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i 3 2 q i i i a 5 e LE POTENTIEL DE CONVERSION 5.1 La limite de Betz Les premiers travaux pour évaluer le rendement d'une hélice datent du xix sidcle avec Rankine et Froude, Pour simplifier, les hypothéses retenues sont celles d'un fluide parfait et incompressible : on peut alors utiliser les lois de conservation de la quantité de mouvement et de énergie pour évaluer les performances d'un rotor. Figure 5.1 — Représentation du tube de courant L’écoulement amont est supposé uniforme de vitesse Vj. Dans Ie cas d'une éolienne, le flux d’air traversanc le disque rotor de surface S est ralenti et lui fournit de énergie (figure 5.1). On a done naturellement : Ye V>V La loi de conservation de la quantité de mouvement donne les égalités suivantes : Sy Vo =SV= Sp En notant p la masse volumique de Pair (en kgm” rotor s'exprime sous la forme suivante : P= pSV? (Vi— V3) 6.1) |, a puissance absorbée par le 131 LES DIFFERENTS SOUS-SYSTEMES DE L COLIENNE i 3 2 q i i i Ea Peck Cerca 5.1 La limite de Betz 132 La variation de l’énergie cinétique de la masse d'air par seconde est donnée par: ABe= 5 0sv (V2 — V2) (5.2) En effectuant le bilan énergétique, Pégalité des expressions (5.1) et (5.2) donne : 1 3 (Vor Va) En dérivant expression de la puissance P par rapport a la vitesse V; et en étudiane sa variation, on obtient alors une seule racine physique correspondant au maximum de la puissance absorbée par le rotor : Soit : Puuax 16 55 = 0.593 représente la fiaction maximale de Vénerpie passant dans le tube de courant théoriquement récupérable. Elle a éé éablie en 1920 par Albert Be, scientifique allemand qui travailla dés 1911 sur l'aérodynamique au Laboratoire de Géttingen en Allemagne. Il prit la succession de Ludwig Prandle a la téte de ce aboratoire de 1936 a 1956. Mais, de par les hypothéses utilisées qui ne sone pas vérifiées dans la réalité, cette limite est en fait une limite « haute » qui ne peut étre atteinte. En effet : = le fluide n'est pas parfait et la distribution de vitesse amont Vp n’est pas tuniforme 5 — laperte de pression due au capreur rest pas non plus uniforme ; — le rotor rest pas parfait et ne récupére done pas Vintégralité de énergie présente dans le tube. II ne posséde pas un nombre infini de pale et posséde une trainée propre ; = lesillage & Paval du capteur est perturbé par les pales et leur rotation (figure 5.2). In fine, pour obtenir le rendement de la machine, il ne faut pas oublier de tenir compte de tous les organes et sous-systémes qui la constituent, soit globalement : = le rotor = lemultiplicateur ; = la génératrice et ’électronique de puissance ; — la ligne de sortie jusqu’a la connexion au réseau. Il faut donc multiplier Pensemble des rendements associ ment réel de I’éolicnne. En prenant arbitrairement une valeur de 0,95 pour chaque sous-ensemble, on obticnt au final un rendement de 0,954 soit 81%. Si lon ‘Document ich dea wns aceceinfe-CENST-IP93.94765-aot22 0828-0 Daned ‘© Dunod ~ Toute repreduction non autrsge ex un dl b Figure 5.2 ~ Pour I'éolienne NREL bipale, représentations du maillage complexe (2), avec interactions entre parties fixes et tournantes, et du développement du sillage (b) généré sous 20 ms de vent (calcul code elsA, Onera) 133 LES DIFFERENTS SOUS-SYSTEMES DE L EOLIENNE Ey 745-rafeen2 6838-8 0unod Document ichr dee wamsiracencesifo-CONS 5.2 134 Peo Ceecricul prend maintenant en compte la limite maximale de Betz, on aboutit au fait que cette éolienne ne récupérera, au mieux, que 0,593 x 0,81 soit 48 % de l’énergie du vent disponible. On notera ainsi l'intérét général de chercher & supprimer un sous-ensemble de la chaine de conversion et par la-méme une perte de rendement. C'est ainsi le cas avec les machines (§ 8.4) qui s'affranchissent (aussi pour d’autres raisons) d'un étage du multiplicateur (concept hybride) ou de cet organe mécanique dans son ensemble (concept & attaque directe). Les pertes sont estimées & 1% par étage. Caractérisations des éoliennes Pour classer les éoliennes par rapport & cette limive de Betz, on utilise couramment Ie coefficient de puissance définit par : Pp. Cp setae 3 =psV, 5P. 0 et la vitesse spécifique = 2k vy On peut ainsi positioner les différents types d'architecture de machine (figure 5.3). illage Limite avec trainée du rotor monopale Limite avec nombre fini de pale Darrieus Moulin hollandais A vitesse spécifique Saini amin nN St ATA ac Tin al lig Figure 5.3 - Représentation des performances des différents types d’éolienne niven45-aoanon 0828-0 Daned ‘Document ech dene wasiraencsifo-CORST- cok cr 2 Caractérisations des éoliennes On remarque en tout premier lieu que les goliennes & axe horizontal, dites a vitesse rapide, possédent potenticllement un rendement plus important que les autres formules, ce qui explique leur domination du marché des machines actuelles. On observe par ailleurs que : — une machine bipale peut atteindre des Cp significativement plus élevés qu'une monopale et ce, pour des A moins élevés (de Tordre de 9 4 12) : la plage dopération de ce type de machine est donc assez importante 5 — une machine tripale peut atteindre des Cp légdtement supérieurs 4 ceux d'une bipale, Ia encore pour des A moins élevés (de l'ordre de 6 4 8, voir § 7.3) : la plage de rendement maximal est cette fois un peu plus restreinte ; ~ Putilisation de pales supplémentaites n'apporte pas de gain additionnel. Dans ce cas, Pajout d’une surface dans le tube de courant, qui traine dans écoulement, devient pénalisante pour la performance globale du roror. Les moulins multi- pale dits américains en sont Pillustration. Par contre, en utilisant le coefficient de couple, défini par la relation Cp = Ce, on comprend tout l'intérét des petites machines : pour des A trés faibles, elles possé- dent intrinstquement un couple ts important, Dans ce cas, la présence d'un nombre important de pale contribue a la création du couple de démarrage et ce, avec trés peti de vent. Par contre, ds que le vent se renforce, leurs caractéristiques de couple et de puissance s'effondrent rapidement. Les meilleures machines actuelles se situent & 70-85 % de la limite de Betz : on ne récupére alors qu'un maximum de 50 % de l’énergic totale offerte par le vent. Sil’on prend l'exemple de la machine explicitée au §10.1.2, les données construc- teur indiquent une puissance de 1,6 MW & 14 m/s. En supposant que le rotor fait 77 m de diamétre, cela donne un Cp de 0,20 que l'on peut juger faible. Tl ne faut en fait pas se limiter a la seule vitesse nominale de vent. En prenant les données du tableau 5.1, on peut calculer la valeur du Cp pour différentes vitesses du vent. On obrienc alors de bons rendements pour une plage de 6 & 10 m/s qui correspond en fait aux régimes de vent qui seront rencontrés sur un site tertestre francais classique. Comme cette plage représente la majeure partie du temps ott Péolienne fonctionnera dans l'année, cest done pour ces régimes de vitesse que la machine doit étre la plus efficace. Tableau 5.1 - Evolution du Cp en fonction du vent pour une éolienne hypothétique de 1,6 MW er 4 6 8 10 2 4 16 18 (mis) Paw) 5026041 180~= 1550 «= 1600 ©1600 ©1600 Ptube 182.54 616,07 1460,32 2852.18 492857 7 826,38 11 682,53 16 633,92 oy 027 042 0.44 041 0,31 0,20 014 0,10 135 LES DIFFERENTS SOUS-SYSTEMES DE L COLIENNE niven45-aoanon 0828-0 Daned ‘Document ech dene wasiraencsifo-CORST- aaa Peo cen crcal Caractérisations des éoliennes 136 08 0,45 04 0,35 03 & 0.25 0.2 0.15 ot 0,05 4 6 8 10 12 14 16 18 Vitesse moyenne Vent (m/s) ese done toujours plus intéressant — si elle n'est pas fournie par le constructeur — de calculer évolution de la courbe du Cp pour voir son adéquation avec le site envisagé. Test toutefois possible de jouer sur les réglages de Péolienne, notamment la loi de calage des pales ou de variation de la vitesse de rotation, pour ajuster son rendement. On devrait donc plucét parler d'un réseau de courbes de Cp.

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