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Circuits Magne´tiques et Inductance

• Introduction
1. Production d’un champ magne´tique

Figure 1 – Champ magne´tique cre´e´ par un courant circulant dans un fil


CIRCUITS MAGNE´TIQUES ET INDUCTANCE

Dans le cas d’un conducteur droit, l’intensite´ du champ magne´tique est :


I
H(r) =
2πr (A/m)

La nature du champ magne´tique de´pend de la nature du courant I. Si le courant I est


un courant alternatif sinusoı̈dal, le champ magne´tique sera sinusoı̈dal aussi. Si le courant
est continu, le champ magne´tique le sera aussi.

Le champ magne´tique cre´é par un fil long et droit n’est pas uniforme et son intensite´
varie selon 1/r. Afin de cre´er un champ uniforme, on utilise une bobine pour concentrer
les lignes de champs en un meˆme endroit.

Figure 2 – Champ magne´tique dans une bobine

À l’inte´rieur de la bobine, les champs magne´tiques de chaque boucle s’additionnent


pour cre´er un champ plus intense et plus uniforme.

2 Flux magne´tique

Soit une bobine dans laquelle circule un courant I. Le champ magne´tique cre´é se re´pand

dans l’espace libre autour de la bobine, ou de fac¸on semblable aux courants électriques,

que le champ ”coule” dans le milieu qui entoure la bobine. La bobine cre´e alors une force
magne´tomotrice qui fait circuler un flux magne´tique dans le milieu.

C’est semblable au meˆme phe´nome`ne que dans les circuits électriques : une force
e´lectromotrice de´place des e´lectrons qui circulent dans le milieu.

La force produite est relie´e au courant qui circule et au nombre de tours dans la bobine :

F = NI
CIRCUITS MAGNE´TIQUES ET INDUCTANCE

ou` F est la force, N est le nombre de tours, et I le courant. L’unite´ de cette force est A·t
(Ampe`re-tour).

La densite´ de flux magne´tique B dans un milieu donne´ est :

B = µH

ou` B est la densite´ de flux (en Wb/m2 ou Tesla), H est l’intensite´ du champ magne´tique
(en A/m) et µ est la perme´abilite´ magne´tique du milieu (en Wb/m ou H/m).

La perme´abilite´ du vide est µ0 = 4π × 10−7 H/m. La perme´abilite´ de l’air est presque la


meˆme que celle du vide.

Le flux magne´tique circulant dans une surface S est de´fini comme :



ϕ= B · dS
S

.2 Mate´riaux magne´tiques

Un mate´riau magne´tique est un mate´riau de haute perme´abilite´ magne´tique (µr ≫ ). Le


roˆle est de canaliser efficacement les lignes de champ magne´tique. Ceci permet de re´duire
les fuites. La figure 7.3 montre deux bobines couple´es sans mate´riau magne´tique entre les
deux. Seule une partie du champ de la boucle 1 se rend à la boucle 2.

S1 S2

C1 C2

Figure 3 – Deux surfaces couple´es magne´tiquement

Avec un mate´riau magne´tique, les lignes de champ sont guide´es et les deux surfaces
sont bien couple´es :
CHAPITCIRCUITS MAGNE´TIQUES ET INDUCTANCE

S1 S2

C1 C2

Figure 4 – Deux surfaces couple´es magne´tiquement avec un mate´riau magne´tique

1 Caracte´ ristique B(H) d’un mate´riau magne´tique

On a vu que la relation entre la densite´ de flux et le champ magne´tique est B = µH.


Dans le vide (ou l’air), cette caracte´ristique prend la forme d’une relation line´aire. Le vide
est un milieu line´aire, homoge`ne (la qualite´ est uniforme) et isotropique (les proprie´te´s
sont les meˆmes dans toutes les directions). La relation B(H ) du vide est donne´ dans la
figure .5.

Figure 5 – Relation B(H) du vide


Pour un mate´riau magne´tique, la relation B(H) est :

B = µr µ0 H

ou` µr est la perme´abilite´ relative du mate´riau. Pour la plupart des mate´riaux, la perme´abilite´
n’est pas constante, et la relation B(H) est non-line´aire.

On peut classifier les mate´riaux magne´tiques en deux groupes importants :


— mate´riaux non-magne´tiques : µr est environ 1. Exemple : air, verre, cuivre, alumi-
nium.
— mate´riaux ferromagne´tiques : µr est tre`s éleve´ (100 à 100000). Exemple : fer, acier,
cobalt, alliages, etc...
La caracte´ristique de magne´tisation AC d’un mate´riau magne´tique donne une courbe
du type hyste´re´sis.
1.1 CHARGE ÉLECTRIQUE

Dans la vie de tous les jours, plusieurs d’entres-vous ont sûrement déjà remarqué certains phénomènes
liés à l’électrostatique. Pouvez-vous en nommer quelques-uns ?

Vous pensez peut-être au choc électrique que vous avez reçu en touchant une poignée de porte après avoir
marché sur un tapis ou à celui ressenti lorsque vous refermez la portière de l’auto après en être débarqué.
Si vous remontez dans le temps de quelques années, vous avez probablement déjà collé des ballons sur
un mur après les avoir frottés dans vos cheveux ou plus récemment, remarqué qu’en faisant votre lit
fraîchement sorti de la sécheuse que de petites décharges électriques avaient lieu au contact de vos doigts
avec les draps. Essayez de le faire dans le noir et vous pourrez observer également la lumière émise lors
de ces décharges. Ce sont en fait de mini éclairs !

Ces exemples représentent tous des effets électriques. Plusieurs autres phénomènes sont de nature
électrique. Nous n’avons qu’à penser à tous les appareils électriques, aux stations de radio et de télévision,
aux réactions chimiques et même à la lumière. En fait, il n’y a que la force gravitationnelle qui ne soit pas
de nature électrique, parmi les quatre grandes forces de l’Univers.

- Force gravitationnelle (attraction entre des corps possédant une masse)


- Force électromagnétique (lumière visible, micro-ondes, rayons X, aimants, etc…)
- Force nucléaire forte (interaction entre les particules à l’intérieur du noyau atomique)
- Force nucléaire faible (interaction entre les particules à une échelle extérieure au noyau atomique)

Toutes ces forces, à l’exception de la force gravitationnelle, reposent sur l’interaction entre les charges
électriques. Mais qu’est-ce qu’une charge électrique ?

Avant de répondre à cette question, je vous invite à visionner la démo 1.1 sur LÉA, qui montre un autre
exemple des effets que les charges électriques peuvent avoir sur leur environnement. Nous reviendrons
sur ce cas un peu plus loin dans ce module pour en donner une explication complète.

Passons maintenant à quelques généralités concernant la charge électrique. Ces éléments sont en grande
partie de la révision, cependant il est très important de s’en rappeler pour la suite du cours.
A) Définition : La charge électrique est une propriété de la matière qui lui fait produire et subir des effets
électriques et magnétiques.

C’est une propriété de la matière au même titre que la masse. Par exemple, un proton a une masse de
1,672 x 10-27 kg et une charge de 1,602 x 10-19 C (coulomb). C’est en fait un concept inventé par l’Homme
pour lui permettre de décrire et de comprendre les phénomènes de nature électrique. La charge électrique
se manifeste à notre point de vue par les effets qu’elle cause.

B) Modèle atomique

D’après le modèle atomique de Bohr, les atomes sont constitués d’électrons gravitant autour du noyau
formé par des protons et des neutrons. Chacune de ces particules possède une charge qui lui est propre.

Particules Charge
Proton (p) Positive (+)
Neutron (n) Neutre ou Nulle (0)
Électron (é) Négative (-)

La nomenclature utilisée, c’est-à-dire les charges positives (+) et négatives (-) est en fait très arbitraire.
Elles ont été nommées ainsi simplement par opposition l’une à l’autre.

C) Interaction entre les charges

Vous connaissez sûrement l’expression : Les contraires s’attirent . Vous verrez effectivement dans le
tableau suivant, que deux particules ayant des signes de charge différents s’attirent, alors que si elles ont
des signes identiques se repoussent.

Particule #1 Particule #2 Effet


+ + Répulsion
Répulsion
+ - Attraction
- + Attraction

D) Charge élémentaire (quantifiée)

La charge élémentaire est tout simplement un nombre qui correspond à la plus petite valeur de charge
qu’un objet ou particule peut posséder (si on fait exception des Quarks en physique quantique). Elle est
représentée par la lettre e et vaut :

e = 1,602 x 10-19 C

Bien que le symbole utilisé soit la lettre e , il ne faut pas confondre la charge élémentaire avec
l’électron que l’on représente par la lettre é . Aussi, l’électron (une particule) possède une charge
équivalente à la charge élémentaire, mais n’est pas la charge élémentaire (un nombre).

Particules Charge
Proton (p) + e ou + 1,602 x 10-19 C
Électron (é) - e ou - 1,602 x 10-19 C

De plus, la charge q d’un objet ou d’une particule est quantifiée, c’est-à-dire qu’elle ne peut avoir
comme valeur qu’un multiple entier de la charge élémentaire.

q= 0;±e;±2e;±3e;… C
ou
q= 0 ; ± 1,602 x 10-19 ; ± 3,204 x 10-19 ; ± 4,806 x 10-19 ; … C

Un objet ne peut donc pas avoir une charge q = 4,0 x 10-19 C, puisque c’est une valeur qui se situe entre
2 fois et 3 fois la valeur de la charge élémentaire. On ne peut fractionner cette charge élémentaire.

Nous venons de voir que le proton et l’électron possède une charge équivalente à la charge élémentaire.
Or, pour charger un objet, il faut ajouter ou enlever des électrons à cet objet. On ne peut enlever une
fraction d’électron, il faut l’enlever au complet ou pas du tout, d’où la notion de quantification de la
charge.
Notons que pour de grandes valeurs de charge, il n’est pas nécessaire de se soucier de la quantification de
la charge, puisque le fait d’avoir un électron de plus ou de moins ne peut être pris en compte par la
précision de la mesure de cette charge. Par exemple, si un objet possède une charge q1 = - 3,4 mC ( - 3,4
x 10 -3 C ), l’ajout ou le retrait de 10 000 électrons (q2 = 1,602 x 10-15 C ), de 1 millions d’électrons (q3 =
1,602 x 10-13 C ) ou même de 1 milliard d’électrons (q4 = 1,602 x 10-10 C ) ne peut être perçu dans
l’expression de cette mesure.

e = 0,000 000 000 000 000 000 1602 C q1 = 0,0034 C


L’ajout d’un électron est imperceptible et négligeable

Si l’objet avait comme valeur de charge :


L’ajout d’un électron serait perceptible sur la mesure mais
q5 = 0,003 400 000 000 000 000 0000 C demeurerait quand même négligeable (très faible
augmentation de la charge) !

La charge élémentaire est donc une très petite valeur de charge, alors que 1 coulomb correspond à une
charge relativement grande. Par exemple, on peut atteindre des charges de l’ordre de 10 -8 C en chargeant
un objet par frottement (tige de verre dans la démo 1.1 : Planche de bois). La foudre pour sa part
correspond à un transfert de charge de l’ordre de 20 C !

E) Conservation de la charge

La charge électrique est une quantité qui est conservée. Par exemple, lors de la réaction chimique suivante,
la charge totale présente dans la solution est identique à la charge totale après la formation du NaCl solide.

Na+ + Cl - NaCl
(+e) + (-e) = (0)

Nous verrons des applications de cette conservation à la section 1.3 Charge par induction.

1.2 CONDUCTEURS ET ISOLANTS

Nous verrons dans cette section la différence entre un conducteur et un isolant. La compréhension de cette
différence est fondamentale, puisque pour les modules suivants, nous utiliserons ces deux types de
matériaux dans plusieurs cas. Dans ces exemples, il sera évidemment important de préciser et de tenir
compte de la nature du matériau étudié, puisque qu’un conducteur ne se comporte pas comme un isolant.

A) Définition : Un conducteur est une substance qui laisse circuler librement les charges (présences
d’électrons libres autour des noyaux). Exemples : métaux, solutions ioniques.

Un isolant est une substance qui ne laisse pas circuler librement les charges (électrons
fortement liés aux noyaux). Exemples : bois sec, caoutchouc, soie, verre.

Notez ici, que dans un matériau solide, ce sont les charges négatives (électrons) qui se déplacent et non
les charges positives (protons du noyau). Par contre, les charges positives (ions) peuvent aussi se déplacer
dans des liquides (solutions ioniques) ou des gaz (gaz ionisés).

Dans un conducteur, les électrons libres peuvent donc se déplacer d’un bout à l’autre d’une tige puisqu’ils
sont faiblement retenus par les noyaux, alors que dans un isolant, cette mobilité d’électrons n’est pas
permise de par la forte attraction des électrons par les noyaux.

La mobilité des charges dans une substance peut être caractérisée par un temps de relaxation, ce qui
correspond au temps mis par les charges pour atteindre leur position d’équilibre. Dans le cas du cuivre, il
est de 10-12 s environ, alors que pour le verre, il est de 2 s ( il vaut 4 x 10 3 s dans le cas de l’ambre et
environ 1010 s pour le polystyrène).

Le temps de relaxation du cuivre montre qu’une charge quelconque acquise par un métal se répartit très
rapidement sur sa surface, alors que sur un bon isolant, on rencontre les charges par paquets localisés.
Pour faire passer la charge d’un isolant à un autre objet, il est nécessaire d’établir un contact avec l’objet
en plusieurs points de l’isolant.

1.3 CHARGE PAR INDUCTION

À la démo 1.1 (que l’on retrouve sur LÉA), nous avons chargé une tige de verre par frottement en retirant
des électrons de cette tige avec un chamois. Cette opération a nécessité un contact physique entre le verre
et le chamois (2 matériaux isolants).

Nous pouvons également charger certains objets (des matériaux conducteurs) sans qu’il n’y ait de contact
physique. On parlera alors de charge par induction.

Dans l’analyse d’une situation impliquant le phénomène de charge par induction, il est important de
connaître la nature des matériaux utilisés, car encore une fois, un conducteur ne se comporte pas comme
un isolant. Regardons dans un premier temps comment il est possible de charger, dans une même
opération, deux sphères métalliques initialement neutres.

Figure 1.1 Schémas représentant la charge par induction de deux sphères métalliques

Vous avez besoin d’une tige de verre que vous chargez positivement par frottement et de deux sphères
métalliques montées sur pivot isolant. En collant initialement les deux sphères, puis en approchant la tige
chargée de l’une d’elle, mais sans y toucher, la tige (charges positives) attire certains des électrons libres
(charges négatives) présents dans les sphères près de la tige, mais ils restent toujours dans la sphère
métallique de gauche, créant ainsi un débalancement de charge entre la sphère de gauche et celle de droite
(un manque d’électrons donne une charge positive). Ce déplacement d’électrons est évidemment permis
puisqu’il s’agit de sphères métalliques, donc conductrices.

Pour compléter l’opération, il suffit d’éloigner les deux sphères l’une de l’autre tout en maintenant la tige
de verre près de la sphère A, sinon, les charges négatives vont reprendre leur place dans la sphère B et
annuler le déséquilibre des charges que nous voulons générer.

Une fois les deux sphères éloignées, on peut retirer la tige et il nous reste une sphère A chargée
négativement et une sphère B chargée positivement. Remarquez qu’à la fin, il demeure une asymétrie
dans la distribution des charges sur les deux sphères (qui sont encore à proximité l’une de l’autre), puisque
les charges de chaque sphère sont attirées par celles de l’autre. Notez également que dans la sphère B, ce
n’est pas les charges positives qui se déplacent vers la surface gauche de la sphère, mais bien les électrons
qui s’éloignent le plus loin possible (surface droite de la sphère B), créant ainsi un manque d’électrons,
d’où la représentation d’un nombre de charges positives plus élevé sur la figure.

À la démo 1.2 (sur LÉA), on vous présente une expérience réalisée avec un électroscope à feuilles
illustrant le comportement des charges électriques dans différentes situations. Cet appareil est constitué
de deux minces feuilles d’aluminium fixées à une tige métallique qui est elle-même reliée à une sphère
métallique ou à un plateau métallique (voir figure 1.2 ).

Figure 1.2 Schémas représentant différentes situations impliquant un électroscope

Lorsqu’on approche une tige chargée positivement de l’électroscope initialement neutre (sans y toucher),
ses feuilles s’écartent l’une de l’autre. Cela s’explique par la nature conductrice des matériaux composant
l’électroscope. Les électrons libres présents dans les feuilles sont attirés par la tige et viennent
s’agglomérer dans le plateau (près de la tige), créant ainsi un manque d’électrons dans les feuilles. Elles
ont maintenant chacune une charge positive, elles se repoussent donc.

Si nous éloignons la tige, les feuilles retombent à la verticale, puisque les électrons retournent à leur place,
n’étant plus attirés par la tige. Tout au long de cette expérience, il ne faut pas oublier que la charge nette
de l’électroscope est toujours neutre (il y a autant de + que de – dans tout l’appareil), bien que localement,
il y ait des parties de l’appareil qui soient chargées positivement (les feuilles) ou négativement (le plateau).

À la deuxième image de la figure 1.2, la tige a touché le plateau et lui a transmis une charge positive. En
fait, il serait plus juste de dire que certains des électrons libres accumulés dans le plateau sont passés dans
la tige lors du contact. Notons ici que ces électrons n’ont pu venir occuper une place libre que près de la
surface de contact de la tige, puisqu’elle est isolante. Une grande quantité de charge n’a donc pas pu être
transmise. Après le contact, remarquez que les feuilles de l’électroscope demeurent éloignées l’une de
l’autre, puisqu’elles possèdent chacune une charge positive maintenant que des électrons sont passés du
plateau à la tige. L’électroscope n’est plus neutre dans son ensemble.

À la troisième image de la figure 1.2, nous reprenons la situation finale du paragraphe précédent pour
identifier le signe inconnu de la charge d’une tige. L’électroscope étant chargé positivement, nous
pouvons déduire le signe de la charge de la tige en observant le comportant de ses feuilles lorsqu’on
approche la tige du plateau.

Si les feuilles de l’appareil se rapprochent l’une de l’autre, c’est que des électrons sont venus diminuer la
force de répulsion entre elles. Ces électrons proviennent du plateau et ont été repoussés par la tige qui
doit être chargée négativement pour pouvoir créer cet effet. Si les feuilles de l’appareil se repoussent
davantage, c’est que des électrons ont quitté les feuilles augmentant la charge positive de celles-ci en
augmentant du même coup la force de répulsion. Ces électrons n’ont pu être attirés vers le plateau que
par une tige de charge positive.

Pour terminer cette section, nous allons finalement revenir sur la démo 1.1 Planche de bois pour en
donner une explication complète. Nous venons de voir deux situations (les deux sphères métalliques et
l’électroscope à feuilles) impliquant des conducteurs. Pour sa part, la démo 1.1 implique un isolant (la
planche de bois).

Figure 1.3 Schéma expliquant la démo 1.1 Planche de bois

Dans cette situation, nous avons approché une tige de verre (préalablement chargée positivement par
frottement) d’une planche de bois neutre montée sur un support pivotant (pour diminuer le frottement).
Bien que la planche de bois soit un isolant (et neutre par surcroît), nous observons malgré tout une
attraction entre la tige de verre et la planche de bois ! Voici l’explication !

Considérant la figure 1.3, nous pouvons y voir représentés les atomes de surface de la planche de bois.
Nous ne considérons que les atomes de surface, puisque l’effet sur les autres atomes est négligeable étant
donné la nature isolante de la planche. Lorsque la tige est éloignée de la planche, les électrons des atomes
de surface sont situés de façon aléatoire sur chacune de leur orbite respective. Par contre, lorsqu’on
approche la tige, ces électrons sont attirés par la charge positive de la tige. Ils se déplacent donc le plus
près possible de la tige, mais sans toutefois quitter l’orbite sur laquelle ils se trouvent, puisqu’ils sont
fortement liés aux noyaux (matériau isolant).

Ce déplacement d’électrons crée une rangée de charges négatives en face d’une rangée de charges
positives. Il y a donc attraction ! Ok, mais les noyaux créent aussi une rangée de charges positives, il
devrait donc y avoir une répulsion avec les charges positives de la tige. C’est effectivement ce qui se
produit. Cependant, puisque les noyaux sont plus éloignés (distance R2) de la tige que les électrons des
atomes de surface (distance R1), la répulsion est plus faible que l’attraction. Nous verrons à la section
suivante l’influence de la distance sur l’intensité de la force électrique.

1.4 LOI DE COULOMB

Nous avons vu à la section précédente que des charges de signe contraire s’attiraient et que des charges
de signe identique se repoussaient. Cependant, nous sommes restés dans le qualitatif sans préciser
l’intensité de cette attraction ou de cette répulsion. C’est ce que nous allons faire dans cette section, c’est-
à-dire quantifier la force électrique agissant entre deux particules chargées.

F=k q1 q2 / r2 Loi de Coulomb (1.1)

où : F = force électrique (N)


Les lois fondamentales :

Si une charge est au repos, elle crée dans l'espace la perturbation vectorielle champ
électrostatique E, mais si elle est animée d'une vitesse constante, elle crée une
perturbation supplémentaire : le vecteur champ magnétique B. Ainsi, un conducteur
parcouru par un courant, produit un champ magnétique dû au mouvement des porteurs
de charges, mais le champ électrique est nul puisque le conducteur est globalement
neutre.

On peut mettre en évidence l'existence de ce champ car il modifie la direction d'une


aiguille aimantée, c'est l'expérience d'Œrsted. La loi de Biot et Savart permet de
connaître la valeur de ce champ en un point distant d'un conducteur parcouru par un
courant d'intensité i. La norme du champ est proportionnelle à cette intensité, sa
direction dépend de la forme et de la position du circuit.

Un autre conducteur parcouru par un courant d'intensité I placé dans le champ


magnétique créé par le courant i (champ magnétique B) est soumis à une force, la force

magnétique F. La loi de Laplace permet de calculer cette force :

désignant le produit vectoriel), elle est proportionnelle à l'intensité

La loi de Biot et Savart montre qu'un courant est une source de champ magnétique. La
connaissance de la structure de la matière permet d'expliquer le magnétisme. En effet, la
description atomique indique que les électrons gravitent autour des noyaux. Ce
déplacement de charges étant équivalent à un « courant », il crée un champ magnétique
Cependant, à l'échelle macroscopique, le champ magnétique moyen créé est
généralement nul.

Lorsqu'un champ magnétique extérieur oriente les divers courants équivalents aux
déplacements des électrons, la matière s'aimante ; elle produit un champ magnétique
non nul et peut être soumise à une force magnétique. Le matériau aimanté se comporte
comme une spire parcourue par un courant.

Les phénomènes sont qualitativement et quantitativement très différents suivant les


corps envisagés. Ainsi, pour les corps diamagnétiques cet effet est quasi nul ; il est plus
important pour les corps paramagnétiques mais devient très intense pour les corps
ferromagnétiques tels le fer, les aciers et les alliages contenant du chrome ou du nickel.
Lorsqu'un corps ferromagnétique est placé dans un champ magnétique extérieur créé
par exemple par un courant, il s'aimante et le champ magnétique est fortement
augmenté ; il est multiplié par la perméabilité magnétique μr, nombre pouvant atteindre
1 000.

Certains matériaux ferromagnétiques conservent leur aimantation lorsqu'on supprime le


champ excitateur (effet d'hystérésis). Ils constituent les aimants permanents : ils produisent un
champ magnétique et exercent entre eux des forces d'attraction ou de répulsion analogues aux
effets que produiraient leurs courants équivalents.

La loi de Biot et Savart, prononcée , nommée en l'honneur des physiciens français Jean-
Baptiste Biot et Félix Savart, datant de 1820, donne le champ magnétique créé par une
distribution de courants continus. Elle constitue l'une des lois fondamentales de
la magnétostatique, au même titre que la loi de Coulomb pour l'électrostatique.

Cas d'un circuit filiforme


Un circuit filiforme est une modélisation où le fil électrique est un objet purement linéique. C'est
une idéalisation d'un fil réel dont la longueur serait très supérieure aux dimensions transverses
de sa surface de section.

Loi de Biot et Savart

Soit C une courbe plane fermée, on note R l'élément d'intégration représentant un point sur cette
courbe. On note DL le vecteur déplacement élémentaire tangent à la courbe C au point R . La loi
de Biot et Savart énonce que, dans le vide, un circuit filiforme décrivant la courbe C parcouru par
un courant continu d'intensité I crée en tout point R de l'espace extérieur à C un champ
magnétique

Généralisation, dépendant du temps, de la loi de Biot-Savart


Les solutions générales et causales des équations de Maxwell sont données par les équations de
Jefimenko. Ces équations sont la généralisation, dépendant du temps (électrodynamique), de la
loi de Coulomb et de la loi de Biot-Savart, qui étaient à l'origine vraies uniquement pour les
champs en électrostatique et en magnétostatique ainsi que pour les courants continus.
Les équations de Jefimenko donnent le champ électrique et le champ magnétique dus à une
distribution de charges et de courants électriques dans l'espace. Elles prennent en compte le
retard dû à la propagation des champs (temps « retardé ») en raison de la valeur finie de la
vitesse de la lumière et des effets relativistes. Elles peuvent donc être utilisées pour des charges
et des courants en déplacement. Elles sont les solutions générales des équations de Maxwell
pour n'importe quelle distribution arbitraire de charges et de courants.

Quand utiliser la loi de Biot et Savart ?

Application à l'aérodynamique. La loi de Biot et Savart est utilisée pour calculer la


vitesse induite par des lignes de vortex en aérodynamique. En effet, une analogie
avec la magnétostatique est possible si l'on admet que la vorticité correspond au
courant, et la vitesse induite à l'intensité du champ magnétique.

la formule du champ magnétique :


Le champ magnétique est défini par la relation F → m = q v → ∧ B → qui fait intervenir un
produit vectoriel. Ainsi dépend donc d'une convention d'orientation de l'espace : c'est un
pseudo-vecteur.
Matériaux et circuits magnétiques. 2022/2023

Matériaux et circuits magnétiques


Les matériaux et les circuits magnétiques sont utilisés dans l'industrie
électrique pour concevoir des composants électromécaniques qui
convertissent l'énergie électrique en énergie mécanique et vice versa. Cet
article traite des matériaux et des circuits magnétiques dans le module
d'électricité industrielle.

➢ Les matériaux magnétiques


Les matériaux magnétiques sont des matériaux qui possèdent des
propriétés magnétiques, ils peuvent générer, stocker et répondre à un
champ magnétique. Ces matériaux sont utilisés dans les composants de
l'industrie électrique tels que les transformateurs, les inducteurs et les
moteurs électriques.

1. Les aimants permanents sont des exemples de matériaux


magnétiques, ils sont utilisés dans les moteurs électriques, les
capteurs et les enceintes acoustiques. Les aimants permanents sont
fabriqués à partir d'alliages de terres rares qui ont une forte
coercivité magnétique et une forte densité énergétique magnétique.

2. Les ferrites sont des matériaux magnétiques qui ont une faible
conductivité électrique et une haute perméabilité magnétique. Ils
sont utilisés dans les transformateurs, les inducteurs et les antennes.
Les ferrites sont fabriqués à partir d'oxydes de fer, de nickel et de
zinc.
3. Les aciers magnétiques sont des matériaux magnétiques utilisés
dans les transformateurs et les générateurs électriques. Les aciers
magnétiques ont une faible perte magnétique et une haute
perméabilité magnétique. Ils sont fabriqués à partir de fer, de
silicium et d'aluminium.
Matériaux et circuits magnétiques. 2022/2023

➢ Les circuits magnétiques


Les circuits magnétiques sont des structures qui permettent de canaliser le
flux magnétique à travers un matériau magnétique. Les circuits
magnétiques sont utilisés dans les transformateurs, les inducteurs et les
filtres. Les circuits magnétiques sont conçus pour minimiser les pertes et
maximiser la densité de flux magnétique.

1. Les transformateurs sont des dispositifs qui transfèrent l'énergie


électrique d'un circuit à un autre à travers un circuit magnétique. Les
transformateurs sont utilisés dans les réseaux de transmission et de
distribution de l'électricité. Les transformateurs sont conçus pour
avoir un rapport de transformation spécifique entre les tensions et
les courants du circuit primaire et du circuit secondaire.

• Transformateurs

2. Les inducteurs sont des dispositifs qui stockent de l'énergie


magnétique dans un circuit magnétique. Les inducteurs sont
utilisés dans les circuits électroniques tels que les circuits
oscillants, les filtres et les stabilisateurs de tension.
Matériaux et circuits magnétiques. 2022/2023

3. Les filtres sont des dispositifs qui éliminent les perturbations


électromagnétiques dans les circuits électroniques. Les filtres sont
utilisés dans les circuits électroniques de l'industrie électrique pour
éliminer les interférences électromagnétiques.

▪ Filter Capacitor
5 Les applications de phénomène électromagnetique
Introduction.

Vv v
Chauffage par induction par un solénoïde.

L'induction électromagnétique, aussi appelé induction magnétique, est un phénomène


physique qui se manifeste par la production d'une différence de potentiel électrique aux
bornes d'un conducteur électrique ou encore d'un courant électrique en son sein.

Ce phénomène est notamment utilisé dans les transformateurs électriques, les bobines, ou
encore les plaques à induction grâce aux courants de Foucault .

Origine physique

Ce phénomène a pour origine la force de Lorentz, notée appliquée aux électrons libres dans
le conducteur électrique.

est la charge de la particule, en coulomb

est le champ électrique, en volt par mètre

est la vitesse de la particule, en mètre par seconde

est l' induction magnétique, en tesla


Ces grandeurs sont toutes mesurées dans le même référentiel galiléen au point où se trouve
la particule. La notion de référentiel est ici très importante car suivant le référentiel dans
lequel on se place, il y a deux manières d'interpréter le même phénomène. Dans ces deux
points de vue, cela se modélise par la loi de Lenz-Faraday, ou bien une des quatre
équations de Maxwell.

Lois de l'induction

Il existe deux formes, intégrale et locale, qui sont équivalentes.

Loi locale

La loi d'Ohm s'écrit localement :

où σ est la conductivité électrique du conducteur,  est la densité volumique du courant


électrique. En l'absence de générateur électrochimique (qui crée un gradient de potentiel
), seuls les phénomènes d'induction peuvent expliquer la naissance de courant, via le
champ électromoteur

Loi de Faraday

La forme intégrale, ou loi de Faraday, est la suivante : un circuit soumis à un flux


magnétique Φ (issu d'un champ magnétique variable B) subit une force électromotrice e (en
volts, en orientant e selon une convention générateur, voir l'article Flux du champ
magnétique) telle que :

Dans un schéma électrique, cette force électromotrice est toujours fléchée avec la
convention générateur. Ainsi, lorsqu'on utilise la convention récepteur, la tension  aux
bornes de ce circuit est égale à la somme des chutes de tension liées à l'intensité  qui le
parcourt, retranchées de cette force électromotrice.

En régime de courant continu, on peut alors écrire ce qu'on appelle la loi d'Ohm généralisée
:

où est la résistance électrique du conducteur.

Compréhension du phénomène
On considère l'expérience suivante : un conducteur électrique se déplace dans un champ
magnétique fixe. Suivant le référentiel dans lequel on choisit de se placer, on va observer
deux types d'inductions, qui représentent le même phénomène.

Induction de Lorentz

On parle de l'induction de Lorentz lorsqu'on considère le champ magnétique constant et


qu'on déplace ou déforme le conducteur électrique. Dans ce référentiel les électrons ont
alors une vitesse, et subissent une force qui correspond à la partie magnétique de la force
de Lorentz :

C'est le cas des machines à courant continu.

Induction de Neumann

Dans le cas de l'induction de Neumann, le conducteur électrique est considéré rigide et fixe.
Dans ce référentiel, celui du conducteur qui se déplace, les électrons n'ont pas de vitesse,
donc la contribution de la force de Lorentz est nulle. Cependant, on observe la variation du
flux du champ magnétique.

C'est le cas des alternateurs, des moteurs asynchrones et moteurs à induction ainsi que des
transformateurs électriques.Applications de l'induction électromagnétique

On peut citer :

les bobines ;

les transformateurs ;

les alternateurs ;

les lampes à induction ;

les plaques à induction et le freinage par induction sont dus aux courants de Foucault.

L'induction électromagnétique entre en jeu dans de nombreux moteurs électriques (machine


asynchrone).

Auto-induction

L'auto-induction est la propriété électromagnétique remarquable qu'a un conducteur


parcouru par un courant électrique, de s'opposer aux variations de celui-ci.

En effet, un conducteur parcouru par un courant électrique génère un champ magnétique.


La loi de Lenz-Faraday fait que lorsque le flux du champ magnétique qui traverse un circuit
conducteur varie au cours du temps, il apparaît dans ce circuit une tension appelée force
électromotrice. La f.e.m. ainsi créée est orientée de façon à générer des courants
s'opposant à la variation du flux :

Toute variation du courant produit une variation de ce champ induit, ce qui a pour effet de
produire une tension qui s'oppose à la variation du champ donc qui s'oppose à la variation
du courant :

où s'appelle le coefficient d'auto-inductance du circuit ou inductance propre du circuit. Il ne


dépend que de la configuration géométrique du circuit, et est toujours strictement positif.

2.0
La production d'électricité est réalisée grâce à différents types de générateurs. Ceux qui
alimentent nos réseaux électriques en courant alternatif sont appelés des alternateurs.
*Comment fonctionne un générateur et quelles sont ses caractéristiques ?
Le principe d'un générateur.

Un générateur est une application de l'induction électromagnétique : la mise en mouvement


d'un aimant mobile, appelé rotor, au sein de bobines de fil conducteur, qui constituent le
stator, produit un courant électrique. Les générateurs convertissent ainsi de l'énergie
mécanique en énergie électrique. Notons que les générateurs sont réversibles : en
alimentant en électricité les bobines du stator, on peut mettre en mouvement le rotor. Dans
ce cas, la machine électrique fonctionne en moteur.

Un exemple de stator.
Ce stator issu de l'alternateur d'une moto est composé de dix-huit bobines

Grandeurs d'entrée et de sortie d'un alternateur. La puissance perdue (thermique) n'est pas
représentée.

Le rendement d'un alternateur.

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