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1
INTRODUCTION
Généralement certains analystes dits "intuitionistes" font des constructions ou des prédictions qui semblent
évidentes ou intuitives, pourtant il n’en est rien. Par exemple, on trouve des expressions de la forme :
Pour n = 0, on a ε1 = ...
Pour n = 1, on a ε1 = ...
Pour n = 2, on a ε2 = ...
..
.
On construit ainsi une suite εn n∈N telle que...
Dans ce travail, nous allons proposer une preuve de quelques théorèmes usuels d’analyse élémentaire, utilisant
l’axiome du choix.
QUELQUES RAPPELS
FONDAMENTAUX
1 AXIOME DU CHOIX
Axiome du choix
Formulation 1
Soit I un ensemble non vide et Ai i∈I une famille d’ensembles non vide. Alors il existe une application
Ai telle que ∀i ∈ I, ϕ Ai ∈ Ai .
S
ϕ : Ai , i ∈ I −→
i∈I
Formulation 2
Énoncé
Soit un une suite numérique convergente et de limite ℓ. Soit m ∈ R.
n∈N
On suppose que ∀n ∈ N, m ⩽ un . Alors m ⩽ ℓ.
Preuve
Soit un une suite numérique convergente et de limite ℓ. Soit m ∈ R.
n∈N
On suppose que ∀n ∈ N, m ⩽ un .
3
Montrons que m ⩽ ℓ.
Raisonnons par l’absurde. On suppose que ℓ < m. Alors m − ℓ > 0.
Comme la suite un n∈N converge vers ℓ, alors par définition,
D’où m − ℓ ⩽ uN +1 − m + (m − ℓ) < m − ℓ,
c’est-à-dire m − ℓ < m − ℓ,
c’est-à-dire 1 < 1. −→ ←− Contradiction.
Donc m ⩽ ℓ.
2.2 Théorème des valeurs intermédiaires dans R, une version plus simple, mais
équivalente à la version originale
Énoncé
Soient a et b deux réels tels que a < b. Soit h : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b].
On suppose h(a) < 0 et h(b) > 0. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que h(c) = 0.
Preuve
Soient a et b deux réels tels que a < b.
Soit h : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b].
On suppose h(a) < 0 et h(b) > 0.
Montrons qu’il existe c ∈]a, b[ tel que h(c) = 0.
C’est-à-dire ∀ε > 0, s1 + ε ∈ B.
C’est-à-dire ∀ε > 0, s2 ⩽ s1 + ε.
1
Ainsi, ∀n ∈ N∗ , s1 ⩽ s2 ⩽ s1 + .
n
1 1
Comme ∀n ∈ N , s2 ⩽ s1 +
∗
et la suite s1 + converge vers s1 , alors d’après le théorème
n n n∈N∗
de la limite monotone, s2 ⩽ s1 .
Et par suite s1 = s2 .
s1
Par caractérisation de la borne supérieure, ∀n ∈ N\{0; 1}, s1 − ∈ A et par continuité de h,
n
∀s ∈ A, ∃δs > 0 s + δs ∈ A. h
h s1 h h
Il en résulte que ∀n ∈ N\{0; 1}, h a, a + s1 − ⊂] − ∞, 0[ et h a, a + s1 ̸⊂] − ∞, 0[
n
Finalement,
h(a + s1 ) = 0
Prendre c = a + s1 .
Énoncé
Toute suite numérique bornée admet une sous-suite convergente.
Preuve
Soient α et β deux réels tels que α < β. Soit un n∈N une suite numérique telle que ∀n ∈ N, α ⩽ un ⩽ β.
Le symbole ∼
= mis entre deux ensembles traduira l′ équipotence et pour un intervalle fermé et borné I,
intervalle : A −→ P(R)
(a, b) 7−→ [a, b]
inferieur : N −→ P(N)
n 7−→ k ∈ N | k ⩽ n
contenance : A −→ P N
(a, b) 7−→ n ∈ N un ∈ [a, b]
infini : A −→ P P(R)
(a, b) 7−→ x ∈ partition(a, b) contenance(x) ∼
=N
n o
A1 := x ∈ A contenance(x) ∼
=N
Soit x ∈ A1 . infini(x) ̸= ∅.
En effet, si infini(x) = ∅, alors pour tout y ∈ partition(x), contenance(y) est fini, et comme
[
contenance(x) = contenance(y)
y∈partition(x)
alors contenance(x) serait fini comme réunion de deux ensemble finis, ce qui est contradictoire
puisque contenance(x) ∼= N ( par définition de A1 et puisque x ∈ A1 )
— ψ : P N −→ N telle que ∀x ∈ P N , ψ x ∈ x.
On considère la suite numérique uψ(Zn ) . Puisque la suite intervalle Yn est une suite
n∈N n∈N
décroissante pour l’inclusion, alors
pour tout n ∈ N,
n o β − α
.
uψ(Zk ) , k ∈ N et k ⩾ n ⊂ intervalle Yn et long intervalle Yn =
2n
Il en résulte que la suite uψ(Zn ) est de Cauchy, elle est alors convergente (car R est complet)
n∈N
et sa limite est la même que celle de la suite centre intervalle Yn .
n∈N
Énoncé
Une fonction continue sur un intervalle fermé et borné est bornée et atteint ses bornes.
Énoncé
La dérivée d’une fonction f , continue sur un intervalle ouvert et borné I, dérivable en un point θ de I et
possédant un extremum local en θ, s’annule en θ.
Preuve
Soient a et b deux réels tels que a < b.Soit θ ∈]a, b[. Soit f :]a, b[−→ R une fonction dérivable en θ.
On suppose que f admet un extremum local en θ.
Montrons que f ′ (θ) = 0
Sans nuire à la généralité, on suppose que f admet un minimum local en θ.
Alors il existe un réelδ strictement
positif tel
que ]θ −δ, θ + δ[⊂]a, b[ et ∀t ∈]θ − δ, θ + δ[, f (t) ⩾ f (θ).
δ δ
Soit n ∈ N∗ . Alors f θ + − f θ ⩾ 0 et f θ −
− f θ ⩾ 0.
n n
D’où
δ δ
f θ− −f θ f θ+ −f θ
n n
⩽0⩽
δ δ
−
n n
δ δ
f θ − − f θ f θ + − f θ
n n
Puisque f est dérivable en θ, alors les suites et sont
δ δ
−
n n∈N∗ n n∈N∗
convergentes et convergent toutes deux vers f ′ (θ).
Par le théorème de la limite monotone,
f ′ (θ) ⩽ 0 ⩽ f ′ (θ)
Donc f ′ (θ) = 0.
Énoncé
La dérivée d’une fonction f , continue sur un intervalle fermé et borné I, dérivable sur l’intérieur de l’intervalle
I et à valeurs égales aux extrémités de l’intervalle I, s’annule sur l’intérieur de l’intervalle I.
Preuve
Soient a et b deux réels tels que a < b. Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur
]a, b[.
On suppose que f (a) = f (b).
Montrons qu’il existe ρ ∈]a, b[ tel que f ′ (ρ) = 0
Par le théorème des bornes atteintes, il existe deux éléments ρ1 et ρ2 de [a, b] tels que
∀t ∈ [a, b], f (ρ1 ) ⩽ f (t) ⩽ f (ρ2 ). On distingue alors les cas suivants :
a+b
☞ Si f (ρ1 ) = f (ρ2 ), alors f est constante sur ]a, b[ et donc f ′ = 0.
2
☞ Si f (ρ1 ) < f (ρ2 ) alors au moins l’un des éléments ρ1 et ρ2 de [a, b] n’est pas dans l’ensemble {a, b}
puisque le contraire entrainerait f (ρ1 ) = f (ρ2 ).
— Si ρ1 ∈
/ {a, b}, alors ρ1 ∈]a, b[ et il en résulte que ρ1 est un minimum local de f sur ]a, b[. Par le
théorème de Fermat, f ′ (ρ1 ) = 0.
— Si ρ2 ∈
/ {a, b}, alors ρ2 ∈]a, b[ et il en résulte que ρ2 est un maximum local de f sur ]a, b[. Par le
théorème de Fermat, f ′ (ρ2 ) = 0.
Énoncé
Soient a et b deux réels tels que a < b. Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur
f (b) − f (a)
]a, b[. Alors il existe τ ∈]a, b[ tel que = f ′ (τ ).
b−a
Preuve
Soient a et b deux réels tels que a < b. Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur
]a, b[.
f (b) − f (a)
Montrons qu’il existe τ ∈]a, b[ tel que = f ′ (τ ).
b−a
f (b) − f (a)
On considère l a fonction g : [a, b] −→ R, x 7−→ t − f (t).
b−a
g hérite de la dérivabilité
de f sur ]a,
b[.
f (b) − f (a) f (b) − f (a)
b − f (b) = − f (b) − f (a) + f (b) − f (a) = 0. Par
g(a) − g(b) = a − f (a) −
b−a b−a
le théorème de Rolle, il existe τ ∈]a, b[ tel que g ′ (τ ) = 0.
f (b) − f (a)
Il en résulte alors l’existe dans ]a, b[ d’un élément τ vérifiant = f ′ (τ ).
b−a