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El Yakoubi-2006
El Yakoubi-2006
THESE DE DOCTORAT
Présentée par
Nadia EL YAKOUBI
Discipline : Géologie
Spécialité : Géologie appliquée et ressources naturelles
A ma mère
A mon mari
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Avant propos
Cette thèse a été préparée à la Faculté des Sciences de Rabat, dans le cadre de l’UFR
« Géologie du Quaternaire appliquée à l’Environnement et Ressources Naturelles » sous la
responsabilité de Professeur M. Aberkan.
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Je n’oublierai pas le personnel du laboratoire Minera Sabater en Espagne, Teruel, pour
m’avoir aidé respectueusement à réaliser mes analyses, qu’ils trouvent ici le témoignage de
ma profonde reconnaissance.
A Monsieur A. Karim, Directeur général de la Société Ikaya, Salé, auprès duquel, j’ai
bénéficié d’une grande connaissance en industrie céramique. IL n’a pas cessé de répondre à
mes questions. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde reconnaissance.
Je saisis cette occasion pour remercier aussi mes enseignants qui m’ont transmis
l’amour pour les Sciences de la terre dont je cite en particuliers Messieurs : M. Aberkan, D.
Fadli, M. El Wartiti et M. Zahraoui et les autres.
Je suis reconnaissante à toutes les personnes, que j’aurais oublié de mentionner ici et
méritent d’être remercier, qu’ils veuillent bien m’excuser et qu’ils sachent se reconnaître dans
ces remerciements.
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Résumé
Les argiles de Jbel Kharrou et de Benhmed appartenant à la Meseta occidentale ont été étudiées pour
évaluer leur aptitude à être utilisées à des fins industrielles. Le présent mémoire est une mise au point sur le
contexte géologique de ces argiles d’une part, et les différents résultats fournis par les études de caractérisation
et les tests technologiques pour un emploi en céramique, d’autre part.
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La formation argileuse ordovicienne de Jbel Kharrou (Rehamna orientaux) affleure sur plus de 30 km .
Elle est formée de couches argileuses séparées par des barres quartzitiques. Les études réalisées sur celles-ci,
dans le cadre d’une recherche initiée par la Société espagnole Minera Sabater, SARL et à laquelle nous avions
participé, ont porté dans un premier temps sur deux échantillons B1 et B2 les plus représentatifs, prélevés dans
une formation à dominance argileuse dite formation de Demja. Les résultats probants fournis par ces deux
échantillons ont conduit à la réalisation de quatre sondages carottés totalisant 166.40 mètres qui ont permis
d’affirmer l’homogénéité de la couche argileuse. Il s’agit d’argilites souvent noires à aspect schisteux à la base
de la formation argileuse qui passent vers le sommet à des argilites gris-blanc, avec des intercalations d’argilites
rougeâtres. La puissance de la couche argileuse est très variable (elle est de 55 mètres dans le sondage 4). Cette
variation verticale des faciès a été probablement liée à la morphologie du bassin ordovicien qui aurait été
contrôlée par une tectonique locale ou régionale. La présence de la matière organique dans les schistes noirs a
été contrôlée à son tour par une activité biologique.
Les analyses chimiques effectuées sur les deux échantillons B1 et B2 révèlent leur faible teneur en
Fe2 O3 (inférieure à 2%), et un taux en alcalins et alcalino-terreux qui va à 6%. La teneur en silice est élevée
(supérieure à 58%), celle en alumine est faible (inférieure à 26%).
Du point de vue minéralogique, les argiles étudiées sont à dominance illitique.
L’analyse granulométrique montre que 39% des particules ont un diamètre inférieur à 2µm.
Les essais technologiques poussés effectués sur ces échantillons indiquent que ces argiles, de teinte
blanche à l’affleurement, peuvent être considérées comme argiles grésantes, c’est-à-dire non réfractaires, de très
bonne qualité pouvant être utilisées pour la fabrication de produits céramiques tels que carreaux sols et murs,
sanitaire, poterie de service, etc. Leur température de cuisson ne dépasse pas 1040°C. A cette température, les
briquettes d’essais restent plates, de teinte blanc crème et sans déformation ou défauts. Les argiles testées
présentent une plage de température de frittage moyenne (90°C), ce qui est un atout favorable pour une
production de céramique. Les échantillons B1 et B2 sont coulables à 0,53% du défloculant Na2 CO3 . La
résistance mécanique à la flexion est très forte à 1050°C. La perte en poids reste tolérable et le retrait à la
cuisson, peu élevé (12%), peut être corrigé par l’ajout d’un dégraissant.
L’étude que nous avons menée sur les argiles de Benhmed intéresse aussi bien les formations argileuses
rouges attribuées au Trias que les argilites de couleurs variables résultant de l’altération des schistes
paléozoïques. Dans ce secteur, une couverture d’âge infracénomanien-Cénomanien recouvre en discordance un
socle paléozoïque schisteux très plissé, ou des argiles rouges triasiques. L’ensemble est localement couvert par
des dépôts quaternaires.
Les analyses chimiques des échantillons prélevés des différents faciès argileux du secteur de Benhmed
prouvent que la teneur en silice est assez élevée (55%). Celle en alumine est faible (inférieure à 23%). La somme
des pourcentages des alcalins et des alcalino-terreux est très relevée (atteint 15% dans les schistes paléozoïques,
et 14% dans les argiles rouges triasiques), et respectivement celle en TiO 2, Fe 2O3 et MnO (va à 6% dans les
schistes paléozoïques, et à 5% dans les argiles rouges triasiques).
Les analyses minéralogiques montrent la prédominance des illites et des kaolinites, et un pourcentage
intéressant en chlorites dans les schistes paléozoïques. L’illite est le seul minéral qui prédomine les argiles
rouges triasiques.
Les essais technologiques signalent que les argiles de Benhmed sont très plastiques. Le retrait à la
cuisson et la perte en poids restent tolérables. Les briquettes cuites manifestent de petites résistances mécaniques
à la flexion, ainsi des valeurs relativement élevées d’absorption ont été constatées. La couleur après cuisson varie
du rouge au marron. La température de cuisson est inférieure à 1100°C. Ces résultats attestent que les argiles
Benhmed ne sont pas d’une qualité technologique meilleure. La couleur défavorable des briquettes après
cuisson, et les faibles résistances mécaniques à la flexion sont des facteurs défavorables pour un emploi apprécié
de ces argiles dans l’industrie céramique. Cependant, les argiles de Benhmed sont considérées comme des argiles
plastiques ou grésantes, qui peuvent avoir application dans le domaine de la briqueterie et la fabrication des
carreaux murs.
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Mots clés : Maroc/ Jbel Kharrou/ Benhmed/ argile/ analyse minéralogique/ analyse chimique/ essais
technologiques/ industrie céramique
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Introduction générale
6
Introduction générale
L'argile est une matière première utilisée depuis l’antiquité. Elle est nécessaire pour la
fabrication des objets utilisés dans la vie quotidienne. Le mot argile vient du grec "argilos"
dérivé de "argos" qui veut dire blanc, ou du latin "argila"; c'est la couleur du matériau utilisé
A l'état de fines particules, les minéraux argileux sont les constituants de nombreuses
formations géologiques et des sols particulièrement recherchés pour certains types de cultures.
Ils sont au centre des activités des travaux de génie civil. D’autre part la fraction argileuse est
utilisée comme matière première par les céramistes en raison de ses propriétés. De ce fait
leurs études intéressent les géologues, les agronomes, les mineurs, les industriels, les
ingénieurs des travaux publics. Une présentation générale des argiles, en fonction de leurs
propriétés, a été faite par Robertson (1961, 1972) in Caillère, Hénin & Rautureau (1982). En
Pour les géologues, les roches argileuses, ont un toucher assez doux à l’état sec, une
malléabilité à l’état humide et une affinité pour l’eau. Les céramistes caractérisent les argiles
par leur comportement au feu. Pour Les agronomes et les ingénieurs de génie civil, les argiles
sont constituées par l’ensemble des particules minérales ayant une taille inférieure à 2µm. Les
(structure en feuillets). C’est cette forme lamellaire qui leur donne ce caractère de plasticité
comme l’avait démontré pour la première fois Atterberg en 1913 (Caillère, Hénin &
Rautureau, 1982).
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En gros, toute fraction qui correspond à une proportion importante de particules fines
dont la taille supérieure est généralement fixée à 2µm. Cette fraction est constituée par des
minéraux spécifiques dits argileux et d’autres espèces tels que, la silice, les hydroxydes, les
Les argiles occupent une grande surface dans le monde minéral. Aussi elles occupent
une grande place dans la recherche scientifique. Elles peuvent donner des indications
précieuses sur les milieux de dépôts et les paléoclimats (Duchaufour, 1984) et (Akodad,
1994). De nos jours, l'utilisation des argiles, notamment celles qui sont riches en SiO2 et
exemples : les fours d'affinage ; les fours des laboratoires. On élabore aussi, des matériaux
céramiques plus durs que la porcelaine et la faïence traditionnelles, ainsi que des couronnes
8
souvent des mélanges naturels complexes de minéraux dont la granulométrie et les propriétés
physico-chimiques sont très variables. Les critères de choix des utilisateurs sont moins liés à
la composition chimique globale des matériaux argileux qu'à leur comportement pendant les
La majorité des produits céramiques sont obtenus par frittage, généralement entre 900
transformations.
Pour mieux percevoir le contexte économique, social et culturel des activités liées aux
On commence d’abord par décrire les principaux gisements d’argiles céramiques au Maroc
dont il est possible d’affirmer que leurs réserves sont suffisantes pour assurer totalement ou
céramiques au moins ont été inventoriés, jusqu’à 1981 par Hilali & Jeannette (1981) :
Les argiles siluriennes de Taghjicht (Anti-Atlas occidental), ces argiles situées à 200
Km au Sud d’Agadir, sont connues depuis longtemps, découvertes par Destombes, et ont fait
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l’objet de plusieurs études géologiques et technologiques par le Ministère de l’Energie et des
Mines ainsi que des sociétés étrangères, elles ont été étudiées par Destombes & Jeannette
(1956), Mazéas (1962) et Malecha & Mortaji (1978). Mais les travaux effectués par Malecha
(1985) ont apporté des idées nouvelles concernant la morphologie de la couche argileuse, son
sondages carottés totalisant 697.65m. La série est constituée par des grés quartzitiques
ordoviciens sur lesquels reposent en légère discordance les argiles siluriennes de puissance
assez importante (200 m). Ce sont des argilites noires souvent à aspect schisteux qui
constituent la base de la couche argileuse, vers le toit, elles passent aux argilites bleu-grisâtres
qui deviennent progressivement gris-rougeâtres ou gris- jaunâtres et enfin remplacées par les
argilites rouges dans la partie la plus haute de la couche argileuse (fig. 1). Suivant les résultats
des essais technologiques, les argiles de Taghjicht sont aptes à la fabrication des produits
céramiques, des carreaux sols et murs, sanitaire, etc. les réserves sont estimées à 4 186 000
tonnes peuvent encore être augmentées si les conditions d’exploitation future seront plus
favorables ;
Les argiles hauteriviennes de Safi, ces argiles sont exploitées pour la poterie dans la
largeur, étendu à l’Est de Safi, et constituant le substratum de la ville. La base de ces argiles
est constituée par un calcaire jaune en plaquettes attribué au Valanginien. Elles sont
surmontées par une épaisse série de calcaire blanc cristallin qui date l’Hauterivien supérieur
(fig. 2). Maézas (1967) a réalisé une carte géotechnique des environs de Safi pour en localiser
les affleurements exacts. Driouiche (1982) a fait une note préliminaire sur les argiles de Safi
dont il a décrit la géologie de la région et les différents sites d’exploitations de ces argiles.
Driouiche en 1984, a publié les résultats d’essais technologiques pour briqueterie effectués sur
10
30m
20m
Faille présumée
Fig. 1 Coupe géologique à travers le gisement d’argilites du Borj (Taghjicht) d’après Mazéas, 1962 in Malecha (1985)
11
deux échantillons provenant de la région de Safi, les conclusions qui en découlent montrent
que ces argiles sont aptes à servir pour briqueterie. Les réserves estimées à 5 millions de
tonnes (Driouiche,1990) ;
Crétacé
argile à Exogyra Couloni avec
bancs de grès calcaires
Hautervien inférieur
calcaire inférieur
Valanginien
10m
Fig. 2 Coupe schématique dans la falaise de Sidi Bouzid (Safi) d’après Driouiche (1982)
Les marnes tertiaires de Salé et de Fès, ces marnes sont de couleur verdâtre très
depuis longtemps, l’une des matières premières les plus recherchées pour les poteries
traditionnelles et les briques (Hilali & Jeannette, 1981). Les marnes tertiaires sont exploitées
aussi bien à Agadir, Al-Hoceima, Oujda, Nador, Taza et Tétouan, mais les gisements les plus
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connus se situent à Salé (sur les rives de Bou-Regreg), et à Fès et Meknès (sur les collines des
potiers) et à Tanger.
Géologiquement ces marnes ont fait l’objet de plusieurs études détaillées par Lecointre
(1952), Taltasse (1953), Margat & Taltasse (1954). Sans oublier la thèse présentée par
Bouyahyaou (1996) dont elle a établi les relations entre les différentes caractéristiques de ces
industriel. A Fès, les principales carrières se situent en bordure de la Médina, dans la vallée de
l’Oued Zitoune au Sud de Fès Jdid. La roche est de couleur gris-bleue, mais, l’altération lui
donne une couleur plus jaunâtre. A Salé, la couche argileuse suit les deux rives de Bou-
Regreg, et est subdivisée en deux niveaux : un niveau inférieur bleu, compact et calcaire qui
Paléozoïque et du Trias de la région de Benhmed dont il a exposé les résultats des études, de
terrain et de laboratoire pour évaluer la possibilité de leur utilisation dans les domaines de
En 1996, El Khachani a présenté un autre rapport préliminaire, qui concerne, cette fois
ci, les argiles céramiques paléozoïques dans quelques régions du domaine mesetien :
et des Rehamna. Les études géologiques ont permis de dire qu’il s’agit de formations
localise dans l’Ordovicien inférieur dans l’anticlinal de Jbel Kharrou (Rehamna orientaux).
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Dans le cadre d’un travail de recherche initié par la Société Espagnole Minera Sabater,
l’anticlinal de Jbel Kharrou (Rehamna orientaux). Nous étions amenés à réaliser une étude
Les premières études avaient porté sur deux échantillons B1 et B2 les plus
représentatifs prélevés en surface qui feront l’objet d’une partie de ce mémoire. Les résultats
probants fournis par ces deux échantillons, ont conduit à la réalisation de quatre sondages
potentialités du secteur. Plusieurs échantillons ont été prélevés des carottes des sondages et
carrières d’exploitation de ces ressources pour des fins industrielles sont observées dans la
intéresse aussi bien les formations argileuses rouges attribuées au Trias que les argilites de
Cette contribution intéresse l’étude géologique que nous avons menée sur les
formations argileuses dont les puissances visibles en argilites paléozoïques peuvent atteindre
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Le présent travail est une mise au point sur le contexte géologique de ces argiles, de
Jbel Kharrou et de Benhmed et les différents résultats fournis par les études de caractérisation
une analyse géochimique, minéralogique et des essais technologiques très poussés des
échantillons prélevés ;
enfin, l’établissement des relations entre les différentes caractéristiques des argiles pour une
première partie est un aperçu bibliographique sur la définition des argiles, leur minéralogie,
leur structure, et leur classification. Les procédés de fabrication des produits céramiques :
chimiques qui peuvent influencer pendant le déroulement de ces étapes. Aussi dans cette
même partie, on décrit certaines applications des pâtes céramiques, et on essaie de classer les
chapitre dans cette première partie est consacré aux méthodes et techniques utilisées aux
laboratoires.
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un chapitre dont nous avons procédé à une étude géologique de la région de Jbel-
technologiques de deux échantillons jugés les plus représentatifs. Les résultats probants, ont
conduit à la réalisation de quatre sondages carottés totalisant 166.4 mètres sur des zones bien
choisies. Les échantillons prélevés des carottes de sondages ont fait l’objet d’une analyse
un autre chapitre dont nous traitons les argiles de Benhmed, en réalisant une étude sur
minéralogiques et technologiques.
Dans les deux chapitres précédents, nous essayons d’établir les relations entre les
différents résultats et une éventuelle application de ces argiles dans l’industrie céramique.
Notre souhait est que cette étude appliquée à des matières premières marocaines,
contribue au développement durable de notre pays. Cette préoccupation est toujours restée au
cœur de notre activité de recherche sur la valorisation des matériaux locaux. Toutefois l'idée
directrice de nos travaux est liée au fait que les approches du développement durable
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Première partie
Généralités
17
Chapitre 1 : Minéralogie des argiles
18
Introduction
Le but de ce chapitre est de présenter des notions de base sur la structure des minéraux
argileux, comment elle détermine les propriétés physico-chimiques et aussi comment elle
donne des particularités qui permettent de définir les familles et les espèces et encore des
variétés d’argiles.
Les argiles sont des aluminosilicates plus ou moins hydratés et la majorité des minéraux
couches planes, constituées d'unités structurales tétraédriques et octaédriques reliées par leurs
sommets. Ce type de structure à très grande surface spécifique associée à des caractéristiques
phyllosilicates ou des silicates en feuillets de taille inférieure à 2µm. Cela signifie qu’ils sont
formés par l’empilement de feuillets qui constituent un empilement de couches ; une ou deux
couches tétraédriques, une couche octaédrique et un espace interfoliaire qui contient souvent
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6 (OH)
d 4 Al
7 A°
2 (OH) + 4 O
4 Si
6O
On se basant sur leur structure, il est possible de distinguer les différents types de
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Les minéraux argileux sont formés par l’empilement des feuillets élémentaires
constitués à partir de deux motives de couches de base : une couche tétraédrique siliceuse et
minéraux de type 1/1 ou T-O à une couche tétraédrique et une couche octaédrique.
kaolinite ;
minéraux de type 2/1 ou T-O-T à une couche octaédrique encadrée par deux couches
feuillet (tableau 1) ;
minéraux de type 2/1/1 ou T-O-T-O à une couche d'octaèdres encadrée par deux couches
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Type de Caractère Familles Formule chimique
minéraux
T -O dioctaédrique 7°A stable kaolinites Si 2 O5 Al2 (OH) 4
10 °A variable halloysites Si 2 O5 Al2 (OH) 4 nH 2O n=2
dioctaédrique 10 °A stable pyrophyllite Si4 O10 Al2 (OH)2
illites ( Si(4-x) Alx ) O10 (Al)2 (OH) 2 (K) x x = 0.5
2+
10 °A variable monmorillonites Si 4 O10 ( Al(2-x/2) (R )x/2 ) (OH)2 x/2 CE
nH2O
beidellites ( Si(4 -x) Alx ) O10 (Al) 2 (OH)2 xCE
( Mg3 (OH)6 )
feuillet brucitique
Tableau 1 : Les grandes familles des minéraux argileux d’après Callière, Hénin & Ratureau (1982)
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4-Les espèces des minéraux argileux
Les minéraux argileux sont des silicates d’alumine hydratés et cristallisés. On a trois
structures ont des caractères communs avec celles des phyllosilicates, car leur faciès fibreux
résulte d'une discontinuité du feuillet dans le sens de la largeur. Les couches T sont continues
et constituées de tétraèdres qui n'ont pas tous la même disposition. Les couches octaédriques,
elles, sont discontinues. Cette rupture donne naissance à des lacunes qui forment des canaux
structuraux entre des rubans. La largeur de ces rubans est caractéristique de chaque famille.
même feuillet (exemples : O-T/ O-T/ O-T… ou T-O-T/ T-O-T/ T-O-T…), on parle des
monophyllites, cas des minéraux types 1/1, 2/1, 2/1/1 (tableau 1).
Si ces minéraux sont à couche octaédrique continue et constitués par l’empilement des
feuillets différents, cet empilement peut être régulier ( T-O-T/ O-T/ T-O-T/ O-T…) : cas des
dire aléatoire : cas des interstratifiés ou polyphyllites irréguliers. Le tableau 2 présente les
La plupart des groupes des minéraux argileux se divisent en deux groupes principaux ;
les minéraux dioctaédriques et trioctaédriques. La distinction entre les deux groupes se fait à
partir de la composition des octaèdres ; si les 6 valences négatives du site octaédrique sont
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compensées par trois cations divalents ( Fe 2+, Mg2+ …) on parle des minéraux trioctaédriques.
Si la compensation est assurée par deux cations trivalents ( Fe3+ , Al3+…), il s’agit des
Type d'interstratification
Muscovite-montmorillonite
Illite-smectite
Glauconite-smectite
Alternance régulière : Chlorite-smectite
Système à deux composés Chlorite-vermiculite
Mica-vermiculite
Serpentine-chlorite
Kaolinite-smectite
Alternance aléatoire :
Tableau 2 : Les minéraux inter-stratifiés naturels les plus courants (Castelein, 2000)
24
Introduction
l’argile de former avec l’eau, dans des proportions convenables, une pâte liante et ductile que
l’on peut modeler et cuire afin d’obtenir sans déformation des produits finaux durs et sonores.
IL est bon de rappeler ici les différentes classes des matières premières susceptibles
d’être employées dans les compositions céramiques. On peut distinguer deux grandes
catégories :
contact avec l’eau consiste à un simple mouillage sans variation dimensionnelle importante.
Ces matières peuvent être considérées comme inertes de point de vue physico-chimique dans
les conditions de leur emploi en tant qu’ajout (sables quartzeux, chamottes, feldspaths,
Quatre opérations essentielles pour la fabrication d’un objet céramique à partir d’une
argile sont demeurées à peu prés les mêmes au cours des âges.
1-Lavage et pétrissage
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Le lavage et le pétrissage de la terre sont destinés à lui donner l’homogénéité
nécessaire (éliminer les bulles d’air et chasser les corps étrangers. Les moyens simples
consistent à piétiner ou à battre la terre. Aujourd’hui la matière première est obtenue par
mélange des argiles ou terre et des dégraissants dans un broyeur qui rend les grains plus fins.
2-Façonnage
2-1-Tournage : cette technique remonte aux moins aux pharaons. Elle se fait
entièrement à la main sur le tour de potier animé d’un mouvement de rotation, permet
2-2-Coulage : Cette technique apparaît au cours des dernières années du XVIII siècle.
Elle consiste à verser la pâte à l’état fluide dans un moule en plâtre présentant en creux la
forme de la pièce à obtenir. Au contact du plâtre, l’eau est absorbée par capillarité.
Aujourd’hui la fabrication des assiettes et des plats se fait en série grâce au calibrage
mécanique ;
première est injectée dans un moule qui lui donnera la forme désirée. A l’intérieur du moule la
presse agit avec une charge qui peut aller jusqu’à 5000 tonnes.
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Coulage : Façonnage en pâte plastique : Pressage en poudre :
La matière première est dosée, la matière première est préparée La matière première est
pulvérisée, puis mélangée sous arrosage avec un taux souvent préparée sous
avec de l’eau et le défloculant d’humidité de 15 à 20% arrosage mais son taux
afin d’obtenir de la barbotine, d’humidité est ramené à 5 à
qui sera versée dans des 7% dans des tours de
moules en plâtre pulvérisations. Dans
l’industrie des réfractaires, la
matière première est mélangée
à sec et souvent pressée avec
un taux d’humidité inférieur à
2%.
-Porcelaine -Briques -Produits réfractaires
-Sanitaire -Tuiles -Revêtements de sol et de mur
-Porcelaine électrotechnique -Carreaux de grés -Objets en grès
-Produits réfractaires -Porcelaine électrotechnique -Carreaux de grès-cérame
-Objets en grès -Céramiques techniques
-Grès émaillés
3-Séchage
fabrications modernes adoptant les mêmes techniques d’élaboration. Le séchage des produits
façonnés avant frittage a pour but d’éliminer l’eau d’humidité qui a été rajoutée au cours de
Les matières premières plastiques que l’on trouve à l’état naturel sont des silicates
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gonflement des argiles imbibées d’eau, ainsi que le phénomène inverse appelé retrait lorsque
H H H H H H
Eau libre
(atmosphère diffuse)
O O O
+ + +
O O O
H H H H H H
H H
Micelle O +
+ O H
H
H H H H H H
O O O
+ + +
O O O
Eau libre
H H H H H H (atmosphère diffuse)
+ cation H + ou autre.
- anion OH - ou autre.
Fig. 4 : Mécanisme de fixation de l’eau sur les micelles argileuse (Kerboul & Bossler, 1990).
Pour justifier ce mécanisme, on admet que les micelles argileuses sont formées de
possédant des charges négatives à la surface et à la cassure des plans. Les molécules d’eau à
caractère polaire vont se placer au voisinage de ces charges en formant une couche solidaire
du micelle. Cette couche d’eau liée est appelée couche de Helmholtz. Au-delà les ions positifs
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( protons de l’eau, cations des sels éventuels) viennent assurer la neutralité de l’ensemble. Ces
ions sont mobiles selon l’agitation thermique, les autres molécules d’eau se disposent d’une
manière plus désordonnée, les liaisons intermoléculaires étant du type Van der Waals,
donc plus faibles. L’ensemble extérieur à la couche d’ions positifs forme l’eau libre
En somme, dans une pâte plastique, chaque micelle argileuse doit être considérée avec
son auréole d’eau liée, en baignant dans l’eau interparticulaire en quantité variable. Cette
disposition explique la facile mobilité des particules dans le glissement de l’une par rapport à
molécules d’eau à la pâte, et comme le type de liaison varie selon la nature des couches
Trois phases peuvent être décelées pendant le séchage des pâtes plastiques :
diminue proportionnellement ;
b-phase intermédiaire pendant laquelle des vides commencent à se former, la pâte continue à
se contracter ;
c-les pores se forment par départ de l’eau fortement liée de la couche de Helmohltz. Le
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Volume Retrait
apparent
Eau Vide=porosité Vide=porosité
Argile
Argile
Fig. 5 : Représentation de Bourry (1897) d’après cours (Kerboul & Bossler, 1990)
On note que l’ajout de substances dégraissantes aux matières plastiques modifie leur
dégraissant permet de diminuer le retrait. On sait que le retrait est dû au départ de l’eau libre
située entre les particules argileuses. L’augmentation du taux de dégraissant réduit la quantité
d’eau libre, donc, le départ crée la contraction de l’échantillon. Tout grain dégraissant inerte,
vis à vis de l’eau et placé dans la masse des micelles argileuses, occupe un site qui aurait été
4-Cuisson
La cuisson des pâtes façonnées est la deuxième technique du feu maîtrisé par
l’homme, après la cuisson des aliments. La cuisson va du simple séchage au soleil, ou au feu
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de bois en plein air, à la chauffe des fours en brique ou en terre réfractaire. La température de
cuisson ne dépassant pas 800 à 900°C pour les poteries tendres des XVIe, XVIIe et XVIIIe
siècle, elle peut atteindre aujourd’hui pour les pâtes dures plus de 1400°C.
a-Cycle thermique
L’action de la chaleur sur les pâtes plastiques obtenues par mélange de plusieurs
un produit qui possède un certain nombre de qualités propres à l’usage demandé. L’opération
-Une montée en température selon un programme donné, l’atmosphère du four est bien
définie ;
-L’obtention de la température maximale avec maintien d’un palier pendant un temps plus au
moins long ;
La température qui caractérise l’état d’agitation des molécules et atomes dans les
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Le temps qui conditionne la cinétique des transformations et intervient soit par le biais
dans la pâte. On opère selon les cas en atmosphère oxydante, neutre ou réductrice.
4-2-Le frittage
La cuisson des compositions à base de silicates fait intervenir un processus qui, sous
l’effet de la chaleur, conduit à une consolidation des ensembles granulaires des pâtes, avec
formation de phases cristallines liées par une phase vitreuse en quantité plus au moins grande.
rapport à l’énergie calorifique tendant à créer une densification dans le matériau à élaborer.
dont les résultats se complètent et permettent de donner une interprétation générale des
a-phénomènes physiques
Parmi les phénomènes physiques qui se produisent au cours de la cuisson des pâtes
céramiques, on cite :
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*La densification du produit final qui se produit selon deux mécanismes (Bernache-
Assollant, 1993) :
donnent pas de phase liquide à une température considérée. Ce sont les phénomènes de
diffusion qui conduisent à la formation de composées définis : Cas des argiles réfractaires.
-Frittage en présence de la phase liquide : Parmi les constituants dans ce cas, les
fondants (alcalins et alcalino-terreux) et les éléments fusibles (Fe 2O3, MnO. etc.) qui peuvent
se fondre et former une phase liquide qui mouille et entre en réaction avec les autres phases
liée par une phase vitreuse plus au moins importante selon le cas : Cas des argiles grésantes.
b-phénomènes chimiques
pour prendre une forme plus stable. On peut différentier deux types (Bernache-Assollant,
1993) :
-Ceux concernant les minéraux fondamentaux de la matière première naturelle (les silicates et
les silico-aluminates). Ces phénomènes chimiques sont le départ d’eau et les transformations à
température élevée. Par exemple, au-dessus de 630°C, la kaolinite perd pratiquement tout son
33
Après déshydratation, la kaolinite se transforme en métakaolin selon la réaction suivante :
Kaolinite Métakaolin
Vers 950°C le réseau instable du métakaolin s’effondre en donnant une phase amorphe et de
la mullite.
-Ceux concernant les composés annexes pouvant se trouver dans la matière première comme
impureté, ou introduits sous forme d’ajout pour former une composition bien définie. On cite
1000°C lorsqu’il y a apparition d’une phase liquide apportée par les feldspaths, il y a
dissolution du quartz dans le flux. Lorsqu’il n’y a pas formation de phase liquide, cas des
partir de 950°C (Castelein, 2000). On trouve dans la matière première argileuse plusieurs
34
*les carbonates de calcium qui se dissocient vers 750°C
géhlénite
On note que, s’il reste de la chaux non combinée après la cuisson, elle peut se
*La matière organique qui se dissocie par combustion des produits organiques, les produits
les plus volatils commencent à brûler à 200°C, les moins volatils brûlent à 460°C. Quant au
carbone fixe, sa combustion a lieu de 450 à 600°C (Lefort, 1988) et (Jouenne, 1975).
*Les sulfates de calcium se décomposent vers 1250°C par la réaction ci-dessous. En présence
En général, les produits issus de ces décompositions peuvent réagir avec les autres
35
4-4-Texture des produits céramiques et leur évolution en cours de cuisson
décrits, et crée un retrait, dit retrait à la cuisson. L’analyse dilatométrique permet de suivre
cette évolution de retrait, notamment la porosité. D’une manière générale, la porosité décroît
avec l’élévation de la température, le diamètre des pores commence par augmenter avec
nombre de pores ouverts diminuent avec formation de pores borgnes d’abord puis de pores
fermés de petit diamètre. On dit que la pâte est fermée. Si la température continue
porosité fermée se développe avec augmentation des diamètres des alvéoles. Enfin, si la
température devient trop élevée, il y a excès de phase vitreuse avec développement exagéré
des alvéoles qui détériorent le matériau, on dit qu’il y a scorification (Thevenot, 1992).
36
Chapitre 3 : Applications des pâtes céramiques
Introduction
A l’origine, les propriétés des pâtes céramiques étaient essentiellement mises au profit
les matériaux de construction. Depuis le début du 20 ème siècle, grâce aux travaux de
recherches menés dans le domaine des matériaux, il a été possible de développer des
innovations tant dans les procédés que dans les compositions et les textures pour mettre au
point des céramiques aux propriétés physiques très spécifiques (électrique, thermomécanique,
optique). Ces nouveaux matériaux sont regroupés sous le terme générique de céramiques
techniques. Des entreprises innovants à haut potentiel sont nées à partir des transferts de
technologie des laboratoires de recherches, pour la mise au point des nouvelles applications.
Les produits de base utilisés pour la fabrication des céramiques, à l’exception des
réfractaires et des produits de céramique technique, sont toutes les argiles, les chamottes
(argiles cuites), les feldspaths et les sables. Pour les réfractaires et les produits de céramiques
techniques, on utilise aussi de nombreux oxydes résistant aux hautes températures, comme
Al2 O3, l’oxyde de zirconium ZrO2 et le carbure de silicium SiC (Pierre, 1994). Ces oxydes et
même d’autres produits déjà traités sont achetés pour être incorporés dans les matières
premières extraites.
Les céramiques industrielles sont présentes dans les aspects les plus modernes du
37
1-Domaine médical
cite comme exemple, les prothèse de hanches qui sont à base d’alumine, et les prothèses
dentaires à base de silice et d’alumine. Cette génération a évolué pour faire place à des
matériaux capables d'interagir positivement avec les tissus environnants : ce sont les
céramiques de deuxième génération comme les osselets de l'oreille, les prothèses oculaires
Dans ce secteur, les céramiques sont des matériaux à très forte valeur ajoutée, dit
présentant de hautes charges à la rupture, une bonne résistance à la tension, résistants aux
agressions à haute température et corrosion, offrant une bonne tenue aux chocs thermiques :
Eléments de turbine, chambre de combustion, filtres à gaz, collage (pâte pour joints à hauts
température), etc.
considérable. En papeterie, l'utilisation des kaolins, sert à améliorer les propriétés optiques de
la trame cellulosique (Delon & al. , 1982), et l'aspect esthétique de l'impression (Yvon & al.,
1982).
38
4-Domaine de l’industrie du caoutchouc
Des études ont montré que l’incorporation des kaolins dans la pâte d’élastomère dans
avoir un bon marché (Yvon & al., 1982). Aussi l’introduction de la bentonite dans le latex lui
5-Domaine de l’environnement
qui est une des préoccupations majeures de ce siècle contre les gaz toxiques produits par
l’industrie, les gaz d’échappements, les pollutions des eaux, etc. (www. Ceramic netmork.fr).
Parmi ces solutions, on cite : les capteurs des gaz polluants ; les filtres pour moteur diesel.
6-Domaine de la métallurgie
L'élaboration des métaux et des alliages se fait à des températures élevées : entre 600
et 800°C pour l'aluminium et ses alliages, entre 1200 et 1700°C pour les fontes et les aciers
ordinaires, jusqu'à 2000°C pour les aciers spéciaux. Les matériaux réfractaires utilisés dans le
température; ils sont utilisés, soit sous forme de briques ou pièces diverses, soit sous forme de
béton coulé en place. IL s’agit des matériaux de revêtements de haut fourneau, des réfractaires
résistants à la corrosion par les métaux et les sels fondus, barrière anti corrosion par les gaz et
les liquides à haute température, pièces de formes pour les métaux en phase liquide pour avoir
39
7-Domaine de Design et d’habitat
les matériaux de construction. Dans ce secteur, l'accent est porté sur le couple
production.
8-Domaine de l’énergie
1200°C et leur résistance élevée à des environnements chimiques agressifs, des matériaux
applications, on cite : les éléments chauffants pour fours à haute température, échangeurs de
40
Chapitre 4 : Classifications des produits céramiques
Introduction
L’industrie céramique est très ancienne. C’est l’art de façonner l’argile et d’en fixer les
formes par la cuisson. Le mot céramique désigne des produits de composition et de forme
diverse, ayant pour base l’argile ou toute terre plastique. L’art de façonner l’argile pour en
faire des objets rituels (pour les cérémonies religieuses) et domestiques, nécessaire à
l’homme, apparaît chez les peuples primitifs et il se maintient sans discontinuité jusqu’à
l’époque industrielle contemporaine. Les tessons ou les débris de céramiques sont toujours
des témoins sûrs de la présence de l’homme et constituent des documents sociaux de base. Au
cours de ce dernier siècle, l’utilisation des découvertes scientifiques et l’installation des usines
d’investissements. Trois types de classifications des produits céramiques sont inventés jusqu’à
présent (www.alienor.org).
des produits céramiques admise par tous les historiens de la céramique, il s’agit de deux
grandes catégories d’après la nature de la pâte cuite, selon qu’elle est tendre (poreuse) ou dure
(imperméable).
41
1-1-Poterie à pâte tendre argileuse, rayable :
*Porcelaine.
Pour l’historien, la céramique est une source précieuse, les tessons millénaires et
l’évolution de leurs formes et de la décoration constituent des repères dans l’évolution des
2-2-Faïences :
*Faïence fine.
42
2-3-Grès :
*Grès fins.
2-4-Porcelaine :
*Porcelaine tendre ;
*Porcelaine dure ;
*Biscuit.
Elle prend en compte l'objet obtenu à partir de la matière première (Ferd.Leit, 2004).
*Tuiles ;
*Briques.
3-2-Faïences :
*Vaisselles de table ;
*Objets d'art ;
*Carreaux de revêtement.
43
3-3-Porcelaine :
*Vaisselle de table ;
*Objets d'art ;
*Isolateurs ;
*Matériel électrique.
3-4-Produits grésés :
*Carreaux de dallage ;
*Vaisselle ;
*Objets d'art.
3-5-Céramique sanitaire :
*Grès cérame ;
*Isolants thermiques.
44
Chapitre 5 : Méthodes et techniques utilisées au laboratoire
1-Introduction
Les argiles possèdent une large gamme de propriétés et d’applications. Leur valeur
2-Analyse granulométrique
poids des éléments d’une roche meuble, autrement dit, elle permet la séparation des
différentes classes d’éléments à l’aide d’une série de tamis à taille de mailles décroissantes de
haut en bas, le tamisage est effectué sous l’eau, les refus dans chaque tamis sont séchés et
pesés, les pourcentages cumulés des refus sont calculés, les résultats sont reportés sur des
graphes.
3-1-Considerations générales
La DRX constitue une des techniques les plus utiles et les plus répandues pour
l'identification des minéraux argileux. Tout corps cristallisé peut être analysé par DRX ; un
faisceau de rayons X est diffracté sur un réseau de plans cristallins selon la loi de Bragg:
45
n=2dsin
d'incidence d'une préparation représentative d'un échantillon (E), permet d'accéder à tous les
cercle de focalisation, pour non nul. est l’angle entre le faisceau incident et le réseau de
plans. 2
est l’angle entre le faisceau diffracté F. D. et le faisceau incident F. I.
46
centre de cercle de focalisation
cercle de focalisation
F
F. D &
F.I 2&
cercle goniométrique
DRX.
3-2-1-Préparations désorientées
Cette analyse nécessite une poudre broyée et suffisamment fine pour assurer
l’homogénéité de l’échantillon. Cette méthode est très fiable et donne des résultats excellents
L’échantillon en poudre est formé d'une phase cristalline donnée va toujours donner
lieu à des pics de diffraction dans les mêmes directions, avec des hauteurs relatives à peu près
47
cristalline. Il est, donc, possible de déterminer la nature de chaque phase cristalline au sein
chaque phase. La détermination de cette signature peut se faire soit de manière expérimentale
(mesure d'un produit pur dans des conditions idéales), soit par simulation numérique à partir
X. Cette signature est consignée dans une fiche sous la forme d'une liste de pics ; la position
en 2θest convertie en distance interréticulaire ''d'' par la loi de Bragg, afin d’avoir une valeur
indépendante de la longueur d'onde des rayons X (et donc du type de source de rayons X
utilisée). L'intensité ''I'' de chaque pic est exprimée en pourcent %, parfois en pourmille ‰,
100 %. Cette liste de pics est souvent désignée par le terme « liste de ''d—I'' ». On constitue
ainsi des bases de données, et le diagramme mesuré sur le produit inconnu est comparé de
manière informatique à toutes les fiches de la base de données. L'intérêt de cette méthode est
qu'elle permet de distinguer les différentes formes de cristallisation d'un même composé (par
exemple pour la silice), distinguer le quartz de la cristoballite. Cependant, elle ne peut pas
généralement permettre d'identifier des composés amorphes. Cette technique est, donc,
deux étapes : une étape de recherche dans une base puis, une étape de confrontation des fiches
Il est important de noter que, c'est l'utilisateur qui détermine si un produit est présent
ou pas : en raison des possibilités de confusion (plusieurs produits très différents pouvant
avoir des signatures très proches), un algorithme automatisé ne peut pas prendre seul la
48
3-2-2-Préparations orientées
-Broyage : il doit aboutir à une poudre qui n’est pas trop fine pour conserver les
minéraux argileux dont le diamètre est inférieur à 2 µm ( Jhons et Roberson, 1960 ; Stoll et
al., 1964).
-Délitage : il est pratiqué avec de l’eau distillée, ensuite l’échantillon est soumis à une
agitation magnétique. Le matériel grossier déposé au fond du flacon, est éliminé par
décantation.
les carbonates englobent les minéraux argileux, et donc, gênent leur défloculation ;
gênent l’orientation des préparations par leur forme qui n’est pas lamellaire.
L’acide chlorhydrique dilué à 10% est ajouté goutte à goutte à la suspension d’argiles
sous agitation magnétique afin d’éviter les surconcentrations locales, tout en respectant de
laisser un peu de temps entre chaque attaque. Le pH est contrôlé avec pH mètre. Lorsque
celui-ci devient rouge, indiquant que les carbonates sont toutes détruites, il faut arrêter
49
Si le surnageant devient déjà clair, il suffit de laver l’échantillon sans l’aide du
centrifugeur, c’est à dire, verser le surnageant, ajouter de l’eau distillée, agiter, laisser
décanter, et ainsi de suite jusqu’à l’obtention d’un pH neutre testé à chaque étape par le papier
pH.
Sinon, on centrifuge les suspensions à 2500 tr/mn durant 5mn. Après, le surnageant est
éliminé et le culot est remis en suspension dans de l’eau distillée. On récupère le culot, on
teste avec du papier pH, s’il n’est pas encore neutre, il faut refaire les cycles centrifugation-
-Mise en suspension : le culot récupéré est mis dans un Becher de 250ml, ajouter de
l’eau distillée, agiter manuellement, et laisser décanter pendant 1h 40mn. Si, après 10mn, le
surnageant est plus au moins clair. Cela indique que la défloculation est mal réalisée. Pour
ceci, on ajoute une à deux gouttes d’ammoniaque (NH4 OH) qui ramène le pH au voisinage de
-Extraction des particules inférieures à 2µm : le surnageant doit être trouble pour que
mettre dans un Becher de 100ml. On ajoute de l’eau distillée et on le fait centrifuger à 3500
tr/mn durant 40mn. Le culot obtenu est récupéré à l’aide d’une spatule, déposé dans des lames
de verre, on les laisse sécher durant 24h à température ambiante, et passer finalement à
est insuffisante pour distinguer certaines espèces argileuses dont les distances interfoliaires
sont voisines ou variables. Elles existent des techniques indispensables qui modifient ces
50
Méthode naturelle : la lame préparée ne subit pas de traitement ;
minéraux sensibles à la chaleur (cas des minéraux hydratés qui changent de distance
réticulaire, et la kaolinite qui se détruit). Cette opération est réalisée sur une lame
Méthode de saturation par un polyalcool : consiste à mettre sur la lame préparée une
couche de glycérol qui gonfle certains minéraux par l’augmentation de la distance réticulaire,
cette méthode est utilisée surtout pour l’identification des minéraux interstratifiés
(Bouyahyaoui, 1996).
Le glycérol n’est pas le seul polyalcool utilisé. On réalise cette opération parfois à
Les diffractogrammes obtenus montrent des pics de diffraction, qui selon leurs
4-Analyse chimique
pourcentages en SiO 2 , en SO4 et la perte au feu sont déterminés par la méthode de la chimie
classique, les pourcentages en Al2 O3, Fe2 O3 , TiO 2, CaO, MgO, K2 O et Na2O sont déterminés
51
Préparation des échantillons : une prise d’essai de 0.5g va subir le traitement triacide
perchlorhydrique (HclO 4, 10ml), ensuite la solution doit être séchée par évaporation ;
-attaque à chaud par un mélange d’acide borique (H3 BO3 , 15 ml) et d’acide
4-2-Chimie classique
Dosage de la silice : se fait par fusion alcaline; une prise d’essai de 1g de l’échantillon
le mélange est porté au four à 950°C pendant une heure, après on complète par une attaque à
chaud avec une solution d’acide chlorhydrique, enfin on filtre, on calcine le précipité au four à
par le pyroxyde de sodium. Les sulfates obtenus sont précipités sous forme de sulfate de
baryum par l’acide de chlorure de baryum, puis calcinés et pesés (Bouyahyaoui, 1996).
L’eau de constitution (H2O+) a été mesurée comme étant la perte en eau entre 105°C
5-Rhéologie
Plusieurs paramètres influencent sur la rhéologie des pâtes d’argiles plastiques par conséquent
52
Les pâtes d’argiles plastiques peuvent être obtenues, soit par réalisation d’une
barbotine (mélange d’une matière première argileuse, dégraissants et fondants) que l’on passe
au filtre presse afin d’éliminer une grande partie d’eau. Soit directement à partir de matière
première brute de carrière avec ajouts éventuels des dégraissants et d’une quantité d’eau
L’étude rhéologique des pâtes consiste à caractériser leurs déformations quand elles
sont soumises à des contraintes. La plasticité est l’aptitude d’une matière à se déformer ( sans
perdre sa cohésion) sous l’effet d’un effort mécanique imposé, et à garder sa déformation
argileuses est difficile à définir scientifiquement et impossible à mesurer de façon précise, car
elle ne constitue pas une grandeur physique et doit être considérée comme la résultante de
propriétés très complexes qui dépendent généralement de trois facteurs qui sont (Kerboul &
Bossler, 1990):
la taille et la forme des particules : Pour une même forme de grain, la plasticité
augmente si les particules d’argiles sont fines et les particules de dégraissants plus grosses. La
forme lamellaire augmente la plasticité, en effet l’orientation est plus facile sous des efforts
mécaniques ;
5-1-Eau de gâchage
C’est la quantité d’eau nécessaire qu’on mélange avec du matériau (argile) séché et
broyé pour l’obtention d’une pâte plastique et modelable, sans excès d’eau.
53
On prépare deux pâtes à partir d’un matériau séché et broyé; une dure (p1) et l’autre
molle (p2) (la quantité d’eau utilisée pour la pâte p2 est supérieure à celle utilisée pour p1).
Etape1 : Les pâtes p1 et p2 ont été reposées 24 heures dans un dessiccateur (milieu
humide) ;
D = h0 / h1
D : rapport de déformation
qui est la masse de l’échantillon humide. Puis on la sèche à 110°C dans l’étuve pour
déterminer ms qui est la masse d’échantillon sec (fig. 7). Cela, pour déterminer l’humidité
Ha = mh-ms / ms . 100
54
Ha : humidité absolue
Eg : eau de gâchage
55
Ha2 : humidité absolue de p2
D1 : Rapport de déformation de p1
D2 : Rapport de déformation de p2
5-2-Indice de plastiscité
L’indice de plasticité est la teneur relative en eau d’une pâte avec un rapport de
déformation égale à 3,3. Afin de déterminer cet indice, on calcule d’abord l’humidité relative
Hr = mh-ms / mh . 100
Hr : humidité relative
Ip : indice de palstiscité
D1 : Rapport de déformation de p1
D2 : Rapport de déformation de p2
56
Cet indice de plasticité déterminé à partir d’eau de gâchage caractérise la pâte d’argile
pendant le façonnage.
6- Coulabilité
La coulabilité est la propriété d’une argile à être coulée dans un moule : la dispersion
de l’argile dans l’eau forme une barbotine qui va être coulée dans un moule en plâtre qui
absorbera l’eau par effet de succion. Après un certain temps, la pâte dans le moule se
raffermit et se détache tout en gardant la forme de celui- ci. Parfois le mélange d’eau et
d’argile forme des flocons. Pour éviter ce phénomène, on ajoute un défloculant, tel que le
pendant 15 minutes, puis, on mesure la viscosité de la barbotine. L’attaque doit être arrêtée
quand la viscosité est stable et minimale. Les résultats de cette étude doivent être présentés
sur un graphe.
7-Caractéristiques technologiques
d’argile séchés à 60°C puis broyés. Le broyage a été effectué par voie humide pendant 4
broyage a été contrôlée par une analyse granulométrique. A partir de ces pâtes, séchées et
homogénéisées, on a confectionné des briquettes d’essai dont la face supérieure est marquée
par deux traits suivant les diagonales qui servent à mesurer le retrait dû au séchage et à la
cuisson. Ces briquettes ont été séchées à l’étuve à 110°C, puis cuites dans un four
57
programmable (fig. 8 et 9). Cette cuisson a été réalisée suivant un palier de 30 minutes et une
Fig. 8 Etuve
(laboratoire de géomatériaux au Ministère d’Energie et des Mines)
58
7-1-Dilatomètrie
retrait d’une pâte portée à différentes températures de cuisson ; les tests sont réalisés sur des
1200°C. La longueur enregistrée entre les deux traits de la briquette est de 10 mm. La formule
l0 : longueur entre les deux traits enregistrés sur la briquette avant cuisson ; elle est ajustée à
10mm
lt : longueur entre les deux traits enregistrés sur la briquette après cuisson à la température t
thermique. L'accroissement des distances inter-atomique peut être corrélé avec la température
comportement thermique d'un matériau quelconque peut être caractérisé par les valeurs que
1993).
59
7-2-Résistance mécanique à la flexion (RMF)
la flexion sous l’effet d’une charge appliquée par un appareil , par exemple de type NETSZH
(fig. 10). La résistance mécanique à la flexion est donnée par la formule suivante :
l : largeur de la briquette
e : épaisseur de la briquette
60
7-3-Perte en poids à la cuisson
de constitution. Entre 700 et 900°C, les réactions suivantes peuvent se produire (Lefort,
1988):
- oxydation de FeO :
CaCO3 CaO + CO 2
environ, d’argile ayant séjourné plusieurs heures en étuve à plus de 100°C, et qui a donc
perdu bonne partie de son eau d’absorption. On dispose la nacelle au centre d’un four
61
programmé pour atteindre 1000-1100°c en 1h 30 environ. Après le refroidissement et retour à
la température ambiante, on pèse immédiatement (attention à une nouvelle fixation d’eau !), et
7-4-Retrait à la cuisson
moyenne des longueurs des traits enregistrés sur les briquettes entre le séchage à 110°C et la
cuisson à différentes températures (fig. 11). La formule suivante permet le calcul du retrait à
la cuisson :
Lt : longueur à la cuisson
62
7-5-Absorption
formule empirique :
7-6 – Porosité
matériau. On procède par mettre des briquettes cuites dans un Becher rempli d’eau distillée,
qu’on porte à ébullition pendant deux heures. Ensuite on laisse reposer les briquettes 24 h, on
les retire du Becher, puis, on les pèse. La porosité est déterminée par la formule suivante :
63
64
Deuxième partie
3-Résultats expérimentaux
65
66
Chapitre 1 : Les unités structurales de la Meseta marocaine
1-Introduction
mésétien du Maroc. La Meseta marocaine se situe entre l’Atlantique, les Atlas et les
premières collines rifaines. Ces terrains sont anciens, principalement paléozoïques. Ils sont
recouverts par des séries mésozoïques, minces et tabulaires. La chaîne du Moyen Atlas
orientale. Dans ces deux domaines, le Paléozoïque forme des boutonnières ou massifs, séparés
Sud-Est:
le chaînon des Jbiletes et ces annexes du Haouz nord ouest (Haouz méridional dépendant du
(Michard, 1976).
Dans la Meseta orientale, les boutonnières sont d’extension plus restreinte (fig. 12).
67
N
Rif Oujda
100 km
s
Jerada
la
e
Rabat
At
ale
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Tazekka
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Meknès
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S2 Me
an
na
m
ha
Océ
e Midelt
Safi R
Jbilete
S1
i que
Ha
ou
z
atl as
e S1: Secteur de Rehamna
m ain S2 : Secteur de Benhmed
Do Post-Paléozoïque
Agadir Paléozoïque
Fig. 12 Carte simplifiée des affleurements paléozoïques du domaine mésétien (Piqué, 1994)
La Meseta est un domaine où les terrains primaires, plissés par les mouvements
hercyniens, puis, nivelés par un cycle d’érosion ayant aboutit à la pénéplaine permotriasique,
ensuite ils ont été partiellement recouverts par des sédiments transgressifs et discordants en
couches généralement horizontales à l’Est : le Lias, au Sud : le Crétacé, au Nord :le Miocène,
68
Les deux secteurs d’études font partie de la Meseta marocaine occidentale, le gisement
de Jbel Kharrou appartenant au massif des Rehamna, plus précisément au Rehamna orientaux,
dans l’océan atlantique, à l’Est, il est recouvert dans la région d’Azrou par les terrains
cénozoïque du plateau des phosphates qui repose, en discordance majeure sur le socle
paléozoïque. Au Nord, les terrains anciens plongent sous les fossés récents du Gharb et du
synclinoriums à cœur dévonien supérieur et carbonifère (Pique, 1994). Ces structures sont
synclinaux :
le synclinorium de Fourhal-Telt;
Toutes ces structures sont de direction NE-SW. Sauf le cas de l’anticlinal de Rabat-
69
ZONE PRE RIFAINE Légende
Rabat Quaternaire et Tertiaire
Océan Atlantique Sehoul
Meknes Crétacé
Tiflet
Casablanca
Rommani El Hajeb Jurassique et Trias
Discordance
Oulmès
Azrou
El Jadida Zaer Zone des Sehoul
S
Ment
TLA Bloc côtier
- A
Khouribga N
Smaâla YE Synclinorium occidental
O
la M avec les anticlinaux
ka Plateau des Phosphates
k RE de Rabat-Tiflet-O. Cherrat
ou T I E
D Rehamna
CO Tadla Midelt
A Anticlinorium médian
Safi ET (Khouribga-Oulmès)
ES
M
Bahira Synclinorium Foughal - Telt
HAUT- ATLAS CENTRAL
Jebilet
Anticlinorium oriental
et zone des nappes
Marrakech
Haouz Granites hercyniens
S2
Massif ancien
HAUT- ATLAS OCCIDENTAL 50 Km du Haut Atlas
S1
S1 : Secteur de Rehamna
S2 : Secteur de Benhmed
début du XX ème siècle par Gentil (1918) qui a démontré l’existence d’une chaîne
hercynienne.
Termier (1932) a réalisé la carte géologique provisoire du Maroc centrale 1/200.000 dont il a
mis l’accent sur les unités structurales, la stratigraphie, l’hydrogéologie, les sources minérales
70
et les substances utiles. Ce même auteur, en 1936, a complété l’étude sur la partie orientale et
centrale.
Entre 1951 à 1973, les travaux sur le magmatisme ont été abordés par Morin qui a mis
Michard (1976) dans son ouvrage éléments de géologie marocaine, a donné plus de
détails sur la stratigraphie, la tectonique et le volcanisme post hercynien dans toute la région
du Maroc central.
Piqué (1979) a focalisé ses études sur l’évolution structurale de la Meseta nord-
occidentale.
Plus tard des travaux plus spécialisés ont fait l’objet des études dans la région.
Rappelons :
-les études de Piqué (1981, 1984) concernant les processus de sédimentation dans la Meseta
nord-occidentale, d’une part, et dans le bassin Sidi Bettache d’autre part. Aussi les travaux
d’Izart & Vieslet (1988) sur le même bassin en donnant plus de détails sur la stratigraphie, la
-les contributions de Hamoumi (1988) qui ont porté essentiellement sur l’Ordovicien, et ceux
-la thèse de Bouabdelli (1989) axée sur le sillon d’Azrou-Khénifra où il a étudié la tectonique
-les thèses présentées, par El Hassani (1990) sur la chaîne calédonienne des Sehoul, El Wartiti
(1990) sur le Permien du Maroc mésétien, et Fadli (1990) sur l’évolution sédimentaire et
71
-les thèses présentées, par Zahraoui (1991) sur la plateforme carbonatée dévonienne de la
En pétrologie, on cite le travail de Mahmoud (1985) sur le granite de Zaer, qui a été
repris par Lagarde (1987) et Diot (1989) pour des études plus détaillées.
1994) ;
(Bouabdelli, 1994) ;
massif est l’un des plus intensément plissés et métamorphisés du Maroc hercynien
72
(Hoepffner, 1974). Il est limité au Nord-Est, au Sud et à l’Est par les plateaux crétacés d’El-
D’après Michard (1982), dans le Paléozoïque des Rehamna on distingue deux parties
séparées par des placages discontinus du Crétacé présentant une bande est-ouest qui passe au
-une partie nord qui correspond à la région de Mechrâ Ben Abbou ou Rehamna
septentrionaux ;
-une partie sud qui correspond au massif des Rehamna proprement dit, dont on distingue les
grande partie métamorphisés dans le faciès à amphibolites (Hoepffner, 1974). Dans les
Rehamna septentrionaux, ils sont peu ou pas métamorphisés (El Khachani, 1994).
l’Autunien probable :
le Carbonifère comprend des grés, des schistes, des calcaires, des micaschistes et des
conglomérats rouges.
73
Travaux antérieurs sur les Rehamna
Une série de travaux préliminaires très anciens ont été réalisés sur les Rehamna par
Neltner, Barthoux et Yovanovich, ces travaux sont cités dans la thèse de Gigout in
(Hoepffner, 1974). Selon cet auteur, ces travaux ont intéressé respectivement la partie
Michard (1967, 1968, 1969) a mis l’accent sur le métamorphisme dans les Rehamna.
Ensuite un programme d’étude a été entamé sur le Massif des Rehamna dans les années 1972
et 1974. Il s’agit des contributions de Piqué (1972) sur la partie occidentale, Jenny (1974) sur
74
Chapitre 2 : Secteur de Jbel Kharrou
1-1-Introduction
Au Maroc, les études intéressant les séries argileuses paléozoïques sont rares ; on en
cite les études établies par Destombes & Jeannette (1956), Mazéas (1962) et Malecha (1985)
sur les argiles céramiques siluriennes de Taghjicht. Les travaux présentés par El Khachani en
1987 et en 1996 ont porté, d’une part sur l’étude des faciès argileux du Paléozoïque dans la
région de Benhmed, et d’autre part sur les possibilités d’emploi en céramique des argiles
Dans le cadre d’un travail de recherche initié par la Société espagnole Minera Sabater,
l’anticlinal de Jbel Kharrou, nous avons été amenés à réaliser une étude approfondie sur leur
minéralogiques et technologiques.
La présente partie de ce mémoire est une mise au point sur le contexte géologique de
ces argiles d’une part, et les différents résultats fournis par les études de caractérisation et les
tests technologiques, réalisés sur deux échantillons B1 et B2 considérés comme les plus
75
1-2-Situation géographique du secteur étudié
Les formations argileuses du massif paléozoïque des Rehamna sont situées dans
l’anticlinal de Jbel Kharrou, ce dernier est localisé dans les Rehamna orientaux à 25km à l’Est
Nord
QUE
I
NT
LA Rabat
AT
Mohammedia
Khemissat
Casablanca
Sidi Rommani
Bettache
Oulmès
Berrechid
El Jadida
Benhmed
Settat
Oud Zem
Khouribga
Mechraa Ben Abbou
Skhour
des
Rehamna
Bengurir
0 30 Km
76
1-3-Géologie des Rehamna orientaux
1-3-1-Limites géologiques
Les terrains étudiés appartiennent au massif hercynien des Rehamna, plus précisément
dans la portion orientale, dite Rehamna orientaux. Ces derniers sont limités à l’Ouest par les
Rehamna centraux, au NE, au Sud et à l’Est par les plateaux crétacés d’El-Borouj et de
1-3-2-Travaux antérieurs
Hoeppfner (1974) a réalisé le premier travail détaillé sur les Rehamna orientaux dans
le cadre du programme qui a été entamé sur le Massif des Rehamna. Il a mis l’accent sur le
matériel paléozoïque et son évolution hercynienne dans l’Est du massif des Rehamna.
l’étude de Michard (1982) sur le massif paléozoïque des Rehamna a apporté plus de
77
Fig. 15 Situation des Rehamna orientaux dans la Meseta marocaine (Hoepffner, 1974)
78
1-3-3-Déscription des terrains des Rehamna orientaux
Les Rehamna orientaux sont composés essentiellement par des terrains d’âge
- l’anticlinal de Jarf Lahmar et Koudiat El Adam, orientés N40 et déversé vers le Nord
Ouest ;
D’après Hoepffner (1974), les terrains des Rehamna orientaux sont subdivisés en trois
zones :
au Nord, on distingue une longue crête de grés ordoviciens, dont l’altitude moyenne est de
500 m, composée par deux arcs de courbure opposée d’Ouest à l’Est; un convexe vers le
Nord : Koudiat –El Adam; un autre convexe vers le Sud : Jbel Kharrou. Un peu plus au Sud,
un deuxième système de crêtes qui double les crêtes principales dont l’altitude moyenne est
de 400 m : cas de Guelb Zraïkem, Dalaat-El-Goujguel et El-Mesrane (fig. 16). Entre ces
au Sud, S’étend la plaine micaschisteuse de Ouled-Hassine, traversée par des reliefs orientés
L’ensemble du réseau hydrographique est drainé par l’Oued Oum-Rbia (fig. 16).
1-3-4-Stratigraphie
79
el
gu
o uj O
Ou
E lG m-
Rb
ia
t
la a
Da
Zr a ïk
em
Gue lb
em ïk
Jbe l Zra
a
in
S m
K
Fig. 16 Schéma structural des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974), echelle : 1/200.000
O : Ordovicien indifférencié
DD : Dévono-dinantien non différencié : schistes.
80
Fig. 17 Colonne lithostratigraohique du Cambrien-Ordovicien des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)
Abréviations : qz=quartzite, pél=pélite, congl=conglomérat (ique)
81
1-3-5-Tectonique des terrains de Rehamna orientaux
Dans l’ensemble des terrains des Rehamna orientaux, les déformations liées à
l’orogenèse hercynienne sont variables, par conséquent, trois zones ont été définies par
Dans chacune des trois zones définies, Hoepffner (1974) a mis en évidence une
1ère phase de déformation D1 : elle donne des plis synschisteux N 40 déversés vers le NW
dans les zones de Koudiat-El-Adam et Ouled-Hassine, alors que dans la zone de Jbel Kharrou,
2ème phase de déformation D2 : elle est postérieure à D1. Dans la zone de Koudiat-El-Adam,
D2 donne des rejeux le long des plans de schistosité S1 liée aux plis de la première
cisaillement subméridien oblique sur S1 qui transpose cette dernière en S2 liée aux plis de la
deuxième génération.
3ème phase de déformation : elle est responsable des décrochements dextres N 140 qui sont
82
Fig. 18 Carte structurale des Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)
83
4ème phase de déformation : elle correspond au déversement vers le SW de la zone de Jbel
Kharrou et d’El-Mesrane sur la zone de Ouled-Hassine. Alors que Nord le massif d’Allahia ne
Mesrane.
IL faut noter l’accident N 70-80 qui fait la limite entre la zone de Koudiat-Al-Adam et
84
2-Géologie du secteur étudié et résultats expérimentaux
A-Coupes géologiques
La région de Jbel Kharrou est formée par des terrains essentiellement ordoviciens, on
Bou-Oukfa datée du Cambrien probable (fig. 17). Elle est constituée de grès micacés
bioturbés de teinte gris-verdâtre à lits argilo-micacés de couleur rouge, elle est représentée par
des zones de collines basses (Drioukat et Ouled Cherif), cette formation est d’âge Arening
La puissance de cette série est de 300 à 500m, aucune faune fossile n’y a été signalée.
b-Formation de Demja (200 mètres) : on peut suivre cette formation le long de l’anticlinal de
par le passage du grès micacé (formation de Drioukat) vers le faciès argileux (fig. 17). Cette
formation est constituée essentiellement par des argiles sableuses gris noires, riches en micas
flottés et décolorés. Ces argiles prennent une teinte blanchâtre en surface par altération
superficielle (Hoepffner, 1974). On y distingue deux barres quartzitiques (fig. 19, 20, 21 et
22) :
la barre inférieure qui est lenticulaire et se biseaute à ses extrémités visibles sur une distance
de 1.5 kilomètres ;
85
la barre supérieure de couleur gris noire à patine grise avec des diaclases souvent plaquées
Le fer existe toujours dans ces sédiments argileux à l’état de pyrite. On le trouve aussi
La puissance de la formation de Demja dépasse 200 mètres, son extension est de 4,5
kilomètres.
Sous la barre quartzitique inférieure la présence des fossiles: Asaphus nobilis Barr,
Dalmanites Socialis var, Provea Emmr et Orthis a donné l’âge de l’Ordovicien moyen à
Dans les argiles grises, sous la barre quartzitique inférieure Destombes (1971) a
signalé l’existence des fossiles tels que : Didymographus, Seleropeltis, Cyclopige, Zelliskella,
des ostracodes et des orthocéres, cette faune indique un âge Arening inférieur ou moyen à la
La présence de graptolites dans les sédiments encadrés par les deux barres
86
N E
Formation d’Allahia
Formation de Demja
inférieure supérieure
3
6 6 7
2 1
6
3
1 2 4
Fig. 19 Vue panoramique des formations de Demja et d’Allahia : Jbel Kharrou ; 1 : argilites blanches,
2 : barre quartzitique inférieure, 3 : barre quartzitique supérieure, 4 : argilites gréseuses, 5 : niveau
gréso-pélitique, 6 : quartzites, 7 : quarztites lités
87
Fig. 20 Les argiles de couleur blanchâtre, affectées par des
réseaux de fractures ferruginisées; formation de Demja.
88
Fig. 22 Un affleurement d’argiles blanchâtres; formation de Demja
une série inférieure : Elle est constituée d’une succession bien litée et rubanée de grés, des
quartizites, des psammites et des pélites gréseuses souvent rubéfiées. Trois barres
quartiztiques massives s’individualisent dont les deux premières sont lenticulaires. Destombes
une série supérieure : au-dessus de la troisième barre quartzitique du membre inférieur, il y’a
premier banc est un quartzite grossier à niveau conglomératique à petits galets, ensuite on
89
passe à des quartzites en bancs d’épaisseur 50 centimètres à 2 mètres avec des lits
Les fossiles font défaut dans la série supérieure d’Allahia , à l’exception de quelques
cette formation l’âge du Caradoc moyen à supérieur parce qu’elle repose sur des couches
Fig. 23 Quartzites en bancs avec des lits psammitiques feuilletés ; formation d’Allahia
90
2-Lithostratigraphie
ordoviciens, on distingue, du bas vers le haut, les trois formations (fig. 24):
formation de Drioukat ;
formation de Demja ;
formation d’Allahia.
Grès micacés
Formation d'Allahia
Caradoc
Quartzite massif
massive
Barre quartzitique
Arenig moyen à Llanvirn
25m
Formation de Demja
Argiles blanches
Barre quartzitique
Schistes altérés
(argiles avec passages férruginisés)
Grès quartzitiques
Formati on de Drioukat
Arenig inférieur
91
3-Les argiles ordoviciennes de Jbel Kharrou
visible sur les affleurements. Ces argilites qui datent l’Arening moyen-Llanvin (Hoepffner,
1974), sont sableuses avec un toucher onctueux, la couleur est blanche en surface, mais,
prend une teinte gris noire en profondeur et se charge de plus en plus en sable. Dans
l’ensemble de la région, ces argilites sont affectées par des réseaux de fractures ferrugineuses
de fréquence irrégulière, peu espacées et de direction variable ce qui nécessite une méthode
4-Résultats expérimentaux
286, Y= 210) prélevés des affleurements, considérés comme les plus représentatifs, ont fait
l’évaluation de l’aptitude de ces argiles à être utilisées dans les domaines de la céramique (El
Ces analyses sont faites au laboratoire Minera Sabater à Teruel, Espagne (fig. 25).
4-1-Analyse granulométrique
Cette analyse a été effectuée sous l’eau et le refus de chaque tamis a été séché et pesé.
Les pourcentages des différentes tranches granulométriques sont donnés dans le tableau 4 et
-Le pourcentage des éléments dont le diamètre est supérieur à 50µm est négligeable :
-Le pourcentage des éléments dont le diamètre est inférieur à 2µm (argiles) est très
92
Fig. 25 Laboratoire Minera Sabater, Teruel, Espagne
étudiés est excellente. Le problème des éléments dont le diamètre est supérieur à 50µm peut
Pourcentages des
différentes tranches
granulométriques
Taille en µ B1 B2
>60 0,3% 2,8%
60-50 0,7% 1,2%
50-20 5,1% 9,9%
20-10 11,9% 14,6%
10-2 39,7% 32,4%
<2 42,3% 39,1%
93
Distribution de s particule s
Refus à 60µ: 0,3% en poids
100
90
80
Masse cumulée% .
70
60
50
40
30
20
10
0
0,1 1 10 100
Distribution de s particules
Ref us à 60µ: 2.8% en poids
100
90
80
M asse cumulée% .
70
60
50
40
30
20
10
0
0,1 1 10 100
Diamètre équivalent (µ)
94
4-2-Analyse chimique
Les analyses chimiques ont porté sur les éléments majeurs, l’ion sulfate (SO4 ) et la
On remarque une teneur en TiO2 un peu élevée, celle en Fe 2O3 peut être considérée
comme acceptable pour l’usage en céramique. La teneur en K2 O est élevée, elle est
probablement liée à la présence des micas. Les teneurs enregistrées en SO4 et en CaO
précipitation d’évaporites. La teneur en Al 2O3 est faible, celle en SiO2 semble cependant
Si l’on compare cette argile avec une argile réfractaire dont le taux d’alumine est
supérieur à 45% (AGS, 2002), celui des fondants (alcalins (K2O et Na2O) et des alcalino-
terreux (MgO et CaO) inférieur à 4% (Ferd.Leit SA, 2004), on peut dire que l’argile de Jbel
Kharrou est très plastique et cuit blanc puisque le pourcentage en TiO 2 et Fe2 O3 est inférieur à
4-3-Analyse minéralogique
poudre B1et B2. La détermination des différentes phases minéralogiques et leurs taux
95
respectifs ont été réalisés grâce à une base de données Power diffraction file compilée (mise
Les résultats obtenus, voir tableau 6, montrent la prédominance des illites qui sont les
porteurs des propriétés céramiques favorables de ces argiles. Les autres constituants argileux
En ce qui concerne la teneur en quartz, elle est très tolérable, d’autant que le quartz
déduire que les argiles blanches de la formation de Demja sont très plastiques et peuvent
présenter de l’intérêt dans la fabrication des pâtes céramiques, ce qui peut être confirmé par
Minéral B1 B2
illite 56% 52%
quartz 28% 32%
natrolite 8% 5%
jarosite 3% 2%
smectite 0% 3%
kaolinite 3% 0%
plagioclase 2% 2%
Tableau : 6 Analyse minéralogique des échantillons B1 et B2
96
4-4-Rhéologie
4-4-1-Eau de gâchage
4-4-2-Indice de plastiscité
On peut déduire de cette étude que l’indice de plasticité des argiles blanches de la
formation de Demja est relativement élevé si on le compare à celui d’une argile réfractaire
(AGS, 2002), ce qui est conforme aux analyses minéralogiques et chimiques prouvant le
4-5-Coulabilité
Les résultats de cette étude sont présentés dans le tableau 7 et la figure 28.
défloculant qui est le carbonate de sodium (Na2CO3) la viscosité est minimale et stable. On
peut en déduire que les échantillons d’argiles blanches B1 et B2 présentent une coulabilité
97
Défloculant Viscosité
(%) (Poise=g/cm.s)
0,31 2 500
0,37 1 440
0,45 840
0,53 675
0,61 650
0,7 588
0,79 613
0,91 650
3 500
3 000
2 500
Viscosité (g/cm .s)
2 000
1 500
1 000
500
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
4-6-Caractéristiques technologiques
confectionnées à partir des pâtes des deux échantillons B1 et B2. Ces briquettes d’essai dont
98
leur face supérieure est marquée par deux traits suivant les diagonales qui servent à mesurer le
retrait dû au séchage et à la cuisson, ces briquettes d’essai ont été séchées à l’étuve à 110°C,
4-6-1-Dilatomètrie
Les résultats obtenus sont donnés sous forme graphique sur la figure 29.
-le segment AB de la courbe correspond à une dilatation du matériau étudié qui s’opère de
contraction. Cette dernière évolue de façon linéaire jusqu’à 950°C sous l’effet du frittage qui
renseigne sur l’aptitude des grains à réagir entre eux pour devenir cohésifs et se densifier :
contraction du matériel, c’est le retrait. Au cours de cette phase et vers 1000°C, on peut avoir
Assollant, 1993).
Entre 950°C et 1040°C, la phase fusible apparaît en grande partie. C’est un intervalle
de température de frittage moyen (90°C), ce qui donne l’occasion aux grains de réagir
correctement entre eux et donner des matériaux qui auront une tenue à la déformation à des
99
7
C
6 B
5
1 A
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200
-1 Tem péra ture en °C
-2
dl/l0
-3
-4
-5
-6
-7
-8
-9
-10 D
-11
-12 E
-13
100
La courbe de la dilatomètrie montre que les argiles de la formation de Demja vont être
L’essai a été réalisé sur des briquettes cuites à 950°C, à 1000°C, à 1050°C et à
1100°C. Les résultats obtenus sur les deux échantillons étudiés sont consignés dans le tableau
8 et la figure 30.
vitrification jusqu’à un certain point où elle est trop élevée, et le matériel devient cassant.
obtient des produits ayant une résistance mécanique à la flexion plus faible, différente de celle
D’après ces résultats, ces argiles sont utilisables dans le domaine de la fabrication des
carreaux sols et les produits sanitaires sans être rompues ou détériorées par les contraintes
locales (Minera Sabater, 2003). Mais il faut toujours comparer avec les valeurs des autres
cuisson maximale (1040°C) (même à 1040°C, la résistance mécanique à la flexion est forte).
101
RMF à 950°C RMF à 1000°C RMF à 1050°C RMF à 1100°C
EchantillonB2 320 403 735 Matériel
cassant
Echantillon B2 352 422 709.5 Matériel
cassant
Commentaire Forte Forte Très forte Matériel
cassant
800
700
RMF (Kg.f/cm2)
600
500
Echantillon B1
400
Echantillon B2
300
200
100
0
900 950 1000 1050 1100 1150
Temp éra ture °C
On rappelle qu’à 500°C, les échantillons perdent leur eau de constitution. Entre 700 et
laboratoire).
102
Les pourcentages de la perte en poids à des températures de 950°C, 1000°C et 1050°C
On remarque que la perte en poids est à peu près constante (7%) quelle que soit la
température et quel que soit l’échantillon. Ce pourcentage concerne surtout l’eau moléculaire,
l’oxydation de FeO et la décomposition des sulfates. Ces pourcentages sont très tolérables, ce
4-6-4-Retrait à la cuisson
volume apparent dépend de la dilatomètrie qui met en évidence une diminution du volume qui
à son tour entraîne une compaction du matériau par disparition des vides inter-granulaires.
103
14%
Retrait sur la longueur
12%
10%
Retrait sur la
8% longueur B1
6% Retrait sur la
longueur B2
4%
2%
0%
950°C 1000°C 1050°C
Tem péra ture
4-6-5–Porosité
104
6,00%
5,00%
4,00%
Porosité
B1
3,00%
B2
2,00%
1,00%
0,00%
0 1 2 3 4 5
Tempéra ture
Il est à noté que la porosité d’un matériel céramique est composé par une porosité
A 1050°C, la porosité ouverte est très faible pour les deux échantillons B1 et B2. Cette
matériel après son frittage complet par réduction des espaces inter granulaires. Mais lorsqu’on
dépasse une certaine valeur de température, la réduction des espaces inter granulaires conduit
à de micro alvéoles contenant des gaz empoisonnés. A 1100°C, ces alvéoles formant la
On déduit que les argiles blanches de la formation de Demja vont être enfournées à
une température qui ne dépasse pas 1050°C, peuvent être utilisées dans la fabrication des
105
carreaux sols (porosité ouverte comprise entre 2 à 5%) et les produits sanitaires (porosité
A 1050°C, les briquettes des deux échantillons B1 et B2 ont une couleur très favorable
Echantillon B1 Echantillon B2
950°C
1000°C
1050°C
1100°C
1150°C
106
5-Conclusion
formations :
la formation gréseuse d’Allahia qui est la plus récente, son extension est plus de 30
Km2.
L’analyse chimique des échantillons B1 et B2 montre leur faible teneur en Fe2O3 (0,72
et 0,79%).
Les essais technologiques ont démontré des propriétés industrielles convenables de ces
argiles. Avant tout, un intervalle de frittage moyen de 90°C et une température de cuisson de
1040°C. La couleur blanc-crème des briquettes cuites à cette même température, est très
favorable pour un emploi en industrie céramique. La résistance mécanique à la flexion est très
forte à 1050°C, ce qui est un facteur favorable pour l’incorporation de ces argiles dans le
domaine de la fabrication des carreaux de revêtement des sols et des produits sanitaires. La
perte au feu à 1040°C est très tolérable (7%). Le retrait à la cuisson, légèrement élevé (12%),
peut être corrigé par l’ajout d’un dégraissant (sables, verre broyé, chamottes, feldspaths,
107
En définitive, les argiles de la formation ordovicienne de Demja faisant partie de
l’anticlinal de Jbel Kharrou, dans le massif des Rehamna, peuvent être considérées comme
des argiles plastiques ou grésantes de très bonne qualité, appellées aussi argiles spéciales
B-Sondages
1-Introduction
Nos premières recherches avaient porté sur deux échantillons B1 et B2 les plus
représentatifs, prélevés en surface des argiles blanches de la formation de Demja. Les résultats
probants fournis par ces deux échantillons ont conduit à la réalisation de quatre sondages
potentialités du secteur notamment la puissance de la couche argileuse, d’autre part (fig. 34).
Plusieurs échantillons, prélevés des carottes des sondages, ont été étudiés dans le laboratoire
Nous avons programmé une campagne de quatre sondages carottés totalisant 166, 49
mètres (tableau. 13). Ces sondages réalisés sont verticaux, situés approximativement au centre
de notre zone d’étude, on s’est limité à un secteur où affleure la formation de Demja (fig. 35).
profondeur a été arrêtée pour des raisons techniques dans les argilites noires, sans toucher les
quartzites. On note aussi qu’on a profité de l’existence de quelques tranchées exécutées par
108
Fig. 34 Réalisation du sondage n°2
109
Fig. 35 Situation des sondages n°1, 2, 3 et 4
110
On rappelle que notre échantillonnage minéralogique géochimique et technologique
(échantillons : B1 et B2) a été effectué dans cette zone où la Société Minera Sabater a réalisé
connaissance de l’aspect de la couche argileuse (El Yakoubi & Aberkan, 1999). IL s’agit des
argilites noires à aspect schisteux qui représentent la partie de base et la plus puissante de la
formation argileuse; vers le toit, elles passent progressivement aux argilites blanchâtres ou
111
rougeâtres. Enfin elles sont remplacées par des argilites blanchâtres dans la partie la plus
orientaux et quant à notre secteur en particulier, on déduit de ces travaux réalisés qu’il y a une
certaine homogénéité latérale de la couche argileuse qui présente toute fois certaines
apparaissent à des niveaux plus au moins variables dans les quatre sondages exécutés. Dans
les sondages 2 et 4 (fig. 35), les argiles noires sont bien développées. Elles se sont formées
matière organique et de la pyrite. Dans le sondage 1, les argiles noires sont peu développées
par rapport aux sondages 2 et 4. Par contre dans le sondage 3, les argiles noires sont
étudié était très variable. Le bassin était semblablement moins profond dans la partie sud-
ouest du secteur où les argiles noires sont remplacées par des argiles blanches sableuses. La
répartition de ces faciès marins a été probablement liée à la morphologie du bassin ordovicien.
Les variations verticales de faciès observées dans les sondages (nature et granulométrie des
faciès) semblent être en relation avec des changements morphologiques du bassin qui auraient
été contrôlés par une activité tectonique locale (subsidence) ou régionale. Les fluctuations
climatiques ne sont pas à écarter, ces phénomènes naturels auraient, à leur tour, contrôlé les
variations d’une activité biologique à laquelle on peut attribuer les changements dans la teneur
112
1,2 m
a
b
2,6 m
3,2 m
c
Légende :
6,8 m
7,7m
d Argiles rouges
e Argiles blanches
11m Argiles rouges à hématites
f
,
Argiles gris noires,
noires, sablleuses et compactes
13,5m
a, b, c, d, e, f, g et h : Situation des échantillons
analysés
17m
22,2m
h
23,6m
24 m
26,1m
28,1m
113
Fig. 38 Log lithostratigraphique du sondage n°2
X=286,5
Y=209,25
114
a
2, 45m
3m
b
4, 7m
c
7,1m
Légende :
d Argiles blanches avec des pas sages
ferruginis és entre les fissures
12, 30m Argiles rouges avec hématites
Argiles blanches, sableuses avec pass ages
14,2m ferruginisés et hématites
14,5 m
Argiles blanches, sableuses avec de
rares traces de gypses
17, 5m
a, b, c, d et e : Situation d es échantillons analys és
19,5m
23m
115
Fig. 40 Log lithostratigraphique du sondage n°4
X=287,15
Y=208
116
3-Analyse chimique des échantillons prélevés des sondages 1,2,3 et 4
L’analyse géochimique est basée sur 24 échantillons prélevés à partir des carottés des
sondages (fig. 41). On rappelle que cette analyse a été faite au laboratoire Minera Sabater en
Teruel (Espagne). Les résultats de cette analyse sont résumés dans les tableaux 14, 15, 16, 17
-la moyenne des teneurs en SiO 2 est assez élevée, elle dépasse 59% pour tout type
-la somme des teneurs en Fe2 O3 et TiO 2 est bien acceptable pour les échantillons blancs, mai,
un peu élevée pour les échantillons rouges. La moyenne des pourcentages en Fe 2O3 et TiO2
est généralement inférieure à 1,529% dans les niveaux supérieurs de la couche argileuse;
-le tableau 14 révèle que l’échantillon g4, de couleur noire, correspondant aux argiles noires,
avec matière organique (présence de P2 O5 ), ces argiles sont formées dans un milieu
relativement profond témoigné par la présence de la pyrite. Ceci se traduit par le taux élevé en
fer (3%) par rapport aux niveaux supérieurs de la couche argileuse. Le taux enregistré en fer
et titane donne des pâtes de couleur foncée après cuisson (argile qui cuit blanc présente une
teneur en fer, titane et manganèse ne dépassant pas 1.5% d’après Ikaya (2004)). La perte au
feu est abondante (22%), elle est due à la présence de la matière organique.
Les teneurs enregistrées en SO4 et CaO, attestent la présence de gypse comme dans le
117
éch SiO2 Al2 O3 Fe2O 3 K2 O Na2O CaO MgO TiO2 SO 4 P.F
a 55.8% 26.8% 2.94% 3.72% 0.98% 0.3% 0.22% 0.3% 0.4% 8.54%
b 64% 23% 0.57% 4% 1.05% 0.2% 0.23% 0.2% 0.2% 6.17%
c 59.3% 21% 1.2% 3.26% 1.56% 0.3% 0.24% 0.3% 0.2% 13.64%
d 63.6% 20.5% 3.23% 3.47% 1.19% 0.4% 0.23% 0.26% 0.45% 6.67%
e 59% 23% 2.53% 3.59% 1.46% 0.22% 0.23% 0.28% 0.35% 9.34%
f 62.4% 21.3% 1.18% 3.56% 1.24% 0.5% 0.25% 0.4% 0.3% 8.87%
g 57.3% 23.5% 2% 3.94% 1.22% 0.1% 0.15% 0.54% 0.6% 10.65%
h 60.5% 22.5% 0.7% 3.73% 1.08% 0.7% 0.22% 0.35% 0.2% 10.02%
60.2% 22.7% 1.794% 3.66% 1.223% 0.34% 0.22% 0.32% 0.33% 9.23%
Tableau : 14 Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 1
éch SiO2 Al2 O3 Fe 2O3 K2 O Na2 O CaO MgO TiO2 SO4 P.F
a 59.7% 21.7% 2.12% 3.37% 2.19% 0.23% 0.5% 0.1% 0.15% 9.94%
b 64.5% 21% 1.53% 3.46% 1.22% 0.33% 0.3% 0.24% 0.14% 7.28%
c 61.9% 24.3% 1.47% 3.68% 1.25% 0.26% 0.32% 0.54% 0.16% 6.12%
d 64% 22.5% 1.74% 3.46% 1.11% 0.31% 0.35% 0.21% 0.02% 7,01%
62.5% 22.38% 1.715% 3.49% 1.443% 0.28% 0.36% 0.27% 0.11% 7.58%
Tableau : 15 Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 2
éch SiO2 Al2 O3 Fe 2O3 K2 O Na2 O CaO MgO TiO2 SO4 P.F
a 63% 22.3% 0.63% 3.35% 1.23% 0.36% 0.25% 0.18% 0.21% 8.49%
b 62.8% 22% 0.85% 3.4% 1.31% 0.41% 0.26% 0.13% 0.17% 9.03%
c 62.3% 22.5% 0.67% 3.56% 1.21% 0.58% 0.32% 0.23% 0.16% 8.47%
d 54% 26% 1.31% 3.19% 1.83% 0.12% 0.32% 0.10% 0.10% 13,03%
e 62% 21.5% 2.76% 3.31% 1.06% 0.19% 0.56% 0.14% 0.12% 8.36%
f 63% 23% 0.64% 3.52% 1.19% 0.32% 0.41% 0.12% 0.17% 7.63%
61.2% 22.88% 1.143% 3.42% 1.305% 0.33% 0.35% 0.15% 0.15% 10,05%
Tableau : 17 Analyse chimique des échantillons prélevés du sondage 4
écht TiO2 Al2 O3 SiO2 Fe2 O3 CaO K2O MgO Na2 O SO 4 P2O5 P.F
g4 0.66% 11.59% 59.15 2.94% 0.18% 2.40% 0.57% 0.32% 0.41 0.27% 21.5 %
Tableau 18 : Analyse chimique d’échantillon de couleur noire provenant du sondage 4
118
Fig. 41 Carottes des sondages
4-Conclusion
Les résultats géologiques des sondages réalisés au sein du secteur ainsi que les essais
géochimiques nous ont permis de connaître les variations verticales de la formation porteuse
géochimiques. Ces dernières nous ont renseigné en gros sur la qualité technologique de ces
-la présence d’une morphologie favorable dont résulte une intéressante puissance de la couche
argileuse, elle est de 55 mètres dans le sondage 4. Cette puissance diminue jusqu’à à peu prés
22 mètres dans le sondage 1 en faveur d’argilites noires représentant un faciès de mer peu
119
-à partir de ces sondages, on peut affirmer une homogénéité de la couche argileuse en ce qui
ont démontré la plasticité de ces argiles (le taux des alcalins et des alcalino-terreux est
supérieur à 4%) avec des couleurs très favorables après cuisson des échantillons provenant
argilites noires de la couche basale montre que ces argilites noires sont relativement de
mauvaise qualité puisque leur taux d’alumine est très bas. Leur teneur en fer et titane, et leur
120
Chapitre 3 : Secteur de Benhmed
1-1-Introduction
1946). Il s’agit des petits gisements d’argiles blanchâtres destinées aux pâtes céramiques de
Smaprec. Actuellement, plusieurs carrières d’exploitation de ces argiles sont localisées dans la
L’exploitation intéresse aussi bien les formations argileuses rouges attribuées au Trias
que les argilites de couleurs variables résultant de l’altération des schistes siluriens et
dévoniens.
Comme pour le secteur des Rehamna orientaux. Cette partie de ce mémoire concerne
et technologiques des argiles rouges triasiques, et des schistes altérés paléozoïques pour
depuis Casablanca d’abord par la route de Berrechid, puis, la route principale n° 13 qui relie
Berrechid à Benhmed jusqu'à l’ancienne maison cantière à 21 km. Les affleurements des
schistes paléozoïques et des argiles du Trias sont à proximité de la route principale. Ils sont
121
La zone est couverte par la carte topographique au 1 /50 000 de Benhmed. Elle est
X=314 à 322
Y= 281 à 288
1-3-1-Limites géologiques
Les terrains de Benhmed ou Chaouia Sud comme définis par H. Termier & G. Termier
occidentale (Lyazidi, 2003). Les terrains de Benhmed jusqu’à présent, peu étudiés, sont
limités au Sud par le Crétacé affleurant dans le plateau des phosphates. Au Nord et à l’Ouest
par le bassin triasique de Berrechid-El Gara-Benslimane à L’Est par le môle d’El Gara d’âge
paléozoïque.
122
Skhirat
Nord
Bouznika
Ben-Slimane
Mediouna
Berrchid EL-Gara
Azemmour
Benhmed
Settat
Rou te p r
incipale. 1 3
Khouribga Oued-Zem
1-3-2-Travaux antérieurs
indiquées dès le début du siècle précédent par Gentil en 1909 (H. Termier & G. Termier,
1951), qui a rencontré le Coblenzien, Douvillé (1910) in H. Termier & G. Termier (1951) a
déterminé des faunules recueillies par Jourdan en 1924. Beaugé (1924) et Rollande (1924) in
H. Termier & G. Termier (1951) rencontraient le Gothlandien, Russo (1924) in H. Termier &
G. Termier (1951) marqua une petite tache de Coblenzien au Nord de Benhmed. En 1948 H.
Termier & G. Termier ont découvert dans la région le Famennien, le Strunien et le Viséen.
123
H. Termier & G. Termier (1951) ont repris l’étude sur le Maroc central, mais cette
fois sur la région de Benhmed, dont ils ont détaillé la stratigraphie, la paléobiologie et la
Benhmed (fig. 44). El Khachani (1987) a décrit quelques affleurements argileux dans cette
région avec des échantillonnages et des études au laboratoire (les analyses chimiques et essais
technologiques).
paléozoïque très plissé, ou des argiles rouge triasiques. L’ensemble est localement couvert par
1-3-4- Stratigraphie
a-Primaire : le primaire de Benhmed, très plissés, affleurant par endroits, est recouvert par
des terrains post-paléozoïques. Leur subdivision stratigraphique est difficile à établir parce
que les terrains distincts sont assez nombreux et plusieurs entre eux sont peu fossilifères et les
rapports de ces terrains entre eux sont masqués par des formations ultérieures ou par des terres
124
290 300 310 320 330
i que Nord
Mohammedia
la n t
At
Casablanca Ou 340
ed Benslimane
Ne
fifil
330
Ou
ed
r M 320
Mediouna
s eu el
a s ah
Nou
ld
e
Seu i
310
Berrechid El-Gara
300
Paléozoïque
Failles post-hercyniennes
125
Be
rre
ch
id
è re
a nti
o nc
a is
M
El-Ga ra
Q
Q Souk el Jemaa
Q Q Be
Q 434m nhm
Q Q ed
285.00
Q
Q
310 .00
315.0 0
+435m Q Quaternaire
Cécomanien
Nord 1 Sud Schistes du Llandeilo supérieur
(1= argiles blanches)
Q
Coupe schématique N-S passant par l'indice argileux
secteur ouest : compris entre les coordonnées verticales Lambert 312 et 320. L’Ordovicien est
mal représenté, il affleure dans certains endroits : cas de carrière de Rhyah à Souk-Jemaa où
le faciès est schisteux ( Huvelin, 1962) (fig. 44). Ce secteur ouest offre du Gothlandien
Siégénien (H. Termier & G. Termier, 1951). Selon ces auteurs, l’absence des autres termes
paléozoïques qui sont présentés plus à l’Est est imputable aux érosions antecrétacées ;
126
secteur médian : compris entre les coordonnées Lambert 320 et 328. Ce secteur montre un
Emsien composé par des calcaires et grauwackes, un mince Eifélien schisteux, un Frasnien
secteur est : compris entre les coordonnées Lambert 328 et 350, dans ce secteur affleure
l’Emsien comme celui du secteur médian. Un Famennien schisteux très développé (présence
Tournaisien.
Le manque des termes stratigraphiques dans ces secteurs les un par rapports aux autres
est dû aux lacunes et aussi aux érosions tournaisiennes (H. Termier & G. Termier, 1951).
b-Secondaire : le Secondaire de Benhmed est composé de deux termes essentiels, les argiles
rouges triasiques et les calcaires blancs (Salvan, 1960). La base de la série mésozoïque du
plateau des phosphates présente parfois des niveaux conglomératiques et argileux à gypse
(Ettazarini, 2002).
Trias : Le Trias dans la région de Benhmed est transgressif sur le Paléozoïque. Au Maroc
central le Trias est localisé dans deux bassins, celui de Berrechid qui est le plus profond (1400
mètres) et le bassin de Médionna (150 mètres). La discontinuité du Trias dans ces deux
127
Secteur West Secteur médian Secteur Est
Viséen supérieur Absent Absent Schistes à
goniatites
inférieur Absent Minces placages Puissante série
de schistes,
calcaires,
grauwackes et
quartzites
Tournaisien Lacune (peut être Absent
due à une phase
bretonne)
Strunien Schistes et Absent
calcaires
Famennien Lacune ( peut Puissante série
être due à une de schistes à
phase acadienne) goniatites
Frasnien supérieur Schistes Absent
inférieur Lacune (peut être
Givétien due à une phase
mésodévonienne)
Eifélien Schistes Schistes
Emsien Calcaires et Calcaires et
grauwackes grauwackes
Siegénien Schistes
Gédinnien
Gothlandien Schistes à
graptolites
Tableau : 19 Rapport entre les terrains de Benhmed du Gothlandien au Viséen établi par
Termier & Termier (1951)
bassins est due aux érosions post-triasiques (Michard, 1976). Ces deux bassins sont
séparés par un seuil tectonique important c’est le seuil de Nouasseur-Benslimane (fig. 43). La
supérieur-Lias inférieur reposant sur le Paléozoïque (Lyazidi, 2003). Elle comporte deux
128
niveaux argilo-salifères séparés par un complexe basaltique médian (Fig. 45). Cette
conglomérats, pelites, passant à des argiles rouge salifères. Ce terme est le plus épais de la
série ;
129
un terme médian basaltique ;
Au-delà de l’épisode volcanique, les éléments détritiques sont réduits et les argiles dominent.
l’ensemble constitue la première série largement transgressive sur les terrains affectés par
Crétacé : le Crétacé est représenté par des calcaires infracénomaniens et cénomaniens (H.
d-Quaternaire : on distingue cinq formations dans le Quaternaire de Benhmed (H. Termier &
G. Termier, 1951) :
Les limons ;
La croûte calcaire.
H. Termier & G. Termier (1951) ont invoqué trois ordres de phénomènes en se basant
sur les rapports stratigraphiques des terrains des secteurs ouest, médian et est :
130
premier phénomène : les terrains dévoniens sont déposés par des mers très peu profondes ;
Ce phénomène est montré à titre d’hypothèse dans le tableau par les lacunes dues aux phases
Les terrains primaires de Benhmed sont généralement considérés comme les plus
mobiles du massif hercynien central pendant la période du Dévonien, c’est une aire
intermédiaires entre les paroxysmes calédoniens et hercyniens (H. Termier & G. Termeir,
1951).
131
2-Géologie du secteur étudié
Dans le secteur étudié, les formations paléozoïques, schisteuses sont très plissées et
faillées et affleure par endroits. Leur âge est rapporté au Dévonien et au Silurien. Elles
peuvent représenter des couleurs variables : panachée, grise, verdâtre et violacée. La variation
de la couleur est due aux infiltrations hydriques qui ont traversé le Crétacé (H. Termier & G.
Termier, 1951).
Les argiles rouges du Trias affleurent largement dans la région, notament le long de la
route principale n° 13 : cas de Sidi Nader Cghrir, Sidi Nader Lakbir et Al Keîdar Lazaîziya.
argiles rouges triasiques : cas d’Al Keîdar Lazaîziya, Sidi Nader çghir et Sidi Nader Lakbir.
132
2-2-Description des affleurements argileux
2-2-1-Koudiat Madensenis
Située dans le secteur ouest des terrains primaires de Benhmed, d’après la subdivision
de H. Termier & G. Termier (1951), à 1,5 kilomètres au Sud de la route principale n° 13. On
La formation inférieure : composée de schistes altérés qui datent le Silurien (H. Termier &
G. Termier, 1951). La couleur est variable : panachée, gris-verdâtre et violacée dans le niveau
direction variable N60 à N80 pour les unes et N120 pour les autres. Les schistes sont orientés
133
N30, leur pendage est 85/N. La puissance de cette formation est de 20 mètres. Les schistes
Fig. 47 Coupe géologique de Koudiat Madensenis. On observe clairement les deux formations
géologiques : les calcaires infracénomanien-cénomaniens et les schistes siluriens de couleur
variable, allant du grisâtre dans le niveau inférieur au panachée lorsqu’on s’approche des
calcaires. L’ensemble est couvert par un manteau quaternaire et des végétations
recouvrent en discordance le socle paléozoïque, cette formation affleure par endroits sous un
134
N
S Légende :
Sidi Nadir Lakbir
: alluvions quaternaires
Sidi Nadirçghir : couverture calcaire
Infracénomanien-Cénomanien
: argiles rouges du Trias
: calcaire gréseux du
Dévonien inférieur-Emsien
: Schistes et calcaires
Al Keîdar gréseux Dévonien-Emsien
Lazaîzia : schistes gréseux du
Gothlandien-Dévonien
Oulad Hammou : schistes à graptolites
et quartzites du Silurien
Bou Ghaidene : quartzites et grés du Caradoc
135
Nord Sud
30m
Bh5
Bh1 Bh2
20m
10m
Bh3
Bh4
Calcaire infracénomanien-cénomanien
Schistes altérés siluriens
Calcaire
Silurien
Schistes altérés
10m
136
Fig. 51 Niveau supérieur des schistes altérés
Fig. 52 Variation de la couleur des schistes siluriens du grisâtre dans le niveau inférieur, au
verdâtre, violacée et panachée dans le niveau supérieur en contact avec le calcaire
infracénomanien-cénomanien
137
Echantillonnage
Koudiat Madensenis (fig. 49). Dans le tableau 20, sont inscrits leur localité, leurs coordonnées
138
Fig. 53 L’extraction des schistes altérés par Grocer
Teremier & G. Termier (1951), à 3,5 kilomètres au Nord de la route principale, on y accède
par des pistes carrossables, on distingue trois formations (fig. 48, 54, 55, et 56) :
La formation inférieure: composée par des schistes altérés dévoniens finement micacés de
couleur grise et noire à patine blanche, riche en matière organique. Ces schistes sont orientés
N130, leur pendage est 50/N avec des plis dejetés. La puissance de cette formation est 20
mètres.
139
La formation médiane : composée d’argiles rouges reposant sur un banc conglomératique de
1.5 mètres d’épaisseur, l’ensemble date le Trias. Ce banc conglomératique n’est visible que
Fig. 54 Coupe géologique d‘Al keîder Lazaîzia : la formation inférieure schisteuse de couleur
gris noire datant du Dévonien; la formation médiane d’argiles rouges triasiques; la formation
supérieure d’infracénomanien-Cénomanien composée du calcaire et du calcaire marneux.
L’ensemble est recouvert par le Quaternaire et des végétations.
N.B : Le banc conglomératique n’est pas visible dans ce profil, mais, affleure dans d’autres
points du gisement.
140
Les argiles rouges consolidées comportent des tâches blanches et verdâtres. Elles sont
note également la présence du gypse dans ces assises argileuses marquant le caractère
évaporitique.
Nord Sud
20m
8m
1,5m
20m
10m
Calcaire marneux
infracénomanien-Cénom anien
Argiles rouges triasiques
Conglomérats
Schistes noirs dévoniens
141
Trias Infracénomanien-
Cénomani en
Calcaire marneux
Schistes noirs
10m
Echantillonnage
Actuellement ce gisement est occupé par la Société Facemag qui exploite les argiles
Termier & G. Termier (1951), à 5 kilomètres au Nord de la route principale n°13, on y accède
par des pistes carrossables, on distingue deux formations (Fig. 48, 57, 58, 59, et 60 ) :
142
Fig. 57 Vue panoramique des deux collines de Sidi Nader çghrir et Lakbir
Fig. 58 Coupe géologique de Sidi Nader çghrir : la formation inférieure d’argiles rouges
triasiques, très puissante. Ces argiles affleurent largement dans la région en masse. Ces argiles
sont exploitées par la Briqueterie de Berrechid d’une manière pratiquement non sélective; la
formation supérieure du calcaire d’infracénomanien-Cénomanien.
143
La formation inférieure : composée par des argiles rouges triasiques qui affleurent largement
dans la région en masse, elles sont compactes et comportent des petites tâches blanches. La
Nord Sud
30m
x échantillon 8
80m
20m
Calcaire infracénomanien-cénomanien
Argiles rouges triasiques
144
Infracénomanien
Cénomanie n
Calcaire
Argiles rouges
Trias
20m
Echantillonnage
Un échantillon (8) a été prélevé des argiles rouges triasiques d’un niveau de 40 mètres
Le gisement de Sidi Nader çghir est exploité par la briqueterie de Berrechid pour la
fabrication des briques. La Société Grocer intègre ces argiles rouges dans des pâtes qui
145
Fig. 61 Formation inférieure de Sidi Nader çghrir : argiles rouges triasiques consolidées
146
2-2-4-Sidi Nader Lakbir
distingue trois formations (fig. 48, 57, 63, 64, 65, et 66) :
Fig. 63 Coupe géologique de Sidi Nader Lakbir : la formation inférieure très puissante
composées de schistes siluriens de couleur grise; la formation médiane triasique; la formation
supérieure de calcaire infracénomanien-cénomanien.
La formation inférieure : composée par des schistes siluriens altérés finement micacés de
couleur verdâtre, violacée et panachée, le décapage déjà réalisé dans la région montre que ces
organique. On note la présence des niveaux ferrugineux. Ces couches schisteuses sont
orientées N45, leur pendage est 40/N. La puissance de cette formation dépasse 60 mètres ;
147
La formation médiane : Composée par des argiles rouges triasiques consolidées. La
puissance de cette formation est 6 mètres. Elle est moins importante par rapport à celle
Nord Sud
30m
6m
60m
10m
Calcaires d'infracénomanien-Cénomanien
Calcaire
148
La formation supérieure : Composée par le calcaire infracénomanien-cénomanien.
Les schistes altérés de Sidi Nader Lakbir sont exploités par la Société Gros Cerame
149
3-Résultats expérimentaux
Introduction
L’étude sur le terrain a été complétée par des études expérimentales : composition
minéralogique et chimique, et des essais technologiques. Ces études ont été exécutées sur 7
échantillons considérés comme les plus représentatifs des faciès argileux (El Yakoubi & al.,
2005 et 2006). Leurs caractéristiques sont citées dans le chapitre précédent. Ces échantillons
ont été traités au laboratoire des roches industrielles et géotechnique du Ministère d’Energie et
des Mines à Rabat concernant la réalisation des analyses géochimiques et des essais
technologiques.
3-1-Analyse chimique
La méthodologie adoptée dans cette analyse est citée dans le chapitre concernant les
Les échantillons des schistes altérés montrent un pourcentage assez faible en Al2 O3
compris entre 18 et 23%. Leur teneur en silice est élevée, atteint 59% dans l’échantillon 4. La
somme des taux en TiO2 , Fe2O3 et MnO va jusqu’à 6% dans l’échantillonnage noir
(échantillon 7). Et 5% dans les schistes altérés. Les pourcentages en alcalino-terreux ( CaO et
Les argiles rouges triasiques présentent un taux plus faible en alumine par rapport aux
schistes altérés (14%). Leur pourcentage en SiO 2 est assez élevé (55%). Les teneurs en fer,
150
titane et manganèse sont respectivement 5%. Les taux en alcalins et alcalino-terreux sont
La teneur en silice est importante dans tous nos échantillonnages, mais, l’existence des
comparaison avec une argile réfractaire dont le taux dépasse 45% (AGS, 2002). Ces résultats
nous ont permis de classer les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges triasiques
comme argiles plastiques ou grésantes qui ne cuisent pas blanc car une argile qui cuit blanc, la
somme de ces pourcentages en TiO2 , Fe2O3 et MnO est toujours inférieure à 1.5 % (Ikaya,
2004).
Echantillons SiO2 TiO2 Al2 O3 Fe2O3 CaO MgO MnO K2 O Na2 O SO4 P.F Total
% % % % % % % % % % % %
Echt 1 : Schistes 53.89 0.79 21.00 4.79 2.80 2.32 0.103 2.16 1.34 0.52 9.69 99.40
altérés verdâtres
Echt 2 : Schistes 56.71 0.83 22.90 3.94 1.12 1.65 0.050 2.64 1.60 0.33 8.27 100.04
altérés violacés
Echt 3 : Schistes 47.50 0.72 18.02 3.94 6.43 4.97 0.103 2.16 1.60 0.40 14.23 100.07
altérés panachés
Echt 4 : Schistes 59.10 0.88 21.84 3.94 1.12 1.66 0.05 2.40 1.34 0.44 6.98 99.75
altérés micacés
grisâtres
Echt 5 : 51.5 0.74 21.02 3.94 3.91 3.30 0.07 2.16 1.06 0.43 12.02 100.15
Schistes altérés
panachés
Echt 7 : Schistes 57.21 0.84 21.84 5.08 0.84 1.33 0.103 2.40 1.07 0.28 8.27 99.26
altérés noirs
Echt 8 : Argiles 55.16 0.56 14.28 3.95 6.16 2.98 0.103 3.60 1.61 0.64 9.97 99.013
rouges
151
3-2-Les analyses minéralogiques
méthodes qui ont été utilisées ( les méthodes sont décrites dans le chapitre : méthodes et
techniques du laboratoire).
détermination des différentes phases cristallines est réalisée par le dépouillement des
La méthode des préparations orientées qui a pour but, la détermination des espèces
argileuses. La préparation obtenue sera déposée sur des lames qui vont être séchées, et
état naturel ;
état glycérolé, pour modifier l’espace interfoliaire et distinguer les espèces argileuses
présentées ;
état chauffé, pour caractériser les minéraux sensibles à la chaleur tel que la kaolinite.
diffractogrammes des trois essais : naturel, glycérolé et chauffé de tous les échantillons
prélevés des différents faciès argileux du secteur de Benhmed. Les spectres de diffraction aux
rayons X des minéraux argileux sont figurés dans l’annexe (planches : 1 à 14).
152
Le tableau 22 résume les différentes phases cristallines et les espèces argileuses
identifiées par DRX des échantillons prélevés des différents faciès argileux dans le secteur de
Benhmed.
Tableau 22 : Les différentes phases cristallines et les pourcentages des espèces argileuses
identifiées par DRX des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8
éléments en proportions plus au moins variable tels que les illites, le clinochlore, et la
l’échantillon 8 représentant les argiles rouges triasiques. Ce qui implique qu’une bonne partie
153
de la perte en poids pendant la cuisson doit être due à la décomposition de CaCO3 en donnant
La diffraction aux rayons X des lames orientées montre une prédominance l’illite et
kaolinite et un pourcentage intéressant en chlorite dans les schistes paléozoïques. L’illite est
le seul minéral majeur identifié dans les argiles rouges triasiques (79%). La montmorillonite
schistes paléozoïques, l’existence des alcalins et des alcalino-terreux, et le fer en forte quantité
prouvée par les analyses chimiques donnent à ces schistes des applications moins appréciables
D’après ces résultats, on conclut que les schistes paléozoïques et les argiles rouges
triasiques sont des matériaux plastiques, ce qui est conforme aux analyses chimiques.
En gros, on pense que les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges triasiques
peuvent servir à la fabrication de quelques produits céramiques, ce qui va être démontré par
3-3-Rhéologie
3-3-1-Eau de gâchage
Les valeurs d’eau de gâchage des échantillons sont résumées dans le tableau 23.
154
Echantillon 1 2 3 4 5 7 8
Eau de 24 20 25 27 26 21 23
gâchage
Indice de 20 18 21 22 23 18 19
plasticité %
Tableau 23 : Les valeurs d’eau de gâchage et d’indice de plasticité I.P des échantillons
prélevés du secteur de Benhmed
Pour tous les échantillons, l’indice de plasticité est relativement élevé en comparaison
avec celui des argiles réfractaires (AGS, 2002). Cette caractéristique de plasticité a été
briquettes confectionnées des pâtes d’argiles provenant des sept faciès. La confection des ces
briquettes a été réalisée de la même manière que celles des échantillons B1 et B2 relative au
gisement de Jbel Kharrou. Ces briquettes d’essais ont été séchées à l’étuve à 110°C, puis
enfournées dans un four programmable qui nous permet de faire des cuissons à 900, 1000,
L’essai a été réalisé sur des briquettes confectionnées, et cuites à 900, 1000, et
1100°C. Les résultats obtenus sont figurés dans le tableau 24, et les figures 67, 68, et 69.
155
Echantillons RMF (kg.f/ cm2)
2 77 82 88
3 85 123 117
4 92 174 117
5 87 209 276
7 30 100 116
8 40 100 139
matériel après cuisson, jusqu’à un certain point où la phase vitreuse devient très importante, le
D’après les analyses chimiques, parmi les constituants des échantillons, il y a les
produits fusibles ou les fondants : les alcalins et les alcalino-terreux dont le taux va à 15%, et
celui de fer, titane, et manganèse qui atteint généralement 4, 5% et peut aller à 6 % dans les
schistes noires dévoniens (échantillon 7). Ainsi, ces constituants fondent et vont former une
phase liquide très importante vue leur taux très élevé. Cette phase liquide entre en réaction
avec les phases solides. Au refroidissement, on obtient des produits densifiés dont les
éléments sont liés par une phase de liaison vitreuse plus au moins importante selon le cas.
156
140
120
RMF(kg.f/ cm2)
100
1
80
2
60
3
40
20
0
900°C 1000°C 1100°C
température
300
250
RMF(kg.f/ cm2)
200
4
150 5
100 7
50
0
900°C 1000°C 1100°C
température
160
140
120
RMF( kg.f/ cm2)
100
80 8
60
40
20
0
900°C 1000°C 1100°C
température
157
Pour les échantillons 3, 4, 5, et 7, la température 1000°C représente cette limite à la
résistance mécanique à la flexion. Quant aux échantillons 1, 2, et 8, même cuits à 1000°C, ils
3-4-2-Perte en poids
Les pourcentages de la perte en poids à 900, 1000, et 1100°C sont fournis dans le
tableau 25.
1 8 8 7
2 21 21 21
3 7 7 6
4 8 6 7
5 6 5 6
7 6 6 5
8 8 7 8
l’échantillon 2 dont cette perte en poids est très élevée due probablement à une erreur dans sa
détermination.
158
La perte en poids des différents échantillons concerne l’eau moléculaire, l’oxydation
3-4-3-Retrait à la cuisson
Les pourcentages des retraits au séchage et à la cuisson à 900, 1000, 1100°C sont
1 8 9,3 10,6 13
2 9 10 8 17
3 10 10 11 16
4 9 9 10 16
5 10 10 12 13
7 8 8 8 10
8 11 11 12 16
qui a été constituée pendant le confectionnement des briquettes d’essais (dans les unités de
11% pour tous les échantillons est dû aux trois phases qui peuvent être réalisées
159
-élimination de l’eau libre « faiblement liée » de l’atmosphère diffuse. Le volume de la
briquette diminue ;
-formation des pores par départ d’eau « fortement liée » de la couche de Helmohltz. Pas de
changement de volume.
de frittage conduisant à une consolidation de l’ensemble granulaire avec formation des phases
solides liées par des phases liquides. En somme toutes ces étapes conduisent à la densification
3-4-4-absorption
Les valeurs d’absorptions en eau des briquettes cuites à 900, 1000, et 1100°C sont
Echantillons Absorption %
1 16 13 8
2 30 28 28
3 21 17 8
4 14 10 4
5 0.45 0.45 0
7 15 12 7
8 17 15 14
160
En général, l’absorption décroît avec l’augmentation de la température de cuisson pour
atteindre des valeurs faibles ou nulles à des températures de cuisson élevées. Ce phénomène
A 1100°C, les valeurs d’absorption sont relativement faibles pour tous les échantillons
de schistes paléozoïques à l’exception de l’échantillon 2 qui garde des valeurs très élevées
après cuisson. Cela est peut être dû à une erreur dans la détermination. Pour l’échantillon 8
représentatif des argiles rouges triasiques, l’absorption a des valeurs plus élevées que celles
Si on compare ces résultats, on conclut que les schistes paléozoïques sont moins
plastiques que les argiles rougse triasiques. Ce caractère leur donne des applications plus
appréciables.
3-4-5-La couleur
Tous les échantillons prélevés ont une couleur à la cuisson qui varie du saumon clair
161
Echantillons Couleur des briquettes
Conclusion
Soit, un socle paléozoïque schisteux très plissé dont l’âge est attribué au Silurien et
Dévonien. Les schistes altérés présentent des faciès argileux de couleur variable : panachée,
grise, verdâtre et violacée. La partie basale de cette couche argileuse est constituée par des
schistes noirs ;
La puissance des schistes altérés peu atteindre 60 mètres (cas de Sidi Nader Lekbir).
Cette puissance diminue jusqu’à 20 mètres environ dans la colline de Koudiat Madensenis.
Cette série argileuse paléozoïque est recouverte par endroits par des argiles rouges triasiques
162
dont la puissance atteint 80 mètres dans la colline de Sidi Nader çghir, mais cette puissance
devient moins importante à l’Al Keîder Lazaîzia et Sidi Nader Lakbir (environ 8 mètres).
Les résultats d’analyses minéralogiques exécutées sur les échantillons les plus
la prédominance des illites dans le cortège des minéraux argileux dans les argiles
rouges triasiques.
L’étude géochimique des échantillons des schistes paléozoïques et des argiles rouges
triasiques montre une grande teneur en fer, un taux très élevé en alcalins et alcalino-terreux et
un faible pourcentage en alumine. Ces résultats prouvent le caractère très plastique de ces
Les essais technologiques réalisés ont démontré que ces argiles ne sont pas d’une
meilleure qualité. La couleur foncée des briquettes cuites à des différentes températures est un
facteur défavorable pour un emploi apprécié de ces argiles dans l’industrie céramique. Les
échantillons testés se manifestent de petite résistance mécanique à la flexion, ainsi des valeurs
relativement élevées d’absorption après cuisson, surtout, pour les argiles rouges triasiques.
l’ajout des dégraissants à la pâte pour diminuer l’absorption, et éventuellement le retrait après
cuisson pour que ces matériaux aient une application dans le domaine de la céramique
163
En somme, les argiles de Benhmed sont considérées comme argiles grésantes, c’est à
164
Comparaison succincte
Les principales caractéristiques des argiles des deux secteurs étudiés sont décrites dans
le tableau suivant :
165
166
Conclusion générale
167
168
Conclusion générale
Le travail présenté dans le cadre de ce mémoire décrit les potentialités d’utilisation des
gisements d’argiles marocaines dans l’industrie céramique. Deux gisements qui ont été
étudiés : gisement de Jbel Kharrou et gisement de Benhmed. Dans le cadre de cette activité,
nous avons procédé par une étude géologique classique, puis nous avons passé à des études de
km 2. La formation de Demja est visible sur plus de deux kilomètres, elle est constituée par des
couches de pélites argileuses avec des barres quartzitiques. La réalisation de quatre sondages
carottés dans une zone bien choisie a permis d’affirmer une homogénéité de la couche
argileuse, et de connaître les variations verticales dans les compositions lithologiques. Il s’agit
d’argiles noires riches en matière organique qui présentent la partie basale de la couche
argileuse. Ces argilites noires passent assez brusquement à des argilites altérées de couleur
blanchâtre ou rougeâtre. La couleur rouge est due aux oxydes de fer présents dans les
verticales des faciès observés dans les sondages sont dues probablement à la morphologie du
bassin ordovicien qui a été semblablement moins profond dans la partie sud-ouest du secteur
où les argilites noires sont remplacées par des argiles blanches sableuses. Les changements
morphologiques du bassin ordovicien auraient été semblablement contrôlés par une activité
tectonique locale ou régionale. L’influence des fluctuations climatiques sur les variations des
faciès n’est pas à écarter. Ces phénomènes naturels auraient à leur tour contrôlé les variations
169
d’une activité biologique à laquelle on peut attribuer les changements dans la teneur en
Les analyses chimiques des argiles de Jbel Kharrou montrent une teneur en silice
élevée, pouvant atteindre 66%, celle en alumine est relativement faible. La somme des
pourcentages en alcalins et alcalino-terreux atteint 6%. Les taux en fer et en titane ne dépasse
pas 2% pour les échantillons B1 et B2 jugés les plus représentatifs, ainsi que pour les
En somme, les analyses chimiques réalisées dans la formation de Demja prouvent que
montrent la prédominance des illites qui sont les porteurs des propriétés céramiques
Les essais technologiques poussés effectués sur ces échantillons indiquent que ces
argiles, de teinte blanche à l’affleurement, peuvent être considérées comme argiles grésantes,
c’est-à-dire non réfractaires. Leur température de cuisson ne dépasse pas 1040°C. A cette
température, les briquettes d’essais restent plates, de teinte blanc crème et sans déformation
ou défauts. Les argiles testées présentent une plage de température de frittage moyenne
(90°C), ce qui est un atout favorable pour une production de céramique. Les échantillons B1
très forte à 1050°C. La perte en poids reste tolérable et le retrait à la cuisson, peu élevé (12%),
170
En gros, ces essais technologiques ont démontré que les argiles ordoviciennes de Jbel
Kharrou sont d’une bonne qualité, et considérées comme argiles grésantes pouvant être
réfractaires. Les couleurs favorables des briquettes cuites (blanc-crème, crème clair)
prédestinent ces argiles à une utilisation plus appréciée dans cette industrie (sanitaire, poterie
de service, etc.).
soit des schistes siluriens et dévoniens. Ces schistes présentent des faciès argileux de couleur
variable : panachée, grise, verdâtre, et violacée. La partie basale de cette couche argileuse est
constituée des schistes de couleur noire. La puissance des schistes siluriens altérés atteint 60
mètres ;
soit des argiles rouges triasiques qui affleurent largement dans le secteur de Benhmed. Leur
Dans le secteur de Benhmed, les analyses chimiques des schistes altérés paléozoïques
et des argiles rouges triasiques révèlent que la teneur en silice est relativement élevée, celle en
alumine est faible. La somme des taux en fer, titane, et manganèse est très élevée (6% dans
les schistes altérés paléozoïques, et à 5% dans les argiles rouges triasiques), et respectivement
celle en alcalins et alcalino-terreux (atteint 15% dans les schistes paléozoïques, et 14% dans
Ces résultats prouvent que les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges
triasiques de Benhmed sont des argiles très plastiques et ne cuisent pas blanc.
171
L’analyse minéralogique des schistes altérés paléozoïques montre la prédominance des
L’illite est le seul minéral argileux prédominant dans les argiles rouges triasiques.
Les essais technologiques réalisés sur les échantillons prélevés dans le secteur de
Benhmed signalent que les schistes altérés paléozoïques, ainsi que les argiles rouges triasiques
de Benhmed sont très plastiques. Le retrait à la cuisson et la perte en poids restent tolérable.
Les briquettes cuites pour les deux types d’échantillons manifestent de petites résistances
mécaniques à la flexion, ainsi des valeurs relativement élevées d’absorption ont été
constatées. La couleur après cuisson varie du marron clair au marron foncé. La température de
Ces résultats attestent que les schistes altérés paléozoïques et les argiles rouges
triasiques de Benhmed ne sont pas d’une très bonne qualité. La couleur défavorable des
briquettes après cuisson, et les faibles résistances mécaniques à la flexion sont des facteurs
Cependant, les argiles de Benhmed sont considérées comme des argiles plastiques ou
grésantes, qui peuvent avoir application dans le domaine de la briqueterie et peuvent être
172
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179
180
Listes des figures
181
182
Listes des figures
Fig. 15 Situation des Rehamna orientaux dans la Meseta marocaine (Hoepffner, 1974)…..74
183
Fig. 17 Colonne lithostratigraohique du Cambrien-Ordovicien des
Rehamna orientaux (Hoepffner, 1974)………………………………………………………77
Fig. 19 Vue panoramique des formation de Demja et d’Allahia : Jbel Kharrou …………….83
Fig. 23 Quartzites en bancs avec des lits psamitiques feuilletés ; formation d’Allahia……..86
184
Fig. 41 Carottes des sondages………………………………………………………………115
Fig. 57 Vue panoramique des deux collines de Sidi Nader çghrir et Lakbir……………….139
Fig. 61 Formation inférieure de Sidi Nader çghrir : argiles rouges triasiques consolidées...142
185
Fig. 63 Coupe géologique de Sidi Nader Lakbir………...…………………………………143
186
Listes des tableaux
187
188
Listes des tableaux
Tableau 2 : Les minéraux inter-stratifiés naturels les plus courants (Castelein, 2000)……..20
Tableau 18 : Analyse chimique d’échantillon de couleur noire provenant du sondage 4…. .114
189
Tableau 22 : Les différentes phases cristallines et les pourcentages des espèces
argileuses identifiées par DRX des échantillons 1, 2, 3, 4, 5, 7, et 8………………………149
190
Table de matières
191
192
Table des matières
193
4-Domaine de l’industrie du caoutchouc……………………………………………………35
5-Domaine de l’environnement……………………………………………………………...35
6-Domaine de la métallurgie………………………………………………………………...35
7-Domaine de Design et d’habitat …………………………………………………………..36
8-Domaine de l’énergie………………………………………………………………………36
194
7-6 – Porosité…………………………………………………………………………59
7-7-Couleur après cuisson…………………………………………………………...59
Deuxième partie
195
4-6-5–Porosité …………………………………………………………...….100
4-6-6-Couleur après cuisson………………………………………..………102
5-Conclusion………………………………………………………………………………..103
B-Sondages ………………………………………………………………………………104
1-Introduction ……………………………………………………………………………...104
2-Apports géologiques des sondages ………………………………………………………107
3-Analyse chimique des échantillons prélevés des sondages 1,2,3 et 4 …………………..113
4-Conclusion ………………………………………………………………………………115
196
3-Résultats expérimentaux……………………………………………………………146
Introduction………………………………………………………………………………...146
3-1-Analyse chimique……………………………………………………………………....146
3-2-Les analyses minéralogiques………………………………………………………..…148
a-la méthode des préparations désorientées………………………………….……148
b-la méthode des préparations orientées……………………………..…………….148
3-3-Rhéologie………………………………………………………………………………150
3-3-1-Eau de gâchage………………………………………………………………150
3-3-2 Indice de plasticité……………………………………………………………151
3-4-Les caractéristiques technologiques…………………………………………………...151
3-4-1-Resistence mécanique à la flexion (RMF)……… ……………………...…..151
3-4-2-Perte en poids…………………………………………………...……………154
3-4-3-Retrait à la cuisson…………………………………….………………….….155
3-4-4-absorption…………………………………………………………………….156
3-4-5-La couleur……………………………………………………………………157
Conclusion………………………………………………………………………………….158
197
Annexe
198
Planche 1
199
Planche 2
200
Planche 3
201
Planche 4
202
Planche 5
203
Planche 6
Planche 5
204
Planche 7
205
Planche 8
206
Planche 9
207
Planche 10
208
Planche 11
209
Planche 12
210
Planche 13
211
Planche 14
212