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[1]

0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Mise en contexte
La République démocratique du Congo (RDC) possède les deux tiers des forêts tropicales
d'Afrique, dispose d'un sous-sol riche et d'un important potentiel hydroélectrique.
L'économie a subi des conflits politiques au cours des deux dernières décennies. En 2022,
l'économie a progressé de 6,1 %, principalement tirée par une augmentation des
investissements et des exportations dans le secteur minier. L'économie de la RDC repose
principalement sur les industries extractives, qui sont très dépendantes des cours mondiaux
et de la dynamique économique internationale. L'économie du pays est donc fragile et
vulnérable aux chocs.1

Le secteur agricole représentait 19% du PIB en 2021 et employait 64,3% de la population


(Banque mondiale). La grande majorité de la population est engagée dans des activités
agricoles pour leur subsistance et non à des fins commerciales. Les principales cultures sont
le manioc, les plantains, les ignames, le riz et le maïs.2

Le secteur industriel a contribué à 45,3% du PIB en 2021 et a employé 9,8% de la population.


Le pays est présenté avec de vastes ressources naturelles, le secteur minier jouant un rôle
majeur dans l'économie et étant la principale source de recettes d'exportation. La région du
Katanga est particulièrement riche en minéraux, dont le cuivre, le cobalt, le zinc, la
cassitérite, le manganèse, le charbon, l'argent, le cadmium, le germanium (un élément
fragile utilisé comme semi-conducteur), l'or, le palladium (un élément métallique utilisé
comme catalyseur et dans les alliages), l'uranium et le platine. La RDC dispose également de
gisements de gaz (méthane) et de diamants. L'industrie manufacturière joue un rôle
marginal dans l'économie du pays, en raison du manque de main-d'œuvre qualifiée et de
machines.3

Le secteur des services représentait 33,2% du PIB en 2020 et employait 25,9% de la


population active. Le système bancaire est dominé par des sociétés étrangères, mais seule

1
https://www.fellah-trade.com/fr/export/carte-atlas/republique-democratique-du-congo/economie [Consulté
le 8 juin 2023]
2
Idem
3
Idem
[2]

une fraction des Congolais possède un compte bancaire. Le tourisme est également sous-
développé en raison des problèmes de sécurité qui prévalent dans le pays.4

L'Indonésie est considérée comme un futur géant économique. C'est la plus grande
économie d'Asie du Sud-Est et la septième au monde en parité de pouvoir d'achat (World
Economics, 2022).

L'Indonésie est une économie de marché avec des ressources naturelles abondantes, une
population jeune, importante et en plein essor (277,7 millions), une population active de 135
millions de personnes en 2022 et une stabilité politique. Le pays est passé d'une économie
fortement dépendante de l'agriculture à une économie plus équilibrée qui réduit sa
dépendance traditionnelle vis-à-vis des exportations primaires. Le secteur agricole contribue
à 13,3 % du PIB du pays et employait 29 % de la population active en 2022 (Banque
mondiale, 2023). L'Indonésie est le deuxième producteur de caoutchouc naturel au monde.
Les autres principales cultures comprennent le riz, la canne à sucre, le café, le thé, le tabac,
l'huile de palme, la noix de coco et les épices. En outre, le pays est le premier producteur
mondial de minerai de nickel et est devenu un exportateur majeur d'acier inoxydable. La
superficie des terres indonésiennes utilisées pour l'agriculture a augmenté et est
actuellement d'environ 30 %. L'Indonésie est le seul pays asiatique à avoir été membre de
l'OPEP, bien que son adhésion soit gelée depuis décembre 2017 car elle n'accepterait pas les
réductions de production mandatées par l'OPEP.5

L'industrie a contribué à environ 39,9 % du PIB et employait plus de 23 % de la population


active en 2022 (Banque mondiale, 2023). Le secteur industriel comprend la fabrication de
textiles, de ciment, d'engrais chimiques, de produits électroniques, de pneus en caoutchouc,
de vêtements et de chaussures (la plupart étant destinés au marché américain). La
transformation du bois est également une activité majeure car le pays est l'un des plus
grands producteurs de bois au monde. La mise en œuvre du programme indonésien-UE
d'application des réglementations forestières, de gouvernance et d'échanges commerciaux
(FLEGT) pour lutter contre l'exploitation forestière illégale progresse et l'Indonésie est
devenue le premier pays au monde à bénéficier d'une exemption de contrôle pour garantir
que son bois provient conformément aux normes de l'UE. Plus de 3 millions d'hectares de
4
Idem
5
https://www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/explorer/indonesie/apprehender-le-contexte-economique
[Consulté le 1à juin 2023]
[3]

forêts indonésiennes sont certifiés, et plus de 2,2 millions d'hectares sont des concessions
forestières de production naturelle.6

Le secteur des services (institutions financières, transports et communications) contribue à


42,8 % du PIB et emploie environ 48 % de la population active en 2022 (Banque mondiale,
2023). Le secteur bancaire est bien développé et la banque islamique. Le tourisme est une
source majeure de revenus. Le gouvernement s'attendait à ce que le pays devienne une
destination touristique asiatique et mondiale de premier plan d'ici 2045 avec 73 millions de
touristes.7

1. COMMERCE BILATERAL ENTRE LA REPUBLIQUE


DEMOCRATIQUE DU CONGO ET L'INDONESIE
Compte tenu du contexte actuel de globalisation, les économies s’ouvrent de plus en plus au
marché extérieur, les exportations et importations constituent un canal central de ce
processus. De cette manière, ce point consacre une analyse au commerce bilatéral (en
milliers de USD), entre la RDC et l’Indonésie.

1.1. Produits

Nous constatons dans l’ensemble, les produits impliqués dans le commerce bilatéral entre la
RDC et l’Indonésie connaissent une dynamique à la baisse entre 2015 et 2021. Nous
remarquons à partir du graphe ci-dessus que le pique du niveau des échanges commerciaux
a été atteint en 2015 soit 37014 milliers USD, suivi de l’année 2018 et 2016 avec
respectivement des valeurs de 28 777 milliers USD et 22 051 milliers USD. Les 3 dernières
années, les deux pays enregistrent des performances en dessous de 20 000 milliers USD.
Cette contraction de des échanges commerciaux pourrait être expliquée par la situation
sanitaire. En effet, les économies de tout le pays ont été touchés négativement par les
restrictions liées au COVID-19, car les fermetures de frontières ont limité les flux
commerciaux, ce qui a entraîné une diminution des échanges commerciaux, une diminution
des emplois et une production globale inférieure à la moyenne. Cependant, avec la levée des
restrictions en 2021, le commerce bilatéral a commencé à montrer des signes de reprise.

6
Idem
7
Idem
[4]

Figure 1: Total produit (USD milliers)

40000
35000 37014
30000
25000 28777
20000 22051
15000
15399 16242
10000 13869
5000 9154
0
Valeur en Valeur en Valeur en Valeur en Valeur en Valeur en Valeur en
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Source : Base statistique de Trademap 2023

1.2. Structure des produits


Dans ce point, nous faisons une analyse des échanges commerciaux en termes de
diversification des produits. Cette analyse permet ainsi de percevoir les produits les plus
demandés à l’intérieur des deux pays.

La figure ci-bas indique que les graisses et huiles animales ou végétales ; produits de leur
dissociation ; graisses alimentaires figurent en tête de liste des produits demandés. Ce
résultat n’est pas anodin, en effet l’Indonésie figure parmi les principaux producteurs
d’huile. Elle posséderait des plantations à grande échelle, en particulier pour la production
d'huile de palme qui est le deuxième produit d’exportation de l’économie indonésienne.

Les produits chimiques organiques se classent au second rang dans les échanges
commerciaux suivi des combustibles minéraux, huiles minérales et produits de leur
distillation ; matières bitumineuses.
[5]

Figure 2 : Structure des produits


40000
30000
20000
10000
0

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Source : Base statistique de Trademap 2023

1.3. Balance commerciale


La balance commerciale est la différence entre la valeur des biens exportés par un pays et la
valeur des biens importés par le même pays.

La figure ci-dessus indique qu’au cours des 4 premières années (2015-2018), la balance
commerciale est négative soit respectivement 36 100, 20 872, 1 922 et 12 314 milliers USD.
Ceci traduit que la valeur des importations dépasse celle des exportations, il s’agit ainsi
de déficit commercial cela pourrait refléter soit une augmentation de la demande intérieure
pour certains biens de consommation et/ou de production ou la possèderait un handicap
concurrentiel particulier sur le marché international.

De 2019 à 2021, la balance commerciale est positive soit respectivement 6 202, 10 809 et
2 977 milliers USD, c’est-à-dire que la valeur des exportations dépasse celle
des importations, le pays affiche un excédent commercial.
[6]

Figure 3: Balance commerciale entre la RDC et l’Indonésie (USD milliers)

20000

10000
10809
6202 2977
0
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
-10000 -12314

-20872 -1922
-20000

-30000
-36100
-40000

Source : Base statistique de Trademap 2023

2. METHODES D’ANALYSE
Dans cette section nous allons décrire nos données, leur nature et leur source. Dans l'analyse
de la relation de dépendance en données de panel, le choix de la technique appropriée est
une question théorique et empirique très importante, ainsi dans un deuxième temps, les
approches méthodologiques utilisées seront mises en évidence.

2.1. Données
Pour mener cette étude, nos données sont extraites de différentes sources observées sur 30
exercices consécutifs (1990-2020) :

 Trade : Les données relatives aux exportations et importations de la RDC-Indoné-


sie ont été obtenues la base des données du CEPII ;
 PIB : Dans l’optique de capter la production des agents économiques résidant du
pays exportateur (et non de nationalité du pays exportateur) le produit intérieur
brut (PIB) est préféré. Les données de PIB en dollars courant proviennent de la
base WDI de la Banque Mondiale ; Le PIB du pays exportateur qui mesure la capa-
cité de production, tandis que celle du pays importateur mesure la capacité d’ab-
sorption.
 Taille de la population : L’ajout d’une variable continue décrivant la taille des po-
pulations des pays permet de prendre en considération la taille du marché. Nous
utilisons la base WDI de la Banque mondiale pour les données démographiques
des pays sur l’ensemble de la période ;
[7]

 Distance : la distance géographique entre la Turquie et la Chine, supposée dans le


modèle comme une mesure du coût de transport, mais également à d’autres fac-
teurs comme les coûts de transaction. Les données sont issues de la base du CE-
PII ;
 Contiguïté (Frontière commune) : La variable frontière commune a pour objectif
d’indiquer si les partenaires partagent une frontière terrestre. Les données sont
issues de la base GEO du CEPII ;
 Langue commune : La variable indicatrice de langue commune vise également à
approcher les coûts de commerce. L’hypothèse sous-jacente étant un niveau plus
faible des coûts de transaction entre deux pays parlant la même langue. Nous uti-
lisons les données du CEPII.

2.2. Modèle de gravité


Les équations de type gravitationnel prennent très vite de l’importance dans l’explication des
phénomènes du commerce international : un modèle gravitationnel permet d’évaluer l’impact de
différents facteurs sur le volume des échanges bilatéraux.

L’estimation de modèles de gravité est confrontée à plusieurs problèmes économétriques, comme la


présence de nombreux zéros dans les flux commerciaux (zéro commerce dans la base de données).
La littérature fournit plusieurs méthodes pour faire face à ce problème. Pour notre part, nous
utiliserons l’estimation par le Pseudo maximum de vraisemblance de Poisson (PPML).

3. RESULTATS
Dans cette partie, nous procédons à la présentation des résultats de l’étude. Elle met en
évidence d’une part la dynamique de chaque variable du modèle pour la période de 1990 à
2021 et d'autre part les résultats du modèle ainsi que leurs interprétations.

3.1. Analyse descriptive

Nous commençons par une analyse descriptive des variables en présence.


Les statistiques descriptives sont un modus operandi pour quantifier attributs des données
paramétriques. En conséquence, les statistiques descriptives seront utilisés pour décrire et
rassembler numériquement des variables améliorant notre compréhension des données.
[8]

Figure 4 : Analyse descriptive

Variables Observation Moyenne Ecart- Min Max


type
Exportation 32 4342.876 4670.409 904 18207.09
Distance 32 10136 0 10136 10136
Pop du pays 29 56436.92 16711.65 34910.59 92377.98
(RDC)
Pop pays (IDN) 32 228036.7 28682.56 181413.3 276361.8
PIB du pays (RDC) 32 2.08E+07 1.56E+07 4711260 5.40E+07
PIB du pays (IDN) 32 5.04E+08 3.75E+08 9.54E+07 1.19E+09
Source : Nos résultats sur Stata 15

Les exportations de la RDC vers l’Indonésie varient entre 904 et 18207 milliers de dollars. La
moyenne des exportations annuelles est de 4342 milliers de dollars. L’Indonésie est un
partenaire commercial de la RDC qui est situé à environ 10 136 kilomètres. Le produit
intérieur brut moyen de la RDC, sur la période, est de 2 800 000 mille dollars, et celui de son
partenaire commercial, est de 54 000 000 mille dollars. La population moyenne de la RDC est
estimée à 56 436.92 millions d’habitants et celui de l’Indonésie est 228 036.7 millions
habitants.
3.2. Estimation du modèle de gravité
Figure 5: Estimation du modèle de gravité

Variables Coefficient Statistique de z P>z


Pop du pays (RDC) 0.0001837 4.3 0.000
Pop pays (IDN) - -6.06 0.000
0.0001181
PIB du pays (RDC) 4.01E-08 2.09 0.037
PIB du pays (IDN) -6.75E-11 -0.12 0.907
Distance géographique - - -
Contiguïté - - -
Langue commune - - -
Constante 23.55431 10.52 0.000
Nombre d’observations = 32
R² = 0.82
log-likelihood : -5554.3
Source : Nos résultats sur Stata 15

Note : ***p<0.1 ; **p<0.05 ; *p<0.01

En examinant le tableau, la valeur du R2 comme condition de l’existence de la corrélation


entre la variable dépendante et les variables indépendantes. Le tableau a montré que cet
[9]

indicateur correspondant au modèle est respectivement de 0.82. Cela signifie que les
variables indépendantes expliquent la variation de la variable dépendante à 95%.

Les résultats montrent que les coefficients sont statistiquement significatifs et positifs : la
population (RDC), PIB (RDC) présentent un effet positif sur les exportations. Les variables
populations et PIB de l’Indonésie sont assortis d’un signe négatif.

4. INTERPRETATIONS DES RESULTATS


Nos résultats révèlent aussi que l’augmentation de la population du pays importateur de
100% diminuent les exportations de la RDC de 0.01%, ce qui signifie que la taille du pays
est directement liée au commerce et que les grands pays ont une plus grande capacité
d’absorption, ce qui suggère que les partenaires commerciaux deviennent autonomes à
mesure que leurs populations augmentent.

Les exportations de la RDC sont influencées positivement par son PIB et celui de sa
population. Par conséquent, les flux commerciaux bilatéraux devaient augmenter en
proportion du PIB de sa population. En effet, un PIB élevé indique une production élevée
dans le pays exportateur, qui augmente la disponibilité des exportations et qui représente
une offre potentielle d’exportations. Aussi, la population du pays importateur est
négativement liée aux échanges. Une population nombreuse indique une main d’œuvre
assez grande pour produire localement ce qui conduirait à une baisse de la demande
d’importations

Mais s’agissant du PIB du pays importateur, les résultats empiriques liés aux PIB ne sont pas
marginalement bons, son effet paraît non significatif pour le commerce et négatif. En effet, une
augmentation du PIB du pays importateur provoque une expansion de sa richesse et de sa
production locale et par conséquent, les demandes d'importations baissent
[10]

CONCLUSION
Les objectifs primordiaux de cette étude étaient d’identifier les facteurs qui expliquent le
comportement et les déterminants des échanges commerciaux de la RDC et l’Indonésie, en
prenant en compte les facteurs géographiques, démographiques et économiques. Nous
avons établi la justification théorique basée sur l’équation gravitaire. En estimant le modèle
gravitationnel généralisé des exportations congolaises vers l’Indonésie, nos résultats
montrent que le volume des exportations congolaise est déterminé par la taille de
l’économie nationale (revenu) et la population du pays exportateur.

Par conséquent, pour favoriser la croissance soutenue des exportations congolaises et


maintenir la dynamique de diversification géographique des exportations, les Autorités
congolaises devraient :

 Accorder des crédits à l’exportation aux PME/PMI.


 Renforcer le mécanisme de collecte des statistiques du commerce.
 Créer un parc national d’exposition pour la promotion des exportations.
 Créer une compagnie, une institution de financement spécialisé dans le soutien au
secteur privé lors des démarches export, telle qu’une compagnie d’assurance-crédit à
l’exportation.
 Assurer le suivi de l’application des mesures du TEC
 Mettre en place des politiques visant à élargir son offre d’exportation par
l’identification de marchés attractifs pour des produits à fort potentiel à
l’exportation.
 Renforcer les capacités des opérateurs économiques sur les normes d’accès aux
marchés mondiaux et aux dispositions des accords commerciaux.
[11]

TABLE DES MATIERES


0. INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................................1
0.1. Mise en contexte...................................................................................................................1
1. COMMERCE BILATERAL ENTRE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET
L'INDONESIE........................................................................................................................................3
1.1. Produits..................................................................................................................................3
1.2. Structure des produits...........................................................................................................4
1.3. Balance commerciale.............................................................................................................5
2. METHODES D’ANALYSE.............................................................................................................6
2.1. Données.................................................................................................................................6
2.2. Modèle de gravité..................................................................................................................7
3. RESULTATS..................................................................................................................................7
3.1. Analyse descriptive................................................................................................................7
3.2. Estimation du modèle de gravité...........................................................................................8
4. INTERPRETATIONS DES RESULTATS.......................................................................................9
CONCLUSION.....................................................................................................................................10

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