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Fiche de Lecture
Titre du Livre : Le droit à la ville
Auteur : Henri Lefebvre
Année de Publication : 1967
À Propos de l'Auteur :
Henri Lefebvre, sociologue et philosophe français, s'est concentré sur la critique de la vie quotidienne, la dynamique urbaine
et l'interaction entre l'espace, la société et la politique. Ses œuvres renommées incluent "La Production de l'Espace",
examinant comment la société façonne l'espace, "Critique de la vie quotidienne", explorant divers aspects de la vie moderne
de manière critique, et "La Révolution urbaine", étudiant l'impact de l'urbanisation sur la société et sa transformation. Son
œuvre phare "Le Droit à la Ville" a été écrite dans le contexte des importants changements urbains de l'Europe d'après-guerre,
confrontée à une urbanisation rapide, une croissance industrielle et une migration rurale-urbaine durant cette période
transformative.
Synopsis :
Ce texte explore les besoins sociétaux, le développement urbain et les défis auxquels les villes contemporaines sont
confrontées. Il commence par souligner les fondements anthropologiques des besoins sociaux et leur lien avec la perception
humaine. Le discours aborde le rôle des concepts et théories dans le développement urbain, soulignant l'importance d'aligner
ces constructions avec la réalité urbaine évolutive. Il discute de la transformation des villes en produits culturels, présentant
une urbanité fragmentée et aliénée au milieu d'un mélange entre passé, présent et potentiel. De plus, il contraste le déclin de
l'humanisme traditionnel avec l'émergence d'une nouvelle humanité axée sur la ville ou un potentiel nihilisme. Le texte
examine les implications de ce changement sur la vie urbaine et les valeurs sociétales, réfléchissant à l'interaction entre les
sociétés rurales et urbaines. De plus, il aborde les limites des diverses disciplines professionnelles dans la recréation ou la
structuration des espaces urbains, préconisant une approche scientifique ancrée dans des observations empiriques et des
utopies expérimentales. Il critique le détachement des architectes des expériences des habitants des villes. L'œuvre met
l'accent sur l'évolution perpétuelle de l'urbain, le considérant comme un sujet en constante évolution qui ne peut jamais être
pleinement saisi ou défini. Elle préconise une théorie globale de l'urbanisme, intégrant une perspective historique et une
analyse sociologique pour comprendre et revitaliser les espaces urbains. Enfin, elle aborde l'importance du démantèlement des
idéologies prédominantes et des stratégies pour mettre en œuvre des réformes urbaines, soulignant la responsabilité politique
et l'implication de la classe ouvrière dans la création de paysages urbains.
Conclusion et Réflexion :
Le texte m'a fait penser au film "Koyaanisqatsi", réalisé par Godfrey Reggio, une expérience cinématographique unique qui
traverse divers thèmes, certains se chevauchant avec les discussions sur l'architecture, la vie urbaine et les modèles sociétaux.
Le film juxtapose des images de la nature, des paysages urbains animés et des structures architecturales. Il capture le contraste
entre les paysages naturels et l'environnement bâti moderne, montrant la rapidité et l'intensité de l'urbanisation. À travers des
séquences en accéléré et des prises de vue aériennes des villes, il réfléchit à l'échelle, à la vitesse et à l'impact du
développement urbain. En contrastant des scènes de beauté naturelle sereine avec des scènes urbaines frénétiques et
l'industrialisation, le film met en lumière l'impact de l'humanité sur l'environnement. Il suggère les conséquences de la
croissance urbaine rapide, du progrès technologique et de l'industrialisation sur le monde naturel.
Pour continuer avec un côté de réflexion plus suspendu, j'ai eu l'impression que l'insistance de l'auteur sur l'unité de la classe
prolétarienne pour façonner les paysages urbains n'était pas suffisamment expliquée. En tant que lecteur, j'ai eu l'impression
de comprendre le concept de révolution de classe à partir de mes propres lectures exemplaires, telles que la description
détaillée de la classe prolétarienne dans le livre "1984" de George Orwell.
En conclusion, le texte m'a fait remettre en question mes objectifs et mes idéaux pour les futures générations d'architectes. Il a
éveillé en moi des ambitions de créer ces espaces qui n'étaient pas seulement des espaces d'art et de création, mais étaient
également accessibles à toutes les classes sociales. De plus, j'ai réalisé qu'en plus l’architecture est plus d'un abri ou un
protecteur, elle est aussi le témoin de l'activité humaine et de l'aspiration ; c'est l'héritage culturel laissé par toutes les
générations précédentes. Il était une habitude de penser que l'architecture ne se composait que de ces bâtiments que nous
jugions importants, les grandes églises et les bâtiments d'État qui nécessitaient une dépense d'énergie et de fonds substantielle.
Peut-être que ce point de vue est apparu parce que, dans les siècles passés, les histoires de l'architecture étaient principalement
écrites par des architectes, des mécènes princiers ou des historiens de cour qui souhaitaient accentuer la distinction entre ces
innovations impressionnantes et les bâtiments régionaux et banal. Cependant, comme l'a écrit l'architecte Louis I. Kahn,
"l'architecture est ce que la nature ne peut pas faire", ce qui nous accorde, en tant qu'architectes, l'immense responsabilité de
faire avancer l'humanité, peu importe la ségrégation auto-imposée dans ces territoires. Ainsi, le texte m'a finalement amené à
questionner ce qu’on inclure et ce qu’on exclure dans la définition de l'architecture.