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CHAPITRE II.

LES DIVERS TYPES DE SOLS


INTRODUCTION
Pour classifier un sol et l’identifier par un nom précis, il faut déterminer les caractéristiques suivantes :
- la granulométrie du sol qui est la répartition pondérale des grains selon leur grosseur (dimension)
- les limites de consistance (Atterberg) qui sont des valeurs particulières de la teneur en eau du sol
marquant son passage aux divers états : solide, plastique, et liquide.
- la teneur en matières organiques.
L’identification permet de prévoir l’ordre de grandeur de certaines propriétés physiques et mécaniques :
cohésion , perméabilité…..C’est aussi un excellent indicateur de la déformabilité, de la résistance et de
l’ouvrabilité (aptitude au compactage) du sol utilisé comme support (sol de fondation) ou matériau de
construction.
Elle permet aussi de renseigner sur la susceptibilité du sol à l’érosion ou à la capillarité.
Les limites de consistance des sols fins sont fonction de la dimension des particules et des propriétés
physico-chimiques des minéraux argileux qui les composent. Ces propriétés dépendent de leur activité et
la nature de la couche adsorbée. L’activité d’une argile est égale au rapport entre l’indice de plasticité Ip et
la fraction argileuse (particules < 2 microns). Elle peut servir pour la classification des sols fins mais on
l’utilise rarement car les limites d’Atterberg à elles seules suffisent.
I. IDENTIFICATION D’UN SOL
Pour identifier un sol et lui donner un nom, il faut déterminer les trois caractéristiques physiques
suivantes :
- la courbe granulométrique (tamisage + sédimentométrie)
- les limites de consistance (liquidité et plasticité)
- la teneur en matières organiques
L’ensemble de ces caractéristiques constitue la ″carte d’identité″ du sol étudié qui va permettre de le
situer dans un système de classification et de fixer sa nomenclature (son nom).
I.1. Prélèvement d’échantillons
Le prélèvement est une étape capitale dans une étude géotechnique. Il faut veiller à prélever des
échantillons représentatifs du sol en prenant soin de ne rien perdre : gros éléments (blocs) ou éléments
fins (lessivage dû à l’eau de forage).
Ces essais (granulo, limites et teneur en M.O) sont réalisés sur des échantillons remaniés c-à-d que la
teneur en eau, le poids volumique et la structure du sol peuvent être affectés sans préjudices sur les
résultats.
I.2. Composition granulométrique.
Définition: La granulométrie ou analyse granulométrique d’un sol est sa décomposition en diverses
fractions selon la dimension ou le diamètre des grains qui le composent.
Une fraction granulométrique est constituée par l’ensemble des particules dont le diamètre est compris
entre 2 valeurs extrêmes.
La composition granulométrique d’un sol est l’ensemble des fractions de ce dernier.
L’analyse granulométrique est une analyse statistique des grains compris dans les différentes fractions
granulaires.
Pour les grains de diamètre supérieur à 80 mm, on utilise la granulométrie par tamisage
Pour les grains de inférieur à 80 mm, on utilise la sédimentomètrie.
Les résultats sont présentés sous forme de tableau comprenant une colonne pour les diamètres limites des
fractions et une autre pour les poids des particules de chaque fraction.
Ces mêmes résultats sont représentés sous la forme d’une courbe granulométrique avec :
-en ordonnée, à l’échelle arithmétique les pourcentages pondéraux cumulés des tamisats c-a-d les
grains passant à travers un tamis ou 1 passoire de dimension donnée (φ passoire = 1,25× maille
du tamis)
-en abscisse, à l’échelle logarithmique, les diamètres des particules.
La courbe granulométrique permet ainsi de connaître le pourcentage pondéral que représente chaque
fraction granulométrique comprise entre 2 φ quelconques par rapport au poids total de l’échantillon du
sol.
On a défini 3 diamètres caractéristiques ainsi que 2 coefficients pour caractériser la courbe
granulométrique :
-D10 : φ correspondant à 10% de passant
-D30 : φ correspondant à 30% de passant
-D60 : φ correspondant à 60% de passant
-le coefficient d’uniformité Cu = D60 / D10
-le coefficient de courbure Cc = (D30)² / D10*D60
N.B : Ces coefficients sont significatifs dans le cas de sols dont moins de 10% des particules sont < 80µm

I.2.1. Le coefficient d’uniformité Cu


Le Cu permet d’exprimer l’étalement d’une courbe granulométrique.
D60 et D10 sont, respectivement, les diamètres effectifs correspondant à 60% et 10% de passant sur la
courbe granulométrique.
Cu varie, habituellement, de 1 à plus de 200. Occasionnellement, il peut dépasser 1000.
Selon la valeur de Cu , on distingue 5 classes de granulométrie :
- Cu ≤ 2 granulométrie très serrée
- 2 < Cu ≤ 5 granulométrie serrée
- 5 < Cu ≤ 20 granulométrie semi-étalée
- 20 < Cu ≤ 200 granulométrie étalée
- 200 < Cu granulométrie très étalée
I.2.2. Le coefficient de courbure Cc
Le Cc permet de décrire la forme de la courbe granulométrique entre les diamètres effectifs D10 et D60
Cc = (D30)² / D10*D60
- Si pour un gravier Cc est compris entre 1 et 3 et Cu > 4 alors on dit que la granulométrie est bien
graduée.
- Si pour un sable Cc est compris entre 1 et 3 et Cu > 6 alors on dit que la granulométrie est bien
graduée.
* Une granulométrie bien graduée indique la présence d’une grande variété de diamètres de
particules.
- Si Cc > 3 ou Cc <1, on dit que la granulométrie est mal graduée c.a.d qu’il y’a absence de certains
diamètres.
La granulométrie d’un sol doit être déterminée pour :
-sa classification
-définir les matériaux à utiliser comme filtres pour le protéger contre l’érosion
-corriger sa granulométrie afin de le rendre compactable
-savoir en première approximation, s’il est stabilisable au ciment, à la chaux ou au bitume.
-Pour la fraction de sol de diamètre > 80 µm, elle est déterminée à l’aide de tamis ou de passoires
-Pour la fraction < 80 µm, on fait recours à la sédimentomètrie.

Exemple :
1.3 Les limites de consistance
1.3.1 Les états de consistance
En mécanique des sols, on distingue quatre états de consistance :
o L’état solide ;
o L’état Semi Solide ;
o L’état plastique ;
o L’état liquide
L’ETAT SOLIDE : lorsque le sol est à l’état solide, ses particules sont en contact les unes avec les autres,
et les films d’eau adsorbée sont très minces et se touchent : il n’y a pas d’eau libre entre les particules.
L’assèchement du sol ne produit aucun retrait. Le sol présente une très grande résistance au cisaillement
et, sous l’effet d’une charge, les déformations sont faibles avant la rupture. On dit que le sol a un
comportement fragile, similaire à celui de la brique.
L’ETAT SEMI SOLIDE : un sol à l’état semi solide a une faible teneur en eau, et les liens de cohésion
entre ses particules sont très forts. Les films d’eau adsorbée quoique encore minces, séparent légèrement
les particules, de telle sorte qu’un assèchement du sol causerait un retrait. Il s’ensuit que les déformations
du sol provoquées par des charges sont toujours accompagnées de fissures.
L’ETAT PLASTIQUE : lorsque le sol est à l’état plastique, sa teneur en eau est plus grande et ses
particules sont plus éloignées les unes des autres. Les films d’eau adsorbée sont beaucoup plus épais,
mais ils se touchent encore ; la cohésion du sol est plus faible qu’à l’état semi solide. Sous de petites
charges, le sol se déforme sans fissures.
L’ETAT LIQUIDE : lorsque le sol est à l’état liquide, sa teneur en eau est si élevée qu’il existe
pratiquement plus aucune cohésion entre les particules, qui sont entourées de leur film d’eau adsorbée et
isolées les unes des autres par l’eau libre. Le sol peut alors se comporter comme un liquide visqueux.
1.3.2 Définition
Les limites de consistances ou limites d’ Atterberg (Pédologue Suédois) sont les valeurs
caractéristiques de la teneur en eau du sol pour lesquels il passe de la consistance liquide à la consistance
plastique, puis solide avec retrait enfin solide sans retrait, lorsque sa teneur en eau décroît. Ce sont, en
d’autres termes, les teneurs en eau qui délimitent les 4 états de consistance.
Nous avons ainsi trois teneurs en eau limites :
Ø La limite de liquidité notée WL ou LL est celle pour laquelle le sol passe de l’état liquide à l’Etat
plastique.
Ø La limite de plasticité WP ou LP est celle pour laquelle il passe de l’état plastique à l’Etat solide
avec retrait.
Ø La limite de retrait WS ou LS est celle pour laquelle il passe de l’Etat solide avec retrait à l’Etat
solide sans retrait.
On définit aussi l’indice de plasticité qui est la différence entre les limites de liquidité et de plasticité : IP
=WL-WP
1.3.3 Domaine d’Utilisation
La comparaison de la teneur en eau naturelle d’un sol tel qu’il se présente en place avec ses
limites de consistance permet de savoir si celui- ci est à l’Etat liquide, plastique ou solide.
D’autre part, les valeurs absolues des limites de même que celle de l’indice de plasticité
permettent de savoir si un sol sera très sensible aux variations de son humidité ou non ; un sol limoneux
ou sableux, à faibles limites de consistance, perdra rapidement sa résistance si sa teneur en eau augmente
même peu, alors qu’un sol argileux ne sera que peu sensible aux variations de son humidité.
1.4 Teneur en matière organique
1.4.1 Définition
La teneur en matière organique est le poids de ces matières rapporté au poids total des éléments
constituants d’un échantillon de sol.
1.4.2 Domaine d’Utilisation
Lorsque l’on veut classer un sol par la méthode USCS, il est nécessaire de savoir s’il contient beaucoup,
peu ou pas de matières organiques. Dans ce cas, on se contente généralement d’un examen visuel des
échantillons de sol.
La présence de matières organiques se manifeste sous forme d’éléments fibreux ou spongieux de couleur
noire ou brune. Même si ces éléments n’apparaissent pas, le sol peut contenir des matières organiques
lorsque sa couleur et noirâtre, s’il dégage une odeur de soufre ou quand son poids spécifique est très
faible.
Il est nécessaire de connaître la teneur en matières organiques de manière plus exacte lorsque l’on veut
par exemple stabiliser un sol avec un liant.
1.4.3 Détermination de la teneur en matière organique

Pour déterminer la teneur en matière organique d’un sol, on fait recours à l’un ou l’autre des
essais de laboratoire suivants, cités par ordre croissant de la précision du résultat :
Ø La coloration à la soude caustique
Ø L’essai de perte au feu
Ø Détermination des limites de consistance avant et après séchage à 105° C.
Le séchage à 105°C conduit à une diminution de la limite de liquidité des sols des classes OL et OH de la
classification USCS
Ainsi, si le rapport entre les limites de liquidité après et avant séchage est inférieur à 0,75, alors, on a un
sol organique.
Ø Titrage exact par analyse chimique.
L’exécution de tels essais étant exceptionnelle, nous n’en décrirons pas ici le processus détaillé.
II. Classification Unifiée pour les sols
Ce système de classification qui a été suggéré par A.Casagrande est appliqué non seulement aux
sols d’aéroports mais aussi aux sols de routes. En dépit du fait que cette classification contient plus de
groupes que les autres systèmes, il est plus simple à employer et son usage est de plus en plus courant.
Le système de classification unifiée se base sur l’analyse granulométrique, la limite liquide et
l’indice de plasticité.
Le principe de cette classification consiste à décrire les sols par des lettres représentant certaines de leurs
caractéristiques.
Tout d’abord les sols sont divisés en deux groupes principaux :
Ø Les sols à gros grains
Ø les sols à particules fines
Les sols à gros grains sont divisés en sous groupes :
graviers et sols graveleux
sables et sols sableux
Les graviers et les sables sont divisés en quatre groupes suivant leur granulométrie :
Ø granulométrie variée, sans particules fines : symbole W.
Ø Granulométrie variée, avec un bon liant argileux : symbole C.
Ø Granulométrie plutôt uniforme, sans particules fines : symbole P
Ø Matériaux à gros grains contenant des particules fines et ne pouvant pas être inclus dans
les groupes précédents : symbole F.
Les sols à particules fines sont divisés en trois sous groupes :
Ø Silt inorganique et sable très fin : symbole M.
Ø Argiles inorganiques : symbole C.
Ø Silts et argiles organiques : symbole O.
Ces sous-groupes sont ensuite subdivisés suivants leur limite liquide:
Ø Sols fins ayant une limite liquide inférieure à 50 %, ce qui implique une compressibilité faible
(low) ou moyenne : symbole L.
Ø Sols fins ayant une limite liquide supérieure à 50 %, ce qui implique une compressibilité
élevée (high) : symbole H.
Les sols ayant une teneur en matière organique très élevée, tels les terres noires, les tourbes, les
terrains marécageux, forment un groupe séparé qui est désigné par le symbole Pt, venant du mot
anglais « peat ».
Les caractéristiques des sols appartenant aux différents groupes peuvent être résumées brièvement
comme suit :
Pour les sols à gros grains : moins de 50% passant le tamis N° 200 (tamis de 74 ou 80 µm).
Ø GW – SW : Sols graveleux ou sableux à granulométrie variée et contenant très peu ou pas de
particules fines : ce sont d’excellents sols pour les fondations ;
Ø GC – SC : Sols graveleux ou sableux à granulométrie variée avec un bon liant argileux ou
autre agent naturel de cimentation : qu’ils soient secs ou humides, ces sols sont, en général,
très stables et peu sujets au gonflement ou au retrait. Ils peuvent cependant être susceptibles
aux effets du gel.

Ø GP – SP : Sols graveleux ou sableux à granulométrie uniforme ou présentant des lacunes, et


ne contenant pas de particules fines.
Ø GF – SF : Tout sol à gros grains contenant des sols fins nuisibles et ayant une granulométrie
défectueuse.
Ce groupe inclut les graviers, sables silteux et les mélanges d’argile et de sables à mauvaise
granulométrie.
Pour les sols à particules fines : plus de 50 % passe le tamis de 80 µm
Sols de compressibilité faible ou moyenne (WL<50%)
Ø ML : silts inorganiques et sables très fins, poussières de roche, sables fins silteux ou argileux
de faible plasticité.
Ø CL : Argiles inorganiques de plasticité faible ou moyenne, argiles graveleuses, sableuses,
silteuses
Ø OL : Silts organiques et mélange silt argile organique de plasticité faible ou moyenne
Sols de grande compressibilité (WL > 50%)
Ø MH : silts inorganiques, sols fins sableux ou silteux contenant du micas ou des diatomacées.
Nb: diatomacées : algues microscopiques généralement brunes.
Ø CH : argiles inorganiques de plasticité élevée, argiles silteuses.
Ø OH : Argiles organiques de plasticité élevée, silt organique.
Pour les sols organiques fibreux à compressibilité très grande.
Ø PT : terre noire et les autres sols marécageux ayant une teneur en matières organique très
élevée.
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III. Classification LCPC des sols

La classification des sols est basée sur l'analyse granulométrique et les limites d'Atterberg. Elle permet de
fournir une définition rapide d'un terrain, mais ne donne qu'une idée globale de son comportement
mécanique. En France, on utilise la classification du Laboratoire des Ponts et Chaussées (avec des mailles
de tamis en mm, cm, et mètres). Cette classification est proche de celle utilisée aux USA classification
USCS (Unified Soil Classification System).
La coupure granulométrique à 80 •m permet de séparer les sols grenus des sols fins : - un sol grenu est
constitué de plus de 50% de grains ayant un diamètre supérieur à 80 •m - un sol fin est constitué de plus
de 50% de grains ayant un diamètre inférieur à 80 •m.
On définit un sol par deux symboles. Le premier symbole tient compte de la nature des éléments
constituant le sol :
- G pour Grave, quand la grave constitue la fraction principale du sol;
- S pour Sable, quand le sable constitue la fraction principale du sol;
- L pour Limon, quand le limon constitue la fraction principale du sol;
- A pour Argile, quand l'argile constitue la fraction principale du sol; - T pour Tourbe, quand la tourbe
constitue la fraction principale du sol;
- 0 pour Organique, quand l'échantillon contient des éléments organiques, même en faible quantité.

Le deuxième symbole tient compte de la granulométrie


- b : bien graduée, c'est à dire granulométrie bien étalée, sans prédominance d'une fraction particulière; -
- m : pour mal graduée, c'est à dire pour une granulométrie discontinue avec prédominance d'une
fraction particulière.

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