Conseil Pontifical
pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens
Re)
Service d’information
TABLE DES MATIERES
Le PAPE JEAN-PAUL IT ET VOECUMENISME, a0dt-décembre 2008 soucwinnnsnenninnnininsennen 149
[RELATIONS AVEC LE PATRIARCAT CECUMENIQUE, 152
Remse des rliqus ds sins Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze,
27 novembre 2004 152
Delégation du Saint Sige au Phanar pour la féte de saint André, 30 novembre 2004... 154
(CELEBRATION DU 5¢ ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION CONIOINTE
‘SUR IA DOCTRINE DE LA JUSTIFICATION scien 159
[NOUVELLES GECUMENTOUES sos vw 168
CCocnastion miste pour le dialogue entre Fglse catholique ct. Mgise halaakare erie
‘orthodoxe, 11 octobre 2004 165
Comission minte pour le dialogue entre PEglse catholique et Bglise malankare ortho-
doxe syrienne, 13-14 octobre 2004 165
Commission mixte pour le dialogue international méthodiste-catholique,
22-29 octobre 2004 :
Commission mixte pour le dialogue entre IEglise catholique et I'Bglise assyrienne de
Orient, 19-22 novembre 2004 167
Commission intemaionale de dialogue entre les Disciples du Christ t glise catho-
166
lique, 6-11 décembre 2004 .. 168
Consultation baptiste-atholique, 10-11 décembre 2004 169
(CoMMUSSION POUR LES RELATIONS RELIGIEUSES AVEC LE TUDAISME ons poe 17
DocuMeNtsTion SUPPLEMENTAIRE 12
Huitizme Rapport du Groupe Mixte de Travail entre IEglise catholique et le Conseil
‘zcuménique des Eglises (1999-2005) mm
DocuMENTs D/ETUDE DU GROUPE MIXTE DE TRAVAIL:
Implications ecelésiologiques et cecuméniques du Baptéme commun 193
Nature et objet (purpose) du dialogue cecuménique .... 2
«cInspirés par la méme vision », la participation catholique aux Conseils cecuméniques
nationatx et régionaux 222
BUREAUX: Via dell’Erba, 1 - 00193 Rome (Italie). Téléphone: 06.698.84085 (Rédaction) - 06.698.83074 (Administration)JEAN-PAUL II ET L(ECUMENISME
Aotit-décembre 2004
DISCOURS AU NOUVEL AMBASSADEUR D'IRLANDE
PRES LE SaN-SIEGE
4 septembre 2004
Dans la matinée du samedi 4 septembre 2004, le
Pape Jean-Paul Il a regu en audience S.E.M. Philip
McDonagh, nouvel Ambassadeur d'Trlande prés le
Saint-Sidge, gui a présenté les Lettres qui Vaccréditent
dans ses hautes fonctions. Nous publions ci-dessous
tun extrait du discours du Saint-Pore.
(..) Vous avez souligné les espoirs de l'Irlande
dans le processus de paix. Je prie pour que tous les
efforts soient accomplis afin de bénéficier des oppor.
tunités offertes par le « Good Friday Agreement », qui
@ apporté un nouvel élan et un nouvel espoir att
peuple d'lrlande du Nord. LEglise catholique qui est
en Irlande, en collaboration avec d'autres commu
nautés chrétiennes, sengage a consolider les attitudes
positives de compréhension, de respect et d'estime
Pour les autres, a travers des activités cecuméniques
‘et des efforts dans le domaine de éducation, Le mes-
sage de lEvangile ne peut étre séparé de Vappel a un
changement dattitude, lévangélisation ne peut pas
non plus étre séparée de Veecuménisme et de la pro-
motion de Tamitié, de la réconciliation et de Fouver-
ture aux autres, en particulier aux autres chrétiens.
Puissent les initiatives de tous ceux qui recherchent
|i paix et la reconciliation recevoir la grace de Dieu et
porter des fruits pour les enfants de demain. (...)
‘ORE, 14.09 2004
AUDIENCE AU PRESIDENT DE LA REPU!
30 septembre 2004
Dans la matinée du jeudi 30 septembre 2004, le Pape
Jean-Paul Ia recu en audience S.E. M. lon Iliescu,
Président de la République de Roumanie. Nous
publions ci-dessous un extrait des paroles prononcées
ar le Saint-Pere au cours de la rencontre:
QUE DE ROUMANIE
Monsicur le Président,
Je vous souhaite une cordiale bienvenue et vous
exprime ma vive gratitude pour votre visite, a Tocca-
sion de laquelle est inaugurée, dans les Musées du Va-
tican, exposition intitulée de fagon emblématique:
«Etienne le Grand, un pont entre UOrient et l'Occident»
La rencontre daujourd’hui m’offre Vopportunité
de rappeler avec émotion et reconnaissance la
mémorable visite que jai eu la joie d'accomplir en
Roumanie en 1999. Pélerin de foi et d’espérance,
vous m'aver. accueilli avee chaleur et enthousiasme,
ainsi que les Autorités de l’Etat, Sa Béatitude le
Patriarche Théoctiste ct tout le peuple de la vénérable
Eglise orthodoxe de Roumanie. Je recus un accueil
particuliérement fraternel de la part des Evéques et
des bien-aimées communautés catholiques, de rite
byzantin comme de rite latin. (...)
ORF, 26.10.2008
AUDIENCE: A UN PELERINAGE DU DIOCESE DE ROCHESTER
25 octobre 2004
Dans la matinée du lundi 25 octobre 2004, le Pape
Jean-Paul Ia recu en audience, dans la Salle du
Consistoire, le pélerinage du diocese anglican de
Rochester (Grande-Bretagne), @ occasion dit 1400 an-
niversaire de ‘ordination de saint Juste. Nous
publions ci-dessous les paroles prononeées en anglais
ar le Saint-Pére @ cette occasion:
Chers amis du diocése anglican de Rochester,
Je suis heureux de vous saluer alors que vous en-
treprenez un pélerinage de Rome en Angleterre, &
Toccasion de la célébration du mille quatre centiéme
anniversaire de Yordination de saint Juste, premier
Evéque de Rochester. Vous marchez sur les pas de
saint Augustin de Canterbury et de saint Juste, qui
furent envoyés par mon illustre Prédécesseur, saint
Grégoire, pour précher I'Evangile dans votre pays.
Puisse votre pélerinage constituer une occasion
denrichissement spirituel et un encouragement 2
persévérer sur le chemin de la pleine comunion. Je
‘yous aecompagne par ma priére et ma Bénédiction,
‘ORE, 02.11.2004
DIscoURS AU NOUVEL AMBASSADEUR DE LA REPUBLIQUE,
ISLAMIOUE DTRAN PRES LE SAINT-SIEGE
29 octobre 2004
Dans la matinée du vendredi 29 octobre 2004, le
Pape Jean-Paul Ida recu en audience solennelle S.E. M.
Mohammad Javad Faridzade, nouvel Ambassadeur de
la République islamique d'ran pres le Saim-Siége, qui
a prisenté les Lettres qui Vaccréditem dans ses hautes
fonctions. Au cours de la rencontre, le Saint-Pére et le
nouvel Ambassadeur ont procédé au traditionnel
échange de discours. Nous publions ci-dessous une
partie du discours du Saint-Pere:
149(...) Parmi ces droits fondamentaux figure au
premier plan le droit & la liberté religieuse, qui est un
Aspect essentiel de la liberté de conscience et qui
manifeste précisément la dimension transcendante
de Ia personne. Le Saint-Si¢ge compte sur l'appui
des Autorités iraniennes pour garantir aux fideles
de [Bglise catholique en Iran, ainsi qu’aux autres
chrétiens, la liberté de professer leur religion et pour
favoriser Ia reconnaissance de la personnalité juri-
dique des institutions ecclésiastiques, leur assurant
ainsi un travail plus facile au sein de la société ira
hhienne. En effet, la liberté de culte rest quun aspect
de la liberté religieuse, qui doit étre la méme pour
{ous les citoyens d'un pays.
(..) A travers votre personne, je suis heureux de
pouvoir saluer les communautés catholiques de diffe
Tents rites qui vivent en Tran, assurant avec leurs
freres orthodoxes la continuité de la présence chré:
tienne depuis des sigcles. Je souhaite que les chré-
tiens, qui ont toujours cu le désir de vivre en bons
termes avec les musulmans, approfondissent
toujours davantage les exigences du dialogue de la vie
quotidienne, & travers les différents aspects de la vie
sociale commune (...)
‘ORE, 02.11.2004
Mes
18 novembre 2004
SAGE AUX CHEFS RELIGIEUX D'AZ
Le 18 novembre, le Pape Jean-Paul I] a regu en
audience les chefs religieux d’ Azerbaidjan. Une rencontre-
Syinbole qui montre aut monde que la tolérance est pos-
sible et constitue une valeur de la civilisation.
Bien-aimés et véenérés fréres!
1. Je vous accueille avec affection et fadresse &
tous mon salut de paix.
‘Je vous souhaite fa bienvenue Cheik-ul-Islam,
chef de la Présidence des Musulmans du Caucase,
‘gui, avec une constante abnégation, vous prodiguez
pour édifier la paix dans une région o, malheureuse-
ment, de violents conflits se poursuiyent.
‘Je vous souhaite la bienvenue Evéque Aleksandr
de Bakou et de la région de la Mer Caspienne, appar-
tenant & lEglise orthodoxe russe, a laquelle me Tient
des liens destime et affection.
Je vous souhaite la bienvenue, chef de la Commu-
nauté des juils de la Montagne, une communauté
ancienne qui offre, dans un contexte a tes grande
majorité islamique, un exemple de coexistence et de
collaboration fratemelle
2. Votre visite m’a rappelé celle que Diew m’a
dni accompli en Azerbaidjan en 2002
(C_.) Je souhaite de tout ceur quen Azerbaidjan
revicnne pleinement la paix, avec la résolution de la
Question du Nagorny-Karabakh, Celle-ci, ainsi que
autres controverses, doivent étre affrontées avec
bonne volonté, dans la recherche mutuelle douver-
tures réeiproques et de compréhension, et dans un
esprit de véritable réconeiliation
150
3. Chers amis, je vous remercie de votre visite, De
relour chez vous, apportez 2 tous le baiser du Pape et
de TEalise catholique, Que Dieu vous aide a const
une coexistence toujours plus profitable entre vous ct
la communauté catholique d’Azerbaidjan. A celle-ci
et A son Ordinaire, le cher Pere Jan Capla, jenvoie
ma pensée affectucuse, en priant le Seigneur pour
qu'il l'aide & poursuivre la mission évangélique dans
Je Caucase.
4. Que votre visite au Pape de Rome soit comme
un symbole pour le monde: c’est-a-dire qu'elle
monire que la tolerance est possible et constitue une
valeur de la civilisation, qui établit Jes bases pour un
développement humain, civil et social plus vaste et
solidaire.
Personne n’a le droit de présenter ou d'utiliser
les religions comme instrument d'intolérance, com-
me moyen dagression, de violence et de mort. Au
Contraire, leur amitié et leur estime réciproque,
si elles sont également soutenues par l'engage-
ment de tolérance des gouvernants, constituent une
riche ressource pour un progrés et une paix authen-
tiques.
5. Ensemble — musulmans,
nous voulons lancer au nom de Dieu et de la civilisa~
tion, un appel a Thumanité afin que cesse la violence
homicide et que l'on parcoure la voie de 'amour et de
la justice pour tous. Telle est la voie des religions.
‘Que Dieu nous aide & parcourir cette voie avec persé-
vérance et patience!
ORE, 23.11.2004
Discoues AU NOUVEL AMBASSADEUR DE NORGEGE
PRES Le SAINF-SIEGE
16 décembre 2004
Dans la matinée du jeudi 16 décembre 2004, le Pa-
pe Jean-Paul II a regu en audience S.E. M, Lars Petter
Forberg, nouvel Ambassadeur de Norvege pres le
Saint-Sibge, quia présenté les Lettres qui Vaceréditent
dans ses hautes fonctions. Au cours de la rencontre,
te Saint Pore et le nouvel Ambassadeur ont procédé
au traditionnel échange de discours. Nous publions
ci-dessous un extrait du discours du Saint-Pore:
‘Au cours de ma visite pastorale dans votre pays,
je suis vent en tant que pélerin soubaitant rendre
hommage aux vies de saint Olav et des autres grands
saints du Nord, dont exemple évoque aujourd'hui
encore les vérités et les valeurs profondes qui ont
fagonné la culture norvégienne depuis mille ans. Ces
principes directeurs conservent toute leur importance
pour Ia société contemporaine, car ils révelent «la
Sphere la plus profonde de Yhomme » et Jui donnent
fle sens de son existence dans le monde» (cl. Re-
demptor hominis, 10). (...)
Depuis le début de mon Pontificat, j'ai fait de Fe
gagement leecuménisme une priorité de ma sollici-tude et de mon action pastorales. La conscience de
Thistoire commune partagée par les chrétiens a en-
couragé un sentiment de fraternité et de dialogue, et
le témoignage chrétien en vue de la promotion.
du Royaume de Dieu parmi nous (cf. Ur unum sint,
41). A cette fin, fencourage tous les responsables reli
gieux de votre nation a persévérer sur la voie de T'uni-
té chrétienne. De cette fagon, ils aideront tous les
Norvegiens puiser a leur riche héritage millénaire
de foi chrétienne: dans le Christ, toutes les personnes
— les ressortissants nationaux, les immigrés et les
Gtrangers — deviennent fréres et soeurs, et nos gestes
de solidarité a leur égard deviennent des actes
damour et de fidélité au Christ, qui est venu pour
‘que nous ayons tous la vie, et que nous l'ayons en
abondance (cf. Jn I. 1).
Avec ces paroles dencouragement, je vous assure
que l'Eglise catholique continuera deuvrer pour
Tenrichissement spirituel et le développement social
du peuple norvégien. A travers son témoignage de
charité, l'Eglise attcint tous les hommes et les
femmes, quelles que soient leur origine ethnique ou
leur religion, en promouvant la croissance d'une
«culture de la solidarité» et en redonnant vie aux
valeurs universelles de Ia coexistence humaine (cf.
Ecclesia in Europa, 85).
AUDIENCE AUX GENS DU CIRQUE
16 décembre 2004
Dans la matinée du jeudi 16 décembre 2004, le
Pape Jean-Paul I! a recu en audience, dans la Salle
Clementine, les participants au VIF Congrés internation
nal de la Pastorale pour les gens du cirque et des parcs
attraction itinérants, promu par le Conseil
pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Per-
sonnes en Déplacement. Nous publions ci-dessous tn
bref extrait discours du Saint-Pére a cette occasion:
(...) 3. Trés chers amis, votre monde — le monde
du cirque et des pares d'attraction — peut devenir
un laboratoire d/avant-garde également en ce qui
concerne les grandes thématiques de la pastorale,
de Feccuménisme et de la rencontre avec les membres
autres religions, de engagement commun en vue
de construire une fraternité universelle. Je prie le
Seigneur afin qu’il vous assiste dans votre travail
difficile,
ORE, 28.12.2004
Discours aux CARDINAUX, A LA CURIE
ET ALLA PRELATURE ROMAINE
21 décembre 2004
Dans la matinée due mardi 21 décembre 2004, le Pape
Jean-Paul 11 a reeu en audience, dans la Salle Clémentine,
les cardinaux, les archevéques, les évéques et les prelats de
a Curie Romaine pour le traditionnel échange des veeux
de Noil. A cette occasion, le Saint-Pére a prononcé un dis-
cours dont nous vous proposons un extrait:
(...)4, Du Fils de Dieu fait homme, Lumen gen-
sium, VEglise a recu la haute mission détre «le signe
et Tinstrument de la communion intime avec Diet et
de Tunité de tout le genre humain » (Lumen gentium,
n. 1). Chers fréres, nous prenons toujours plus
conscience que la communion avee Dieu et Pnite
entre tous les hommes, & partir des croyants, est notre
engagement prioritaire.
“, paragraphe 11), il soulignait également qu’a ceux
qui désirent connaitre la vérité, nous ne devrions ja-
mhais cesser de faire le bien « jusqu’a la fin des
temps, cest-a-dire avec une patience et un amour
ingpuisables, méme sils sont sans foi ou hérétiques.
Mais il précise que notre comportement doit étre en
tous cas a Ja mesure de noire force et de notre endu-
rance spirituelles, Par conséquent, le commandement
Ge Tapdire Paul dabandonner les hérétiques apres un
premier et un deuxieme avertissement, est de nature
pastorale plut6t que doctrinale et, en consequence, le
pasteut efficace, celui qui vit dans la pleine vérité en
Christ, a le droit et le devoir de chercher les brebis
égarées et de discuter avec elles jusgu’a ce quill les
reunisse dans unique bereail de unique Christ,
comme le Christ I'a enseigné dans la parabole du Bon
Pasteur qui a laissé les quatre-vingt-dix-neuf brebis
pour aller chercher la brebis éga
Naturellement, aucun chrétien n'accepterait au-
jourdhui qu'on lui applique le terme d'herétique. Mais
ten fait, il est clair pour tout le monde qu’a présent les
hretiens sont divisés en groupes, dont certains recon-
nraissent comme vérité des idées que d'autres rejettent,
de telle manigre que Tun de ceux qui sont en désac:
cord est évidemment dans Verreur en ce qui concerne
Ja foi. Déterminer qui est dans la vérité et qui est dans
Verreur au plan humain, est lobjet d'un dialogue sin-
cere, minutieux et infatigable, conduit de bonne foi;
Quant au stimaturel, cest une question de révélation
divine a des cccurs purs qui cherchent sincérement et
inlassablement la personne réelle du Christ. A lui seul,
Thomme est certainement incapable d’atteindre la
vérté vivante, le Christ, qui nous a assurément déclar
{que «personne ne peut venir & moi, si cela ne lui est
donné par le Pere» Un 6, 65).
TToutefois, pour que cette possibilité vienne «d’en
haut», certaines conditions doivent étre remplies,
dont une des principales est que la recherche soit
désintéressée et ne soit entachée d'aucun préjuge his-
torique ou personnel. A priori, nous ne doutons pas
de la sincérité de ceux avec qui nous dialoguons et
nous espérons que les résultats prouveront que nous
avions raison davoir confiance. Mais nous ne pou-
Yons ignorer le contenticux qui sest accumulé dans le
ppassé et qui représente un heritage onéreux et problé-matique, non seulement en soi mais également en
raison du climat psychologique qui 'accompagne.
Notre Seigneur Jésus Christ a promis que lorsque
deux ou trois ici-bas s‘accordent sur tout ce quils dé-
sirent demander & Dieu, leur requéte serait accueillie,
car lorsque deux ou trois sont réunis en Son nom, est
bien aut milieu deus et, par conséquent, il adresse la
méme demande au Pere qui accueille les requétes duu
Fils. Mais bien que cela semble aisé, il est wes difficile
que deux ou trois s‘accordent sur une requéte et, en
outre, il est trés difficile de se réunir en son Nom, cest-
a-dire «en présence de la personne méme » du Christ,
sils ne sont pas d’accord concernant Sa personne.
Gui est 3ésus Crist, ct questi pour chacun des
chrétiens engages dans 'un dialogue? Et de quoi est
ie TEglise dont ilest le cheP Quelle est Sa
? Ce sont la les questions auxquelles une
réponse identique et vécue doit étre donnée pour que
Yon puisse réellement se réunir dans le nom du
méme Christ. Mais avant que cette unit
ne s‘accomplisse nous devrons parcourir de nom-
breuses étapes, de manitre & ne pas étre accablés de
pessimisme pour n/avoir pas encore réalisé cette uni
6 parfaite tant désirée. Nous sommes en chemin
pour aller vers elle, et le Seigneur, dans sa grande
bonté, suppléera a ce qui manque entre nous, et
comme Fa dit trés succinctement notre prédécesseur
saint Jean Chrysostome dans son admirable homélie
catéchétique, son sermon pascal, il nous rémunérera,
bien que nous soyons venus a la onzime heure,
comme i rémunére ceux qui ont travaillé depuis la
premigre heure.
Dans cette perspective et cette espérance opti
miistes, avec la foi en amour du Christ pour tous les
hommes et la plus bienveillante disposition fraternelle,
et dans une sincere attente quien fin de compte les
paroles de notre Seigneur Jésus Christ au sujet d'un
seul troupeau et d'un seul pasteur se réaliseront, mé-
me si ce sera au tout dernier moment, nous saluons
tres cordialement la délégation de la Rome ainée — de
méme que le Trés Saint-Pere, le Pape Jean-Paul II qui
Ya envoyée — qui participe gracieusement a la féte pa-
tronale de notre Eglise avec tous ceux qui partagent
notre joie en cette fete du fondateur de notte Eglise,
saint André, et également du retour des vénérables
reliques de nos prédécesscurs, saint Grégoire le théo:
logien et saint Jean Chrysostome, a leur lieu dorigine.
Nous espérons que cette journée doublement memo-
rable pour nous, marquera le début d'une nouvelle pé-
riode de progrés plus concerté vers Tunité tant désirée
par tous les fideles de toutes les Eglises chrétiennes et
par tous les hommes en Christ. Ainsi soit
Source: wwew:patriarchate.org
Discours pu CARDINAL KasPER
Votre Sainteté,
Ces dernigres années, en mladressant & vous a tra-
vers le salut de 'Apotre Paul, 'ai eu Vhonneur de vous
remettre un message du Pape Jean-Paul II, Cette an-
née, le message de VEvéque de Rome est surtout
constitué par les reliques des saints Jean Chrysostome
et Grégoire le Théologien, remises avec solennité &
Votre Sainteté il ya trois jours & Rome. Ce sont les re-
liques de vos prédécesseurs sur le vénérable Trone de
Constantinople, les reliques de deux Peres de TEglise
qui nous sont communs et font Tobjet d'un profond
respect et vénération en Orient et en Occident
‘Ce message est le signe et expression de la com-
munion croissante entre Iglise de Rome et 'Eglise
de Constantinople au cours des derniéres décennies.
Aprés la rencontre historique, il y a quarante ans, sur
Je Mont des Oliviers, dans la Ville Sainte de Jérusa:
Jem, entre le Patriarche Athénagoras et le Pape Paull
VL, @ commencé une nouvelle phase dans les rela-
tions entre TEglise de Rome et FEglise de Constant.
nople, qui a succédé a la «nuit de la separation » —
‘comme V'affirma le Patriarche Athénagoras — au esi-
lence» et 4 I'cattente», selon lexpression du Pape
Paul VI (cf. Tomos Agapis, p. 110sq. p. 120sq.). Nous
avons instauré un dialogue de charité et de vérité. A
Voccasion de sa visite au Pape Jean-Paul Il pour la
fete des saints Pierre et Paul, en juin dernier, Votre
Sainteté elle-méme a reconnu que la rencontre de Jé-
rusalem a constitué une pierre milliaire d’une impor-
tance fondamentale.
Ces quatre demniéres années, méme si elles n'ont
pas été privées de tensions, ont toujours été caractéri-
sées par notre volonté authentique et commune de
progresser sur Ie chemin de la pleine communion.
Avec Taide de Dieu, nous avons obtenu dimportants
résultats dans le cadre de nombreux échanges per-
sonnels et grace & divers dialogues. La célébration
aujourd'hui exprime et scelle cette croissance de la
communion dans IEsprit-Saint.
Sainteté, ce que je viens toutefois daffirmer de-
‘meure insuffisant pour exprimer combien les événe-
ments que nous avons célébrés dans la Basilique
Saint-Pierre il y a quelques jours et que nous conti-
nuons a célébrer aujourd'hui en cette cathédrale
Saint-Georges, sont profonds et significatifs, Ces re-
liques ne sont pas un simple don ou un signe damitié
purement humain. Ce sont les reliques de deux (é-
moins profondément vénérés et de deux Maitres de
notre foi commune appartenant au premier millé-
naire, une foi 2 laquelle TOrient et lOccident sont de-
meurés fidéles au cours du deuxigme millénaire, et
dont nous sommes appelés par notre Seigneur com-
mun Jésus Christ a témoigner ensemble au troisieme
millénaire
Ce qui nous unit est done beaucoup plus qu'une
communion humaine; il s‘agit d'une communion
dans la foi, que Jean Chrysostome et Grégoire le
Théologien ont confessée ct courageusement procla-
meée, et pour laquelle tous deux ont combattu et soul
fert; il Sagit d'une communion dans la foi en Jésus
Christ, vrai Dieu et vrai homme, et dans la profession
de la Tres Sainte Trinité. Ces reliques sont le signe et
le témoignage d'un héritage et d'un devoir que nous
partageons, de notre devoir de proclamer ensemble &
{outes les nations le message de salut en Jésus Christ
(cf. Mr 28, 19ss)
Toutefois, la signification de ce message est encore
plus profonde que ce que je me suis efforce jusqu'’a
157présent dexprimer. Ces reliques ne sont pas des os
privés de vie, mais les dépouilles mortelles de deux
Saints qui, selon notre foi commune, vivent a présent
dans la gloire du Seigneur. C'est pourquoi elles sont
tune épiphanie, cest-a-dire la réalisation de la vie
nouvelle en Jésus Christ laquelle nous sommes ap-
pelés, et que nous partageons déja dans la célébration
Ges saints sacrements. Au moyen de la vénération de
tes reliques, nous sommes plongés dans la réalité di-
Vine. Notre vénération commune est communicatio
jn sacris; «communion avec le sacré et communion
du sacrés, (KoWOVIE TOD GYLOD KL KOLVOVIE TOV
jar). Les célébrations & Rome samedi dernier et
‘aujourd'hui ici, au Phanar, expriment la xowavuc 200
mveuarog; a laquelle, se réfere !Apotre Paul
Tle Concile Vatican II a identifié cette Kowonia cov
srveqpiartos en particulier dans la célébration de YEucha-
Tistic. Le Coneile parle de 'Eucharistie comme source
de la vie de lEglise et signe de la gloire future, au
moyen de laquelle nous participerons a la nature divine
(eevee xorvowi gvoeag; 2 P 1, 4), Le Concile cite saint
Jean Chrysostome (In foannem Homilia XLVI): « Ainsi
‘done, par la célébration de !Eucharistie du Seigneur
dans ces Eglises particuliéres, "Elise de Dieu sédifie et
grandit» (Unitatis redintegratio, 15). Toutes les Bglises
Orient et dOccident qui célébrent |Eucharistie de-
\raient done se considérer entre elles comme des
Eglises-seours (cf. Paul VI, Bref Armo Ineunte du 25
juillet 1967, in Tomos Agapis, pp. 386-393).
La communion qui s‘exprime a travers ces re-
liques est pour nous une source de joie et de gratitude
a Dieu, Dispensateur de tout don parfait Ug 1, 17). Ce
Tien de communion est 'Esprit-Saint de Dieu qui
nous a soutenus en dépit de toutes les incompréhen-
Sions, les divisions et disputes pour lesquelles nous
devons demander pardon a Dieu et les uns aux
autres. Avec TApétre Paul, nous pouvons dire: Euga-
prota tor OCOD HOV RAVEOTE REPL YOY ERL TMLAPITL TOV
Beou 1 Soderon ytd ev Xpiom Ingo (I Co 1, 4).
‘Nous sommes conscients que cette xowovia nest
pas encore la pleine communion. En rendant grace &
Bieu, nous devrons donc, dans le méme temps, ren-
forcer notre volonté de progresser sur le chemin vers
la pleine communion. Les chrétiens, catholiques et
orthodoxes, devraient aller au-dela de Ia suspicion et
des médisances et se reconnaitre réciproquement
comme chrétiens qui, en vertu de unique baptéme,
font partie de Tunique Corps du Christ (J Co 12, 13:
Ga 3, 27); il devrait étre partout possible de dire
ensemble xammp wiv, de réciter ensemble la priére
du Seigneur. Enfin, nous devrions reprendre, sans
délai, Je dialogue théologique intemmational que Votre
Sainteté a soutenu depuis ses débuts.
De nombreux chrétiens, — et de fagon particu-
ligre le Pape Jean-Paul Il — nourrissent le désir si
cere que cette célébration puisse nous encourager
approfondir la compréhension réciproque pour de
pombreuses questions conerétes, avec l'aide de Dieu
et Tintercession de Marie, Mere de Dieu (Geot0x0s),
tt des deux saints Peres de I'Eglise dont nous véné-
rons les reliques, Nous devrions étre poussés & le
faire en particulier en vertu du fait quis furent tous
deux de grands promoteurs de la paix (erpnvono101)
(att 5,9)
‘Saint Jean Chrysostome nous invite & éviter que
notre expression liturgique commune, Que la paix
Soit avee foi, ne demeure un simple salut formel
(Commentaire & la Lettre aux Colossiens, Hométie VIL,
4; Commentaire a Matthieu, Homélie XXXL 6).
En Tan 364, lorsque fut restaurée la paix dans I
slise de Nazianze apres un conilit, saint Grégoire
lara avec douleur que, & cause de la division, le
Corps du Christ avait été déchiré (Oratio VI, 1). Tl
décrit Pabsurdité de ces divisions: « Nous qui aimons
tant le Christ, avons divisé le Christ. Par amour de la
yérité, nous nous sommes mentis réciproquement.
par amour de la paix, nous avons fait la guerre »
(ibid, 3). Saint Grégoire ajoute que, en nous compor-
tant de cette fagon, nous sommes devenus la risée de
ceux qui ne croient pas, et lobjet de mepris de la part
des nations, Puis il s‘adresse & Dieu avec gratitude,
comme nous espérons nous aussi le faire au plus t0t;
Tu nous a permis de hair la haine et tu nous a gu
ddés vers la paix. Tu euvres & travers les contraires. Tu
yous as divisés afin que nous puissions aspirer a aller
Tes uns vers les autres » ibid., 8). Et il conclut: « Nous
désirons tous demeurer ensemble dans, un seul esprit,
en combattant pour la foi dans l'Evangile... en
conservant la splendide tradition que nous avons re-
gue en héritage de nos Peres. Nous nous prosternons,
én adoration devant le Pére, le Fils et le Saint-Esprit
en adorant le Fils dans I Esprit, Nous avons été bapti
sés en eux (ibid., 22)
Ces paroles des grands Témoins et de nos Peres
communs dans la foi nous invitent a rechercher la
paix; dans le méme temps, elles nous encouragent.
Une telle paix est un don de Esprit de Dieu, que
Jésus Christ nous a promis au-dela de tout doute
Nous pouvons done prier en disant:
EWpMVM KL N KOLVOVIE ZOU GYLOY RVEYLETOS Hee
avo mie.
‘ORE, 07.12.2004CELEBRATION DU CINQUIEME ANNIVERSAIRE
DE LA DECLARATION CONJOINTE SUR LA DOCTRINE DE LA JUSTIFICATON
Le cinguidme anniversaire de Ia signature de la Déclaration conjointe entre la Fédération luthérienne mondiale
et VEglise catholique a été marqué en Tan 2004 par des célébrations cecuméniques dans divers pays comme
par exemple U'Afrique du Sud, VAllemagne (Augsbourg), les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Finlande et la
Slovaquie. Un récent nwnéro du bulletin Lutheran World Information (N° 10, 2004) a publié des rapports sur les
célébrations organisées dans certains de ces pays.
Le Cardinal Walter Kasper, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de lunité des chrétiens, a pris part a pl-
sieurs de ces événements. Le CPPUC et la FLM ont collaboré en particulier & une initiative en Afrique du Sud, qui compre
nait des services de priéves et dactions de grices ainsi qu'un séminaire d'étude sur la Déclaration conjointe auguel ont
participé le Cardinal Kasper et le Secrétaire Général de la FLM, le Rév, Dr Ishmael Noko. Le Cardinal Kasper a également
et6 présent aux celebrations organisées d Chicago (Ilinois) par 'Exlise évangelique luthérienne d'Ameérique, a Vinwitation
du Président de 'ELCA, lEvéque Mark Hanson, qui est aussi Président de la FLM,
Nous publions ci-dessous le discours prononce par le Cardinal Kasper lors de la célébration de Chicago.
La DECLARATION CONJOINTE SUR LA DOCTRINE.
DE LA JUSTIFICATION
Cardinal Walter Kasper
1. Limpurston e:cumexroue
Avec Te Concile Vatican II et son Décret sur Feecu-
ménisme, « Unitatis redintegratio », YEglise catholique
a officiellement déclaré son engagement irréversible
dans Tcecuménisme. Depuis, elle a entrepris des dia-
logues avec presque toutes les Eglises et Communau-
tés ecclésiales chrétiennes, tant orientales qu’occiden-
tales, La Fédération luthérienne mondiale, avec la
Communion anglicane, a été la premiére qui ait com
mencé a dialoguer immédiatement apres le Concile.
Das le début, la doctrine de la justification a occupé
tune place marquante dans ce dialogue. Cest en effet
cette doctrine qui était a la base de la controverse du
XVE sigcle, Pour Martin Luther, il Sagissait du coeur
de T'Evangile, de la doctrine qui est le fondement de
TE glise et sur laquelle on ne peut céder.
En fin de compte, pour Luther, il ne s‘agissait pas
seulement d'un probleme théorique mais d'une ques-
tion existentielle qui touchait au noyau, au centre, au.
coeur de Texistence chrétienne. Sa question portait
principalement sur la quéte de la miséricorde divine
et sur le concept d'un Dieu miséricordieux. Aprés un
dur combat intérieur, Luther concluait que nous ne
pouvons mériter la miséricorde de Dieu par nos
propres forces et que nous ne sommes pas justifiés
devant Dieu en raison de nos bonnes actions. Au
contraire, nous sommes justifiés parce que Dieu nous
justifie par sa souveraine miséricorde et nous accepte
‘comme pécheurs. Ainsi, nous sommes « simul iustus
et peccator, a la fois justes et pécheurs. La justifica-
tion n'est pas une question de notre qualité de juste,
qualité que nous ne possédons pas en propre mais
qui est de Dieu, et que sans aucun mérite de notre
part, Dieu nous accorde par les seuls mérites du
Christ, uniquement comme une grace et seulement
en vertu de la foi (sola gratia, sola fide).
Le Concile de Trente a lui aussi condamné la doc-
trine pélagienne selon laquelle une personne peut
tre sauvée par les bonnes aeuvres. Toutefois, ce qui
est en jeu n'est pas une question de justification par
Ja grace ou par les bonnes euvres, mais plutst de sa-
voir si ct dans quelle mesure Vaction de Dieu permet
et stimule la coopération de la personne humaine. Le
Coneile de Trente concluait que nous pouvons coopé-
rer & notre justification, non pas par nos propres
forces, mais animés et habilités par la grace. En
outre, le Concile entendait préciser que Dieu ne se
limite pas & nous déclarer justes mais qu'il nous justi-
fie réellement, qu'il nous renouvelle intérieurement
de sorte que nous sommes une nouvelle création et
que nous pouvons vivre comme des étres humains
nouveaux. La foi doit devenir efficace dans la charité
et dans les bonnes actions. Ainsi, alors que la préoc-
cupation de Luther était la souveraineté de la grace,
Te Concile se souciait du pouvoir réel de la grace qui
nous transforme et nous justifie.
Ces doctrines nous ont divisés pendant plus de
400 ans et ont causé bien des souffrances & des per-
sonnes et & de nombreuses populations en Europe. A
travers notre travail missionnaire nous avons exporté
nos différences dans d'autres continents. Ce n'est
gu'au XX° siécle que les chrétiens de toutes les
Eglises ont senti la honte de leurs divisions. Il est
remarquable que le mouvement ecuménique ait
commencé avec lexpérience vécue dans les pays de
mission, o la crédibilité du christianisme est mise
en question chaque fois que des chrétiens montrent
guils sont en désaccord, Seule une Eglise réconcili
[Peut poursuivre sa mission de réconciliation. Ce pro-
bleme acquiert une importance encore majeure dans
Ja situation religicuse en Europe, oit Yon a parlé d'un
tarissement de la foi. Face a une telle crise, nous ne
pouvons pas nous permettre de continuer & nous dé-
battre avec les anciennes controverses.
159Surtout dans leur résistance commune au systéme
inhumain et contraire a Vesprit chrétien qutait le ré-
gime nazi, dans les camps de concentration et dans
les tranchées de la Seconde Guerre mondiale, de
nombreux catholiques et chrétiens évangéliques ont
découvert quils n’étaient pas aussi éloignés les uns
des autres qu'il pouvait sembler. Unis pour sopposer
fun systeme inhumain et contraire a esprit chré-
tien, ils constatérent quiil y avait plus de choses qu
les unissaient que de choses qui les divisaient, Apres
1945, la théologie aecuménique a mis ces expé-
riences & profit. Nous pourrions citer une foule
Ge théologiens des deux cOtés qui ouvrirent Ta voie &
€e qui a été accompli par la suite: Karl Barth, Karl
Rahner, Hans Urs von Balthasar, Nous sommes sem-
lables a des nains sur les épaules de ces géants. Je
pourrais encore citer Hans King, Harding Meyer,
George Lindbeck, Wolfhart Pannenberg, Eberhard
‘angel, Carl Peter, Otto Hermann Pesch, et beaucoup
autres
Le dialogue officiel, lorsqu'l a commencé apres le
Concile, pouvait déja puiser dans les résultats de 1a
recherche théologique. Le tout premier document
produit par le dialogue, le «Rapport de Malte»
(1971), indiquait un large consensus sur la doctrine
de la justification. La question a été reprise et appro-
fondie par le dialogue aux Etats-Unis, gui a publié un
document sous Ie titre de «Justification par la foi»
(1985), encore une fois avec ies mémes résultats. Plus
tard, apres la premiére visite du Pape en Allemagne,
Ja méme question a également été traitée par une
commission mixte chargée d’examiner toutes les
Condamnations doctrinales du XVI sigcle. Les résul
tats sont contenus dans louvrage «Lehrverurteilun-
gen — Kirchentrennend? » (Les condamnations de
Fépoque de la Réforme nous divisent-elles encore?)
(1986). Il reste encore & mentionner le dernier docu-
ment du dialogue catholique-luthérien évangélique,
“eEglise et justification » (1994), qui concluait une fois
de plus quil nfexistait désormais plus aucune diffé-
renee pouvant diviser lEglise sur ce point.
‘Ainsi, la premigre chose a noter est que ce qui est
dit dans la « Déclaration conjointe sur la doctrine de
Ia justification », signée solennellement le 31 octobre
1999 a Augsbourg, nest pas tombé du ciel; cest le
sultat de décennies de travail théologique internatio-
nal spécialisé et de dialogues oscuméniques sous les
auspices des Eglises. Des deux cotés, d'éminents et
Compétents théologiens v ont participé; les résultats
ont eté rendus publics, de sorte quiils ont été des le
début ouverts a la discussion. Les surprenantes r
tions critiques de certains théologiens apres la « Ds
claration conjointe », furent d’autant plus pénibles et
difficiles a comprendre; ces théologiens étaient mani
festement absents pendant le débat cecuménique in-
ternational des deux décennies précédentes.
2. QU'AVONS-NOUS REALISE?
11 faut dire en premier lieu que dans ce dialogue il
na jamais été question de raccourcis faciles ni de
faus irénisme, relativisme ou libéralisme. Au contraire,
160
le paragraphe 14 de la « Déclaration conjointe», qui
exprime la compréhension commune de Ia justifica-
tion, commence par ces mots: « Lécoute commune
de la Bonne Nouvelle proclamée dans I'Eeriture
Sainte ainsi que les dialogues théologiques de ces
derniéres années entre les Eglises luthériennes et
iglise catholique romaine ont conduit a une ap-
proche commune de la conception de la justifica~
tion». Nous avons étudié ensemble les sources de
notre fof et nous nous sommes plongés dans les
Saintes Ecritures et dans nos traditions respectives.
Gela nous a donné de nouvelles perspectives qui ont
jeté une lumigre nouvelle sur les déclarations du XVF
Sidcle. Aucune Eglise ne peut renoncer aux déclara-
tions doctrinales de 'époque ni renier sa propre tra-
dition, mais il nous a été possible de les comprendre
d'une maniére nouvelle et plus approfondie.
"Nous n’avons donc pas découvert un nouvel
Evangile ni rejeté ce que nos peres et nos ancétres
croyaient étre Vexpression de l'Evangile révélé. Ce
gus nous avons nowslement découer Cest que cet
angile révélé une fois pour toutes est si profond et
siriche gu'aucune personne, aucun Concile ni aucun
théologien ne pourront jamais en saisir tout le sens.
Cest par le don de lEsprit-Saint que nous avons pu
approfondir notre compréhension et re-connaitre et
re-recevoir nos traditions respectives. Dans la richesse
des autres nous avons découvert notre propre
ichesse. Cette nouvelle perception et re-réception est
tun don de lEsprit-Saint qui nous fait accéder & la
vérité tout entiere Un 16, 13). Ce dont il s'agissait
Giait un développement et une compréhension du
dogme guidés par l'Esprit-Saint. Ainsi, 'événement
d’Augsbourg n’était pas seulement ni principalement
Ja signature formelle d'un document, c‘était avant
tout la célébration dans la jofe d'une action de graces
a Dieu en présence de son peuple.
En second lieu, bien que les documents mention-
nés ci-dessus aient été rédigés par des théologiens et
des commissions nommés officiellement, leurs résul-
tats n’avaient aucun statut officiel pour les deux
Eglises. C’étaient des documents rédigés par des
commissions théologiques. Apres ces préparations
théologiques de base, le moment était donc venu
pour les Eglises de s‘occuper elles-mémes de la ques-
tion et des résultats du dialogue théologique. En
conséquence, la Fédération luthérienne mondiale et
Te Conseil Pontifical pour la promotion de Vunité des
chrétiens déciderent dessayer d'élaborer une « Décla-
ration conjointe sur Ta doctrine de la justific
Ti s'agissait d'une initiative nouv.
nfavions aucune expérience pour nous guider. Il était
bien évident que ce ne serait pas facile, Non seule-
ment les processus décisionnaires et les institutions
respectives des deux Eglises étaient trés différents,
mais le concept de magistere et de son autorité dans
TEglise était également trés différent. Du cté luthe
rien la Déclaration,devait passer devant les Synodes
de toutes les 130 Eglises membres de la Fédération
luthérienne mondiale. Le role de celle-ci, apres avoir
obienu l'assentiment d'environ 80% des Eglises
membres, était de formuler et de déclaver un «ima-
nus consensts ». Du c6té catholique, apres quelquesdifficultés et discussions, la « Déclaration conjointe »
était approuvée par la Congrégation pour la Doctrine
de la foi et par le Conseil Pontifical pour la pro-
motion de lunité des chrétiens. Aussit6t aprés la
signature, le Pape a publiquement exprimé son ap-
probation et sa joie, publiquement reitérées & plu-
sieurs reprises par la suite. Il ne s‘agit évidemment
pas d'une déclaration infaillible, par laquelle le Ps
se prononce de sa pleine et supréme autorité, mais
réduire cette signature a un acte personnel et plus ou
moins privé du Président du Conseil Pontifical pour
Ja promotion de l'unité des chrétiens, est une idée
plus que fantasque.
Ty a eu des problémes des deux cdtés. Mais c'est
le résultat qui compte. Les problémes ont pu étre
traités dans la « Déclaration officielle commune » et
dans son annexe, qui ont développé et confirmé le
résultat principal de la Déclaration conjointe. Pour
finir, la « Déclaration officielle commune» a été si-
gnée & Augsbourg et a travers elle la « Déclaration
conjointe» a été reconnue par les deux Eglises.
Ceux qui ont quelque familiarité avec histoire des
dogmes et des textes confessionnels connaissent ce
genre de problémes; ils n’ont rien de surprenant ni
extraordinaire. II n'est évidemment pas possible que
tous les théologiens retrouvent leurs préoccupations
et leurs théories pleinement présentes dans une telle
éclaration d'accord. Le fait que lon doive trouver des
compromis pour aboutir 4 un consensus sur la for-
mulation d'un tel texte est également chose connue
dans toute Vhistoire des dogmes et des textes confes-
sionnels. Mais tout compromis n'est pas nécessaire-
ment mauvais; il y a aussi de sages compromis qui
gardent Iessentiel et laissent d'autres aspects ouverts
a dultgrieures discussions. On peut trouver des sages
compromis — comme le savent tres bien tous ceux
qui soccupent de histoire de lEglise — dans presque
tous les dogmes et textes confessionnels, y compris
dans les documents du Concile Vatican I
Le point essentiel est qu‘a travers la « Déclaration
conjointe » les Eglises elles-mémes, et non pas simple-
ment des théologiens ni méme des groupes de théolo-
sgiens, ont réalisé un consensus substantiel et fonda-
mental. Cest ce qui fait de la « Déclaration conjointe »
quelque chose de nouveau. Cest un document des
zlises, et plus encore, un événement ecclésial
West vrai que la « Déclaration conjointe » ne sest
pas occupée expressément du probléme de Pecclésio-
logie ni de nos diftérences & ce sujet. Néanmoins, il
serait faux de penser qu’Augsbourg n'a rien dit sur la
question de lecelésiologie. Liévénement lui-méme
tait un événement ecclésiologique. La « Déclaration
conjointe » n'est pas seulement une déclaration
doctrinale théorique, car sa signature a été un événe-
ment; a Augsbourg et depuis Augsbourg une expé-
rience est vécue, et depuis lors les rapports entres
catholiques et luthériens ont acquis une qualité et
une intensité nouvelles. Nous avons tendu la main les
uuns aux autres comme Eglises et nous ne voulons
jamais plus la retirer, Ou encore, permettez-moi de le
dire de la fagon suivante: la « Déclaration conjointe»
ne comporte pas une déclaration sur 'Eglise, mais elle
comporte et encourage une réalité ecclésiale qui peut
a présent inspirer une réflexion sur lEglise. Comme
dans tout contexte, la vie précéde la réflexion, et la
réflexion présuppose la vie.
Cet accord n’entend évidemment pas exclure
dautres Eglises ou Communautés ecclésiales de la
communion du mouvement cecuménique général. I
est ouvert a tous et veut étre une invitation aux autres
Bglises a s'unir & nous. Un consensus substantiel
existe déja avec la Communion anglicane, présenté
dans le document du dialogue anglican-catholique,
«Le salut et IEglise » (1986). Apres Augsbourg, nous
avons adressé une invitation en particulier aux
Eglises réformées et a la Fédération méthodiste mon-
diale. Nous sommes heureux de la réponse ouverte et
positive de cette derniére, qui a entrepris un proces-
sus de réception parmi ses Bglises membres. Il existe
ainsi une «croissance d'entente » encourageante
entre les Eglises,
Troisiemement, pour bien connaitre le contenu de
la «Déclaration conjointe », on doit distinguer les
différents niveaux d'affirmations. Le contentt fonda-
mental se trouve au paragraphe 15 de la « Déclara-
tion conjointe »: « Notre foi commune proclame que
Ja justification est Veeuvre du Dieu trinitaire. Le Pere
a envoyé son Fils dans le monde en vue du salut du
pecheur. Lincarnation, la mort et la résurrection de
Christ sont le fondement et le préalable de la justifi-
cation. De ce fait, la justification signifie que
Ie Christ lui-méme est notre justice, car nous parti
pons & cette justice par lEsprit-Saint et selon la
volonté du Pére. Nous confessons ensemble: c'est
seulement par la grdce au moyen de la foi en Faction
te,
salvifique du Christ, et non sur la base de notre m
que nous sommes acceptés par Dieu et que nous
recevons lEsprit-Saint qui renouvelle nos coeurs,
nous habilite et nous appelle a accomplir des ceuvres
bonnes»
Je pense quil s'agit d'un trés large consensus, qui
implique non seulement la justification, mais une
justification dans le cadre et'sur la base des confes-
sions christologique et trinitaire de lEglise indivi
des premiers siécles, un consensus qui porte sur le
centre et le cceur de l'Evangile. Sans cette entente sur
la base christologique et trinitaire, Taccord sur la
justification s‘écroulerait, Sur cette base, il a été pos-
sible d'intégrer les deux intéréts, celui des luthériens
concemant la souveraineté de la griice, et celui des
catholiques concernant le pouvoir effectif de la grace,
qui nous habilite a faire fructifier les bonnes euvres.
Ce consensus fondamental sur le noyau central de
VEvangile n'est pas seulement théorique: il nous per-
met de rendre un témoignage commun a TEvangile
dans un monde qui a besoin de ce message de grice
et de miséricorde, En méme temps, ce consensus est
la base de la solution de toutes les autres questions
ui divisent nos deux communautés.
Au-dela de ce consensus fondamental, plusieurs
problémes subsistent au sujet desquels nous ne
sommes pas patvenus 2 réaliser le méme genre d'ac-
cord complet. On doit mentionner la question du
« simul iustus et peccators, la question de la coopéra-
tion, la question de la maniére de parler des mérites,
et en particulier la question du réle normatif central
161de la doctrine de la justification. Sur ces questions, et
sur d'autres, il a ét8 possible d'exclure les contradic-
ions formelles, de comprendre les préoccupations du
partenaire et de noter quelques convergences, Mais il
Teste des langages différents, une difference daccents
el daccentuations, des intéréts différents, si bien
Guun plein consensus n’a pas été atteint. Nous avons
AG renvoyer ces problémes a un dialogue théologique
ultérieur entre les Eglises.
‘Ala lumiére dur consensus fondamental et des
questions resiées ouvertes, indiquées aux paragraphes
40 et 41 de la « Déclaration conjointe », nous pouvons
tirer deux conclusions: 1) Il existe un consensus sur
des vérites fondamentales (non pas sur les vérités fon-
Gamentales) de la doctrine de la justification entre lu
theriens et catholiques. A la lumiére de ce consensus
les différences qui subsistent dans le langage, les
formes théologiques et les accentuations dans la com.
préhension de la justification sont acceptables. Cest
Pourquoi les présentations luthérienne et catholique
Ge la justification sont, dans leur différence, ouvertes
Tune a Tautre et ninfirment pas le consensus réalisé
concernant les vérités fondamentales. 2) Les condam-
ations du XVF siécle, dans la mesure ob elles se ré
ferent 2 la doctrine de la justification, appargissent
dans une lumitre nouvelle. Lenseignement des Eglises
futhériennes présenté dans cette déclaration ne tombe
pas sous les condamnations du Concile de Trente. Les
Pondamnations des confessions luthériennes ne
Concernent pas lenseignement de 'Eglise catholique
romaine présenté dans cette déclaration. Les condam-
nations réciproques ne Sappliquent plus aujourd hui
Si chaque partenaire sen tient & ce qui a été convent
Gans la « Déclaration conjointe ». Mais cela n’enleve
rien aur sérieux des condamnations relatives & la doc:
{rine de la justification. Certaines n’étaient pas du tout
Sans objet, Elles conservent pour nous leur valeur
edavertissements salutaires» dont nous avons & tenir
compte dans lenseignement et la pratique.
Nous avons done affaire a un consensus differen:
cig plutor qu’a un accord total. Le consensus est com-
plet concernant des questions clé, dans Texposé des-
Quelles divers points de départ, différentes formes de
pensée et dexpression et différentes accentuations et
Erfirmations sont possibles. Ainsi, la « Déclaration
Conjointe» ne rejette pas le Concile de Trente. Pour
fes catholiques, celui-ci reste valide comme par le
passé. Mais il peut étre interprété selon notre com-
prehension actuelle de la foi, de sorte que la doctrine
He Luther, tlle qurelle est exposée dans la « Déclara-
tion conjointe », nest plus exclue comme étant oppo-
sée A ce Concile et, par conséquent, cause de division
dans lglise. Les différences qui subsistent ne sont
pas des déclarations qui se contredisent, mais qui
Sont complémentaires et qui se complétent.
‘Dans Tévaluation de la « Déclaration conjointe »,
tout depend de notre position concernant ce consen-
sus difiérencié. Ce concept remonte & Johann Adam.
plus éminent représentant de Ecole catho-
ique de Tubingen au XIX* siécle, et l'un des pres
et des précurseurs de la théologie cecuménique
Contemporaine. Dans un de ses premiers ouvrages,
{Die Einheit der Kirche » (Liunité dans VEglise] (1825),
162
Mohler faisait la distinction entre des oppositions
(Gegensatze) internes acceptables et méme nécessaires
parce que mutuellement complémentaies, et des
Contradictions (Widerspriiche) hérétiques parce qu‘in-
Compatibles avec la foi de IEalise, Alors que les oppo
‘Sitions complémentaires font partie de la vie et sont
par consequent le signe d'une Eglise vivante qui est en
Inarche, les contradictions siisolent elles-mémes de
Tensemble de la doctrine de Iglise; elles nient toute
opposition complémentaire et deviennent unilatérales
et steriles. Pour retrouver leur valeur comme opposi-
tion vivante et féconde, elles doivent étre réintégt
dans toute la vie et Ia doctrine de IFglise
Ces idées ont été reprises par la théologie du XX"
sidcle; elles sont devenues fondamentales pour
Comprendre ce quest exactement un consensus diffé-
Fencié. Un tel consensus exclut absolument les contra
dictions mais il inclut les oppositions complémen-
taires, Exiger un consensus total signifierait faire de
Tunité une affaire eschatologique. Dans notre monde,
seul un consensus différencié est possible, et cela veut
dire que Eglise une, sainte, catholique et apostolique
fest un tout organique fait d'opposés complémentaires,
Ou encore, je dirais que lEglise est modelée sur
Vimage du Dieu Trinité qui est unité dans la diversité
‘En arriére-plan on trouve une certaine image de
Vunite de TEglise que nous nous efforcons de réaliser
“une unité qui ne signifie pas T'uniformité, mais unit
dans la diversité, ou (comme disent aujourd'hui sur-
tout les luthériens) lunité dans une diversité réconci-
lige. La « Déclaration officielle commune » reprend
expressément ce modele et lui donne ainsi la confir-
mation officielle de Eglise. Ce fait est également un
ésultat remarquable et trop peu noté de la « Déclara-
tion conjointe >. A Torigine de la déclaration, il y a un
modele cecuménique de l'unité que nous recher-
chons, non seulement entre catholiques et lut
ais entre tous les disciples du Christ. Ai
Glaration conjointe» indique le chemin vers Favant et
fouvre une perspective plus vaste.
3, Ck OUI Dorr ENCORE ETRE FAIT ~ NOUVELLES TACHES
ET NOUVEAUX DEFIS
Le Pape a qualifié la « Déclaration conjointe» de
«pierre milliaire », Limage correspond exactement a
ja situation: nous avons alteint une étape importante
mais nous ne sommes pas encore au but. La « Décla-
tation conjointe » est importante, malgré ses limites.
Sa grande valeur est le fait de pouvoir & présent
rendre un témoignage commun a ce qui est au coeur
de notre foi, ct avec ce témoignage commun nous en
trons ensemble dans un nouveau siecle et dans un
nouveau millénaire, Notre monde de plus en plus:
sécularisé a besoin d'un tel témoignage commun. Sa
grande valeur est aussi le fait de ne pas dissimuler ses
fimites, mais de désigner ouvertement les problémes.
qui subsistent entre nous. Ainsi, il est clair que la
Signature ne signifie pas que tout a été fait. Aw
Coniraire, & présent que la signature a eu liew nous
devons nous demander ce que doit faire le mouve-
ment cecuménique pour aller de avant.Leecuménisme est un processus 2 couches mul.
tiples, dans lequel lEglise tout entigre doit étre impli-
quée. Nous devons distinguer entre les taches a la
base, au niveau de la paroisse ou du diocese, et celles
qui relevent de 'Eglise universelle. Par conséquent,
du c6té catholique, on aurait tort dattendre tout de
Rome. La premiere tache est la réception de ce qui a
déja été accompli, et qui se fait surtout au niveau de
église locale, La « Déclaration conjointe» ne doit pas
étre un simple document ni rester lettre morte; elle
doit étre connue et yécue; elle doit devenir une réalité
dans le corps de lEglise. Beaucoup a deja éte fait,
mais il reste encore énormement a faire en ce qui
concerne la catéchése, la formation permanente des
adultes et du clergé, et la formation théologique au
niveau académique. Néanmoins, je me limiterai ici
au niveau de lEglise universelle et en particulier a ce
que peut faire le Conseil Pontifical pour la promotion
de Tunité des chrétiens.
Avant tout, nous devrons revoir les questions
concernant la doctrine de la justification, laissées en
suspens aprés la « Déclaration conjointe ». Je pense,
par exemple, au contenu particulier de certains
points doctrinaux, tels qu'une ulterieure clarification
de la question de’« sini iustus et peccartor», ou du
sens critériologique de la doctrine de la justification
Plusicurs questions, liges a celle de la justification,
restent a éclaircir, comme par exemple la question
des indulgences, les problémes dont lorigine remonte
aux debuts de la Réforme et qui continuent encore
aujourd'hui de modeler la mémoire collective des
deux cdtés, Bien que la question des indulgences ne
soit pas un concept primordial, ni un concept priori-
taire dans la hiérarchie des vérités, elle est intime-
ment lige au theme de la pénitence, qui est crucial
pour existence chrétienne, encore que, malheureu-
sement, il soit souvent oublié aujourd'hui. Aussi,
depuis Augsbourg, un souci commun a été daborder
ces questions dans des symposiums et dans divers
groupes de discussion, dans le but d'amplifier Tac.
cord déja réalise,
Cette premigre considération sur les taches
futures m/amene a une seconde réflexion. Nous de-
vons renforcer une compréhension fondamentale de
la doctrine de la justification. A ce sujet, je pense
dabord & une recherche biblique ultérieure. La Bible,
pour nos deux Communautés ecclésiales, est le docu
ment fondamental de notre foi, et jai fe sentiment
gue nous pourrons progresser davantage et de ma-
nigre décisive en incluant plus pleinement l'étude de
VEeriture dans les questions dogmatiques. Pour les
théologiens luthériens cela va de soi, mais ce fut éga-
Jement la réponse officielle de Rome qui, des le
début, préconisait une comprehension biblique plus
approfondie. Il est important de réfléchir ultérieure-
‘ment, par exemple, sur le fait qu’outre la justification,
la Bible se sert d'une variété dimages et de termes
pour décrire les réalités qu’indique la justification:
Royaume de Dieu, vie, réconciliation, paix, rédemp-
tion, grace et beaucoup dautres. Ces images et ces
termes sexpliquent réciproquement et ce nest quien
semble quills offrent un tableau complet du message
biblique.
En particulier dans une perspective biblique, le
message et la doctrine de la justification sont enraci-
nés dans le message christologique de la Bible et de
notre tradition commune, telle quielle est exprimée
dans les Credo. La « Déclaration conjointe» patle
clairement de ce fondement dans son accord de base
Mais il scrait illusoire de penser quaujourd'hui ce
fondement christologique et trinitaire est accepté
comme il Tétait, plus ou moins, au XVI siécle. En
attendant, le probleme sest aggravé et est deventt un
nouveau défi commun pour nos deux communautés
ecclésiales, Mais la justification nous dit ce qu’est
Jésus Christ pour moi et pour nous, de sorte qu'elle
est pour ainsi dire Faspect subject de la christologie.
Sans le fondement christologique, elle est pour ainsi
dire suspendue dans le vide et devient une affirma-
tion idéologique. Ce nest que dans cette lumiére que
nous pouvons comprendre pourquoi, du cété catho-
Tique, on a répété avec tant dinsistance que la justifi-
cation ne peut étre le critere de toute doctrine et
pratique ecclésiale qu'avee ce qui est au centre du
Nouveau Testament: le message de Jésus Christ.
Troisiémement, je voudrais mentionner briéve-
‘ment les importantes questions encore ouvertes entre
nous, au-dela de la doctrine de la justification. Du
point de vue catholique, iy a avant tout la question
ccclésiologique, cest-a-dire «La nature et le but de
TEglise », comme Ta formulée la Commission «Foi et
Constitution » du Conseil cecuménique des Eglises. A
cette question est intimement associée la dimension
sacramentelle de !Eglise. Car la justification par la
fo est lige au baptéme comme sacrement de foi, et &
'Bucharistie, centre et cceur de la vie chrétienne et
ecelésiale. Ces questions aboutissent a un point
critique avec le probleme du ministére ecclésial, ¢
Acdire le sacerdoce de tous les croyants et des per-
sonnes ordonnées, le ministére des évéques dans la
succession apostolique et Ie ministéve petrinien. La
«Commission mixte de dialogue entre la Fédération
luthérienne mondiale et 'Eglise catholique» a déja
abordé quelques-unes de ces questions et en a de
nouveau repris Fexamen,
La solution de toutes ces questions ne peut certes
tre déduite directement de la doctrine de la justifica-
tion, mais celle-ci indique le point de Thorizon ott la
solution est possible et nous montre le but dans
lequel les sacrements et les ministéres sont constitués
et devraient étre administrés dans Eglise. Ce ne sont
pas des fins en eux-mémes, mais des instruments et
des témoins de la justification gratuite et miséricor
dieuse de Dieu.
Un quatriéme et dernier point, mais qui est tres
important et trés urgent. Aujourd'hui, beaucoup de
chrétiens ne comprennent plus les formulations du
XVF sidcle. Cest vrai pour nous catholiques en parti-
euler, Parler de la justification ne fait pas partie de
notre langage catéchétique normal. Nous préférons
rde salut, de grace, de vie nouvelle, de pardon et
‘conciliation. Toutefois, la vraie raison pour
laquelle beaucoup de catholiques, et de protestants
également, ne comprennent plus le terme justification,
se situe & un niveau plus profond. Nous ne ressentons
plus le poids de la culpabilité et duu péché comme le
163,ressentait Luther, nous ne vivons plus dans la crainte
du jugement de Dieu, nous sommes tous devenus trop
deistes, cest-a-dire que nous avons le sentiment que
Dieu sest complétement retiré de notre monde et de
noire existence quotidienne, De sorte que la question
Gun Dieu miséricordieux, qui avait si profondément
affecté Luther, nous laisse plutot indifférents. La ques
tion de ia justification semble en contraste avec notre
érience moderne; nous sommes heureux que les
Eglises alent enfin pu résoudre le probleme, mais pour
nous ce nest plus un probleme existentel.
‘Nous devons donc traduire les questions ainsi que
les reponses dt passé dans un langage et une dialec-
tique de notre temps, pour que notre langage puisse
toucher nos expériences les plus profondes, nos
lanaiétés et nos espoits, y laisser une empreinte et
ous stimuler aujourd'hui autant que dans le passé. I
he Sagit pas seulement de langage ni méme de tra-
Guire quelques déclarations dogmatiques, et moins
encore dadopter un jargon a la mode. En demnigre
‘analyse, Cest une question de nouvelle ouverture et
dinterprétation de notre désespérance vécue, de
notre desir de signification et de miséricorde, Ainsi,
Te probleme de la justification pose de profondes
{questions anthropologiques et théologiques, et il est
Tea la question générale de Vévangélisation.
En conséquence, pour redécouvrir le sens pro-
fond de la justification, nous devons approfondir
davantage et nous demander: Que signifie Dieu? Que
Signifie croire en un Dicu miscricordicux? Que sien
fie Jésus Christ pour nous aujourd'hui? Que signifie
croire que nous sommes sauvés et rachetés par sa
Croix et sa résurrection? Quelles en sont les implica:
tions pour notre vie personnelle et pour notre vie
en commun? La question de la justification nous ra-
mene au centre de Ievangile et aux questions fonda-
mentales de notre existence humaine.
Depuis Augsbourg un certain travail a été fait pour
couvrir nos yeux sur le sens réel et plus profond de la jus-
tification et pour diffuser sa proclamation dans le
contexte modeme. On a clairement montré que la doc-
tine de la justification veut nous dire que nous ne pou-
ons ni ne devons « faire» notre propre vie ni la réaliser:
‘Cest une chose que nous ne pouvons pas accompli par
hnous-memes. Notre valeur en tant que personnes ne dé
pend pas de nos actions, bonnes ou mauvaises. Avant
fout, nous devons nous accepter et nous alfirmer nous-
mémes, Notre vie est placée dans la perspective de la
mniséricorde et elle est gouvernée par un Dieu miséricor-
icux qui, travers tout et en dépit de tout, nous porte
dans ses mains aimantes. Nous vivons par la miséri-
corde de Diet. Cest ce qui nous libére de la crainte,
nnous donne de Tespoir et du courage et nous remplit de
Ia joie des enfants de Dieu.
‘Ainsi comprise, la justification n'est pas seule-
ment une bonne nouvelle pour notre vie individuelle
Tandis quelle nous permet de vivre en tant que per
sonnes distinctes, elle nous ouvre en méme temps
Sux autres tres humains. De méme que nous vivons
par la miséricorde de Dieu, nous pouvons et devrions,
Eire bienveillants et charitables envers nos sem-
blables, hommes et femmes. De sorte que la justifica-
tion nous habilite et nous oblige méme & travailler
164
pour la justice et pour la paix, pour que la dignité
humaine et les droits de Yhomme soient reconnus,
Parce que nous vivons tous par la miséricorde et
Tamour de Dieu, la justification nous rend capables
dinteragir avec notre communauté et de nous consa-
rer aux problémes sociaux. Pour cette raison nous
pouvons apporter de V'espérance & un monde qui
Soutire & cause des injustices, de Tabsence de miséri-
corde et du cynisme, un monde désorienté, qui est
Surtout sans espérance et est en fait devenu nihiliste,
4, CONCLUSION: IMG:CUMENISME SOURCE DE COURAGE
Beaucoup pensent que le processus de rapproche-
‘ment axcumenique est trop lent. ls estiment méme que
nous ne faisons aucun progrés en cecuménisme. Cest
Sans nul doute un processus laborieux, qui demande de
Ia patience et une bonne dose dendurance. La « Décla-
ration conjointe » a montré que le progres est possible.
Ceite constatation peut nous donner une confiance
renouvelée et un nouveau dynamisme azcuménique.
‘Nous devrions étre plus reconnaissants pour ce qui
fa déja ete réalisé. Personne, au début du XX° sidcle, ne
se serait attendu de nous trouver la oli nous sommes &
présent. Le chemin pour passer de Tisolement, de Thos:
lite et de la rivalite ala tolerance, au respect rmutuel, &
la coopération et méme a lamitié, a été mené a bien
Nous avons découvert la communion en Jésus Christ,
réelle et profonde, bien qu‘imparfaite, qui existe déja.
La «Déclaration conjointe » a développé et approfondi
cette communion déja existante.
Létape successive pour réaliser la pleine commu
nnion ne sera pas facile. A vrai dire, il n'y a pas seule-
ment des oppositions complémentaires, il reste encore
des contradictions a surmonter. Et malheureusement,
Je danger est qu’avec les changements sociologiques
‘auxquels nous sommes confrontés, de nouvelles contra-
dictions vont surgir au sujet de questions éthiques. Ou
peutétre ne devrions-nous pas parler en termes de nou-
elles contradictions, mais plut6t de nouveaux défis, En
tout cas, la pleine communion ne peut pas se réaliser
par la seule convergence, mais bien plus par la conver-
Bon qui implique le repentir, le pardon et le renouvelle-
ment du coeur. Une telle conversion est aussi un don de
Ta grace ~sola gratia, sola fide.
‘Un jour, le don de Tunité nous prendra par st
prise, tout comme lévénement dont nous avons été
moins, voici plus de dix ans. Si vous aviez, demandé
des passants, & Berlin-Ouest, le matin du 9 novembre
989. « Combien de temps pensez-vous que le mur
restera encore debout? », la plupart auraient sans nul
Goute répondu: « Nous serions heureux si un jour nos
pelits-enfants pouvaient passer sous Arc de Brande-
Bourg». Le soir de cette journée mémorable, le monde
assista A quelque chose de totalement inattendu a Ber-
jin. Jai la ferme conviction que nous aussi, un jour,
nous nous froiterons les yeux d’étonnement, parce que
TEsprit de Dieu aura percé les murs apparemment in-
surmontables qui nous séparent et nous aura donné
de nouveaux moyens de nous rencontrer les uns
Jes autres, et une nouvelle communion. Espérons
pour cela de ne pas devoir attendre 400 autres annéNOUVELLES (ECUMENIQUES
Mocre POUR Le DIALOGUE ENTRE
UEGLISE CATHOLIQUE ET UEGLISE MALANKARE.
‘SYRIENNE ORTHODOXE,
Kottayam (Inde), 11 octobre 2004
_ La Commission mixte pour le dialogue entre
VEglise catholique et I'Eglise malankare syrienne
orthodoxe a tenu sa neuvieme renconire au Centre de
spiritualité de Kottayam, le 11 octobre 2004.
Le principal théme théologique figurant A Yordre
du jour concernait lEglise comme communion, Deux
documents ont été discutés: le premier « Perspe
biblico-théologiques sur la communion ecclésiale »
préparé par le Métropolite Kuriakose Theophilose, et
le deuxieme « Progresser vers la pleine communion
selon le Concile Vatican Il» présenté par Mer Johan
Bonny. Les membres de la Commission mixte ont
conclu que les discussions qui se sont déroulées jus:
quia présent sur le theme de Fecclésiologie, permetient
détablir un projet de synthese sur fe theme de
«TEglise comme communion ». Une premiere ver-
sion de cette synthése sera rédigée puis de nouveau
soumise a la discussion pour étre completée durant
les prochaines réunions annuelles.
En ce qui concerne le theme du Témoignage com-
mun, les membres de la Commission mixte ont encore
discuté de certaines questions pastorales relatives
2 Vapplication pratique de Yaccord de 1993 sur les
mariages mixtes. Ils ont confirmé la décision prise
Yannée précédente, de préparer une nouvelle publi
tion de cet accord, en Taccompagnant si possible d'un
commentaire, afin d'informer le clergé sur son but et
son application, Quant a la sous-commission sur le
Témoignage commun, de nouvelles dispositions ont
1é prises pour accroitre son activité et garantir son
fonctionnement effectif
La Commission a pris connaissance du rapport
de la premiére néunion de la Commission mixte inter-
nationale pour le dialogue théologique entre 1
catholique et les Eglises orthodoxes orientales, qui s'est
déroulée au Caire, en Egypte du 27 au 30 janvier
2004. La Commission a discuté des possibles réper-
cussions que ce dialogue international pourrait avoir
sur le dialogue local au Kérala,
Enfin, les membres de la délégation se sont
coneentrés sur certains événements influant sur les
relations entre 'Eglise malankare syrienne orthodoxe
et IEglise malankare orthodoxe syrienne, parmi les.
guels Ia demigre visite du Patriarche Zakka | Iwas aut
Kérala. La Commission a également pris note duu
nouveau nom que I'Eglise Malankare syrienne ortho-
doxe a décidé d adopter dorénavant au Kerala: lEglise
Jacobite syrienne orthodoxe.
La délegation de lEglise Jacobite syrienne ortho-
doxe était composée des personnes suivantes: Métro-
polite Kuriakose Theophilose (coprésident), Rév. Cor-
Episcopa Adai Jacob (cosecrétaire), Rév. P. Daniel
Thattarayil, Rév. P. Shibu Cherian, Rev. P. Thomas
Abraham. Les membres de la délégation catholique
Glaient quant & eux: S.Exe. Mer Brian Farrell (copré=
sident), S.Exc. Mar Joseph Powathil, S.Exc. Mar
Kuriakose Kunnacherry, S.Exc. Joshua Mar Igna-
thios (représentant lArchevéque Cyril Mar Baselios),
Réx. P. Xavier Koodapuzha, Rev. P. Mathew Vellanic-
kal, Rév. P. Geevarghese Chediath, Rev. P. Francis
Pereparambil, Mgr Johan Bonny (cosecrétaire).
LLEE. Cyril Mar Baselios et Patrick D'Souza n/ont
pas pu prendre part a la réunion.
La prochaine rencontre aura lieu au Séminaire
Théologique Jacobite syrien orthodoxe de Mulanthu-
ruthy (Ernakulam), les 5 et 6 décembre 2005,
A Tordre du jour figurent deux questions: une étude
complémeniaire sur les modéles de communion
au premier millénaire et un projet de synthése des
discussions qui se sont tenues jusqu’a présent sur le
théme de IEglise comme communion.
COMMISSION MIXTE POUR LE DIALOGUE ENTRE UEGLISE
‘ATHOLIOUE ET EGLISE MALANKARE ORTHODOXE SYRIENNE
Kottayam (Inde), 13-14 octobre 2004
La 16° réunion de la Commission mixte pour le
dialogue entre Eglise catholique et !Eglise malanka-
re orthodoxe syrienne sest tenue au Centre de Spiri-
tualité de Kottayam, du 13 au 14 octobre 2004
La discussion a porté principalement sur deux do-
cuments: (1) «La Tradition liturgique des chrétiens de
Saint Thomas jusqu’au XIX: sigcle», préparé par le
P. John Panicker et (2) «Le Primat pétrinien au
cours des quatre premiers sigcles: quelques themes de
discussion », proposé par le Rev. P. K.M. George. Bien
que l’Eglise catholique et 'Eglise malankare
orthodoxe syrienne slaccordent sur divers éléments re-
latifs & TEglise comme communion, elles conservent
des avis divergents sur certaines questions essentielles,
en particulier celle du Ministére pétrinien. Les
membres de la Commission mis
ixte ont convenu quiune
étude plus approfondie était nécessaire & ce sujet.
En ce qui concerne le témoignage commun, une
grande attention a été accordée a la question des ma-
riages mixtes et a la possibilité d’aboutir & un accord
Pastoral sur ce point. La Commission a décidé qu'un
nouveau projet devrait etre préparé sur la base du
rapport redigé en I'an 2000, puis soumis aux autori-
{és ecclésiales compétentes,
Les membres de la Commission mixte ont pris
connaissance du rapport de la premiére réunion de la
Commission mixte internationale pour le dialogue
théologique entre I'Eglise catholique et les Ealises or-
165thodoxes orientales, qui sest déroulée au Caire, en
Egypte, du 27 au 30 janvier 2004. Ils ont discuté des
repercussions possibies que ce dialogue international
pourrait avoir sur le dialogue local au Kérala.
‘La Commission a approuvé de nouvelles initia-
tives dans le domaine du témoignage commun:
(1) une conférence cecuménique, le 18 décembre
2004, au centre Nilakal avec la participation de repré-
Sentants des deux communautés; (2) une conférence
eecuménique sur assistance aux familles; (3) une
conférence excuménique d'une journée s'adressant
faux membres des communautés religieuses.
‘Des décisions ont été prises concernant le fonc-
tionnement des sous-comités. Le sous-comité sur le
témoignage commun sera chargé d'étudier si et de
quelle maniére cette Commission de dialogue peut
Sengager dans une réflexion aecuménique sur cer-
taines questions sociales ou éthiques d'intérét com-
mun, Le sous-comité sur histoire de lEglise entre
pprendra un travail préparatoire en vue de la publica
tion de certains documents fondamentaux relatifs &
la période pré-Diamper. Dans un premier temps, des
listes de tous les documents disponibles seront prépa-
rées et un critere de sélection sera défini.
Enfin, les participants se sont penchés sur cer-
tains éyénements récents concernant les relations
centre PEglise malankare syrienne orthodoxe et 'Eelise
malankare orthodoxe syrienne. Les membres de la
délégation ont pris note de la position de I'Eglise ma-
Tankare syrienne orthodoxe concernant I'unité de
«