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Af 5051
Af 5051
Avant d’aborder les développements proposés dans cet exposé, nous conseillons au lecteur
de consulter le dossier [AF 5 050] : « Simulation des mécanismes – Topologie, géométrie,
cinématique » où sont développés les principes de base concernant la forme particulière des
équations de mouvement ainsi que la géométrie et la cinématique des systèmes multicorps.
1. Équations de liaison sager de dériver, au moyen d’un logiciel de calcul symbolique, les
équations obtenues à l’ordre 0. Mais cette méthode ne présenterait
pas nécessairement les meilleures factorisations qu’engendrent
tout naturellement les outils issus de la Mécanique générale. Nous
1.1 Procédé général allons donc présenter ici un procédé systématique conduisant à
une écriture plus condensée et qui, surtout, offre l’avantage de
donner aux multiplicateurs de Lagrange un sens physique simple
1.1.1 Équations de liaison à caractère et utile qui sera analysé plus loin.
géométrique (ordre 0) Ce procédé repose sur une méthode symétrique de celle des
Les équations de liaison au sens de la Mécanique générale puissances virtuelles calculées à l’aide de vitesses virtuelles. On
traduisent les contraintes sur les coordonnées généralisées sait, en effet, qu’en utilisant un champ de vitesses virtuelles
qu’imposent les contacts entre solides. compatible avec les liaisons, on trouve, grâce au principe des puis-
sances virtuelles, les équations de la dynamique d’un système. Ici,
Lorsque l’on utilise le paramétrage absolu, chaque liaison L ij nous allons envisager des torseurs d’efforts (virtuels) transmis-
entre les solides S i et S j de degré de liberté ij donne lieu à 6 – ij sibles par les liaisons supposées parfaites et nous en déduirons
des équations portant sur la cinématique seule. La symétrie de ces
équations de liaison scalaires indépendantes. Chaque type de
deux démarches montre la profonde parenté entre la notion
liaison fait donc appel à un traitement particulier, c’est-à-dire que
d’effort et celle de géométrie-cinématique. Elle n’est d’ailleurs pas
le logiciel a recours à une bibliothèque dont nous donnerons une
surprenante, puisque la notion de force est totalement abstraite et
idée plus loin.
construite à partir des déplacements causés par elle.
Dans le cas du paramétrage relatif, les équations de liaison ne
concernent plus toutes les liaisons, mais une seule dans chaque Soit deux solides S i et S j ayant pour liaison L ij , de degré de
boucle indépendante du système mécanique. Si ce dernier est une liberté ij .
simple chaîne ouverte, comme c’est le cas pour les robots-série, les Exprimons, par leurs réductions en un point O j , les torseurs
paramètres relatifs qui la décrivent ne sont pas liés, car il n’y a pas cinématiques et d’efforts respectivement :
de boucles, alors que, si l’on utilise les paramètres absolus, ils le
sont. C’est un des avantages des paramètres relatifs : ils diminuent
fortement, comme nous l’avions annoncé dans le dossier [AF 5 050],
i
j ( Oj ) = Ω ij , V j ( O j ) et ij ( O j ) = S ij , M ij ( O j )
i
1.1.2.1 Équations dérivées à l’ordre 1 Et tout torseur transmissible par cette liaison cylindrique parfaite
s’écrit :
On peut obtenir les équations de liaison de type différentiel du
premier ordre de bien des façons. On pourrait, entre autres, envi- ij = α 1 *1 + α 2 *2 + α 3 *3 + α 4 *4
+ c -----------------, = 0
i *
di d i
i
c * ---------------j
k , dt
k
+ α 4 c *4 ,
i j
j = 0 dt
Dans l’exemple de la liaison cylindrique précédente, ou dans toute
qui est donc vraie quels que soient les α i et pour tout torseur autre liaison dans laquelle *
k est fixe par rapport à S i , on notera
i
cinématique j compatible avec la liaison. d ki *
que : ---------------- = 0.
i dt
En conséquence, les torseurs cinématiques j compatibles avec
L ij doivent vérifier : Par ailleurs :
c *
k , j = 0 pour k = 1, ..., 4
i 0 0 0 0
i
(2) di di di d0 d0 i 0
-------------j = --------------j- – --------------i- = ---------------j- – ---------------i- + 0 × j
dt dt dt dt dt
Ces relations portent exclusivement sur la géométrie et la ciné- en vertu de la formule de la base mobile pour les torseurs et de la
matique de la liaison. Elles sont seulement caractéristiques du fait i 0
que le torseur cinématique est compatible avec la liaison. Elles propriété 0 × i = 0 qu’on pourra vérifier.
sont donc vraies que la liaison soit parfaite, comme nous l’avons Rappelons que (cf. [AF 5 050]) :
supposé au départ, ou non. Ce sont les équations de liaison que
nous écrirons. Elles portent sur les coordonnées généralisées qui 0 0
q˙ p p et i = q˙ p p
décrivent le mouvement dans la chaîne qui va de S i à S j en passant
j = ∑ ∑
p ∈ Ej p ∈ Ei
par S0 . Elles prendront la forme :
0
Dans ces conditions, la dérivée dans 0 de j peut s’écrire :
∑ ε p q˙ p c *
k , p = 0 (3) 0
p∈E d0 j 0
---------------- = ∑ q¨ p p + ∑ q˙ p p × p
dt p ∈ Ej p ∈ Ej
avec E réunion de E i et E j définis comme les ensembles d’indices
des coordonnées généralisées qui décrivent le mou-
en utilisant de nouveau la formule de la base mobile pour les tor-
vement dans les chaînes allant respectivement de S 0 à S i
seurs.
et de S0 à Sj . Dans le cas du paramétrage absolu, on 0 0
notera que ces chaînes sont uniquement constituées de Mais p = a ( p ) + q˙ p p où a(p ) est l’antécédent de p. D’où :
S0 et Si et de S0 et Sj , 0
d0 j 0
εp égal à 1 si p ∈ Ej et – 1 si p ∈ Ei , ---------------- = ∑ q¨ p p + ∑ q˙ p a ( p ) × p
dt p ∈ Ej p ∈ Ej
k peut prendre toutes les valeurs nécessaires à la des-
cription du torseur d’effort entre S i et S j . 0
On obtiendrait le même résultat avec i . De sorte qu’en
définitive, on a :
Dans le cas d’une liaison surfacique à ij degrés de liberté, les
équations de liaison à l’ordre 1 prennent la forme matricielle : i
d i j
ε p q¨ p p + q˙ p a ( p ) × p – i × j
0 0 0
------------ =
dt ∑
p∈E
ε e1 c *1 , e1 , , ε eN c *1 , eN q˙ e1
...
ij ij
0 et l’équation de liaison associée à *
k , dérivée au second ordre,
= s’écrira :
...
(4)
...
...
...
...
0 ε p q¨ p c *
k , p = – ε p q˙p c *
k , a ( p ) × p
0
ε e1 c *
6–
, e1 ,
ij
... , ε eN c *6 – , eN
ij ij ij
q˙ eN ∑ ∑
ij p∈E p∈E
d *
i (5)
+ c *
avec q e1 , ... q eN coordonnées généralisées qui décrivent le 0 0 i
k , i × j – c k
---------------, j
ij
mouvement entre S i et S j . dt
ε e 1 c *1 , e 1 , ... , ε eN c *
1 , eN q¨ e 1 Oi
ij ij zi xi
...
...
...
...
εe 1 c *
6– , e 1 ,
... , ε eN c *
6– , e N q¨ eN
ij ij ij ij ij
La relation (7) donne : À partir de là, on peut écrire les équations de liaison selon le
procédé que nous avons décrit au paragraphe 1.1.2.1 :
v xi
T
c *k , j = 0
i
u xi u yi u zi R 0i R 0j v yi = 0
v zi
Ce qui donne pour les cinq valeurs de k :
(9)
w xi
et u x u y u z R 0i
T
R 0j w yi = 0
i
u i ⋅ V j ( M i ) – λ ij Ω j
i
=0 (11)
i i i
w zi i
vi ⋅ V j ( Mi ) = 0 (12)
Les composantes du vecteur w i s’obtiennent par le produit
vectoriel de u i et v i . i
wi ⋅ V j ( Mi ) = 0 (13)
La relation (8) donne :
i
vi ⋅ Ω j = 0 (14)
xj – xi Xj Xi u xi 0
y j – y i + R 0j Y j – R 0i Y i + λ ij v i , v j u yi = 0 (10) i
wi ⋅ Ω j = 0 (15)
zj – zi Zj Zi u zi 0
Les formes extrinsèques les plus commodes s’obtiendront par
■ Équations différentielles à l’ordre 1 une expression dans la base Bi , car les torseurs géométriques de
Pour appliquer la méthode définie au paragraphe 1.1.2.1, il nous type * ont leur expression la plus simple dans cette base.
i
faut tout d’abord trouver une base de l’espace des torseurs
Nous aurons, en particulier :
d’efforts transmissibles par une liaison hélicoïdale supposée
parfaite. Notons que la notion de liaison hélicoïdale parfaite est, la
i 0 0
plupart du temps, une hérésie du point de vue concret, sauf dans V j ( Mi ) = V j ( Mi ) – V i ( Mi )
le cas de vis à billes et grands pas, qui sont réversibles. En dehors
= V 0 ( Oj ) + Ω j ∧ Oj Mi – V 0 ( Oi ) + Ω i ∧ Oi Mi
de ce cas, le frottement est, au contraire, un élément déterminant 0 0
du comportement d’un système vis-écrou. Mais, comme nous
l’avons signalé, l’existence réelle ou non de liaisons parfaites n’a
aucune importance pour le raisonnement qui conduit aux Pour le paramétrage absolu envisagé ici, avec les notations
équations de liaison selon le schéma présenté précédemment. condensées du paragraphe 2.2.3 du dossier [AF 5 050] :
Pour trouver cette base, nous allons utiliser la relation (2) dans le
sens inverse de celui que nous avons suivi pour trouver les équa- 0 = K0 ϕ̇ i et 0 = Ri 0 Kj
0
ϕ̇ j
tions de liaison.
Ωi i
i i Ωj i 0
q̇ i
= C ij (16)
i
V j ( Mi ) i
C ′ j ( Mi ) = – R′i 0 , O[
d
-------- K 0 , Ri′0 ,
i i q̇ j où i i Mi i dt i i
avec : [
i d-
– d Oj Oi
Kj
0 – O[
j Mi
------- 0
-----------------
dt
- i i dt K i i
– R i 0 , O[ , R , – O[
i 0 0 i
• Cj = i Mi Ki j Mi Ri 0 Kj
i i i i0 i 0
avec :
ξ̇ k • Ri′0 = i = – Ω0 R i 0 car
[ [
q̇ i 0
ṙ soit :
Dans ces conditions, à titre d’exemple, l’équation de liaison (11) d- 0 0 0
------- Ki = – Ω0 [
Ri 0 Ki + Ri 0 K ′i
prend la forme extrinsèque suivante : dt i i 0 0
T q̇ i = – Ω 0i [
Ki
0
+ Ri 0 K ′i
0
i 0
ui
i
Cj – λ ij K ij = 0 (17)
i i i q̇ j
• [
d i Oj Oi
---------------------
-
construit à partir de
i 0 0 dt i
avec Kj = 0 , – Ki , 0 , Ri 0 Kj
i i 0
d i Oj Oi d 0 Oj Oi i
----------------------- - + Ω 0 ∧ Oj Oi
- = -----------------------
Les équations (12) et (13) deviennent respectivement, en suivant dt dt
la même démarche :
— soit :
0 –γ β
[
T
i
q̇ i
Cj = 0 (18) d i Oj Oi =
vi
i ---------------------
- γ 0 –α
i q̇ j dt i –β α 0
α
ξ̇ i – ξ̇ j + ξ[
T q̇ i 0
ϕ̇ i
i – ξj
i = 0 (19) avec β = Ri 0 Ki (22)
wi Cj
i i q̇ j γ
et les équations (14) et (15) : Alors l’équation (17) dérivée s’écrit, en ne gardant au premier
membre que les termes en q¨ k , comme il en a été convenu dans
d
Concernant -------- K ij , rappelons d’abord que :
dt i yj
i 0 0
Kj = 0 , –Ki , 0 , Ri 0 Kj .
i i 0
Oj xj
d ui ,uj
On obtient alors, comme pour -------- K 0i :
dt i zj
d
0 , – K ′i K ′j
0 0
-------- K ij – Ω0 0
[
= , 0 , Ri 0 i Kj Mi , M j
dt i i 0 i
vi
De la même façon, on obtient les quatre autres équations :
yi
T q¨ i T q˙ i
C ′j
i i
vi Cj = – vi (24)
i i q¨ j i i q˙ j
Oi
zi xi
T q¨ i T q˙ i
C ′j
i i
wi Cj = – wi (25)
i i q¨ j i i q˙ j
u i ⋅ v j = 0 et u i ⋅ w j = 0 (28) i
vi ⋅ Ωj = 0 (35)
Mi Mj = 0 (29)
i
wi ⋅ Ωj = 0 (36)
● Sous forme extrinsèque :
● Sous forme extrinsèque :
v xi
T
u xi u yi u zi R 0i R 0j v yi = 0
T
i q̇ i
v zi ui Cj = 0 (37)
i i q̇ j
(30)
w xi
T
et u xi u yi u zi R 0i R 0j w yi =0
T
i q̇ i
w zi vi Cj = 0 (38)
i i q̇ j
xj – xi 0
yj – yi = 0 (31) T
i q̇ i
wi Cj = 0 (39)
zj – zi 0 i i q̇ j
yj yj
Oj Oj
ui ,uj xj Mj xj
ui ,uj
Mj zj zj
Mi Mi
vj
vi vi
yi yi
Oi Oi
zi xi zi xi
vi wi 0
T q̇ i *
1 ( Mi ) = , *
2 ( Mi ) = , *3 ( M i ) = ,
i = 0 (41)
vi Kj 0 0 ui
i i q̇ j
0 0
*
4 ( Mi ) = , *5 ( M i ) =
■ Équations différentielles à l’ordre 2 vi wi
On obtient pour la première expression :
En écrivant de nouveau c * k , j = 0 pour les cinq k
i *
T
i
q¨ i T
i q̇ i précédents, on obtient directement sous forme extrinsèque :
ui Cj = – u C′ j (42)
i i q¨ j i i i q̇ j — les deux premières équations identiques à (18) et (19) rela-
tives à la liaison hélicoïdale, puis on a :
Les équations pour les quatre autres expressions sont identiques
aux équations (24) (25) (26) (27). T q̇ i
i = 0 (46)
Le processus d’obtention des équations ayant été détaillé pour ui Kj
i i q̇ j
ces deux premières liaisons surfaciques, le traitement des autres
sera maintenant plus rapide.
et les deux dernières équations identiques à (20) et (21).
■ Équations à l’ordre 0
T
i q¨ i T d- i q̇ i
ui Kj = – v ------- Kj (47)
● Sous forme intrinsèque : i i q¨ j i
0 dt i q̇ j
Il faut encore exprimer que Sj ne tourne pas par rapport à Si . Soit : ■ Équations à l’ordre zéro
On reprend les équations vectorielles écrites pour la liaison pris-
vi ⋅ vj = 0 (45)
matique moins celle traduisant la non-rotation autour de u i ,
● Nous ne développerons pas les formes extrinsèques de ces c’est-à-dire que les équations de liaison à l’ordre 0 pour la liaison
équations. prismatique sont identiques à (43) et (44).
yj y2
O2 = M1’ = M2
y0 y3
Oj xj
ui S1 x2 S2
x1
y1
zj
S3
x0
O0 = O1 = M0 = M1 = M0’ O3 = M2’ = M3
x3
Mi , Mj
vj
S0
et les équations de liaison à l’ordre 1 et 2 sont respectivement Par ailleurs, les vecteurs u i , v i , w i sont confondus avec
identiques aux équations (37) (38) (39) et (42) (24) (25) de la liaison
de révolution. xi , yi , zi .
où [
O i +1 M i′ i
[
= O i +1 O i i
[
+ O ′
i Mi i
On est amené à reprendre l’expression :
[
et après avoir remarqué que O i Mi
est constant dans Ri :
i
M1 = M3
• C ′ i+1 M′i
i
i
= i+1 O i [
di O
– Ri′0 , 0 , R′i 0 , – -------------------------
S1
dt i x1 S3
S2
– cos ϕ i sin ϕ i 0 x0 x0, 2
avec R′i 0 = ϕ˙ i – sin ϕ – cos ϕ i 0
i O0 O2, 3
0 0 0
x3
0 0 β
[
S0
et di O i+1 O i = 0 0 –α
-------------------------
dt i –β α 0
Figure 8 – Système bielle-manivelle avec paramétrage relatif
et aussi, en accord avec la relation (22) :
Soit : ξ¨ i
ϕ¨ i
– 0 0 ( x i – x i+1 ) sin φ i – ( y i – y i+1 ) cos φ i =
α = cos φ i x˙i+1 – x˙i – φ˙i y j – y i + sin φ i y˙i+1 – y˙i + φ˙i x j – x i ξ¨ i +1
ϕ¨ i +1
β = – sin φ i x˙i+1 – x˙i – φ˙i y i+1 – y i + cos φ i y˙i+1 – y˙i + φ˙i x i+1 – x i
ξ˙i
cos ϕ i – sin ϕ i 0 ϕ˙ i
ϕ˙ i sin ϕ i cos ϕ i 0 , 0 , ϕ˙ i – sin ϕ i – cos ϕ i 0 , – 0 0 – α
• d’où C
i
′i+1 M′i = ϕ˙ i sin ϕ cos ϕ i 0 , 0 , ξ˙i +1
i i
0 0 0 ϕ̇ i +1
– cos ϕ i sin ϕ i 0 0 0 β Pour cet exemple assez simple, on peut vérifier ces équations de
ϕ˙ i – sin ϕ – cos ϕ i 0 ,– 0 0 –α
liaison au deuxième ordre par la voie directe de la dérivation.
i
–β α 0 ● Liaison prismatique L 30
0 0 0
Nous avons tout simplement : ϕ¨ 3 = 0 et y¨ 3 = 0 .
D’où les équations écrites pour i = 0, 1, 2 :
1.2.2 Cas du paramétrage relatif
— par projection sur x i : L’exposé général peut se résumer à ce qui a été dit dans le
paragraphe 1.1. C’est pourquoi nous nous contenterons de présen-
ter ce point à partir de l’exemple du système bielle-manivelle traité
dans le cas du paramétrage absolu, représenté avec les adaptations
– cos φ i – sin φ i 0 , 0 0 0 , cos φ i sin φ i 0 , nécessaires figure 8.
Ouvrons cette chaîne fermée à la liaison L 13. On est ainsi ramené
à deux chaînes ouvertes : {S0 , S1 } et {S0 , S2 , S3 }. Dans ces
ξ¨ i conditions, les coordonnées généralisées seront les suivantes :
ϕ¨ i
– 0 0 ( x i – x i+1 ) sin φ i – ( y i – y i+1 ) cos φ i = q1 = x0 , x1 , q2 = O0 O2 ⋅ x0 , q3 = x2 , x3
ξ¨ i +1
ϕ¨ i +1 Les données géométriques conformes au paramétrage de
Denavit-Hartenberg (cf. [AF 5 050] § 2.3.2.1) sont :
d 1 = O 0,1 M 1 ⋅ x 1 et d 3 = – O 3 M 3 ⋅ x 3
ξ˙i
■ Équations de liaison à l’ordre 0
ϕ˙ i
– ϕ˙ i cos ϕ – sin ϕ 0 , 0 , ϕ˙ i – cos ϕ sin ϕ 0 , – 0 0 β Nous n’insisterons pas sur ce point, ici élémentaire. Nous
i i i i
ξ˙i +1 donnons directement les équations de liaison :
ϕ̇ i +1 d 1 cos q 1 = q 2 – d 3 cos q 3 et d 1 sin q 1 = – d 3 sinq 3
■ Équations de liaison à l’ordre 1 On notera que la distance d 3 n’apparaît pas dans ces équations :
c’est-à-dire qu’une donnée géométrique disparaît dans les équations
Les torseurs géométriques de base pour exprimer les efforts
dérivées. Il y a perte d’information lorsqu’on dérive les équations.
dans L 13 , sont, comme précédemment :
Cela pose un problème qui sera abordé dans le dossier [AF 5 054]
réservée à la résolution des équations.
x1 y1
*1 ( M 1 ) = et *2 ( M 1 ) = . Ils sont fixes dans R1 .
■ Équations de liaison à l’ordre 2
0 0 Po u r a p p l i q u e r l a m é t h o d e s y s t é m a t i q u e v u e a u
Les torseurs géométriques associés aux coordonnées géné- paragraphe 1.1.2.2 résumée par la formule (6), nous devons déter-
miner les torseurs cinématiques des solides S1 et S3 observés à
partir de S0 . Ils peuvent ici être écrits directement sans utiliser la
z0
ralisées sont : pour q1 : 1 ( O0 ) = ; pour q2 : méthode itérative décrite dans le chapitre précédent :
0
0 0
0 Ω = q̇ 1 z 0 0 Ω = q̇ 3 z 0
0 z0 1 ( O1 ) 1 3 ( O3 ) 3
2 ( O2 ) = ; pour q 3 : 3 ( O 3 ) = . 0 0
x0 V ( O1 ) = 0 V ( O 3 ) = q̇ 2 x 0
0
Comme précédemment, on les exprime en O0 et dans B0 :
On voit que, pour le paramétrage relatif, la base d’expression et
le point de réduction communs les plus commodes sont respecti-
0 0
vement O0 et B0 . Ils réduisent le nombre de changements de base
et de transports du moment. On obtient donc, sous forme 0 0
extrinsèque : 0 0 q̇ 3
1 ( O 0 ,B 0 ) = q̇ 1 et 3 ( O 0 ,B 0 ) =
0 q̇ 2
cos q 1 – sin q 1
0 – q 2 q̇ 3
sin q 1 cos q 1
0 0
*1 ( O 0 ,B 0 ) = 0 et *2 ( O 0 ,B 0 ) = 0
0 0 La relation (6) s’écrit ici :
0 0 ¨
0 d1 q1
– c *1 , 1 c *1 , 2 c *1 , 3
¨
q2
– c *2 , 1 c *2 , 2 c *2 , 3
¨
et, d’autre part : q3
3
0 0 0
∑ εp q̇p c *1 , a ( p ) × p + c *1 , 1 × 3
0 0 0
0 0 0
p=1
1 0 1 =
1 ( O 0 ,B 0 ) = , 2 ( O 0 ,B 0 ) = , 3 ( O 0 ,B 0 ) =
...
3
0
2 , a ( p ) × p + c 2 , 1 × 3
0 1 ε p q̇ p c *
0 0 0
0 0 – q2
∑ *
p=1
0 0 0
0
Au deuxième membre, parmi tous les a ( p ) , seul celui pour
En reprenant l’équation matricielle (4), dans le cas présent, les
lequel p = 3 est non nul. Et l’on a pour p = 3 :
équations de liaison dérivées au premier ordre s’écrivent sous
forme intrinsèque :
0 0 0
0 0 0
q˙1
– c *1 , 1 c *1 , 2 c *1 , 3
q˙2 = 0 0a ( p ) × p ( O ,B )
0 0
= 1 × 0 = 0
0
– c *2 , 1 c *2 , 2 c *1 , 3 0 0 q˙ 2
q˙3 0 0 q˙
2
0 0 0
1.2.3.1 Équations de liaison à l’ordre 0 Une condition nécessaire et suffisante pour que les surfaces
soient tangentes est que ces normales soient colinéaires, ce que
Elles doivent tout d’abord traduire que le point de contact I l’on peut exprimer par les deux relations scalaires :
appartient à la fois à Si et Sj :
∂ Fj ∂ Fj
OO i + O i I = OO j + O j I avec I ∈ S i et à S j (49) N i ⋅ -----------
- = 0 et N i ⋅ -----------
-=0
∂α j ∂β j
Supposons que les surfaces soient décrites en coordonnées car-
tésiennes paramétriques dans le repère lié à chacun des solides :
— pour S i : X i = f i ( α i , β i )
soit : ∂∂α Fi ∂ Fi ∂ Fj
- , ------------ , ------------
-----------
i ∂β i ∂α j
= 0 (50)
Yi = gi ( αi , βi )
∂∂α
ou O i I i = F i ( α i , β i ) Fi ∂ Fi ∂ Fj
et - , ------------ , ------------
----------- = 0 (51)
Zi = hi ( αi , βi ) i ∂β i ∂β j
Notons que l’on peut remplacer ces équations par celles qu’on qu’on écrira, comme précédemment :
obtiendrait en intervertissant dans (50) et (51) les indices i et j.
Quant aux formes extrinsèques, elles seront obtenues en ramenant T
l’expression de chacun des vecteurs de (50) et (51) dans la base B0 . q˙ i 1 ∂F ∂F q˙ i
C = ------------------------------------- ---------i-- ∧ ---------i-- C* = 0
Procédons à un bilan des inconnues du problème et des q˙ j ∂ Fi ∂ Fi ∂α i ∂β i q˙ j
------------ ∧ ----------- -
équations écrites : la position de chacun des solides est définie par ∂α i ∂β i
6 paramètres et, par ailleurs, la localisation du point I sur chacune
des surfaces est obtenue par deux paramètres. Nous avons donc La relation (54), purement scalaire, s’intègre aux équations de
au total 16 inconnues. D’un autre côté, les équations (49) (50) et liaison telles que nous les avons écrites jusque-là. Elle ne porte que
(51) sont équivalentes à 5 équations scalaires. Le degré de mobilité sur les dérivées des coordonnées généralisées repérant les solides
de l’ensemble {Si , Sj } est donc 16 – 5 = 11, comme on peut s’en et non sur celles des paramètres αi , βi , αj , βj . Mais elle n’exprime
rendre compte par le raisonnement suivant : chaque solide pas tout ce qui est contenu dans la relation (52). Elle n’en est que
possède 6 degrés de liberté, et la liaison ponctuelle, si on la
suppose permanente, n’en supprime qu’un. D’où le degré de 1 ∂F ∂ Fi
la projection orthogonale sur n I = ------------------------------------- ---------i-- ∧ -----------
-.
mobilité de l’ensemble : 12 – 1 = 11. ∂α i ∂β i
∂ Fi ∂ Fi
------------ ∧ ------------
1.2.3.2 Équations de liaison dérivées à l’ordre 1 ∂α i ∂β i
∂ Fi ∂ Fi ∂ Fj ∂ Fj ∂ Fi
soit : - α̇ + -----------
-----------
0
- β̇ i + V i ( I ) = -----------
- α̇ + -----------
0
- β̇ j + V j ( I ) ∂ Fi
- ⋅ ----------- ∂ Fi 0
∂α i i ∂β i ∂α j j ∂β j -----------
∂α i - α̇ i + -----------
- β̇ i + V i ( I )
∂α i ∂β i
∂ Fi ∂ Fi ∂ Fi
- ∧ -----------
Multiplions scalairement par : ----------- - ∂ Fj
- ⋅ ----------- ∂ Fj
∂α i ∂β i = -----------
∂α i - α̇ j + -----------
0
- β̇ j + V j ( I )
en tenant compte de (50) et (51), on obtient : ∂α j ∂β j
∂ Fi ∂ Fi ∂ Fi ∂ Fi
V 0j ( I ) – V 0i ( I ) ⋅ -----------
- ∧ -----------
-=0
i
ou V j ( I ) ⋅ -----------
- ∧ -----------
- = 0 (53)
que l’on organisera, sous forme matricielle, de la façon suivante :
∂α i ∂β i ∂α i ∂β i
q˙ i
À un coefficient près, il s’agit de la relation que nous avons
choisie d’écrire dans tous les cas à l’aide du comoment du seul q˙ j
torseur géométrique de base pour exprimer les torseurs d’efforts
∂ Fi ∂ Fi ∂ Fi ∂ Fj ∂ Fj α˙ i
*
(I)
n I , 0 ( n I , normale unitaire en I à Si ), et du torseur ciné- ∂α i
-⋅
-----------
C* , – -----------
- , – -----------
- , -----------
- , -----------
- = 0 (55)
∂α i ∂β i ∂α j ∂β j β˙i
matique relatif : c * , j =
i
0 puisque, en effet :
α˙ j
1 ∂F ∂ Fi β˙j
n I = ------------------------------------- ---------i-- ∧ -----------
-
∂α i ∂β i
∂ Fi ∂ Fi
------------ ∧ ----------- - On notera que q˙ i et q˙ j ont six composantes alors que α˙ i , β˙i ,
∂α i ∂β i
α˙ j , β˙j sont de simples scalaires.
Pour nous conformer aux méthodes choisies, nous écrirons
donc (53) sous la forme : S’ajoute à (55) une équation, semblable à (55), dans laquelle le
1 ∂ Fi ∂ Fi
------------------------------------- V 0 ( O ) + Ω 0 ∧ O I – V 0 ( O ) – Ω 0 ∧ O I premier -----------
- sera remplacé par -----------
-.
j j j i i i ∂α i ∂β i
∂ Fi ∂ Fi
------------ ∧ ----------- -
∂α i ∂β i ∂ Fi ∂ Fi La relation (54) et les deux relations (55) représentent la
- ∧ -----------
· ----------- - = 0
∂α i ∂β i relation (49) dérivée au premier ordre. Il nous reste à dériver les
équations (50) et (51). Reproduisons (50), le traitement de (51) étant
soit sous forme extrinsèque : identique :
T
∂ Fi
1
-------------------------------------
∂ Fi
∂F ∂F
---------i-- ∧ ---------i--
∂α i ∂β i
. ∂∂α Fi ∂ Fi ∂ Fj
- , ------------ , ------------
-----------
i ∂β i ∂α j = 0
------------ ∧ ----------- - 0
∂α i ∂β i La dérivée temporelle des trois vecteurs de ce produit mixte doit
ξ˙ i évidemment être envisagée par un observateur lié à un même
(54)
repère. Choisissons le repère Ri . Si par exemple :
3 ^
0 3 ^
0
ϕ˙ i = 0
– I , R0 i Fi Ki i , I , – R0 i Fj Kj i
ξ˙ j d i ∂ Fi ∂2 F ∂ 2 Fi ˙
- = --------------i- α˙ i + -------------------
-------- ----------- - βi
ϕ˙ j dt ∂α i ∂α i
2 ∂α i ∂β i
∂ Fj
il n’en va pas de même pour la dérivée de -----------
- . On est ici amené β
∂α i Y1
à utiliser la formule de la base mobile :
M
Z0 ω
d i- ∂ F j ∂2 F ∂2 Fj ˙ i ∂ Fj
------- ------------ = --------------j- α˙ j + -------------------
- β + Ω j ∧ -----------
-
dt ∂α j ∂α j
2 ∂α j ∂β j j ∂α j
Z1 X1
α
d’où en définitive la relation dérivée de (50) :
∂∂α
O1
2F ∂ 2 Fi ˙ ∂ Fi ∂ Fj
--------------i- α˙ i + -------------------
- β , ------------ , ------------
2 ∂α i ∂β i i ∂β i ∂α j
i
O0
∂ Fi ∂ 2 Fi ˙ ∂ 2 Fi ˙ ∂ Fj
Y0
- , -------------------- β + ---------------- β i , --------------
+ ----------- (56)
∂α i ∂α i ∂β i i ∂β
2 ∂α j I
i
X0
∂ Fi ∂ Fi ∂ 2 Fj ˙ ∂ 2 Fj ˙ i ∂ Fj
- , ------------, --------------- α j + -------------------
+ ------------ - β + Ω j ∧ ------------
- = 0 O1ω = R, ωM = r
∂α i ∂β i ∂α 2 ∂α j ∂β j j ∂α j
j
Une équation semblable à (56) serait obtenue à partir de (51). On Figure 10 – Roue torique en contact sur un plan
pourrait ordonner les deux nouvelles équations par rapport aux
ξ˙ , ϕ˙ , ξ˙ , ϕ˙ , α˙ , β˙ , α˙ , β˙ pour en donner une forme matricielle
On lie à ce tore le repère orthonormal R 1 = O 1 , X 1 , Y 1 , Z 1 et
i i j j i i j j
semblable à (55).
un point M quelconque lui appartenant est défini par les angles α
Ainsi, tenant compte des remarques faites au cours des dévelop- et β de la figure 10, de sorte que les coordonnées cartésiennes de
pements précédents, l’ensemble des équations de liaison dérivées ce point dans R 1 sont :
au premier ordre peuvent se mettre sous la forme matricielle
suivante : x 1 = (R + r cos β ) cos α, y 1 = (R + r cos β ) sin α, z 1 = r sin β
ξ˙ α˙ i i Évidemment, la surface plane O 0 , X 0 , Y 0 n’a pas besoin
C 0 q̇ 0 ϕ˙ i β˙i d’être paramétrée. Le mouvement de S1 par rapport à S0 est défini
= avec q̇ = et γ̇ = par les coordonnées absolues x, y, z (coordonnées de O1) et ψ, θ,
Cq′ C γ′ γ̇ 0 ξ˙j α˙ j φ (angles d’Euler de type I qui font passer de R0 à R1).
ϕ˙ j β˙j Cherchons, pour cet exemple, les équations de liaison dérivées
à l’ordre 1 telles que nous les avons écrites pour le cas général de
deux surfaces Si et Sj , remplacées ici par S0 et S1 . La particularité
C est une matrice uniligne traduisant la relation (54) tandis que
de S0 d’être plane et fixe nous rendra la tâche plus simple.
Cq′ et Cγ′ traduisent les deux couples des doubles La relation (54) se réduit ici à :
T
cos θ cos ψ – sin φ cos θ sin ψ – cos ψ sin φ – sin ψ cos θ cos φ sin θ sin ψ
A C 0 Qd+ B R 01 = sin ψ cos φ + sin φ cos θ cos ψ – sin φ sin ψ + cos ψ cos θ cos φ – sin θ cos ψ
q̇˙
sin θ sin φ sin θ cos φ cos θ
C 0 0 –λ = D ( q̇ , γ˙ ) (57)
γ̇˙ D ′ ( q̇ , γ˙ )
Cq′ 0 C γ′ 0 –z1 y1
^
F1 = z1 0 – x 1 ( x 1 , y 1 , z 1 composantes de M dans R 1 exprimées plus haut )
avec A matrice d’énergie cinétique,
λ multiplicateur de Lagrange unique associé à la seule –y1 x1 0
l’ensemble de ces cinq équations comme un même système qui, Dans ces conditions, sur le modèle de la forme canonique (57),
entre autres, définit M en I. pour en préciser le sens, les équations du mouvement dans le cas
Pour la suite, écrivons la première équation trouvée : présent deviennent :
• c 11 x˙ + c 12 y˙ + c 13 z˙ + c 14 ψ̇ + c 15 θ̇ + c 16 φ̇ = 0
c 11 0 0
Maintenant, les équations du type (55) deviennent : c 12 0 0 ˙˙
x
A c 13 0 0 ˙˙
y
ξ̇ 1 c 14 0 0 ˙˙
z
Q +B
T
[
∂ F1 , ∂ F1 ϕ̇ 1 = 0 et c 15 0 0 ψ̇˙ d
x0 I 3, – R 01 F1 0
K 1 1, ˙
0 -------------- -------------- α̇ c 16 0 0 θ̇˙ = D ( q , γ̇ )
∂α ∂β
c 11 c 12 c 13 c 14 c 15 c 16 0 0 0 φ̇˙ ˙
D ′ ( q , γ̇ )
β̇
c 21 c 22 c 23 c 24 c 25 c 26 0 c 27 c 28 λ
c 31 c 32 c 33 c 34 c 35 c 36 0 c 37 c 38 α̇˙
ξ̇ 1 ˙
β̇
0 0 0 c 44 c 45 c 46 0 c 47 c 48
T
[
∂ F1 ∂ F1 ϕ̇ 1 = 0 0 0 0 c 54 c 55 c 56 0 c 57 c 58
y0 I 3 , – R 01 F1 K1
0 , ,
0 1 -------------- -------------- α̇
∂α 0 ∂β 0
β̇
– ( R + r cos β ) sin α
2. Forces dans les liaisons
où ∂ F1 = R 01 ∂ F 1 avec ∂ F1 =
-------------- -------------- -------------- ( R + r cos β ) cos α
∂α 0 ∂α ∂α r sin α
Nous allons ici mettre en évidence ce que nous avons annoncé
au début de ce dossier au sujet des multiplicateurs qui, en raison
de la manière d’écrire les équations de liaison auxquelles ils sont
– r sin β cos α associés, ne sont rien d’autre que les composantes des torseurs
et ∂ F1 = R 01 ∂ F 1 avec ∂ F1 =
-------------- -------------- -------------- – r sin β sin α d’efforts entre solides ou inconnues dynamiques. Cette propriété
∂β 0 ∂β ∂β 0 est d’ailleurs la raison principale du choix que nous avons fait.
Nous verrons ainsi comment la détermination des efforts de
Nous écrirons comme précédemment la deuxième et la troi- contact est étroitement liée à la cinématique du mécanisme. Ce
sième équations : sera une manière d’introduire les questions d’hyperstatisme qui
• c 21 x˙ + c 22 y˙ + c 23 z˙ + c 24 ψ̇ + c 25 θ̇ + c 26 φ̇ + c 27 α̇ + c 28 β̇ = 0 seront traitées systématiquement dans le dossier [AF 5 052].
Pour déterminer ces efforts de contact, nous supposerons que
• c 31 x˙ + c 32 y˙ + c 33 z˙ + c 34 ψ̇ + c 35 θ̇ + c 36 φ̇ + c 37 α̇ + c 38 β̇ = 0 le mouvement est connu. En fait, la connaissance du mouvement
ne sera complètement acquise que dans le dossier [AF 5 054].
Enfin, concernant les équations du type (56) revenons à Mais, en raison du lien étroit de cette question avec les équations
l’équation à l’ordre 0 : de liaison qui ont été présentées au paragraphe 1, il paraît plus
judicieux de l’aborder maintenant.
∂∂α Fi ∂ Fi ∂ Fj
------------, ------------, ------------ = 0 qui ici s′écrit
i ∂β i ∂α j
∂ Fi
z 0 , ------------ = 0
∂α 2.1 Les multiplicateurs sont
dont la dérivée se réduit à : les composantes des torseurs
des forces de contact
d0 ∂ F 1 d0 ∂ F 1 ∂2 F1 ∂ F1
∂2 F1 0
- α̇ + ------------------ β̇ + Ω 1 ∧ --------------
z 0 , -------- -------------- = 0 où -------- -------------- = -----------------
dt ∂α dt ∂α ∂α 2 ∂α ∂β ∂α 2.1.1 Rappel sur le théorème de D’Alembert
D’où l’équation de liaison dérivée au second ordre : Rappelons l’énoncé du théorème de D’Alembert : dans tout mou-
vement virtuel, la puissance des quantités d’accélération galiléenne
est égale à la puissance des forces extérieures et intérieures. Cela
ξ̇ 1
s’écrit :
T [ ϕ̇ 1 = 0
z0 0
∂ F1
0 , – -------------
∂α
-
0
K1
0
1
, ∂2
∂α 2
F1
------------------
0
, ∂2
∂α ∂β
F1
------------------
0
α̇
Σ
J g ( M ) ⋅ V * ( M )dm = Σ
f ext, int ( M ) ⋅ V * ( M )dm (58)
β̇
avec Σ système mécanique auquel on s’intéresse,
La cinquième équation devient :
J g (M) accélération galiléenne de M,
ξ̇ 1
f ext, int ( M ) densité massique de force en M:
T [ ϕ̇ 1 = 0
∂ F1 0 ∂2 F1 ∂2 F1
z0 0 , – -------------
- K1 , ------------------
,
------------------ d f ext, int ( M )-
0
∂β 1
∂α ∂β ∂β 2 α̇ f ext, int ( M ) = ------------------------------------ ,
0 0 0 dm
β̇
V * (M) vitesse virtuelle (a priori totalement arbitraire)
Ces quatrième et cinquième équations seront écrites :
du point M.
• c 44 ψ̇ + c 45 θ̇ + c 46 φ̇ + c 47 α̇ + c 48 β̇ = 0 Supposons que le mouvement réel soit décrit par les coor-
données généralisées q 1 , q 2 ,..., q n , et imaginons un mouvement
• c 54 ψ̇ + c 55 θ̇ + c 56 φ̇ + c 57 α̇ + c 58 β̇ = 0 virtuel compatible avec ce paramétrage et l’état solide (les vitesses
virtuelles de tous les points ne sont plus totalement arbitraires), Alors, le mouvement virtuel est compatible avec toutes les
c’est-à-dire que nous envisageons un mouvement tel que : liaisons supposées parfaites et les forces de contact ne peuvent
développer de puissance virtuelle. Il n’y a donc plus de force géné-
n
∂ OM ˙ ralisée provenant des liaisons.
V * (M) = ∑ ----------------
∂ qi
-q *i
Mais les q˙ *i étant liés, la relation (60) devient :
i=1
L
Alors la relation (58) devient :
i = Q i don + ∑ cji λj (62)
n n j=1
˙ ˙
∑ i q *i = ∑ Q i q *i (59)
avec λ j multiplicateurs de Lagrange.
i=1 i=1
avec Si l’on compare (60) et (62) on obtient :
i =
Σ
∂ OM
J g ( M ) ⋅ -----------------dm quantité d’accélération généralisée,
∂ qi
L
Q i liai = ∑ cji λj (63)
Qi =
Σ
∂ OM
f ( M ) ⋅ -----------------dm force généralisée.
∂ qi
j=1
La puissance virtuelle Σ
f liai ( M ) ⋅ V * ( M )dm représentera alors
inconnues dynamiques. Insistons sur le statut particulier des
inconnues dynamiques qui, à l’opposé de certaines des forces
la puissance des actions dans les liaisons qui ne sont pas res- données, ne peuvent être exprimées a priori en fonction des
pectées par le paramétrage, et les Q i liai les forces généralisées coordonnées généralisées. Dans les équations du mouvement,
les inconnues dynamiques sont des inconnues qui s’ajoutent
dans les mêmes liaisons.
aux inconnues cinématiques alors que les forces données
■ Dans le cas du paramétrage absolu, si l’on donne des valeurs n’interviennent pas comme nouvelles inconnues.
arbitraires aux vitesses généralisées virtuelles q̇ *i , aucune liaison L’identité entre les λ j et les forces généralisées représente la
n’est respectée dans le mouvement défini par ces vitesses et raison fondamentale qui nous a fait choisir la méthode du
comoment pour écrire les équations de liaison.
f liai ( M ) ⋅ V * ( M )dm représentera la puissance dans toutes les
Σ
liaisons. n
Considérons une liaison L mn , de degré de liberté m , non
■ Au contraire, dans le cas d’un paramétrage relatif, la puissance respectée par le paramétrage ; la puissance virtuelle développée
virtuelle des forces dans les liaisons, supposées parfaites, ne peut dans cette liaison est :
provenir que des liaisons qui ont été ouvertes dans chacune des
*Lmn = c mn ,∗ m
n
boucles (et ne sont donc pas paramétrées).
Quel que soit le paramétrage retenu, les équations (59) étant
n
vraies quels que soient les q̇ *i , donnent : 6– m
Dans le cas du paramétrage relatif, la liaison Lmn est une des ou : sin φ 1 x˙1 – cos φ 1 y˙1 – X 1 φ̇ 1 – sin φ 1 x˙2 + cos φ 1 y˙2 (69)
liaisons ouvertes pour transformer le système à boucles en une
structure arborescente. Alors la chaîne minimale allant de Sm à Sn – ( x 1 – x 2 ) cos φ 1 – ( y 1 – y 2 ) sin φ 1 φ̇ 2 = 0
est {Sm , Sb , Sn } où Sb se situe à la première bifurcation commune
sur les chaînes allant de Sm et Sn à la racine So . Associons, à ces deux équations, les multiplicateurs λ1 et λ2
Donc pour la liaison considérée, la force généralisée est : respectivement. D’après ce qui précède, on doit avoir :
n
6– m λ 1 = S 12 ⋅ x 1 = α 1 et λ 2 = S 12 ⋅ y 1 = α 2
Q i liai ( Lmn ) = ∑ ε i c *j , i α j (64)
j=1
On notera que λ1 et λ2 sont bien les composantes de S 12 et non
D’autre part, si l’on revient à la j e équation de liaison de (61), selon
de S 21 , car on a écrit c *
1,1,2 , 2 = 0 et non c 1,1,2 , 1 = 0 .
1 2
la méthode du comoment présentée au paragraphe 1, elle s’écrit : *
c *j , m
n*
= 0 Vérifions l’égalité des λj et α j sur les équations de Lagrange
relatives à x 1 et φ1 .
soit ∑ εi c *j , i q̇ *i = 0
i Si les q˙ *i vérifient les équations (68) et (69), en utilisant les
donc le ie coefficient de cette j e équation est :
coefficients de ces équations, dans les équations de Lagrange
c ji = ε i c *j , i
figureront les termes avec multiplicateurs suivants :
(65)
— dans L x 1 : – λ 1 cos φ 1 + λ 2 sin φ 1 ;
En définitive, si l’on rapproche (63), (64) et (65), nous avons, pour
l’ensemble des liaisons qui ont donné lieu à équation de liaison : — dans L φ 1 : – λ 2 X 1 .
L L
Tandis que, si les q˙ *i ne vérifient pas (68) et (69), figureront à la
Q i liai = ∑ εi c *j , i λj = ∑ εi c *j , i αj (66)
place :
j=1 j=1
T
A Cp q˙˙ =
Qd + B
(71) que ce choix est arbitraire, puisque le jeu d’inconnues hyper-
Cp 0 – λp D ( q,q̇,t ) statique n’est pas défini d’une façon unique et que, en fait, toutes
les inconnues dynamiques dépendent de h d’entre elles, tota-
Ce système est résolvable en q̈ et λ p . C’est l’opération qui lement libres. On sait que leur détermination complète ne peut être
est faite à chaque pas de calcul, quelle que soit la méthode de réso- atteinte qu’à l’aide de la Mécanique des solides déformables.
lution numérique choisie pour trouver le mouvement. La
connaissance de λp est presque accessoire. L’important est la 2.2.2.2 Formule de Siestrunck [4]
détermination de q̈ qui permet d’évaluer q à chaque pas. Avec les développements précédents, on constate de façon plus
précise le lien entre cinématique et hyperstatisme. La formule due
Mais, revenons à la détermination de la colonne λ à partir à R. Siestrunck, que nous allons présenter par des voies différentes
de (70) que nous écrirons maintenant : de celles empruntées par leur auteur, va un peu mieux préciser ce
rapport.
T T λp Nous avons vu que le degré d’hyperstatisme s’exprimait par la
Cp CS = – Qd (72)
λs relation :
h=L –R (73)
avec CS et λ s avec compléments, dans C et λ , de avec L nombre total d’inconnues dynamiques,
C p et λ p respectivement, R rang des L équations de liaison.
λs colonne des inconnues secondaires qui, Or, le degré de mobilité du mécanisme est : m = n – R avec, dans
d’après la théorie des systèmes linéaires, le cas du paramétrage absolu auquel nous nous intéressons ici,
sont totalement arbitraires. n = 6s (s : nombre de solides, bâti non compris), et L = 6N L –
La solution générale de (72) est la somme d’une solution parti- (N L nombre total de liaisons et nombre total de degrés de
culière de l’équation complète et de la solution de l’équation liberté dans toutes les liaisons). D’où :
homogène associée. On peut obtenir une solution particulière en
h = 6 ( NL – s ) – + m
prenant λ s = 0 . Cette solution n’est autre que celle obtenue
à partir de (71). Quant au système homogène associé, il s’écrit : Mais, lorsqu’on transforme un système à plusieurs boucles en
un système arborescent, on a vu qu’on ouvrait un nombre de
liaisons égal au nombre γ de boucles indépendantes. Comme le
T
Cp λp = – C Ts λs
nombre de liaisons d’une chaîne arborescente est égal au nombre
C’est-à-dire que si R est le rang des équations de liaison, l’ensem- de solides, on a :
ble des L inconnues dynamiques dépendront de L – R d’entre elles NL = γ + s
(les éléments de λ s ) totalement arbitraires. Ce sont les inconnues et l’on obtient la formule de Siestrunck :
hyperstatiques et h = L – R est le degré d’hyperstatisme. On sait, h = 6γ – + m (74)
cependant, que le choix d’un système d’inconnues secondaire dans
un système linéaire singulier est très libre. C’est le point que nous Cette relation ne permet de trouver ni le degré de mobilité du
développerons dans [AF 5 052]. système ni son degré d’hyperstatisme, mais elle permet de
Mais, signalons que la recherche d’une solution particulière connaître l’un lorsque l’on connaît l’autre. Bien souvent, le degré
de mobilité peut être connu intuitivement ou par des raisonne-
de (72), telle que λ s = 0 , est le choix fait dans la plupart des ments géométriques. S’il n’en est pas ainsi, seule la relation
logiciels de simulation des mécanismes. Il faut donc comprendre h = L – R est en mesure de donner le degré d’hyperstatisme.
3 sin θ 3
+ – ------------------------ – ----- ( 1 – cos θ ) q̇ 3 – q̇ 4 = 0
2 4
sin θ 3 sin θ 3
Figure 12 – Joint de Koenigs *3 : – ------------------------ q̇ 1 – ------------------------ q̇ 3 = 0
2 2
cos θ cos θ
*4 : – ----------------q̇ 1 – ----------------q̇ 3 = 0
Appliquons la relation (74) au joint de Cardan de la figure 11, on 2 2
sait que le degré de mobilité est 1 pour ce système à quatre Les équations relatives à *3 et *4 sont équivalentes. Le rang
liaisons de révolution d’où = 4 . Par ailleurs, le nombre de bou-
cles indépendantes est γ = 1. Il s’ensuit que le degré d’hypersta- du système est 3 et le degré de mobilité du mécanisme est 1. Tout
tisme est h = 1. Cela étant, on ne peut, par ce moyen, connaître la naturellement, le logiciel de simulation éliminera l’équation relative
cause de l’hyperstatisme. à *4 . De sorte que, au cours de la résolution numérique, il trouvera
les inconnues dynamiques α 1 , α 2 , α 3 relatives à *1 , *2 et *3 et
laissera inconnue α 4 relative à *4 (moment en M3 des efforts exer-
2.3 Cas du paramétrage relatif.
Exemple du joint de Koenigs cés par S3 sur S2 en projection sur y 3 ), bien que la solution soit
indéterminée pour l’ensemble des inconnues dynamiques, comme
on l’a vu. Il y a ici hyperstatisme de degré un, qui correspond à la
L’exemple que nous allons présenter permettra de découvrir dépendance – ici évidente – des équations de liaison.
de nouvelles conséquences de la relation entre cinématique et Pour q 1 = 0, ces équations deviennent :
hyperstatisme, qui seront également développées dans le
dossier [AF 5 052]. *i : – sin θ q̇ 1 – sin θ q̇ 3 = 0
*2 : cos θ q̇ 1 + sin θ q̇ 2 – q̇ 4 = 0
Le joint de Koenigs (figure 12), mécanisme symétrique, comprend
*3 : 0 = 0
deux liaisons de révolution : L01 et L03 et deux liaisons cylindriques :
L12 et L32 . *4 : – cos θ q̇ 1 – cos θ q̇ 3 = 0
Les données géométriques sont les suivantes : Cette fois, le rang des équations de liaison est réduit à 2 ;
c’est-à-dire que, corrélativement, le degré de mobilité local ou
OO 1 = – a z 0 , OO 3 = – a z 0* , O 1 O 2 = a x 1 , transitoire est 2. Il est transitoire car, dès que q 1 devient différent
de 0, le rang redevient égal à 3. Nous reviendrons, dans le dossier
O2 M3 = a x 3 , z 0* , z 0 = θ [AF 5 052], sur ce résultat. Une autre conséquence est que pour
q 1 = 0, le degré d’hyperstatisme est 2. Notons que l’identité 0 = 0
obtenue avec *3 va faire disparaître totalement λ 3 des équations
La boucle étant ouverte à la liaison L23 , les coordonnées géné-
du mouvement. Dans ces conditions les autres multiplicateurs ne
ralisées sont :
dépendent pas de celui-ci.
Cette étude confirme le bien-fondé de la formule de Siestrunck,
q 1 = x 0 , x 1 , q 2 = O2 M2 ⋅ z 2 , q 3 = x 1 , x 2 , q 4 = x 0 , x 3 y compris lorsqu’on utilise le degré de mobilité transitoire.
Références bibliographiques
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of mechanical systems. New Jersey, Prentice book. Berlin, Springer Verlag, 432 p. (1990). no 45, p. 5-12 (1973).
Hall, 369 p. (1988).
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systems. New York, Wiley, 470 p. (1989). veaux de la théorie des mécanismes et appli- l’allemand). Paris (1877).