projet GLOBE influence négativement la probabilité de choisir
provoqués par l’incertitude due à un manque de connaissance des fusions-acquisitions plutôt que des coopérations
du marché cible. Ce manque de connaissance peut mener à
des problèmes voire à des situations d’incompréhension. Afin
d’atténuer cette incertitude, l’entreprise devrait se familiariser Méthodologie De Recherche
au plus vite avec les aspects pertinents de la culture du pays Afin d’évaluer la pertinence des cadres culturels les plus mobilisés
d’accueil. En conséquence, recourir à un partenaire local peut en MI, l’étude empirique réalisée traite des entreprises fran-
s’avérer une solution convenable qui permettra à l’entreprise çaises. La revue menée par Harzing et Pudelko (2016) montre
d’acquérir des connaissances sur le nouveau marché. que l’intérêt des recherches antérieures a porté essentiellement
Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz vs Globe 31

sur les entreprises américaines, japonaises, et dans une moindre La DCj correspond à la distance culturelle entre la France et
mesure sur les entreprises espagnoles ou néerlandaises. En le pays cible. Le Iij est le score pour la dimension culturelle i
conséquence et au-delà de l’objet de notre recherche, l’étude obtenu par la France et le Iiu est le score pour la même dimension
menée contribue également à la compréhension du comporte- culturelle i obtenu par le pays cible. Enfin, le Vi est la variance
ment des entreprises françaises. de l’indice de la dimension culturelle i.
Le premier cadre culturel mobilisé est celui de Hofstede. Nous
Échantillon et collecte des données avons procédé à la collecte des scores de cinq des six dimen-
Les informations utilisées pour tester nos hypothèses proviennent sions individuelles de Hofstede. En effet, les scores de la sixième
d’une base de données construite à partir d’une revue de presse. dimension, indulgence versus sévérité, présentent une couverture
Construire notre propre base de données nous a paru nécessaire géographique partielle. Pour la cinquième dimension, l’orientation
puisque cela permet une meilleure connaissance du terrain de à long terme versus court terme, plusieurs valeurs sont également
recherche et des différentes opérations qui constituent notre manquantes. Nous avons ainsi choisi de tester les quatre dimensions
banque de données. La revue de presse est menée sur le quotidien de Hofstede en prenant en compte toutes nos observations (n=203)
économique français « Les Echos », ce qui limite les biais inhérents et les cinq dimensions de Hofstede en incluant 175 observations.
à l’hétérogénéité des sources. Ce quotidien français représente Le deuxième cadre culturel utilisé est celui de Schwartz. La col-
une référence en termes de richesse de continu. Un recensement lecte des scores correspondant aux sept dimensions de Schwartz
exhaustif des opérations de rapprochement effectuées par les a également été effectuée. A son tour, le troisième et dernier
entreprises françaises sur des marchés étrangers courant l’année cadre culturel mobilisé, celui du projet GLOBE, a fait l’objet
2010 a été accompli. Ce choix de la période d’étude répond au d’une collecte des données correspondant aux 9 dimensions.
souhait d’analyser le comportement des entreprises françaises Ci-dessous nous présentons les différentes formules adoptées
durant une période récente. Au final, cette recherche se base sur pour chaque mesure de la culture nationale :
un échantillon de 203 opérations effectuées par des entreprises
françaises avec d’autres entreprises étrangères. Cet échantillon Formules de la distance culturelle correspondant aux dimen-
compte 105 opérations de coopérations et 98 opérations de sions de Hofstede
fusions-acquisitions menées dans 37 pays cibles différents (cf. 4 5
annexe1). L’existence juridique des deux modes d’entrée dans DChfj =  Â {(I  - I ) /V }/4 
ij iu
2
i  {(I  - I ) /V }/5
DChfj =  ij iu
2
i
les différents pays cibles, et surtout l’accessibilité aux entreprises i=1 i=1

étrangères ont été vérifiées. Les deux modes d’entrée sont en effet Formule de la distance culturelle correspondant aux dimen-
possibles pour la majorité de notre échantillon vu que 39 % des sions de Schwartz
opérations recensées ont été menées au sein des pays de l’Union 7
européenne et environ 35 % aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. DCschj =  Â {(I  - I ) /V }/7
ij iu
2
i
C’est généralement dans les pays émergents où la pratique des i=1
fusions et acquisitions peut être différente. Notre échantillon Formules de la distance culturelle correspondant aux dimensions
compte en tête des pays émergents la Chine, l’Inde et le Brésil du projet GLOBE (version pratique et version valeur)
avec respectivement 9,36 %, 4,43 % et 2,96 % des opérations. Les 9 9
deux modes d’entrée sont représentés dans le cas de ces trois pays. DCgl_pj =  Â {(Iij - Iiu)2 /Vi}/9  DCgl_vj =  Â{(I  - I ) /V }/9
ij iu
2
i
i=1 i=1

Mesures des variables Pour évaluer la pertinence des différents cadres culturels, l’analyse
menée inclut trois variables de contrôle. L’expérience dans le pays
La variable dépendante de l’étude est de nature binaire et corres-
cible constitue notre première variable de contrôle. De nature
pond au choix du mode d’entrée. A l’instar de la méta-analyse de
dichotomique, nous attribuons la valeur 1 dans le cas où l’entreprise
Morschett et al. (2010), nous distinguons les fusions-acquisitions
française est déjà présente dans le pays cible et ce quel que soit le
et les accords de coopérations. Dans les fusions-acquisitions
mode d’entrée et 0 dans le cas contraire. La deuxième variable de
nous intégrons les opérations impliquant l’achat de plus de
contrôle correspond à la taille de l’entreprise (Lntaille) française. De
95 % du capital (Brouthers et Brouthers, 2001; Cho et Padma-
ce fait, nous avons collecté le chiffre d’affaires annuel (en millions
nabhan, 2005; Huanglin et Schaan, 2008; Kim et Gray, 2009).
d’euros) des différentes entreprises françaises. Il est à souligner
Conformément à l’étude de Mayrhofer (2004), les opérations
que notre échantillon prend en compte des entreprises de tailles
de coopération incluent les joint-ventures (égalitaires et inéga-
différentes. De ce fait et dans le but de limiter la forte dispersion
litaires), les prises de participation et les accords contractuels.
existante entre la taille des entreprises de notre échantillon, nous
Notre variable dépendante prendra la valeur 1 pour les fusions-
avons pris en compte le logarithme du chiffre d’affaires annuel. Ces
acquisitions et 0 pour les coopérations.
deux premières variables de contrôle ont été collectées à partir des
La variable indépendante de notre modèle est la culture natio- sites institutionnels des entreprises et des rapports de référence de
nale. Au total, cette variable prendra 5 mesures différentes. Les ces dernières. Enfin, la troisième variable de contrôle concerne le
cadres culturels de Hofstede, de Schwartz et enfin celui de Globe secteur d’activité. A l’instar de Drogendijk et Slangen (2006), nous
seront mobilisés. Pour ce faire, nous utilisons le traditionnel distinguons le secteur des services du secteur manufacturier. En
index de Kogut et Singh (1988) qui s’appuie sur le travail de nous basant sur la nomenclature d’activités française, nous avons
Hofstede pour proposer la formule suivante : attribué la valeur 1 pour les entreprises opérant dans le secteur
4 des services et du commerce de gros et 0 pour celles opérant dans
DCj =  Â {(I  - I ) /V }/4 
ij iu
2
i le secteur manufacturier.
i=1
32 Management international / International Management / Gestión Internacional

Méthode statistique Le tableau 3 montre que le pouvoir explicatif des différents


Avant de présenter nos résultats, nous précisons la méthode sta- modèles est élevé (p = 0,000), notamment pour les modèles 1a (p
tistique mobilisée. En raison de la nature dichotomique de notre = 0,001) et 1a’ (p = 0,006) relatifs au cadre de Hofstede. Comme
variable dépendante, nous optons pour des analyses de régression l’indique ce même tableau, les modèles montrent qu’environ
logistique (modèle logit). Ces analyses ainsi que l’ensemble des 59,4 % à 64,04 % des opérations observées sont correctement
tests menés dans cette recherche sont effectués à l’aide du logiciel classées. En retenant les modèles ayant le même échantillon, le
de statistiques et d’économétrie, STATA version 11. Par ailleurs modèle 2 relatif au cadre de Schwartz détient le pourcentage le
et dans l’objectif de comparer entre les différents modèles, des plus élevé d’observations correctement classées.
tests d’AIC et de BIC ont été effectués. Le test d’AIC, ou critère Afin de comparer la qualité des différents modèles statistiques,
d’information d’Akaike, et le test de BIC, ou critère d’information nous observons les deux critères d’AIC et de BIC des modèles ayant
de Baysian, permettent d’évaluer la qualité des modèles. le même nombre d’observation, modèles 1a, 2, 3 et 4. Le modèle
qui présente les plus faibles valeurs d’AIC et de BIC correspond
Analyse Des Résultats Et Discussion au cadre culturel de Schwartz. Le modèle 2 a ainsi le meilleur
Le tableau 2 présente la matrice de corrélation pour l’ensemble ajustement (AIC = 260,81; BIC = 277,38). Dans le même sens, la
des variables retenues et incluant la totalité de notre échantillon qualité de précision (prob>chi2) est la plus faible dans le modèle
(N=203). De ce fait, la mesure adoptant les 5 dimensions de 2 (Schwartz) et 4 (version valeur du projet GLOBE) et reflète
Hofstede n’a pas été prise en compte dans notre matrice (N=175). par conséquent une grande précision. La majorité des critères
indiquent la qualité supérieure du modèle 2, avec le cadre culturel
La matrice de corrélation montre pour la plupart des variables de Schwartz, suivi par celui de la version valeur du projet Globe.
une faible corrélation qui ne dépasse pas la limite acceptable de
0,7 (Haon et al., 2012). Il convient, néanmoins de souligner les Le modèle 0 présente l’influence des variables de contrôle sur le
corrélations existantes entre les cadres culturels de Schwartz et choix du mode d’entrée des entreprises françaises. Nous pouvons
de Globe. Une corrélation relativement forte est observée à la ainsi constater que ce modèle est significatif à moins de 1 % et
fois entre le cadre de Schwartz et les versions pratiques (0,47) que deux des trois variables de contrôle retenues présentent une
et valeurs (0,62) du projet Globe. Ces corrélations reflètent relation significative avec notre variable dépendante. Il s’agit de
des aspects similaires mais également différents de la culture l’expérience dans le pays cible et du logarithme de la taille de
nationale entre ces deux modèles. Les deux versions de Globe l’entreprise française. Ces deux variables de contrôle montrent une
présentent également une forte corrélation entre elles (0,48). incidence significative dans tous les modèles que nous avons testés.
Cependant, ces corrélations ne posent pas de problème puisque Se basant sur les 4 dimensions de Hofstede, le modèle 1a ne fait
les mesures de la culture nationale sont testées séparément dans ressortir aucune relation significative entre la culture nationale
les différents modèles d’analyse statistique. et le choix du mode d’entrée. En revanche, le modèle 1a’, incluant
Le tableau 3 présente les différentes analyses de régressions les 5 dimensions de Hofstede, montre une relation significative
logistiques menées sur plusieurs modèles afin d’analyser l’inci- et négative (β=0.318-; p≤0,05) entre la culture nationale et le
dence de la culture nationale sur le choix du mode d’entrée. choix du mode d’entrée. Ainsi, nous pouvons affirmer qu’avec
Notre premier modèle concerne uniquement nos variables de un degré de confiance de 95 %, il est moins probable d’obser-
contrôle afin d’observer leurs influences sur le choix du mode ver des fusions-acquisitions en présence d’une forte culture
d’entrée. Ensuite et dans l’objectif de tester nos hypothèses, nationale. Les résultats des deux modèles mesurant la culture
différents modèles sont présentés et correspondent à chaque nationale par le cadre culturel de Hofstede sont divergents et
cadre culturel mobilisé. Les modèles 1a et 1a’ sont relatifs au valident partiellement l’hypothèse H1.
cadre culturel de Hofstede, le modèle 2 correspond au cadre La majorité des études en MI mobilisent le cadre culturel de
culturel de Schwartz et enfin les versions pratiques et valeurs Hofstede et l’index de Kogut et Singh (1988) pour appréhender
du projet Globe sont représentées par les modèles 3 et 4. la culture nationale (Harzing et Pudelko, 2016). Ces études

TABLEAU 2
Matrice de corrélation
1 2 3 4 5 6 7 8
1. Mode d’entrée 1.00
2. DC Hofstede (4 D) -0.01 1.00
3. DC Schwartz -0.24 0.12 1.00
4. DC GLOBE_p -0.16 0.26 0.47 1.00
5. DC GLOBE_v -0.17 -0.06 0.62 0.48 1.00
6. Log taille de l’entreprise -0.17 -0.004 0.05 -0.03 -0.06 1.00
7. Secteur d’activité 0.02 -0.009 -0.09 -0.07 -0.14 0.13 1.00
8. Expérience dans le pays cible 0.13 -0.02 0.04 -0.11 -0.02 0.42 0.06 1.00
* p<0.05 ; N=203
Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz vs Globe 33

reposent essentiellement sur les quatre dimensions culturelles Dans cette recherche, les analyses menées par ces deux cadres,
proposées initialement par Hofstede. Le résultat explicité dans initial et révisé, présentent le même résultat. Une seconde étude
notre recherche sur le contexte des entreprises françaises va a tenté d’aller au-delà du cadre initial de Hofstede, il s’agit de la
dans le sens de plusieurs études qui se sont focalisées sur la recherche de Dow et Ferencikova (2010). Les auteurs ont mesuré
culture nationale. L’étude de Cho et Padmanabhan (2005) sur la culture nationale à la fois par les quatre dimensions initiales
les entreprises japonaises indique que la distance culturelle, de Hofstede mais également par les scores révisés par Taras et
mesurée par les quatre dimensions de Hofstede, entre le Japon Steel (2006) de ces mêmes dimensions. Appuyant nos résultats,
et le pays d’accueil n’influence pas d’une manière significative le les conclusions de cette étude mettent en évidence un effet non
choix de la structure du capital de la filiale étrangère. Le même significatif du cadre initial de Hofstede sur le choix du mode
constat a été relevé dans l’étude de Xu et Beamish (2004) pour d’entrée. Au contraire, la version révisée du cadre de Hofstede
les entreprises japonaises, par Luo (2001) pour les entreprises qui dévoile un lien significatif et positif avec cette même décision
choisissent de s’implanter en Chine ou encore par Contractor stratégique traduisant ainsi le choix d’un mode d’entrée moins
et Kundu (1998). Concernant les firmes néerlandaises, Slangen engageant dans le cas d’une forte culture nationale. Cette contra-
et Tulder (2009) révèlent également un effet non significatif sur diction soutient nos résultats et prouve l’importance d’adopter
le choix du mode d’entrée. une version plus complète du cadre de Hofstede.
Concernant la version révisée de Hofstede, le modèle 1a’ met Il ressort de notre analyse que le cadre culturel à quatre dimen-
en exergue un pouvoir explicatif significatif et négatif entre la sions de Hofstede n’explique pas d’une manière significative le
culture nationale et le choix du mode d’entrée. Il semble ainsi que comportement des entreprises françaises, du moins concernant le
le cadre culturel de Hofstede complété par sa cinquième dimen- choix du mode d’entrée. La première enquête menée par Hofstede
sion explique davantage le choix du mode d’entrée comparé à sa remonte au début des années 1970, ce qui peut expliquer ce résul-
version initiale. En effet, la cinquième dimension « l’orientation tat. En effet, le cadre culturel à quatre dimensions risque de ne
à long terme versus court terme » n’a pas fait partie de l’étude plus refléter la culture, par essence évolutive, des différents pays
initiale d’IBM puisque les questions appropriées n’ont pas été et peut ainsi remettre en question la validité des résultats. Dans
posées. Or, Hofstede et al. (2010) considèrent qu’il est essentiel ce sens, Shenkar (2012) recommande de compléter l’index de
de l’ajouter afin d’obtenir un outil universel. Il convient de pré- Kogut et Singh (1988) par la cinquième dimension de Hofstede
ciser qu’à notre connaissance, peu de recherches empiriques ont (l’orientation à long terme versus court terme). Il ajoute, de plus,
intégré cette cinquième dimension. A titre d’exemple, l’étude de qu’il est particulièrement important de la prendre en compte
Kim et Gray (2009) reste l’une des rares études qui a mesuré la lorsque les pays d’Asie de l’Est sont impliqués dans l’étude.
culture nationale en mobilisant le cadre initial de Hofstede et Le modèle 2 présente les résultats relatifs au cadre culturel de
par la suite le cadre révisé en intégrant la cinquième dimension. Schwartz. La culture nationale mesurée par les dimensions de

TABLEAU 3
Les analyses de régression
Modèle 0 Modèle 1a Modèle 1a’ Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4
DC Hofstede (4 D) -.027

DC Hofstede (5 D) -.318*

DC Schwartz -.258***

DC GLOBE_p -.353*

DC GLOBE_v -.675**

Log taille de l’entreprise -.2602*** -.259*** -.215** -.2607*** -.261*** -.278***

Secteur d’activité .236 .235 .169 .126 .191 .138

Expérience dans le pays cible 1.335*** 1.332*** .907* 1.469*** 1.26** 1.4***

Nb d’observation 203 203 175 203 203 203

Log likelihood -131.68 -131.66 -114 -125.4 -129.54 -127.86

LR chi2 17.81 17.84 14.13 30.36 22.09 25.44

Prob > chi2 0.0005 0.0013 0.0069 0.0000 0.0002 0.0000

Classement correct 59.47 % 60.59 % 64.57 % 64.04 % 59,11 % 62.07 %

AIC 271.36 273.33 238.008 260.81 269.09 265.73

BIC 284.61 289.89 253.832 277.38 285.65 282.3


†p≤0,1 *p≤0,05 **p≤0,01 ***p≤0,001
34 Management international / International Management / Gestión Internacional

Schwartz affiche une influence significative (β=-0,258; p≤0,001) L’étude statistique menée confirme l’importance de la mesure de
sur le choix du mode d’entrée. Plus précisément et à un seuil de la culture nationale. Elle montre que si le cadre culturel initial de
confiance de 99,9 %, les résultats montrent qu’une forte culture Hofstede reste le plus mobilisé par les chercheurs, il semble être
nationale diminue la chance d’observer des fusions-acquisitions. dépassé et ne permet donc plus l’obtention d’un outil universel.
Ces conclusions permettent de valider l’hypothèse H2. Elle confirme également les propos de Shenkar (2012) sur l’impor-
tance de mobiliser le modèle révisé de Hofstede. En outre et selon
En comparaison avec le modèle de Hofstede, peu de recherches
Hartmann (2012), les recherches en management interculturel ont
empiriques ont mobilisé le cadre culturel de Schwartz. Dans
de plus en plus recours à l’étude de Globe et il semble possible
une étude analysant le lien entre la culture nationale et le choix
qu’elle mette fin à la prédominance des dimensions culturelles
d’implantation dans un marché étranger, Drogendijk et Slangen
de Hofstede. Dans ce sens, nos résultats incitent à la mobilisation
(2006) montrent que, dans le cas des entreprises néerlandaises, d’autres cadres culturels plus récents comme ceux de Schwartz et
les différents cadres culturels présentent le même résultat signi- de Globe. Ils mettent en évidence la supériorité du cadre culturel de
ficatif. Cette étude mobilise les cadres culturels de Hofstede et Schwartz suivi par la version valeur du projet Globe. Toutefois, ces
de Schwartz et conclut que la culture nationale explique bien le conclusions ne permettent pas de confirmer d’une manière ferme
choix d’implantation. Dans la recherche de Kim et Gray (2009) la supériorité d’un des cadres culturels par rapport aux autres.
sur les entreprises coréennes, les cadres culturels de Hofstede
Parallèlement, notre recherche souligne l’importance de la prise
et Schwartz présentent une incidence significative et positive
en compte de la culture nationale dans le choix du mode d’entrée.
sur le choix de la répartition du capital adopté.
Dans le cadre des entreprises françaises, elle montre qu’une forte
Les modèles 3 et 4 correspondent aux versions pratiques et culture nationale est davantage associée aux accords de coopération
valeurs du projet Globe. Les résultats mettent en exergue une plutôt qu’aux fusions-acquisitions. Face à un environnement incer-
relation significative et négative entre (modèle 3 : β=-0,353; tain, les entreprises françaises semblent s’engager moins et optent
p≤0,05; modèle 4 : β=-0,675; p≤0,01) la culture nationale et le pour un mode de rapprochement plus flexible. En accord avec la
choix du mode d’entrée des entreprises françaises, et ce pour logique de réduction des risques et de l’incertitude, nos résultats
les deux versions. Une forte culture nationale mesurée par les confirment l’approche défendant une relation négative entre la
dimensions du projet Globe est davantage associée aux coopéra- culture nationale et le niveau de participation dans le choix du
tions. En observant ce même cadre culturel, Kim et Gray (2009) mode d’entrée (Brouthers et Brouthers, 2001; Majocchi et al., 2013)
n’aboutissent pas aux mêmes résultats pour les deux versions. Si Ce travail permet également de dégager une réponse aux résultats
la version valeur du cadre culturel du projet Globe présente une contradictoires relevés dans les études antérieures (Morschett et
influence significative, sa version pratique ne montre aucune al., 2010; Harzing et Pudelko, 2016). Cette réponse peut résoudre le
incidence significative sur le choix de la répartition du capital. « paradoxe de la culture nationale » relevé dans l’étude de Brouthers
House et al. (2002) démontrent une corrélation négative et et Brouthers (2001). Il semble désormais que ce paradoxe tient son
significative entre les deux versions, ce qui pourrait être une origine au cadre culturel initial de Hofstede. Harzing et Pudelko
explication possible. L’étude de Malhotra et al. (2011) mesure, (2016) montrent que la majorité des études ont mesuré la culture
par ailleurs, la distance culturelle au travers de la version valeur nationale au travers de l’index de Kogut et Singh (1988) et des
du projet Globe et trouve une influence significative de ce cadre quatre dimensions de Hofstede qui peuvent s’avérer peu concluants.
sur la prise de participation. A partir de ces études, la version
valeur du projet Globe semble gagner en légitimité par rapport Conclusion
à la version pratique. Au-delà des résultats de leur étude, Mal-
Le rôle de la culture nationale dans les décisions de développe-
hotra et al. (2011) expliquent que la version valeur correspond
ment sur des marchés étrangers a occupé une place importante
davantage à la définition de la culture et aux valeurs culturelles.
dans les recherches en MI. Le cadre culturel de Hofstede a
Elle permet de saisir les traits de la société à long terme et non
favorisé cette place accordée à la culture nationale et a fait office
juste des caractéristiques transitoires. Le même lien significatif
de sa principale mesure. Menée il y a plus de 30 ans, l’étude
et négatif ressort de nos résultats, toutefois la culture nationale
de Hofstede fait l’objet de nombreuses critiques et ses limites
mesurée par la version valeur présente un pouvoir explicatif ne cessent d’être soulignées (Schwartz, 1994; Shenkar, 2001;
plus important que celle appréhendée par la version pratique Steenkamp, 2001). En dépit de cela, le cadre culturel de Hofstede
laissant entendre une légère supériorité de la version valeur. continue à être mobilisé bien que d’autres cadres existent comme
Les hypothèses H3 et H4 sont ainsi validées. ceux de Schwartz et du projet Globe. L’objet de cet article est
Comparés aux autres cadres culturels, le cadre culturel de Globe d’examiner les effets comparatifs des cadres culturels les plus
présente le même résultat que celui de Schwartz et de la version importants en MI (Hofstede, Schwartz et Globe). Pour ce faire et
révisée de Hofstede. L’étude de Malhotra et al. (2011) arrive aux afin d’évaluer la pertinence des mesures de la culture nationale,
mêmes conclusions avec les cadres culturels de Hofstede et de Globe. cette recherche analyse leurs incidences sur le choix du mode
Concernant la recherche de Kim et Gray (2009), il apparaît que le d’entrée des entreprises françaises.
cadre culturel de Globe explique moins le choix de la répartition L’étude empirique réalisée montre que la culture nationale appré-
du capital comparé aux cadres de Hofstede ou de Schwartz. Nos hendée par les cadres culturels de Schwartz et du projet Globe et
résultats montrent que la culture nationale appréhendée par le également par le cadre révisé de Hofstede explique le choix du
cadre culturel de Schwartz et la version valeur du projet Globe mode d’entrée. Seul le cadre initial de Hofstede n’explique pas
explique davantage le choix du mode d’entrée comparé au cadre ce choix. Bien que les résultats montrent la supériorité du cadre
initial de Hofstede et à la version pratique du projet Globe. culturel de Schwartz suivi de la version valeur du projet Globe, ils
Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz vs Globe 35

ne permettent pas d’affirmer formellement la prééminence d’un Dupuis J. P. (2004). « Problème de cohérence théorique chez Philippe
cadre culturel par rapport aux autres. En revanche, l’étude menée d’Iribarne : une voie de sortie », Management International,
confirme les propos de Shenkar (2012) concernant l’importance Vol. 8, n° 3, p. 21-29.
de mobiliser le modèle révisé de Hofstede et permet ainsi de Hall, E. T. (1959). The silent language, Doubleday, New York,
préconiser aux preneurs de décision et aux recherches futures Etats-Unis.
de compléter le cadre de Hofstede par l’orientation à long terme Hall, E. T. (1966). The hidden dimension, Doubleday, New York,
versus court terme, voire même par sa dimension indulgence Etats-Unis.
versus sévérité. Elle incite de plus à la mobilisation d’autres cadres
Hall, E. T. (1976). Beyond culture, Anchor Books, New York,
culturels plus récents comme ceux de Schwartz et de Globe. Etats-Unis.
Le travail effectué permet de dégager plusieurs pistes de Hampden-Turner, C. et Trompenaars, F. (1993). The seven
recherche. L’analyse de la culture nationale sous ses différents cultures of capitalism, Currency, New York, Etats-Unis.
cadres demeure globale sous l’index de Kogut et Singh (1988),
Haon, C.; Jolibert, A.; Gotteland, D. (2012). « Choisir parmi
il semble intéressant de mener des investigations similaires tout les méthodes quantitatives explicatives », dans GAVARD-
en considérant les dimensions culturelles individuellement. En PERRET M.-L., et al. (eds), Méthodologie de la recherche en
effet, les dimensions prises en compte individuellement peuvent sciences de gestion : Réussir son mémoire ou sa thèse, Pearson,
avoir des incidences sensiblement différentes et permettent France, p. 309-344.
ainsi d’animer le débat sur les similitudes existantes entre les Hartmann, A. M. (2012). « The Theory of Cultural Dimensions »,
divers cadres culturels. Par ailleurs et afin d’aller plus loin dans dans CHRISTIANSEN B. (ed.) Cultural Variations and Business
l’analyse, il conviendrait de mener ce même travail dans d’autres Performance : Contemporary Globalism, IGI Global, Etats-Unis,
espaces géographiques et sur différentes périodes temporelles. p. 1-22
Ces recherches comparatives pourraient offrir une étude plus Harzing, A. W.; Pudelko, M. (2016). “Do We Need to Distance
complète des différents cadres culturels. Ourselves from the Distance Concept ? Why Home and Host
Country Context Might Matter More Than (Cultural) Distance”,
Management International Review, Vol. 56, n° 1, p. 1-34.
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Quelle mesure pour la culture nationale ? Hofstede vs Schwartz vs Globe 37

ANNEXE 1
La répartition par pays cible

Pays cibles Nombre d’opérations

Etats-Unis 47

Royaume-Uni 23

Chine 19

Allemagne 10

Italie 10

Inde 9

Pays-Bas 8

Canada 7

Espagne 7

Belgique 6

Brésil 6

Autriche 5

Japon 5

Russie 5

Turquie 5

Suisse 3

Afrique du Sud 2

Colombie 2

Emirats Arabes Unis 2

Israël 2

Malaisie 2

Pologne 2

Qatar 2

Australie 1

Biélorussie 1

Chili 1

Croatie 1

Danemark 1

Finlande 1

Hong Kong 1

Indonésie 1

Irlande 1

Kazakhstan 1

Maroc 1

Portugal 1

Suède 1

Taiwan 1

Total 203

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