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Conception et calcul des dalles mixtes acier-béton

Article · August 2015


DOI: 10.51257/a-v1-c2567 · Source: OAI

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1 author:

Michel Crisinel
École Polytechnique Fédérale de Lausanne
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Construction
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Conception et calcul
des dalles mixtes acier-béton
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16 par Michel CRISINEL
17 Ingénieur civil diplômé de l’École polytechnique fédérale de Lausanne
18 Chargé de cours à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse
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23 1. Conception des planchers mixtes à tôles nervurée ....................... C 2 567 - 2
24 1.1 Planchers de bâtiment à ossature en acier................................................ — 2
25 1.2 Dalles mixtes................................................................................................ — 5
26 1.3 Types de tôles nervurées ............................................................................ — 5
27 1.4 Connexion entre la tôle et le béton ............................................................ — 6
28
1.5 Situations à considérer ............................................................................... — 7
29
30 2. Calcul de la tôle nervurée...................................................................... — 8
31 2.1 Analyse pour les sollicitations
32 (détermination des efforts intérieurs) ........................................................ — 9
33 2.2 Calcul de la résistance des sections........................................................... — 9
34
2.3 Vérification de la tôle nervurée .................................................................. — 9
35
36 3. Calcul de la dalle mixte .......................................................................... — 10
37 3.1 Analyse pour les sollicitations
38 (détermination des efforts intérieurs) ........................................................ — 10
39 3.2 Calcul de la résistance des sections........................................................... — 11
40
3.3 Vérification des états limites ultimes ......................................................... — 18
41
42 3.4 Méthode de la connexion partielle (méthode alternative) ....................... — 19
43 3.5 Vérification des états limites de service .................................................... — 21
44 3.6 Vérification du comportement vibratoire .................................................. — 24
45
4. Exemple numérique................................................................................. — 25
46
47 4.1 Schéma statique .......................................................................................... — 25
48 4.2 Analyse ......................................................................................................... — 26
49 4.3 Calcul des efforts intérieurs ........................................................................ — 27
50 4.4 Résistances en section ................................................................................ — 27
51 4.5 État limite de service, vérification des flèches .......................................... — 29
52 4.6 État limite de service, vérification
53 de l’ouverture des fissures du béton ......................................................... — 31
54 4.7 État limite de service, vérification des vibrations ..................................... — 31
55
56 Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 2 567
57
58
59
60
ne dalle mixte est un élément de construction des bâtiments métalliques
61
62
63
U à ossature mixte. Elle est composée d’une tôle nervurée sur laquelle on
coule une dalle en béton comportant un léger treillis d’armature destiné à
64 limiter la fissuration du béton due au retrait et aux effets de la température.
65 Dans ce type de dalles (appelés aussi planchers collaborants), la tôle nervurée
66
67
sert de plate-forme de travail lors du montage, de coffrage pour le béton et
68 d’armature inférieure pour la dalle après durcissement du béton. Elle peut éga-
69 lement servir de contreventement horizontal provisoire lors du montage de la
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est strictement interdite. − © Editions T.I. C 2 567 − 1

C 2 567 11 - 2008
CONCEPTION ET CALCUL DES DALLES MIXTES ACIER-BÉTON ________________________________________________________________________________

1 structure porteuse du bâtiment, à condition qu’elle soit fixée à la poutraison de


2 façon adéquate.
3
4 Cet article comprend une partie consacrée à la conception des planchers
5 mixtes, ainsi qu'une partie dédiée à l'analyse et au dimensionnement des tôles
6 et des dalles mixtes proprement dites. Le stade de construction, où seule la
7 tôle contribue à la résistance, et le stade définitif, où la dalle constitue un
8
élément mixte grâce à la contribution du béton durci, sont clairement différen-
9
10 ciés. Les méthodes exposées sont en conformité avec les normes européennes
11 actuelles sur le calcul des structures porteuses, les « Eurocodes structuraux »
12 (normes EN 1991 à EN 1994).
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19
20 1. Conception des planchers
21
22 mixtes à tôle nervurée
23
24
25 1.1 Planchers de bâtiment
26 à ossature en acier
27
28 Le plancher, constitué de la poutraison et de la dalle ainsi que
29 des revêtements inférieur (faux-plafond) et supérieur (isolation,
30 chape, revêtement de sol), a pour fonction structurale principale
31 de supporter les forces verticales qui lui sont appliquées et de les
32 transmettre aux appuis (les poteaux). Une fonction structurale
33 secondaire importante est celle que les planchers jouent dans la
34 transmission des forces horizontales : ils conduisent aux
35 contreventements verticaux ou au noyau central les forces du vent
36 et des séismes et agissent ainsi comme contreventement horizon-
37 tal de la structure porteuse du bâtiment.
38
Leur fonction protectrice consiste à assurer les protections
39
contre le bruit (isolation phonique), le feu (fonction coupe-feu), la
40
chaleur (isolation thermique) et l’humidité (étanchéité, pare-
41
vapeur). C’est aussi dans l’épaisseur du plancher que passent les
42
conduites horizontales destinées à alimenter le bâtiment et l’étage
43
concerné en fluides et énergie pour les besoins du chauffage, de la
44
ventilation, du sanitaire, de l’électricité et de la télématique. Enfin,
45
c’est le plancher qui délimite optiquement et esthétiquement les
46
faces horizontales supérieure et inférieure des locaux.
47
48 Du point de vue de sa construction, un plancher est composé de
49 trois parties (figure 1) :
50 – le système porteur, comprenant la poutraison et la dalle ;
51 – la partie supérieure, comprenant isolation, étanchéité, chape et
52 revêtement de sol ;
53 – la partie inférieure, comprenant le plafond (faux-plafond ou
54 revêtement de la surface des poutres et de la dalle) et l’espace vide
55 entre les poutres.
56 Les planchers sont des éléments répétitifs dans la structure d’un
57 bâtiment élevé ; il est donc avantageux de prévoir des planchers
58 de faible épaisseur, de faible poids propre et de montage rapide.
59
60 La poutraison est un réseau de poutres métalliques horizontales
61 qui transmet aux poteaux les forces qui sollicitent la dalle. Ce
62 réseau, le plus souvent orthogonal, est constitué des poutres
63 secondaires (ou solives), en général parallèles entre elles, qui
64 reçoivent directement les charges verticales de la dalle et les trans-
65 mettent aux poutres primaires (ou sous-poutres ou sommiers) per-
66 pendiculaires qui s’appuient sur les poteaux. Dans certains cas, les
67 sous-poutres s’appuient sur un troisième niveau de poutres (les
68 poutres maîtresses) qui, elles seules transmettent les forces aux
69 poteaux. Cela permet d’augmenter les portées et de diminuer le
70 nombre de poteaux. La conception de la poutraison détermine
71 ainsi la disposition et l’espacement entre les éléments fléchis en

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C 2 567 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.
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1
2 Chape et revêtement
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6 Dalle de béton
7
8 Armature (treillis)
9
10 Tôle profilée
11

Hauteur de plancher
12
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18 Faux-plafond
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22 Poutre
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Conduites (eau, climatisation,
24 électricité, etc.)
25 Support de faux-plafond
26
27
28
29
30
Figure 1 – Composition d’un plancher
31
32
33
34 fonction de la position des poteaux. Elle permet de définir les
35 types les plus courants de planchers à poutres métalliques.
36 Une poutraison à deux niveaux de poutres (figure 2) permet de
37 réaliser des grands espacements de poteaux dans les deux direc-
38 tions du plan. On évite ainsi les rangées serrées de poteaux situés
39 en façade ou dans les cloisons intérieures. La trame n’est pas
40 obligatoirement régulière, ce qui laisse une grande liberté d’amé-
41 nagement.
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60
61
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64 Figure 2 – Plancher à deux niveaux de poutres
65
66
67 Dans les bâtiments à ossature métallique, la dalle est souvent
68 réalisée en béton armé ou en construction mixte avec tôle nervu-
69 rée d’acier. Plus rarement, la dalle en béton armé repose directe-
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1 ment sur les poteaux, sans poutres métalliques. Cette conception


2 est alors proche de celle des bâtiments en béton armé.
3 Lorsque la dalle mixte est liée à la poutraison par des
4 connecteurs, l’ensemble constitue un plancher mixte acier-béton
5 (figure 3).
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11 Béton coulé en place
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Treillis d’armature
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22 Connecteur soudé
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32 Bossage
33 Sommier Tôle profilée
34
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36 Solive
37
38
39
40 Figure 3 – Plancher mixte avec connecteurs acier-béton
41
42
43
44 Dans un tel système, la dalle en béton remplit, en travée, la fonc-
45 tion de membrure supérieure comprimée alors que la poutre
46 métallique située dans la partie inférieure est essentiellement
47 tendue. Dans les zones d’appui des poutres mixtes, la participation
48 de la dalle à la résistance est obtenue par une armature supérieure
49 capable de reprendre les efforts de traction, la poutre métallique
50 étant alors partiellement comprimée.
51 Pour obtenir l’effet mixte souhaité, c’est-à-dire une collaboration
52 parfaite entre l’acier et le béton, il faut que la liaison entre la pou-
53 tre et la dalle soit réalisée de façon à transmettre les efforts rasants
54 et limiter les glissements qui se développent à l’interface. Sans
55 liaison, les profils métalliques doivent supporter à eux seuls toutes
56 les charges. Par contre, si une connexion est mise en place, on
57 réalise une poutre mixte dont la résistance et la rigidité sont sensi-
58 blement accrues.
59 Dans les bâtiments, la connexion des poutres mixtes est assurée
60 par des goujons soudés sur l’aile supérieure des poutres métalli-
61 ques du plancher. Les goujons sont des pièces cylindriques en acier
62 comportant une tête. Il existe également des connecteurs en forme
63 d’équerres et fixés par des clous. Ce nouveau type de connexion
64 est particulièrement bien adapté au cas des dalles mixtes avec tôle
65 nervurée, car ils peuvent être facilement fixés à travers la tôle. Le
66 soudage des goujons présente en effet souvent des difficultés liées
67 à l’alimentation en courant électrique, à la présence d’humidité et
68 à la présence d’un revêtement contre la corrosion de la poutre
69 (peinture) et de la tôle (zingage).
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C 2 567 – 4 est strictement interdite. – © Editions T.I.
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1 1.2 Dalles mixtes


2
3 Une dalle mixte (figure 4) est composée d’une tôle nervurée sur
4 laquelle on coule une dalle en béton comportant un léger treillis
5 d’armature destiné à limiter la fissuration du béton due au retrait et
6 aux effets de la température. Dans ce type de dalle, la tôle nervurée
7 a plusieurs fonctions. Elle sert notamment :
8 – de plate-forme de travail pendant la construction de l’ouvrage ;
9 – de coffrage lors du bétonnage de la dalle ;
10 – d’armature inférieure de la dalle mixte.
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16 Béton
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26 Treillis d’armature
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Fixation
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Poutrelle métallique
31
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36 Figure 4 – Dalle mixte avec tôle nervurée
37
38
39
Elle peut également servir de contreventement horizontal provi-
40
soire lors du montage, à condition qu’elle soit fixée à la poutraison
41
de façon adéquate. Le béton sert à la création du plan horizontal et
42
à la reprise des efforts de compression se développant dans
43
l’élément mixte.
44
45
46
47 1.3 Types de tôles nervurées
48
Les tôles nervurées, appelées aussi plaques nervurées dans
49
l’Eurocode 4 (voir [Doc. C 2 567]), doivent posséder une capacité
50
portante et une rigidité suffisante pour servir de coffrage, si pos-
51
sible sans étai, ainsi qu’un profil particulier (forme de nervures,
52
bossages) pour garantir une bonne liaison mécanique entre l’acier
53
et le béton. La tôle est fixée sur les poutres métalliques qui la sup-
54
portent par des clous scellés par percussion ou par des vis autota-
55
raudeuses ou autoperceuses.
56
57 Le matériau de base servant à la fabrication des plaques nervu-
58 rées à froid est la tôle d’acier galvanisée double face et livrée sous
59 forme de bobines. La couche de zinc, barrière physique contre les
60 attaques de la corrosion atmosphérique, est obtenue par galvani-
61 sation à chaud dans des lignes traitant de larges bandes en
62 continu (immersion dans un bain de zinc en fusion).
63 Il existe un très grand nombre de types de tôles nervurées utili-
64 sées dans la construction des dalles mixtes (figure 5). Ces tôles se
65 différencient par la forme, la hauteur et l’entraxe des nervures, par
66 la largeur des plaques, par leur mode de recouvrement latéral, par
67 les moyens de raidissement des éléments plans constituant le pro-
68 fil et enfin par les moyens de connexion mécanique assurant la
69 liaison avec le béton.
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1
2 55 + 4 × 150 + 95 = 750
3
4 40
5
6 102,5 47,5 122,5
7
8
9
10 4 × 150 = 600 4 × 183 = 732
11 51
12 73
13
14 112 38 137
115 87 40
15
16 a profils « rentrants »
17
18
19 4 × 150 = 600 3 × 104 = 312
20
53 73
21
22
23 90 60 61,5 84 20 47
24
25
26 5 × 176 = 880 3 × 190 = 570
27
28 55 77
29
30 85 91 45
31 122 68 45
32
33 4 × 200 = 800 4 × 183 = 732
34
35 59 80
36
37
112 88 50
38 94 89 40
39
40 b profils « trapézoïdaux »
41
42 Figure 5 – Exemples de tôles nervurées utilisées pour les dalles mix-
43 tes
44
45
46 L’épaisseur nominale des tôles se situe entre 0,75 et 1,50 mm,
47 mais en pratique, les épaisseurs utilisées ne dépassent pas
48 1,0 mm. La couche de zinc représentant une épaisseur d’environ
49 0,02 mm sur chaque face, l’épaisseur nette de la tôle est donc
50 égale à l’épaisseur totale moins 0,04 mm. La hauteur des profils se
51 situe entre 38 et 80 mm. Cette grande variété de tôles nervurées
52 permet de satisfaire les exigences relatives à la charge, la portée,
53 l’isolation phonique et la protection contre le feu pour la plupart
54 des dalles de bâtiment.
55
56
57 1.4 Connexion entre la tôle et le béton
58
59 Pour assurer la liaison acier-béton, la tôle nervurée doit être
60 capable de transmettre le flux de cisaillement (l’effort rasant) à
61 l’interface entre la tôle et le béton. Cette connexion mécanique
62 peut être réalisée par un ou plusieurs des moyens suivants
63 (figure 6) :
64
– par la forme rentrante des nervures (plus large à son sommet
65
qu’à sa base), créant une liaison par frottement (figures 6a et 6b ) ;
66
– par des bossages pratiqués dans les âmes ou les ailes de la
67
tôle (figure 6c ) ;
68
– par des ancrages disposés à l’extrémité des dalles, constitués
69
de goujons soudés ou d’équerres clouées sur les poutres sous-
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jacentes (figures 6d et 6e ) ;
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1 – par déformation des nervures (figure 6f ).


2
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7
8
9
10
11
12 a b c
13
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18
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20
21
22
23
24
25 d e f
26
27 Figure 6 – Types de connexion entre tôle nervurée et béton
28
29
30
31 En cas de connexion par goujons, ceux-ci peuvent être soudés
32 soit préalablement en usine (auquel cas la tôle doit être préper-
33 cée), soit sur le chantier à travers la tôle.
34 Les dalles mixtes peuvent être apparentées aussi bien à des
35 dalles en béton armé qu’à des poutres mixtes acier-béton.
36 Dans les dalles en béton armé, la connexion est obtenue par
37 l’adhérence des armatures tendues dans le béton, due au profilage
38 spécial des barres. Cette adhérence, contrôlée par des essais, est
39 telle qu’elle correspond à la résistance à la traction des armatures.
40 Les dalles en béton armé peuvent ainsi toujours développer leur
41 pleine résistance à la flexion.
42
43 Dans les poutres mixtes, la solidarisation est réalisée par des
44 connecteurs fixés à l’aile supérieure du profilé métallique. Cette
45 connexion peut être dimensionnée de façon que la poutre mixte
46 atteigne sa résistance ultime à la flexion (connexion totale). Si le
47 nombre de connecteurs est inférieur (connexion partielle), la résis-
48 tance ultime à la flexion est inférieure à la résistance en connexion
49 totale et dépend essentiellement du nombre de connecteurs, de la
50 forme du diagramme charge-glissement des connecteurs, de la
51 portée de la poutre et du procédé de construction.
52 La dalle mixte avec tôle nervurée se situe entre ces deux systè-
53 mes. D’une part, les tôles comportent des bossages permettant de
54 les assimiler à des barres d’armature. D’autre part, la tôle est un
55 élément à rigidité flexionnelle similaire aux poutres métalliques.
56 Cependant, la tôle nervurée, de même que ses bossages, sont
57 déformables. Ainsi, l’effet d’enrobage est moindre que pour une
58 barre d’armature plutôt considérée indéformable, d’autant plus
59 que le béton n’est situé que d’un seul côté de la tôle. Ces phéno-
60 mènes de déformation de la tôle signifient que la connexion
61 dépend de nombreux paramètres. Lors d’un essai de charge d’une
62 dalle mixte, on observe que la rupture peut se produire soit par
63 flexion, ce qui correspond à une connexion totale, soit par cisaille-
64 ment longitudinal, ce qui correspond à une connexion partielle.
65
66
67 1.5 Situations à considérer
68
69 Une dalle mixte composée d’une tôle nervurée et de béton a la
70 particularité de comporter deux états structuraux très distincts
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1 (Eurocode 4) : l’état lors du bétonnage (le stade de construction),


2 où seule la tôle résiste aux charges, et l’état d’utilisation (le stade
3 définitif), où le béton est lié à l’acier, le tout constituant alors un
4 profil mixte acier-béton.
5
6
7 1.5.1 Stade de construction
8 (tôle nervurée utilisée comme coffrage)
9 Les vérifications des états limites ultimes et de service doivent
10 être effectuées pour la tôle nervurée agissant comme coffrage du
11 béton frais. L’étayage doit être considéré dans cette situation. La
12 tôle est soumise aux actions suivantes (Eurocode 1) :
13
– poids propre des tôles nervurées gp ;
14
– poids du béton frais gc ;
15
– charges de construction qm ;
16
17 – charge d’entreposage, si nécessaire, q.
18 Le poids du béton frais, qui représente la charge prépondérante,
19 doit être estimé en fonction de son épaisseur théorique figurant
20 sur les plans d’exécution. Il faut tenir compte, si nécessaire, de
21 l’effet de mare, soit du poids du surplus de béton dû à la flèche wg
22 de la tôle sous l’effet du poids du béton frais, si cette flèche
23 dépasse le dixième de l’épaisseur totale de la dalle. Ce poids g +c
24 est égal à :
25
26 g c+ = 0,7 w g ρ c (1)
27
28 avec ρc poids spécifique du béton.
29 Les charges de construction tiennent compte du poids des
30 ouvriers et de l’installation de bétonnage, ainsi que d’éventuels
31 chocs ou vibrations susceptibles de se produire durant la
32 construction. Selon l’Eurocode 1, partie 1.6, on peut admettre
33 comme valeur représentative des charges de construction qm (y
34 compris tout surplus de béton) une charge de 1,5 kN/m2 répartie
35 sur une surface de 3 m × 3 m et de 0,75 kN/m2 sur le reste de la
36 surface de coffrage.
37
38
39 1.5.2 Stade définitif (dalle mixte)
40
41 Les vérifications des états limites ultimes et de service doivent
42 être effectuées pour la dalle mixte après durcissement du béton et
43 après enlèvement des étais. Les actions suivantes doivent être
44 considérées lors du dimensionnement de la dalle mixte (Eurocode
45 1) :
46 – poids propre de la dalle (tôle nervurée et béton) g = gp + gc ;
47 – effet de l’enlèvement de l’étayage éventuel (réactions
48 ponctuelles) ;
49 – poids du revêtement et des finitions qfin ;
50 – charge utile q.
51 Pour le calcul des flèches de la dalle mixte, il faut également
52 tenir compte des effets à long terme du béton tels que le fluage et
53 le retrait.
54
55
56
57
58
2. Calcul de la tôle nervurée
59
60 Ce calcul correspond à la situation du stade de construction,
61 dans laquelle la tôle reprend seule son poids propre, le poids du
62 béton frais et les charges de construction. Il doit être conforme à
63 l’Eurocode 3. Partie 1.3 (voir [Doc. C 2 567]). Il s’effectue comme
64 celui d’une tôle de toiture, à condition de prendre en compte les
65 particularités d’une tôle adaptée à la construction de plancher
66 telles que les bossages qui peuvent, dans certaines configurations,
67 avoir un effet sur la résistance et la rigidité.
68
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1 2.1 Analyse pour les sollicitations


2
3
(détermination des efforts intérieurs)
4 En principe, l’analyse globale d’une tôle nervurée de plancher est
5 basée sur un comportement élastique linéaire des matériaux. Les
6 efforts intérieurs sont déterminés en considérant une poutre de lar-
7 geur unitaire (1 m) d’inertie constante. Le schéma statique peut être
8 influencé par l’étayage. En cas de tôle simplement appuyée à ses
9 extrémités ou de tôle continue étayée, l’Eurocode 4 recommande
10 l’analyse élastique. En cas de pose sur plus de deux appuis défini-
11 tifs sans étai, une analyse rigide plastique basée sur un moment de
12 résistance partielle au droit des appuis intermédiaires est possible.
13 Ce moment de résistance partielle doit être déterminé expérimen-
14 talement (voir § 2.2) ou, à défaut, être pris égal à zéro.
15
16 Le calcul des flèches sous l’action du béton frais est effectué de
17 façon approchée en considérant l’inertie moyenne des sections effi-
18 caces en travée (sous moment positif) et sur appui (sous moment
19 négatif). Si on utilise l’analyse rigide plastique, les variations de
20 rigidité due à la plastification sur appuis doivent être prises en
21 compte dans le calcul des flèches.
22
23
24 2.2 Calcul de la résistance des sections
25
26 La détermination des caractéristiques des sections transversales
27 des tôles nervurées de plancher est identique à celle des autres
28 tôles nervurées. Cependant, selon leur forme, les bossages situés
29 sur les âmes ou sur les ailes du profil peuvent modifier ces carac-
30 téristiques des sections, tant en ce qui concerne la résistance que
31 la rigidité. Par exemple, des bossages verticaux sur les âmes
32 peuvent augmenter la résistance au cisaillement et à l’écrasement
33 (réaction d’appui), mais réduire la résistance et la rigidité à la
34 flexion, alors que des bossages horizontaux peuvent avoir des
35 effets inverses.
36 En règle générale, il est tenu compte de ces particularités dans
37 les valeurs données par les fabricants. D’autre part, il est très
38 courant que ces valeurs soient déterminées expérimentalement, les
39 valeurs calculées étant généralement plus basses à cause de tous
40 les paramètres géométriques compliqués à prendre en compte
41 avec des marges suffisantes.
42
La résistance en section des tôles nervurées est en général calcu-
43
lée sur la base d’une section efficace déterminée selon les indica-
44
tions de l’Eurocode 3, partie 1.3. Le moment résistant MRk est
45
obtenu lorsque la contrainte maximale de compression, dans la
46
section efficace, atteint la limite d’élasticité fyb . Si l’aile tendue
47
atteint cette limite avant l’aile comprimée, la résistance ultime à la
48
flexion MRk peut être obtenue en utilisant la réserve plastique de
49
l’aile tendue jusqu’à ce que la contrainte maximale de compression
50
atteigne également fyb . Il faut relever que la résistance en section
51
sur appui est influencée par l’interaction entre le moment négatif et
52
la force transversale (la réaction d’appui).
53
54
55
56 2.3 Vérification de la tôle nervurée
57
58 2.3.1 États limites ultimes
59
60 La procédure de vérification de la tôle nervurée au stade de
61 construction est en général basée sur une analyse globale élastique
62 et sur un calcul élastique de la résistance des sections (avec prise
63 en compte éventuelle de la réserve plastique dans les ailes ten-
64 dues). Elle est alors la suivante :
65 1. Sur la base du système porteur du plancher (poutraison), on
66 choisit un profil de tôle et son épaisseur, l’épaisseur de la dalle et
67 le nombre de travées à couvrir par une longueur de plaque de tôle.
68 2. On détermine en suite si la tôle est étayée ou non lors du
69 bétonnage.
70 3. Puis on détermine les charges agissant sur la tôle (§ 2.1) ainsi
71 que les combinaisons.

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1 4. Pour chaque combinaison, on calcule les efforts intérieurs solli-


2 citants de flexion MEd , d’effort tranchant VEd et de réaction d’appui
3 REd .
4 5. On calcule ensuite les résistances des sections efficaces MRd ,
5 VRd et RRd ou on utilise les valeurs données par le fabricant.
6 6. Enfin, on effectue les vérifications de la flexion, de l’effort tran-
7 chant et de la réaction d’appui :
8
9 MEd  MRd (2)
10
11
VEd  VRd (3)
12
13
14 REd  RRd (4)
15
16 ainsi que l’interaction :
17
18 MEd REd
19 +  1, 25 (5)
MRd RRd
20
21
22 2.3.2 États limites de service
23
24 Lors du bétonnage, la flèche de la tôle nervurée sous son poids
25 propre et celui du béton frais ne doit pas dépasser une valeur
26 limite, fixée par exemple à L/180 par l’Eurocode 4, L étant la portée
27 de la tôle entre appuis. En cas de tôle nervurée étayée, les étais
28 sont considérés ici comme des appuis. Si les conditions particu-
29 lières le permettent, on pourra tolérer une flèche plus grande à
30 condition de tenir compte du surplus de béton lors de la vérification
31 de la sécurité structurale.
32 En cas de dalle épaisse, il est également possible de bétonner la
33 dalle en deux couches, de façon à éviter de disposer un étayage
34 coûteux et gênant. Après durcissement de la première couche, la
35 dalle mixte peut déjà résister aux efforts dus au poids du béton de
36 la deuxième couche. Il faut cependant disposer une armature sup-
37 plémentaire de cisaillement capable de reprendre l’effort rasant
38 entre les deux couches.
39
40
41
42
43
3. Calcul de la dalle mixte
44
45
46 3.1 Analyse pour les sollicitations
47 (détermination des efforts intérieurs)
48
49 Les méthodes d’analyse suivantes peuvent être utilisées pour les
50 états limites ultimes :
51 – l’analyse est effectuée selon une méthode élastique linéaire
52 pour une dalle mixte continue de largeur unitaire (1 m) assimilée à
53 une poutre d’inertie constante (figure 7b ). On considère alors
54 l’inertie de la section non fissurée. La prise en compte des effets de
55 la fissuration sur appui est possible en réduisant forfaitairement le
56 moment sur appui (réduction maximale de 30 %) et en augmentant
57 les moments en travée correspondant au maintien de l’équilibre
58 (figure 7c ) ;
59 – l’analyse est effectuée en négligeant totalement l’armature sur
60 appui et en considérant la dalle comme une succession de travées
61 isostatiques (figure 7a ). Une armature minimale doit alors toujours
62 être disposée sur appuis. Cette distribution d’efforts est indépen-
63 dante de toute variation d’inertie car la dalle est isostatique ;
64 – l’analyse est effectuée en considérant que la dalle est une
65 poutre continue à inertie variable, selon l’armature mise en place et
66 selon l’état fissuré ou non des sections.
67
68 L’analyse consiste à appliquer au schéma statique correspondant
69 à l’analyse choisie les charges et actions données au
70 paragraphe 1.5.2.
71

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1
2
3
4
5 艎 艎
6
7 a charge système statique
8
9
10 Fissuration du béton
11
12
13
14 b déformée
15
16

– 0,125 qL2
17
18 Réduction
max 30 %
19

+ 0,071 qL2
20
21

+ 0,125 qL2
22 2
23 1
24 3
25
26 c moments de flexion
27
28
Figure 7 – Analyse d’une dalle mixte continue
29
30
31
32 L’exemple numérique donné dans le paragraphe 4 donne une
33 idée de la façon de déterminer la valeur de calcul des actions,
34 d’analyser les efforts intérieurs (M, V ) et de procéder aux véri-
35 fications.
36
37
38 3.2 Calcul de la résistance des sections
39
40 Les sections critiques qu’il est nécessaire de vérifier lors du
41 dimensionnement des dalles mixtes sont les suivantes (figure 8) :
42 – section I : la rupture est susceptible d’être conditionnée par
43 l’atteinte du moment résistant plastique positif ;
44 – section II : la rupture est susceptible d’être conditionnée par
45 l’atteinte du moment résistant plastique négatif ;
46 – section III : la rupture est susceptible d’être conditionnée par
47 l’atteinte de la résistance à l’effort tranchant ;
48 – section IV : la rupture est susceptible d’être conditionnée par
49 l’atteinte de la résistance de la connexion (cisaillement
50 longitudinal) ;
51 – section V : la rupture est susceptible d’être conditionnée par
52 l’atteinte de la résistance au poinçonnement.
53
54
55
56
57
58 III I V V III II
59 IV IV
60
61 III I III
62
63 Figure 8 – Sections critiques
64
65
66
67 3.2.1 Flexion positive
68
69 La valeur de calcul du moment résistant plastique positif d’une
+
section de dalle mixte Mpl
70 ,Rd peut être déterminée en admettant
71

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1 une répartition plastique des contraintes (figure 9). La position de


2 l’axe neutre plastique est donnée par :
3
4
+ =
f yp Ape γc
5 xpl (6)
γ ap 0,85 f ck b
6
7
avec fyp limite d’élasticité de l’acier de la tôle nervurée,
8
9 Ape aire de la section efficace de la tôle nervurée,
10 γap facteur de résistance γM1 pour l’acier de la tôle nervurée,
11
12 γc facteur de résistance γM1 pour le béton,
13 b largeur unitaire (1 000 mm),
14 fck valeur caractéristique de la résistance à la compression
15 du béton sur cylindre à 28 jours.
16
17
18
19
20 b
21 0,85 fcd
22
23 xpl
hc
24 dp
25 h
Ap Mp+l , Rd
26 hp
27 zp
28
fyp, d
29
30 b0/2 b0/2
31
a axe neutre plastique au-dessus des nervures
32
33
34
b
35
0,85 fcd 0,85 fcd
36
Nc, Rd
37 hc
xpl fyp, d Mpl, N, Rd
38 dp
39 Ap z+
h
40 hp
zp, pl

41 Mp+l, Rd Np, Rd
zp
42 fyp
43 fyp, d fyp, d
44 b0/2 b0/2
45
46
b axe neutre plastique dans la hauteur du profil
47
48
49 Figure 9 – Section critique I soumise à un moment positif, réparti-
50 tion plastique des contraintes
51
52
53 L’aire efficace Ape de la tôle nervurée est obtenue en négligeant
54 la largeur des bossages, sauf s’il est démontré par des essais
55 qu’une aire supérieure est efficace. Si l’axe neutre est situé au-
56 dessus des nervures (xpl +  h ) (cf. figure 9a ), la valeur de calcul
c
57 du moment résistant plastique positif de la section mixte vaut
58 alors :
59
60  + 
f yp xpl
61 +
Mpl,Rd = Ape  d p −  (7)
62 γ ap  2 
63
64 avec dp hauteur utile en flexion positive : dp = h – e,
65
e distance de l’axe de gravité du profil à la fibre moyenne de
66
l’aile inférieure.
67
68 Pour les tôles nervurées couramment utilisées (hp  60 mm) ,
69 avec un recouvrement minimal de 50 mm de béton, l’axe neutre
70 plastique est toujours situé au-dessus des nervures. Pour les tôles
71 nervurées de plus grande hauteur, l’axe neutre plastique peut se

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1 trouver dans la hauteur du profil de la tôle. Dans ce cas, la valeur


2 de calcul du moment résistant plastique positif peut être calculée
3 de façon simplifiée comme suit [1] (suivant l’Eurocode 4), en négli-
4 geant le béton situé dans les nervures (figure 9b ) :
5
+
,Rd = N cf z + Mpr
6 Mpl + (8)
7
8 0,85 f ck
9 avec Ncf = hc b ,
10 γc
11
12
13 N cf γ ap
hc
14 z+ =h − − ep + (ep − e) Mpr = 1, 25 Mpa ,
15 2 f yp Ape
16  N cf γ ap 
17 1 −   Mpa
18  f yp Ape 
19
20 hc épaisseur de béton sur les nervures de la tôle,
21 h épaisseur totale de la dalle,
22
23 ep distance de l’axe neutre plastique de la section efficace
24 du profil à la fibre moyenne de l’aile inférieure,
25 z+ bras de levier des résultantes Ncf et Np ,
26 Mpa résistance ultime à la flexion de la section efficace de la
27 tôle nervurée,
28
29 Ncf valeur de calcul de l’effort normal de compression de la
30 partie de béton située au-dessus des nervures,
31 Mpr valeur de calcul du moment résistant plastique de la
32 tôle nervurée réduite par l’effort normal.
33
34
35
3.2.2 Flexion négative
36 La section sur appui des dalles mixtes continues peut être assi-
37 milée à une section de béton armé. La contribution de la tôle ner-
38 vurée n’est pas prise en compte, étant donné que l’on n’a pas la
39 certitude que la tôle sera toujours continue sur appuis. La section
40 de calcul ainsi que la répartition plastique des contraintes aux
41 états limites ultimes sont données à la figure 10.
42
43
44
45
46 b
47
es Nt
48
49 As hc
50
51 zs = ds Ap h z–
52 hp xp–l
53 Mp–l , Rd Nc
54
55
b0/2 b0/2
56 Résultantes
57
58 Figure 10 – Section critique II soumise à un moment négatif, répar-
59 tition plastique des contraintes
60
61
62
La valeur de calcul du moment résistant plastique négatif Mpl −
63 ,Rd
64 est donnée par la plastification de l’armature sur appui (dalle sous-
65 armée) :
66
67 f sk
,Rd =

Mpl As z − (9)
68 γs
69
70 avec As aire de la section d’armature,
71

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1 fsk limite d’élasticité de l’acier d’armature,


2 z– bras de levier des efforts intérieurs Nc et Nt ,
3
4 γs facteur de résistance γM1 pour l’acier d’armature.
5 La condition d’équilibre entre les efforts intérieurs permet de
6 déterminer z– :
7
8 0,85 f ck f
Nc = − = N = ys A
b c xpl (10)
9 t s
γc γs
10
11 d’où :
12
13
− =
As f sk γc
14 xpl (11)
15 γ s 0,85 f ck b c
16
17 et :
18

xpl
19
z− =ds − (12)
20 2
21
22 avec ds hauteur utile en flexion négative : ds = h – es ,
23 es distance de l’axe de gravité de la barre d’armature
24 longitudinale à la fibre supérieure du béton,
25
26 bc largeur du béton en compression, admise comme étant
27 la largeur moyenne des nervures sur 1 m de largeur de
28 dalle, par simplification : bc = Σb0 ,
29 b0 largeur moyenne d’une nervure remplie de béton.
30
31
3.2.3 Cisaillement vertical
32
33 On admet en général que la résistance à l’effort tranchant est
34 donnée par la seule section de béton des nervures, la participation
35 de la tôle étant négligée à cause de la grande différence de rigidité.
36
La valeur de calcul de la résistance à l’effort tranchant Vv,Rd
37
pour une largeur égale à l’entraxe des nervures de la tôle vaut
38
donc :
39
40
41 Vv ,Rd = k v (1, 2 + 40 ρ ) τ Rd b0 d (13)
42
43 avec kv facteur de réduction : kv = 1,60 – d,
44
Ape
45 ρ pourcentage d’acier : ρ = ,
46 b0 d
47
48 τRd valeur de calcul de la contrainte limite de cisaillement du
49 béton (selon l’Eurocode 2),
50 d hauteur utile (section en travée : d = dp ; section sur
51 appui : d = ds).
52
53
54
3.2.4 Poinçonnement
55 La valeur de calcul de la résistance au poinçonnement Vp,Rd
56 d’une dalle mixte soumise à une charge concentrée est donnée
57 par :
58
59 Vp ,Rd = τ cd Cp h c (14)
60
61 avec Cp périmètre critique (figure 11).
62
63
64 3.2.5 Cisaillement longitudinal
65
66 La résistance à l’effort rasant d’une dalle mixte est due à la
67 liaison acier-béton réalisée à l’interface entre ces deux matériaux
68 par le frottement (forme rentrante des nervures), par les bossages
69 ou par un ancrage placés à l’extrémité des dalles. La résistance de
70 ces connexions ne peut être déterminée qu’au moyen d’essais.
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1
2 Périmètre critique cp
3
4 hc hc
5
6
7
8 dp
9
10
11
12
Surface d’application
13 de la charge concentrée
14
15
16 a a
17 hc
18 dp
19
20
21
22
23
24
25 Plan
26
27 hc
28 dp
29
30
31
e
32
33
34 Figure 11 – Périmètre critique pour le poinçonnement
35
36
37
38 Actuellement, la méthode la plus utilisée permettant de déter-
39 miner la valeur de calcul de la résistance au cisaillement longitudi-
40 nal d’une dalle mixte est celle qui a été développée aux États-Unis
41 [2] et qui figure dans de nombreuses normes, en particulier dans
42 l’Eurocode 4. Cette méthode, semi-empirique, consiste, sur la base
43 d’au moins six essais de dalles en poutre simple, à déterminer deux
44 facteurs (m et k ) par type de tôle nervurée (figure 12). Cette
45 méthode incorpore les effets du frottement et des bossages, mais
46 pas l’ancrage d’extrémité.
47 La valeur de calcul de la résistance au cisaillement longitudinal
48 d’une dalle mixte est alors donnée par l’effort tranchant limite
49 V ,Rd suivant :
50
51
52 b d p  Ape 
V,Rd = m +k  (15)
53 γ v,s  bLs 
54
55 avec b largeur unitaire (b = 1 000 mm),
56 dp hauteur utile,
57
58 γv,s coefficient de résistance γM2 pour la connexion par
59 frottement (cisaillement longitudinal),
60 m et k facteurs semi-empiriques déterminés
61 expérimentalement (figure 12),
62 Ls portée de cisaillement (pour une dalle chargée
63 uniformément, Ls = L/4),
64
65 L portée de la poutre simple équivalente (figure 13).
66
67 3.2.6 Ancrage
68
69 Si la connexion mécanique fournie par le frottement (forme
70 « rentrante » des nervures) ou par les bossages est insuffisante, il
71

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1
2 Vt /b dp
3
4 Résultats
5 d’essai
6 Ligne des valeurs minimales
7
10 %
8
9 Résultats Ligne caractéristique
10 d’essai
11 m Ls
12
13 1
14
15 Vt
16
17
18
19 k L b
20
21
22 Ap /b Ls
23
24
Figure 12 – Méthode semi-empirique pour l’évaluation de la résis-
25 tance au cisaillement longitudinal d’une dalle mixte à tôle nervurée
26
27
28
29
30 Poutre simple Poutre continue
31
32
33
34 Système statique
35
36
L1 L1 L2 L3
37
38
39
Diagramme
40 des moments
41
42
43
44
45 Poutre simple
46 équivalente
47
48 L = L1 L = 0,9 L1 L = 0,8 L3
49
50
51 Figure 13 – Définition de la poutre simple équivalente de portée L
52
53
54 est possible d’y suppléer en disposant sur les appuis un ancrage
55 d’extrémité (connecteur acier-béton en général). La résistance d’un
56 tel ancrage est donnée par la résistance à l’arrachement de la tôle
57 nervurée. Pour un goujon (figure 14), cette résistance est analogue
58 à une résistance à la pression diamétrale ; sa valeur de calcul est
59 donnée par l’expression suivante :
60
61 f yp
62 Ppb ,Rd = kϕ d do t (16)
63 γv
64
65 avec kϕ = 1+ a /ddo  6,0 , valable pour autant que a  1,5 d do ,
66 ddo diamètre du bourrelet de soudage autour du goujon ;
67 on peut admettre en pratique ddo = 1,1 d (d : diamètre
68 du goujon),
69
70
71

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1 a pince dans la direction de l’effort (distance entre l’axe


2 du goujon et l’extrémité de la tôle nervurée,
3 figure 14),
4 t épaisseur de la tôle nervurée,
5
6 γv facteur de résistance γM2 pour la connexion par
7 goujon.
8
9
10
11 e1
12
13
x/3
14 x
15 hc Nc
16 h
17 h – x/3
18 hp
19 Nt
t
20
21
22 dd0
23
24
25
26 q
27
28 Nc
29
30 Nt
31
32
33
34
35
36
37 Figure 14 – Ancrage de la dalle mixte
38
39
40
41 Il faut s’assurer que la soudure du goujon sur la poutrelle métal-
42 lique lie également la tôle nervurée sur cette dernière.
43 La valeur de calcul de l’effort tranchant limite Vanc,Rd est donnée
44 par l’équilibre des efforts dans le modèle de l’arc à sous-tirant :
45
46  x 
47 MRd = N t h − f  = Vanc,Rd Ls (17)
 3
48
49
avec Nt valeur de calcul de l’effort de traction transmis par la tôle
50
ancrée : Nt = ND Ppb,Rd .
51
52 On a alors :
53
54 1  x 
Vanc,Rd = ND Ppb ,Rd h − f  (18)
55 Ls  3
56
57 avec ND nombre de goujons par unité de largeur de tôle,
58
Ppb,Rd valeur de calcul de la résistance en pression
59
diamétrale d’un goujon (arrachement de la tôle
60
nervurée autour du goujon) : équation (16),
61
62 Ls portée de cisaillement (figure 12) ; pour une dalle
63 chargée uniformément, Ls = L/4,
64 xf position de l’axe neutre élastique de la section totale
65 fissurée : équation (19).
66
67
68
69
70
71

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1 La position de l’axe neutre élastique de la section totale fissurée


2 est donnée par :
3
4 3n  2b 
5 xf = − (As + Ape ) + (As + Ape ) 2 + (As d s + Ape d p )  (19)
6 b  3n 
7
8 avec n coefficient d’équivalence (n = Ea/Ec).
9
10 3.2.7 Armature complémentaire
11
12 Il est également possible d’augmenter la résistance de la dalle
13 par l’adjonction d’une armature complémentaire dans les nervures
14 (figure 15). Cette armature permet également d’augmenter la
15 résistance au feu de la dalle mixte.
16
17
18
19
20
21 x
22 ds dp
23
24
As As
25
26
27
28
29
Figure 15 – Section mixte avec armature complémentaire
30
31
32
33 La résistance ultime complémentaire au cisaillement longitudi-
34 nal de la dalle mixte V ,s,Rd est calculée à partir de la part d’effort
35 tranchant équilibrée par l’armature, l’autre part étant équilibrée par
36 la tôle. Ces parts étant admises proportionnelles aux moments sta-
37 tiques respectifs par rapport à l’axe neutre de la section mixte
38 totale fissurée, on en tire la valeur de calcul suivante :
39
40
As (d s − x f )
41 V ,s,Rd = V ,Rd (20)
42 Ap (d p − x f )
43
44
45 3.2.8 Combinaison bossages, ancrage et armature
46 complémentaire
47
La valeur de calcul de la résistance au cisaillement longitudinal
48
d’une dalle mixte constituée d’une tôle nervurée avec bossages,
49
ancrage d’extrémité et armature complémentaire est admise égale
50
à la somme des efforts tranchants VRd respectifs :
51
52
53 V  ,tot,Rd = V  ,Rd +Vanc,Rd +V  ,s,Rd (21)
54
55
56 3.3 Vérification des états limites ultimes
57
58 La vérification des états limites ultimes consiste à montrer que,
59 dans les sections critiques, les valeurs de calcul des efforts inté-
60 rieurs sont plus petites que les valeurs de calcul des résistances des
61 sections.
62
63
64 3.3.1 Flexion positive
65 Cette vérification s’effectue dans la section de moment positif
66 maximal (section I, figure 3), située en général dans la travée de
67 rive d’une dalle continue. La condition s’exprime ainsi :
68
69 +  M+
70 MEd pl,Rd (22)
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1 +
avec MEd valeur de calcul du moment de flexion agissant,
2
3 +
Mpl valeur de calcul du moment résistant plastique
,Rd
4 positif de la section mixte : équation (7) ou (8).
5
6
7
3.3.2 Flexion négative
8 Cette vérification sur appui (section II, figure 3), se fait avec le
9 moment négatif considéré dans l’analyse statique. La condition
10 s’exprime ainsi :
11
12 −  M−
MEd (23)
pl,Rd
13
14 −
avec MEd valeur de calcul du moment négatif agissant,
15
16 −
Mpl valeur de calcul du moment résistant plastique
,Rd
17 négatif de la section mixte : équation (9).
18
19
20 3.3.3 Cisaillement vertical
21
Cette vérification dans les sections d’appui (section III, figure 3)
22
est rarement déterminante. Elle peut l’être dans le cas d’une dalle
23
compacte (courte par rapport à son épaisseur) très sollicitée. Elle
24
intervient dans la section d’appui d’extrémité, où le moment de
25
flexion est nul, ainsi que sur un appui intermédiaire où l’on admet
26
qu’il n’y a pas d’interaction entre le moment résistant et la résis-
27
tance à l’effort tranchant. La condition s’exprime ainsi :
28
29
VEd  Vv ,Rd (24)
30
31
32 avec VEd valeur de calcul de l’effort tranchant agissant,
33 Vv,Rd valeur de calcul de la résistance à l’effort tranchant de la
34 section mixte : équation (13).
35
36
37
3.3.4 Poinçonnement (section V)
38 Si une charge concentrée Q est appliquée sur une dalle mixte, la
39 condition de vérification s’exprime ainsi :
40
41 QEd  Vp ,Rd (25)
42
43 avec QEd valeur de calcul de la charge concentrée agissante,
44
45 Vp,Rd valeur de calcul de la résistance au poinçonnement
46 de la dalle mixte : équation (14).
47
48 3.3.5 Cisaillement longitudinal (section IV)
49
50 Cette vérification est souvent déterminante pour les dalles mixtes
51 avec tôle nervurée non ancrée. Cela signifie que la rupture de la
52 dalle a lieu par épuisement de la résistance de la liaison. Le
53 moment résistant plastique dans la section I ne peut être atteint. La
54 vérification s’exprime ainsi :
55
56 VEd  V ,Rd (26)
57
58 avec VEd valeur de calcul de l’effort tranchant agissant,
59
60 V ,Rd valeur de calcul de la résistance au cisaillement
61 longitudinal (effort tranchant limite : équation (15)
62 ou (21)).
63
64
65 3.4 Méthode de la connexion partielle
66 (méthode alternative)
67
68 La ruine à l’état limite de rupture d’adhérence peut aussi être
69 vérifiée par la méthode de la connexion partielle, valable pour les
70 dalles simplement appuyées à leurs extrémités (méthode τ ) [3].
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1 Elle est basée sur la connaissance de la contrainte de cisaillement


2 ultime τu • Rd et du diagramme d’interaction partielle limite de la
3 dalle liant le moment résistant partiel MRd au moment agissant
4 dans la dalle MEd , fonction de la portée de la dalle. Cette méthode
5 n’est applicable que pour les dalles se comportant de manière duc-
6 tile. La valeur de τu • Rd , fournie par le producteur de tôle nervurée
7 et déterminée par des essais standardisés, permet de déterminer le
8 diagramme de calcul en connexion partielle (figure 16).
9
10
11
12
13 0,85 fck/γc
14
15 MRd Ncf
16
17 Nc = b · Lx · τu · Rd
18 fyp/γap
19 Mp, Rd
20 fyp Flexion
21 fyp
22 τu · Rd A
23 Cisaillement longitudinal
24 Nc
25 Lx
Mpa A
26
27
28
29 Lsf = Ncf /b τu · Rd Lx
30
31
32 Figure 16 – Diagramme de calcul en interaction partielle
33
34
35
Dans ce diagramme, la valeur de calcul du moment résistant
36
partiel MRd d’une section transversale située à une distance Lx de
37
l’appui le plus proche est tracée en fonction de Lx . La longueur Lsf
38
minimale nécessaire pour obtenir une connexion totale est donnée
39
par la formule suivante :
40
41
N cf
42 Lsf = (27)
43 bτ u ⋅ Rd
44
45 avec Ncf effort dans le béton [équation (8)] en considérant une
46 connexion totale.
47 Pour Lx  Lsf , la connexion est totale, donc la grandeur détermi-
48 nante est le moment résistant.
49
Pour Lx < Lsf , la connexion est partielle, donc la grandeur déter-
50
minante est la résistance au cisaillement longitudinal. Le moment
51
résistant partiel correspondant (au milieu d’une travée simplement
52
appuyée, Lx = L/2) est donné par la relation suivante :
53
54
55 L
MRd = Mpa + (Mp ,Rd − Mpa ) (28)
56 2Lsf
57
58 La méthode de vérification est illustrée par la figure 17 pour
59 deux dalles avec différents types de chargement et de portée. Le
60 diagramme du moment résistant et le diagramme du moment
61 agissant, fonction de la portée de la dalle, sont tracés sur le même
62 graphique. À l’endroit d’une section transversale quelconque, la
63 valeur de calcul du moment agissant MEd ne doit pas être supé-
64 rieure à la valeur de calcul du moment résistant MRd .
65
66
67
68
69
70
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1
2 MSd , MRd
3
4
5
6 Mp, Rd
7 MRd
8
9 MSd pour A
A
10
11
LA
12
13 Mpa
14 MSd pour B
MSd  MRd B
15
16
17 Lsf LA LB Lx LB
18
19
20 Figure 17 – Méthode de vérification
21
22
23 3.5 Vérification des états limites
24
25 de service
26
27 3.5.1 Calcul des flèches
28
29 Pour le calcul des flèches des dalles mixtes, on fait en général
30 les hypothèses suivantes :
31 – la dalle est assimilée à une poutre continue d’inertie constante
32 égale à la moyenne des inerties positives des sections fissurées et
33 non fissurées ;
34
35 Ibf + Ibh
36 Ibm =
37 2
38 – il faut tenir compte des effets à long terme du chargement du
39 béton en admettant un coefficient d’équivalence n = Ea/Ec différent
40 selon la durée d’application des charges ; par exemple n = 6 pour
41 les charges utiles de courte durée et n = 18 pour les charges
42 permanentes ; il est également possible de considérer un coeffi-
43 cient d’équivalence moyen égal à 12 en cas de béton de densité
44 normale, valable pour toutes les charges.
45
46
47 3.5.2 Caractéristiques des sections
48
49 Le calcul des flèches des dalles mixtes s’effectue à l’aide des
50 caractéristiques élastiques des sections (figure 18).
51 ■ Le moment d’inertie Ibh d’une section mixte non fissurée (ou
52 homogène, toute la section de béton est prise en considération)
53 est donné par la relation :
54
55 2
h  b c hp3 b c hp  hp 
2
56 b h c3 b h c 
Ibh = + xh − c  + + h − xh − 
57 12 n n  2 12 n n  2 (29)
58
59 + Ap (d p − xh ) 2 + As (xh − d s) 2 + Ip
60
61 avec xh position de l’axe neutre élastique en section homogène :
62
63 h c2
b + b c hp d p + n (Ap d p + As e s)
64 xh = 2 (30)
65 bh c + b c hp + n (Ap + As)
66
67 bc largeur totale des nervures pour une largeur de dalle
68 d’un mètre : bc = Σb0 .
69
Les autres variables sont données sur la figure 18a.
70
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1
2 b
3
4 es As M+
5 xh
6 hc
dp
7 Ap h
ds
8 M–
9 hp
zp
10
11
12 b0/2 b0/2
13
14 a section non fissurée (homogène)
15
16
17 b
18 M
19 xf
20
21 dp
Ap h
22
23
24 zp
25
26 b0/2 b0/2
27
28 b section fissurée en travée
29
30
31 Figure 18 – Sections mixtes fissurées et non fissurées
32
33
34 ■ Le moment d’inertie Ibf d’une section mixte fissurée (le béton
35 tendu est négligé) en flexion positive (travée) est donné par la rela-
36 tion suivante :
37
38 b x f3
39 Ibf = + Ap (d p − x f ) 2 + Ip (31)
40 3n
41
42 avec xf position de l’axe neutre élastique en section fissurée :
43
44 n Ap  2b d p 
45 xf =  1+ − 1 (32)
b  n Ap 
46
47
48 Ap aire de la section nette d’acier de la tôle nervurée (non
49 réduite),
50 dp position de l’axe de gravité de la tôle nervurée par
51 rapport à la fibre supérieure de la dalle,
52 b largeur unitaire (1 000 mm),
53
54 n coefficient d’équivalence : n = Ea /Ec ,
55 Ip moment d’inertie de l’aire de la section nette d’acier de
56 la tôle nervurée (non réduite).
57
58
59
3.5.3 Cas de charges et valeurs limites
60
des flèches
61 ■ Au stade de construction, la flèche sous l’effet du cas de charge
62 quasi permanent (poids propre de la tôle et du béton frais) doit
63 être limitée pour des exigences d’aspect et pour réduire le poids
64 du surplus de béton dû à l’effet de mare :
65
66 L
67 w 1 = w (gp + g c)  w lim = (33)
68 180
69
70
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1 Il est nécessaire de tenir compte du poids du surplus de béton


2 g c+ si :
3
4 h
5 w 1 = w (gp + g c) > (34)
10
6
7 ■ Au stade définitif, les flèches sous l’effet des cas de charge rare,
8 fréquent et quasi permanent, doivent être limitées afin que les
9 éléments en liaison avec la dalle (faux-plafonds, canalisations tech-
10 niques, chapes, cloisons) ne soient pas endommagés (exigences de
11 l’état limite de service « aptitude au fonctionnement »). Si la tôle
12 n’est pas étayée, il n’est donc pas nécessaire d’inclure la flèche de
13 la tôle au stade de construction dans la vérification de la flèche
14 totale de la dalle mixte. Il faut également considérer les exigences
15 des états limites de service « confort » et « aspect ». Les critères de
16 dimensionnement, les cas de charge et les valeurs limites de la flè-
17 che verticale sont alors les suivants (L est la portée de la dalle) :
18
19 • État limite de service « aptitude au fonctionnement » :
20 – tôle étayée au bétonnage :
21
22 w (gb , g fin , ψ qk )  w lim (35)
23
24 – tôle non étayée au bétonnage :
25
26 w (g fin , ψ qk )  w lim (36)
27
28 Flèche limite indicative δlim :
29 – revêtement de sol, cloisons fragiles (cas de charge rare,
30 ψ = ψ0 ) :
31
32 L
33 w lim = (37)
500
34
35 – revêtement de sol, cloisons ductiles (cas de charge fréquent,
36 ψ = ψ1 ) :
37
38 L
39 w lim = (38)
350
40
41 • État limite de service « Confort », cas de charge fréquent :
42
43 L
44 w (ψ 1qk )  (39)
350
45
46 • État-limite de service « Aspect », cas de charge quasi
47 permanent :
48 – tôle étayée au bétonnage :
49
50 L
51 w (gb ,g fin ,ψ 2 qk )  (40)
300
52
53 – tôle non étayée au bétonnage :
54
55 L
56 w (g fin ,ψ 2 qk )  (41)
300
57
58 Si l’élancement de la dalle L/dp (portée/hauteur utile) ne dépasse
59 une certaine valeur, par exemple celle donnée dans l’Eurocode 2,
60 la vérification des flèches n’est pas nécessaire. Pour les dalles
61 continues portant dans une seule direction, faiblement sollicitées,
62 cette valeur limite est la suivante :
63
64 L
65  26 (42)
dp
66
67
68
69
70
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1 3.5.4 Vérification de l’ouverture des fissures


2 du béton
3
4 Étant donné la présence de la tôle nervurée à la face inférieure
5 de la dalle, seule l’ouverture des fissures du béton sur appui doit
6 être vérifiée. Cette vérification s’effectue selon les règles propres
7 aux constructions en béton armé, par exemple celles énoncées
8 dans l’Eurocode 2.
9 En cas d’exigences normales (fissures tolérées, pas d’exigence
10 particulière en matière d’étanchéité et d’aspect), une armature
11 minimale disposée sur appui est suffisante. Elle est nécessaire
12 lorsque la dalle mixte est dimensionnée comme une série de
13 poutres simples.
14
Cette armature minimale est la suivante (hc voir figure 10) :
15
16 – pour les dalles étayées lors du bétonnage :
17
18 As
ρ =  0, 4 % (43)
19 b hc
20
21 – pour les dalles non étayées lors du bétonnage :
22
23 ρ  0, 2 % (44)
24
25
26 3.6 Vérification du comportement
27
28 vibratoire
29
La tendance d’un plancher mixte à vibrer de manière perceptible
30
dépend de sa masse, de ses caractéristiques dynamiques et de la
31
nature du phénomène qui provoque cette mise en vibration. Ce
32
dernier peut être dû au mouvement des occupants, à des machines,
33
au vent ou à d’autres effets extérieurs transmis par la structure por-
34
teuse du bâtiment (par exemple, le trafic routier ou ferroviaire ou
35
une construction voisine).
36
37 La faible masse d’un plancher mixte, qui est l’un de ses avanta-
38 ges structuraux, peut conduire, sous des sollicitations similaires, à
39 une réponse plus « vivante » qu’un plancher-dalle en béton armé,
40 sous des sollicitations similaires. La dalle mixte elle-même, qui
41 porte dans une seule direction, accentue encore cette sensibilité
42 par rapport à une dalle portant dans deux directions.
43 Les méthodes de calcul permettant de déterminer si un plancher
44 est acceptable du point de vue de son comportement vibratoire
45 sont en général basées sur des approches empiriques simplifiées,
46 étant donné la complexité de la modélisation des charges et de la
47 réponse structurale du système. Ces méthodes sont toutes basées
48 sur un comportement unidirectionnel et prennent en compte la
49 structure entière du plancher, y compris la poutraison.
50
51 La vérification du comportement vibratoire d’une dalle mixte
52 (sans poutraison) reposant sur des supports rigides (murs en
53 maçonnerie par exemple) peut être effectuée en assimilant la dalle
54 à une série de poutres mixtes juxtaposées. La fréquence fonda-
55 mentale de la dalle vaut alors :
56
57 π 1 000 E a Ibh −1
f0 = (s ) (45)
58 2 mL4
59
60 avec Ibh moment d’inertie de la section mixte non fissurée (m4),
61 Ea module d’élasticité de l’acier (Ea = 210 · 109 N/m2),
62
63 m masse linéique de la dalle en vibration, comprenant son
64 poids propre, la charge permanente et une part à
65 estimer de la charge utile (kg/m),
66 L portée de la dalle (portée équivalente en poutre simple)
67 (m).
68 À partir de cette fréquence propre, il est possible de déterminer
69 par exemple :
70
71

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1 – l’accélération maximale de la dalle due à une action dyna-


2 mique répétée : machine tournante, personnes effectuant des
3 sauts à rythme cadencé, etc. (vibrations continues) ;
4 – l’accélération de la dalle due à une action unique : personne
5 marchant sur la dalle, coup de talon, choc, etc. (vibrations transi-
6 toires).
7 En cas de vibrations continues, il faut éviter les phénomènes de
8 résonance. La fréquence propre de la dalle doit être supérieure à
9 une valeur limite (par exemple, les valeurs indicatives données
10 dans l’Eurocode 1).
11
12 En cas de vibrations transitoires, il faut évaluer le confort à l’aide
13 de diagrammes donnant le pourcentage d’amortissement requis
14 pour que le seuil de tolérance ne soit pas dépassé.
15
16
17
18 4. Exemple numérique
19
20
21
22 Donnée
23
24
25 Soit un bâtiment à plusieurs étages. Les planchers sont
26 constitués de dalles mixtes sur poutres solives. Il s’agit de
27 vérifier les états limites ultimes et de service de cette dalle
28 mixte. Le calcul de la tôle nervurée au stade de construction
29 n’est pas considéré dans cet exemple.
30
31
32 4.1 Schéma statique
33
34 La dalle mixte repose sur cinq poutres écartées de 2,5 m. La
35 longueur d’une tôle est de 10 m, représentant quatre travées de
36 2,5 m. La tôle n’est pas étayée au stade de construction. Le schéma
37 statique de la dalle mixte est illustré sur la figure 19.
38
39
40
41
42
43 A
44 Dalle mixte
45
46 Solive IPE 270
A
47
2,5 m 2,5 m 2,5 m 2,5 m
48
49
50
51 Coupe A-A
52
102,5 150
53
54
55 hc = 60 mm
56 h = 100 mm
57 hp = 40 mm
zp = 40 mm
58
Tôle Cofrastra 40/0,75
59
60
61 Figure 19 – Dalle mixte à vérifier
62
63
64
Les choix suivants sont effectués (avec les caractéristiques des
65
produits correspondants), sur la base d’un prédimensionnement et
66
de l’analyse au stade de construction, non reproduits dans cet
67
exemple :
68
69 Tôle nervurée
70 Cofrastra 40/0,75 mm, acier SE 320 G
71

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1 Épaisseur totale de la dalle : h = 100 mm


2 Caractéristique de la tôle :
3
4 f yp = 320 N/mm2 ; z p = 15, 3 mm
5
6 m = 149 N/mm2 ; k = 0,131 N/mm2
7 Ap = 1 200 mm2 /m ; I eff = 0, 259 ⋅ 106 mm4 /m
8
9 Béton
10
11 C 25/30
12
13 f ck = 25 N/mm2 ; f ctk ,0 ,05 = 1,8 N/mm2 ; E cm = 31 kN/mm2
14 0,85 f ck 0,85⋅ 25 N/mm2
15 f cd = = = 14, 2 N/mm2
16 γc 1,5
17 0, 25 f ctk 0, 25⋅ 1,8 N/mm2
18 τ Rd = = = 0, 33 N/mm2
γc 1,5
19
20 Armature
21
22 Treillis soudé (∅ 5 mm/100 mm), As = 196 mm2/m
23 Acier B500B (fsk = 500 N/mm2)
24
25
26 4.2 Analyse
27
28
29 4.2.1 Actions à considérer
30 Poids du surplus de béton lors du bétonnage de la dalle (stade
31 de construction)
32
33 Il est nécessaire de tenir compte du poids du surplus de béton
34 dû à la flèche de la tôle nervurée lors du bétonnage si :
35
36 h 100 mm
wg  = = 10,0 mm (46)
37 10 10
38
39 Le système statique déterminant pour le calcul de la flèche de la
40 tôle nervurée sous l’effet du poids propre (tôle + béton frais) est
41 donné à la figure 20.
42
43
44
45
46
47
48
49
50
2,5 m 2,5 m 2,5 m 2,5 m
51
52
53 Figure 20 – Schéma statique pour le calcul de la flèche
54 due au poids propre
55
56
57
58 Flèche due au poids propre :
59
60 L4
w g = 30,1 (gp + g c)
61 I eff
62 (47)
(2,5 m) 4 ⋅ (0,099 + 2, 25) ⋅ 103 N/m
63 = 30,1 = 13, 3 mm
64 0, 207⋅ 106 mm4
65 La flèche est supérieure à 10 mm, il faut donc considérer le sur-
66 plus de béton. Son poids vaut alors :
67
68
g c+ = 0,7 w g ρ c = 0,7⋅ 0,013 3 m⋅ 1,0 m⋅ 25 kN/m3 = 0, 23 kN/m (48)
69
70
Stade définitif, par mètre de largeur de dalle
71

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1 Poids propre de la tôle : gp = 0,099 kN/m


2 Poids propre du béton : gc = 2,25 kN/m
3
4 Surplus de béton* : g c+ = 0, 23 kN/m
5 Poids propre des finitions : gfin = 1,6 kN/m
6 Charge d’exploitation : qk = 2,0 kN/m
7
8
9 4.2.2 Combinaisons d'actions
10
11 Stade définitif
12 La dalle mixte est soumise à la combinaison suivante :
13
14 E d = E {γ G (gp + g c + g fin ) + γ Q qk } (49)
15
16
17
18 4.3 Calcul des efforts intérieurs
19
20 Méthode : on néglige l’armature sur appui et on considère la
21 dalle comme une série de poutres simples (figure 21). Tous les
22 calculs sont faits pour une dalle de 1 m de largeur.
23
24
25
26 qk
27
28 gfin
29
gp + gc
30
31
32
33 2,5 m 2,5 m 2,5 m 2,5 m
34
35
36 Figure 21 – Système statique de la dalle mixte au stade définitif
37
38
39
40 Moment de flexion sollicitant
41
42 1, 35(gp + g c + g c+ + g fin )L2
1,50 qkL2
+ =
MEd +
43 8 8
44 1, 35 (0,099 kN/m+ 2,25 kN/m+0,23 kN/m+1,60 kN/m) (2,5 m) 2
45 =
8 (50)
46
47 1,50⋅ 2,0 kN/m(2,5 m) 2
+
48 8
49 = 6,75 kN⋅ m/m
50
51 Effort tranchant sollicitant
52
53 1, 35 (gp + g c + g c+ + g fin )L
1,50 qk L
54 VEd = +
55 2 2
56 099 kN/m+ 2,25 kN/m+0,23 kN/m+1,60 kN/m) 2,5 m
1, 35 (0,0
=
57 8 (51)
58 1,50⋅ 2,0 kN/m⋅ 2,5 m
59 +
8
60
= 10,8 kN/m
61
62
63
64 4.4 Résistances en section
65
66 4.4.1 Résistance à la flexion de la dalle mixte
67
68 Tous les calculs sont effectués pour un mètre de largeur de
69 dalle.
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1 Position de l’axe neutre :


2
3 f yp Ape γc
4 xpl =
γ ap 0,85 f ck b
5
6 320 N/mm2 ⋅ 1 200 mm2 1,5
7 = ⋅ (52)
1,05 0,85⋅ 25 N/mm2 ⋅ 1 000 mm
8
9 = 25,8 mm
10 Moment résistant plastique positif :
11
12
f yp  +
xpl f yp  +
xpl
13 +
Mpl,Rd = Ape d p − = Ape h − z p − 
14 γ ap  2  γ ap  2
15
16 320 N/mm2  25,8 mm
= 1 200 mm2 100 mm − 15, 3 mm −  (53)
17 1,05  2 
18
= 26, 3⋅ 106 N⋅ mm = 26, 3 kN⋅ m
19
20
21 4.4.2 Cisaillement vertical
22
23 Paramètres :
24
25 b0 = 102,5 mm
26 d s = h − e s = 100 mm − 20, 3 mm = 79,7 mm
27
28 τ Rd = 0, 33 N/mm2
29 k v = (1,60 − d s) = 1,52
30
Ape 1 200 mm2
31 ρ = = = 0,02
32 b0d s 102,5 mm⋅ 79,7 mm
33
34 Résistance au cisaillement vertical par nervure :
35
36 V v ,Rd = k v (1, 2 + 40 ρ )τ Rd b0 d s
37
= 1,52 (1, 2 + 0,8) ⋅ 0, 33 N/mm2 ⋅ 102,5 mm ⋅ 79,7 mm ⋅ 10–3 (54)
38
39 = 8, 2 kN
40
41 Nombre de nervures par mètre :
42
43 n = b /b s = 1 000/ 150 = 6,67
44
45 Résistance au cisaillement vertical par mètre de largeur :
46
47 ∑Vv ,Rd = nVv ,Rd = 6,67⋅ 8, 2 = 54,6 kN (55)
48
49
50 4.4.3 Cisaillement longitudinal
51
Avec la portée cisaillée :
52
53
Ls = L / 4 = 2 500 mm/ 4 = 625 mm
54
55
on trouve la résistance au cisaillement longitudinal par mètre de
56
largeur :
57
58
 Ape  1
59 V ,Rd = bdp  m +k 
60  b L s γ v
61
 1 200  1
62 = 1 000 ⋅ 84,7  149 ⋅ + 0,131 (56)
63  1 000 ⋅ 625  1, 25
64 = 28 261 N = 28, 3 kN
65
66
67
68
69
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1 4.4.4 Vérifications
2
3 Les vérifications par mètre de largeur sont :
4
+ = 6,75 kN ⋅ m  M +
5 MEd pl,Rd = 26, 2 kN ⋅ m
6
7 VEd = 10,8 kN  V v,Rd = 54,6 kN (57)
8 VEd = 10,8 kN  V  ,Rd = 28,3 kN
9
10 Les vérifications sont satisfaites.
11
12
13 4.5 État limite de service,
14
15
vérification des flèches
16 La dalle est assimilée à une poutre continue sur quatre travées
17 d’inertie constante égale à la moyenne des inerties positives des
18 sections fissurées et non fissurées (figure 20) :
19
20
(Ibf + Ibh )
21 Ibm = (58)
22 2
23
Pour tenir compte des effets à long terme du béton, on admet le
24
coefficient d’équivalence suivant qui est valable pour toutes les
25
charges :
26
27
28 Ep
n= = 15 (59)
29 Ec
30
31 La vérification des flèches est nécessaire lorsque l’élancement
32 de la dalle L/dp dépasse 26. Dans notre cas :
33
34 L /dp = 2 500/ 84,7 = 29,5 > 26 (60)
35
36 La vérification doit donc être effectuée.
37
38
39 4.5.1 Calcul des inerties
40 Inertie de la dalle mixte, section non fissurée
41
42 Avec la largeur totale des nervures bc pour une largeur unitaire
43 de dalle (1 m) :
44
45 1 000 mm
bc = ⋅ 102,5 mm = 683 mm (61)
46 150 mm
47
48 et avec la position de l’axe neutre :
49
50 bh c2
+ b chpdp + nApdp
51
xh = 2
52 bh c + b chp + nAp
53 (62)
54 0 ⋅ 602
1 000
+ 683 ⋅ 40 ⋅ 84,7 + 15 ⋅ 1 200 ⋅ 84,7
55 = 2 = 53,5 mm
56 1000 ⋅ 60 + 683 ⋅ 40 + 15 ⋅ 1 200
57
58 on trouve l’inertie de la section non fissurée :
59
2
h  b chp3 b chp  hp 
60 2
bh c3 bh c 
61 Ibh = + xh − c  + + h − xh − 
62 12n n  2 12 n n  2
63 +Ap (d p − xh ) 2 + Ip
64
2
65 1 000⋅ 603 1 000⋅ 60  60 
66 = + 53,5 −  (63)
12⋅ 15 15  2
67
2
68 683⋅ 403 683⋅ 40  40 
69 + + 100 − 53,5 − 
12⋅ 15 15  2
70
71 + 1 200 (84,7 − 53,5) 2 + 0, 259⋅ 106 = 6, 36⋅ 106 mm4

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1 Inertie de la dalle mixte, section fissurée


2 Avec la position de l’axe neutre suivante :
3
4
5 n Ap  2b d p 
xf =  1+ − 1
6 b n Ap
7   (64)
8 15⋅ 1 200  2⋅ 1 000⋅ 84,7 
= 1+ − 1 = 40,1 mm
9 1 000  15⋅ 1 200 
10
11 on trouve l’inertie de la section fissurée :
12
13
b x f3
14 Ibf = + Ap (d p − x f ) 2 + Ip
15 3n
(65)
16 1 000⋅ 40,13
17 = + 1 200 (84,7 − 40,1) 2 + 0, 259⋅ 106 = 4,08⋅ 106 mm
m4
18 3⋅ 15
19 Inertie moyenne des sections fissurée et non fissurée
20
21 Ibf + Ibh 4,08⋅ 106 + 6, 36⋅ 106
22 Ibm = = = 5, 22⋅ 106 mm4 (66)
23 2 2
24
25 4.5.2 Calculs des flèches
26
27 La flèche sous le poids des finitions vaut (figure 22a ) :
28
29 g L4 1,6⋅ 103 ⋅ 2,54
30 w (g fin ) = 30,1 fin = 30,1 = 0, 4 mm (67)
Ibm 5, 22⋅ 106
31
32 La flèche sous la charge utile vaut (figure 22b ) :
33
34
ψ q L4
35 w (qk ) = 46,1 i k
36 Ibm
37 ψ 2,0⋅ 103 ⋅ 2,54
38 = 46,1 i (68)
5, 22⋅ 106
39
40 = 0,70 ψ i mm
41
42
43
44
45 gfin
46
47
48
49
50 2,5 m 2,5 m 2,5 m 2,5 m
51
52 a flèches dues aux finitions
53
54
55 qk
56
57
58
59
60 2,5 m 2,5 m 2,5 m 2,5 m
61
62 b flèches dues à la charge d’exploitation
63
64 Figure 22 – Schémas statiques déterminant pour le calcul
65 des flèches
66
67
68
69
70
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1 4.5.3 Vérifications
2
3 Pour les cas de charges fréquents concernant la vérification
4 d’une rigidité suffisante et du confort, seule la flèche sous la
5 charge d'exploitation doit être considérée :
6
7 w q = w (ψ 1qk ) = 0,70 ⋅ 0,5 = 0, 4 mm (69)
8
9 La vérification est la suivante :
10
11 L 2 500 mm
12 w q = 0, 4 mm  w lim = = = 7,1 mm (70)
350 350
13
14 Pour les cas de charges fréquents concernant la vérification de
15 l’aptitude au fonctionnement, la flèche sous le poids des finitions
16 et de la charge d'exploitation doit être considérée :
17
18 w g+q = w (g fin ) + w (ψ 1qk ) = 0, 4 mm + 0,70 ⋅ 0,5 mm = 0,75
5 mm (71)
19
20 La vérification est la suivante :
21
22 L 2 500 mm
23 w g+q = 0,75 mm  w lim = = = 7,1 mm (72)
350 350
24
25 Pour les cas de charge quasi-permanents concernant la vérifica-
26 tion de l’aspect, il faut également considérer la flèche totale sous
27 le poids des finitions et de la charge d'exploitation :
28
29 w g+q = w (g fin ) + w (ψ 2qk ) = 0, 4 mm + 0,70 ⋅ 0, 3 mm = 0,6 mm (73)
30
31 La vérification est la suivante :
32
33 L 2 500 mm
34 w g+q = 0,6 mm  w lim = = = 8, 3 mm (74)
300 300
35
36 Les trois vérifications sont satisfaites.
37
38
39 4.6 État limite de service, vérification
40
41 de l’ouverture des fissures du béton
42
Pour une dalle non étayée, on choisit le taux d’armature
43
suivant :
44
45
As
46 ρ =  0, 2 % (75)
47 b hc
48
49 L’aire nécessaire de la section d’armature vaut donc :
50
51 As  0, 2 %⋅ 1 000 mm ⋅ 60 mm = 120 mm2 (76)
52
53 Le choix du treillis soudé (∅ 5 mm/100 mm, As = 196 mm2/m) est
54 satisfaisant.
55
56
57 4.7 État limite de service,
58 vérification des vibrations
59
60 En assimilant les solives à des supports rigides et la dalle à une
61 série de poutres mixtes juxtaposées, la fréquence fondamentale
62 vaut :
63
64 π E a Ibh π 210⋅ 109 N/m2 ⋅ 7,56⋅ 10−6 m4
65 f0 = = = 14,1 s−1 (77)
66 2 mL4 2 508 kg/m⋅ (2,5 m) 4
67
La masse vibrante prise en compte comprend les charges perma-
68
nentes ainsi que la moitié de la charge d’exploitation. Étant donné
69
que f0 > 8,0 s–1, les vibrations ne devraient pas être gênantes. Une
70
analyse plus précise n’est donc pas nécessaire.
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1
2 Dalle
3
4 État limite
5 État limite
6 Tôle
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
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