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Kapoor
Table of Contents
PART I: THE ENVIRONMENT OF BUSINESS.
1. Exploring the World of Business and Economics.
2. Being Ethical and Socially Responsible.
3. Exploring Global Business.
PART II: BUSINESS OWNERSHIP AND ENTREPRENEURSHIP.
4. Choosing a Form of Business Ownership.
5. Small Business, Entrepreneurship, and Franchises.
PART III: MANAGEMENT AND ORGANIZATION.
6. Understanding the Management Process.
7. Creating a Flexible Organization.
8. Producing Quality Goods and Services.
PART IV: HUMAN RESOURCES.
9. Attracting and Retaining the Best Employees.
10. Motivating and Satisfying Employees and Teams.
11. Enhancing Union-Management Relations.
PART V: MARKETING.
12. Building Customer Relationships Through Effective Marketing.
13. Creating and Pricing Products that Satisfy Customers.
14. Wholesaling, Retailing, and Physical Distribution.
15. Developing Integrated Marketing Communications.
PART VI: INFORMATION FOR BUSINESS STRATEGY AND DECISION MAKING.
16. Social Media and e-Business.
17. Using Management Information Systems and Accounting Information.
PART VII: FINANCE AND INVESTMENT.
18. Understanding Money, Banking, and Credit.
19. Mastering Financial Management.
20. Understanding Personal Finances and Investments.
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The Project Gutenberg eBook of Caillou et Tili
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Language: French
CAILLOU ET TILI
PARIS
CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
3, RUE AUBER, 3
CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
DU MÊME AUTEUR
Format in-18.
J’ai alors regardé les petites filles et j’ai été obligé de constater
qu’il avait raison : quand elles se trouvent, en nombre, devant un
seul petit garçon, ce sont de petites rosses. Mais Caillou ne
s’aperçoit pas qu’elles ne font peut-être que se venger, car il est, lui
Caillou, complètement idiot quand il se trouve seul avec une seule
d’entre elles, ou deux tout au plus. Elles lui font la cour, et il ne s’en
aperçoit pas. Il est poli, mais il s’embête.
Ça doit tenir à deux choses. La première, c’est qu’elles sont
beaucoup plus intelligentes que lui pour leur âge, et moins actives.
Caillou est pour les jeux où l’on remue. Il a besoin d’épancher une
surabondance de force, et s’il parle en jouant c’est pour raconter des
choses absurdes et démesurées. N’oubliez pas que c’est lui qui
voulait m’écraser avec une charrette de vingt-neuf sous. Il est
instinctivement énorme, c’est-à-dire romantique, et la réalité l’ennuie.
Les petites filles ont au contraire le sens des charmes de cette
réalité, elles la voient d’une façon beaucoup plus aiguë et précise.
La seconde différence entre elles et Caillou, c’est qu’elles ont
l’instinct inné de la coquetterie et qu’il en est dépourvu. Caillou existe
pour les petites filles, tandis que les petites filles n’existent point pour
Caillou : ce point de dissidence est grave. Et plus elles sont petites,
plus il les méprise. Il n’aime que ce qui est grand.
… On vient de le conduire chez Jeanne, qui reçoit aussi Vivette.
Ils vont être trois, dans une nursery pour passer deux heures.
Caillou ne discute jamais la décision de ses parents ou de sa bonne,
quand on le mène dans un endroit qu’il ne connaît pas ; il n’a aucune
opinion préconçue. De plus on lui a dit : « Tu seras gentil, n’est-ce
pas ? » Il n’aime pas beaucoup ces avertissements, mais ils lui font
de l’effet. Toute parole agit sur lui, elle émeut sa volonté imaginative
et malléable. Vivette et Jeanne sont d’ailleurs très aimables avec lui.
Elles ne sont que deux. Ce n’est pas aujourd’hui « l’instinct ennemi »
du sexe contre un autre sexe qui parlera, c’est celui de la
coquetterie. Chacune voudrait être celle qui est remarquée, et
d’ailleurs on les a faites très belles. Seulement Vivette, qui est en
visite, a une capote blanche sur la tête, tandis que Jeanne, qui
reçoit, n’a qu’un ruban bleu. Et cela n’est pas sans l’inquiéter. Un
instinct primitif et sauvage porte en effet les enfants à mettre la
beauté, non pas dans les traits, mais dans ce qu’on y ajoute. Pour
une petite fille, une belle petite fille est celle qui a une belle robe.
Pour un Caillou, au contraire, le petit garçon enviable, n’eût-il pas de
jambes, sera celui qui a un aéroplane.
… Mais Caillou, une fois qu’il est dans la nursery, ne fait pas plus
attention à Jeanne qu’à Vivette. Il sent qu’elles n’ont pas de
mauvaises intentions à son égard, ce qui lui suffit ; il ne se soucie
pas du tout de savoir qu’elles veulent lui plaire. Il les traite donc de la
même manière. Ceci ne veut pas dire qu’il leur accorde
impartialement ses faveurs ; il reste lui-même, tout simplement. Il
s’amuse pour son compte et les deux petites filles le suivent, en
essayant de se faire remarquer. Parfois l’une met sa joue sur la joue
de Caillou, et Caillou l’embrasse. Alors l’autre fait de même, et
Caillou l’embrasse également, sans y trouver beaucoup de plaisir.
Mais il ne s’ennuie pas, il est à son aise.
Cependant on vient le chercher, pour dire bonjour à la maman de
Vivette. Il y va ingénument, sans grands regrets ni satisfaction
évidente. Je ne sais pas ce qu’on lui dit, je ne sais pas ce qu’il
répond, et ceci n’importe pas à l’histoire. Mais tout à coup on entend,
dans la nursery, des pleurs et des cris qui font retentir les murailles,
et les mères se précipitent.
Un sentiment obscur et puissant, quelque chose comme un
désespoir passionné, venait de s’emparer de Vivette et de Jeanne,
laissées à elles-mêmes. Ni l’une ni l’autre n’a réussi à vraiment
attirer l’attention de Caillou, et durant toute une heure leur amertume
en a grandi ; elles s’en rendent, sans même s’en douter,
réciproquement responsables. Voilà pourquoi, l’objet de leur rivalité
ayant disparu, la querelle a éclaté, sans qu’elles sachent pourquoi.
Car elles ne savent rien, sinon qu’elles se détestent. Et Jeanne a
arraché le chapeau de Vivette, Vivette a tiré sur la robe de Jeanne.
Ainsi elles tentent toutes deux de détruire ce qu’elles ont remarqué
et haï le plus profondément dans leurs personnes. C’est comme
dans les vieilles batailles navales, où on ne tirait que sur la voilure.
Caillou ne dit rien. Il réfléchit. Plus tard, ayant entendu qu’on
racontait l’événement devant moi, il m’a révélé sur quoi il avait
réfléchi : c’est que c’est pas comme ça qu’on se bat !