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N°d’ordre : 2310

UNIVERSITE MOHAMMED V-AGDAL


FACULTE DES SCIENCES
RABAT

THESE DE DOCTORAT

Présentée par

Nadia EL YAKOUBI

Discipline : Géologie
Spécialité : Géologie appliquée et ressources naturelles

Potentialités d’utilisation des argiles marocaines


dans l’industrie céramique : cas des gisements de
Jbel Kharrou et de Benhmed
(Meseta marocaine occidentale)

Thèse soutenue le 08 juillet 2006 devant la commission d’examen :

M. Zahraoui P.E.S., Faculté des Sciences, Rabat-Agdal Président

A. Aajjane P.E.S., Faculté des Sciences, El Jadida

M. Aberkan P.E.S., Faculté des Sciences, Rabat-Agdal


Examinateurs
M. El Wartiti P.E.S., Faculté des Sciences, Rabat-Agdal

M. Ouadia P.E.S., Faculté des Sciences, El Jadida

A. Azza Ingénieur en chef, M.E.M., Rabat Invité


A la mémoire de mon très cher père

A ma mère

A mes frères et sœurs : Mohamed El Amine


Salima
Bouchra
Omar
Hanan

A mon mari

A mon fils Youssef

Puisse Dieu le tout puissant vous accorder bonne santé et longévité et


que je puisse toujours mériter votre bénédiction

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Avant propos

Cette thèse a été préparée à la Faculté des Sciences de Rabat, dans le cadre de l’UFR
« Géologie du Quaternaire appliquée à l’Environnement et Ressources Naturelles » sous la
responsabilité de Professeur M. Aberkan.

Je tiens en premier lieu, à exprimer mes sincères remerciements à Messieurs les


Professeurs : H. Mssouger, H. Chlyah et W. Benjelloun respectivement Doyens de la Faculté
des Sciences, Université Mohamed V de Rabat-Agdal qui m’ont permis de suivre mes études
de troisième cycle dans cet établissement.

Mes sincères remerciements et ma reconnaissance à Monsieur le Professeur M.


Aberkan, Responsable de l’UFR Géologie du Quaternaire appliquée à l’environnement et
Ressources naturelles, et Directeur de cette thèse, qui m’a dirigé et m’a assuré un cadre et une
ambiance académique enrichissante dans toutes les étapes de la réalisation de ce mémoire. Sa
disponibilité, sa compétence professionnelle, sa rigueur, n’ont d’égal que la grandeur de ses
qualités humaines.

Ma profonde gratitude et mes sincères remerciements s’adressent à Monsieur M.


Zahraoui, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat pour l’intérêt qu’il a manifesté à
l’égard de mon travail. Sa présidence de mon jury est un grand honneur pour moi.

J’exprime ma reconnaissance et profond respect pour Monsieur M. El Wartiti,


Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat pour intérêt qu’il a bien voulu montrer pour
mon travail. IL a bien voulu accepter d’être rapporteur de ce mémoire, je lui adresse ma
respectueuse reconnaissance.

Je dois une particulière reconnaissance à Monsieur M. Ouadia, Professeur à la Faculté


des Sciences, Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida. Il a toujours manifesté une
bienveillance et un sérieux qui n’exclus pas la sympathie à mon égard. Il m’a aidé pour la
réalisation d’analyses minéralogiques au laboratoire de l’Université de Louvain-La neuve en
Belgique. Il a bien accepté d’être rapporteur de ce mémoire. Qu’il trouve ici le témoignage de
ma grande gratitude.

Ma profonde reconnaissance est adressée également à Monsieur M. Aajjane,


Professeur à la Faculté des Sciences, Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida pour l’intérêt
qu’il a bien montré pour mon travail en acceptant de me faire l’honneur d’être présent au sein
de mon Jury.

Mes remerciements et mon admiration à Monsieur A. Azza, Ingénieur en Chef au


Ministère d’Energie et des Mines auprès duquel j’ai trouvé aide et soutien moral. Sa présence
dans mon jury m’honore beaucoup.

Je remercie vivement Monsieur J. Sabater, Directeur de la Société Minera Sabater


pour son soutien matériel et logistique dont il m’a bénéficié pour mener ce travail à terme.

Mes remerciements à l’ensemble du personnel de la Société Minera Sabater en


Espagne, Madame B. Sabater et en particulier Monsieur F. M. Carril pour l’intérêt qu’ils ont
porté pour l’élaboration de ce travail.

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Je n’oublierai pas le personnel du laboratoire Minera Sabater en Espagne, Teruel, pour
m’avoir aidé respectueusement à réaliser mes analyses, qu’ils trouvent ici le témoignage de
ma profonde reconnaissance.

Je tiens à remercier Monsieur M. Sadiqui, ancien Directeur de la Géologie au


Ministère d’Energie et des Mines, pour avoir bien voulu me faciliter l’accès aux laboratoires
des géomatériaux et de chimie.

Je remercie l’ensemble du personnel du laboratoire des géomatériaux, au Ministère


d’Energie et des Mines dont l’ancien Chef de laboratoire Madame F. Machkouri et un
recueillement à la mémoire de Madame la regrettée F. Hamouda pour l’atmosphère
sympathique et amicale qu’elles ont su développer durant le déroulement de mes essais
géotechniques.

J’associe dans ces remerciements toute l’équipe de laboratoire de chimie au Ministère


d’Energie et des Mines, en particulier l’ancien Chef de laboratoire Madame N. El Kabbaj.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes vifs remerciements à tout le


personnel du laboratoire de l’Université de Louvain-La neuve en Belgique pour la réalisation
d’analyses minéralogiques en collaboration avec Monsieur M. Ouadia.

A Monsieur A. Karim, Directeur général de la Société Ikaya, Salé, auprès duquel, j’ai
bénéficié d’une grande connaissance en industrie céramique. IL n’a pas cessé de répondre à
mes questions. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde reconnaissance.

Ma gratitude est grande envers Monsieur A. Zehni, ancien Chef de Département de la


zone du Nord au BRPM pour son appui, ses conseils et ses sacrifices pour la réalisation de ce
travail. Je le remercie pour l’accueil qu’il m’a réservé lors de chaque rencontre.

Je désire exprimer ma plus vive reconnaissance à Monsieur M. Oussama, ancien Chef


de coopération au BRPM pour l’intérêt qu’il a porté à la résolution de mes problèmes, pour sa
disponibilité et sa gentillesse.

Je saisis cette occasion pour remercier aussi mes enseignants qui m’ont transmis
l’amour pour les Sciences de la terre dont je cite en particuliers Messieurs : M. Aberkan, D.
Fadli, M. El Wartiti et M. Zahraoui et les autres.

Je n’oublierai jamais mes amis et confrères J. Kenafi, N. Mahmouhi, A. Talhaoui et


spécialement à S. Ettazirani et M. Sadiqui pour leurs conseils fructueux. Ils ont toujours été à
côté de moi dans les moments difficiles. A eux tous, je dis merci.

Je suis reconnaissante à toutes les personnes, que j’aurais oublié de mentionner ici et
méritent d’être remercier, qu’ils veuillent bien m’excuser et qu’ils sachent se reconnaître dans
ces remerciements.

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Résumé
Les argiles de Jbel Kharrou et de Benhmed appartenant à la Meseta occidentale ont été étudiées pour
évaluer leur aptitude à être utilisées à des fins industrielles. Le présent mémoire est une mise au point sur le
contexte géologique de ces argiles d’une part, et les différents résultats fournis par les études de caractérisation
et les tests technologiques pour un emploi en céramique, d’autre part.
2
La formation argileuse ordovicienne de Jbel Kharrou (Rehamna orientaux) affleure sur plus de 30 km .
Elle est formée de couches argileuses séparées par des barres quartzitiques. Les études réalisées sur celles-ci,
dans le cadre d’une recherche initiée par la Société espagnole Minera Sabater, SARL et à laquelle nous avions
participé, ont porté dans un premier temps sur deux échantillons B1 et B2 les plus représentatifs, prélevés dans
une formation à dominance argileuse dite formation de Demja. Les résultats probants fournis par ces deux
échantillons ont conduit à la réalisation de quatre sondages carottés totalisant 166.40 mètres qui ont permis
d’affirmer l’homogénéité de la couche argileuse. Il s’agit d’argilites souvent noires à aspect schisteux à la base
de la formation argileuse qui passent vers le sommet à des argilites gris-blanc, avec des intercalations d’argilites
rougeâtres. La puissance de la couche argileuse est très variable (elle est de 55 mètres dans le sondage 4). Cette
variation verticale des faciès a été probablement liée à la morphologie du bassin ordovicien qui aurait été
contrôlée par une tectonique locale ou régionale. La présence de la matière organique dans les schistes noirs a
été contrôlée à son tour par une activité biologique.
Les analyses chimiques effectuées sur les deux échantillons B1 et B2 révèlent leur faible teneur en
Fe2 O3 (inférieure à 2%), et un taux en alcalins et alcalino-terreux qui va à 6%. La teneur en silice est élevée
(supérieure à 58%), celle en alumine est faible (inférieure à 26%).
Du point de vue minéralogique, les argiles étudiées sont à dominance illitique.
L’analyse granulométrique montre que 39% des particules ont un diamètre inférieur à 2µm.
Les essais technologiques poussés effectués sur ces échantillons indiquent que ces argiles, de teinte
blanche à l’affleurement, peuvent être considérées comme argiles grésantes, c’est-à-dire non réfractaires, de très
bonne qualité pouvant être utilisées pour la fabrication de produits céramiques tels que carreaux sols et murs,
sanitaire, poterie de service, etc. Leur température de cuisson ne dépasse pas 1040°C. A cette température, les
briquettes d’essais restent plates, de teinte blanc crème et sans déformation ou défauts. Les argiles testées
présentent une plage de température de frittage moyenne (90°C), ce qui est un atout favorable pour une
production de céramique. Les échantillons B1 et B2 sont coulables à 0,53% du défloculant Na2 CO3 . La
résistance mécanique à la flexion est très forte à 1050°C. La perte en poids reste tolérable et le retrait à la
cuisson, peu élevé (12%), peut être corrigé par l’ajout d’un dégraissant.
L’étude que nous avons menée sur les argiles de Benhmed intéresse aussi bien les formations argileuses
rouges attribuées au Trias que les argilites de couleurs variables résultant de l’altération des schistes
paléozoïques. Dans ce secteur, une couverture d’âge infracénomanien-Cénomanien recouvre en discordance un
socle paléozoïque schisteux très plissé, ou des argiles rouges triasiques. L’ensemble est localement couvert par
des dépôts quaternaires.
Les analyses chimiques des échantillons prélevés des différents faciès argileux du secteur de Benhmed
prouvent que la teneur en silice est assez élevée (55%). Celle en alumine est faible (inférieure à 23%). La somme
des pourcentages des alcalins et des alcalino-terreux est très relevée (atteint 15% dans les schistes paléozoïques,
et 14% dans les argiles rouges triasiques), et respectivement celle en TiO 2, Fe 2O3 et MnO (va à 6% dans les
schistes paléozoïques, et à 5% dans les argiles rouges triasiques).
Les analyses minéralogiques montrent la prédominance des illites et des kaolinites, et un pourcentage
intéressant en chlorites dans les schistes paléozoïques. L’illite est le seul minéral qui prédomine les argiles
rouges triasiques.
Les essais technologiques signalent que les argiles de Benhmed sont très plastiques. Le retrait à la
cuisson et la perte en poids restent tolérables. Les briquettes cuites manifestent de petites résistances mécaniques
à la flexion, ainsi des valeurs relativement élevées d’absorption ont été constatées. La couleur après cuisson varie
du rouge au marron. La température de cuisson est inférieure à 1100°C. Ces résultats attestent que les argiles
Benhmed ne sont pas d’une qualité technologique meilleure. La couleur défavorable des briquettes après
cuisson, et les faibles résistances mécaniques à la flexion sont des facteurs défavorables pour un emploi apprécié
de ces argiles dans l’industrie céramique. Cependant, les argiles de Benhmed sont considérées comme des argiles
plastiques ou grésantes, qui peuvent avoir application dans le domaine de la briqueterie et la fabrication des
carreaux murs.

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Mots clés : Maroc/ Jbel Kharrou/ Benhmed/ argile/ analyse minéralogique/ analyse chimique/ essais
technologiques/ industrie céramique

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Introduction générale

6
Introduction générale

L'argile est une matière première utilisée depuis l’antiquité. Elle est nécessaire pour la

fabrication des objets utilisés dans la vie quotidienne. Le mot argile vient du grec "argilos"

dérivé de "argos" qui veut dire blanc, ou du latin "argila"; c'est la couleur du matériau utilisé

en céramique qui a conduit les anciens à lui donner ce nom.

A l'état de fines particules, les minéraux argileux sont les constituants de nombreuses

formations géologiques et des sols particulièrement recherchés pour certains types de cultures.

Ils sont au centre des activités des travaux de génie civil. D’autre part la fraction argileuse est

utilisée comme matière première par les céramistes en raison de ses propriétés. De ce fait

leurs études intéressent les géologues, les agronomes, les mineurs, les industriels, les

ingénieurs des travaux publics. Une présentation générale des argiles, en fonction de leurs

propriétés, a été faite par Robertson (1961, 1972) in Caillère, Hénin & Rautureau (1982). En

outre, les argiles ont un rôle dans le domaine des pesticides.

Pour les géologues, les roches argileuses, ont un toucher assez doux à l’état sec, une

malléabilité à l’état humide et une affinité pour l’eau. Les céramistes caractérisent les argiles

par leur comportement au feu. Pour Les agronomes et les ingénieurs de génie civil, les argiles

sont constituées par l’ensemble des particules minérales ayant une taille inférieure à 2µm. Les

cristallographes définissent les argiles comme entité minérale appelée phyllosilicates

(structure en feuillets). C’est cette forme lamellaire qui leur donne ce caractère de plasticité

comme l’avait démontré pour la première fois Atterberg en 1913 (Caillère, Hénin &

Rautureau, 1982).

7
En gros, toute fraction qui correspond à une proportion importante de particules fines

dont la taille supérieure est généralement fixée à 2µm. Cette fraction est constituée par des

minéraux spécifiques dits argileux et d’autres espèces tels que, la silice, les hydroxydes, les

oxydes, les carbonates, les silicates non phylliteux, etc.

Les argiles occupent une grande surface dans le monde minéral. Aussi elles occupent

une grande place dans la recherche scientifique. Elles peuvent donner des indications

précieuses sur les milieux de dépôts et les paléoclimats (Duchaufour, 1984) et (Akodad,

1994). De nos jours, l'utilisation des argiles, notamment celles qui sont riches en SiO2 et

Al2O3, connaît un nouvel essor dans la construction, la céramique industrielle et artisanale,

l'industrie pharmaceutique et la poterie.

Les briques d'aluminosilicates servent au revêtement des hauts fourneaux, par

exemples : les fours d'affinage ; les fours des laboratoires. On élabore aussi, des matériaux

céramiques plus durs que la porcelaine et la faïence traditionnelles, ainsi que des couronnes

dentaires à base de quartz-alumine.

De nombreux travaux réalisés ou en cours, sont relatifs à l'utilisation des minéraux

argileux comme la montmorillonite ou les inter-stratifiés riches en smectites, pour la fonderie.

De même, les argiles comme la kaolinite, la palygorskite et certains mélanges de minéraux

argileux, ayant une activité catalytique, favorisent la polymérisation du styrène (Meunier,

2003) et (Castelein, 2000).

La majorité des céramiques sont issues de matières premières minérales silico-

alumineuses compactées et consolidées par frittage. Les matériaux argileux constituent

8
souvent des mélanges naturels complexes de minéraux dont la granulométrie et les propriétés

physico-chimiques sont très variables. Les critères de choix des utilisateurs sont moins liés à

la composition chimique globale des matériaux argileux qu'à leur comportement pendant les

différentes étapes de la fabrication des produits céramiques. Ce comportement peut cependant

résulter de la composition de la matière première argileuse.

La majorité des produits céramiques sont obtenus par frittage, généralement entre 900

et 1200°C. L'étape du frittage, essentielle au procédé de fabrication des céramiques,

s'accompagne de la transformation des minéraux initiaux. Il s'agit de processus complexes,

difficiles à appréhender en raison du caractère progressif et / ou transitoire de certaines

transformations.

Au Maroc, les terres argileuses, notamment céramiques, sont essentiellement utilisées

pour la confection des matériaux de construction traditionnelle et moderne (briques, tuiles,

carreaux, sanitaire) ainsi que pour la confection de nombreux articles de poterie.

Pour mieux percevoir le contexte économique, social et culturel des activités liées aux

produits céramiques, nous allons présenter certains aspects de ce secteur de développement.

On commence d’abord par décrire les principaux gisements d’argiles céramiques au Maroc

dont il est possible d’affirmer que leurs réserves sont suffisantes pour assurer totalement ou

partiellement l’alimentation d’une industrie céramique. Trois gisements essentiels d’argiles

céramiques au moins ont été inventoriés, jusqu’à 1981 par Hilali & Jeannette (1981) :

Les argiles siluriennes de Taghjicht (Anti-Atlas occidental), ces argiles situées à 200

Km au Sud d’Agadir, sont connues depuis longtemps, découvertes par Destombes, et ont fait

9
l’objet de plusieurs études géologiques et technologiques par le Ministère de l’Energie et des

Mines ainsi que des sociétés étrangères, elles ont été étudiées par Destombes & Jeannette

(1956), Mazéas (1962) et Malecha & Mortaji (1978). Mais les travaux effectués par Malecha

(1985) ont apporté des idées nouvelles concernant la morphologie de la couche argileuse, son

développement faciale et son étendue dans la région par la réalisation de tranchées et de 8

sondages carottés totalisant 697.65m. La série est constituée par des grés quartzitiques

ordoviciens sur lesquels reposent en légère discordance les argiles siluriennes de puissance

assez importante (200 m). Ce sont des argilites noires souvent à aspect schisteux qui

constituent la base de la couche argileuse, vers le toit, elles passent aux argilites bleu-grisâtres

qui deviennent progressivement gris-rougeâtres ou gris- jaunâtres et enfin remplacées par les

argilites rouges dans la partie la plus haute de la couche argileuse (fig. 1). Suivant les résultats

des essais technologiques, les argiles de Taghjicht sont aptes à la fabrication des produits

céramiques, des carreaux sols et murs, sanitaire, etc. les réserves sont estimées à 4 186 000

tonnes peuvent encore être augmentées si les conditions d’exploitation future seront plus

favorables ;

Les argiles hauteriviennes de Safi, ces argiles sont exploitées pour la poterie dans la

région de Safi, formant un bassin à peu prés rectangulaire de 5 km de longueur sur 3 km de

largeur, étendu à l’Est de Safi, et constituant le substratum de la ville. La base de ces argiles

est constituée par un calcaire jaune en plaquettes attribué au Valanginien. Elles sont

surmontées par une épaisse série de calcaire blanc cristallin qui date l’Hauterivien supérieur

(fig. 2). Maézas (1967) a réalisé une carte géotechnique des environs de Safi pour en localiser

les affleurements exacts. Driouiche (1982) a fait une note préliminaire sur les argiles de Safi

dont il a décrit la géologie de la région et les différents sites d’exploitations de ces argiles.

Driouiche en 1984, a publié les résultats d’essais technologiques pour briqueterie effectués sur

10
30m

20m

Faille présumée

Fig. 1 Coupe géologique à travers le gisement d’argilites du Borj (Taghjicht) d’après Mazéas, 1962 in Malecha (1985)

11
deux échantillons provenant de la région de Safi, les conclusions qui en découlent montrent

que ces argiles sont aptes à servir pour briqueterie. Les réserves estimées à 5 millions de

tonnes (Driouiche,1990) ;

base calcaire de Dridrate


Hautervien supérieur

Crétacé
argile à Exogyra Couloni avec
bancs de grès calcaires
Hautervien inférieur

calcaire inférieur
Valanginien
10m

série jurassique de dolomie Jurassique


et calcaire dolomitique

Fig. 2 Coupe schématique dans la falaise de Sidi Bouzid (Safi) d’après Driouiche (1982)

Les marnes tertiaires de Salé et de Fès, ces marnes sont de couleur verdâtre très

homogènes et largement répandues dans les couloirs de sédimentation alpine, et constituent,

depuis longtemps, l’une des matières premières les plus recherchées pour les poteries

traditionnelles et les briques (Hilali & Jeannette, 1981). Les marnes tertiaires sont exploitées

aussi bien à Agadir, Al-Hoceima, Oujda, Nador, Taza et Tétouan, mais les gisements les plus

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connus se situent à Salé (sur les rives de Bou-Regreg), et à Fès et Meknès (sur les collines des

potiers) et à Tanger.

Géologiquement ces marnes ont fait l’objet de plusieurs études détaillées par Lecointre

(1952), Taltasse (1953), Margat & Taltasse (1954). Sans oublier la thèse présentée par

Bouyahyaou (1996) dont elle a établi les relations entre les différentes caractéristiques de ces

marnes (géochimiques, minéralogiques et technologiques) et leur utilisation dans le domaine

industriel. A Fès, les principales carrières se situent en bordure de la Médina, dans la vallée de

l’Oued Zitoune au Sud de Fès Jdid. La roche est de couleur gris-bleue, mais, l’altération lui

donne une couleur plus jaunâtre. A Salé, la couche argileuse suit les deux rives de Bou-

Regreg, et est subdivisée en deux niveaux : un niveau inférieur bleu, compact et calcaire qui

se charge de plus en plus en sables vers le niveau supérieur.

En 1987, El Khachani a présenté un rapport préliminaire sur les faciès argileux du

Paléozoïque et du Trias de la région de Benhmed dont il a exposé les résultats des études, de

terrain et de laboratoire pour évaluer la possibilité de leur utilisation dans les domaines de

l’industrie céramique. Il a signalé que les réserves sont très importantes.

En 1996, El Khachani a présenté un autre rapport préliminaire, qui concerne, cette fois

ci, les argiles céramiques paléozoïques dans quelques régions du domaine mesetien :

l’anticlinorium de Khouribga-Oulmès, régions de Benhmed, de Ben Slimane, de Sidi Battache

et des Rehamna. Les études géologiques ont permis de dire qu’il s’agit de formations

pélitiques dont la plus importante, de point de vue puissance et aires d’affleurement, se

localise dans l’Ordovicien inférieur dans l’anticlinal de Jbel Kharrou (Rehamna orientaux).

13
Dans le cadre d’un travail de recherche initié par la Société Espagnole Minera Sabater,

SARL sur la possibilité d’emploi en céramique des argilites de la formation ordovicienne de

l’anticlinal de Jbel Kharrou (Rehamna orientaux). Nous étions amenés à réaliser une étude

approfondie sur leur contexte géologique et de procéder à la détermination de leurs caractères

géochimiques, minéralogiques et technologiques.

Les premières études avaient porté sur deux échantillons B1 et B2 les plus

représentatifs prélevés en surface qui feront l’objet d’une partie de ce mémoire. Les résultats

probants fournis par ces deux échantillons, ont conduit à la réalisation de quatre sondages

carottés pour étudier l’évolution en profondeur de la formation porteuse et déterminer les

potentialités du secteur. Plusieurs échantillons ont été prélevés des carottes des sondages et

étudiés dans le laboratoire de la Société en Espagne.

La région de Benhmed renferme une réserve d’argiles très importante. Plusieurs

carrières d’exploitation de ces ressources pour des fins industrielles sont observées dans la

région de Souk Ejemaa des Rhyah au Nord-Ouest de la ville de Benhmed. L’exploitation

intéresse aussi bien les formations argileuses rouges attribuées au Trias que les argilites de

couleurs variables résultant de l’altération des schistes paléozoïques.

Cette contribution intéresse l’étude géologique que nous avons menée sur les

formations argileuses dont les puissances visibles en argilites paléozoïques peuvent atteindre

70 mètres et celles en argiles rouges triasiques sont de 80 mètres, et la détermination des

caractéristiques géochimiques, minéralogique et technologique.

14
Le présent travail est une mise au point sur le contexte géologique de ces argiles, de

Jbel Kharrou et de Benhmed et les différents résultats fournis par les études de caractérisation

et les tests technologiques pour un emploi en céramique.

la méthodologie adoptée dans ce travail est la suivante :

une analyse bibliographique ;

une étude géologique sur le terrain et un échantillonnage des argiles ;

une analyse géochimique, minéralogique et des essais technologiques très poussés des

échantillons prélevés ;

enfin, l’établissement des relations entre les différentes caractéristiques des argiles pour une

éventuelle utilisation dans le domaine de la céramique.

Le document présentant les résultats obtenus comporte 2 parties essentielles. La

première partie est un aperçu bibliographique sur la définition des argiles, leur minéralogie,

leur structure, et leur classification. Les procédés de fabrication des produits céramiques :

l’extraction, le façonnage, le séchage et enfin la cuisson. Et les différents facteurs physiques et

chimiques qui peuvent influencer pendant le déroulement de ces étapes. Aussi dans cette

même partie, on décrit certaines applications des pâtes céramiques, et on essaie de classer les

produits céramiques de point de vue auquel on se place : la classification de Brongniart (1770-

1847); la classification des historiens d’arts ; et la classification des industriels. Le dernier

chapitre dans cette première partie est consacré aux méthodes et techniques utilisées aux

laboratoires.

La deuxième partie de ce travail, présente deux chapitres essentiels :

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un chapitre dont nous avons procédé à une étude géologique de la région de Jbel-

Kharrou, et à la détermination des caractéristiques géochimiques, minéralogique et

technologiques de deux échantillons jugés les plus représentatifs. Les résultats probants, ont

conduit à la réalisation de quatre sondages carottés totalisant 166.4 mètres sur des zones bien

choisies. Les échantillons prélevés des carottes de sondages ont fait l’objet d’une analyse

géochimique dans les laboratoires de Minera Sabater en Espagne. Cette campagne de 4

sondages, a apporté de nouvelles données concernant la morphologie de la couche argileuse,

son développement facial et son étendue dans la région étudiée ;

un autre chapitre dont nous traitons les argiles de Benhmed, en réalisant une étude sur

le contexte géologique et en procédant à la détermination de leurs caractères géochimiques,

minéralogiques et technologiques.

Dans les deux chapitres précédents, nous essayons d’établir les relations entre les

différents résultats et une éventuelle application de ces argiles dans l’industrie céramique.

Notre souhait est que cette étude appliquée à des matières premières marocaines,

contribue au développement durable de notre pays. Cette préoccupation est toujours restée au

cœur de notre activité de recherche sur la valorisation des matériaux locaux. Toutefois l'idée

directrice de nos travaux est liée au fait que les approches du développement durable

considèrent la connaissance technologique comme la variable déterminante.

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Première partie

Généralités

Chapitre 1 : Minéralogie des argiles

Chapitre 2 : Procédés de fabrication des produits céramiques

Chapitre 3 : Applications des pâtes céramiques

Chapitre 4 : Classifications des produits céramiques

Chapitre 5 : Méthodes et techniques utilisées au laboratoire

17
Chapitre 1 : Minéralogie des argiles

18
Introduction

Le but de ce chapitre est de présenter des notions de base sur la structure des minéraux

argileux, comment elle détermine les propriétés physico-chimiques et aussi comment elle

donne des particularités qui permettent de définir les familles et les espèces et encore des

variétés d’argiles.

1-Definition des argiles

Les argiles sont des aluminosilicates plus ou moins hydratés et la majorité des minéraux

argileux appartiennent au groupe des silico-aluminates phylliteux. Ils sont organisés en

couches planes, constituées d'unités structurales tétraédriques et octaédriques reliées par leurs

sommets. Ce type de structure à très grande surface spécifique associée à des caractéristiques

physico-chimiques très particulières, explique la capacité des argiles à admettre de nombreux

échanges de cations et d'anions dans le réseau ou adsorbés en surface.

2- La structure des minéraux argileux

Les minéraux argileux constituent un groupe minéralogique complexe, ce sont des

phyllosilicates ou des silicates en feuillets de taille inférieure à 2µm. Cela signifie qu’ils sont

formés par l’empilement de feuillets qui constituent un empilement de couches ; une ou deux

couches tétraédriques, une couche octaédrique et un espace interfoliaire qui contient souvent

des cations (fig. 3).

19
6 (OH)

d 4 Al
7 A°

2 (OH) + 4 O

4 Si

6O

Fig. 3 Notion de feuillet, d’interfeuillet et de distance basale d


minéral de type 1/1 (groupe des kaolinites)
d’après Castelein (2000)

On se basant sur leur structure, il est possible de distinguer les différents types de

minéraux argileux par :

le nombres de couches d’octaèdres et de tétraèdres dans le feuillet élémentaire ;

l’équidistance dans les conditions naturelles ;

les variabilités de cette équidistance sous l’action des traitements divers.

3-Les types des minéraux argileux

20
Les minéraux argileux sont formés par l’empilement des feuillets élémentaires

constitués à partir de deux motives de couches de base : une couche tétraédrique siliceuse et

une couche octaédrique alumineuse. L’équidistance basale d ou la réflexion de base est la

somme des épaisseurs du feuillet et de l’inter feuillet (fig. 3).

L’association de ces deux motives de couches conduit à trois principaux types de

minéraux (tableau 1):

minéraux de type 1/1 ou T-O à une couche tétraédrique et une couche octaédrique.

L’équidistance caractéristique est voisine de 7 A°. A ce type correspond le groupe de la

kaolinite ;

minéraux de type 2/1 ou T-O-T à une couche octaédrique encadrée par deux couches

tétraédriques. L’équidistance caractéristique varie de 9.4 à 15 A° selon le contenu de l’inter

feuillet (tableau 1) ;

minéraux de type 2/1/1 ou T-O-T-O à une couche d'octaèdres encadrée par deux couches

tétraédriques, et un inter feuillet constitué par un feuillet brucitique. L’équidistance

caractéristique est alors d'environ 14 Å. A ce type correspond le groupe des chlorites.

21
Type de Caractère Familles Formule chimique
minéraux
T -O dioctaédrique 7°A stable kaolinites Si 2 O5 Al2 (OH) 4
10 °A variable halloysites Si 2 O5 Al2 (OH) 4 nH 2O n=2
dioctaédrique 10 °A stable pyrophyllite Si4 O10 Al2 (OH)2
illites ( Si(4-x) Alx ) O10 (Al)2 (OH) 2 (K) x x = 0.5
2+
10 °A variable monmorillonites Si 4 O10 ( Al(2-x/2) (R )x/2 ) (OH)2 x/2 CE
nH2O
beidellites ( Si(4 -x) Alx ) O10 (Al) 2 (OH)2 xCE

vermiculite ( Si(4 -x) Alx ) O 10 Al(2+ y/3) (OH) 2 CE(x-y)


T-O-T dioctaédrique
trioctaédrique 10°A stable talcs Si 4 O10 Mg 3 (OH)2
10°A variable stévensite Si 4 O10 ( Mg (3-x) xR+ ) (OH)2 xCE, nH2 O
saponites ( Si(4 -x) xAl ) O10 (R2+)3 (OH) 2 xCE, nH 2O
vermiculites
( Si(4-x) Alx ) O10 ( (3-y)R2+ yR3+ ) (OH)2
Equidistance (x-y)CE, nH2 O
T -O-T -O 14°A stable chlorites vraies ( (4-x)Si xAl ) O10 (R2+ )3 (OH)2
mica
( xR3+ (3-x)R2+ ) (OH)6
feuillet brucitique

14°A variable pseudo-chlorites (4-x)Si xAl O10 (Al)2 (OH)2 X CE


Beidellite

( Mg3 (OH)6 )
feuillet brucitique

Tableau 1 : Les grandes familles des minéraux argileux d’après Callière, Hénin & Ratureau (1982)

22
4-Les espèces des minéraux argileux

Les minéraux argileux sont des silicates d’alumine hydratés et cristallisés. On a trois

variances (Brindley & Brown, 1980).

Si ces minéraux sont à couche octaédrique discontinue, on parle de minéraux type

fibreux. Ces minéraux appartiennent à la famille de la sépiolite ou de la palygorskyte. Leurs

structures ont des caractères communs avec celles des phyllosilicates, car leur faciès fibreux

résulte d'une discontinuité du feuillet dans le sens de la largeur. Les couches T sont continues

et constituées de tétraèdres qui n'ont pas tous la même disposition. Les couches octaédriques,

elles, sont discontinues. Cette rupture donne naissance à des lacunes qui forment des canaux

structuraux entre des rubans. La largeur de ces rubans est caractéristique de chaque famille.

Si ces minéraux sont à couche octaédrique continue et constitués par l’empilement du

même feuillet (exemples : O-T/ O-T/ O-T… ou T-O-T/ T-O-T/ T-O-T…), on parle des

monophyllites, cas des minéraux types 1/1, 2/1, 2/1/1 (tableau 1).

Si ces minéraux sont à couche octaédrique continue et constitués par l’empilement des

feuillets différents, cet empilement peut être régulier ( T-O-T/ O-T/ T-O-T/ O-T…) : cas des

interstratifiés ou polyphyllites réguliers, ou irrégulier ( O-T/ T-O-T/ T-O-T/ O-T…) c’est à

dire aléatoire : cas des interstratifiés ou polyphyllites irréguliers. Le tableau 2 présente les

minéraux interstratifiés naturels les plus courants.

La plupart des groupes des minéraux argileux se divisent en deux groupes principaux ;

les minéraux dioctaédriques et trioctaédriques. La distinction entre les deux groupes se fait à

partir de la composition des octaèdres ; si les 6 valences négatives du site octaédrique sont

23
compensées par trois cations divalents ( Fe 2+, Mg2+ …) on parle des minéraux trioctaédriques.

Si la compensation est assurée par deux cations trivalents ( Fe3+ , Al3+…), il s’agit des

minéraux dioctaédriques (Alliprandi, 1979).

Type d'interstratification

Muscovite-montmorillonite
Illite-smectite
Glauconite-smectite
Alternance régulière : Chlorite-smectite
Système à deux composés Chlorite-vermiculite
Mica-vermiculite
Serpentine-chlorite
Kaolinite-smectite

Alternance de type ABAA Illite-smectite


Système à deux composés Glauconite-smectite
Illite-smectite
Glauconite-smectite

Alternance aléatoire :

Système à deux composés Mica-vermiculite


Mica-chlorite
Smectite-chlorite
Kaolinite-smectite
Système à trois composés Illite-chlorite-smectite
Illite-smectite-vermiculite

Tableau 2 : Les minéraux inter-stratifiés naturels les plus courants (Castelein, 2000)

Chapitre 2 : Procédés de fabrication des produits céramiques

24
Introduction

Le principe de fabrication de la céramique est fondé sur la propriété que possède

l’argile de former avec l’eau, dans des proportions convenables, une pâte liante et ductile que

l’on peut modeler et cuire afin d’obtenir sans déformation des produits finaux durs et sonores.

IL est bon de rappeler ici les différentes classes des matières premières susceptibles

d’être employées dans les compositions céramiques. On peut distinguer deux grandes

catégories :

Les matières premières plastiques qui augmentent fortement de volume en présence

d’eau (argiles, marnes, kaolins, bentonites…) ;

Les matières premières non plastiques appelées également dégraissantes, dont le

contact avec l’eau consiste à un simple mouillage sans variation dimensionnelle importante.

Ces matières peuvent être considérées comme inertes de point de vue physico-chimique dans

les conditions de leur emploi en tant qu’ajout (sables quartzeux, chamottes, feldspaths,

pegmatites, scories, verre broyé, etc.).

Quatre opérations essentielles pour la fabrication d’un objet céramique à partir d’une

argile sont demeurées à peu prés les mêmes au cours des âges.

1-Lavage et pétrissage

25
Le lavage et le pétrissage de la terre sont destinés à lui donner l’homogénéité

nécessaire (éliminer les bulles d’air et chasser les corps étrangers. Les moyens simples

consistent à piétiner ou à battre la terre. Aujourd’hui la matière première est obtenue par

mélange des argiles ou terre et des dégraissants dans un broyeur qui rend les grains plus fins.

2-Façonnage

Le façonnage peut se faire par plusieurs manières (tableau 3):

2-1-Tournage : cette technique remonte aux moins aux pharaons. Elle se fait

entièrement à la main sur le tour de potier animé d’un mouvement de rotation, permet

d’obtenir des objets circulaires ;

2-2-Coulage : Cette technique apparaît au cours des dernières années du XVIII siècle.

Elle consiste à verser la pâte à l’état fluide dans un moule en plâtre présentant en creux la

forme de la pièce à obtenir. Au contact du plâtre, l’eau est absorbée par capillarité.

Aujourd’hui la fabrication des assiettes et des plats se fait en série grâce au calibrage

mécanique ;

2-3-Pressage : Cette technique s’applique dans la fabrication des carreaux. La matière

première est injectée dans un moule qui lui donnera la forme désirée. A l’intérieur du moule la

presse agit avec une charge qui peut aller jusqu’à 5000 tonnes.

26
Coulage : Façonnage en pâte plastique : Pressage en poudre :

La matière première est dosée, la matière première est préparée La matière première est
pulvérisée, puis mélangée sous arrosage avec un taux souvent préparée sous
avec de l’eau et le défloculant d’humidité de 15 à 20% arrosage mais son taux
afin d’obtenir de la barbotine, d’humidité est ramené à 5 à
qui sera versée dans des 7% dans des tours de
moules en plâtre pulvérisations. Dans
l’industrie des réfractaires, la
matière première est mélangée
à sec et souvent pressée avec
un taux d’humidité inférieur à
2%.
-Porcelaine -Briques -Produits réfractaires
-Sanitaire -Tuiles -Revêtements de sol et de mur
-Porcelaine électrotechnique -Carreaux de grés -Objets en grès
-Produits réfractaires -Porcelaine électrotechnique -Carreaux de grès-cérame
-Objets en grès -Céramiques techniques
-Grès émaillés

Tableau 3 : Les modes de façonnages d’après Schaller, & al. (1981)

3-Séchage

Dans les industries de la céramique traditionnelle, comme dans les unités de

fabrications modernes adoptant les mêmes techniques d’élaboration. Le séchage des produits

façonnés avant frittage a pour but d’éliminer l’eau d’humidité qui a été rajoutée au cours de

façonnage, avant de procéder à la cuisson.

3-1-Mécanisme de fixation de l’eau par les micelles argileuses

Les matières premières plastiques que l’on trouve à l’état naturel sont des silicates

d’alumines, dont la structure bidimensionnelle justifie l’appellation des minéraux phylliteux.

Cette morphologie particulière confère à la pâte argileuse des propriétés caractéristiques de

plasticité, gonflement à l’eau, formation de colloïdes, etc. Le mécanisme de fixation de l’eau

sur les particules élémentaires, appelées micelles, permet d’expliquer le phénomène de

27
gonflement des argiles imbibées d’eau, ainsi que le phénomène inverse appelé retrait lorsque

les matières perdent l’eau au cours du séchage (fig. 4).

H H H H H H
Eau libre
(atmosphère diffuse)
O O O
+ + +
O O O

H H H H H H

H H
Micelle O +
+ O H
H
H H H H H H

O O O
+ + +
O O O
Eau libre
H H H H H H (atmosphère diffuse)
+ cation H + ou autre.
- anion OH - ou autre.

Fig. 4 : Mécanisme de fixation de l’eau sur les micelles argileuse (Kerboul & Bossler, 1990).

Pour justifier ce mécanisme, on admet que les micelles argileuses sont formées de

plaquettes, de 1 à 2 µm de diamètre pour une épaisseur de quelques dixièmes de µm,

possédant des charges négatives à la surface et à la cassure des plans. Les molécules d’eau à

caractère polaire vont se placer au voisinage de ces charges en formant une couche solidaire

du micelle. Cette couche d’eau liée est appelée couche de Helmholtz. Au-delà les ions positifs

28
( protons de l’eau, cations des sels éventuels) viennent assurer la neutralité de l’ensemble. Ces

ions sont mobiles selon l’agitation thermique, les autres molécules d’eau se disposent d’une

manière plus désordonnée, les liaisons intermoléculaires étant du type Van der Waals,

donc plus faibles. L’ensemble extérieur à la couche d’ions positifs forme l’eau libre

interparticulaire constituant l’atmosphère diffuse.

En somme, dans une pâte plastique, chaque micelle argileuse doit être considérée avec

son auréole d’eau liée, en baignant dans l’eau interparticulaire en quantité variable. Cette

disposition explique la facile mobilité des particules dans le glissement de l’une par rapport à

l’autre, à l’origine de la plasticité.

3-2-Représentation de Bourry (1897)

L’opération de séchage consiste à fournir l’énergie nécessaire pour arracher les

molécules d’eau à la pâte, et comme le type de liaison varie selon la nature des couches

envisagées, on conçoit que plusieurs phases se succèderont lors du passage du produit

plastique au produit sec (fig. 5).

Trois phases peuvent être décelées pendant le séchage des pâtes plastiques :

a-départ de l’eau libre ou faiblement liée de l’atmosphère diffuse. Le volume de la pâte

diminue proportionnellement ;

b-phase intermédiaire pendant laquelle des vides commencent à se former, la pâte continue à

se contracter ;

c-les pores se forment par départ de l’eau fortement liée de la couche de Helmohltz. Le

volume apparent reste en principe constant.

29
Volume Retrait
apparent
Eau Vide=porosité Vide=porosité

Argile
Argile

Phase 1 Phase 2 Phase 3

Fig. 5 : Représentation de Bourry (1897) d’après cours (Kerboul & Bossler, 1990)

3-3-Rôle des substances non plastiques dans le comportement de la pâte au séchage

On note que l’ajout de substances dégraissantes aux matières plastiques modifie leur

comportement au séchage en influant sur le retrait et l’humidité initiale au façonnage. Le

dégraissant permet de diminuer le retrait. On sait que le retrait est dû au départ de l’eau libre

située entre les particules argileuses. L’augmentation du taux de dégraissant réduit la quantité

d’eau libre, donc, le départ crée la contraction de l’échantillon. Tout grain dégraissant inerte,

vis à vis de l’eau et placé dans la masse des micelles argileuses, occupe un site qui aurait été

occupé par l’eau libre (Tuleff, 1958).

4-Cuisson

La cuisson des pâtes façonnées est la deuxième technique du feu maîtrisé par

l’homme, après la cuisson des aliments. La cuisson va du simple séchage au soleil, ou au feu

30
de bois en plein air, à la chauffe des fours en brique ou en terre réfractaire. La température de

cuisson ne dépassant pas 800 à 900°C pour les poteries tendres des XVIe, XVIIe et XVIIIe

siècle, elle peut atteindre aujourd’hui pour les pâtes dures plus de 1400°C.

4-1-Généralité sur la cuisson des matières premières céramiques

a-Cycle thermique

L’action de la chaleur sur les pâtes plastiques obtenues par mélange de plusieurs

constituants, conduit à une série de transformations physico-chimiques réversibles ou

irréversibles, ces transformations modifient la texture et la structure du matériau pour obtenir

un produit qui possède un certain nombre de qualités propres à l’usage demandé. L’opération

consiste à faire subir au matériau un cycle thermique comprenant :

-Une montée en température selon un programme donné, l’atmosphère du four est bien

définie ;

-L’obtention de la température maximale avec maintien d’un palier pendant un temps plus au

moins long ;

-Un refroidissement naturel ou programmé jusqu’à l’état final.

b-Paramètres conditionnant la cuisson

La température qui caractérise l’état d’agitation des molécules et atomes dans les

matières solides et conditionne l’aptitude de certains constituants à entrer en réaction, à subir

des transformations cristallines.

31
Le temps qui conditionne la cinétique des transformations et intervient soit par le biais

de la vitesse de montée ou descente en température, soit lors d’un palier isotherme.

L’atmosphère du four qui peut influencer sur les transformations physico-chimiques

dans la pâte. On opère selon les cas en atmosphère oxydante, neutre ou réductrice.

4-2-Le frittage

La cuisson des compositions à base de silicates fait intervenir un processus qui, sous

l’effet de la chaleur, conduit à une consolidation des ensembles granulaires des pâtes, avec

formation de phases cristallines liées par une phase vitreuse en quantité plus au moins grande.

On définit le frittage comme une opération de consolidation d’ensemble granulaire par

rapport à l’énergie calorifique tendant à créer une densification dans le matériau à élaborer.

4-3-Phénomènes physico-chimiques qui peuvent se produire lors de la cuisson

Plusieurs phénomènes physiques et chimiques peuvent se produire lors de la cuisson

dont les résultats se complètent et permettent de donner une interprétation générale des

transformations qui ont lieu.

a-phénomènes physiques

Parmi les phénomènes physiques qui se produisent au cours de la cuisson des pâtes

céramiques, on cite :

*La variation du volume du matériau en fonction de la température de cuisson. Ce

phénomène est mit en évidence par une analyse dilatométrique ;

32
*La densification du produit final qui se produit selon deux mécanismes (Bernache-

Assollant, 1993) :

-Frittage en absence de la phase liquide : lorsqu’on a plusieurs constituants qui ne

donnent pas de phase liquide à une température considérée. Ce sont les phénomènes de

diffusion qui conduisent à la formation de composées définis : Cas des argiles réfractaires.

-Frittage en présence de la phase liquide : Parmi les constituants dans ce cas, les

fondants (alcalins et alcalino-terreux) et les éléments fusibles (Fe 2O3, MnO. etc.) qui peuvent

se fondre et former une phase liquide qui mouille et entre en réaction avec les autres phases

solides. On dit qu’il y a vitrification de matériel. Au refroidissement on obtient une texture

liée par une phase vitreuse plus au moins importante selon le cas : Cas des argiles grésantes.

b-phénomènes chimiques

Les phénomènes chimiques concernent les constituants initiaux qui se transforment

pour prendre une forme plus stable. On peut différentier deux types (Bernache-Assollant,

1993) :

-Ceux concernant les minéraux fondamentaux de la matière première naturelle (les silicates et

les silico-aluminates). Ces phénomènes chimiques sont le départ d’eau et les transformations à

température élevée. Par exemple, au-dessus de 630°C, la kaolinite perd pratiquement tout son

eau de constitution provenant de la transformation des groupements oxhydryles en liaisons

oxygène par la réaction suivante :

2 OH------------------------ O-2 + H2 O (vapeur)

33
Après déshydratation, la kaolinite se transforme en métakaolin selon la réaction suivante :

2SiO2 , Al2 O3, 2H2 O 2SiO2, Al2 O3 + 2H2O

Kaolinite Métakaolin

Vers 950°C le réseau instable du métakaolin s’effondre en donnant une phase amorphe et de

la mullite.

3 (2SiO2 , Al2 O3) 4SiO2 + 2SiO2, 3Al2 O3

Métakaolin Silice amorphe Mullite

L’analyse thermique différentielle et la diffractomètrie par les rayons X permettent de

suivre l’évolution de ces phénomènes dans les argiles.

-Ceux concernant les composés annexes pouvant se trouver dans la matière première comme

impureté, ou introduits sous forme d’ajout pour former une composition bien définie. On cite

comme exemple le quartz introduit dans la pâte, il ne commence à réagir qu’au-dessus de

1000°C lorsqu’il y a apparition d’une phase liquide apportée par les feldspaths, il y a

dissolution du quartz dans le flux. Lorsqu’il n’y a pas formation de phase liquide, cas des

réfractaires, le quartz très fin peut en présence de minéralisateurs donner de la cristobalite à

partir de 950°C (Castelein, 2000). On trouve dans la matière première argileuse plusieurs

impuretés, parmi lesquelles :

34
*les carbonates de calcium qui se dissocient vers 750°C

Ca CO3 CO2 + CaO

Vers 900°C CaO réagit avec le métakaolin

2SiO2, Al2 O3 + 2CaCO3 SiO2 , Al2O3, 2CaO + SiO2 + 2CO2

géhlénite

On note que, s’il reste de la chaux non combinée après la cuisson, elle peut se

réhydrater et se carbonater, phénomène qui s’accompagne d’une augmentation de volume et

provoque des défauts dans le produit final.

*La matière organique qui se dissocie par combustion des produits organiques, les produits

les plus volatils commencent à brûler à 200°C, les moins volatils brûlent à 460°C. Quant au

carbone fixe, sa combustion a lieu de 450 à 600°C (Lefort, 1988) et (Jouenne, 1975).

*Les sulfates de calcium se décomposent vers 1250°C par la réaction ci-dessous. En présence

de kaolin ou d’argile, la décomposition a lieu à des températures inférieures (Lefort, 1988).

Ca SO4 CaO + SO2 + 1/2O2

En général, les produits issus de ces décompositions peuvent réagir avec les autres

constituants et donner, selon l’atmosphère du four, de nouveaux corps formant la texture du

produit final (Bouaziz & Rollet, 1972).

35
4-4-Texture des produits céramiques et leur évolution en cours de cuisson

L’action de la chaleur sur la matière argileuse provoque les différents phénomènes

décrits, et crée un retrait, dit retrait à la cuisson. L’analyse dilatométrique permet de suivre

cette évolution de retrait, notamment la porosité. D’une manière générale, la porosité décroît

avec l’élévation de la température, le diamètre des pores commence par augmenter avec

disparition des fins, puis en approchant de la température de grésage, les diamètres et le

nombre de pores ouverts diminuent avec formation de pores borgnes d’abord puis de pores

fermés de petit diamètre. On dit que la pâte est fermée. Si la température continue

d’augmenter, la grésification se poursuit, la porosité ouverte devient nulle tandis que la

porosité fermée se développe avec augmentation des diamètres des alvéoles. Enfin, si la

température devient trop élevée, il y a excès de phase vitreuse avec développement exagéré

des alvéoles qui détériorent le matériau, on dit qu’il y a scorification (Thevenot, 1992).

36
Chapitre 3 : Applications des pâtes céramiques

Introduction

A l’origine, les propriétés des pâtes céramiques étaient essentiellement mises au profit

de la fabrication de céramiques : les sanitaires, les carreaux de sols et de murs, la vaisselle et

les matériaux de construction. Depuis le début du 20 ème siècle, grâce aux travaux de

recherches menés dans le domaine des matériaux, il a été possible de développer des

innovations tant dans les procédés que dans les compositions et les textures pour mettre au

point des céramiques aux propriétés physiques très spécifiques (électrique, thermomécanique,

optique). Ces nouveaux matériaux sont regroupés sous le terme générique de céramiques

techniques. Des entreprises innovants à haut potentiel sont nées à partir des transferts de

technologie des laboratoires de recherches, pour la mise au point des nouvelles applications.

Les produits de base utilisés pour la fabrication des céramiques, à l’exception des

réfractaires et des produits de céramique technique, sont toutes les argiles, les chamottes

(argiles cuites), les feldspaths et les sables. Pour les réfractaires et les produits de céramiques

techniques, on utilise aussi de nombreux oxydes résistant aux hautes températures, comme

Al2 O3, l’oxyde de zirconium ZrO2 et le carbure de silicium SiC (Pierre, 1994). Ces oxydes et

même d’autres produits déjà traités sont achetés pour être incorporés dans les matières

premières extraites.

Les céramiques industrielles sont présentes dans les aspects les plus modernes du

monde d’aujourd’hui : les télécommunications, environnement, aérospatiale et aéronautique,

énergie, transport, médecine, design et habitat, etc.

37
1-Domaine médical

Le secteur médical utilise les bio céramiques en chirurgie réparatrice et dans le

domaine dentaire. Deux générations de céramiques ont été développées ;

La première, inerte chimiquement assurait une innocuité vis-à-vis de l'organisme. On

cite comme exemple, les prothèse de hanches qui sont à base d’alumine, et les prothèses

dentaires à base de silice et d’alumine. Cette génération a évolué pour faire place à des

matériaux capables d'interagir positivement avec les tissus environnants : ce sont les

céramiques de deuxième génération comme les osselets de l'oreille, les prothèses oculaires

(www. Ceramic netmork.fr).

2-Domaine de l’aéronautique et spatial

Dans ce secteur, les céramiques sont des matériaux à très forte valeur ajoutée, dit

thermostructuraux. Ces composites à matrice céramique ou CMC, sont des matériaux

présentant de hautes charges à la rupture, une bonne résistance à la tension, résistants aux

agressions à haute température et corrosion, offrant une bonne tenue aux chocs thermiques :

Eléments de turbine, chambre de combustion, filtres à gaz, collage (pâte pour joints à hauts

température), etc.

3-Domaine de l’industrie papetière

L'industrie papetière a connu depuis une cinquantaine d'années, un développement

considérable. En papeterie, l'utilisation des kaolins, sert à améliorer les propriétés optiques de

la trame cellulosique (Delon & al. , 1982), et l'aspect esthétique de l'impression (Yvon & al.,

1982).

38
4-Domaine de l’industrie du caoutchouc

Des études ont montré que l’incorporation des kaolins dans la pâte d’élastomère dans

la fabrication de caoutchouc, augmente sa consistance et lui donne un pigment colorant pour

avoir un bon marché (Yvon & al., 1982). Aussi l’introduction de la bentonite dans le latex lui

donne plus d’adhésivité et de viscosité (Njopwouo, 1988).

5-Domaine de l’environnement

Les céramistes proposent de véritables solutions pour la protection d’environnement

qui est une des préoccupations majeures de ce siècle contre les gaz toxiques produits par

l’industrie, les gaz d’échappements, les pollutions des eaux, etc. (www. Ceramic netmork.fr).

Parmi ces solutions, on cite : les capteurs des gaz polluants ; les filtres pour moteur diesel.

6-Domaine de la métallurgie

L'élaboration des métaux et des alliages se fait à des températures élevées : entre 600

et 800°C pour l'aluminium et ses alliages, entre 1200 et 1700°C pour les fontes et les aciers

ordinaires, jusqu'à 2000°C pour les aciers spéciaux. Les matériaux réfractaires utilisés dans le

secteur de la métallurgie présentent une bonne résistance mécanique et chimique à haute

température; ils sont utilisés, soit sous forme de briques ou pièces diverses, soit sous forme de

béton coulé en place. IL s’agit des matériaux de revêtements de haut fourneau, des réfractaires

résistants à la corrosion par les métaux et les sels fondus, barrière anti corrosion par les gaz et

les liquides à haute température, pièces de formes pour les métaux en phase liquide pour avoir

une forme définitive, etc. (www. Ceramic netmork.fr).

39
7-Domaine de Design et d’habitat

Le secteur du design et de l'habitat comprend 4 grandes familles de produits : les

produits sanitaires, les carreaux de sol et de mur, Articles domestiques et d’ornementation et

les matériaux de construction. Dans ce secteur, l'accent est porté sur le couple

qualité/esthétisme. Pour répondre à ces exigences, la recherche a mis au point de nouveaux

produits et de nouveaux procédés de fabrication, par exemple, l’automatisation des chaînes de

production.

8-Domaine de l’énergie

Les bonnes propriétés mécaniques des céramiques à des températures supérieures à

1200°C et leur résistance élevée à des environnements chimiques agressifs, des matériaux

céramiques sont employés pour la génération et la conversion d'énergie. Parmi ces

applications, on cite : les éléments chauffants pour fours à haute température, échangeurs de

chaleur, éléments de batterie, etc.

40
Chapitre 4 : Classifications des produits céramiques

Introduction

L’industrie céramique est très ancienne. C’est l’art de façonner l’argile et d’en fixer les

formes par la cuisson. Le mot céramique désigne des produits de composition et de forme

diverse, ayant pour base l’argile ou toute terre plastique. L’art de façonner l’argile pour en

faire des objets rituels (pour les cérémonies religieuses) et domestiques, nécessaire à

l’homme, apparaît chez les peuples primitifs et il se maintient sans discontinuité jusqu’à

l’époque industrielle contemporaine. Les tessons ou les débris de céramiques sont toujours

des témoins sûrs de la présence de l’homme et constituent des documents sociaux de base. Au

cours de ce dernier siècle, l’utilisation des découvertes scientifiques et l’installation des usines

semi-automatiques et automatiques a fait de cette industrie le caractère des grands projets

d’investissements. Trois types de classifications des produits céramiques sont inventés jusqu’à

présent (www.alienor.org).

1-Classification de Brongniart (1970-1847)

Au début du XIXe siècle, Alexandre Brongniat (1770-1847), directeur de la

manufacture de Sèvres, minéralogiste et botaniste, considéré comme le père de la

paléobotanique et le véritable fondateur de la céramique moderne, a donné une classification

des produits céramiques admise par tous les historiens de la céramique, il s’agit de deux

grandes catégories d’après la nature de la pâte cuite, selon qu’elle est tendre (poreuse) ou dure

(imperméable).

41
1-1-Poterie à pâte tendre argileuse, rayable :

*terre cuite nue (sans glaçure) ;

*poterie lustrée (à glaçure mince silico-alcaline) ;

*poterie vernissée (à glaçure plombeuse) ;

*poterie émaillée (à émail stannifère) : faïence.

1-2-Poterie à pâte dure non translucide :

*Faïence fine à pâte incolore et glaçure plombeuse ;

*Grès : pâte colorée avec ou sans glaçure.

1-3-Poterie à pâte dure translucide :

*Porcelaine.

2-Classification des historirnes d’arts

Pour l’historien, la céramique est une source précieuse, les tessons millénaires et

l’évolution de leurs formes et de la décoration constituent des repères dans l’évolution des

civilisations. Il prend en compte l'évolution historique des productions (Cosentino, 1991).

2-1-Poterie recouverte d'une glaçure

2-2-Faïences :

*Faïence au grand feu ;

*Faïence au petit feu ;

*Faïence fine.

42
2-3-Grès :

*Grès cérames communs ;

*Grès fins.

2-4-Porcelaine :

*Porcelaine tendre ;

*Porcelaine dure ;

*Biscuit.

3-Classification des techniciens et des industriels

Elle prend en compte l'objet obtenu à partir de la matière première (Ferd.Leit, 2004).

3-1-Produits de terre crue :

*Tuiles ;

*Briques.

3-2-Faïences :

*Vaisselles de table ;

*Objets d'art ;

*Carreaux de revêtement.

43
3-3-Porcelaine :

*Vaisselle de table ;

*Objets d'art ;

*Isolateurs ;

*Matériel électrique.

3-4-Produits grésés :

*Carreaux de dallage ;

*Vaisselle ;

*Objets d'art.

3-5-Céramique sanitaire :

*Grès cérame ;

*Sanitaire : éviers, lavabos. etc.

3-6- Produits réfractaires :

*Produits industriels résistants aux hautes températures ;

*Produits industriels réfractaires et résistant à l'arasion : réacteurs d'avions. etc. ;

*Isolants thermiques.

44
Chapitre 5 : Méthodes et techniques utilisées au laboratoire

1-Introduction

Les argiles possèdent une large gamme de propriétés et d’applications. Leur valeur

commerciale dépend de leurs propriétés géochimiques, minéralogiques et technologiques,

dont la plasticité, la résistance mécanique à la flexion, le retrait, l’intervalle de frittage, la

couleur de la surface cuite, la porosité et la capacité d’absorption.

2-Analyse granulométrique

L’analyse granulométrique permet de déterminer la répartition dimensionnelle en

poids des éléments d’une roche meuble, autrement dit, elle permet la séparation des

différentes classes d’éléments à l’aide d’une série de tamis à taille de mailles décroissantes de

haut en bas, le tamisage est effectué sous l’eau, les refus dans chaque tamis sont séchés et

pesés, les pourcentages cumulés des refus sont calculés, les résultats sont reportés sur des

graphes.

3-L’analyse minéralogique par diffraction aux Rayons X

3-1-Considerations générales

La DRX constitue une des techniques les plus utiles et les plus répandues pour

l'identification des minéraux argileux. Tout corps cristallisé peut être analysé par DRX ; un

faisceau de rayons X est diffracté sur un réseau de plans cristallins selon la loi de Bragg:

45
n=2dsin

est la longueur d'onde de la source ;

d est l'espacement entre deux plans parallèles successifs du réseau cristallin ;

est l'angle entre le faisceau incident et le réseau de plans ;

n est l'ordre de la diffraction ( nombre entier).

En somme, pour une source émettrice de rayons X, le balayage selon un angle

d'incidence d'une préparation représentative d'un échantillon (E), permet d'accéder à tous les

espacements réticulaires (d) de l'échantillon. La figure 6 illustre la loi de Bragg et les

conditions nécessaires à sa validité.

Les points S (Source) et F (récepteur) appartiennent au cercle goniométrique. Ils

doivent être strictement alignés avec le point E (échantillon) pour = 0, et appartenir au

cercle de focalisation, pour non nul. est l’angle entre le faisceau incident et le réseau de

plans. 2
est l’angle entre le faisceau diffracté F. D. et le faisceau incident F. I.

La réflexion basale des minéraux argileux correspond à l'équidistance d, somme des

épaisseurs du feuillet et de l'inter feuillet.

46
centre de cercle de focalisation

cercle de focalisation

F
F. D &

F.I 2&

cercle goniométrique

Fig. 6 Illustration de la loi de Bragg d’après Holtzapffel (1985)

3-2-Application de la DRX à l’étude des minéraux argileux

Deux méthodes de préparation des échantillons pour analyses minéralogiques par

DRX.

3-2-1-Préparations désorientées

Cette analyse nécessite une poudre broyée et suffisamment fine pour assurer

l’homogénéité de l’échantillon. Cette méthode est très fiable et donne des résultats excellents

en ce qui concerne la récupération totale de la roche.

L’échantillon en poudre est formé d'une phase cristalline donnée va toujours donner

lieu à des pics de diffraction dans les mêmes directions, avec des hauteurs relatives à peu près

constantes. Ce diagramme de diffraction forme ainsi une véritable signature de la phase

47
cristalline. Il est, donc, possible de déterminer la nature de chaque phase cristalline au sein

d'un mélange (mélange de poudre), à condition d'avoir auparavant déterminé la signature de

chaque phase. La détermination de cette signature peut se faire soit de manière expérimentale

(mesure d'un produit pur dans des conditions idéales), soit par simulation numérique à partir

de la structure cristallographique connue, ayant elle-même pu être déterminée par diffraction

X. Cette signature est consignée dans une fiche sous la forme d'une liste de pics ; la position

en 2θest convertie en distance interréticulaire ''d'' par la loi de Bragg, afin d’avoir une valeur

indépendante de la longueur d'onde des rayons X (et donc du type de source de rayons X

utilisée). L'intensité ''I'' de chaque pic est exprimée en pourcent %, parfois en pourmille ‰,

100 %. Cette liste de pics est souvent désignée par le terme « liste de ''d—I'' ». On constitue

ainsi des bases de données, et le diagramme mesuré sur le produit inconnu est comparé de

manière informatique à toutes les fiches de la base de données. L'intérêt de cette méthode est

qu'elle permet de distinguer les différentes formes de cristallisation d'un même composé (par

exemple pour la silice), distinguer le quartz de la cristoballite. Cependant, elle ne peut pas

généralement permettre d'identifier des composés amorphes. Cette technique est, donc,

complémentaire de l'analyse élémentaire. La procédure d'identification des phases se fait en

deux étapes : une étape de recherche dans une base puis, une étape de confrontation des fiches

probables avec ce qui est possible chimiquement.

Il est important de noter que, c'est l'utilisateur qui détermine si un produit est présent

ou pas : en raison des possibilités de confusion (plusieurs produits très différents pouvant

avoir des signatures très proches), un algorithme automatisé ne peut pas prendre seul la

décision. C'est en dernier ressort la compétence de l'utilisateur, son habileté et sa connaissance

de l'échantillon qui interviennent.

48
3-2-2-Préparations orientées

a-La suspension des argiles

Cette préparation à pour but la détermination précise de la fraction argileuse. Elle

consiste à séparer la fraction d’éléments de diamètre inférieur à 2 µm.

Les préparations orientées sont réalisées en 6 opérations :

-Broyage : il doit aboutir à une poudre qui n’est pas trop fine pour conserver les

minéraux argileux dont le diamètre est inférieur à 2 µm ( Jhons et Roberson, 1960 ; Stoll et

al., 1964).

-Délitage : il est pratiqué avec de l’eau distillée, ensuite l’échantillon est soumis à une

agitation magnétique. Le matériel grossier déposé au fond du flacon, est éliminé par

décantation.

-Décarbonatation : elle consiste à l’élimination des carbonates (CaCO3 ). Cette

opération est nécessaire à plusieurs titres (Holtzapffel, 1985):

les carbonates englobent les minéraux argileux, et donc, gênent leur défloculation ;

diluent la fraction argileuse ;

gênent l’orientation des préparations par leur forme qui n’est pas lamellaire.

L’acide chlorhydrique dilué à 10% est ajouté goutte à goutte à la suspension d’argiles

sous agitation magnétique afin d’éviter les surconcentrations locales, tout en respectant de

laisser un peu de temps entre chaque attaque. Le pH est contrôlé avec pH mètre. Lorsque

celui-ci devient rouge, indiquant que les carbonates sont toutes détruites, il faut arrêter

l’attaque et notamment l’agitation et verser le contenu dans un Becher, ajouter de l’eau

distillée. On laisse ensuite la suspension décanter.

-Lavage : il a comme but de débarrasser l’échantillon de l’excès d’acide

chlorhydrique, et de permettre la défloculation des argiles.

49
Si le surnageant devient déjà clair, il suffit de laver l’échantillon sans l’aide du

centrifugeur, c’est à dire, verser le surnageant, ajouter de l’eau distillée, agiter, laisser

décanter, et ainsi de suite jusqu’à l’obtention d’un pH neutre testé à chaque étape par le papier

pH.

Sinon, on centrifuge les suspensions à 2500 tr/mn durant 5mn. Après, le surnageant est

éliminé et le culot est remis en suspension dans de l’eau distillée. On récupère le culot, on

teste avec du papier pH, s’il n’est pas encore neutre, il faut refaire les cycles centrifugation-

remise en suspension jusqu’à ce que le pH soit neutre.

-Mise en suspension : le culot récupéré est mis dans un Becher de 250ml, ajouter de

l’eau distillée, agiter manuellement, et laisser décanter pendant 1h 40mn. Si, après 10mn, le

surnageant est plus au moins clair. Cela indique que la défloculation est mal réalisée. Pour

ceci, on ajoute une à deux gouttes d’ammoniaque (NH4 OH) qui ramène le pH au voisinage de

7 (la couleur du papier pH devient bleue), ce qui favorise la défloculation.

-Extraction des particules inférieures à 2µm : le surnageant doit être trouble pour que

la suspension soit parfaite. On récupère le contenu du 2cm supérieur du surnageant et le

mettre dans un Becher de 100ml. On ajoute de l’eau distillée et on le fait centrifuger à 3500

tr/mn durant 40mn. Le culot obtenu est récupéré à l’aide d’une spatule, déposé dans des lames

de verre, on les laisse sécher durant 24h à température ambiante, et passer finalement à

l’analyse par diffractométrie des rayons X.

b- La détermination des minéraux argileux par DRX

L’analyse diffractométrique des préparations orientées dans les conditions naturelles

est insuffisante pour distinguer certaines espèces argileuses dont les distances interfoliaires

sont voisines ou variables. Elles existent des techniques indispensables qui modifient ces

distances interfoliaires : cas de chauffage et la saturation par le glycérol.

50
Méthode naturelle : la lame préparée ne subit pas de traitement ;

Méthode chauffée : La lame va subir un traitement permettant de caractériser les

minéraux sensibles à la chaleur (cas des minéraux hydratés qui changent de distance

réticulaire, et la kaolinite qui se détruit). Cette opération est réalisée sur une lame

confectionnée, portée dans un four à température de 490°C pendant 2h (Holtzapffel, 1985).

Méthode de saturation par un polyalcool : consiste à mettre sur la lame préparée une

couche de glycérol qui gonfle certains minéraux par l’augmentation de la distance réticulaire,

cette méthode est utilisée surtout pour l’identification des minéraux interstratifiés

(Bouyahyaoui, 1996).

Le glycérol n’est pas le seul polyalcool utilisé. On réalise cette opération parfois à

l’aide de l’éthylène glycol (Holtzapffel, 1985).

Les diffractogrammes obtenus montrent des pics de diffraction, qui selon leurs

positions on peut estimer semi-quantitativement les différents minéraux.

4-Analyse chimique

L’analyse chimique permet de déterminer le pourcentage des différents oxydes, les

pourcentages en SiO 2 , en SO4 et la perte au feu sont déterminés par la méthode de la chimie

classique, les pourcentages en Al2 O3, Fe2 O3 , TiO 2, CaO, MgO, K2 O et Na2O sont déterminés

par la méthode d’absorption atomique.

4-1- Absorption atomique

La spectrométrie d’absorption atomique est la méthode la plus utilisée pour le dosage

de Al 2O3, Fe2 O3 , TiO2 , CaO, MgO, K2O et Na2 O.

51
Préparation des échantillons : une prise d’essai de 0.5g va subir le traitement triacide

suivant ( Bouyahyaoui, 1996);

-attaque à chaud par un mélange d’acide fluorhydrique (HF, 20 ml) et d’acide

perchlorhydrique (HclO 4, 10ml), ensuite la solution doit être séchée par évaporation ;

-attaque à chaud par un mélange d’acide borique (H3 BO3 , 15 ml) et d’acide

chlorhydrique (Hcl, 15 ml);

-dissolution dans une solution d’acide chlorhydrique (Hcl, 30 ml).

En fin des dilutions du mélange obtenu sont analysées au spectromètre.

4-2-Chimie classique

Dosage de la silice : se fait par fusion alcaline; une prise d’essai de 1g de l’échantillon

avec 2g de carbonate de sodium et 3g de carbonate de potassium, dans des creusets de platine,

le mélange est porté au four à 950°C pendant une heure, après on complète par une attaque à

chaud avec une solution d’acide chlorhydrique, enfin on filtre, on calcine le précipité au four à

1000°C pendant une heure, et on pèse.

Dosage du sulfate : 1g de l’échantillon qui va subir l’oxydation du sulfure en sulfate

par le pyroxyde de sodium. Les sulfates obtenus sont précipités sous forme de sulfate de

baryum par l’acide de chlorure de baryum, puis calcinés et pesés (Bouyahyaoui, 1996).

L’eau de constitution (H2O+) a été mesurée comme étant la perte en eau entre 105°C

et 950°C pendant 2 heures au four.

5-Rhéologie

C’est l’étude de comportement d’un liquide (l’eau en général) avec un solide.

Plusieurs paramètres influencent sur la rhéologie des pâtes d’argiles plastiques par conséquent

sur les procédés de façonnage.

52
Les pâtes d’argiles plastiques peuvent être obtenues, soit par réalisation d’une

barbotine (mélange d’une matière première argileuse, dégraissants et fondants) que l’on passe

au filtre presse afin d’éliminer une grande partie d’eau. Soit directement à partir de matière

première brute de carrière avec ajouts éventuels des dégraissants et d’une quantité d’eau

calculée qu’on appelle eau de gâchage.

L’étude rhéologique des pâtes consiste à caractériser leurs déformations quand elles

sont soumises à des contraintes. La plasticité est l’aptitude d’une matière à se déformer ( sans

perdre sa cohésion) sous l’effet d’un effort mécanique imposé, et à garder sa déformation

après la disparition de la force l’ayant provoquée. La propriété de plasticité des compositions

argileuses est difficile à définir scientifiquement et impossible à mesurer de façon précise, car

elle ne constitue pas une grandeur physique et doit être considérée comme la résultante de

propriétés très complexes qui dépendent généralement de trois facteurs qui sont (Kerboul &

Bossler, 1990):

la teneur en eau : La forte teneur en eau rend la pâte non manipulable ;

la taille et la forme des particules : Pour une même forme de grain, la plasticité

augmente si les particules d’argiles sont fines et les particules de dégraissants plus grosses. La

forme lamellaire augmente la plasticité, en effet l’orientation est plus facile sous des efforts

mécaniques ;

la matière première : La plasticité augmente avec la teneur en Al2O3 où les grains

sont des plaquettes. La plasticité diminue avec la teneur en silice (dégraissant).

5-1-Eau de gâchage

C’est la quantité d’eau nécessaire qu’on mélange avec du matériau (argile) séché et

broyé pour l’obtention d’une pâte plastique et modelable, sans excès d’eau.

53
On prépare deux pâtes à partir d’un matériau séché et broyé; une dure (p1) et l’autre

molle (p2) (la quantité d’eau utilisée pour la pâte p2 est supérieure à celle utilisée pour p1).

L’opération se déroule en deux étapes :

Etape1 : Les pâtes p1 et p2 ont été reposées 24 heures dans un dessiccateur (milieu

humide) ;

Etape2 : On fabrique deux éprouvettes cylindriques à partir de p1 et p2, on les soumet

à la déformation par le plasticimètre de Pfeferkorn qui nous donne les rapports de la

déformation D1 et D2 des pâtes p1 et p2 ( fig. 7).

Les rapports de déformation sont déterminés par la formule suivante :

D = h0 / h1

D : rapport de déformation

h0 : hauteur initiale du cylindre

h1 : hauteur du cylindre après déformation

On prélève une petite quantité de chaque éprouvette, on la pèse pour déterminer mh

qui est la masse de l’échantillon humide. Puis on la sèche à 110°C dans l’étuve pour

déterminer ms qui est la masse d’échantillon sec (fig. 7). Cela, pour déterminer l’humidité

absolue, qui est calculée par la formule suivante :

Ha = mh-ms / ms . 100

54
Ha : humidité absolue

mh : masse de l’échantillon humide

ms : masse de l’échantillon sec à 110°C

Fig. 7 Plasticimètre Pfeferkorn utilisé au laboratoire de géomatériaux au Ministère d’Energie


et des Mines

L’eau de gâchage est déterminée par la formule suivante :

Eg = Ha1 + (Ha2-Ha1 / D2-D1) . (2,5 - D1)

Eg : eau de gâchage

Ha1 : humidité absolue de p1

55
Ha2 : humidité absolue de p2

D1 : Rapport de déformation de p1

D2 : Rapport de déformation de p2

5-2-Indice de plastiscité

L’indice de plasticité est la teneur relative en eau d’une pâte avec un rapport de

déformation égale à 3,3. Afin de déterminer cet indice, on calcule d’abord l’humidité relative

par la formule suivante :

Hr = mh-ms / mh . 100

Hr : humidité relative

mh : masse de l’échantillon humide

ms : masse de l’échantillon sec à 110°C

L’indice de plasticité est déterminé par la formule suivante :

Ip = Hr1 + (Hr2-Hr1 / D2-D1) . (3,3 - D1)

Ip : indice de palstiscité

Hr1 : humidité relative de p1

Hr2 : humidité relative de p2

D1 : Rapport de déformation de p1

D2 : Rapport de déformation de p2

56
Cet indice de plasticité déterminé à partir d’eau de gâchage caractérise la pâte d’argile

pendant le façonnage.

6- Coulabilité

La coulabilité est la propriété d’une argile à être coulée dans un moule : la dispersion

de l’argile dans l’eau forme une barbotine qui va être coulée dans un moule en plâtre qui

absorbera l’eau par effet de succion. Après un certain temps, la pâte dans le moule se

raffermit et se détache tout en gardant la forme de celui- ci. Parfois le mélange d’eau et

d’argile forme des flocons. Pour éviter ce phénomène, on ajoute un défloculant, tel que le

carbonate de sodium Na2 CO3.

Dans une barbotine composée de 220 g d’argile et 200 ml d’eau, on ajoute

progressivement des quantités croissantes de défloculant ; à chaque dosage on laisse agiter

pendant 15 minutes, puis, on mesure la viscosité de la barbotine. L’attaque doit être arrêtée

quand la viscosité est stable et minimale. Les résultats de cette étude doivent être présentés

sur un graphe.

7-Caractéristiques technologiques

La détermination des caractéristiques technologiques a été menée sur des échantillons

d’argile séchés à 60°C puis broyés. Le broyage a été effectué par voie humide pendant 4

heures dans un broyeur à boules en porcelaine tournant à 80 tours/minutes. La qualité du

broyage a été contrôlée par une analyse granulométrique. A partir de ces pâtes, séchées et

homogénéisées, on a confectionné des briquettes d’essai dont la face supérieure est marquée

par deux traits suivant les diagonales qui servent à mesurer le retrait dû au séchage et à la

cuisson. Ces briquettes ont été séchées à l’étuve à 110°C, puis cuites dans un four

57
programmable (fig. 8 et 9). Cette cuisson a été réalisée suivant un palier de 30 minutes et une

vitesse de monté de température de 5°C /mn.

Fig. 8 Etuve
(laboratoire de géomatériaux au Ministère d’Energie et des Mines)

Fig. 9 Four de cuisson


(laboratoire de géomatériaux au Ministère d’Energie et des Mines)

58
7-1-Dilatomètrie

C’est la méthode thermique dont le principe repose sur l’étude de la dilatation et le

retrait d’une pâte portée à différentes températures de cuisson ; les tests sont réalisés sur des

briquettes séchées. La montée en température s’est effectuée au rythme de 3°C/minute jusqu’à

1200°C. La longueur enregistrée entre les deux traits de la briquette est de 10 mm. La formule

appliquée pour la détermination des coefficients de dilatation est :

dl/l0 = (lt – l0) / l0

l0 : longueur entre les deux traits enregistrés sur la briquette avant cuisson ; elle est ajustée à

10mm

lt : longueur entre les deux traits enregistrés sur la briquette après cuisson à la température t

Les résultats obtenus sont donnés sous forme graphique.

Le fait de chauffer un matériau accroît son énergie interne, en raison de l'agitation

thermique. L'accroissement des distances inter-atomique peut être corrélé avec la température

par un facteur de proportionnalité qui est le coefficient de dilatation. Par suite, le

comportement thermique d'un matériau quelconque peut être caractérisé par les valeurs que

prend le coefficient de dilatation entre deux températures données (Bernache-Assollant,

1993).

59
7-2-Résistance mécanique à la flexion (RMF)

La détermination de la résistance en Kg.f/ cm2 que peut développer la briquette contre

la flexion sous l’effet d’une charge appliquée par un appareil , par exemple de type NETSZH

(fig. 10). La résistance mécanique à la flexion est donnée par la formule suivante :

R (Kg.f / cm2) = P.7,5 / l.e.2

R : résistance mécanique à la flexion

P : force en Kg.f qui provoque la rupture de la briquette

l : largeur de la briquette

e : épaisseur de la briquette

Fig. 10 Appareil de NETSZH


(laboratoire de géomatériaux au Ministère d’Energie et des Mines)

60
7-3-Perte en poids à la cuisson

La diminution du poids de chaque briquette entre le séchage à 110°C et les

différentes températures de cuisson est déterminée selon la formule suivante :

Perte en poids % = 100 (m110 - mt) / m110

m110 : masse de l’échantillon à 110°C

mt : masse de l’échantillon cuit à la température (t)

La perte en poids permet seulement de connaître la quantité des produits susceptibles

de se décomposer ou de se volatiliser au cours de la cuisson. A 500°C, le produit perd son eau

de constitution. Entre 700 et 900°C, les réactions suivantes peuvent se produire (Lefort,

1988):

- oxydation de FeO :

FeO(m=72g) Fe2 O3(m=80g)

- décomposition des sulfates :

2FeSO4 Fe2 O3 + SO2 + SO3

- décomposition des nitrates :

Pb(NO3)2 PbO + 2NO2 + 1/2O2

- décomposition des carbonates :

CaCO3 CaO + CO 2

On place dans une nacelle de platine une quantité parfaitement déterminée, de 1g

environ, d’argile ayant séjourné plusieurs heures en étuve à plus de 100°C, et qui a donc

perdu bonne partie de son eau d’absorption. On dispose la nacelle au centre d’un four

61
programmé pour atteindre 1000-1100°c en 1h 30 environ. Après le refroidissement et retour à

la température ambiante, on pèse immédiatement (attention à une nouvelle fixation d’eau !), et

on détermine ainsi la perte en poids.

7-4-Retrait à la cuisson

La détermination de la valeur de retrait se fait par l’étude de la variation de la

moyenne des longueurs des traits enregistrés sur les briquettes entre le séchage à 110°C et la

cuisson à différentes températures (fig. 11). La formule suivante permet le calcul du retrait à

la cuisson :

Retrait à la cuisson (%) = ( L110 – Lt / l110 ) . 100

Lt : longueur à la cuisson

L110 : longueur au séchage à 110°C

Fig. 11 Briquettes confectionnées, et Pied à coulisse à


l’aide duquel on mesure le retrait des briquettes

62
7-5-Absorption

Le principe est de déterminer la quantité d’eau absorbée par l’échantillon d’argile en

fonction de l’augmentation de la température de cuisson. L’absorption est donnée par la

formule empirique :

L’absorption en eau(%) =100 . (Pb-Pt) / Pt

Pb : poids d’échantillon après bouillement

Pt : poids d’échantillon à la température t

7-6 – Porosité

La détermination de la porosité permet d’évaluer le pourcentage des vides dans le

matériau. On procède par mettre des briquettes cuites dans un Becher rempli d’eau distillée,

qu’on porte à ébullition pendant deux heures. Ensuite on laisse reposer les briquettes 24 h, on

les retire du Becher, puis, on les pèse. La porosité est déterminée par la formule suivante :

P (%) = ( m1-m0 ) / m0 . 100

M0: masse initiale de la briquette cuite

M1 : masse finale de la briquette après l’essai

7-7-Couleur après cuisson

L’évaluation de la couleur des briquettes avant et après cuisson.

63
64
Deuxième partie

Chapitre 1 : Les unités structurales de la Meseta marocaine

Chapitre 2 : Secteur de Jbel Kharrou

1-Situation géographique et cadre géologique général

2-Géologie du secteur étudié et résultats expérimentaux

Chapitre 3 : Secteur de Benhmed

1- Situation géographique et cadre géologique général

2-Géologie du secteur étudié

3-Résultats expérimentaux

65
66
Chapitre 1 : Les unités structurales de la Meseta marocaine

1-Introduction

Les formations argileuses concernées par cette étude appartiennent au domaine

mésétien du Maroc. La Meseta marocaine se situe entre l’Atlantique, les Atlas et les

premières collines rifaines. Ces terrains sont anciens, principalement paléozoïques. Ils sont

recouverts par des séries mésozoïques, minces et tabulaires. La chaîne du Moyen Atlas

orientée NE-SW, sépare ce domaine en deux parties : la Meseta occidentale et la Meseta

orientale. Dans ces deux domaines, le Paléozoïque forme des boutonnières ou massifs, séparés

cartographiquement par une couverture (Piqué, 1994).

La Meseta occidentale est subdivisée en trois ensembles inégaux du Nord-Ouest au

Sud-Est:

le Massif central et la Meseta côtière septentrionale ;

le massif des Rehamna et la Meseta côtière méridionale ;

le chaînon des Jbiletes et ces annexes du Haouz nord ouest (Haouz méridional dépendant du

massif ancien du Haut Atlas occidental) (fig. 12).

Ces trois ensembles structuraux résultent essentiellement de l’orogenèse hercynienne

(Michard, 1976).

Dans la Meseta orientale, les boutonnières sont d’extension plus restreinte (fig. 12).

67
N
Rif Oujda
100 km

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Jerada

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i que
Ha
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atl as
e S1: Secteur de Rehamna
m ain S2 : Secteur de Benhmed
Do Post-Paléozoïque

Agadir Paléozoïque

Fig. 12 Carte simplifiée des affleurements paléozoïques du domaine mésétien (Piqué, 1994)

La Meseta est un domaine où les terrains primaires, plissés par les mouvements

hercyniens, puis, nivelés par un cycle d’érosion ayant aboutit à la pénéplaine permotriasique,

ensuite ils ont été partiellement recouverts par des sédiments transgressifs et discordants en

couches généralement horizontales à l’Est : le Lias, au Sud : le Crétacé, au Nord :le Miocène,

à l’Ouest et au Nord Ouest : le Pliocène (Termier, 1932).

68
Les deux secteurs d’études font partie de la Meseta marocaine occidentale, le gisement

de Jbel Kharrou appartenant au massif des Rehamna, plus précisément au Rehamna orientaux,

et le gisement de Benhmed situé dans le Maroc central (fig. 12).

2-Le Massif central

Le massif central est le plus étendu de la Meseta occidentale. A l’Ouest, il s’enfonce

dans l’océan atlantique, à l’Est, il est recouvert dans la région d’Azrou par les terrains

jurassiques du Causse moyen-atlasique. Au Sud, c’est la couverture mésozoïque et

cénozoïque du plateau des phosphates qui repose, en discordance majeure sur le socle

paléozoïque. Au Nord, les terrains anciens plongent sous les fossés récents du Gharb et du

Saîss (Pique, 1994) (fig. 13).

Les terrains paléozoïques forment l’essentiel du socle du Massif central. Le Massif

central est subdivisé du point de vue structural en anticlinoriums à cœur cambro-ordovicien et

synclinoriums à cœur dévonien supérieur et carbonifère (Pique, 1994). Ces structures sont

présentées dans leur ordre naturel de l’Ouest en Est (fig. 13):

La Meseta côtière, essentiellement anticlinoriale, composée en plusieurs anticlinaux et

synclinaux :

le synclinorium occidental de Khataout-Rommani ;

l’anticlinorium médian de Khouribga –Oulmès ;

le synclinorium de Fourhal-Telt;

l’anticlinorium oriental de Tadla-Azrou et zone des nappes.

Toutes ces structures sont de direction NE-SW. Sauf le cas de l’anticlinal de Rabat-

Tifelt de direction E-W qui se termine au Nord du Massif central.

69
ZONE PRE RIFAINE Légende
Rabat Quaternaire et Tertiaire
Océan Atlantique Sehoul
Meknes Crétacé
Tiflet
Casablanca
Rommani El Hajeb Jurassique et Trias
Discordance
Oulmès
Azrou
El Jadida Zaer Zone des Sehoul
S
Ment
TLA Bloc côtier
- A
Khouribga N
Smaâla YE Synclinorium occidental
O
la M avec les anticlinaux
ka Plateau des Phosphates
k RE de Rabat-Tiflet-O. Cherrat
ou T I E
D Rehamna
CO Tadla Midelt
A Anticlinorium médian
Safi ET (Khouribga-Oulmès)
ES
M
Bahira Synclinorium Foughal - Telt
HAUT- ATLAS CENTRAL
Jebilet
Anticlinorium oriental
et zone des nappes
Marrakech
Haouz Granites hercyniens
S2
Massif ancien
HAUT- ATLAS OCCIDENTAL 50 Km du Haut Atlas
S1
S1 : Secteur de Rehamna
S2 : Secteur de Benhmed

Fig. 13 Unités structurales de la Meseta occidentale

Travaux antérieurs sur le Maroc central

Les études structurales et stratigraphiques sur le Massif central ont commencé au

début du XX ème siècle par Gentil (1918) qui a démontré l’existence d’une chaîne

hercynienne.

Lecointre (1926) a poursuivi l’étude géologique sur la Meseta occidentale, puis

Termier (1932) a réalisé la carte géologique provisoire du Maroc centrale 1/200.000 dont il a

mis l’accent sur les unités structurales, la stratigraphie, l’hydrogéologie, les sources minérales

70
et les substances utiles. Ce même auteur, en 1936, a complété l’étude sur la partie orientale et

centrale.

Entre 1951 à 1973, les travaux sur le magmatisme ont été abordés par Morin qui a mis

en évidence les grands traits caractérisant le magmatisme et le structuralisme contribuant à

l’évolution des connaissances sur le Massif hercynien (Piqué, 1994).

Beaudet (1969) a réalisé la première étude structurale détaillée en abordant la

géomorphologie du socle nord mésétien.

Michard (1976) dans son ouvrage éléments de géologie marocaine, a donné plus de

détails sur la stratigraphie, la tectonique et le volcanisme post hercynien dans toute la région

du Maroc central.

Piqué (1979) a focalisé ses études sur l’évolution structurale de la Meseta nord-

occidentale.

Plus tard des travaux plus spécialisés ont fait l’objet des études dans la région.

Rappelons :

-les études de Piqué (1981, 1984) concernant les processus de sédimentation dans la Meseta

nord-occidentale, d’une part, et dans le bassin Sidi Bettache d’autre part. Aussi les travaux

d’Izart & Vieslet (1988) sur le même bassin en donnant plus de détails sur la stratigraphie, la

sédimentologie et la micropaléontologie des sédiments ;

-les contributions de Hamoumi (1988) qui ont porté essentiellement sur l’Ordovicien, et ceux

d’Izart (1990) sur le carbonifère du Maroc central ;

-la thèse de Bouabdelli (1989) axée sur le sillon d’Azrou-Khénifra où il a étudié la tectonique

et la sédimentation au sein de ces bassins ;

-les thèses présentées, par El Hassani (1990) sur la chaîne calédonienne des Sehoul, El Wartiti

(1990) sur le Permien du Maroc mésétien, et Fadli (1990) sur l’évolution sédimentaire et

structurale sur deux segments hercyniens de Mdakra et Khatout ;

71
-les thèses présentées, par Zahraoui (1991) sur la plateforme carbonatée dévonienne de la

partie centrale du massif, et par Tahiri (1991) sur la région d’Oulmès.

En pétrologie, on cite le travail de Mahmoud (1985) sur le granite de Zaer, qui a été

repris par Lagarde (1987) et Diot (1989) pour des études plus détaillées.

Les études publiées concernant :

-la stratigraphie de bloc de Sehoul, l’environnement sédimentaire et la déformation

calédonienne dans ce secteur (El Hassani, 1994) ;

-le Cambrien et l’Ordovicien du Maroc central méridional (Cailleux, 1994) ;

-l’Ordovicien du Maroc central septentrional (Tahiri & El Hassani, 1994) ;

-le Silurien de la Meseta nord-occidentale, orientale, et du Maroc central oriental (Zahraoui,

1994) ;

-le Dévonien inférieur et moyen de la Meseta nord-occidentale, orientale, et du Maroc central

septentrional et oriental (Zahraoui, 1994);

-le Famenno-Tournaisien des diverses zones du Maroc central (Fadli, 1994) ;

-le Viséen du domaine mésétien (Fadli, 1994) ;

-le Permien du Massif central (El Wartiti, 1994) ;

-la tectonique de la Meseta nord-occidentale (El Hassani, 1994), la tectonique hercynienne de

-l’anticlinorium de Khouribga-Oulmès et du synclinorium de Fourhal (Tahiri, 1994), et la

tectonique de l’Est du Massif hercynien central qui correspond à la zone Azrou-Khénifra

(Bouabdelli, 1994) ;

-le complexe volcanique du Massif central et la Meseta orientale (Kharbouch, 1994).

3-Le massif des Rehamna

Le massif des Rehamna représente la partie méridionale de la Meseta marocaine. Ce

massif est l’un des plus intensément plissés et métamorphisés du Maroc hercynien

72
(Hoepffner, 1974). Il est limité au Nord-Est, au Sud et à l’Est par les plateaux crétacés d’El-

Boroug et de Bengurir (fig. 13).

D’après Michard (1982), dans le Paléozoïque des Rehamna on distingue deux parties

séparées par des placages discontinus du Crétacé présentant une bande est-ouest qui passe au

Nord de la ville de Skhour Rehamna :

-une partie nord qui correspond à la région de Mechrâ Ben Abbou ou Rehamna

septentrionaux ;

-une partie sud qui correspond au massif des Rehamna proprement dit, dont on distingue les

Rehamna occidentaux, centraux et orientaux.

Dans les zones centrales et orientales, les terrains vigoureusement plissés, et en

grande partie métamorphisés dans le faciès à amphibolites (Hoepffner, 1974). Dans les

Rehamna septentrionaux, ils sont peu ou pas métamorphisés (El Khachani, 1994).

D’après Michard (1982) l’âge des formations géologiques va du Cambrien à

l’Autunien probable :

le Cambrien présente des dolomies, calcaires, schistes, grés et quartzites ;

l’Ordovicien et le Silurien sont shisto-gréseux ;

le Dévonien correspond à des formations calcaires et des séries gréso-pélitiques ;

le Carbonifère comprend des grés, des schistes, des calcaires, des micaschistes et des

conglomérats rouges.

73
Travaux antérieurs sur les Rehamna

Une série de travaux préliminaires très anciens ont été réalisés sur les Rehamna par

Neltner, Barthoux et Yovanovich, ces travaux sont cités dans la thèse de Gigout in

(Hoepffner, 1974). Selon cet auteur, ces travaux ont intéressé respectivement la partie

orientale des Rehamna (Gigout, 1952) et la partie septentrionale (Gigout, 1956).

Michard (1967, 1968, 1969) a mis l’accent sur le métamorphisme dans les Rehamna.

Ensuite un programme d’étude a été entamé sur le Massif des Rehamna dans les années 1972

et 1974. Il s’agit des contributions de Piqué (1972) sur la partie occidentale, Jenny (1974) sur

la partie centrale et Hoepffner (1974) sur la partie orientale.

74
Chapitre 2 : Secteur de Jbel Kharrou

1-Situation géographique et cadre géologique général

1-1-Introduction

Au Maroc, les études intéressant les séries argileuses paléozoïques sont rares ; on en

cite les études établies par Destombes & Jeannette (1956), Mazéas (1962) et Malecha (1985)

sur les argiles céramiques siluriennes de Taghjicht. Les travaux présentés par El Khachani en

1987 et en 1996 ont porté, d’une part sur l’étude des faciès argileux du Paléozoïque dans la

région de Benhmed, et d’autre part sur les possibilités d’emploi en céramique des argiles

paléozoïques de quelques régions du domaine mésétien.

Dans le cadre d’un travail de recherche initié par la Société espagnole Minera Sabater,

SARL sur la possibilité d’emploi en céramique des argiles de la formation ordovicienne de

l’anticlinal de Jbel Kharrou, nous avons été amenés à réaliser une étude approfondie sur leur

contexte géologique et de procéder à la détermination de leurs caractères géochimiques,

minéralogiques et technologiques.

La présente partie de ce mémoire est une mise au point sur le contexte géologique de

ces argiles d’une part, et les différents résultats fournis par les études de caractérisation et les

tests technologiques, réalisés sur deux échantillons B1 et B2 considérés comme les plus

représentatifs, d’autre part.

75
1-2-Situation géographique du secteur étudié

Les formations argileuses du massif paléozoïque des Rehamna sont situées dans

l’anticlinal de Jbel Kharrou, ce dernier est localisé dans les Rehamna orientaux à 25km à l’Est

de la ville de Skhour Rehamna, la région est couverte par la feuille topographique au

1/100.000 de Bengurir (Fig. 14).

Nord
QUE
I
NT
LA Rabat
AT

Mohammedia
Khemissat
Casablanca
Sidi Rommani
Bettache
Oulmès
Berrechid
El Jadida
Benhmed
Settat
Oud Zem
Khouribga
Mechraa Ben Abbou
Skhour
des
Rehamna

Bengurir

0 30 Km

Marrakech Secteur étudié

Fig. 14 Situation géographique du secteur étudié

76
1-3-Géologie des Rehamna orientaux

1-3-1-Limites géologiques

Les terrains étudiés appartiennent au massif hercynien des Rehamna, plus précisément

dans la portion orientale, dite Rehamna orientaux. Ces derniers sont limités à l’Ouest par les

Rehamna centraux, au NE, au Sud et à l’Est par les plateaux crétacés d’El-Borouj et de

Bengurir (fig. 15).

1-3-2-Travaux antérieurs

Hoeppfner (1974) a réalisé le premier travail détaillé sur les Rehamna orientaux dans

le cadre du programme qui a été entamé sur le Massif des Rehamna. Il a mis l’accent sur le

matériel paléozoïque et son évolution hercynienne dans l’Est du massif des Rehamna.

Cornée (1982) reprend l’étude lithostratigraphique et téctono-métamographique des

Rehamna sud orientaux.

l’étude de Michard (1982) sur le massif paléozoïque des Rehamna a apporté plus de

détails sur la stratigraphie, la tectonique et la pétrogenèse dans le secteur oriental. d’autres

auteurs, notamment Destombes et al. (1982) ont contribué à l’étude de la stratigraphie du

massif des Rehamna.

77
Fig. 15 Situation des Rehamna orientaux dans la Meseta marocaine (Hoepffner, 1974)

78
1-3-3-Déscription des terrains des Rehamna orientaux

Les Rehamna orientaux sont composés essentiellement par des terrains d’âge

ordovicien, de nature terrigène. Du point de vue structural, on y distingue deux structures

principales (fig. 16) :

- l’anticlinal de Jarf Lahmar et Koudiat El Adam, orientés N40 et déversé vers le Nord

Ouest ;

- l’anticlinal de Jbel Kharrou, c’est le prolongement oriental de Koudiat El Adam, il est

orienté N120 à N140 et déversé vers le Sud.

D’après Hoepffner (1974), les terrains des Rehamna orientaux sont subdivisés en trois

zones :

au Nord, on distingue une longue crête de grés ordoviciens, dont l’altitude moyenne est de

500 m, composée par deux arcs de courbure opposée d’Ouest à l’Est; un convexe vers le

Nord : Koudiat –El Adam; un autre convexe vers le Sud : Jbel Kharrou. Un peu plus au Sud,

un deuxième système de crêtes qui double les crêtes principales dont l’altitude moyenne est

de 400 m : cas de Guelb Zraïkem, Dalaat-El-Goujguel et El-Mesrane (fig. 16). Entre ces

crêtes, s’étendent des plaines schisteuses ;

au Sud, S’étend la plaine micaschisteuse de Ouled-Hassine, traversée par des reliefs orientés

N-S ; cas de Jbel-Zraïkem, et Koudiat Smina (fig. 16).

L’ensemble du réseau hydrographique est drainé par l’Oued Oum-Rbia (fig. 16).

1-3-4-Stratigraphie

D’après Hoepffner (1974), l’âge des formations géologiques va du Cambrien au

Llandovery supérieur (Silurien inférieur) (fig. 17).

79
el
gu
o uj O
Ou
E lG m-
Rb
ia

t
la a
Da
Zr a ïk
em
Gue lb

em ïk
Jbe l Zra

a
in
S m
K

Fig. 16 Schéma structural des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974), echelle : 1/200.000

O1 : Formation de Sidi-bou-Oukfa et de Drioukat : Cambrien moyen à Ordovicien inférieur.


O2 : Formation de Demja et d’Allahia : Ordovicien moyen (Llandeilo-Caradoc).
O3 : Formation de Goulibet-El-Mesrane : Ordovicien supérieur-Silurie.
D : Formation de Ouled-Hassine à calcaires et quartzites : Dévonien probable.
xD : Micaschistes de la formation Des Ouled-Hassine.
hV : Viséen supérieur : calcaires.
xDD : Formation à amphibolites de Koudiat-Smina et de Taouaf : Viséen supérieur probable.
hW : Westphalo-Autunien : conglomérats et laves acides.
Pt : Permo-Trias (Trias supérieur probable)..
C : Crétacé supérieur
q : Quaternaire.

Front des micaschistes à phénoblastes.


Limites du métamorphisme de contact.
Filons de dacitoïdes.

O : Ordovicien indifférencié
DD : Dévono-dinantien non différencié : schistes.

80
Fig. 17 Colonne lithostratigraohique du Cambrien-Ordovicien des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)
Abréviations : qz=quartzite, pél=pélite, congl=conglomérat (ique)

81
1-3-5-Tectonique des terrains de Rehamna orientaux

Dans l’ensemble des terrains des Rehamna orientaux, les déformations liées à

l’orogenèse hercynienne sont variables, par conséquent, trois zones ont été définies par

Hoepffner (1974) (fig. 18) :

(1) zone Koudiat –El-Adam ;

(2) zone de Jbel Kharrou ;

(3) zone du Sud et du centre dite zone de Ouled-Hassine.

Dans chacune des trois zones définies, Hoepffner (1974) a mis en évidence une

succession d’événements tectoniques ou phases de déformation pour tracer l’évolution

tectonique de l’ensemble de secteur (fig. 18).

1ère phase de déformation D1 : elle donne des plis synschisteux N 40 déversés vers le NW

dans les zones de Koudiat-El-Adam et Ouled-Hassine, alors que dans la zone de Jbel Kharrou,

la phase D1 est N 120.

2ème phase de déformation D2 : elle est postérieure à D1. Dans la zone de Koudiat-El-Adam,

D2 donne des rejeux le long des plans de schistosité S1 liée aux plis de la première

génération. A Ouled-Hassine, en plus des rejeux, D2 est marquée par la présence de

cisaillement subméridien oblique sur S1 qui transpose cette dernière en S2 liée aux plis de la

deuxième génération.

3ème phase de déformation : elle est responsable des décrochements dextres N 140 qui sont

responsables de la réorientation finale en N 120 de l’ensemble de la zone d’Allahia, Jbel

Kharrou et El-Mesrane. Ces décrochements donnent des couloirs de déformation associés à

une schistosité de fracture S3 liée aux plis de la troisième génération.

82
Fig. 18 Carte structurale des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)

83
4ème phase de déformation : elle correspond au déversement vers le SW de la zone de Jbel

Kharrou et d’El-Mesrane sur la zone de Ouled-Hassine. Alors que Nord le massif d’Allahia ne

subit pratiquement aucun déplacement d’où sa séparation de l’ensemble de Jbel Kharrou et El

Mesrane.

IL faut noter l’accident N 70-80 qui fait la limite entre la zone de Koudiat-Al-Adam et

du Jbel-Kharrou pendant la phase du déversement.

84
2-Géologie du secteur étudié et résultats expérimentaux

A-Coupes géologiques

1-déscriptions des formations géologiques

La région de Jbel Kharrou est formée par des terrains essentiellement ordoviciens, on

distingue trois formations.

a-Formation de Drioukat (113 mètres) : c’est le passage progressif de la formation de Sidi-

Bou-Oukfa datée du Cambrien probable (fig. 17). Elle est constituée de grès micacés

bioturbés de teinte gris-verdâtre à lits argilo-micacés de couleur rouge, elle est représentée par

des zones de collines basses (Drioukat et Ouled Cherif), cette formation est d’âge Arening

inférieur (Hoepffner, 1974).

La puissance de cette série est de 300 à 500m, aucune faune fossile n’y a été signalée.

b-Formation de Demja (200 mètres) : on peut suivre cette formation le long de l’anticlinal de

Jbel Kharrou et celui de Koudiat El Adam. On observe un changement progressif de faciès

par le passage du grès micacé (formation de Drioukat) vers le faciès argileux (fig. 17). Cette

formation est constituée essentiellement par des argiles sableuses gris noires, riches en micas

flottés et décolorés. Ces argiles prennent une teinte blanchâtre en surface par altération

superficielle (Hoepffner, 1974). On y distingue deux barres quartzitiques (fig. 19, 20, 21 et

22) :

la barre inférieure qui est lenticulaire et se biseaute à ses extrémités visibles sur une distance

de 1.5 kilomètres ;

85
la barre supérieure de couleur gris noire à patine grise avec des diaclases souvent plaquées

d’hématites. Cette barre affleure dans toute la région de Jbel Kharrou.

Le fer existe toujours dans ces sédiments argileux à l’état de pyrite. On le trouve aussi

sous forme oxydée et rubéfiée dans les diaclases et les failles.

La puissance de la formation de Demja dépasse 200 mètres, son extension est de 4,5

kilomètres.

Age de la formation de Demja

Sous la barre quartzitique inférieure la présence des fossiles: Asaphus nobilis Barr,

Dalmanites Socialis var, Provea Emmr et Orthis a donné l’âge de l’Ordovicien moyen à

supérieur (Gigout, 1951).

Dans les argiles grises, sous la barre quartzitique inférieure Destombes (1971) a

signalé l’existence des fossiles tels que : Didymographus, Seleropeltis, Cyclopige, Zelliskella,

des ostracodes et des orthocéres, cette faune indique un âge Arening inférieur ou moyen à la

base des argiles.

La présence de graptolites dans les sédiments encadrés par les deux barres

quartzitiques a permis de les dater de l’Arenig supérieur et Llanvirn (Hoepffner, 1974).

86
N E
Formation d’Allahia
Formation de Demja
inférieure supérieure
3
6 6 7
2 1
6
3
1 2 4

Fig. 19 Vue panoramique des formations de Demja et d’Allahia : Jbel Kharrou ; 1 : argilites blanches,
2 : barre quartzitique inférieure, 3 : barre quartzitique supérieure, 4 : argilites gréseuses, 5 : niveau
gréso-pélitique, 6 : quartzites, 7 : quarztites lités

87
Fig. 20 Les argiles de couleur blanchâtre, affectées par des
réseaux de fractures ferruginisées; formation de Demja.

Fig. 21 Les argiles blanches; formation de Demja

88
Fig. 22 Un affleurement d’argiles blanchâtres; formation de Demja

c-Formation d’Allahia (150 mètres) : Il s’agit d’une formation à dominance gréso-

quarzitiques, on peut la subdiviser en deux séries (fig. 19) :

une série inférieure : Elle est constituée d’une succession bien litée et rubanée de grés, des

quartizites, des psammites et des pélites gréseuses souvent rubéfiées. Trois barres

quartiztiques massives s’individualisent dont les deux premières sont lenticulaires. Destombes

(1971) a attribué l’âge de Llandeilo supérieur et le Caradoc inférieur du fait de la présence de

Calymenella sp, Kloucekia (Phacopidina) sp ;

une série supérieure : au-dessus de la troisième barre quartzitique du membre inférieur, il y’a

apparition d’une sédimentation argilo-sableuse, puis, une série à dominance quartzitique, le

premier banc est un quartzite grossier à niveau conglomératique à petits galets, ensuite on

89
passe à des quartzites en bancs d’épaisseur 50 centimètres à 2 mètres avec des lits

psammitiques feuilletés (fig. 23).

Age de la formation d’Allahia

Les fossiles font défaut dans la série supérieure d’Allahia , à l’exception de quelques

moules de brachiopodes indéterminables (Destombes, 1971). Hoepffner (1974) a donné à

cette formation l’âge du Caradoc moyen à supérieur parce qu’elle repose sur des couches

Llandeilo supérieur – Caradoc inférieur.

Fig. 23 Quartzites en bancs avec des lits psammitiques feuilletés ; formation d’Allahia

90
2-Lithostratigraphie

Dans la région de Jbel Kharrou, constituée essentiellement par des terrains

ordoviciens, on distingue, du bas vers le haut, les trois formations (fig. 24):

formation de Drioukat ;

formation de Demja ;

formation d’Allahia.

Echelle Formation Age Log Lithologie

Grès micacés
Formation d'Allahia

Caradoc

Quartzite massif
massive

Grès micacés à niveaux


quartzitiques

Barre quartzitique
Arenig moyen à Llanvirn
25m

Formation de Demja

Argiles blanches

Barre quartzitique

Schistes altérés
(argiles avec passages férruginisés)
Grès quartzitiques
Formati on de Drioukat

Arenig inférieur

Grès micacés bioturbés

Fig. 24 Log lithostratigraphique synthétique de Jbel Kharrou

91
3-Les argiles ordoviciennes de Jbel Kharrou

La transformation argileuse paraît très importante dans la formation de Demja, bien

visible sur les affleurements. Ces argilites qui datent l’Arening moyen-Llanvin (Hoepffner,

1974), sont sableuses avec un toucher onctueux, la couleur est blanche en surface, mais,

prend une teinte gris noire en profondeur et se charge de plus en plus en sable. Dans

l’ensemble de la région, ces argilites sont affectées par des réseaux de fractures ferrugineuses

de fréquence irrégulière, peu espacées et de direction variable ce qui nécessite une méthode

sélective pour l’exploitation (fig. 20, 21 et 22).

4-Résultats expérimentaux

On note que deux échantillons de couleur blanche B1 (X=287, Y= 211) et B2 (X=

286, Y= 210) prélevés des affleurements, considérés comme les plus représentatifs, ont fait

l’objet d’analyses granulométriques, chimiques, minéralogiques et technologiques pour

l’évaluation de l’aptitude de ces argiles à être utilisées dans les domaines de la céramique (El

Yakoubi & al., 2006)

Ces analyses sont faites au laboratoire Minera Sabater à Teruel, Espagne (fig. 25).

4-1-Analyse granulométrique

Cette analyse a été effectuée sous l’eau et le refus de chaque tamis a été séché et pesé.

Les pourcentages des différentes tranches granulométriques sont donnés dans le tableau 4 et

les figures 26 et 27. De cette analyse, les remarques suivantes s’imposent :

-Le pourcentage des éléments dont le diamètre est supérieur à 50µm est négligeable :

environ 1% pour l’échantillon B1 et 4% pour l’échantillon B2 ;

-Le pourcentage des éléments dont le diamètre est inférieur à 2µm (argiles) est très

élevé : 42,3% pour l’échantillon B1 et 39,1% pour l’échantillon B2.

92
Fig. 25 Laboratoire Minera Sabater, Teruel, Espagne

Du point de vue usage dans l’industrie céramique, la granulométrie des échantillons

étudiés est excellente. Le problème des éléments dont le diamètre est supérieur à 50µm peut

être corrigé par un simple broyage et tamisage.

Pourcentages des
différentes tranches
granulométriques
Taille en µ B1 B2
>60 0,3% 2,8%
60-50 0,7% 1,2%
50-20 5,1% 9,9%
20-10 11,9% 14,6%
10-2 39,7% 32,4%
<2 42,3% 39,1%

Tableau : 4 Analyse granulométrique des échantillons B1 et B2

93
Distribution de s particule s
Refus à 60µ: 0,3% en poids

100
90
80
Masse cumulée% .

70
60
50
40
30
20
10
0
0,1 1 10 100

Diam ètr e équivale nt (µ)

Fig. 26 Analyse granulométrique de l’échantillon B1

Distribution de s particules
Ref us à 60µ: 2.8% en poids

100
90
80
M asse cumulée% .

70
60
50
40
30
20
10
0
0,1 1 10 100
Diamètre équivalent (µ)

Fig. 27 Analyse granulométrique de l’échantillon B2

94
4-2-Analyse chimique

Les analyses chimiques ont porté sur les éléments majeurs, l’ion sulfate (SO4 ) et la

perte au feu. Les résultats sont présentés dans le tableau 5.

On remarque une teneur en TiO2 un peu élevée, celle en Fe 2O3 peut être considérée

comme acceptable pour l’usage en céramique. La teneur en K2 O est élevée, elle est

probablement liée à la présence des micas. Les teneurs enregistrées en SO4 et en CaO

attestent la présence du gypse, et donc, la mise en place dans un milieu favorisant la

précipitation d’évaporites. La teneur en Al 2O3 est faible, celle en SiO2 semble cependant

relativement élevée pour une argile plastique.

Si l’on compare cette argile avec une argile réfractaire dont le taux d’alumine est

supérieur à 45% (AGS, 2002), celui des fondants (alcalins (K2O et Na2O) et des alcalino-

terreux (MgO et CaO) inférieur à 4% (Ferd.Leit SA, 2004), on peut dire que l’argile de Jbel

Kharrou est très plastique et cuit blanc puisque le pourcentage en TiO 2 et Fe2 O3 est inférieur à

1,5% (Ikaya, 2004).

Le problème de soufre va être corrigé par l’addition de carbonate de baryum à la pâte,

ce qui formera un sulfate de baryum plus stable.

écht SiO2 Al2 O3 Fe2 O3 TiO 2 CaO MgO K 2O Na2O SO 4 P.F


B1 58,30% 25,65 0,79% 1,02% 0,39% 0,32% 3,69% 1,61% 1,03% 7,20%
B2 66,14% 19,60 0,72% 1,13% 0,32% 0,53% 3,03% 1,25% 0,15% 7,13%

Tableau : 5 Analyse chimique des échantillons B1 et B2

4-3-Analyse minéralogique

La méthode utilisée est celle de la diffraction X, réalisée sur deux échantillons en

poudre B1et B2. La détermination des différentes phases minéralogiques et leurs taux

95
respectifs ont été réalisés grâce à une base de données Power diffraction file compilée (mise

au format spécifique au logiciel XP Software d’exploitation des données de la diffraction des

Rayons X) permettant le dépouillement des diffractogrammes X.

Les résultats obtenus, voir tableau 6, montrent la prédominance des illites qui sont les

porteurs des propriétés céramiques favorables de ces argiles. Les autres constituants argileux

sont en nette minorité et jouent un rôle tout à fait négligeable.

En ce qui concerne la teneur en quartz, elle est très tolérable, d’autant que le quartz

peut être facilement digéré par le flux vitreux pendant la cuisson.

Les analyses minéralogiques étant conformes aux analyses chimiques, on peut en

déduire que les argiles blanches de la formation de Demja sont très plastiques et peuvent

présenter de l’intérêt dans la fabrication des pâtes céramiques, ce qui peut être confirmé par

des essais industriels.

Minéral B1 B2
illite 56% 52%
quartz 28% 32%
natrolite 8% 5%
jarosite 3% 2%
smectite 0% 3%
kaolinite 3% 0%
plagioclase 2% 2%
Tableau : 6 Analyse minéralogique des échantillons B1 et B2

96
4-4-Rhéologie

4-4-1-Eau de gâchage

L’eau de gâchage (cf. chapitre : méthodes et techniques utilisées au laboratoire) est

21% pour l’échantillon B1 ; et 21, 4% pour l’échantillon B2.

4-4-2-Indice de plastiscité

L’indice de plasticité (cf. chapitre : méthodes et techniques utilisées au laboratoire) est

de 24, 5% pour l’échantillon B1, et de 24, 9% pour l’échantillon B2.

On peut déduire de cette étude que l’indice de plasticité des argiles blanches de la

formation de Demja est relativement élevé si on le compare à celui d’une argile réfractaire

(AGS, 2002), ce qui est conforme aux analyses minéralogiques et chimiques prouvant le

caractère plastique de ces argiles.

4-5-Coulabilité

Les résultats de cette étude sont présentés dans le tableau 7 et la figure 28.

Au cours de cette étude, il a été constaté, qu’à partir de 0,53% du contenu en

défloculant qui est le carbonate de sodium (Na2CO3) la viscosité est minimale et stable. On

peut en déduire que les échantillons d’argiles blanches B1 et B2 présentent une coulabilité

optimale à 0,53% du défloculant.

97
Défloculant Viscosité
(%) (Poise=g/cm.s)

0,31 2 500
0,37 1 440
0,45 840
0,53 675
0,61 650
0,7 588
0,79 613
0,91 650

Tableau 7 : Valeurs de la viscosité en fonction du défloculant : échantillons B1 et B2

3 500

3 000

2 500
Viscosité (g/cm .s)

2 000

1 500

1 000

500

0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Fig. 28 Courbe de défloculation : échantillons B1 et B2

4-6-Caractéristiques technologiques

La détermination des caractéristiques technologiques a été menée sur des briquettes

confectionnées à partir des pâtes des deux échantillons B1 et B2. Ces briquettes d’essai dont

98
leur face supérieure est marquée par deux traits suivant les diagonales qui servent à mesurer le

retrait dû au séchage et à la cuisson, ces briquettes d’essai ont été séchées à l’étuve à 110°C,

puis cuites à différentes températures.

4-6-1-Dilatomètrie

Les résultats obtenus sont donnés sous forme graphique sur la figure 29.

L’interprétation que l’on peut en faire est la suivante :

-le segment AB de la courbe correspond à une dilatation du matériau étudié qui s’opère de

façon quasi-linéaire entre 200 et 700°C.

- L’intervalle BC indique la fin de la dilatation et l’amorce à partir de 700°C de la

contraction. Cette dernière évolue de façon linéaire jusqu’à 950°C sous l’effet du frittage qui

renseigne sur l’aptitude des grains à réagir entre eux pour devenir cohésifs et se densifier :

c’est le début de l’apparition de la phase fusible.

- L’intervalle CD : La phase fusible bien développée permet le frittage complet et la

contraction du matériel, c’est le retrait. Au cours de cette phase et vers 1000°C, on peut avoir

la formation de la mullite par la transformation de l’illite de la pâte d’argile (Bernache-

Assollant, 1993).

- Le segment DE correspond à la phase de refroidissement et d’achèvement de l’opération de

cuisson, il est quasi linéaire.

Entre 950°C et 1040°C, la phase fusible apparaît en grande partie. C’est un intervalle

de température de frittage moyen (90°C), ce qui donne l’occasion aux grains de réagir

correctement entre eux et donner des matériaux qui auront une tenue à la déformation à des

hautes températures, ce qui est un atout favorable pour la production céramique.

99
7

C
6 B
5

1 A
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200
-1 Tem péra ture en °C

-2
dl/l0

-3

-4

-5

-6

-7

-8

-9

-10 D

-11

-12 E
-13

Fig. 29 Courbe de dilatomètrie des échantillons B1 et B2

100
La courbe de la dilatomètrie montre que les argiles de la formation de Demja vont être

enfournées jusqu’à une température de 1040°C. Au-dessus de cette limite de température, la

grésification se poursuit, la porosité ouverte devient nulle, la porosité fermée se développe. Ce

qui est néfaste à la densification ultérieure.

4-6-2-Résistance mécanique à la flexion (RMF)

L’essai a été réalisé sur des briquettes cuites à 950°C, à 1000°C, à 1050°C et à

1100°C. Les résultats obtenus sur les deux échantillons étudiés sont consignés dans le tableau

8 et la figure 30.

Comme on pouvait s’y attendre, la résistance mécanique à la flexion augmente avec la

vitrification jusqu’à un certain point où elle est trop élevée, et le matériel devient cassant.

Pour les deux échantillons, la température 1050°C représente cette limite à la

résistance mécanique à la flexion. A des températures supérieures, le développement de la

porosité fermée décroît la densité du matériel, ce qui se traduit qu’au refroidissement, on

obtient des produits ayant une résistance mécanique à la flexion plus faible, différente de celle

d’un matériel compact.

D’après ces résultats, ces argiles sont utilisables dans le domaine de la fabrication des

carreaux sols et les produits sanitaires sans être rompues ou détériorées par les contraintes

locales (Minera Sabater, 2003). Mais il faut toujours comparer avec les valeurs des autres

essais technologiques, en particulier l’essai de dilatomètrie qui détermine la température de

cuisson maximale (1040°C) (même à 1040°C, la résistance mécanique à la flexion est forte).

101
RMF à 950°C RMF à 1000°C RMF à 1050°C RMF à 1100°C
EchantillonB2 320 403 735 Matériel
cassant
Echantillon B2 352 422 709.5 Matériel
cassant
Commentaire Forte Forte Très forte Matériel
cassant

Tableau 8 : Résistance mécanique à la flexion des échantillons B1 et B2

800
700
RMF (Kg.f/cm2)

600
500
Echantillon B1
400
Echantillon B2
300
200
100
0
900 950 1000 1050 1100 1150
Temp éra ture °C

Fig. 30 Courbes de résistance mécanique à la flexion des échantillons B1 et B2

4-6-3- Perte en poids à la cuisson

On rappelle qu’à 500°C, les échantillons perdent leur eau de constitution. Entre 700 et

900°C, plusieurs réactions se produisent (chapitre : méthodes et techniques utilisées au

laboratoire).

102
Les pourcentages de la perte en poids à des températures de 950°C, 1000°C et 1050°C

sont fournis dans le tableau 9.

950°C 1000°C 1050°C


Perte en poids (%) B1 7 7,2 7,3
Perte en poids (%) B2 6,9 7,13 7,15

Tableau : 9 Perte en poids des échantillons B1 et B2

On remarque que la perte en poids est à peu près constante (7%) quelle que soit la

température et quel que soit l’échantillon. Ce pourcentage concerne surtout l’eau moléculaire,

l’oxydation de FeO et la décomposition des sulfates. Ces pourcentages sont très tolérables, ce

qui rend le matériau très rentable pour l’exploitation industrielle.

4-6-4-Retrait à la cuisson

Les pourcentages du retrait à la cuisson déterminés à des températures de cuisson de

950°, 1000° et 1050°C, sont données dans le tableau 10.

On a constaté que le retrait augmente avec la vitrification du matériel étudié à des

températures de cuisson élevées. La diminution du volume du matériel est généralement due à

la disparition progressive de la porosité. On dit qu’il y a frittage du produit. L’évolution du

volume apparent dépend de la dilatomètrie qui met en évidence une diminution du volume qui

à son tour entraîne une compaction du matériau par disparition des vides inter-granulaires.

950°C 1000°C 1050°C


Retrait sur la longueur 9% 12% 12%
B1
Retrait sur la longueur 10.9% 11.9% 12.1%
B2

Tableau : 10 Retrait à la cuisson des échantillons B1 et B2

103
14%
Retrait sur la longueur

12%
10%
Retrait sur la
8% longueur B1
6% Retrait sur la
longueur B2
4%
2%
0%
950°C 1000°C 1050°C
Tem péra ture

Fig. 31 Courbes de retrait à la cuisson des échantillons B1 et B2

4-6-5–Porosité

Les valeurs de la porosité déterminées à des températures de cuisson de 950°, 1000° et

1050°C, sont figurées dans le tableau 11 et la figure 32.

950°C 1000°C 1050°C 1100°C


Porosité B1 4,7% 0,5% 0,3% 4%
Porosité B2 5% 0,8% 0,2% 4,5%

Tableau : 11 Porosité des échantillons B1 et B2

104
6,00%

5,00%

4,00%
Porosité

B1
3,00%
B2
2,00%

1,00%

0,00%
0 1 2 3 4 5
Tempéra ture

Fig. 32 Courbes de porosité des échantillons B1 et B2

Il est à noté que la porosité d’un matériel céramique est composé par une porosité

ouverte, et une porosité fermée.

A 1050°C, la porosité ouverte est très faible pour les deux échantillons B1 et B2. Cette

évolution de la porosité suit l’évolution de la texture du matériel en fonction de la température

de cuisson. A cette zone de température (1000°C à 1050°C) correspond à la contraction du

matériel après son frittage complet par réduction des espaces inter granulaires. Mais lorsqu’on

dépasse une certaine valeur de température, la réduction des espaces inter granulaires conduit

à de micro alvéoles contenant des gaz empoisonnés. A 1100°C, ces alvéoles formant la

porosité fermée ont tendance à s’agglomérer par coalescence pour se développer en

boursouflant le matériau. Au refroidissement, on obtient des produits ayant des propriétés

différentes que celles des matériaux compacts (Thevenot, 1992).

On déduit que les argiles blanches de la formation de Demja vont être enfournées à

une température qui ne dépasse pas 1050°C, peuvent être utilisées dans la fabrication des

105
carreaux sols (porosité ouverte comprise entre 2 à 5%) et les produits sanitaires (porosité

inférieure à 0.5%) (Ikaya, 2004).

4-6-6-Couleur après cuisson

A 1050°C, les briquettes des deux échantillons B1 et B2 ont une couleur très favorable

(blanc-crème), mais elle devient foncée avec l’augmentation de la température de cuisson

(tableau 12) (fig. 33).

Couleur Couleur Couleur


avant cuisson à 1050°C à 1175°C
Echantillon B1 blanchâtre blanc-crème crème-grise
Echantillon B2 blanchâtre blanc-crème crème-grise

Tableau : 12 Variation de la couleur des échantillons B1 et B2 avant et après cuisson

Echantillon B1 Echantillon B2

950°C

1000°C

1050°C

1100°C

1150°C

Fig. 33 Variation de la couleur des échantillons B1 et B2 à 950, 1000, 1050 et 1150°C

106
5-Conclusion

L’anticlinal de Jbel Kharrou constitué des terrains ordoviciens composés de trois

formations :

la formation gréseuse de Drioukat qui est la plus ancienne ;

la formation argileuse de Demja ;

la formation gréseuse d’Allahia qui est la plus récente, son extension est plus de 30

Km2.

La formation de Demja affleure sur plus de 2 kilomètres. Elle est constituée de

couches de pélites argileuses avec des niveaux quartzitiques.

L’analyse minéralogique des échantillons B1 et B2, prélevés de la formation de Demja

à l’affleurement, indique la présence des illites comme minéral prédominant, du quartz et

quelques autres minéraux en traces (natrolite, jarosite, plagioclase…).

L’analyse chimique des échantillons B1 et B2 montre leur faible teneur en Fe2O3 (0,72

et 0,79%).

Les essais technologiques ont démontré des propriétés industrielles convenables de ces

argiles. Avant tout, un intervalle de frittage moyen de 90°C et une température de cuisson de

1040°C. La couleur blanc-crème des briquettes cuites à cette même température, est très

favorable pour un emploi en industrie céramique. La résistance mécanique à la flexion est très

forte à 1050°C, ce qui est un facteur favorable pour l’incorporation de ces argiles dans le

domaine de la fabrication des carreaux de revêtement des sols et des produits sanitaires. La

perte au feu à 1040°C est très tolérable (7%). Le retrait à la cuisson, légèrement élevé (12%),

peut être corrigé par l’ajout d’un dégraissant (sables, verre broyé, chamottes, feldspaths,

pegmatites ou autres substances à caractère non hydraulique).

107
En définitive, les argiles de la formation ordovicienne de Demja faisant partie de

l’anticlinal de Jbel Kharrou, dans le massif des Rehamna, peuvent être considérées comme

des argiles plastiques ou grésantes de très bonne qualité, appellées aussi argiles spéciales

pouvant trouver application dans l’industrie céramique.

B-Sondages

1-Introduction

Nos premières recherches avaient porté sur deux échantillons B1 et B2 les plus

représentatifs, prélevés en surface des argiles blanches de la formation de Demja. Les résultats

probants fournis par ces deux échantillons ont conduit à la réalisation de quatre sondages

carottés pour étudier l’évolution en profondeur de la formation porteuse en ce qui concerne la

détermination de l’épaisseur de la partie altérée et décolorée, la fréquence des fractures

ferruginisées et la variation de la charge sableuse, d’une part. Et procéder à l’évaluation des

potentialités du secteur notamment la puissance de la couche argileuse, d’autre part (fig. 34).

Plusieurs échantillons, prélevés des carottes des sondages, ont été étudiés dans le laboratoire

de Minera Sabater en Espagne pour caractériser leur qualité technologique.

Nous avons programmé une campagne de quatre sondages carottés totalisant 166, 49

mètres (tableau. 13). Ces sondages réalisés sont verticaux, situés approximativement au centre

de notre zone d’étude, on s’est limité à un secteur où affleure la formation de Demja (fig. 35).

Les conditions morphologiques et géologiques sont avantageuses. La détermination de leur

profondeur a été arrêtée pour des raisons techniques dans les argilites noires, sans toucher les

quartzites. On note aussi qu’on a profité de l’existence de quelques tranchées exécutées par

une autre société pour choisir cette zone d’étude.

108
Fig. 34 Réalisation du sondage n°2

N° du sondage Profondeur du Coordonnée Lambert Coordonnée Lambert


sondage (mètres) (X) (Y)
1 28,1 285,80 209,4
2 44,25 286,5 209,25
3 23 284,5 208,4
4 71 287,15 211,5

Tableau : 13 Les coordonnées Lambert et la profondeur des sondages réalisés dans la


formation de Demja

109
Fig. 35 Situation des sondages n°1, 2, 3 et 4

110
On rappelle que notre échantillonnage minéralogique géochimique et technologique

(échantillons : B1 et B2) a été effectué dans cette zone où la Société Minera Sabater a réalisé

de nouvelles tranchées (fig. 36).

Fig. 36 Tranchée réalisée par la Société Minera Sabater

2-Apports géologiques des sondages

La réalisation de ces sondages a apporté de bons résultats notamment pour la

connaissance de l’aspect de la couche argileuse (El Yakoubi & Aberkan, 1999). IL s’agit des

argilites noires à aspect schisteux qui représentent la partie de base et la plus puissante de la

formation argileuse; vers le toit, elles passent progressivement aux argilites blanchâtres ou

111
rougeâtres. Enfin elles sont remplacées par des argilites blanchâtres dans la partie la plus

haute de la couche argileuse (fig. 37, 38, 39, et 40).

Quant à la sédimentation argileuse de l’Ordovicien au sein du bassin des Rehamna

orientaux et quant à notre secteur en particulier, on déduit de ces travaux réalisés qu’il y a une

certaine homogénéité latérale de la couche argileuse qui présente toute fois certaines

variations verticales de faible importance.

Dans la partie basale de la couche argileuse ordovicienne, les argiles noires

apparaissent à des niveaux plus au moins variables dans les quatre sondages exécutés. Dans

les sondages 2 et 4 (fig. 35), les argiles noires sont bien développées. Elles se sont formées

dans un bassin relativement peu profond et réducteur. La preuve, c’est la présence de la

matière organique et de la pyrite. Dans le sondage 1, les argiles noires sont peu développées

par rapport aux sondages 2 et 4. Par contre dans le sondage 3, les argiles noires sont

remplacées par des argiles blanches sableuses.

Enfin, on peut conclure, que la profondeur du bassin ordovicien au sein du secteur

étudié était très variable. Le bassin était semblablement moins profond dans la partie sud-

ouest du secteur où les argiles noires sont remplacées par des argiles blanches sableuses. La

répartition de ces faciès marins a été probablement liée à la morphologie du bassin ordovicien.

Les variations verticales de faciès observées dans les sondages (nature et granulométrie des

faciès) semblent être en relation avec des changements morphologiques du bassin qui auraient

été contrôlés par une activité tectonique locale (subsidence) ou régionale. Les fluctuations

climatiques ne sont pas à écarter, ces phénomènes naturels auraient, à leur tour, contrôlé les

variations d’une activité biologique à laquelle on peut attribuer les changements dans la teneur

en matière organique observés dans les carottes des sondages.

112
1,2 m
a
b
2,6 m
3,2 m

c
Légende :
6,8 m

7,7m
d Argiles rouges

e Argiles blanches
11m Argiles rouges à hématites

f
,
Argiles gris noires,
noires, sablleuses et compactes
13,5m
a, b, c, d, e, f, g et h : Situation des échantillons
analysés

17m

22,2m

h
23,6m
24 m

26,1m

28,1m

Fig. 37 Log lithostratigraphique du sondage n°1


X=285,80
Y=209,4

113
Fig. 38 Log lithostratigraphique du sondage n°2
X=286,5
Y=209,25

114
a
2, 45m
3m

b
4, 7m

c
7,1m

Légende :
d Argiles blanches avec des pas sages
ferruginis és entre les fissures
12, 30m Argiles rouges avec hématites
Argiles blanches, sableuses avec pass ages
14,2m ferruginisés et hématites
14,5 m
Argiles blanches, sableuses avec de
rares traces de gypses
17, 5m
a, b, c, d et e : Situation d es échantillons analys és

19,5m

23m

Fig. 39 Log lithostratigraphique du sondage n°3


X=284,5
Y=208,4

115
Fig. 40 Log lithostratigraphique du sondage n°4
X=287,15
Y=208

116
3-Analyse chimique des échantillons prélevés des sondages 1,2,3 et 4

L’analyse géochimique est basée sur 24 échantillons prélevés à partir des carottés des

sondages (fig. 41). On rappelle que cette analyse a été faite au laboratoire Minera Sabater en

Teruel (Espagne). Les résultats de cette analyse sont résumés dans les tableaux 14, 15, 16, 17

et 18. On en tire les remarques suivantes :

-la moyenne des teneurs en SiO 2 est assez élevée, elle dépasse 59% pour tout type

d’échantillonnage. celle de Al2 O3 va de 20 à 26% dans les quatre sondages à l’exception de

l’échantillon g4 où elle est de 12% ;

-la somme des teneurs en Fe2 O3 et TiO 2 est bien acceptable pour les échantillons blancs, mai,

un peu élevée pour les échantillons rouges. La moyenne des pourcentages en Fe 2O3 et TiO2

est généralement inférieure à 1,529% dans les niveaux supérieurs de la couche argileuse;

-le tableau 14 révèle que l’échantillon g4, de couleur noire, correspondant aux argiles noires,

avec matière organique (présence de P2 O5 ), ces argiles sont formées dans un milieu

relativement profond témoigné par la présence de la pyrite. Ceci se traduit par le taux élevé en

fer (3%) par rapport aux niveaux supérieurs de la couche argileuse. Le taux enregistré en fer

et titane donne des pâtes de couleur foncée après cuisson (argile qui cuit blanc présente une

teneur en fer, titane et manganèse ne dépassant pas 1.5% d’après Ikaya (2004)). La perte au

feu est abondante (22%), elle est due à la présence de la matière organique.

Les teneurs enregistrées en SO4 et CaO, attestent la présence de gypse comme dans le

cas des échantillons B1 et B2.

Les taux des alcalins et des alcalino-terreux va à 7%.

117
éch SiO2 Al2 O3 Fe2O 3 K2 O Na2O CaO MgO TiO2 SO 4 P.F
a 55.8% 26.8% 2.94% 3.72% 0.98% 0.3% 0.22% 0.3% 0.4% 8.54%
b 64% 23% 0.57% 4% 1.05% 0.2% 0.23% 0.2% 0.2% 6.17%
c 59.3% 21% 1.2% 3.26% 1.56% 0.3% 0.24% 0.3% 0.2% 13.64%
d 63.6% 20.5% 3.23% 3.47% 1.19% 0.4% 0.23% 0.26% 0.45% 6.67%
e 59% 23% 2.53% 3.59% 1.46% 0.22% 0.23% 0.28% 0.35% 9.34%
f 62.4% 21.3% 1.18% 3.56% 1.24% 0.5% 0.25% 0.4% 0.3% 8.87%
g 57.3% 23.5% 2% 3.94% 1.22% 0.1% 0.15% 0.54% 0.6% 10.65%
h 60.5% 22.5% 0.7% 3.73% 1.08% 0.7% 0.22% 0.35% 0.2% 10.02%
60.2% 22.7% 1.794% 3.66% 1.223% 0.34% 0.22% 0.32% 0.33% 9.23%
Tableau : 14 Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 1

éch SiO2 Al2 O3 Fe 2O3 K2 O Na2 O CaO MgO TiO2 SO4 P.F
a 59.7% 21.7% 2.12% 3.37% 2.19% 0.23% 0.5% 0.1% 0.15% 9.94%
b 64.5% 21% 1.53% 3.46% 1.22% 0.33% 0.3% 0.24% 0.14% 7.28%
c 61.9% 24.3% 1.47% 3.68% 1.25% 0.26% 0.32% 0.54% 0.16% 6.12%
d 64% 22.5% 1.74% 3.46% 1.11% 0.31% 0.35% 0.21% 0.02% 7,01%
62.5% 22.38% 1.715% 3.49% 1.443% 0.28% 0.36% 0.27% 0.11% 7.58%
Tableau : 15 Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 2

éch SiO2 Al2 O3 Fe2O 3 K2 O Na2 O CaO MgO TiO 2 SO 4 P.F


a 54% 20.7% 1.56% 3.28% 1.27% 0.34% 0.66% 0.12% 0.01% 18.06%
b 64% 22.6% 0.85% 3.6% 1.43% 0.23% 0.25% 0.24% 0.12% 7.16%
c 61% 23.2% 1.23% 3.66% 1.25% 0.32% 0.26% 0.3% 0.10% 8.68%
d 62.7% 20% 2.26% 3.43% 1.51% 0.28% 0.35% 0.41% 0.15% 8.91%
e 64% 20.8% 1.42% 3.38% 1.29% 0.10% 0.21% 0.22% 0.28% 8.3%
61.1% 21.46% 1.464% 3.47% 1.35% 0.25% 0.34% 0.25% 0.13% 10.22%
Tableau : 16 Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 3

éch SiO2 Al2 O3 Fe 2O3 K2 O Na2 O CaO MgO TiO2 SO4 P.F
a 63% 22.3% 0.63% 3.35% 1.23% 0.36% 0.25% 0.18% 0.21% 8.49%
b 62.8% 22% 0.85% 3.4% 1.31% 0.41% 0.26% 0.13% 0.17% 9.03%
c 62.3% 22.5% 0.67% 3.56% 1.21% 0.58% 0.32% 0.23% 0.16% 8.47%
d 54% 26% 1.31% 3.19% 1.83% 0.12% 0.32% 0.10% 0.10% 13,03%
e 62% 21.5% 2.76% 3.31% 1.06% 0.19% 0.56% 0.14% 0.12% 8.36%
f 63% 23% 0.64% 3.52% 1.19% 0.32% 0.41% 0.12% 0.17% 7.63%
61.2% 22.88% 1.143% 3.42% 1.305% 0.33% 0.35% 0.15% 0.15% 10,05%
Tableau : 17 Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 4

écht TiO2 Al2 O3 SiO2 Fe2 O3 CaO K2O MgO Na2 O SO 4 P2O5 P.F
g4 0.66% 11.59% 59.15 2.94% 0.18% 2.40% 0.57% 0.32% 0.41 0.27% 21.5 %
Tableau 18 : Analyse chimique d’échantillon de couleur noire provenant du sondage 4

118
Fig. 41 Carottes des sondages

4-Conclusion

Les résultats géologiques des sondages réalisés au sein du secteur ainsi que les essais

géochimiques nous ont permis de connaître les variations verticales de la formation porteuse

c’est à dire la formation de Demja dans les compositions lithologiques et qualités

géochimiques. Ces dernières nous ont renseigné en gros sur la qualité technologique de ces

argilites de Demja. Nous déduisons :

-la présence d’une morphologie favorable dont résulte une intéressante puissance de la couche

argileuse, elle est de 55 mètres dans le sondage 4. Cette puissance diminue jusqu’à à peu prés

22 mètres dans le sondage 1 en faveur d’argilites noires représentant un faciès de mer peu

profonde à milieu réducteur ;

119
-à partir de ces sondages, on peut affirmer une homogénéité de la couche argileuse en ce qui

concerne sa partie supérieure de couleur blanchâtre ou rougeâtre.

Les analyses géochimiques réalisées au laboratoire Minera Sabater à Teruel (Espagne)

ont démontré la plasticité de ces argiles (le taux des alcalins et des alcalino-terreux est

supérieur à 4%) avec des couleurs très favorables après cuisson des échantillons provenant

des niveaux supérieurs.

L’analyse chimique de l’échantillon g4 considéré comme le plus représentatif des

argilites noires de la couche basale montre que ces argilites noires sont relativement de

mauvaise qualité puisque leur taux d’alumine est très bas. Leur teneur en fer et titane, et leur

perte au feu sont relativement élevées.

120
Chapitre 3 : Secteur de Benhmed

1-Situation géographique et cadre géologique général

1-1-Introduction

L’exploitation d’argiles de Benhmed a commencé depuis les années quarante (1941 à

1946). Il s’agit des petits gisements d’argiles blanchâtres destinées aux pâtes céramiques de

Smaprec. Actuellement, plusieurs carrières d’exploitation de ces argiles sont localisées dans la

région de Souk Ejemaa des Rhyah au Nord Ouest de la ville de Benhmed.

L’exploitation intéresse aussi bien les formations argileuses rouges attribuées au Trias

que les argilites de couleurs variables résultant de l’altération des schistes siluriens et

dévoniens.

Comme pour le secteur des Rehamna orientaux. Cette partie de ce mémoire concerne

le contexte géologique, et la détermination des caractéristiques géochimiques, minéralogiques

et technologiques des argiles rouges triasiques, et des schistes altérés paléozoïques pour

évaluer leur aptitude à être utilisés dans les domaines de la céramique.

1-2-Situation géographique du secteur étudié

Le secteur étudié est situe à 16 km au Nord Ouest de la ville de Benhmed, on y accède

depuis Casablanca d’abord par la route de Berrechid, puis, la route principale n° 13 qui relie

Berrechid à Benhmed jusqu'à l’ancienne maison cantière à 21 km. Les affleurements des

schistes paléozoïques et des argiles du Trias sont à proximité de la route principale. Ils sont

accessibles par des pistes carrossables (Fig. 42).

121
La zone est couverte par la carte topographique au 1 /50 000 de Benhmed. Elle est

située à l’intérieur du rectangle déterminé par les points des coordonnées :

X=314 à 322

Y= 281 à 288

1-3-Géologie des terrains de Benhmed

1-3-1-Limites géologiques

Les terrains de Benhmed ou Chaouia Sud comme définis par H. Termier & G. Termier

(1951), se situent à la limite SE du basin triasique de Berrechid-El Gara-Benslimane (fig. 43).

Ce dernier s’étend parallèlement à la côte atlantique dans le Nord-Ouest de la Meseta

occidentale (Lyazidi, 2003). Les terrains de Benhmed jusqu’à présent, peu étudiés, sont

limités au Sud par le Crétacé affleurant dans le plateau des phosphates. Au Nord et à l’Ouest

par le bassin triasique de Berrechid-El Gara-Benslimane à L’Est par le môle d’El Gara d’âge

paléozoïque.

122
Skhirat
Nord
Bouznika

Ben-Slimane

Mediouna

Berrchid EL-Gara
Azemmour

Benhmed
Settat
Rou te p r
incipale. 1 3

Khouribga Oued-Zem

Secteur étudié El-Borouj


Fkih-Ben-Saleh
10km
Echelle

Fig. 42 Situation géographique du secteur étudié

1-3-2-Travaux antérieurs

Les premières découvertes stratigraphiques dans la région de Benhmed ont été

indiquées dès le début du siècle précédent par Gentil en 1909 (H. Termier & G. Termier,

1951), qui a rencontré le Coblenzien, Douvillé (1910) in H. Termier & G. Termier (1951) a

déterminé des faunules recueillies par Jourdan en 1924. Beaugé (1924) et Rollande (1924) in

H. Termier & G. Termier (1951) rencontraient le Gothlandien, Russo (1924) in H. Termier &

G. Termier (1951) marqua une petite tache de Coblenzien au Nord de Benhmed. En 1948 H.

Termier & G. Termier ont découvert dans la région le Famennien, le Strunien et le Viséen.

123
H. Termier & G. Termier (1951) ont repris l’étude sur le Maroc central, mais cette

fois sur la région de Benhmed, dont ils ont détaillé la stratigraphie, la paléobiologie et la

paléogéographie de ces terrains primaires.

Huvelin (1962) a visité et décrit un indice d’argile à mi-chemin entre Berrechid et

Benhmed (fig. 44). El Khachani (1987) a décrit quelques affleurements argileux dans cette

région avec des échantillonnages et des études au laboratoire (les analyses chimiques et essais

technologiques).

1-3-3-Description des terrains de Benhmed

Une couverture d’âge infracénomanien-Cénomanien recouvre en discordance un socle

paléozoïque très plissé, ou des argiles rouge triasiques. L’ensemble est localement couvert par

des dépôts quaternaires.

1-3-4- Stratigraphie

a-Primaire : le primaire de Benhmed, très plissés, affleurant par endroits, est recouvert par

des terrains post-paléozoïques. Leur subdivision stratigraphique est difficile à établir parce

que les terrains distincts sont assez nombreux et plusieurs entre eux sont peu fossilifères et les

rapports de ces terrains entre eux sont masqués par des formations ultérieures ou par des terres

végétales et les cultures (H. Termier & G. Termier, 1951).

124
290 300 310 320 330
i que Nord
Mohammedia

la n t
At
Casablanca Ou 340
ed Benslimane
Ne
fifil

330
Ou
ed
r M 320
Mediouna
s eu el
a s ah
Nou
ld
e
Seu i
310

Berrechid El-Gara
300

Secteur étudié a ra 290


El -G
le d'
5 Km

280
Crétacé et Plio-Quaternaire
Agiles rouges Série volcano-sédimentaire
Basaltes intercalaires en afleurement du bassin triasique de
Berrechid-El Gara-Benslimane
Basaltes intercalaires sous recouvrement

Paléozoïque
Failles post-hercyniennes

Fig. 43 Carte géologique simplifiée du bassin de Berrchid-El-Gara-Benslimane et situation du


secteur étudié (Lyazidi, 2003, modifiée)

125
Be
rre
ch
id

è re
a nti
o nc
a is
M
El-Ga ra

Q
Q Souk el Jemaa

Q Q Be
Q 434m nhm
Q Q ed
285.00
Q
Q
310 .00

315.0 0
+435m Q Quaternaire
Cécomanien
Nord 1 Sud Schistes du Llandeilo supérieur
(1= argiles blanches)
Q
Coupe schématique N-S passant par l'indice argileux

Fig. 44 Carrière de Rhyah d’après Huvelin (1962)

H. Termier & G. Termier (1951) ont subdivisé approximativement les terrains de

Benhmed en trois secteurs (Tab. 19):

secteur ouest : compris entre les coordonnées verticales Lambert 312 et 320. L’Ordovicien est

mal représenté, il affleure dans certains endroits : cas de carrière de Rhyah à Souk-Jemaa où

le faciès est schisteux ( Huvelin, 1962) (fig. 44). Ce secteur ouest offre du Gothlandien

schisteux, contenant des graptolites, et probablement plusieurs niveaux du Ludlow au

Siégénien (H. Termier & G. Termier, 1951). Selon ces auteurs, l’absence des autres termes

paléozoïques qui sont présentés plus à l’Est est imputable aux érosions antecrétacées ;

126
secteur médian : compris entre les coordonnées Lambert 320 et 328. Ce secteur montre un

Emsien composé par des calcaires et grauwackes, un mince Eifélien schisteux, un Frasnien

supérieur schisteux, peu développé et un Viséen transgressif. On note la présence de plusieurs

lacunes: celles de Givétien, du Frasnien inferieur, du Famenien et du Tournaisien (H. Termier

& G. Termier, 1951) ;

secteur est : compris entre les coordonnées Lambert 328 et 350, dans ce secteur affleure

l’Emsien comme celui du secteur médian. Un Famennien schisteux très développé (présence

des goniatites) et un Viséen inférieur à puissante série de schistes, calcaires, grauwarckes et

quartzites. On remarque l’absence de l’Eifélien, le Gévitien, le Frasnien, le Strunien et le

Tournaisien.

Le manque des termes stratigraphiques dans ces secteurs les un par rapports aux autres

est dû aux lacunes et aussi aux érosions tournaisiennes (H. Termier & G. Termier, 1951).

b-Secondaire : le Secondaire de Benhmed est composé de deux termes essentiels, les argiles

rouges triasiques et les calcaires blancs (Salvan, 1960). La base de la série mésozoïque du

plateau des phosphates présente parfois des niveaux conglomératiques et argileux à gypse

(Ettazarini, 2002).

Trias : Le Trias dans la région de Benhmed est transgressif sur le Paléozoïque. Au Maroc

central le Trias est localisé dans deux bassins, celui de Berrechid qui est le plus profond (1400

mètres) et le bassin de Médionna (150 mètres). La discontinuité du Trias dans ces deux

127
Secteur West Secteur médian Secteur Est
Viséen supérieur Absent Absent Schistes à
goniatites
inférieur Absent Minces placages Puissante série
de schistes,
calcaires,
grauwackes et
quartzites
Tournaisien Lacune (peut être Absent
due à une phase
bretonne)
Strunien Schistes et Absent
calcaires
Famennien Lacune ( peut Puissante série
être due à une de schistes à
phase acadienne) goniatites
Frasnien supérieur Schistes Absent
inférieur Lacune (peut être
Givétien due à une phase
mésodévonienne)
Eifélien Schistes Schistes
Emsien Calcaires et Calcaires et
grauwackes grauwackes
Siegénien Schistes
Gédinnien
Gothlandien Schistes à
graptolites

Tableau : 19 Rapport entre les terrains de Benhmed du Gothlandien au Viséen établi par
Termier & Termier (1951)

bassins est due aux érosions post-triasiques (Michard, 1976). Ces deux bassins sont

considérés comme un seul appelé, bassin triasique de Berrchid-El-Gara-Benslimane, ils sont

séparés par un seuil tectonique important c’est le seuil de Nouasseur-Benslimane (fig. 43). La

série volcano-sédimentaire du bassin de Berrchid-El-Gara-Benslimane est rapportée au Trias

supérieur-Lias inférieur reposant sur le Paléozoïque (Lyazidi, 2003). Elle comporte deux

128
niveaux argilo-salifères séparés par un complexe basaltique médian (Fig. 45). Cette

succession est reconnue dans plusieurs bassins triasiques marocains.

Fig. 45 Succession lithostratigraphique synthétique de la série volcano-sédimentaire du bassin


triasique de Berrechid-El-Gara-BenSliman d’après Lyazidi, (2003)
Colonnes : I. colonne lithostratigraphique ; II. nomenclature lithostratigraphique ; III.
principales séquences ; IV. attributions stratigraphiques ; V. descriptions macroscopiques

En effet, le Trias du Maroc central présente l’association de trois termes reconnus au

Maroc (Michard, 1976) :

un terme inférieur détritique et argilo-salifère à la base, c’est une alternance de grés,

conglomérats, pelites, passant à des argiles rouge salifères. Ce terme est le plus épais de la

série ;

129
un terme médian basaltique ;

un terme supérieur argilo-salifère, c’est une continuité de la série argilo-salifère inférieure.

Au-delà de l’épisode volcanique, les éléments détritiques sont réduits et les argiles dominent.

L’essentiel de cette série semble appartenir au Trias supérieur surtout à l’Infralias,

l’ensemble constitue la première série largement transgressive sur les terrains affectés par

l’orogenèse calédo-hercynienne (Michard, 1976).

Crétacé : le Crétacé est représenté par des calcaires infracénomaniens et cénomaniens (H.

Termier & G. Termier, 1951 et Michard, 1976).

c-Néogène continental :Le Néogène continental est composé de conglomérats comportant de

gros galets (H. Termier & G. Termier, 1951).

d-Quaternaire : on distingue cinq formations dans le Quaternaire de Benhmed (H. Termier &

G. Termier, 1951) :

Les alluvions anciennes ;

Les alluvions récentes ;

Les limons ;

Hamris provenant de remaniement des marnes triasiques ;

La croûte calcaire.

1-3-5-Paléogéographie des terrains primaires de Benhmed

H. Termier & G. Termier (1951) ont invoqué trois ordres de phénomènes en se basant

sur les rapports stratigraphiques des terrains des secteurs ouest, médian et est :

130
premier phénomène : les terrains dévoniens sont déposés par des mers très peu profondes ;

deuxième phénomène : au cours du Dévonien, de faibles mouvements orogéniques locaux et

intermédiaires dans le temps se sont produits entre l’orogenèse calédonienne et hercynienne.

Ce phénomène est montré à titre d’hypothèse dans le tableau par les lacunes dues aux phases

mésodévonienne, acadienne et bretonne ;

troisième phénomène : il s’agit des érosions tournaisiennes.

Les terrains primaires de Benhmed sont généralement considérés comme les plus

mobiles du massif hercynien central pendant la période du Dévonien, c’est une aire

fréquemment émergée ayant probablement subi plusieurs petites phases orogéniques

intermédiaires entre les paroxysmes calédoniens et hercyniens (H. Termier & G. Termeir,

1951).

131
2-Géologie du secteur étudié

2-1-Déscription du secteur étudié

Dans le secteur étudié, les formations paléozoïques, schisteuses sont très plissées et

faillées et affleure par endroits. Leur âge est rapporté au Dévonien et au Silurien. Elles

peuvent représenter des couleurs variables : panachée, grise, verdâtre et violacée. La variation

de la couleur est due aux infiltrations hydriques qui ont traversé le Crétacé (H. Termier & G.

Termier, 1951).

Les argiles rouges du Trias affleurent largement dans la région, notament le long de la

route principale n° 13 : cas de Sidi Nader Cghrir, Sidi Nader Lakbir et Al Keîdar Lazaîziya.

Une couverture infracénomanien-cénomaniènne sub-horizontale à caractère

transgressif recouvre en discordance le socle paléozoïque : cas de Koudiat Madensenis. Ou les

argiles rouges triasiques : cas d’Al Keîdar Lazaîziya, Sidi Nader çghir et Sidi Nader Lakbir.

L’ensemble est recouvert par des dépôts quaternaires récents.

132
2-2-Description des affleurements argileux

2-2-1-Koudiat Madensenis

Située dans le secteur ouest des terrains primaires de Benhmed, d’après la subdivision

de H. Termier & G. Termier (1951), à 1,5 kilomètres au Sud de la route principale n° 13. On

distingue deux formations (fig. 46, 47, 48, 49, et 50) :

Fig. 46 Vue panoramique de la colline de Koudiat Madensenis

La formation inférieure : composée de schistes altérés qui datent le Silurien (H. Termier &

G. Termier, 1951). La couleur est variable : panachée, gris-verdâtre et violacée dans le niveau

supérieur qui s’approche des calcaires infracénomanien-cénomaniens. Elle devient grisâtre

dans le niveau inférieur. L’existence de niveaux noduleux et des traces de diaclases de

direction variable N60 à N80 pour les unes et N120 pour les autres. Les schistes sont orientés

133
N30, leur pendage est 85/N. La puissance de cette formation est de 20 mètres. Les schistes

sont altérés jusqu’à une profondeur de 50 mètres (fig. 51, et 52).

Fig. 47 Coupe géologique de Koudiat Madensenis. On observe clairement les deux formations
géologiques : les calcaires infracénomanien-cénomaniens et les schistes siluriens de couleur
variable, allant du grisâtre dans le niveau inférieur au panachée lorsqu’on s’approche des
calcaires. L’ensemble est couvert par un manteau quaternaire et des végétations

La formation supérieure : composée par des calcaires infracénomanien-cénomaniens qui

recouvrent en discordance le socle paléozoïque, cette formation affleure par endroits sous un

manteau quaternaire récent. La puissance de cette formation est de 30 mètres.

134
N

Oulad Bouazza Lahrech W E

S Légende :
Sidi Nadir Lakbir
: alluvions quaternaires
Sidi Nadirçghir : couverture calcaire
Infracénomanien-Cénomanien
: argiles rouges du Trias
: calcaire gréseux du
Dévonien inférieur-Emsien
: Schistes et calcaires
Al Keîdar gréseux Dévonien-Emsien
Lazaîzia : schistes gréseux du
Gothlandien-Dévonien
Oulad Hammou : schistes à graptolites
et quartzites du Silurien
Bou Ghaidene : quartzites et grés du Caradoc

Koudiat : Route principale


Madensenis
1 0 Km

Fig. 48 Esquisse géologique du secteur étudié

135
Nord Sud

30m

Bh5
Bh1 Bh2
20m
10m

Bh3
Bh4

Calcaire infracénomanien-cénomanien
Schistes altérés siluriens

Fig. 49 Profil géologique de Koudiat Madensenis


infracénomanien-
Cénomanien

Calcaire
Silurien

Schistes altérés
10m

Fig. 50 Log lithostratigraphique de Koudiat Madensenis

136
Fig. 51 Niveau supérieur des schistes altérés

Fig. 52 Variation de la couleur des schistes siluriens du grisâtre dans le niveau inférieur, au
verdâtre, violacée et panachée dans le niveau supérieur en contact avec le calcaire
infracénomanien-cénomanien

137
Echantillonnage

Les échantillons 1, 2, 3, 4 et 5 prélevés sont localisés sur la coupe géologique de

Koudiat Madensenis (fig. 49). Dans le tableau 20, sont inscrits leur localité, leurs coordonnées

Lambert, leurs profondeur et leurs description lithologique.

Le gisement de Koudiat Madensenis est exploité par la Société Grocer pour la

fabrication des carreaux sols et murs (fig. 53).

Localité Coordonnés Lambert Localité de


dans la (feuille de Benhmed) l’échantillon
Echantillons région Description par rapport
étudiée X Y à la surface
du sol
1 317.50 282.90 Schistes 10m
altérés
verdâtres
2 318 282,70 Schistes 10m
altérés
violacés
3 Koudiat 318 282.80 Schistes 11m
altérés
Madensenis panachés
Schistes
4 318 282.50 altérés, 6m
micacés
grisâtres
5 318 282.90 Schistes 20m
altérés
panachés

Tableau 20 : Les caractéristiques générales des échantillons prélevés de Koudiat Madensenis

138
Fig. 53 L’extraction des schistes altérés par Grocer

2-2-2-Al Keîdar Lazaîziya

Situé dans le secteur médian des terrains de Benhmed, d’après la subdivision de H.

Teremier & G. Termier (1951), à 3,5 kilomètres au Nord de la route principale, on y accède

par des pistes carrossables, on distingue trois formations (fig. 48, 54, 55, et 56) :

La formation inférieure: composée par des schistes altérés dévoniens finement micacés de

couleur grise et noire à patine blanche, riche en matière organique. Ces schistes sont orientés

N130, leur pendage est 50/N avec des plis dejetés. La puissance de cette formation est 20

mètres.

139
La formation médiane : composée d’argiles rouges reposant sur un banc conglomératique de

1.5 mètres d’épaisseur, l’ensemble date le Trias. Ce banc conglomératique n’est visible que

sur quelques dizaines de mètres et de direction NNE.

Fig. 54 Coupe géologique d‘Al keîder Lazaîzia : la formation inférieure schisteuse de couleur
gris noire datant du Dévonien; la formation médiane d’argiles rouges triasiques; la formation
supérieure d’infracénomanien-Cénomanien composée du calcaire et du calcaire marneux.
L’ensemble est recouvert par le Quaternaire et des végétations.

N.B : Le banc conglomératique n’est pas visible dans ce profil, mais, affleure dans d’autres
points du gisement.

140
Les argiles rouges consolidées comportent des tâches blanches et verdâtres. Elles sont

massives et organisées en couches subtabulaires. Leur puissance globale est de 8 mètres. On

note également la présence du gypse dans ces assises argileuses marquant le caractère

évaporitique.

La formation supérieure : composée par le calcaire et le calcaire marneux

d’infracénomanien-Cénomanien qui recouvrent les argiles rouges triasiques. La puissance de

cette formation est de 20 mètres.

Nord Sud

20m

8m
1,5m

20m
10m

Calcaire marneux
infracénomanien-Cénom anien
Argiles rouges triasiques
Conglomérats
Schistes noirs dévoniens

Fig. 55 Profil géologique d’Al Keîdar lazaîziya

141
Trias Infracénomanien-
Cénomani en
Calcaire marneux

Argiles rouges avec banc conglomératique à la base


Dévonien

Schistes noirs
10m

Fig. 56 Log lithostratigraphique d’Al Keîdar lazaîziya

Echantillonnage

Nous avons prélevé un échantillon (7) de schiste noir de la surface.

Actuellement ce gisement est occupé par la Société Facemag qui exploite les argiles

rouges triasiques pour la briqueterie.

2-2-3-Sidi Nader çghir

Situé dans le secteur ouest des terrains de Benhmed, d’après la subdivision de H.

Termier & G. Termier (1951), à 5 kilomètres au Nord de la route principale n°13, on y accède

par des pistes carrossables, on distingue deux formations (Fig. 48, 57, 58, 59, et 60 ) :

142
Fig. 57 Vue panoramique des deux collines de Sidi Nader çghrir et Lakbir

Fig. 58 Coupe géologique de Sidi Nader çghrir : la formation inférieure d’argiles rouges
triasiques, très puissante. Ces argiles affleurent largement dans la région en masse. Ces argiles
sont exploitées par la Briqueterie de Berrechid d’une manière pratiquement non sélective; la
formation supérieure du calcaire d’infracénomanien-Cénomanien.

143
La formation inférieure : composée par des argiles rouges triasiques qui affleurent largement

dans la région en masse, elles sont compactes et comportent des petites tâches blanches. La

puissance de cette formation dépasse 80 mètres (fig. 61) ;

La formation supérieure : composée par le calcaire infracénomanien-cénomanien. La

puissance de cette formation est 30 mètres (fig. 62).

Nord Sud

30m

x échantillon 8

80m
20m

Calcaire infracénomanien-cénomanien
Argiles rouges triasiques

Fig. 59 Profil géologique de Sidi Nader çghir

144
Infracénomanien
Cénomanie n
Calcaire

Argiles rouges
Trias
20m

Fig. 60 Log lithostratigraphique de Sidi Nader çghir

Echantillonnage

Un échantillon (8) a été prélevé des argiles rouges triasiques d’un niveau de 40 mètres

de hauteur par rapport à la base du profil. Le point du prélèvement a pour coordonnées

Lambert : X=318,50 et Y=285,90.

Le gisement de Sidi Nader çghir est exploité par la briqueterie de Berrechid pour la

fabrication des briques. La Société Grocer intègre ces argiles rouges dans des pâtes qui

servent à la fabrication des carreaux sols et murs.

145
Fig. 61 Formation inférieure de Sidi Nader çghrir : argiles rouges triasiques consolidées

Fig. 62 Calcaires infracénomanien-cénomaniens extraits de la formation supérieure de Sidi


Nader çghrir

146
2-2-4-Sidi Nader Lakbir

Situé dans le secteur ouest des terrains de Benhmed, d’après la subdivision de H.

Termier & G. Termier (1951), à 4 kilomètres au Nord de la route principale n°13. On y

distingue trois formations (fig. 48, 57, 63, 64, 65, et 66) :

Fig. 63 Coupe géologique de Sidi Nader Lakbir : la formation inférieure très puissante
composées de schistes siluriens de couleur grise; la formation médiane triasique; la formation
supérieure de calcaire infracénomanien-cénomanien.

La formation inférieure : composée par des schistes siluriens altérés finement micacés de

couleur verdâtre, violacée et panachée, le décapage déjà réalisé dans la région montre que ces

schistes deviennent sombres en profondeur et se chargent de plus en plus en matière

organique. On note la présence des niveaux ferrugineux. Ces couches schisteuses sont

orientées N45, leur pendage est 40/N. La puissance de cette formation dépasse 60 mètres ;

147
La formation médiane : Composée par des argiles rouges triasiques consolidées. La

puissance de cette formation est 6 mètres. Elle est moins importante par rapport à celle

rencontrée à Sidi Nader Cghir ;

Nord Sud

30m

6m

60m
10m

Calcaires d'infracénomanien-Cénomanien

Argiles rouges triasiques

Schistes siluriens altérés avec des niveuax ferrugineux

Fig. 64 Profil géologique de Sidi Nader Lakbir


Infracénomanien-
Cénomanien

Calcaire

Trias Argiles rouges


Silurien

Schistes altérés avec des niveaux ferrugineux


10 m

Fig. 65 Log lithostratigraphique de Sidi Nader Lakbir

148
La formation supérieure : Composée par le calcaire infracénomanien-cénomanien.

Les schistes altérés de Sidi Nader Lakbir sont exploités par la Société Gros Cerame

pour la fabrication des carreaux.

Fig. 66 Schistes siluriens extraits de la formation inférieure de Sidi Nader Lakbir

149
3-Résultats expérimentaux

Introduction

L’étude sur le terrain a été complétée par des études expérimentales : composition

minéralogique et chimique, et des essais technologiques. Ces études ont été exécutées sur 7

échantillons considérés comme les plus représentatifs des faciès argileux (El Yakoubi & al.,

2005 et 2006). Leurs caractéristiques sont citées dans le chapitre précédent. Ces échantillons

ont été traités au laboratoire des roches industrielles et géotechnique du Ministère d’Energie et

des Mines à Rabat concernant la réalisation des analyses géochimiques et des essais

technologiques.

Les analyses minéralogiques de ces échantillons ont été faites en Belgique au

laboratoire de l’Université de Louvain-La neuve dans le cadre d’une collaboration avec M.

Ouadia, Faculté des Sciences, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida.

3-1-Analyse chimique

La méthodologie adoptée dans cette analyse est citée dans le chapitre concernant les

méthodes et techniques du laboratoire.

Le tableau 21 donne la composition chimique élémentaire des échantillons étudiés.

Les échantillons des schistes altérés montrent un pourcentage assez faible en Al2 O3

compris entre 18 et 23%. Leur teneur en silice est élevée, atteint 59% dans l’échantillon 4. La

somme des taux en TiO2 , Fe2O3 et MnO va jusqu’à 6% dans l’échantillonnage noir

(échantillon 7). Et 5% dans les schistes altérés. Les pourcentages en alcalino-terreux ( CaO et

MgO ) et en alcalins ( K 2 O et Na2O ) sont très élevés et dépassent 15%.

Les argiles rouges triasiques présentent un taux plus faible en alumine par rapport aux

schistes altérés (14%). Leur pourcentage en SiO 2 est assez élevé (55%). Les teneurs en fer,

150
titane et manganèse sont respectivement 5%. Les taux en alcalins et alcalino-terreux sont

relativement élevés (14%).

Le pourcentage en soufre est négligeable pour tous les échantillons.

La teneur en silice est importante dans tous nos échantillonnages, mais, l’existence des

alcalins et des alcalino-terreux en forte quantité, et aussi le faible taux en alumine en

comparaison avec une argile réfractaire dont le taux dépasse 45% (AGS, 2002). Ces résultats

nous ont permis de classer les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges triasiques

comme argiles plastiques ou grésantes qui ne cuisent pas blanc car une argile qui cuit blanc, la

somme de ces pourcentages en TiO2 , Fe2O3 et MnO est toujours inférieure à 1.5 % (Ikaya,

2004).

Echantillons SiO2 TiO2 Al2 O3 Fe2O3 CaO MgO MnO K2 O Na2 O SO4 P.F Total
% % % % % % % % % % % %
Echt 1 : Schistes 53.89 0.79 21.00 4.79 2.80 2.32 0.103 2.16 1.34 0.52 9.69 99.40
altérés verdâtres
Echt 2 : Schistes 56.71 0.83 22.90 3.94 1.12 1.65 0.050 2.64 1.60 0.33 8.27 100.04
altérés violacés
Echt 3 : Schistes 47.50 0.72 18.02 3.94 6.43 4.97 0.103 2.16 1.60 0.40 14.23 100.07
altérés panachés
Echt 4 : Schistes 59.10 0.88 21.84 3.94 1.12 1.66 0.05 2.40 1.34 0.44 6.98 99.75
altérés micacés
grisâtres
Echt 5 : 51.5 0.74 21.02 3.94 3.91 3.30 0.07 2.16 1.06 0.43 12.02 100.15
Schistes altérés
panachés
Echt 7 : Schistes 57.21 0.84 21.84 5.08 0.84 1.33 0.103 2.40 1.07 0.28 8.27 99.26
altérés noirs
Echt 8 : Argiles 55.16 0.56 14.28 3.95 6.16 2.98 0.103 3.60 1.61 0.64 9.97 99.013
rouges

Tableau 21 : Analyse chimique des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7 et 8.


Echt : échantillon

151
3-2-Les analyses minéralogiques

L’identification minéralogique a été réalisée par diffraction aux rayons X. Deux

méthodes qui ont été utilisées ( les méthodes sont décrites dans le chapitre : méthodes et

techniques du laboratoire).

a-la méthode des préparations désorientées

La méthode des préparations désorientées nécessitant une poudre broyée. Cette

méthode donne des résultats en ce qui concerne la récupération totale de la roche. La

détermination des différentes phases cristallines est réalisée par le dépouillement des

diagrammes de diffraction (voir annexe).

b-la méthode des préparations orientées

La méthode des préparations orientées qui a pour but, la détermination des espèces

argileuses. La préparation obtenue sera déposée sur des lames qui vont être séchées, et

analysées par DRX en trois états :

état naturel ;

état glycérolé, pour modifier l’espace interfoliaire et distinguer les espèces argileuses

présentées ;

état chauffé, pour caractériser les minéraux sensibles à la chaleur tel que la kaolinite.

On a pu identifier les minéraux argileux à l’aide de dépouillement des

diffractogrammes des trois essais : naturel, glycérolé et chauffé de tous les échantillons

prélevés des différents faciès argileux du secteur de Benhmed. Les spectres de diffraction aux

rayons X des minéraux argileux sont figurés dans l’annexe (planches : 1 à 14).

152
Le tableau 22 résume les différentes phases cristallines et les espèces argileuses

identifiées par DRX des échantillons prélevés des différents faciès argileux dans le secteur de

Benhmed.

Echantillons Préparations désorientées Préparations orientées


1 Quartz, clinochlore, illite, ankerite, et 34.64% Illite
kaolinite 29.92% Kaolinite
25.19% Chlorite
10.23% Montmorillonite
2 Quartz, clinichlore, illite, Illite 30.7%
ankerite, kaolinite, et calcite (CaCO3) Kaolinite 32.28%
Chlorite et vermiculite 25.9%
Montmorillonite 7.8%
3 Quartz, clinochlore, illite, Illite 35.51%
Ankerite, et kaolinite Kaolinite 26.1%
Chlorite 25.7%
Montmorillonite 11.4%
4 Quartz, clinichlore, illite, Illite 36.99%
ankerite, kaolinite, et calcite (CaCO3) Kaolinite 32.94%
Chlorite 23.69%
Montmorillonite 6.3%
5 Quartz, clinichlore, illite, ankerite, et Illite 40.14%
kaolinite Chlorite 25.54%
Kaolinite 24.8%
Montmorillonite 9.4%
7 Quartz, clinochlore, illite, et kaolinite Illite 51.19%
Kaolinite 40.38%
Montmorillonite 7.6%
8 Quartz, clinochlore, illite, kaolinite, et Illite 79%
dolomite (CaMg (CO3)2 ) Montmorillonite 11%
Kaolinite 10%

Tableau 22 : Les différentes phases cristallines et les pourcentages des espèces argileuses
identifiées par DRX des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8

L’identification des phases cristallines montre la présence du quartz, et d’autres

éléments en proportions plus au moins variable tels que les illites, le clinochlore, et la

kaolinite. On note aussi la présence de la calcite CaCO 3 et l’ankerite Ca(Fe2+ , Mg)(CO3)2

dans les échantillons des schistes paléozoïques, et de la dolomite CaMg(CO3 )2 dans

l’échantillon 8 représentant les argiles rouges triasiques. Ce qui implique qu’une bonne partie

153
de la perte en poids pendant la cuisson doit être due à la décomposition de CaCO3 en donnant

CaO+CO 2 (Lefort, 1988).

La diffraction aux rayons X des lames orientées montre une prédominance l’illite et

kaolinite et un pourcentage intéressant en chlorite dans les schistes paléozoïques. L’illite est

le seul minéral majeur identifié dans les argiles rouges triasiques (79%). La montmorillonite

existe en faible quantité dans tous nos échantillonnages.

Malgré la présence de la kaolinite en proportion plus au moins importante dans les

schistes paléozoïques, l’existence des alcalins et des alcalino-terreux, et le fer en forte quantité

prouvée par les analyses chimiques donnent à ces schistes des applications moins appréciables

dans le domaine de la céramique.

D’après ces résultats, on conclut que les schistes paléozoïques et les argiles rouges

triasiques sont des matériaux plastiques, ce qui est conforme aux analyses chimiques.

En gros, on pense que les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges triasiques

peuvent servir à la fabrication de quelques produits céramiques, ce qui va être démontré par

des essais technologiques.

3-3-Rhéologie

3-3-1-Eau de gâchage

Les valeurs d’eau de gâchage des échantillons sont résumées dans le tableau 23.

154
Echantillon 1 2 3 4 5 7 8
Eau de 24 20 25 27 26 21 23
gâchage
Indice de 20 18 21 22 23 18 19
plasticité %

Tableau 23 : Les valeurs d’eau de gâchage et d’indice de plasticité I.P des échantillons
prélevés du secteur de Benhmed

3-3-2 Indice de plasticité

Pour tous les échantillons, l’indice de plasticité est relativement élevé en comparaison

avec celui des argiles réfractaires (AGS, 2002). Cette caractéristique de plasticité a été

confirmée par les analyses chimiques et minéralogiques (tableau 23).

3-4-Les caractéristiques technologiques

La détermination des caractéristiques technologiques a été réalisée à partir des

briquettes confectionnées des pâtes d’argiles provenant des sept faciès. La confection des ces

briquettes a été réalisée de la même manière que celles des échantillons B1 et B2 relative au

gisement de Jbel Kharrou. Ces briquettes d’essais ont été séchées à l’étuve à 110°C, puis

enfournées dans un four programmable qui nous permet de faire des cuissons à 900, 1000,

1100, 1200, et 1300°C.

3-4-1-Resistance mécanique à la flexion (RMF)

L’essai a été réalisé sur des briquettes confectionnées, et cuites à 900, 1000, et

1100°C. Les résultats obtenus sont figurés dans le tableau 24, et les figures 67, 68, et 69.

155
Echantillons RMF (kg.f/ cm2)

900°C 1000°C 1100°C

1 113 101 126

2 77 82 88

3 85 123 117

4 92 174 117

5 87 209 276

7 30 100 116

8 40 100 139

Tableau 24 : Résistance mécanique à la flexion : échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8

Rappelons que la résistance mécanique à la flexion augmente avec la vitrification du

matériel après cuisson, jusqu’à un certain point où la phase vitreuse devient très importante, le

matériel est, donc, cassant.

D’après les analyses chimiques, parmi les constituants des échantillons, il y a les

produits fusibles ou les fondants : les alcalins et les alcalino-terreux dont le taux va à 15%, et

celui de fer, titane, et manganèse qui atteint généralement 4, 5% et peut aller à 6 % dans les

schistes noires dévoniens (échantillon 7). Ainsi, ces constituants fondent et vont former une

phase liquide très importante vue leur taux très élevé. Cette phase liquide entre en réaction

avec les phases solides. Au refroidissement, on obtient des produits densifiés dont les

éléments sont liés par une phase de liaison vitreuse plus au moins importante selon le cas.

156
140
120

RMF(kg.f/ cm2)
100
1
80
2
60
3
40
20
0
900°C 1000°C 1100°C
température

Fig. 67 Courbes de RMF des échantillons 1, 2, et 3

300

250
RMF(kg.f/ cm2)

200
4
150 5

100 7

50

0
900°C 1000°C 1100°C
température

Fig. 68 Courbes de RMF des échantillons 4, 5, et 7

160
140
120
RMF( kg.f/ cm2)

100
80 8
60
40
20
0
900°C 1000°C 1100°C
température

Fig. 69 Courbe de RMF de l’échantillon 8

157
Pour les échantillons 3, 4, 5, et 7, la température 1000°C représente cette limite à la

résistance mécanique à la flexion. Quant aux échantillons 1, 2, et 8, même cuits à 1000°C, ils

ne présentent pas une phase vitreuse importante.

3-4-2-Perte en poids

Les pourcentages de la perte en poids à 900, 1000, et 1100°C sont fournis dans le

tableau 25.

Echantillons Perte en poids %

900°C 1000°C 1100°C

1 8 8 7

2 21 21 21

3 7 7 6

4 8 6 7

5 6 5 6

7 6 6 5

8 8 7 8

Tableau 25 : Perte en poids des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8

La perte en poids ne dépasse pas 8% pour tous les échantillons, à l’exception de

l’échantillon 2 dont cette perte en poids est très élevée due probablement à une erreur dans sa

détermination.

158
La perte en poids des différents échantillons concerne l’eau moléculaire, l’oxydation

de fer, et la décomposition des carbonates.

3-4-3-Retrait à la cuisson

Les pourcentages des retraits au séchage et à la cuisson à 900, 1000, 1100°C sont

résumés dans le tableau 26.

Echantillons Retrait à la cuison %

110°C 900°C 1000°C 1100°C

1 8 9,3 10,6 13

2 9 10 8 17

3 10 10 11 16

4 9 9 10 16

5 10 10 12 13

7 8 8 8 10

8 11 11 12 16

Tableau 26 : Retrait au séchage et à la cuisson des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8

Le retrait au séchage à 110°C est dû à l’élimination de l’eau d’humidité ou de gâchage

qui a été constituée pendant le confectionnement des briquettes d’essais (dans les unités de

fabrications, on parle de l’eau constituée au façonnage). Ce retrait au séchage qui varie de 8 à

11% pour tous les échantillons est dû aux trois phases qui peuvent être réalisées

successivement pendant le séchage :

159
-élimination de l’eau libre « faiblement liée » de l’atmosphère diffuse. Le volume de la

briquette diminue ;

-formation des vides, et la briquette continue de se contracter ;

-formation des pores par départ d’eau « fortement liée » de la couche de Helmohltz. Pas de

changement de volume.

Le retrait à la cuisson est dû à la disparition progressive de la porosité par le processus

de frittage conduisant à une consolidation de l’ensemble granulaire avec formation des phases

solides liées par des phases liquides. En somme toutes ces étapes conduisent à la densification

des matériaux élaborés.

3-4-4-absorption

Les valeurs d’absorptions en eau des briquettes cuites à 900, 1000, et 1100°C sont

résumées dans le tableau 27.

Echantillons Absorption %

900°C 1000°C 1100°C

1 16 13 8

2 30 28 28

3 21 17 8

4 14 10 4

5 0.45 0.45 0

7 15 12 7

8 17 15 14

Tableau 27 : Absorption en eau à la cuisson des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8

160
En général, l’absorption décroît avec l’augmentation de la température de cuisson pour

atteindre des valeurs faibles ou nulles à des températures de cuisson élevées. Ce phénomène

est dû à la disparition progressive de la porosité par le processus de frittage.

A 1100°C, les valeurs d’absorption sont relativement faibles pour tous les échantillons

de schistes paléozoïques à l’exception de l’échantillon 2 qui garde des valeurs très élevées

après cuisson. Cela est peut être dû à une erreur dans la détermination. Pour l’échantillon 8

représentatif des argiles rouges triasiques, l’absorption a des valeurs plus élevées que celles

enregistrées dans les échantillons des schistes paléozoïques.

Si on compare ces résultats, on conclut que les schistes paléozoïques sont moins

plastiques que les argiles rougse triasiques. Ce caractère leur donne des applications plus

appréciables.

3-4-5-La couleur

Tous les échantillons prélevés ont une couleur à la cuisson qui varie du saumon clair

au marron (tableau 28).

161
Echantillons Couleur des briquettes

110°C 900°C 1000°C 1100°C

1 verdâtre Saumon Orange Marron clair

2 violacée Saumon foncé Orange clair Marron orange

3 panachée Orange Rouge brique Marron foncé

4 grisâtre Orange claire Rouge brique Marron foncé

5 panachée Rouge brique Rouge brique Marron foncé

7 Gris-noire Orange claire Rouge brique Marron foncé

8 rouge Orange Rouge brique Marron foncé

Tableau 28 : Variation de la couleur des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8 avant et après


cuisson

Conclusion

Dans le secteur de Benhmed, une couverture calcaire d’âge ifracénomanien-

Cénomanien recouvre en discordance :

Soit, un socle paléozoïque schisteux très plissé dont l’âge est attribué au Silurien et

Dévonien. Les schistes altérés présentent des faciès argileux de couleur variable : panachée,

grise, verdâtre et violacée. La partie basale de cette couche argileuse est constituée par des

schistes noirs ;

Soit, des argiles rouges triasiques.

L’ensemble est recouvert par des dépôts quaternaires.

La puissance des schistes altérés peu atteindre 60 mètres (cas de Sidi Nader Lekbir).

Cette puissance diminue jusqu’à 20 mètres environ dans la colline de Koudiat Madensenis.

Cette série argileuse paléozoïque est recouverte par endroits par des argiles rouges triasiques

162
dont la puissance atteint 80 mètres dans la colline de Sidi Nader çghir, mais cette puissance

devient moins importante à l’Al Keîder Lazaîzia et Sidi Nader Lakbir (environ 8 mètres).

Les résultats d’analyses minéralogiques exécutées sur les échantillons les plus

représentatifs des différents faciès argileux indiquent :

la présence des illites, kaolinites, et chlorites comme minéraux principaux composant

les schistes paléozoïques;

la prédominance des illites dans le cortège des minéraux argileux dans les argiles

rouges triasiques.

L’étude géochimique des échantillons des schistes paléozoïques et des argiles rouges

triasiques montre une grande teneur en fer, un taux très élevé en alcalins et alcalino-terreux et

un faible pourcentage en alumine. Ces résultats prouvent le caractère très plastique de ces

argiles, et qu’après cuisson on obtient des matériaux de couleur foncée.

Les essais technologiques réalisés ont démontré que ces argiles ne sont pas d’une

meilleure qualité. La couleur foncée des briquettes cuites à des différentes températures est un

facteur défavorable pour un emploi apprécié de ces argiles dans l’industrie céramique. Les

échantillons testés se manifestent de petite résistance mécanique à la flexion, ainsi des valeurs

relativement élevées d’absorption après cuisson, surtout, pour les argiles rouges triasiques.

Ces propriétés technologiques défavorables peuvent être corrigées partiellement par

l’ajout des dégraissants à la pâte pour diminuer l’absorption, et éventuellement le retrait après

cuisson pour que ces matériaux aient une application dans le domaine de la céramique

(briquettes, carreaux murs, poterie, etc.).

163
En somme, les argiles de Benhmed sont considérées comme argiles grésantes, c’est à

dire non réfractaires, de qualité moyenne, appelées aussi argiles ordinaires.

164
Comparaison succincte
Les principales caractéristiques des argiles des deux secteurs étudiés sont décrites dans

le tableau suivant :

Types de Analyses Analyses Essais Conclusion


formations et chimiques minéralogiques technologiques
âge
°température de
cuisson ne °argiles spéciales
dépasse pas
1040°C °argiles
-SiO2 (> 58%) °température de plastiques ou
frittage moyenne grésantes et
-Al2O3(< (90°C) cuisent blanc
Secteur de Schistes 26%) minéral °coulables à
0,53% du °la qualité
Jbel altérés argileux défloculant technologique
Kharrou ordoviciens -Fe2O3 et prédominant Na2CO3. est très bonne
(argilites) TiO2 (< 2%) illite °résistance
mécanique à la °pouvant être
-alcalins et flexion est très utilisées pour la
forte à 1050°C. fabrication de
alcalino- produits
°perte en poids
terreux (< 7%) reste tolérable céramiques tels
°retrait à la que carreaux sols
cuisson, peu et murs,
élevé (12%) sanitaire, poterie
°couleur après de service, etc.
cuisson blanc-
crème
°température de
Schistes cuisson est °argiles
inférieure à ordinaires
altérés illite, chlorite 1100°C
paléozoïques et kaolinite °retrait à la °argiles très
(Silurien et -SiO2 (55%) cuisson et la perte plastiques et ne
Dévonien) en poids restent cuisent pas blanc
-Al2O3 (< tolérable
°résistances °la qualité
Secteur de 23%) mécaniques à la technologique
Benhmed flexion sont très n’est pas
-Fe2O3, TiO2 faibles à 1100°C meilleure.
et MnO (> 5%) °valeurs
Argiles minéral d’absorption sont °pouvant avoir
relativement application dans
rouges -alcalins et argileux élevées le domaine de la
triasiques alcalino- prédominant °couleur après briqueterie et la
terreux (> illite cuisson varie du fabrication des
14%) marron clair au carreaux murs.
marron foncé

Tableau 29 : Comparaison succincte entre les deux secteurs étudiés

165
166
Conclusion générale

167
168
Conclusion générale

Le travail présenté dans le cadre de ce mémoire décrit les potentialités d’utilisation des

gisements d’argiles marocaines dans l’industrie céramique. Deux gisements qui ont été

étudiés : gisement de Jbel Kharrou et gisement de Benhmed. Dans le cadre de cette activité,

nous avons procédé par une étude géologique classique, puis nous avons passé à des études de

caractérisations de ces argiles : études géochimiques, minéralogiques et technologiques pour

évaluer leurs emplois en industrie céramique.

L’anticlinal de Jbel Kharrou constitué de terrains ordoviciens s’étend sur plus de 30

km 2. La formation de Demja est visible sur plus de deux kilomètres, elle est constituée par des

couches de pélites argileuses avec des barres quartzitiques. La réalisation de quatre sondages

carottés dans une zone bien choisie a permis d’affirmer une homogénéité de la couche

argileuse, et de connaître les variations verticales dans les compositions lithologiques. Il s’agit

d’argiles noires riches en matière organique qui présentent la partie basale de la couche

argileuse. Ces argilites noires passent assez brusquement à des argilites altérées de couleur

blanchâtre ou rougeâtre. La couleur rouge est due aux oxydes de fer présents dans les

fractures. La puissance de la couche d’argilites altérées atteint 55 mètres. Les variations

verticales des faciès observés dans les sondages sont dues probablement à la morphologie du

bassin ordovicien qui a été semblablement moins profond dans la partie sud-ouest du secteur

où les argilites noires sont remplacées par des argiles blanches sableuses. Les changements

morphologiques du bassin ordovicien auraient été semblablement contrôlés par une activité

tectonique locale ou régionale. L’influence des fluctuations climatiques sur les variations des

faciès n’est pas à écarter. Ces phénomènes naturels auraient à leur tour contrôlé les variations

169
d’une activité biologique à laquelle on peut attribuer les changements dans la teneur en

matière organique observée dans les carottes des sondages.

Les analyses chimiques des argiles de Jbel Kharrou montrent une teneur en silice

élevée, pouvant atteindre 66%, celle en alumine est relativement faible. La somme des

pourcentages en alcalins et alcalino-terreux atteint 6%. Les taux en fer et en titane ne dépasse

pas 2% pour les échantillons B1 et B2 jugés les plus représentatifs, ainsi que pour les

échantillons prélevés des carottes des sondages.

En somme, les analyses chimiques réalisées dans la formation de Demja prouvent que

ces argiles sont grésantes et cuisent blanc-crème.

L’analyse minéralogique des échantillons B1 et B2 jugés les plus représentatifs

montrent la prédominance des illites qui sont les porteurs des propriétés céramiques

favorables de ces argiles, les autres constituants sont en nette minorité.

Les essais technologiques poussés effectués sur ces échantillons indiquent que ces

argiles, de teinte blanche à l’affleurement, peuvent être considérées comme argiles grésantes,

c’est-à-dire non réfractaires. Leur température de cuisson ne dépasse pas 1040°C. A cette

température, les briquettes d’essais restent plates, de teinte blanc crème et sans déformation

ou défauts. Les argiles testées présentent une plage de température de frittage moyenne

(90°C), ce qui est un atout favorable pour une production de céramique. Les échantillons B1

et B2 sont coulables à 0,53% du défloculant Na2CO3. La résistance mécanique à la flexion est

très forte à 1050°C. La perte en poids reste tolérable et le retrait à la cuisson, peu élevé (12%),

peut être corrigé par l’ajout d’un dégraissant.

170
En gros, ces essais technologiques ont démontré que les argiles ordoviciennes de Jbel

Kharrou sont d’une bonne qualité, et considérées comme argiles grésantes pouvant être

utilisées pour la fabrication de la plupart des produits céramiques à l’exception des

réfractaires. Les couleurs favorables des briquettes cuites (blanc-crème, crème clair)

prédestinent ces argiles à une utilisation plus appréciée dans cette industrie (sanitaire, poterie

de service, etc.).

Le secteur de Benhmed montre une couverture de calcaire infracénomanien-

cénomanien qui recouvre en discordance :

soit des schistes siluriens et dévoniens. Ces schistes présentent des faciès argileux de couleur

variable : panachée, grise, verdâtre, et violacée. La partie basale de cette couche argileuse est

constituée des schistes de couleur noire. La puissance des schistes siluriens altérés atteint 60

mètres ;

soit des argiles rouges triasiques qui affleurent largement dans le secteur de Benhmed. Leur

puissance passe à 80 mètres dans la colline de Sidi-Nader çghir.

Dans le secteur de Benhmed, les analyses chimiques des schistes altérés paléozoïques

et des argiles rouges triasiques révèlent que la teneur en silice est relativement élevée, celle en

alumine est faible. La somme des taux en fer, titane, et manganèse est très élevée (6% dans

les schistes altérés paléozoïques, et à 5% dans les argiles rouges triasiques), et respectivement

celle en alcalins et alcalino-terreux (atteint 15% dans les schistes paléozoïques, et 14% dans

les argiles rouges triasiques).

Ces résultats prouvent que les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges

triasiques de Benhmed sont des argiles très plastiques et ne cuisent pas blanc.

171
L’analyse minéralogique des schistes altérés paléozoïques montre la prédominance des

illites et des kaolinites, et un pourcentage intéressant en chlorites.

L’illite est le seul minéral argileux prédominant dans les argiles rouges triasiques.

Les essais technologiques réalisés sur les échantillons prélevés dans le secteur de

Benhmed signalent que les schistes altérés paléozoïques, ainsi que les argiles rouges triasiques

de Benhmed sont très plastiques. Le retrait à la cuisson et la perte en poids restent tolérable.

Les briquettes cuites pour les deux types d’échantillons manifestent de petites résistances

mécaniques à la flexion, ainsi des valeurs relativement élevées d’absorption ont été

constatées. La couleur après cuisson varie du marron clair au marron foncé. La température de

cuisson est inférieure à 1100°C.

Ces résultats attestent que les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges

triasiques de Benhmed ne sont pas d’une très bonne qualité. La couleur défavorable des

briquettes après cuisson, et les faibles résistances mécaniques à la flexion sont des facteurs

défavorables pour un emploi apprécié de ces argiles dans l’industrie céramique.

Cependant, les argiles de Benhmed sont considérées comme des argiles plastiques ou

grésantes, qui peuvent avoir application dans le domaine de la briqueterie et peuvent être

incorporées dans des pâtes destinées à la fabrication de quelques produits céramiques.

172
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179
180
Listes des figures

181
182
Listes des figures

Fig. 1 Coupe géologique à travers le gisement d’argilites du Borj (Taghjicht)


d’après Mazéas, 1962 in Malecha (1985)…………………………………………………..7

Fig. 2 Coupe schématique dans la falaise de Sidi Bouzid (Safi)


d’après Driouiche (1982)……………………………………………………………………8

Fig. 3 Notion de feuillet, d’interfeuillet et de distance basale d, minéral de type 1/1


(groupe des kaolinites) d’après Castelein (2000)…………………………………………..16

Fig. 4 Mécanisme de fixation de l’eau sur les micelles argileuse


(Kerboul & Bossler, 1990)………………………………………………………………….24

Fig. 5 Représentation de Bourry (1897) (Kerboul & Bossler, 1990)……………………….26

Fig. 6 Illustration de la loi de Bragg d’après Holtzapffel (1985)……………………………43

Fig. 7 Plasticimètre Pfeferkorn utilisé au laboratoire de géomatériaux


au Ministère d’Energie et des Mines…………………………………………………………51

Fig. 8 Etuve (laboratoire de géomatériaux au Ministère d’Energie et des Mines)………….54

Fig. 9 Four de cuisson (laboratoire de géomatériaux au


Ministère d’Energie et des Mines)………………………………………………………….54

Fig. 10 Appareil de NETSZH (laboratoire de géomatériaux au


Ministère d’Energie et des Mines)…………………………………………………………..56

Fig. 11 Briquettes confectionnées, et Pied à coulisse à


l’aide duquel on mesure le retrait des briquettes……………………………………………58

Fig. 12 Carte simplifiée des affleurements paléozoïques du domaine mesétien…………….64

Fig. 13 Unités structurales de la Meseta occidentale……………………………………….66

Fig. 14 Situation géographique du secteur étudié (secteur de Jbel Kharrou)……………….72

Fig. 15 Situation des Rehamna orientaux dans la Meseta marocaine (Hoepffner, 1974)…..74

Fig. 16 Schéma structural des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)……………………..76

183
Fig. 17 Colonne lithostratigraohique du Cambrien-Ordovicien des
Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)………………………………………………………77

Fig. 18 Carte structurale des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)………………………..79

Fig. 19 Vue panoramique des formation de Demja et d’Allahia : Jbel Kharrou …………….83

Fig. 20 Les argiles de couleur blanchâtre, affectées par des


réseaux de fractures ferrugineuses; formation de Demja……………………………………..84

Fig. 21 Les argiles blanches; formation de Demja……………...……………………………84

Fig. 22 Un affleurement d’argiles blanchâtres; formation de Demja………………………...85

Fig. 23 Quartzites en bancs avec des lits psamitiques feuilletés ; formation d’Allahia……..86

Fig. 24 Log lithostratigraphique synthétique de Jbel Kharrou………………………………87

Fig. 25 Laboratoire Minera Sabater, Teruel………………………………………………….89

Fig. 26 Analyse granulométrique de l’échantillon B1……………………………………….90

Fig. 27 Analyse granulométrique de l’échantillon B2……………………………………….90

Fig. 28 Courbe de défloculation : échantillons B1 et B2…………………………………….94

Fig. 29 Courbe de dilatomètrie des échantillons B1 et B2…………………………………..96

Fig. 30 Courbes de résistance mécanique à la flexion des échantillons B1 et B2…………..98

Fig. 31 Courbes de retrait à la cuisson des échantillons B1 et B2…………………………..100

Fig. 32 Courbes de porosité des échantillons B1 et B2……………………………………..101

Fig. 33 Variation de la couleur des échantillons B1 et B2 à 950, 1000, 1050 et 1150°C….102

Fig. 34 Réalisation du sondage n°2…………………………………………………………105

Fig. 35 Situation des sondages n°1, 2, 3 et 4…………………..……………………………106

Fig. 36 Tranchée implantée par la Société Minera Sabater…………………………………107

Fig. 37 Log du sondage n°1…………………………………………………………………109

Fig. 38 Log du sondage n°2…………………………………………………………………110

Fig. 39 Log du sondage n°3…………………..…………………………………………….111

Fig. 34 Log u sondage n°4…………………………………………………………………112

184
Fig. 41 Carottes des sondages………………………………………………………………115

Fig. 42 Situation géographique du secteur étudié : secteur de Benhmed…………………...119

Fig.43 Carte géologique simplifiée du bassin de Berrchid-El-Gara-Benslimane


et situation du secteur étudié (Lyazidi, 2003, modifiée)…………………………………….121

Fig. 44 Carrière de Rhyah d’après Huvelin (1962)………………………………………….122

Fig. 45 Succession lithostratigraphique synthétique de la série volcano-sédimentaire


du bassin triasique de Berrechid-El-Gara-BenSliman………………………………………125

Fig. 46 Vue panoramique de la colline de Koudiat Madensenis……………………………129

Fig. 47 Coupe géologique de Koudiat Madensenis…………………………………………130

Fig. 48 Esquisse géologique du secteur étudié : secteur de Benhmed………………………131

Fig. 49 Profil géologique de Koudiat Madensenis………………………………………….132

Fig. 50 Log lithostratigraphique de Koudiat Madensenis………..…………………………132

Fig. 51 Niveau supérieur des schistes altérés …………………………………………..…..133

Fig. 52 Variation de la couleur des schistes siluriens du grisâtre dans le niveau


inférieur, au verdâtre, violacée et panachée dans le niveau supérieur en
contact avec le calcaire infracénomanien-cénomanien ……………………………………133

Fig. 53 L’extraction des schistes altérés par Grocer……………………………………..…135

Fig. 54 Coupe géologique d’Al keîder Lazaîzia ……………………………………………136

Fig. 55 Profil géologique d’Al Keîdar lazaîziya……………………………………………137

Fig. 56 Log lithostratigraphique d’Al Keîdar lazaîziya…………………………………….138

Fig. 57 Vue panoramique des deux collines de Sidi Nader çghrir et Lakbir……………….139

Fig. 58 Coupe géologique de Sidi Nader çghrir ……………………………………………139

Fig. 59 Profil géologique de Sidi Nader çghir………………………………………………140

Fig. 60 Log lithostratigraphique de Sidi Nader çghir……………………………………….141

Fig. 61 Formation inférieure de Sidi Nader çghrir : argiles rouges triasiques consolidées...142

Fig. 62 Calcaires infracénomanien-cénomaniens extraits de la formation supérieure de Sidi


Nader çghrir………………………………………………………………………………....142

185
Fig. 63 Coupe géologique de Sidi Nader Lakbir………...…………………………………143

Fig. 64 Profil géologique de Sidi Nader Lakbir……………………………………………144

Fig. 65 Log lithostratigraphique de Sidi Nader Lakbir…………………………………….144

Fig. 66 Schistes siluriens extraits de la formation inférieure de Sidi Nader Lakbir………..145

Fig. 67 Courbes de RMF des échantillons 1, 2, et 3……………………………………….153

Fig. 68 Courbes de RMF des échantillons 4, 5, et 7……………………………………….153

Fig. 69 Courbe de RMF de l’échantillon 8…………………………………………………153

186
Listes des tableaux

187
188
Listes des tableaux

Tableau 1 : Les grandes familles des minéraux argileux


d’après Callière, Hénin & Ratureau (1982)……………………………………………..…18

Tableau 2 : Les minéraux inter-stratifiés naturels les plus courants (Castelein, 2000)……..20

Tableau 3 : Les modes de façonnages d’après Schaller, & al. (1981)………………….…..23

Tableau 4 : Analyse granulométrique des échantillons B1 et B2…………………….……..89

Tableau 5 : Analyse chimique des échantillons B1 et B2…………………………………..91

Tableau 6 : Analyse minéralogique des échantillons B1 et B2…………………………….92

Tableau 7 : Valeurs de la viscosité en fonction du défloculant : échantillons B1 et B2…....94

Tableau 8 : Résistance mécanique à la flexion des échantillons B1 et B2……………...…..98

Tableau 9 : Perte en poids des échantillons B1 et B2………………………………..……...99

Tableau 10 : Retrait à la cuisson des échantillons B1 et B2…………………..…………….99

Tableau 11 : Porosité des échantillons B1 et B2…………………………………….……..100

Tableau 12 : Variation de la couleur des échantillons B1 et B2 avant et après cuisson……102

Tableau 13 : Les coordonnées Lambert et la profondeur des


sondages réalisés dans la formation de Demja…………………………………..………….105

Tableau 14 : Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 1…………………...114

Tableau 15 : Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 2……………………114

Tableau 16 : Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 3……………………114

Tableau 17 : Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 4……………………114

Tableau 18 : Analyse chimique d’échantillon de couleur noire provenant du sondage 4…. .114

Tableau 19 : Rapport entre les terrains de Benhmed du Gothlandien au Viséen……………124


établi par Termier & Termier (1951)

Tableau 20 : Les caractéristiques générales des échantillons prélevés


de Koudiat Madensenis………………………………………………..……………………134

Tableau 21 : Analyse chimique des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7 et 8…………….…………147

189
Tableau 22 : Les différentes phases cristallines et les pourcentages des espèces
argileuses identifiées par DRX des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8………………………149

Tableau 23 : Les valeurs d’eau de gâchage et d’indice de plasticité I.P


des échantillons prélevés du secteur de Benhmed…………………………………………..151

Tableau 24 : Résistance mécanique à la flexion : échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8………....152

Tableau 25 : Perte en poids des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8…………………………...154

Tableau 26 : Retrait au séchage et à la cuisson des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8……....155

Tableau 27 : Absorption en eau à la cuisson des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8………….156

Tableau 28 : Variation de la couleur des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8


avant et après cuisson……………………………………………………………………….158

Tableau 29 : Comparaison succincte entre les deux secteurs étudiés……………………….161

190
Table de matières

191
192
Table des matières

Introduction générale ……………………………………………..………………...1

Première partie : Généralité

Chapitre 1 : Minéralogie des argiles……………………………………..…….15


Introduction…………………………………………………………………………………..15
1-Definition des argiles………………………………………………………………………15
2- La structure des minéraux argileux………………………………………………………15
3-Les types des minéraux argileux…………………………………………………………..17
4-Les espèces des minéraux argileux………………………………………………………..19

C hapitre 2 : Procédés de fabrication des produits céramiques ……...21


Introduction…………………………………………………………………………………..21
1-Lavage et pétrissage……………………………………………………………………….22
2-Façonnage …………………………………………………………………………………22
2-1-Tournage…………………………………………………………………………22
2-2-Coulage…………………………………………………………………………..22
2-3-Pressage ………………………………………………………………………….20
3-Séchage …………………………………………………………………………………….23
3-1-Mecanisme de fixation de l’eau par les micelles argileuses……………………23
3-2-Représentation de Bourry (1897)………………………………………………..25
3-3-Rôle des substances non plastiques dans le comportement
de la pâte au séchage…………………………………………………………….…..26
4-Cuisson …………………………………………………………………………………….26
4-1-Généralité sur la cuisson des matières premières céramiques………………….27
a-Cycle thermique…………………………………………………………….27
b-Paramètres conditionnant la cuisson……………………………………...27
4-2-Le frittage………………………………………………………………………...28
4-3-Phenomènes physico-chimiques qui peuvent se produire lors de la cuisson…..28
a-phénomènes physiques…………………………………………………….28
b-phénomènes chimiques……………………………………………………29
4-4-Texture des produits céramiques et leur évolution en cours de cuisson……….32

Chapitre 3 : Applications des pâtes céramiques ……………………………33


Introduction………………………………………………………………………………….33
1-Domaine médical ………………………………………………………………………….34
2-Domaine de l’aéronautique et spatial…………………………………………………….34
3- Domaine de l’industrie papetière…………………………………………………………34

193
4-Domaine de l’industrie du caoutchouc……………………………………………………35
5-Domaine de l’environnement……………………………………………………………...35
6-Domaine de la métallurgie………………………………………………………………...35
7-Domaine de Design et d’habitat …………………………………………………………..36
8-Domaine de l’énergie………………………………………………………………………36

Chapitre 4 : Classifications des produits céramiques …………………..37


Introduction………………………………………………………………………………….37
1-Classification de Brongniart (1970-1847)………………………………………………...37
1-1-Poterie à pâte tendre argileuse, rayable ………………………………………...38
1-2-Poterie à pâte dure non translucide……………………………………………..38
1-3-Poterie à pâte dure translucide………………………………………………….38
2-Classification des historirnes d’arts……………………………………………………….38
2-1-Poterie recouverte d'une glaçure………………………………………………..38
2-2-Faïences………………………………………………………………………….38
2-3-Grès………………………………………………………………………………39
2-4-Porcelaine ……………………………………………………………………….39
3-Classification des techniciens et des industriels ………………………………………….39
3-1-Produits de terre crue …………………………………………………………...39
3-2-Faïences …………………………………………………………………………39
3-3-Porcelaine ……………………………………………………………………….40
3-4-Produits grésés …………………………………………………………………..40
3-5-Céramique sanitaire ……………………………………………………………..40
3-6- Produits réfractaires ……………………………………………………………40

Chapitre 5 : Méthodes et techniques utilisées au laboratoire ….….…41


1-Introduction………………………………………………………………………………..41
2-Analyse granulométrique………………………………………………………………….41
3-L’analyse minéralogique par diffraction aux Rayons X…………………………………41
3-1-Considerations générales………………………………………………………...41
3-2-Application de la DRX à l’étude des minéraux argileux ……………………….43
3-2-1-Préparations désorientées……………………………………………...43
3-2-2-Préparations orientées…………………………………………………45
a-La suspension des argiles……………………………………….….45
b- La détermination des minéraux argileux par DRX…………….…46
4-Analyse chimique…………………………………………………………………………..47
4-1- Absorption atomique…………………………………………………………….47
4-2-Chimie classique…………………………………………………………………48
5-Rhéologie…………………………………………………………………………………..48
5-1-Eau de gâchage…………………………………………………………………..49
5-2-Indice de plastiscité………………………………………………………………52
6- Coulabilité…………………………………………………………………………………53
7-Caractéristiques technologiques…………………………………………………………...53
7-1-Dilatomètrie………………………………………………………………………55
7-2-Résistance mécanique à la flexion (RMF)……………………………………...56
7-3-Perte en poids à la cuisson………………………………………………………57
7-4-Retrait à la cuisson………………………………………………………………58
7-5-Absorption……………………………………………………………………….59

194
7-6 – Porosité…………………………………………………………………………59
7-7-Couleur après cuisson…………………………………………………………...59

Deuxième partie

Chapitre 1 : Les unités structurales de la Meseta marocaine……....63


1-Introduction…………………………………………………………………………..…....63
2-Le massif central …………………………………………………………………..…...….65
3-Le massif des Rehamna …………………………………………………………………...68

Chapitre 2 : Secteur de Jbel Kharrou ….. ……………………………….……71

1-Situation géographique et cadre géologique générale ………………………….71


1-1-Introduction……………………………………………………………………………...71
1-2-Situation géographique du secteur étudié ………………………………………….…..72
1-3-Géologie des Rehamna orientaux…………………….…..……….……………………73
1-3-1-Limites géologiques…………………………………………………………...73
1-3-2-Travaux antérieurs …………………………………………………………...73
1-3-3-Déscription des terrains des Rehamna orientaux ………………………...…75
1-3-4-Stratigraphie…………………………………………………………………..75
1-3-5-Tectonique des terrains de Rehamna orientaux…………………………….78

2-Géologie du secteur étudié et résultats expérimentaux……………………...…81


A-Coupes géologiques …………………………………………………………………..81
1-déscriptions des formations géologiques………………………………………………….81
a-Formation de Drioukat ………………………………………………………..…81
b-Formation de Demja ……………………………………………………………...81
c-Formation d’Allahia……………………………………………………………….85
2-Lithostratigraphie………………………………………………………………………….87
3-Les argiles ordoviciennes de Jbel Kharrou……………………………………………….88
4-Résultats expérimentaux ………………………………………………………………….88
4-1-Analyse granulométrique……………………………………………………….88
4-2-Analyse chimique …………………………………………………………….…91
4-3-Analyse minéralogique……………………………………………………….….91
4-4-Rhéologie………………………………………………………………………...93
4-4-1-Eau de gâchage……………………………………………………..…93
4-4-2-Indice de plastiscité ………………………………………………..….93
4-5-Coulabilité…………………………………………………………………….…93
4-6-Caractéristiques technologiques………………………………………………...94
4-6-1-Dilatomètrie……………………………………………………………95
4-6-2-Résistance mécanique à la flexion (RMF)……………………………97
4-6-3- Perte en poids à la cuisson……………………………………………98
4-6-4-Retrait à la cuisson…………………………………………………….99

195
4-6-5–Porosité …………………………………………………………...….100
4-6-6-Couleur après cuisson………………………………………..………102
5-Conclusion………………………………………………………………………………..103

B-Sondages ………………………………………………………………………………104
1-Introduction ……………………………………………………………………………...104
2-Apports géologiques des sondages ………………………………………………………107
3-Analyse chimique des échantillons prélevés des sondages 1,2,3 et 4 …………………..113
4-Conclusion ………………………………………………………………………………115

Chapitre 3 : Secteur de Benhmed………………………………………………117


1-Situation géographique et cadre géologique générale ……………………...…117
1-1-Introduction…………………………………………………………………….………117
1-2-Situation géographique du secteur étudié……………………………………………..117
1-3-Géologie des terrains de Benhmed………………………………………………….….118
1-3-1-Limites géologiques…………………………………………………………..118
1-3-2-Travaux antérieurs …………………………………………………….…….119
1-3-3-Description des terrains de Benhmed…………………………….………….120
1-3-4- Stratigraphie…………………………………………………….…………...120
a-Primaire……………………………………………………………….…..120
b-Secondaire………………………………………………………………...123
Trias ………………………………………………………………....123
Crétacé…………………………………………………………….…126
c-Néogène continental………………………………………………………126
d-Quaternaire ……………………………………………………………….126
1-3-5-Paléogéographie des terrains primaires de Benhmed………………………126

2-Géologie du secteur étudié……………………………………….………………….128


2-1-Déscription du secteurétudié………………………………………………….……..…128
2-2-Description des affleurements argileux……………………………………………….129
2-2-1-Koudiat Madensenis……………………………………….…………………129
La formation inférieure……………………………………………………..129
La formation supérieure …………………………………………….…...…130
Echantillonnage……………………………………………………………..134
2-2-2-Al Keîdar Lazaîziya………………………………………………………..…135
La formation inférieure…………………………………………………….135
La formation médiane ……………………………………………………...136
La formation supérieure …………………………………………………...137
Echantillonnage…………………………………………………………….138
2-2-3-Sidi Nader çghir………………………………………………………….…..138
La formation inférieure ……………………………………………………140
La formation supérieure ……………………………………………………140
Echantillonnage…………………………………………………………….141
2-2-4-Sidi Nader Lakbir………………………………………………………….…143
La formation inférieure…………………………………………………….143
La formation médiane ……………………………………………………...144
La formation supérieure ………………………………………….………...145

196
3-Résultats expérimentaux……………………………………………………………146
Introduction………………………………………………………………………………...146
3-1-Analyse chimique……………………………………………………………………....146
3-2-Les analyses minéralogiques………………………………………………………..…148
a-la méthode des préparations désorientées………………………………….……148
b-la méthode des préparations orientées……………………………..…………….148
3-3-Rhéologie………………………………………………………………………………150
3-3-1-Eau de gâchage………………………………………………………………150
3-3-2 Indice de plasticité……………………………………………………………151
3-4-Les caractéristiques technologiques…………………………………………………...151
3-4-1-Resistence mécanique à la flexion (RMF)……… ……………………...…..151
3-4-2-Perte en poids…………………………………………………...……………154
3-4-3-Retrait à la cuisson…………………………………….………………….….155
3-4-4-absorption…………………………………………………………………….156
3-4-5-La couleur……………………………………………………………………157
Conclusion………………………………………………………………………………….158

Comparaison succincte ……………………………………………….…………...161


Conclusion générale ……………………………………………………………….165
Références bibliographiques…………………………………………………….171
Listes des figures…………………………………………………………………..…179
Listes des tableaux ………………………………………………………………..…185
Table de matières ………………………………………………………….…….….189
Annexe …………………………………………………………………………………..195

197
Annexe

198
Planche 1

199
Planche 2

200
Planche 3

201
Planche 4

202
Planche 5

203
Planche 6
Planche 5

204
Planche 7

205
Planche 8

206
Planche 9

207
Planche 10

208
Planche 11

209
Planche 12

210
Planche 13

211
Planche 14

212

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