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Demain Je Parle en Public
Demain Je Parle en Public
Scène Conseil
(Formation et Accompagnement) :
contact@avantsceneconseil.com
http://www.avantsceneconseil.com
Couverture :
Maquette : PCA
© Dunod, 2019
www.dunod.com
ISBN : 978-2-10-079238-2
Alain Duclos
Co-directeur Avant-Scène Conseil
«Ne sous-estimons-nous pas le rôle qu’occupe la parole dans notre vie ?
Avons-nous vraiment conscience de tous les pouvoirs qu’elle recèle ? Ne laissons-
nous pas en friche une partie de ses immenses potentialités ?
Offre-t-on assez de résistance à tout ce qui s’oppose au déploiement de notre
parole ?
Lutte-t-on assez, par exemple, contre la peur qui s’empare de chacun d’entre nous
au moment, précisément, de prendre la parole devant les autres, notamment en
public ?
Ne laissons-nous pas trop souvent prise à la violence alors que la parole en est
l’antidote le plus sûr ?
La parole est une alternative à la violence du monde, elle bouleverse tout sur son
passage, pourvu qu’elle soit libre, authentique et d’abord soucieuse de l’autre.
Elle acquiert alors une force inouïe. »
Couverture
Page de titre
Copyright
Dédicace
Exergue
Introduction
En quelques mots
ACTE I
Soyez prêt
Chapitre 5 Le Storytelling
ACTE II
Soyez à l'aise le jour J
Chapitre 8 La congruence
Chapitre 9 Le langage du Corps
Chapitre 11 La voix
ACTE III
Soyez à l'aise en toutes circonstances
ACTE IV
Soyez pleinement vous-même
Chapitre 20 La rhétorique
Chapitre 21 Exercices
Annexe Powerpoint
Introduction
Oui, quels que soient votre titre et vos enjeux, vous voulez être clair,
vivant et convaincant.
Vous voulez captiver votre auditoire et l’emmener là où vous le
souhaitez, mais comment faire ?
Ce livre est votre guide
Avant-Scène Conseil
Des coachs
Winston Churchill
… ou bien hétérogène ?
C’est le cas le plus fréquent. Il vous faudra donc : respecter les
différences au sein de votre public, élargir le champ de votre
argumentation, varier vos exemples et adapter votre vocabulaire.
Plus le public est nombreux, plus sa diversité s’accroît.
Le thème que vous abordez, les arguments que vous donnez, sont-
ils connus de tous, compréhensibles par tous ?
Soyez accessible, clair, précis, imagé. Traduisez, donnez des
exemples, vérifiez les réactions dans le groupe et adaptez-vous.
Adressez-vous toujours (mentalement) à la personne la moins
capable de vous suivre et rendez-lui la tâche aisée.
Cette connaissance est une des clés de votre réussite. C’est
nécessaire à l’atteinte de votre objectif. Pour faire un cadeau il est
préférable de bien connaître la personne à qui on le destine. Pour
préparer votre intervention, mettez-vous à la place de vos
interlocuteurs.
Informer
Expliquer
Sensibiliser
Responsabiliser
Persuader
Voilà bien une des finalités fortes d’une prise de parole en public :
transmettre votre propre conviction à chacun de vos interlocuteurs,
du moins au plus grand nombre. Réunir tant de cerveaux, de
compétences, d’expériences et de désirs (tant de peurs aussi ou de
susceptibilités) cela demande de votre part beaucoup d’implication
personnelle, de générosité, de force.
Informer ou mobiliser :
il faut choisir
vidéo
Strengths Opportunities
FORCES OPPORTUNITÉS
Weaknesses Threats
FAIBLESSES MENACES
Il peut s’agir des trois atouts, trois raisons, trois arguments, trois
actions. Ce chiffre trois n’est pas un absolu (ce peut être 2 ou 4)
mais c’est celui qui s’impose le plus fréquemment.
Vous possédez maintenant la colonne vertébrale de votre
présentation. C’est très structurant et rassurant d’avoir en tête
cette synthèse, ce cœur de message.
Faites court
Un conseil
Repérez les lieux à l’avance, réorganisez-les à votre
convenance, entraînez-vous à voix haute, occupez l’espace,
voyez jusqu’où vous pouvez vous déplacer, repérez les endroits
où vous serez « en lumière »…
C’est ce que fait le comédien avant une représentation.
Aides visuelles :
PowerPoint ou pas PowerPoint ?
Le micro : libérez-vous
Le Paperboard est utile dès que vous voulez inclure votre public
dans votre travail : atelier, formation… C’est un excellent outil
d’animation en public restreint (jusqu’à 20 participants). Il vous
permet de construire vote présentation « en live », de vous adapter
aux réactions et aux demandes du public. Il permet également de
garder une trace visuelle de ce qui a été dit.
Les tableaux électroniques sont séduisants par toutes les
possibilités de stockage et d’interactivité qu’ils offrent. Ils sont
amenés à être de plus en plus utilisés.
vidéo
QUI parle ?
POUR QUOI ?
COMMENT ?
Walt Disney
– Pensez en zigzag
Acceptez un désordre apparent fait d’allers et retours, pour et
contre, hier et demain…
– Changez de point de vue
Mettez-vous aussi à la place de vos interlocuteurs : prévoyez
leurs objections et vos réponses.
– Prenez de la hauteur, vision hélicoptère
Sortez de la littéralité, du concret et pensez stratégie, vision.
– Écoutez, lisez, questionnez
Faites comme le bon journaliste, enquêtez, partez à la
recherche de l’information.
Vous pouvez bien sûr écrire, jetez vos idées sur une feuille de papier
ou votre ordinateur, c’est la méthode la plus couramment employée.
Il y a mieux à faire si vous voulez stimuler votre créativité et prendre
du recul, surtout si vous travaillez à plusieurs.
La recherche d’idées :
de l’analyse à la synthèse
vidéo
Voici quelques clés pour avoir accès à votre intelligence créative (pratiquez
la méthode du double entonnoir).
Aristote
Argumentez « TÊTE-CŒUR-CORPS »
Les proportions entre ces trois ressorts de l’adhésion sont bien sûr à
adapter à votre auditoire. Des ingénieurs seront, a priori, moins
sensibles à des arguments émotionnels que des commerciaux. D’où
l’intérêt de bien connaître les motivations de votre public pour vous y
adapter.
Si le public est nombreux, hétérogène, la règle est simple :
nourrissez votre présentation de l’ensemble de ces trois
éclairages.
Connaissez-vous
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Anonyme
1 Acte I : l’introduction
• Argument 1
• Argument 2
• Argument 3
Pourquoi vous limiter à trois arguments alors que vous en avez
probablement amassé beaucoup plus dans la phase de
brainstorming ? C’est une question de bon sens. Parce que
l’attention et la mémoire sont difficilement capables – surtout à
l’oral – d’absorber en une seule fois plus de trois idées distinctes
(quatre au maximum). Au-delà, la capacité d’écoute et
d’assimilation chute brutalement. Limitez-vous à trois arguments
prioritaires, trois arguments génériques, vous serez mieux compris
et surtout mieux mémorisé.
1. La conclusion-action
2. La conclusion-ouverture
3. La conclusion-podium
C’est une belle image positive. C’est comme le sportif qui se trouve
récompensé sur la plus haute marche du podium avec coupe,
champagne et félicitations, image qu’il pourra garder dans sa
mémoire.
Exemple Vous venez de promouvoir l’installation de
caméras de surveillance dans les endroits sensibles, voilà
ce que peut être votre podium :
« Ces caméras seront les anges gardiens garants de votre
tranquillité ».
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L’introduction
Le Développement
4 Le PITCH
Le Storytelling
Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être ; le plus simple animal nous
y tient lieu de maître. La morale nue apporte de l’ennui. Le conte fait passer
le précepte avec lui.
Jean de La Fontaine
Les histoires ont toutes comme moteur l’émotion. C’est l’émotion qui
signe et qui ordonne les différentes séquences de votre narration.
L’émotion résonne dans la partie primitive de notre cerveau : le
reptilien et le limbique. Elle est directement reliée aux expériences
vécues (bonnes ou mauvaises). Elle se nourrit de tout l’arsenal de
nos sens (la vue, les odeurs, le toucher, les sons, le goût). La
précision, la vérité de ces détails permettront à ceux qui vous
écoutent de se projeter dans votre histoire et d’en vivre avec vous
tous les temps forts.
2. La puissance de l’émotion
C’est une quête du Graal qui vous emmène des émotions négatives
vers les positives, du drame vers la félicité. C’est l’émotion qui donne
de l’élan aux idées, séduit et met en marche les foules. C’est elle le
véritable moteur du changement.
Beaucoup de contes et légendes ont des parcours très
complexes (l’Odyssée, par exemple, qui multiplie les différentes
épreuves) et ont aussi des fins parfois tragiques (comme les
enfants noyés dans la rivière dans Le Joueur de Flûte de
Hamelin…).
Pour l’entreprise, et dans notre société, si nous voulons
construire, si nous voulons entreprendre, notre intérêt est de
« positiver » notre communication, de rendre la réussite visible et
atteignable. C’est pourquoi nous privilégions un happy end.
LE CONTE STORYTELLING
Un DRAME Nous (vous…) faisons (faites) face à des difficultés, nous (vous…)
devons (devez) réagir
Perte de budget, de brevets…
Produit concurrent, nouvelles technologies…
Le GRAAL Vous faites miroiter une situation ou les habitants sont fiers de leurs
transports en commun :
La presse locale parle des véhicules à hydrogène
Grâce à l’appli, est née une ubérisation positive avec mise en
partage de véhicules personnels, l’utilisation des vélos est facilitée,
Les images du club de sport fleurissent sur les bus
La morale
Le Storytelling
vidéo
C’est la forme la plus ancienne et la plus puissante des histoires que l’on raconte
en public, celle qui a bercé notre enfance.
Un DRAME Les rats envahissent la ville… Vous faites face à des difficultés,
la famine s’installe… un dragon vous devez réagir
menace…
Perte de budget, de brevets…
Produit concurrent…
Un HÉROS Un espoir surgit Comme un Un nouveau produit, un nouveau
soleil qui apparaît process, la Méthode Agile, le
Lean Management, un Plan de
Progrès, une équipe projet
dédiée…
Qui je suis
Vendre un produit
Voilà qui est ambitieux, voilà qui est la marque des grands hommes,
des explorateurs, des entrepreneurs. Pensez à Christophe Colomb :
il présume l’existence d’un Nouveau Monde. Il doit convaincre le roi,
ses financiers et son équipage, que cette entreprise, folle et risquée,
est porteuse d’avenir. L’Amérique est au bout du chemin.
L’entreprise se doit aussi d’être « visionnaire ». Comme un vélo
à l’arrêt, elle ne peut pas rester sur ses acquis, il lui faut avancer.
Encore faut-il qu’elle sache dans quelle direction. Quel est
l’objectif qu’elle ambitionne d’atteindre, quel est son Graal ? Elle
doit être « porteuse de sens » auprès de ses employé(e)s. C’est
une des clés de la motivation.
Alors, chefs d’entreprise et managers de tout rang, faites-en une
histoire que vous nous raconterez et dont tous auront envie d’être
les acteurs. Dans son périmètre, chaque responsable d’entité, de
département, de service doit être en mesure de la faire sienne,
pour en faire sa propre histoire.
La « conduite du changement » relève du même principe. Un
écueil est d’adopter une attitude défensive en présumant une
résistance qui n’a peut-être pas lieu d’être (« courbe du deuil »1). Il
est préférable d’oublier le mot changement, de penser positif et de
désigner un objectif sensé et ambitieux, qui agira comme un pôle
d’attraction.
La pédagogie
Oui, c’est paradoxal. Vous pourriez penser que les échecs sont à
oublier, qu’ils ne doivent pas faire l’objet de communication. Ce
serait une erreur. Tirez les leçons de vos échecs.
Nous vous l’avons dit, les deux grandes ressources dont nous
disposons pour progresser sont :
• Capitaliser sur ses réussites
• Apprendre de ses échecs
Cela vous aidera à tourner la page, à ne pas ressasser cet
épisode. Et dites-vous que c’est parfois dans la difficulté que se
forgent les futures réussites.
CHAPITRE 6
S’entraîner, répéter
Que l’on me donne six heures pour couper un arbre, j’en passerai quatre
à affûter ma hache.
Abraham Lincoln
Un aide-mémoire
3 Comme le comédien,
répétez avec méthode
Bien sûr, pour vous l’exigence est moindre. Vous n’avez pas à
« savoir par cœur ». Néanmoins, pour guider votre travail, vous
pouvez vous inspirer des différents types de répétitions que l’on
trouve au théâtre :
• L’Italienne
Juste pour la mémoire de ce que vous allez dire, sans y mettre
particulièrement d’intention. En ayant en support les fiches que
vous vous êtes faites.
• La répétition technique
Pour être à l’aise dans votre positionnement, vos déplacements,
la technique (micro, slides, télécommande…), l’éclairage, les
accessoires… Cela sera d’autant plus indispensable si vous
intervenez sur scène à l’occasion d’une conférence ou d’une
manifestation importante (convention, congrès, table ronde…).
• La Générale
Essayez votre présentation devant quelques personnes choisies
et compétentes, parce qu’elles ont une bonne connaissance du
sujet, des attentes de l’auditoire, un avis éclairé et amical sur les
qualités d’un bon orateur et sur vous-même. Bien sûr, si l’enjeu est
important et si cela vous est possible, faites-vous coacher par un
spécialiste. C’est aussi le moment de faire les derniers réglages,
les derniers ajustements.
Répéter et se préparer
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Le sport vous aidera à vous sentir mieux dans votre corps. Des activités
physiques comme le yoga, le Pilates, le tir à l’arc vous aideront à trouver calme
et concentration.
René Girard
La phase d’alarme
Cette première phase, quasi instantanée, est heureusement brève.
Nos sens (la vue, l’ouïe…) et notre imagination génèrent en nous un
sentiment de peur. Face à cette agression émotionnelle qu’il perçoit,
notre corps réagit immédiatement par une sécrétion d’adrénaline,
véritable hormone d’urgence principalement secrétée au niveau des
glandes surrénales (les reins).
Cette hormone a comme principaux effets, dans un premier
temps, d’accélérer le rythme cardiaque, d’augmenter la tension
artérielle et de dilater nos bronches, ce qui favorise une réaction
musculaire rapide.
Attaquer ? Fuir ?
C’est ce que font les sportifs qui eux aussi doivent canaliser leur
émotivité. Inlassablement, méthodiquement, ils préparent et répètent
chaque geste, chaque séquence, chaque étape pour augmenter
leurs chances objectives de succès.
Cela peut vous paraître artificiel mais relève là encore d’un travail
mental efficace. C’est valable dans votre préparation, c’est aussi
valable lors de votre présentation.
Pour cela, soyez attentif à toute manifestation positive :
adressez-vous prioritairement aux personnes qui semblent être
vos « alliées », celles qui vous sourient ou acquiescent à ce que
vous dites. Le public est agité : c’est qu’il est intéressé et réagit. Il
est silencieux : c’est qu’il est attentif…
C’est la preuve que vous existez, dans votre chair et dans votre
cœur. Ce trac qui transparaît vous rend plus humain, plus proche du
public. Lui aussi connaît le trac. Votre émotion visible le touchera,
elle est gage de votre sensibilité et de votre engagement.
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Vous avez le trac ? Tant mieux… le trac est un dopant naturel, qui agit aussi bien
sur le physique que sur le mental. Acceptez votre trac et adaptez-vous.
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Faire (exprès) ce que font spontanément les enfants quand ils sont déçus ou
contrariés : hausser les épaules puis relâchez en soupirant. Contraction puis
décontraction, laissez faire le naturel.
• Placez-vous debout, les pieds un peu espacés et bien ancrés dans le sol.
• Inspirez et contractez-vous doucement et progressivement : haussez les
épaules, repliez vos bras jusqu’au visage, fermez les poings, contractez
maxillaires, paupières, sourcils et front.
• Ne bougez plus, ne respirez plus (temps court).
• Soufflez lentement et à fond, en relâchant visage, épaules, bras et mains.
• Accompagnez ce mouvement agréable d’expiration en laissant retomber
les bras jusqu’en bas.
Respirez profondément
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– expir (temps long) ; palier (bref) ; inspir (temps long) ; palier (bref).
Expiration :
Inspiration :
Lâcher prise :
• Laissez-vous envahir par un sentiment de bien-être, relâchez
progressivement vos résistances internes : lâ-chez-prise.
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Prenez l’initiative, passez en mode action. C’est dans l’action que l’adrénaline
trouvera son exutoire. Elle est l’antidote du trac.
Mobilisez le corps
• Prenez appui dans le sol : c’est une « mise à la terre » de votre stress.
• Videz l’air : soufflez pour évacuer cette tension intérieure.
• Respirez par le ventre pour faire le plein d’oxygène et d’énergie.
• Regardez tranquillement l’auditoire. Plutôt que de fuir du regard allez à la
recherche de l’autre.
• Détendez votre visage, vos mains et vos bras. Ce sont les parties du
corps ou se loge le plus visiblement votre contraction.
• Redressez-vous et ouvrez votre buste, vous vous sentirez plus fort.
Donnez de la voix
Le langage
L’émotion
• Acceptez votre émotivité : c’est un moment qui va passer pour laisser
place à l’émotion.
• L’émotion est porteuse : parlez avec plaisir, calme et conviction.
FICHE 12
vidéo
Tenez le cap
• Gardez tous vos sens en alerte, soyez ouvert aux réactions du public.
• Sachez infléchir votre route, intégrer ces réactions.
• Développez une écoute empathique, même s’il n’y a que vous qui parlez.
Soyez positif
• Prenez de la distance : ce sont vos idées qui sont en jeu, pas vous, c’est
un rôle que vous jouez : celui correspondant à votre métier, votre fonction…
• Amusez-vous : de vos erreurs, de certaines réactions.
CHAPITRE 8
La congruence
Il veut nous vendre la vie et il n’a même pas un échantillon sur lui.
Coluche
Accepter de se montrer
La puissance de l’émotion
Littéralement, émotion signifie ce qui nous meut, nous met en
mouvement.
« L’expression des émotions est la condition même de leur
partage. La capacité de lire les émotions est un langage ancien
qui a précédé de très longtemps
l’émergence d’un langage humain. Depuis notre naissance nous
avons appris que la voix et nos expressions sont le véhicule des
émotions, du plaisir, de la douleur, de la colère. Nous pleurons
avec ceux qui pleurent, rions avec ceux qui rient et souffrons
avec ceux qui souffrent. Ces mouvements de l’âme nous les
comprenons à partir de la vue des mouvements du corps »,
Jean Claude Ameizen1.
La maîtrise du non-verbal :
une des clés de l’Impact
Il est donc fondamental que vous maîtrisiez votre corps et votre voix
pour les mettre en accord avec vos idées, vos intentions et vos
émotions. C’est pourquoi nous allons nous intéresser dans un
premier temps à ces deux composantes (corps et voix) : Il faut que
votre corps « parle » et que vous fassiez « vivre » votre voix pour
que votre discours trouve toute sa puissance (c’est l’objet des deux
chapitres à venir).
Phrases (syntaxe)
Ce que vous dites Vocabulaire
(LANGAGE) Lexique (code verbal du public)
Temps du verbe (mode verbal)
FICHE 13
vidéo
Le public est un animal très intuitif. Si vous n’êtes pas sincère, ou concentré, il se
fiera, selon Albert Mehrabian, à :
• 55 % à la part visuelle du message (le corps) ;
• 38 % à sa part auditive (la voix) ;
• 7 % seulement à la part verbale (les mots).
D’où l’intérêt d’être, congruent, c’est-à-dire authentique et présent.
Le langage du corps
Constantin Stanislavski
Avant même d’être entendu, vous êtes vu. Faites-en sorte, par votre
posture d’être le plus « présent » possible, d’incarner cette qualité
particulière : la force tranquille.
Ancrez-vous solidement
Plus la salle est grande, plus le public est nombreux, plus il vous
sera utile de vous déplacer. Vous allez peut-être être amené à parler
devant une assistance très fournie. Dans ce cas la salle, pour des
raisons d’accès, est organisée en différentes zones (2, 3, 4…)
séparées par des travées.
Rapprochez-vous successivement de chacune de ces zones et
puis, après un moment, changez de zone de façon à ménager un
équilibre entre chacune de celles-ci.
Posture et Déplacements
vidéo
Redressez-vous et ouvrez-vous
4 Les gestes
Le naturel se travaille
C’est moins simple qu’il n’y paraît. Se tenir debout, les bras ballants
sans paraître emprunté, face au public, ça s’apprend (ou se
réapprend), cela relève d’un certain talent.
Parce que vous êtes regardé, observé, et que ce trac insidieux
vous contracte et vous pousse inconsciemment à vous protéger.
Alors vous avez envie de serrer les poings ou de réunir vos
mains…
Rassurez-vous, vos bras ne vont pas rester longtemps inertes :
ils vont devenir gestes, s’ouvrir, monter et rendre votre
communication expressive.
Faites que vos gestes parlent, eux aussi. Ils peuvent faire vivre vos
images, illustrer utilement un mot : décrire un escalier en colimaçon
se fait plus facilement avec le geste que la parole. Ils peuvent
renforcer ou modérer une idée. Ils peuvent dire oui ou non… La
palette de nos gestes est immense.
Attention à trop de symétrie
vidéo
Soyez gestuel
• Les gestes symétriques ont une grande force, n’en faites pas une règle.
CHAPITRE 10
Visage et regard
Cicéron
1 Le visage
Faites que votre visage exprime vos sentiments. C’est sur votre
visage qu’ils pourront se montrer de la manière la plus visible, la plus
franche. Parce que c’est sur vos yeux, vos lèvres et votre visage que
nous focalisons notre regard. Et parce que votre visage, par la
multiplicité de ses muscles, par sa plasticité et par sa mobilité ouvre
la voie à toute une gamme d’expressions, aussi fines, subtiles que
variées.
Doit-on sourire ?
Le sourire est évidemment signe d’accueil, d’ouverture, de
bienveillance. N’en abusez pas. Un sourire permanent ou forcé
devient vite suspect. Il ne s’agit pas, lorsqu’on parle en public, de
plaire ni de séduire de manière factice. Évitez aussi ce « sourire du
timide », qui recherche l’indulgence de celui qui écoute. Évitez les
sourires cosmétiques.
Cependant, communiquer c’est aussi ressentir un certain plaisir
dans la relation à autrui et dans l’aboutissement d’une idée à
laquelle on adhère soi-même. Votre sourire doit donc
correspondre à un sentiment intérieur qui réchauffe votre relation
à l’auditoire et éclaire, par moments, votre visage.
Votre regard aussi car, bien plus que la bouche, c’est votre
regard qui sait sourire avec sincérité.
Et puis, bien sûr, il est des moments où c’est la gravité qui
l’emporte et votre visage doit l’exprimer, loin de tout sourire, sous
peine de non-congruence.
Remarquez que même à l’écrit, et plus particulièrement sur
tout ce qui est du « chat » via Internet, nous utilisons des
smileys et autres émoticônes. Ces dessins donnent à voir ce
que nous ressentons, ils complètent les mots.
Fiche 16
vidéo
Vous n’êtes pas un acheteur, ni un joueur de poker… alors laissez parler votre
visage.
• Sachez être grave si le contexte vous y invite, n’en faites pas un masque.
• La bonne humeur facilite bien des choses. Elle peut contribuer à vous
rendre plus aimable. Vous risquez même d’y prendre plaisir.
2 Le regard
Adressez le regard
Personnalisez le regard
Évitez un regard qui balaie l’auditoire, qui glisse sur les personnes
sans jamais s’arrêter. Il faut qu’il se pose. Choisissez une personne
(dans un premier temps une personne qui vous semble
sympathique, un possible « allié ») et regardez-la avec acuité et
bienveillance, comme si vous regardiez un proche, un ami. C’est un
dialogue qui se noue alors entre vous et cette personne même si
vous êtes le (ou la) seul(e) à parler. Provoquez sa réaction, par votre
conviction, votre ouverture, votre humour. Et probablement, vous la
verrez réagir par un acquiescement, un sourire… Tout va bien, vous
pouvez alors diriger votre regard vers une autre personne.
Face à un public nombreux, imaginez parler à un « ami »
Face à un auditoire nombreux, inconnu, représentez-vous une
personne « idéale » que vous aimeriez convaincre. Cet
interlocuteur virtuel, imaginez qu’il ressemble un peu à la
population rencontrée mais, en même temps, qu’il est profane
par rapport au thème que vous développez. Qu’il est, dans votre
esprit, bien intentionné à votre égard, désireux de découvrir, de
comprendre et prêt à adhérer à votre point de vue. Donnez-lui
un visage (sympathique) et un nom ou un prénom. Ainsi vous
aurez un véritable « ami » dans la salle et c’est à lui que vous
vous adresserez mentalement en regardant les participants.
Naturellement, l’ensemble du public se sentira reconnu, vous
comprendra et aura, à son tour, envie d’adhérer.
Le regard,
un lien privilégié
vidéo
C’est, indépendamment des mots, le lien privilégié qui vous relie au public et
permet un véritable dialogue à plusieurs.
Adressez le regard
Personnalisez le regard
• Fixez votre regard avec bienveillance sur une personne, comme si vous
regardiez un(e) ami(e).
• Concernez-la, faites-la réagir, en gardant le contact pendant 2/3 secondes.
• Apprenez de cet échange : postures, gestes, mimiques
• Au lieu de vous sentir regardé par chacun de vos interlocuteurs, c’est vous
qui les observez avec bienveillance : inversez les rôles !
CHAPITRE 11
La voix
Alfred de Musset
Expiration Inspiration
Une interrogation
Comment rester droit, dé-cambré, tout en relâchant les
abdominaux à l’inspiration alors que ces muscles servent
précisément à maintenir le bassin en place ? La réponse est
simple : en utilisant les muscles fessiers. En effet, les fessiers
comme les abdominaux participent au maintien du bassin. C’est
ce que pratiquent ces athlètes de la voix que sont les tragédiens
ou les chanteurs lyriques. Pour vous, l’objectif est de bien
mobiliser les muscles fessiers. Ainsi vous pourrez plus
facilement donner du volume à votre voix en utilisant la force
des abdominaux.
Le rire
vidéo
• Les poumons qui s’emplissent d’air. Cet air est propulsé dans la trachée-
artère par la montée du diaphragme.
• Le larynx, première cavité dans laquelle les cordes vocales sont mises en
mouvement. C’est là que naît le son.
• La bouche et les cavités sinusales qui modèlent le son et le transforment
en parole.
La respiration de l’efficacité
Pour être plus exact, nous devrions dire jusqu’en fin de « période »,
c’est-à-dire jusqu’au moment où vous devez reprendre de l’air.
Un autre des travers communément observés est ne pas
soutenir la voix par le souffle jusqu’en fin de période. Cela donne
une voix qui s’étiole, qui s’évanouit jusqu’à parfois en devenir
inaudible. C’est une des raisons pour laquelle vous devez
privilégier les phrases courtes et des inspirations fréquentes et
profondes.
Pour s’entraîner à cette pratique, travaillez la lecture à voix
haute et forcez-vous à soutenir la voix (en respirant pleinement
par le ventre) sans la fatiguer (voir chapitre Exercices ACTE IV).
Parlez en relief
Un des travers les plus communément observés est celui d’une voix
plate, monotone, monocorde. Ce travers peut nous piéger d’autant
plus que la langue française (langue d’oïl) a la particularité d’être la
seule langue au monde à ne pas comporter d’accent tonique (à la
différence des accents du sud, issus de la langue d’oc, qui
soulignent certaines syllabes) à l’intérieur des mots. Cette
particularité linguistique qui nous est propre favorise une expression
plate.
Pour combattre ce risque et surtout pour faire ressortir le sens
de ce qui est dit, il convient d’accentuer le mot (ou les mots)
essentiel(s) de la phrase.
Par exemple, pour insister sur : « Ne parlez pas d’une voix
plate ! », vous aurez à souligner, les mots pas et plate. Ce sont
eux les marqueurs de la phrase : « Ne parlez pas / / d’une voix
plate ! », avec une pause au milieu pour bien faire entendre le
sens.
Vous trouverez beaucoup d’autres applications dans le chapitre
Exercices, Acte IV.
Regardez et surtout écoutez la voix de Michelle Obama dans la
vidéo qui suit.
Elle est d’une profondeur remarquable : « Michelle Obama speech at
the 2016 Democratic National Convention », PBS NewsHour :
https://www.youtube.com/watch?v=4ZNWYqDU948
Fiche 19
vidéo
• N’utilisez que temporairement vos registres aigu et grave, pour donner des
inflexions à la voix.
• Privilégiez le médium qui permet de parler sans se fatiguer.
• Attention aux voix qui s’étiolent, qui s’évanouissent par manque d’air.
• Là encore respirez souvent et profondément.
• C’est la redescente dans le grave, sur la note tonale qui traduit cette
ponctuation.
Parlez en relief
Articulez
Calmez le débit
Il arrive que certains orateurs parlent sur un rythme trop lent. C’est
peu fréquent. Le plus souvent vous avez tendance à accélérer,
surtout dans la difficulté. Les causes peuvent être multiples :
• tension émotionnelle ;
• anticipation de l’idée suivante ;
• « fuite en avant » ;
• Manque d’implication…
Vous devez dans ce cas veiller à ralentir le débit, à mieux poser
vos paroles.
C’est assez difficile car nous avons tous notre propre cadence
naturelle, une sorte de rythme biologique. En revanche, ce qui est
plus simple et que nous avons intérêt à faire, c’est utiliser les
silences.
Les silences sont essentiels à l’oral, comme le sont les pauses et les
soupirs dans une partition.
• Utiles pour celui qui écoute
Cela permet d’intégrer vos paroles, de se les approprier, de
voyager avec elles. Une parole, une idée forte, est comme une
pierre que l’on jette dans un lac. Elle provoque des cercles
concentriques qui se déploient, de plus en plus loin. Laissez au
public le temps de voyager.
• Utiles pour créer suspense et intensité
Le silence qui précède un mot crée un effet d’attente, de
suspense. Placé après il en renforce le sens. On parle de
silence éloquent.
• Utiles pour la clarté de votre discours
À l’écrit nous avons la possibilité d’aller à la ligne pour passer à
une idée nouvelle, à sauter une ligne pour passer au
paragraphe suivant. Les silences vous permettent de faire de
même, cela éclaire la structure de votre présentation.
• Utiles pour vous, pour reprendre de l’air
Il est possible pour une personne entraînée de respirer sur un
temps très court (une fraction de seconde). C’est nettement plus
facile de le faire sur un temps plus long, par le ventre. Cela
calmera le feu intérieur et vous permettra de soutenir la voix par
le souffle, la force tranquille. Attention toutefois à ne pas diluer
votre énergie dans ces silences.
• Utiles pour vous donner le temps de verbaliser ce qui suit
Tout le monde n’est pas capable d’aligner parfaitement mots et
idées d’une manière totalement fluide. Le silence vous laisse le
temps de bien formuler ce que vous allez dire ensuite.
• Utiles pour vivre vos émotions et les partager
Dire ne suffit pas, il faut vivre ce que vous dites. Soyez à 100 %
dans ce que vous dites. C’est un engagement intellectuel,
physique et émotionnel. Faites appel à votre mémoire
sensorielle, ressentez avant d’exprimer. Grâce au silence,
l’émotion pourra monter en vous. Alors vous parlerez juste, vous
parlerez vrai et, les émotions étant contagieuses, vous réussirez
à nous toucher. Et peut-être passerez-vous de l’émotivité
ressentie (le trac) à l’émotion partagée.
Attention : veillez à garder le contact visuel
Oui, c’est possible : mettez des couleurs dans votre voix. Chaque
idée a sa couleur, laissez parler l’humeur et variez le ton.
vidéo
Calmez le débit
• Pour la plupart d’entre nous, la pente naturelle est de parler trop vite.
• Ralentissez, posez vos paroles.
Parlez en couleurs
Stendhal
Le pupitre
Le prompteur
2 Le style oral
Il en faut bien sûr parce que c’est souvent plus simple : CODIR (pour
Comité de Direction) ou PME (pour Petites et Moyennes
Entreprises).
Mais parler de TPE (Très Petite Entreprises) ou de ETI (Entreprises
de Taille Intermédiaire) est moins évident.
Et même si vous êtes compris, le risque est de désincarner
totalement le langage, de lui enlever sa dimension sensible. Alors
modérez les IUT, CDD, PNB, RAS…
Il est par ailleurs amusant de constater que la plupart de ces
acronymes sont construits sur trois lettres, modèle ternaire !
D’ailleurs, si vous mariez jargon et acronyme, cela peut donner :
« Tu me benchmarkes la solution ASAP et je la forwarde au
COPIL. »
Dans l’entreprise
• L’homme public peut choisir de parler les yeux dans les yeux
pour exprimer sa sincérité.
• Parler de migrants plutôt que de réfugiés.
Attention toutefois à ne pas verser dans la caricature, dans
l’hypocrisie, ou dans une démarche trop ouvertement typée
marketing.
Fiche 21
vidéo
Utilisez la répétition
• Peu de mots, mais des mots idée, mots émotion : courage, solidarité…
• Des mots forts en bouche, qui sonnent : soleil, océan, tonnerre…
• Des mots images, des mots qui transportent : « comme une lame de
fond… ».
Fiche 22
ÉVITEZ DITES
S’évaluer et progresser
Mark Twain
1 Comment s’évaluer
Là aussi, quelles que soient les qualités d’un orateur, il conserve des
domaines dans lesquels il peut s’améliorer. Parfois ce sont des
faiblesses qui occultent le principal de vos qualités. D’où l’intérêt de
se construire un plan d’action (ou plan de progrès). Donc identifiez
vos axes de progrès, fixez-vous des priorités (deux par exemple) et
mettez en œuvre, au fil de vos présentations, une démarche
d’amélioration. Vous aurez l’occasion de pratiquer plus vite, vous
progresserez sur la voie du succès.
L’ escalier du succès se monte par paliers successifs
Effet mémoire
Vous pouvez ainsi vérifier ce que vous avez dit exactement. Dans le
feu de l’action, empêtré dans votre émotivité ou emporté par votre
enthousiasme vous pouvez douter ou ne plus avoir conscience de
ce que vous avez dit. La vidéo est votre « juge de paix ».
Vous y trouvez aussi le timing exact de l’ensemble de la
présentation comme de chacune de ses parties.
Nous percevons notre voix par une écoute interne et non comme les
autres la perçoivent. Apprenons ainsi à l’apprivoiser et à la travailler,
dans son volume, son rythme, ses intentions, ses couleurs.
Et se voir progresser
Attention, ces vidéos ne sont pas à mettre entre toutes les mains.
Parce que sorties de leur contexte elles peuvent se prêter à des
manipulations mal venues. Plus simplement parce que des
personnes peu averties ou maladroites pourraient cibler certains
travers et vous renvoyer une image tronquée et démotivante de
votre prestation.
Ce livre est un précieux apport parce qu’il est très complet et vous
donne toutes les clés de la prise de parole.
Il vous prépare et sert de soutien à une formation à venir. Il vous
donne la possibilité, à l’issue de cette formation, de revenir sur des
objectifs ciblés, vous ouvre nombre de portes, et vous permet de
trouver votre propre voie.
Fiche 23
S’évaluer, progresser
PLAN
ÉVALUATION D’ACTION :
OBSERVATIONS
(A, B ou C) comportements
et méthodes
ÉMOTIONS
Intensité et variété
Trac, émotivité
Implication personnelle
CORPS
Regard
Verticalité
Gestuelle
Expressivité du visage
Déplacements
VOIX
Silences
Intonations, articulation
CONTENU
Originalité, humour
Vocabulaire
ORGANISATION DU DISCOURS
Gestion du temps
Objectif, plan
Introduction, conclusion
Mes 3 priorités :
1.
2.
3.
ACTE III
En réunion, en débat,
face aux journalistes
Réussir sa réunion
Alexis de Tocqueville
Il faut bien sûr faire appel à vos qualités d’orateur mais aussi à
d’autres :
• Comprendre le fonctionnement et les besoins d’un groupe en
action.
• Organiser la réunion depuis sa préparation jusqu’à sa
conclusion.
• Maîtriser les trois rôles de l’animateur : production / facilitation
/ régulation.
C’est pourquoi vous trouverez dans les pages qui suivent la
réponse à ces objectifs.
La réunion,
un groupe en action
Le guide d’animation
GUIDE D’ANIMATION
ANIMATION ET MÉTHODES DE
THÈME(S) OBJECTIF(S) TIMING
TRAVAIL
Organisation et attribution
30 mn
des surfaces (sous-commissions)
10 mn
Choix du mobilier (vote)
Synthèse 5 mn
Affichez le « T.O.P. »
DÉMARRER
Pour quoi ?
Quoi ?
Jusqu’où ?
Comment ?
Quand ?
CONCLURE
Pour que cette animation soit pleinement réussie vous avez trois
fonctions essentielles à assurer en parallèle : produire, faciliter et
réguler.
C’est cette absence de règle du jeu qui crée le plus souvent des
perturbations dans les comportements ou qui provoque des
phénomènes de groupe négatifs (manque d’écoute, inertie,
bavardages, hostilité, « fermeture », etc.).
Rappelez-vous cette fonction de régulation qui est la vôtre.
L’établissement de règles (même racine que régulation) clairement
motivées par vous et acceptées par le groupe en sera un des outils
essentiels.
Ainsi, la plupart des risques de perturbation se régleront d’eux-
mêmes, sans que vous ayez à intervenir (ou bien en sifflant les
hors-jeu courtoisement, ou avec humour). Il y aura donc
rarement besoin de faire de la « discipline ». Vous trouverez un
exemple de règles du jeu dans la fiche à suivre.
Fiche 27
RÉUNIONS DE TRAVAIL
C : Censure abolie
Il est clair que cette absence de contact visuel induit plus de lenteur
dans les échanges. Tous les signes exprimés visuellement, attitudes,
regards, expressions du visage manqueront à la lisibilité de la
communication.
2 Il faut un animateur
Cela relève du bon sens, plus encore que dans une réunion
classique. Pourquoi ? Pour organiser la production (le résultat
attendu), conduire et faciliter les échanges. Le plus souvent c’est à
l’organisateur que revient également ce rôle de facilitation (quand
c’est possible, déléguez ce rôle). Vous devez assumer ces fonctions
avec méthode : avant, pendant et après.
Soignez l’invitation
Faites-vous un « trombinoscope »
Le démarrage de la TC
Souhaiter la bienvenue
Cadrer la réunion
☹ 1 2 3 4 5 ☺
Fiche 28
Réussir sa téléconférence
Il faut un animateur
Pour le démarrage
• Connectez-vous 5 mn avant.
• Cochez chaque arrivée sur votre liste.
• Démarrez dans les 3 à 5 mn qui suivent l’heure dite.
• Organisez un rapide tour de table.
Sachez conclure
Assurer la logistique
Soignez l’image
Durant la visioconférence
Maîtriser le débat
Anonyme
Anticiper
Préparer
S’entraîner
https://www.dailymotion.com/video/xalpg2
2 Lancer le débat
Conclure le débat
Il y a deux dangers :
• Un manque flagrant de questions : malgré votre invitation,
vos relances le public reste muet.
Peut-être est-ce parce que vous avez été clair et complet,
bravo.
Peut-être parce que le public n’est pas concerné par cette
présentation (défaut de cadrage, c’est dommage).
Peut-être aussi parce que vous n’avez pas su l’intéresser (tirez-
en les leçons).
Peut-être enfin parce qu’il n’ose pas (vous êtes paru fermé,
cassant… là encore, tirez-en les leçons).
• Trop de questions. Ce qui est plutôt positif. Dans ce cas, il
faut savoir gérer cette situation pour ne pas prolonger à l’excès
ce débat. Annoncer à l’avance : « Encore 5 mn » puis « Une
dernière question ».
Et puis, faites des réponses concises !
M.A.C : trois leviers pour débattre (développés dans cet
ordre : A.C.M.).
1. Attitude mentale (état d’esprit, positionnement, stratégie).
3. Comportement (le non verbal, corps, voix, respiration).
4. Méthodes (de communication, ce que vous allez dire, les
différentes étapes).
3 Attitude mentale
Compétition ou coopération ?
Faites du judo
Ou plutôt de l’aïkido
Soyez patient
Attention à l’ego
Soyez également beau joueur, vous ne pouvez avoir raison sur tout.
Acceptez d’infléchir vos positions, de reconnaître certaines erreurs.
Fiche 30
Anticiper
• Imaginer le pire.
• Préparer ses réponses.
• Répéter et s’entraîner.
Être constructif
• Attention à l’ego.
• Pourquoi chercher à avoir toujours le dernier mot ?
4 Comportement non verbal : rester zen
Est en position haute celui qui est debout, qui incarne une autorité,
une expertise, qui parle, qui affirme. Est en position basse, celui qui
est assis, qui écoute, qui questionne.
Attention vous pouvez facilement vous faire piéger par vos émotions.
Parce que vous vous sentez attaqué de manière indigne,
irrespectueuse, malveillante. Avec pour conséquence une réaction
symétrique immédiate, empreinte de tous ces affects, une réaction
qui peut aller bien au-delà du raisonnable et du souhaitable.
Un exemple célèbre Alors qu’il visite le Salon de
l’agriculture de 2008, Nicolas Sarkozy serre de nombreuses
mains dans l’assistance. Un homme refuse sa poignée de
main en disant « Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis ! ».
Nicolas Sarkozy réplique immédiatement : « Eh ben casse-
toi alors, pauv’ con ! » Cette phrase continue de le
poursuivre. En deux secondes, il réussit à cristalliser
l’image d’un président impulsif, manquant de recul, de
hauteur.
À comparer à cette réplique de Jacques Chirac, à la sortie
de la messe au cœur de Bormes les Mimosas. À une
personne qui le traite de « Connard », il répond :
« Enchanté, moi c’est Jacques Chirac ».
Regardez cet extrait culte du film Itinéraire d’un enfant gâté (1988)
de Claude Lelouch :
https://www.youtube.com/watch?v=YAs5FQeLw7g
Lâcher prise, détendre, respirer
Écouter et encourager
Écouter et encourager
Espérez l’objection
Aussi compétent et préparé que vous soyez, une question peut toujours vous
prendre au dépourvu.
Les causes
Une critique ?
Négociez en souplesse
La méthode « ÉCAPA »
É.COUTER
C.OMPRENDRE
A.FFIRMER
P.ROPOSER
Le Media
Training
Il ne peut pas y avoir de crise la semaine prochaine, mon agenda est déjà
plein.
Henry Kissinger
Préparez-vous !
Restez sur vos gardes. Si, justement vous vous sentez très en
confiance, vous risquez un débordement, une parole qui vous
échappe. Vous êtes alors à la merci du journaliste.
Celui-ci peut aussi tout à fait vous endormir par des questions
anodines et vous cueillir par une question piège. Sachez ce que
vous voulez dire et ce que vous ne devez pas dire. Bien sûr, si
vous pouvez demander la validation de la vidéo avant son
émission, faites-le.
Il sera pour vous très intéressant d’analyser par la suite cette vidéo.
Son contenu et aussi vos qualités d’interprète. Est-ce que vous
passez bien à l’image ? Quoi améliorer ? Établir des relations
positives et constructives avec les journalistes est très utile et pourra
vous servir à d’autres occasions.
3 La situation de crise
Nous l’avons dit, peu d’organismes sont à l’abri des crises. L’émotion
est bien sûr au cœur de l’effet dévastateur d’une crise.
Dans tous ces cas, et a fortiori quand « l’affaire » est déjà sur la
place publique, vous devez communiquer. Une communication
inexistante, voire simplement tardive est désastreuse. Face à la
télévision, deux possibilités s’offrent à vous : la déclaration et
l’interview.
La déclaration
Elle est utile dans l’urgence. Vous choisissez de vous en tenir à une
allocution préparée, pesée, sans possibilité d’interférence
(journaliste, public) donc de dérapage.
Elle se justifie lorsque cette crise est encore en évolution,
lorsque l’on ne connaît pas le nombre ou la gravité des victimes et
plus généralement lorsqu’une information complète manque.
Dans ce cas, elle peut être prononcée face à plusieurs
journalistes ou encore face au public présent pour les
circonstances, voire des victimes, ce qui accroît la charge
émotionnelle.
Plus que dans toute autre situation, vous devez bien peser votre
vocabulaire, vos expressions et en particulier leur charge
émotionnelle. Doit-on parler de plan social ou de plan de
reconversion par exemple ?
Le mot « mort » par exemple est à éviter, il peut agir comme
une véritable décharge émotionnelle et replonger les proches des
victimes dans une souffrance insupportable ou encore les
renvoyer à leur colère. Il faut trouver une périphrase qui respecte
la réalité, par exemple victime ou ceux qui ne sont plus là….
L’interview
Media Training
Allez à l’essentiel
• Rappelez les faits connus et incontestables.
• Exprimez avec beaucoup d’empathie votre compassion.
• Donnez votre version des faits.
• Faites preuve, personnellement et au nom de votre société, d’un
engagement absolu.
Soignez les éléments de langage. Évitez les mots trop chargés
émotionnellement. Au mot « mort », préférez celui de victime…
La hiérarchie doit être en première ligne. C’est elle qui doit assumer la pleine
responsabilité des faits.
Faites preuve d’humanité et d’engagement en tant qu’orateur. Au-delà des
mots, l’accueil de votre déclaration repose beaucoup sur votre sensibilité et vos
qualités d’orateur.
Carl-Gustav Jung
Le système limbique
Selon Einstein
Selon Sperry
On ne badine pas avec les métaphores, l’amour peut naître d’une seule
métaphore.
Milan Kundera
Pédagogique
Séduisante, émotionnelle
Comparaison
Métaphore
Périphrase
L’hyperbole
La Litote
L’euphémisme
Répétition
Nous l’avons dit à plusieurs reprises dans cet ouvrage, la répétition
est une des clés de l’impact. Elle est donc une de vos principales
ressources.
La répétition
L’anaphore
L’allitération
L’ellipse
Opposition
L’oxymore
Le paradoxe
L’antithèse
Interpellation
Cette fois ce ne sont plus les mots mais l’adresse que l’on fait en
direction du public qui en fait une figure de style.
La question rhétorique
C’est une question qui n’attend pas de réponse. Une question qui
peut être posée à soi-même comme elle peut être posée au public.
La réponse est connue par celui qui la pose. L’intonation doit être
suffisamment claire pour que l’on comprenne qu’on n’attend pas de
réponse :
« Qui peut ignorer que le tabac tue ?… »
« Que dire dans ce cas ? Si ce n’est… »
C’est une question orientée, très inductive qui donne du
dynamisme à la parole et un sentiment d’interactivité. Elle est
beaucoup utilisée, à l’oral, dans la pédagogie.
L’apostrophe
Le syllogisme
L’anastrophe
La rhétorique
Histoire et outils
Platon
1 Naissance de la rhétorique :
il était une fois à Syracuse
Cette naissance se présente comme un bel exemple de Storytelling,
une de ces histoires qui font les légendes.
Corax
Cinq siècles avant av. J.-C., dans la ville de Syracuse, en Sicile,
un homme nommé Corax, qui sut rétablir dans leur droit ses
concitoyens spoliés de leur terre. À cette époque la Sicile est
colonisée par les Grecs. Deux tyrans Gélon et Hiéron
exproprient et déportent des propriétaires pour prendre
possession de leur bien.
Et puis la roue tourne, les habitants de Syracuse se soulèvent
démocratiquement, les tyrans sont chassés et les propriétaires
peuvent faire valoir leurs droits devant des tribunaux, de grands
jurys populaires.
C’est un des acquis des nouvelles règles démocratiques. Les
citoyens peuvent s’exprimer librement dans les places
publiques, les agoras. Prennent place d’innombrables procès de
propriété.
Mais en ce temps-là, la profession d’avocat n’existe pas. Elle
apparaîtra beaucoup plus tard, au Moyen Âge. Les plaignants
doivent donc se défendre par eux-mêmes. Bien sûr, plus ils
feront preuve d’éloquence, plus leurs chances de gagner seront
grandes. Ils font alors écrire leur discours par un grand orateur.
Corax est un de ces pionniers, le plus talentueux. Il pose les
bases de ce qu’on appelle la rhétorique, littéralement l’art
oratoire. L’art de s’exprimer et de persuader. Un premier livre en
reprend les principes, les outils, les recettes. Il divise le discours
en cinq parties : l’Exorde (ou introduction), la Narration (ou
exposé des faits), l’Argumentation, la Confirmation et la
Péroraison (ou conclusion).
Cet art oratoire est alors enseigné progressivement à Athènes,
puis dans l’ensemble de la Grèce antique.
Trois leçons à tirer de cette histoire
2 La rhétorique à Athènes
Aristote, le maître
Aristote est une figure majeure du IVe siècle av. J.-C. (il naît en 384
av. J.-C. et s’éteint à 62 ans). Philosophe, il est avec Platon dont il
fut le disciple, un des penseurs les plus influents que le monde ait
connu.
On comprend mieux le contenu de son enseignement rhétorique
quand on connaît son parcours. Un peu comme un Michel Ange, il
est pluridisciplinaire. Il s‘intéresse à presque tous les domaines de
la connaissance de cette époque : la science avec la biologie et la
physique, mais aussi la poétique, la logique et la politique. Il pose
les bases de certaines de ces disciplines. Il est aussi le précepteur
d’Alexandre le Grand.
Lorsqu’Aristote aborde la rhétorique, celle-ci a déjà un siècle
d’existence. Elle a fait son chemin, elle fait partie maintenant du
quotidien des Athéniens.
Il naît la même année qu’Aristote et est lui aussi, à ses débuts, élève
de Platon.
Bien que bègue il décide d’apprendre la rhétorique et lors de
son premier discours l’assistance se moque de ses problèmes
d’élocution et de ses gestes maladroits.
« Il fut en butte aux clameurs et aux moqueries à cause de
son style insolite, dont on jugeait les périodes tarabiscotées
et les raisonnements poussés avec trop de rigueur et
forcés à l’extrême. Il avait d’ailleurs, semble-t-il une voix
faible, une élocution confuse et un souffle court, qui rendait
difficile à saisir le sens de ses paroles, obligé qu’il était de
morceler ses périodes. »
Plutarque, Vie de Démosthène (101 ap. J.-C.)
3 La rhétorique à Rome
C’est ce qui s’exprime en latin par : Quis, quid, ubi, quibus auxiliis,
cur, quomodo, quando. C’est-à-dire : Qui, quoi, où, avec quels
moyens, pourquoi, comment, quand ?
Ce principe, formalisé de manière raccourcie par QQOQCP,
renferme ce qu’on appelle en rhétorique les circonstances, c’est-à-
dire toutes les questions utiles à se poser : la personne, le fait, le
lieu, les moyens, les motifs, la manière et le temps.
QQOQCP est aussi nommé matrice ou hexamètre de Quintilien.
4 La Rhétorique,
du Moyen Âge jusqu’à sa fin
Un contrepoids du numérique
Coachings et formations
La communication se féminise
Exercices
1 Travailler le souffle
2 S’amuser à articuler
Plus vous ferez ces exercices avec une voix large et forte, plus ils
vous seront bénéfiques. Même si le sens est sans importance, il faut
le faire ressortir.
Une des clés est de bien marquer le rythme intérieur de la
phrase : césures, accentuation…
N’hésitez pas à mettre de l’emphase sur les mots que vous jugez
clés :
• Des milliards de sacs plastiques envahissent nos océans.
• Au détour de chaque paysage se trouvent des beautés
infinies.
• Beaucoup de personnes ont travaillé dur pour obtenir ce
résultat.
• Avez-vous remarqué l’étrangeté de ce nuage ?
• Peux-tu me dire sincèrement ce que tu penses de cette
pièce ?
Ainsi vous donnerez du relief à votre parole.
« Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent les empires, à
qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est
aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner,
quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons. »
Bossuet
« J’ai souvent pensé alors que si l’on m’avait fait vivre dans un
tronc d’arbre sec, sans autre occupation que de regarder la fleur
du ciel au-dessus de ma tête, je m’y serais peu à peu habitué. »
Albert Camus
8 Exercice d’acteur
12 La lecture (suite) :
Le Feu de Gaston Bachelard
Le cerveau
La rhétorique
Très peu se sont risqués à le faire. Matteo Renzi l’a tenté en 2014
pour l’abandonner aussitôt. Ils savent très bien que l’utilisation de cet
outil est perçue par le public comme un artifice de communication
destiné à asseoir un pouvoir technocratique. Majoritairement, le
public préfère un lien direct avec ses dirigeants, une incarnation des
messages débarrassée de tout artifice.
Alors, que faire ? Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain en
supprimant PPT ? Non, bien sûr !
Les slides sont faits pour être vus, pour être perçus et compris d’un
seul coup d’œil. Notre vision étant panoramique, plus large que
haute, il est donc naturel d’adopter le format paysage et de favoriser
l’image. Bien sûr, il est aussi possible d’y introduire du texte mais à
condition d’utiliser des phrases courtes et écrites dans une taille de
police élevée : abuser du texte sur un slide c’est aller contre nature.
Privilégiez l’image
Notre regard se porte prioritairement sur l’image plus que vers les
mots ou vers les chiffres, surtout s’ils sont en nombre. Les images
sont perçues de manière intuitive et globale.
À chaque fois que c’est possible, cherchez à remplacer
l’information exprimée par du texte ou des chiffres par une image.
→ À préférer. Une version plus visuelle qui laisse toute la place à l’oral.
→ Une proposition plus radicale à vertu humoristique.
Faites simple…
→ À éviter.
→ À préférer.
Il est tout à fait souhaitable qu’il y ait une identité d’entreprise qui se
dégage de vos slides et qu’il y ait une cohérence de couleurs et de
police grâce à la charte graphique. Si cela vous oblige à avoir 1/3 de
la surface de vos slides occupée par des marges reprenant
systématiquement un texte que personne ne lit, c’est ridicule. Vous
avez certainement mieux à faire pour occuper cet espace.
C’est d’une évidence totale, c’est ce que font presque tous les
présentateurs des Ted Talks et pourtant c’est loin d’être la règle.
Trop de présentateurs vont chercher les petites flèches de leur
ordinateur ou s’en remettent à une tierce personne. En restant le
maître de jeu vous avez tout le loisir de choisir le bon tempo
d’apparition des slides.